anatomie humaine tome v

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PREFACE
La diversité des Traités modernes d’Anatomie, inspire aux médecins que cette science est
parvenue au plus haut degré de perfection et qu’il n’y plus rien à dire sur cette discipline et qu’il
serait désormais difficile ou malaisé de trouver « du nouveau » en Anatomie ; mais la Science
est un champ dont les limites reculent au fur et à mesure qu’on avance. « La Science est un
monument toujours inachevé ».
L’Anatomie reste toujours une discipline difficile à retenir du fait qu’elle s’oublie très vite.
Elle nécessite des révisions périodiques, une mémoire prodigieuse et une grande intelligence
d’interprétation.
L’exposé théorique des différents chapitres attire l’attention par sa qualité et sa finessedescriptives
et topographiques, débarrassant l’Anatomie de toutes ambiguïtés ; il est enrichi par des schémas
anatomiques d’une qualité remarquable, accompagnés par des légendes fort explicites, confirman
le talent, le savoir faire et la rigueur de l’auteur.
Les questions d’entraînement pour l’examen (QCM ; QROC et Questions de synthèse) présentées à la
fin des ouvrages, facilitent la tâche aux étudiants et leur permettent de rendre l’étude de l’Anatomie
moins aride, plus compréhensible, plus agréable et aussi plus utile.
Le langage anatomique, utilisé dans ces ouvrages, est basé exclusivement sur la nomenclature latine
officielle, adaptée à la langue française
Pour apprendre l’Anatomie, nous proposons aux étudiants de reproduire plusieurs fois les
schémas sans accorder beaucoup d’importance aux effets tridimensionnels mais en respectant la
convention des couleurs.
Nous espérons que ces ouvrages enrichissent les connaissances acquises de l’Anatomie et contribuent à
éduquer et à stimuler l’enthousiasme des étudiants pour une discipline qui constitue la science de base des
études médicales et paramédicales et le fondement des techniques opératoires.
Nous souhaitons à ces ouvrages le plein succès qu’ils méritent, et nous présentons nos félicitations et nos
encouragements à l’auteur le professeur Habib TRIAA.
Professeur Daniel LE GARS
Professeur d’Anatomie
Doyen de la Faculté de
Médecine d’Amiens – France
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PERITOINE
1- Péritoine
Le péritoine est la membrane séreuse des cavités abdominale et pelvienne. Il comprend deux lames :
le péritoine pariétal et le péritoine viscéral.
Le péritoine pariétal tapisse la face interne du fascia extrapéritonéal (lame de tissu conjonctif
lâche) qui recouvre la cavité abdomino-pelvienne.
Le péritoine viscéral recouvre partiellement ou totalement les viscères abdomino-pelviens. Il unit
les viscères entre eux ou à la paroi pour constituer les mésos, les ligaments péritonéaux et les omentums
ou épiploons. (Fig.01)
Les deux lames pariétale et viscérale délimitent une cavité virtuelle : la cavité péritonéale. Cette
cavité est close chez l’homme ; elle communique au contraire chez la femme avec la cavité tubaire
par l’ostium abdominal de la trompe utérine. Cette solution de continuité du péritoine pelvien chez
la femme est nécessaire pour la migration de l’ovule qui est pondu dans la cavité péritonéale ; elle
explique la possibilité d’infection péritonéale ascendante d’origine gynécologique, ainsi que le passage
intrapéritonéal du produit de contraste radiologique au cours de l’hystérosalpingographie.
2- Mésos péritonéaux.
Les mésos sont des replis péritonéaux à deux lames contenant un ou plusieurs pédicules vasculaires
et unissant un segment du tube digestif à la paroi abdominale. Le méso s’appelle mésogastre,
mésoduodénum, mésentère ou mésocôlon, suivant qu’il est en connexion avec l’estomac, le duodénum,
le jéjuno-iléum ou le côlon. Le nom de méso s’applique également à quelques replis du péritoine
urogénital (mésosalpinx).
Le côlon et le mésocôlon transverses divisent la cavité péritonéale en deux régions : la région
supramésocolique et la région inframésocolique.
3- Ligaments péritonéaux.
Les ligaments sont des replis péritonéaux à deux lames qui unissent un organe non digestif (foie,
rate, utérus, etc.) à la paroi abdominale sans contenir de pédicules vasculaires importants.
Le ligament s’appelle ligament falciforme, ligament phrénico-splénique ou ligament large, suivant
qu’il est en connexion avec le foie, la rate, ou l’utérus.
4- Epiploons ou omentums.
Les épiploons ou omentums sont des replis péritonéaux à deux lames contenant parfois un ou
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plusieurs pédicules vasculaires ; ils relient deux organes à l’intérieur de la cavité péritonéale : tels que
le petit omentum qui unit l’estomac et la partie supérieure du duodénum au hile du foie et à la fissure
du ligament veineux.
5- Fascias.
Les fascias sont les zones d’accolement d’un organe et de son méso au péritoine pariétal postérieur
primitif ; ils sont avasculaires et clivables.
Pour mieux comprendre l’anatomie descriptive et topographique du tube digestif et des glandes
annexes, il est indispensable d’envisager au préalable l’évolution embryologique de ces organes et du
péritoine. Car seules ces notions permettent de comprendre la situation et la fixation de certains viscères
digestifs, la formation des mésos et des récessus péritonéaux et surtout les accolements coliques ainsi
que la fixation du massif duodéno-pancréatique
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6- Anatomie fonctionnelle.
Le péritoine est caractérisé par ses facultés de sécrétion, de résorption, de défense et plastique.
a- Sécrétion péritonéale.
Le liquide péritonéal varie de 20 à 50 ml. Il dérive du liquide interstitiel. Il est légèrement visqueux
et forme un film de 5 microns environ permettant les déplacements des viscères abdominaux pelviens.
b- Résorption péritonéale.
Le péritoine est une membrane semi-perméable.
La surface de résorption péritonéale est comparable à celle de la peau, soit environ 1700 cm². Le
péritoine peut résorber jusqu’à 8 % du poids du corps à l’heure (soit environ 450 ml / h). L’absorption
concerne surtout les liquides et les petites molécules.
La résorption diminue avec l’âge. Elle est efficace surtout au-dessus du foie ; elle est aussi importante
au niveau du grand omentum, accessoire au niveau du péritoine pariétal, et presque nulle au niveau des
récessus recto-utérin et recto-vésical. Cette faculté de résorption est utilisée en pratique médicale pour
réaliser des dialyses péritonéales chez les insuffisants rénaux chroniques
c- Propriété de défense.
Le péritoine assure la défense contre les germes et les corps étrangers. Ce rôle est particulièrement
important pour le grand omentum qui se dirige vers l’endroit où le péritoine est menacé (the abdominal
policeman).
d- Propriété plastique.
Le péritoine possède une puissance plastique remarquable. La réparation du péritoine complète du
péritoine se fait en 10 à 12 jours, si le tissu conjonctif sous-jacent est intact.
7- Applications cliniques.
** Pneumopéritoine
** Hémopéritoine
** Péritonite
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EMBRYOLOGIE DE L’APPAREIL DIGESTIF
I- Mise en place de l’intestin primitif.
L’intestin primitif se forme au cours de la quatrième semaine, au moment où les inflexions céphalocaudale et latérales incorporent la partie dorsale du sac vitellin dans l’embryon. A ce stade l’intestin
primitif est à peu prés rectiligne.
L’entoblaste embryonnaire fournit le revêtement épithélial du tube digestif et donne naissance
aux glandes annexes. Le tissu conjonctif et musculaire ainsi que le péritoine viscéral dérivent de la
splanchnopleure. Le péritoine pariétal dérive du mésoblaste somatique. (Fig.02)
Au cours de la cinquième semaine, l’intestin primitif s’accroît beaucoup plus vite que le corps
de l’embryon. Il en résulte des inflexions et des inégalités de calibre, qui permettent d’identifier au
tube digestif trois segments, disposés dans le sens crânio-caudal : le proentéron, le mésentéron et le
métentéron. (Fig.03)
♦ Le proentéron comprend quatre segments :
- un segment dilaté borgne, le pharynx primitif ;
- un segment thoraco-abdominal, l’œsophage primitif ;
- une segment dilaté, fusiforme, l’estomac primitif, avec un bord antérieur concave et un bord
postérieur convexe ;
- une petite portion, la moitié crâniale de l’anse duodénale.
♦ Le mésentéron comprend deux segments :
- une petite portion, la moitié caudale de l’anse duodénale.
- une anse intestinale longue et concave en arrière, l’anse ombilicale.
♦ Le métentéron correspond à la partie terminale de l’intestin primitif.
♦*♦ Péritoine primitif.
Les segments infra-diaphragmatiques du tube digestif sont situés primitivement dans le plan sagittal.
Ils sont reliés à la paroi abdominale postérieure par un repli péritonéal, le mésentère dorsal primitif
qui s’étend de l’œsophage abdominal à la région cloacale. Ce mésentère livre passage aux vaisseaux
sanguins et lymphatiques ainsi qu’aux nerfs du tube digestif. (Fig.02)
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Au contact du tube digestif, les deux lames du mésentère s’écartent, l’une de l’autre, et tapissent le
tube intestinal sur toute sa hauteur, formant le péritoine viscéral.
En arrière et au contact de l’aorte, les deux lames se réfléchissent, chacune de son côté, pour tapisser
la face profonde de la paroi abdominale, formant le péritoine pariétal.
L’espace compris entre le péritoine viscéral et le péritoine pariétal constitue le cœlome intraembryonnaire, future cavité péritonéale.
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