Les recherches financées par la FCMII : Un rapport des progrès est une chronique régulière du Journal. Les lecteurs y sont informés des recherches canadiennes en cours, puisque les chercheurs financés par la FCMII y donnent un compte rendu de leurs activités et de leurs dernières observations. Deux études récentes menées par des chercheurs subventionnés par la FCMII portaient sur l’usage des médicaments et les schèmes de traitement chez les personnes atteintes d’une MII. Leurs résultats figurent ci-dessous. L’utilisation des médicaments par les personnes atteintes d’une MII au Manitoba Le docteur Charles Bernstein est un scientifique financé par la FCMII. La FCMII accorde une subvention maximale de cinq ans à des chercheurs d’universités canadiennes pour qu’ils mènent des recherches continues sur les MII, soient les mentors de jeunes chercheurs et développent davantage de recherches sur les MII dans leur établissement. Le docteur Bernstein et une équipe de chercheurs de l’université du Manitoba ont étudié l’utilisation de médicaments par les personnes atteintes d’une MII au Manitoba en 1997. La base de données des maladies inflammatoires de l’intestin de l’université du Manitoba est une base démographique anonyme qui inclut toutes les personnes atteintes d’une MII dans la province. Cette base de données était liée au Réseau pharmaceutique informatisé (RPI) de la province, qui indique toutes les prescriptions ambulatoires (à des personnes non hospitalisées) émises à chaque citoyen de la province. Il a été possible d’extraire l’information sur l’usage de médicaments sur ordonnance par les personnes atteintes d’une MII au Manitoba. Cette étude a été approuvée par le comité de déontologie de la recherche de l’université du Manitoba et par le comité de la protection des renseignements médicaux de Santé Canada, et la confidentialité des patients est rigoureusement maintenue. Le docteur Bernstein et ses collègues ont examiné toutes les prescriptions et tous les coûts pour 1997 et ont comparé l’usage des médicaments selon le sexe, la géographie (milieu urbain par rapport au milieu non urbain), le revenu et la maladie (maladie de Crohn par rapport à colite ulcéreuse). Ils ont également comparé des patients diagnostiqués entre 1984 et 1987 à des patients diagnostiqués entre 1994 et 1997 pour repérer les différences d’habitudes de prescription entre les deux groupes. Enfin, ces chercheurs ont analysé l’utilisation d’acide 5-aminocalicylique (5-ASA), de stéroïdes et d’immunomodulateurs. Lorsqu’ils ont entrepris cette étude, les chercheurs ont remarqué l’importance de colliger ce type d’information sur l’usage et le coût des médicaments et ont souligné qu’une connaissance approfondie de l’utilisation des services de santé par les personnes atteintes d’une MII est essentielle pour savoir quelles ressources sont nécessaires pour traiter ces maladies. De plus, l’information contribuera à repérer les problèmes reliés à l’accès aux soins, à la disponibilité des services et à la justesse des décisions thérapeutiques selon l’âge, le sexe, la décennie du diagnostic, le statut socioéconomique et la géographie. Les résultats globaux Les résultats de l’étude sont fondés sur de l’information recueillie au Manitoba auprès de 5 012 personnes atteintes d’une MII en 1997. De ce nombre, 87,5 pour cent ont reçu au moins une ordonnance en 1997. Le taux de prescriptions de médicaments au sein de la population générale s’établissait à 66 pour cent. Il n’est pas surprenant de constater que les personnes atteintes d’une MII utilisent plus de médicaments sur ordonnance que la population générale. Le nombre de médicaments prescrits à chaque personne atteinte d’une MII et le coût des médicaments par patient augmentaient selon l’âge du patient. De plus, les femmes utilisaient plus de médicaments que les hommes, mais le coût par utilisateur était en semblable entre les deux groupes. L’emplacement géographique et le revenu ne semblaient pas avoir de répercussions sur la prescription et l’usage de médicaments. Le nombre de médicaments différents était similaire parmi les patients des milieux urbains et non urbains et parmi les patients de divers taux de revenus. La comparaison de l’utilisation de médicaments selon la décennie Dans leur comparaison des patients diagnostiqués au cours de deux décennies différentes (19841987 par rapport à 1994- 1997), l’équipe de recherche a découvert que les patients diagnostiqués au cours de la deuxième décennie étaient beaucoup plus susceptibles prendre du 5-ASA par voie orale ou rectale et des stéroïdes que les patients diagnostiqués au cours de la décennie précédente. Les patients diagnostiqués au cours de la deuxième décennie étaient également plus susceptibles de recevoir des 5-ASA par voie orale ou rectale que ceux diagnostiqués au cours de la décennie précédente. La prescription de 5-ASA par voie rectale a subi une hausse considérable par rapport à celle de 5-ASA par voie orale entre les deux décennies. La prescription de stéroïdes était également plus courante chez les patients diagnostiqués au cours de la deuxième décennie. La décennie du diagnostic n’avait pas de répercussion significative sur les habitudes de prescriptions d’immunomodulateurs. Le 5-ASA, les stéroïdes et les immunomodulateurs Le taux le plus élevé de prise de 5-ASA s’observaient chez les hommes de plus de 18 ans. La prescription de 5-ASA était beaucoup plus élevée chez les personnes atteintes de la colite ulcéreuse que chez celles souffrant de la maladie de Crohn. La prescription de 5-ASA par voie orale était plus élevée chez les personnes atteintes de la colite ulcéreuse, mais cette constatation était inversée en cas de prise de 5-ASA par voie rectale, plus prescrite chez les personnes souffrant de la maladie de Crohn, Les hommes atteints et les personnes souffrant de la maladie de Crohn étaient plus susceptibles d’utiliser des stéroïdes par voie orale que les autres groupes de patients. L’utilisation de prednisone était plus courante chez les personnes de plus de 18 ans, tandis que celle de budésonide l’était davantage chez celles de plus de 40 ans. Les immunomodulateurs n’étaient utilisés que par 7,8 pour cent des personnes atteintes d’une MII, mais elles représentaient les coûts les plus élevée, à 1 404 $ par personne.