abc pratique quotidienne Ann Biol Clin 2005 ; 63 (3) : 335-8 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Une acidocétose alcoolique ? L. Antri-Bouzar1 G. Lefèvre2 G. Bonnard1 N. Khoury1 E. Rondeau1 M.-A. Costa de Beauregard1 1 Service de réanimation néphrologie A, <[email protected]> 2 Service de biochimie et hormonologie, Hôpital Tenon, Paris Résumé. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une acidocétose sévère. Initialement devant l’association d’une acidose métabolique avec trou anionique élevé sans hyperlactatémie sans notion d’intoxication aiguë, et d’une hyperglycémie, le diagnostic d’acidocétose diabétique est retenu. Sous traitement par insuline IV continu, une hypoglycémie apparaît en quelques heures. Dans le même temps une première bandelette urinaire confirme la cétonurie, mais avec seulement des traces de glycosurie. Cette évolution fait évoquer a posteriori le diagnostic d’acidocétose alcoolique. Celui-ci est par ailleurs confirmé par l’anamnèse : notion d’alcoolisme chronique avec augmentation récente de la consommation d’alcool entraînant depuis quelques jours des vomissements et un arrêt de l’alimentation. Ce cas clinique illustre la difficulté que l’on peut rencontrer parfois, dans le diagnostic différentiel entre acidocétose diabétique et acidocétose alcoolique. Nous rappelons les différents éléments qui permettent de les distinguer. En particulier nous discutons la pertinence des examens biologiques à la lumière des mécanismes physiopathologiques de l’acidocétose alcoolique. Mots clés : acidose métabolique, acidocétose, diabète, alcool Abstract. We report a case of severe ketoacidosis. Initially the patient showed metabolic acidosis, the anion gap was positive and there was neither hyperlactatemia nor intoxication with acid substances. As the rate of glycemia was high (17.8 mmol/L), the diagnosis of diabetic ketoacidosis was proposed. Under treatment with continuous IV injection of insuline, hypoglycemia (1.8 mmol/L) appeared rapidly, while urine bioreactive test was positive for ketonuria, but negative for glycosuria. We finally concluded that it was an alcoholic ketoacidosis. The history of the patient confirmed the diagnosis : chronic alcoholism with recent increased of alcohol intake which provoked vomiting and fasting. This case report shows the difficulty in distinguishing between alcoholic ketoacidosis and diabetic ketoacidosis. We discuss the diagnostic strategy and particularly biologic data in the light of pathophysiologic mechanism of alcoholic ketoacidosis. Article reçu le 29 décembre 2004, accepté le 11 février 2005 Key words: metabolic acidosis, ketoacidosis, diabetes, alcohol L’observation Madame F. âgée de 46 ans est adressée aux urgences pour syndrome abdominal aigu. Dans ses antécédents, on note une pancréatite aiguë « biologique » en juin 2003 et une épilepsie depuis cette date. Elle est mariée, mère de deux enfants, sans profession. Elle a une intoxication tabagique chiffrée à 24 paquets-années, et une consommation quotidienne d’alcool (whisky) importante mais difficile à quantifier. Sept jours avant son admission aux urgences de l’hôpital, la patiente a doublé sa consommation d’alcool. Ann Biol Clin, vol. 63, n° 3, mai-juin 2005 Il s’en est suivi l’apparition de vomissements, de douleurs abdominales et un arrêt de l’alimentation. À son admission aux urgences la patiente est apyrétique, polypnéique (30/min) avec une saturation en oxygène à 96 % sous air ambiant. Elle est tachycarde (98/min) sans signe de choc. L’examen physique est sans particularité. La glycémie et la cétonémie capillaires sont respectivement de 2,76 g/L (15,3 mmol/L) et de 4,07 mmol/L (Medisense® Abbott™). Les principaux résultats du premier bilan sont présentés dans le tableau 1. Aux urgences, un traitement par insuline ordinaire IV en continu est 335 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. pratique quotidienne débuté, ainsi qu’une réhydratation par sérum salé isotonique. La patiente est ensuite transférée en réanimation pour poursuite de la prise en charge. À l’admission en réanimation la glycémie capillaire chute rapidement à 0,4 g/L (2,22 mmol/L). La réalisation d’une bandelette urinaire (première miction) révèle une cétonurie positive à ++++ et des traces de glucose. Les résultats du bilan en réanimation sont présentés dans le tableau 1. L’insuline en continu est arrêtée du fait de l’hypoglycémie, la réhydratation est poursuivie associée à un apport de glucose et une vitaminothérapie B1, B6 et PP. L’évolution est rapidement favorable avec correction des troubles hydroélectrolytiques. La patiente sort contre avis médical à j3 de l’hospitalisation. Le point de vue du clinicien Il s’agit d’une acidose métabolique partiellement compensée par l’hyperventilation. La valeur calculée de la pCO2 attendue (pCO2 = (1,5 x bicarbonatémie + 8) soit 15,5 mmHg) est proche de la capnie observée (13 mmHg). Il n’y a donc pas de composante respiratoire à cette acidose. Le trou anionique (natrémie – [bicarbonatémie + chlorémie]) est augmenté à 28 mmol/L. Les hypothèses diagnostiques à évoquer sont tout d’abord une origine toxique mais l’interrogatoire et les dosages plasmatiques (aspirine, méthanol, éthylène glycol) infirment ce diagnostic. Il pourrait s’agir d’une acidose lactique, mais la lactatémie ne peut à elle seule expliquer l’augmentation du trou anionique calculé. Enfin, l’augmentation importante de la cétonurie et de la cétonémie font évoquer deux diagnostics : une acidocétose diabétique ou bien alcoolique. Dans le cas présent, l’anamnèse est typique d’une acidocétose alcoolique. L’éthylisme chronique avec augmentation récente de la consommation d’alcool favorise une intolérance digestive (vomissements) qui elle-même entraîne un arrêt de la consommation d’alcool et un jeûne. La présentation clinique est elle aussi caractéristique : vomissements (présents dans 80 % des cas), douleurs abdominales (50 %) parfois pseudo-chirurgicales, polypnée d’acidose, signes de déshydratation extracellulaire. Les autres signes sont l’odeur cétonique de l’haleine, l’hypothermie (rare) et les manifestations neurologiques (coma, convulsions présentes dans 30 % des cas). En pratique, ce type d’acidocétose se rencontre chez des patients alcooliques chroniques, après une période de jeûne. Le diagnostic doit être évoqué devant une acidocétose associée à une glycémie peu élevée et une cétonurie sans glycosurie. La prise en charge doit comporter, outre la réhydratation et la correction des troubles hydroélectrolytiques, l’apport de glucose, une vitaminothérapie B1, 336 Tableau 1. Bilans sanguins et urinaires du patient à l’admission et en réanimation. Gaz du sang pH pCO2 pO2 Lactates Sang Sodium Potassium Chlorures CO2total Créatinine Protéines totales Glucose Hématocrite Acétoacétate β-hydroxybutyrate Alcoolémie Aspirine Urine Glucose urinaire Admission (10 h 04) Réanimation (15 h 57) 7,12 13 mmHg 128 mmHg 2,50 mmol/L 7,32 22 mmHg 136 mmHg 1,70 mmol/L 136 mmol/L 4,0 mmol/L 103 mmol/L 5 mmol/L 111 µmol/L 107 g/L 17,8 mmol/ l 42,2 % Non déterminé Non déterminé Non déterminé Non déterminé 135 mmol/L 3,5 mmol/L 103 mmol/L 9 mmol/L 86 µmol/L 68 g/L 1,8 mmol/L 32,2 % 1 110 µmol/L 1 735 µmol/L Recherche négative Recherche négative Non déterminé Recherche négative B6 et PP. La disparition de la symptomatologie clinique et biologique sous ce traitement symptomatique est la meilleure preuve du diagnostic. Enfin, la patiente a initialement une insuffisance rénale fonctionnelle qui régresse après réhydratation comme cela est souvent observé. Ici, l’existence d’une glycémie relativement élevée à l’admission aux urgences fait en premier lieu évoquer le diagnostic d’acidocétose diabétique. Cependant, la chute rapide sous traitement par insuline de la glycémie et la négativité de la glycosurie font porter lors de l’admission en réanimation le diagnostic d’acidocétose alcoolique. La glycémie élevée initialement peut faire penser que la patiente a un certain degré d’insulino-résistance qui n’a pu être prouvé, même ultérieurement. Enfin, une hypophosphorémie est fréquente, mais pas observée dans le cas présent. Le point de vue du biologiste Il s’agit d’une acidocétose typique avec à l’admission augmentation du trou anionique, expliquée ni par l’augmentation du lactate seul, ni par la présence de toxiques. La déshydratation extracellulaire est importante, plus visible sur la valeur des protides totaux que sur la valeur de l’hématocrite. Les corps cétoniques sont augmentés. Ici, il s’agit uniquement du b-hydroxybutyrate, l’acétoacétate présent n’étant pas dosé par le système Medisense Optium (linéarité du système : 0-15 mmol/L ; récupération Ann Biol Clin, vol. 63, n° 3, mai-juin 2005 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Acidocétose alcoolique ? moyenne du b-hydroxybutyrate : 95 + 11 %, données personnelles). Il existe une légère insuffisance rénale et l’interférence des corps cétoniques est négligeable sur le système de dosage de la créatinine utilisé (Vitros 950, Ortho Clinical Diagnostics, données fournisseur). Le bilan réalisé en réanimation montre une hypoglycémie franche, une persistance de l’acidose métabolique, une absence de glucose urinaire associée à des corps cétoniques urinaires détectés en quantité importante par une bandelette réactive (qui détecte surtout l’acétoacétate, mais est très peu sensible au b-hydroxybutyrate). Le dosage des corps cétoniques sanguins montre une prépondérance modérée du b-hydroxybutyrate par rapport à l’acétoacétate (rapport b-hydroxybutyrate/acétoacétate = 1,56). Ceci peut s’expliquer par le fait que les dosages ont été effectués après quelques heures de traitement (voir le paragraphe Discussion). La physiopathologie de l’acidocétose alcoolique est résumée dans la figure 1. Dans le schéma classique, le jeûne et les pertes hydriques (vomissements) induisent un épuisement des réserves en glycogène et une hypovolémie. Plusieurs hormones sont alors stimulées : les catécholamines (hypovolémie), le glucagon et le cortisol (épuisement des réserves en glycogène). Les triglycérides du tissu adipeux sont alors hydrolysés en acides gras libres. Au niveau hépatique, les acides gras sont métabolisés dans les mitochondries en acétyl CoA puis en acétoacétyl CoA puis en 3-HMGCoA abou- Tissu adipeux Catécholamines ↑ ↑ Glucagon N ou ↓ Insuline Triglycérides Acides gras non estérifiés Foie Éthanol Éthanol Acide gras Carnitine palmityl transférase Acyl CoA Éthanol Mitochondrie inhibition Acétyl CoA Cycle de Krebs Acétoacétyl CoA 3-HMG CoA Acéto Acétate Figure 1. Principales modifications biochimiques au cours de l’acidocétose alcoolique. Ann Biol Clin, vol. 63, n° 3, mai-juin 2005 tissant à la production d’acide acétoacétique, lui même réduit en acide b-hydroxybutyrique. D’autre part, l’éthanol est métabolisé au niveau du foie par l’alcool déshydrogénase en acétaldéhyde puis en acétylCoA [1]. Pour que cette réaction ait lieu, il faut que le NAD soit disponible sous forme oxydée (NAD+). En fait, le catabolisme de l’éthanol génère de l’acétyl CoA et du NADH,H+, ce dernier ayant un effet inhibiteur sur le cycle de Krebs, diminue l’oxydation des acides gras et favorise la cétogenèse. Les corps cétoniques sont utilisés dans la plupart des tissus périphériques comme source d’énergie, le b-hydroxybutyrate étant moins facilement métabolisé par les cellules que l’acétoacétate. Discussion La distinction entre une acidocétose alcoolique et une acidocétose diabétique n’est pas aisée [2]. En effet, la présentation clinique des patients est proche et la connaissance des antécédents jouent un rôle prépondérant dans l’orientation diagnostique. Pour le clinicien, seuls l’interrogatoire et l’anamnèse orienteront le diagnostic clinique. Schématiquement, à l’admission, le bilan de l’acidocétose alcoolique est le plus souvent caractérisé par une glycémie plus basse, un rapport b-hydroxybutyrate/acétoacétate et un rapport pyruvate/lactate plus élevé que dans l’acidocétose diabétique [2]. Les anomalies métaboliques retrouvées au cours de l’acidocétose alcoolique sont le plus souvent une acidose métabolique, parfois une alcalose métabolique en cas de pertes digestives importantes (vomissements), voire une alcalose respiratoire compensatoire [3, 4]. Dans une série de 79 patients présentant une acidocétose alcoolique, 40 % présentent des déséquilibres acidobasiques [5]. Les désordres hydroélectrolytiques sont fréquents (hyponatrémie, hypokaliémie, hypomagnésémie, hypophosphorémie, hypocalcémie [2, 3]. La déshydratation peut entraîner une insuffisance rénale aiguë fonctionnelle pouvant elle-même majorer la rétention des corps cétoniques. Enfin, dans une série de 74 patients, un tiers seulement des patients présente une alcoolémie positive [3]. Généralement, la normalisation clinique est plus rapide dans l’acidocétose alcoolique que dans l’acidocétose diabétique. Une concentration élevée de b-hydroxybutyrate en particulier au-dessus de 2,5 mmol/L est associée à une mortalité élevée [6]. Cette surmortalité est aussi observée lorsque l’augmentation du b-hydroxybutyrate est associée à une hypoglycémie [7]. La glycémie au cours de l’acidocétose alcoolique peut être extrêmement variable. Elle peut être normale voire abaissée au cours de l’acidocétose alcoolique notamment à l’admission [8]. Selon Fulop, l’hypoglycémie est plus 337 pratique quotidienne Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Tableau 2. Comparaison des profils métaboliques et hormonaux à l’admission dans l’acidocétose diabétique et l’acidocétose alcoolique (d’après [2]). Sang Hémoconcentration Trou anionique Glycémie Cétonémie Rapport (mol/mol) β–hydroxybutyrate/acétoacétate Insuline Glucagon Urines Glucose Corps cétoniques Acidocétose diabétique Acidocétose alcoolique + ↑ ↑↑↑ ↑↑ 3/ 1 + ↑ variable ↑↑ 7/ 1 ↓ ↑↑ variable ↑ +++ +++ absent + Ce cas clinique souligne la difficulté d’un diagnostic différentiel de l’acidocétose alcoolique et de l’acidocétose diabétique. D’un point de vue clinique, c’est la réaction extrêmement rapide à l’insulinothérapie qui signe ici l’absence de carence vraie en insuline. Au point de vue biologique, il n’existe pas de critère simple, univoque et réalisable en urgence qui permette un diagnostic différentiel de l’acidocétose alcoolique et de l’acidocétose diabétique. Références constamment retrouvée [9]. Au contraire, Gaches et al. [10] montrent qu’une hypoglycémie existe dans 31 % des cas, une normoglycémie dans 60 % des cas et une hyperglycémie (> 20 mmol/L) dans 10 % d’une série de 31 patients en acidocétose alcoolique. Ces auteurs soulignent les précautions à prendre en cas d’insulinothérapie de ces patients [10], comme dans l’étude de Hojer et al. [11]. Enfin, dans une série de 12 cas d’acidocétose alcoolique, l’association diabète/alcoolisme est objectivée rétrospectivement par une élévation de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) chez 83 % des patients [12]. Dans les deux pathologies, le rapport b-hydroxybutyrate/acétoacétate est supérieur à 1. Umpierrez et al. indiquent dans une série de 12 cas d’acidocétose alcoolique que ce rapport est initialement plus élevé dans l’acidocétose alcoolique que dans l’acidocétose diabétique. Cependant, sous traitement le taux de b-hydroxybutyrate diminue très rapidement dans l’acidocétose alcoolique et finalement les rapports ne sont pas différents après quelques heures [2]. Ces mêmes auteurs notent que la valeur de l’insulinémie à l’admission n’est pas significativement différente dans les deux étiologies [2]. Comme l’indiquent Davids et al., une production de corps cétoniques est observée généralement si l’insulinémie est basse, mais cette observation est absente si il existe une inhibition annexe de l’acétyl CoA carboxylase comme ici lorsque le métabolisme de l’éthanol entraîne à la fois une production d’acétyl CoA et une production de NADH,H+ [13]. Les principales discordances biochimiques observables entre l’acidocétose alcoolique et l’acidocétose diabétique sont représentées dans le tableau 2. 338 Conclusion 1. Salaspuro M. Alcoholic liver disease. In : Prieto J, Rodes J, Shafritz DA, eds. Hepatobiliary diseases. Berlin : Springer-Verlag, 1992 : 729-56. 2. Umpierrez GE, DiGirolamo M, Tuvlin JA, Issacs SD, Bhoola SM, Kokko JP. Differences in metabolic and hormonal milieu in diabetic- and alcohol-induced ketoacidosis. J Crit Care 2000 ; 15 : 52-9. 3. Wrenn KD, Slovis CM, Minion GE, Rutkowski R. The syndrome of alcoholic ketoacidosis. Am J Med 1991 ; 2 : 119-28. 4. Bustamante EA, Levy H. Severe alkalemia, hyponatremia and diabetic ketoacidosis in an alcoholic man. Chest 1996 ; 110 : 273-5. 5. Elisaf M, Merkouropoulos M, Tsianos EV, Siamopoulos KC. Acidbase and electrolyte abnormalities in alcoholic patients. Miner Electrolyte Metab 1994 ; 20 : 274-81. 6. Iten PX, Meier M. Beta-hydroxybutyric acid –an indicator for an alcoholic ketoacidosis as cause of death in deceased alcohol abusers. J Forensic Sci 2000 ; 45 : 624-32. 7. Denmark LN. The investigation of beta-hydroxybutyrate as a marker for sudden death due to hypoglycemia in alcoholics. Forensic Sci Int 1993 ; 62 : 225-32. 8. Marinella MA. Alcoholic ketoacidosis presenting with extreme hypoglycemia. Am J Emerg Med 1997 ; 15 : 280-1. 9. Fulop M. Alcoholic ketoacidosis. Endocrinol Metab Clin North Am 1993 ; 22 : 209-19. 10. Gaches F, Freneau E, Le Gall S, Le Moullec N, Evrin M, Schwager JC. Clinical, biological and developmental aspects of alcoholic ketoacidosis. Presse Med 1996 ; 25 : 924-8. 11. Hojer J. Severe metabolic acidosis in the alcoholic : differential diagnosis and management. Hum Exp Toxicol 1996 ; 15 : 482-8. 12. Lu WT, Chen KW, Lin JD, Huang HS, Lee CR, Huang RS. Ketoacidosis with hyperglycemia in heavy drinkers : a report of 12 cases. Changgeng Yi Xue Za Zhi 1997 ; 20 : 34-8. 13. Davids MR, Segal AS, Brunengraber H, Halperin ML. An unusual cause for ketoacidosis. Q J Med 2004 ; 97 : 365-76. Ann Biol Clin, vol. 63, n° 3, mai-juin 2005