Sujet corrigé de l'épreuve du BAC S 2009 de SVT Partie II - Question 2 Résoudre un problème scientifique (5 points) Sujet Le SIDA a pour origine une infection par le VIH. Différentes techniques permettent le dépistage et l'évaluation du niveau d'évolution de l'infection. À partir des informations extraites des documents 1 à 3, mises en relation avec vos connaissances, déterminez : - à quelle date peut-on confirmer la séropositivité au VIH pour chaque individu, - à quel stade de l'infection chaque individu se trouve lors du dernier test. Document 1 : Résultats de test western-blot D'après F. Jauzein, Inrp, access et SVT TS Nathan, Périlleux Document de référence :structure schématique du VIH et protocole du test gp et p sont des protéines virales qui ont des propriétés antigéniques. Protocole: 1. On utilise des bandelettes portant des protéines virales séparées par électrophorèse. 2. Une bandelette est mise en contact avec le sérum d'un individu à tester. 3. Les anticorps fixés sur la bandelette sont révélés par une réaction colorée. Document à exploiter: Résultats obtenus chez les deux individus Document 2 : Dénombrement des populations de LT4 chez trois individus D'après Inrp, access, biotic Individus testés Nombre de LT4 par mm3 de sang Individu témoin Individu A Individu B séronégatif résultat au 11/04 résultat au 12/07 880 520 95 Document 3 : Evolution de quelques paramètres biologiques à partir du premier jour d'infection par le VIH Les graphes ci-dessous correspondent à des données statistiques obtenues sur un grand nombre d'individus Corrigé Le SIDA a pour origine une infection par le VIH, virus d’immunodéficience humaine, rétrovirus doté d’un certain nombre de protéines qui peuvent être détectées, attestant de la présence du virus par des tests comme le Western Blot. Il est important de pouvoir confirmer ou pas la séropositivité d’un individu suspecté «séropositif» à l’occasion d’un premier test de dépistage de type ELISA. Nous allons analyser les documents, ce qui va nous permettre de répondre aux deux questions de l’énoncé. Analyse du Document 1 : Résultats de test western-blot La séropositivité pour le VIH est confirmée lorsque l'individu testé présente des anticorps dirigés contre : - au moins deux glycoprotéines membranaires différentes (gp 160, gp 120, ou gp 41) - au moins une protéine membranaire ou interne (p 55, p 40, p 25, ou p 18) - au moins une enzyme virale (p 68, p 52 ou p 34) A lors du test sanguin du 11 avril et B lors du test sanguin du 15 janvier possèdent des GP 160 et GP 120, la protéine membranaire p55 et l’enzyme p34. Ainsi, d’après l’énoncé, les deux individus se confirment être, à ces dates et par le test Western Blot, bel et bien séropositifs et contaminés puisqu’ils répondent aux trois critères ci-dessus. L’individu A, lors de ses deux premiers tests, n’a pas pu être clairement diagnostiqué comme porteur du VIH car le test ne laissait guère apparaître beaucoup d’antigènes viraux, seuls p25, o55 et gp 160 étant bien visibles sur le test du 4 février et aucun le 3 janvier avec une bandelette similaire au témoin séronégatif. L’évolution temporelle n’est cependant pas la même puis que l’individu A montre une accentuation de l’importance des bandes et donc des antigènes du VIH et une augmentation du nombre des bandes (entre le 4 février et le 11 avril) alors que c’est l’inverse chez l’individu B (entre le 15 janvier et le 12 juillet). A et B ne semblent donc pas au même stade de l’infection. Les documents suivants vont nous le confirmer. Les graphes du document 3 correspondent à des données statistiques obtenues sur un grand nombre d'individus. Ils montrent que les LT4 vont, après une augmentation initiale pendant les premiers mois, diminuer progressivement. Ils constituent en effet la principale cible du VIH du fait de leur récepteur CD4. Quand la quantité de LT4 descend en dessous d’un certain seuil de l’ordre de 150 à 200 LT4 par mm3 de sang, l’individu rentre en stade SIDA déclaré, ce qui semble être le cas pour l’individu B dont le dénombrement s’élève le 12 juillet à seulement 95 LT4/mm3. Contrairement à ce que pourrait laisser croire la raréfaction des antigènes lors du Western Blot du 12 juillet, l’individu est à un stade avancé de la maladie et de l’implosion de son système immunitaire. Le pronostic est très pessimiste, hormis peut-être, s’il n’est pas un trop tard, un traitement par trithérapie. L’individu A montre quant à lui un taux de LT4 encore élevé avec 520 LT4 par mm3 de sang, Il n’est donc pas encore en phase de SIDA déclaré et est plutôt en phase asymptomatique : aucune maladie majeure opportuniste ne se déclare encore. La rapidité d’évolution entre les trois prélèvements nous amène à penser que A était encore sain ou venait d’être infecté le 3 janvier. L’évolution sur les trois mois qui ont suivi est très marquée et le 11 avril, les marqueurs antigéniques du VIH abondent. Ceci illustre bien pourquoi un délai de trois mois après un évènement potentiellement contaminant (partage de seringue, rapport sexuel non protégé) doit être respecté avant le test de séropositivité. D’ailleurs, on voit la progression fulgurante du VIH pendant les trois premiers mois. En conclusion, voici la situation des personnes qui ressort de leur dernier bilan sanguin. La personne A a été infectée récemment et développe les premiers stades de réponse du corps au VIH. Elle doit être prise en charge immédiatement pour éviter l’effondrement ultérieur de son système immunitaire. Ces trithérapies se sont montrées efficaces sur un grand nombre d’individus et A peut espérer ne pas déclarer de SIDA en conservant un taux de LT4 élevé. La personne B a été infectée depuis de nombreux mois et est en phase de SIDA déclaré. Elle doit elle aussi être pris en charge immédiatement, si ce n’est déjà fait, pour tenter de restaurer petit à petit son système immunitaire, ce qui se soldera par une remontée de son taux de LT4. Le pronostic est alarmant. Ce corrigé a été rédigé par manumanu, professeur expert sur www.intellego.fr