www.pwc.ch/immospektive PwC-Immospektive Interprétation de la newsletter « FPRE-Metaanalyse immobilier 3Q/16 » Les références aux graphiques de FPRE sont indiquées dans le texte de la manière suivante : « (1) ». 19.08.2016 Points clés en bref : •A ce jour, le Brexit n’a pas freiné l’économie suisse •Au premier semestre 2016, l’immigration est restée inférieure d’environ 20 % au taux observé à la même période l’année précédente •L’inflation et les taux d’intérêt restent bas et rendent une nouvelle baisse du taux de référence possible en 2017 •La hausse de l’indice de la construction laisse espérer une amélioration des perspectives conjoncturelles du secteur de la construction, mais les prix de l’industrie du bâtiment devraient reculer •S’agissant des prix des logements en propriété, la hausse des prix se poursuit uniquement dans le segment inférieur •L’intérêt pour la construction de logements locatifs augmente et l’environnement économique permet à nouveau une augmentation des prix des immeubles locatifs •Les loyers de bureau continuent de fléchir et une nouvelle hausse des taux de vacance semble inévitable. •L’érosion des ventes du commerce de détail éloigne l’espoir d’une reprise rapide du marché des espaces de vente Même si le Brexit n’a guère eu de répercussions, à ce jour, sur l’économie suisse, la croissance demeure morose. Les économistes n’ont pas encore intégré les retombées possibles du vote britannique dans leurs prévisions et tablent sur une amélioration progressive de la croissance économique au second semestre. Le marché suisse de l’immobilier profite toujours du bas niveau des taux d’intérêt, qui rend possible une nouvelle baisse du taux de référence en 2017. Le manque d’alternatives de placement soutient en particulier les prix des immeubles locatifs, qui pourraient encore augmenter dans les deux prochaines années. En revanche, la situation du marché des surfaces de bureau devient de plus en plus difficile en raison de la hausse du nombre de locaux vides. Le marché ‘Retail’ reste confronté à la situation économique. 1.1. A ce jour, le Brexit ne freine pas l’économie Au début de l’été, le vote en faveur du Brexit a déclenché une onde de choc dans l’ensemble de l’Europe. Bien que l’humeur des Britanniques soit comparable à celle observée lors de la crise financière et que les prévisions tablent sur un net tassement de la croissance économique, les retombées ne sont pas particulièrement sensibles en dehors du Royaume-Uni. Le redressement économique de la zone euro s’est poursuivi, soutenant l’économie suisse, en dépit du franc fort.1 Même si la situation ne s’est pas dégradée en Suisse dans le sillage du Brexit, la croissance économique reste terne et ne devrait se ressaisir progressivement qu’au second semestre.2 Les prévisions pour l’année en cours n’ont pas encore réagi aux derniers événements, mais ont été en moyenne légèrement corrigées à la hausse. Si le KOF et BAK ont relevé leurs prévisions pour 2016 par rapport au trimestre précédent, UBS et Créa sont restés moins optimistes. En moyenne, les prévisions misent sur une croissance du PIB de 1,2 % pour 2016, ce qui est largement inférieur à la croissance potentielle à long terme pour la Suisse située entre 1,6 et 1,8 %. Les perspectives pour l’année suivante sont plus proches de la croissance potentielle à raison d’une moyenne de 1,6 %. (8, 9) 1 2 La faiblesse actuelle de la conjoncture influence aussi l’emploi. Avec même pas un demi-point de pourcentage, la croissance de l’emploi prévue pour 2016 se situe au niveau plancher constaté après 2009, année marquée par la crise. (10) Par rapport au dernier trimestre, les perspectives du taux de chômage sont légèrement plus positives, à raison de SwissLife Asset Managers, Perspectives économiques, août 2016 UBS Outlook Suisse 3e trimestre 2016, juillet 2016 3,5 % pour 2016 (8), le timide redressement de la conjoncture au second semestre ne suffira toutefois pas à redonner de l’élan au marché de l’emploi.2 Pour 2017, les prévisions misent toujours sur un taux de chômage de 3,6 % en moyenne. (8) Avec un solde d’environ 5000 personnes en mai et quelque 4300 personnes en juin, l’immigration demeure largement en deçà du niveau de l’année précédente. (13) Depuis janvier jusqu’aux derniers chiffres disponibles, l’immigration a fléchi de près de 20 % par rapport à 2015. En extrapolant sur l’ensemble de l’année, on arrive à un chiffre de moins de 60 000 personnes pour 2016.3 Etant donné que les demandes d’asile augmenteront probablement encore dans le courant de l’année, il faut s’attendre davantage à une évolution structurelle qu’à un important recul.4 1.2. Le bas niveau de l’inflation et des taux d’intérêt rendent une nouvelle baisse du taux de référence possible en 2017 La hausse des cours pétroliers observée depuis le début de l’année a relâché la pression sur les prix à la consommation, ce qui se répercute sur les anticipations inflationnistes. Les économistes ramènent leurs prévisions d’inflation pour 2016 de –0,6 % à –0,4 %. (8) La BNS table actuellement aussi sur une rémunération négative de –0,4 %, contre –0,8 % le trimestre précédent. (11) Pour 2017, les instituts misent sur une légère hausse de l’inflation (+0,2 %). (8) du Brexit. Toutefois, si une pression haussière devait continuer de s’exercer sur le franc, une nouvelle baisse du taux directeur s’imposerait. Un resserrement monétaire prolongé demeure, pour l’heure, une éventualité très éloignée.2 Les experts du Credit Suisse tablent pour 2017 sur une nouvelle baisse du taux de référence. Si cette dernière n’a pas lieu en été 2017, ce sera probablement le cas en automne 2017. Avec cette mesure, les taux de référence devraient toutefois toucher définitivement un plancher.4 1.3. Perspectives mitigées pour le secteur de la construction L’indice relatif à l’activité économique du secteur de la construction CS/SBV a poursuivi son rebond sur fond de taux d’intérêt favorables. Grâce, notamment, à d’importants contrats dans le génie civil, à l’accroissement de la demande de constructions de logements locatifs et à de nombreux contrats des pouvoirs publics, l’indice a quitté, au deuxième trimestre 2016, la zone négative ; il laisse désormais entrevoir des perspectives positives pour la conjoncture du secteur de la construction. (18) En revanche, en comparaison annuelle, l’indice suisse des prix de la construction s’est contracté de 0,5 % au premier trimestre 2016 et pointe vers une baisse des prix effectifs du marché. (20) 1.4. Les logements en propriété restent très prisés dans le segment de prix inférieur À raison d’un recul de 2,9 %, les prix des transactions des logements en copropriété ont renoué avec une tendance baissière après une hausse de courte durée au premier trimestre 2016 dans l’ensemble de la Suisse. (3) Cela s’explique par la diminution des prix des segments moyen et supérieur, confrontés depuis plus de quatre ans déjà à un essoufflement de la dynamique des prix.4 Dans le segment inférieur, la hausse des prix s’est, en revanche, poursuivie, avec une progression de 0,9 % par rapport au trimestre précédent. (54, 55) Selon l’indice des prix FPRE, les maisons individuelles se négocient, dans l’ensemble, à des prix plus élevés (+1,0 %) par rapport au trimestre précédent. C’est surtout, là encore, les biens immobiliers affichant des prix avantageux qui ont progressé. (49) Le déplacement de la demande dans le segment de prix inférieur est lié, d’une part, au durcissement des exigences en matière de fonds propres lors de l’octroi d’hypothèques qui, en dépit d’un contexte durable de taux bas, rend l’acquisition de logements en propriété du segment de prix supérieur plus difficile. Parallèlement, la timide croissance La situation des taux d’intérêt soutient toujours l’évolution des prix des placements immobiliers directs et indirects. Toute la courbe des taux d’intérêt reste en zone négative, y compris pour les obligations à 30 ans. Seul le rendement des obligations à 1 an a marqué une légère hausse. (23) Les anticipations de taux des instituts économiques et de la BNS concernant les emprunts de la Confédération à 10 ans oscillent, après une nouvelle correction à la baisse, entre –0,3 % et –0,5 % pour l’année en cours. (21,22) La BNS est venue au secours du franc suisse après le vote en faveur NZZ, Franken-Schock bremst Einwanderung, 5.7.2016 CS Moniteur immobilier Suisse, 2e trimestre 2016 5 Indice du coût de la construction du Credit Suisse et de la Société suisse des entrepreneurs 3 4 des revenus et le recul de l’immigration d’étrangers disposant d’un fort pouvoir d’achat pèsent sur la vente des logements onéreux.4 1.5. Une hausse des prix est possible pour les immeubles locatifs vacants demeure faible, l’évolution contrastée de la demande et de l’offre de logements locatifs pèsera davantage sur les loyers du marché. A ce jour, les investisseurs ont été épargnés par une baisse des loyers du marché. Contrairement aux attentes prudentes, les loyers du marché ont très fortement progressé dans pratiquement toutes les régions, en particulier dans le segment des immeubles anciens, par rapport au trimestre précédent. (27) La hausse par rapport au trimestre précédent est, avant tout, sensible dans les grandes agglomérations, à savoir l’arc lémanique (3,6 %), Zurich (2,9 %), Bâle (2,9 %) et le Jura (3,1 %). (26) Les loyers offerts n’ont pas encore suivi cette tendance positive des loyers du marché liés aux transactions et s’inscrivent à nouveau en baisse, en particulier dans l’arc lémanique. (29, 30) La « ruée vers les objets d’habitation » en tant qu’immeubles de rapport se poursuit, voire progresse. Par faute de possibilité de placements dans les biens immobiliers existants, la forte augmentation de logements locatifs en construction se poursuit, malgré la très faible hausse de la demande. Les économistes des deux grandes banques CS et UBS constatent une progression des logements vacants en raison de la moindre immigration. UBS table, pour 2016, sur une hausse du taux de logements vacants de 1,2 % actuellement à 1,4 % sur l’ensemble de la Suisse.2 Si l’incidence sur les chiffres des logements Au vu de l’écart croissant entre l’offre et la demande et de la nouvelle baisse possible du taux de référence en 2017, une augmentation des loyers semble peu vraisemblable dans les prochains temps. Par conséquent, les prévisions relatives à l’évolution des loyers restent légèrement négatives (5), même si l’indice des anticipations de prix a quelque peu augmenté depuis le début de l’année. (31) Le bas niveau des taux et, par conséquent, les faibles anticipations de rendement, alliées à l’évolution toujours positive des loyers, laissent toujours espérer, pour 2016 et 2017, une hausse des prix des immeubles locatifs. (5) Dans ces circonstances, les deux régions les plus chères, Zurich et l’arc lémanique, souffrent de plus en plus. L’évolution des intérêts des acheteurs en faveur de régions plus avantageuses entraîne une stagnation, voire un recul des prix dans ces deux bassins. (51, 56, 57) L’activité de construction s’adapte à cette tendance : autour des lacs Léman, de Zurich et de Zoug, la production de logements en propriété diminue de manière sensible.4 6 JLL Zurich Office Market Profile – 2T 2016 ; JLL Geneva Office Market Profile – 2T 2016 Auteurs Kurt Ritz +41 58 792 14 49 [email protected] Marie Seiler +41 58 792 56 69 [email protected] Vera Raskina +41 58 792 18 12 [email protected] Real Estate Advisory PwC, Birchstrasse 160 CH-8050 Zürich 1.6 Pas d’impulsions positives pour le marché des surfaces de bureau Depuis le début de l’année, l’environnement économique du marché des surfaces de bureau s’est encore dégradé sous l’effet de la diminution de l’immigration et de la faible croissance de l’emploi. L’indice des postes vacants a reculé au total de 8,5 % par rapport à l’année précédente. En revanche, les prestations d’assurance et les services financiers se sont fort bien comportés et le nombre de postes vacants a augmenté de 14,3 %. Le secteur informatique se comporte bien également ; il avait déjà observé une hausse des postes vacants par rapport à l’année précédente. (10) En dépit de la baisse de la demande, l’activité du secteur de la construction reste comparativement élevée. Par manque d’alternatives, les investisseurs s’intéressent toujours à l’évolution des immeubles de bureaux et ne sont pas effrayés par l’augmentation des locaux vacants. Ainsi, les surfaces déjà disponibles ne peuvent actuellement guère être absorbées. Les prévisions pour les douze prochains mois tablent sur une nouvelle hausse des locaux vacants dans les deux grands pôles économiques que sont Zurich et Genève.6 Après une brève hausse des prix au premier trimestre 2016, les loyers du marché des surfaces de bureau ont diminué, conformément aux attentes. Seule l’agglomération de Genève peut légèrement progresser, en partie grâce à la stabilisation des récents chiffres de l’offre (0,6 %). Les loyers ont nettement fléchi, en particulier dans la région de Bâle (–5,7 %) suivie par le Plateau (–4,5 %). A Zurich, le recul est toutefois de 2,2 %. (36, 37) Les loyers offerts ne reflètent pas encore cette tendance et ont stagné lors du dernier trimestre. (38) Les loyers de bureau ne donnent actuellement aucun signe de hausse prochaine. L’indice des anticipations de prix s’est à nouveau inscrit en territoire nettement négatif au deuxième trimestre. Dans le sondage actuel, près de 70 % des experts tablent sur une baisse, voire un plongeon, des loyers. (41) 1.7 Dans le commerce de détail, seules les denrées alimentaires recèlent un potentiel Le commerce de détail ne s’est toujours pas remis du franc fort et reste confronté à des pertes de chiffre d’affaires. La baisse de la productivité du commerce de détail se répercute de plus en plus sur les loyers des détaillants liés aux chiffres d’affaires. Par rapport à l’année précédente, les loyers des surfaces de détail ont reculé de près de 7 %.2 Les locaux vacants restent comparativement bas. Néanmoins, au vu du manque d’impulsions du côté de la demande, il faut s’attendre à une hausse. Même la contraction des nouvelles constructions ne peut pas freiner cette évolution dans le secteur Retail. Dans ce contexte, la commercialisation des surfaces de vente devient de plus en plus problématique.4 Cela vaut en particulier pour les endroits peu fréquentés et difficiles d’accès. Même les récentes fermetures de filiales de détaillants réputés et l’évolution du négoce en faveur du commerce en ligne illustrent, une fois de plus, la délicate situation du marché des surfaces de vente. Du fait de la croissance stable de la population, seuls les secteurs Food et Near-Food se révèlent encore prometteurs.4 © 2016 PwC. 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