N° 2014-04 J’avais tout faux Avril 2014 sommaire P.2-3 FOCUS -Aucune employée de maison n’est illégale P.4 GENEVE -P.Pierre Onel Feliatus P.5 ANNONCE -Mort et enfance à Montbrillant P.6-7 GENEVE -Fondation Caritas in Veritate, rencontre avec Mathias Nebel P.8 ANNONCE -Le Christ aux prises avec notre humanité P.9-10 GENEVE -Mgr Morerod à Champ-Dollon -Caritas collecte du 11 mai P.11 COURRIER LECTEURS P.12-13 CES Lettre pastorale de Carême P.14-15 GENEVE Appel décisif P.16-17-18 EN BREF P.19 MGR FARINE P. 20 AGENDA Le Courrier pastoral Une publication de l’ECR Vicariat Episcopal 13, rue des Granges 1204 Genève Tél. 022 319 43 47 [email protected] Edito Je ne savais pas que le chemin vers le baptême était si long et si beau pour un adulte. Samedi 8 mars, j’ai eu l’opportunité de participer à la célébration de l’Appel décisif au cours de laquelle 56 adultes de tout le Diocèse ont été accueillis par l’Église et ont confirmé leur engagement à recevoir le baptême (p.14-15). Aux antipodes d’une décision précipitée, leur choix de suivre le Christ dans l’Église est l’aboutissement d’un exigeant travail de discernement. J’étais informée du constant déclin du pourcentage de la population en Suisse qui déclare une appartenance religieuse. De 1970 à 2012, la part de la population résidente de 15 ans et plus «sans confession» est en effet passée de 1,2 % à 21,4 %, avec une progression de 10,2 points depuis 20001. Et aujourd’hui, dans le canton de Genève, l’Église catholique romaine et les personnes sans appartenance religieuse arrivent en tête avec des parts respectives de 36,7 % et 35,1 %1 . C’est ainsi que le Père Pierre Onel Feliatus (p.4) constate dans son vécu auprès des jeunes «qu’il n’est pas toujours facile d’afficher sa propre religiosité dans le monde global que nous vivons». J’en concluais donc que l’Église n’allait pas «faire la fine bouche» et surtout qu’elle n’allait pas démotiver les personnes venant frapper à sa porte pour demander le baptême en leur annonçant un long chemin à parcourir au préalable. Mais j’avais tout faux. Certes l’Église les accueille, mais elle ne brade pas ses sacrements pour faire du chiffre. Les catéchumènes doivent «endurer» deux-trois ans d’initiation à la vie chrétienne avant d’accéder aux sacrements du baptême, de l’eucharistie et de la confirmation. Un défi, une aventure, avec au bout une victoire, non pas contre quelqu’un ou quelque chose, mais plutôt contre... courant. Dans ce numéro, nous avons aussi le plaisir de vous présenter la Fondation Caritas in Veritate, active dans la Genève internationale auprès du nonce apostolique (p. 6-7), mais également les raisons de l’engagement des Églises dans la campagne «Aucune employée de maison n’est illégale» (p.2-3) et les réponses de Mgr Morerod à nos questions après sa visite pastorale à la prison de Champ-Dollon (p.9). Bonne lecture et joyeuses Pâques! Silvana Bassetti 1 Office fédéral de statistique – Relevé structurel 2012 - Depuis 2000, la part des catholiques romains et des réformés évangéliques a légèrement diminué (respectivement de 4,1 points et de 7,0 points), à l’inverse de celle des musulmans (+ 1,3 point). La part des communautés juives a très légèrement augmenté (+ 0,1), celle des personnes sans confession a progressé de 10,2 points. Genève Économie domestique, l’Église a son mot à dire «À l’égard des travailleurs en provenance d’autres pays ou d’autres régions qui apportent leur concours à la croissance économique d’un peuple ou d’une province, on se gardera soigneusement de toute espèce de discrimination en matière de rémunération ou de condition de travail. De plus, tous les membres de la société, en particulier les pouvoirs publics, doivent les traiter comme des personnes et non comme des simples instruments de production, et faciliter la présence auprès d’eux de leur famille.» 1 À Genève… Plus de 7’000 employées de maison 2 (appelées également «sans papiers»), travaillent à Genève sans avoir d’autorisation de séjour elles lavent, nettoient, repassent, cuisinent, prennent soin de nos enfants et s’occupent des personnes âgées, malades et/ou dépendantes. Grâce à leur travail, de nombreuses personnes peuvent continuer à vivre à leur domicile et de nombreux parents parviennent à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. mique continuent d’être privé-e-s de droits sociaux importants. Nos autorités fédérales condamnent ces femmes migrantes à vivre dans l’insécurité, la précarité permanente et les exposent à des situations d’exploitation grave et d’abus en tout genre. Aujourd’hui, la Suisse, et Genève en particulier, ont un besoin croissant d’employées de maison. Le vieillissement de la population, l’activité professionnelle des deux parents, l’insuffisance des infrastructures publiques (notamment les crèches et les établissements médico-sociaux), les différentes formes de flexibilité exigées dans le monde du travail, ainsi que l’inégale répartition du travail domestique entre les hommes et les femmes en sont les principaux facteurs. Ces femmes migrantes sans statut légal effectuent un travail utile et indispensable, dans des conditions de vie et de travail qui ne sont pas dignes de la Suisse et d’une ville comme Genève, siège de nombreuses organisations internationales. A cela s’ajoute, l’incongruité de la situation. En effet, le secteur de l’économie domestique fonctionne en grande partie grâce aux employées de mai- Dans ce secteur économique, le travail des Suisses et des personnes migrantes ayant un permis ne parvient pas à combler l’ensemble des besoins des ménages privés. Alors, ce sont des personnes provenant principalement d’Amérique latine et des Philippines qui effectuent ce travail. Comme ces migrantes sont de nationalité extra-européenne, la législation suisse ne leur permet pas d’obtenir des permis de séjour. À Genève, on estime que plus de la moitié des personnes qui travaillent dans ce secteur n’ont pas d’autorisation de séjour. Conscient de la situation injuste et inacceptable vécue par les employées de maison et des importants besoins économiques et sociaux du canton, le gouvernement genevois avait, en 2005, demandé à la Berne fédérale une régularisation en faveur des employées de maison. Cette requête est restée lettre morte. Ainsi, la majorité des travailleuses/eurs d’un secteur écono2 Genève (2) Nous utilisons la forme féminine, car plus de 90 % des personnes travaillant dans ce secteur sont des femmes, les hommes employés de maison sont inclus dans cette expression. son sans autorisation de séjour, alors que ces migrantes peuvent être condamnées pour séjour illicite. Par ailleurs, des ménages privés qui sont corrects avec les employées de maison (respect du droit du travail et déclaration des salaires aux assurances sociales) se font eux aussi sanctionner pour employer des personnes sans autorisation de séjour. Cette situation est totalement inadmissible et en porte-à-faux avec la demande de régularisation déposée en 2005. (3) Message du Pape Jean Paul II, Journée mondiale des Migrants, 1996 La campagne «Aucune employée de maison n’est illégale» a demandé le 13 mars dernier aux autorités genevoises de soutenir la pétition qui a été déposée le 5 mars 2014 à Berne, revendiquant des autorisations de séjour pour les travailleurs-euses sans autorisation de séjour avec une attention particulière pour les employées de maison. Aussi de réactiver la demande de régularisation en faveur des employées de maison faite en 2005. La parole de l’Église La tradition chrétienne — la Bible, les pères de l’Église et l’enseignement social — a une parole clai- Photos p.2 Brunella Colombelli p. 3 Ines Calstas re vis-à-vis des étrangers. L’Église souligne à plusieurs reprises l’incohérence du droit international, qui reconnaît un droit à l’émigration, sans rien dire du droit à l’immigration. Apocalypse - signe des temps : avec Mgr Morerod, samedi 12 avril Les églises suisses s’engagent à défendre la dignité de ces personnes qui en laissant leurs pays se retrouvent dans une situation d’extrême vulnérabilité tout en contribuant au bien-être de la société helvétique. De15h à 18h à L’ESPACE CULTUREL FRANÇOIS DE SALES , 30, rue de Candolle. Jean-Paul II affirmait: «L’Église est le lieu où les immigrés en situation illégale eux aussi sont recon- Dans le cycle de conférences et de films proposés par l’Espace culturel François nus et accueillis comme des frères». Il ajoutait: «Le de Sales pour l’année 2014-2015 sur le premier service que les chrétiens sont invités à thème de l’Apocalypse : rendre à ces personnes est de les aider à obtenir la Mgr. Charles MOREROD, notre évêque, et régularisation de leur situation… Pour le chrétien, l’accueil et la solidarité envers l’étranger ne consti- le Pasteur Vincent SCHMID, de la Cathédrale Saint Pierre, donneront une confétuent pas seulement un devoir humain d’hospitalirence à deux voix, suivie d’un débat té, mais une exigence précise qui découle de la 3 avec le public sur le thème fidélité même à l’enseignement du Christ.» APOCALYPSE- SIGNES DES TEMPS : DU DESESPOIR A L’ESPERANCE. Texte collectif (1) Gaudium et spes, 66 3 Genève Père Pierre Onel Feliatus «Ici c'est à nous d'aller vers les personnes» "Je viens d'un Pays où les personnes viennent vers nous. Ici c'est à nous d'aller vers les personnes. C'est très différent". Ordonné prêtre l’été dernier, Père Pierre Onel Feliatus est né en Haïti d'une famille catholique et nombreuse. Il se préparait à partir au Brésil. Mais c’est à Genève qu’il a été appelé. «C’est pendant les vacances que j’ai été informé que j’étais destiné à Genève», nous a-t-il dit . N euvième de onze enfants, P.Pierre Onel Feliatius parle d’une enfance où il était tout à fait normal d’aller à la messe avec les parents. «Nous y étions obligés», se souvient-il. Mais l’obligation est vite devenue une sorte d’élan. «Je me suis engagé comme enfant de chœur et je me suis occupé de la pastorale des jeunes. Avec joie. Cela a influencé mon choix de sacerdoce. J’ai connu les Pères scalabriniens à Port-au-Prince en 2000 et un an après j’ai commencé mon parcours de formation» . Un engagement auprès des jeunes Il connaissait déjà Genève. «En 2010, alors que j’étudiais à Rome, j’avais été appelé auprès de la communauté multiculturelle de Genève pour travailler avec les jeunes». «Et aujourd’hui encore je m’occupe de l’animation de la pastorale des jeunes de l’Unité pastorale multiculturelle des communautés de langue italienne, espagnole et portugaise. Dans la Mission catholique italienne, j’accompagne particulièrement les jeunes adultes (2535 ans) et les adolescents». Père Feliatus apprécie les échanges avec les jeunes. «Ce n’est pas toujours facile d’afficher sa propre religiosité dans le monde global que nous vivons. Voir ces jeunes dire tout haut “je suis catholique” me donne beaucoup d’enthousiasme. Ils ont une très grande liberté», témoigne-t-il. «Leur expérience de foi est forte. Parfois, je me suis dit que j’ai beaucoup de travail à faire pour être comme eux. Je prie aussi pour qu’ils puissent voir en moi quelqu’un en qui ils peuvent trouver le Seigneur», confie-t-il. Le 9 février 2014, une mauvaise surprise Le «oui» du peuple suisse à l’initiative de l’Union démocratique du centre (UDC) «Contre l’immigration de masse» a surpris le jeune prêtre haïtien. «Je ne connais pas bien la réalité migratoire de la Suisse - prévient-il - mais j’ai ressenti une certaine préoccupation pour le résultat de la votation auprès de certaines personnes, surtout des per- sonnes dans des situations précaires. Personnellement, je ne pense pas que s’opposer à la migration de masse soit une solution dans un monde global comme celui où nous vivons aujourd’hui. Je pense qu’il faut un esprit d’ouverture». Genève, un contexte pas toujours facile Les paroissiens de la mission italienne l’ont beaucoup aidé à s’intégrer, mais le contexte genevois est très différent de celui de Haïti. « Là-bas lorsque nous organisons une activité pastorale les gens se déplacent. Ici c’est différent. Les personnes ne viennent pas toujours. C’est à nous d’aller vers eux et cela peut être complexe», explique-t-il. Père Feliatus a donc choisi une attitude d’ouverture. «Avec les personnes que je rencontre, j’essaye de signaler ma totale disponibilité à les accompagner. Aussi je cherche à trouver en eux les valeurs chrétiennes qui peuvent les aider à grandir dans la foi». (Sba) BIO EXPRESS 29 juillet 1978 -Naissance à Marmelade (Haïti) 1999- Études à l’Université en Science Humaine à l’Université de Port-au-Prince. (Haïti) Août 2001 - Entrée au séminaire - études philosophiques au Grand séminaire de Notre Dame de Cazeau (Haïti) Nov.2005 à Nov.2006 - Noviciat et vœux temporaires à Haïti 2007-2010 - Études théologiques à Rome à l’Université Pontificale de Saint Jean de Latran 2010 - Stage pastoral à Genève 2010-2013 – Maîtrise en Pastorale de la mobilité humaineUniversité Pontificale Urbanienne de Rome 20 nov.2011 -Vœux perpétuels à Rome 6 janv. 2013 - Ordonné Diacre à Rome 21 juil.. 2013- Ordonné prêtre à Port-au-Prince (Haïti Oct. 2013 -Arrivée à Genève UNITE PASTORALE MULTICULTURELLE Elle comprend les missions de langue italienne, espagnole et portugaise. Elle a été constituée en 2008 par Mgr Bernard Genoud pour unir dans une seule réalité pastorale les trois communautés guidées par les Missionnaires Scalabriniens. 4 Annonces Mort et enfance Spectacle, débat et conférence à Montbrillant Des événements tragiques, comme la mort d’un enfant, d’une maman, d’un papa, ont touché ces derniers mois le quartier Cropettes-Trembley-Genêts. Ces événements soulèvent des questions existentielles dans les classes d’école et dans les familles qui vont au-delà de la région. La mort est une réalité dont il est difficile de parler. C’est la raison pour laquelle, les églises catholique et protestante proposent trois rencontres pour parler de la mort sous le titre « Dis, c’est quoi la mort ? ». Lundi 7 avril à 20h. Table ronde : La mort à travers les religions Avec Sylvie Dunant, pasteure, aumônerie HUG protestante ; Abbé Giovanni Fognini, aumônerie HUG catholique ; Omar Seck, aumônerie HUG musulmane ; Vénérable Tawalama Dhammika, moine bouddhiste ; Rabbin François Garaï. Modération: Jean Claude Basset, pasteur. Jeudi 10 avril de 16h30 à 17h30. Parlotte des Théopopettes : « La mort, c’est pour longtemps ? » Spectacle de marionnettes pour enfants et adultes, discussion et goûter. Théo et Popette sont deux marionnettes espiègles qui discutent à propos de tout et de rien. Ce jour, ils se posent des questions sur un sujet très particulier : la mort. Mais peut-être que les enfants en ont aussi ? Ils pourront parlotter avec Théo et Popette, discuter avec Madame Florence, et prendre un grand goûter ! www.theopopettes.ch Mardi 29 avril à 19h30 Conférence : « Dis, c’est quoi la mort ? Comment parler de la mort aux enfants » Conférence d’Alix Noble-Burnand, conteuse, formatrice d'adultes et thanatologue. www.alixraconte.ch Informations pratiques Lieu : Maison de paroisse de Montbrillant, Rue Baulacre 14, 1202 Genève. Prix : Entrée libre, chapeau à la sortie. Pas de réservations. Contact : Katharina Vollmer Mateus, 022 734 65 56, [email protected] Organisation : Eglise protestante de Genève, Eglise catholique de Genève. Avec ou sans papiers, l'étranger est une personne. La dignité de chaque personne ne se discute pas, elle se respecte. Notre silence le crie. Cercle de silence à Genève samedi 12 avril de 12h à 13h devant l’Eglise du Sacré-Cœur (Plaine de Plainpalais) RESERVEZ LA DATE DU DIMANCHE 31 MAI 2015 pour une Journée d’Église placée sous le thème de la Joie Inauguration du Chemin de Joie et 75e anniversaire de Mgr Farine à suivre... 5 Genève Fondation Caritas in Veritate Une fondation au service des représentants catholiques aux Nations Unies L'Église de Genève a décidé de soutenir cette année la Fondation Caritas in veritate active dans la Genève internationale. Mathias Nebel de l'Institut Catholique de Paris et directeur de la Fondation nous explique le but et les activités de cette entité créée en 2011 sur initiative du nonce apostolique auprès des Nations Unies, Mgr Silvano Tomasi. M onsieur Mathias Nebel vous êtes directeur de la Fondation Caritas in veritate. Quel est votre parcours? Je suis un soldat de pied dans l’Eglise ! Un laïc, un théologien. J'ai étudié à Fribourg, Madrid et Cambridge et j'ai par la suite enseigné à Mexico dans une université jésuite, comme professeur de théologie et d’éthique. Depuis mon retour en Europe, en 2008, je partage mon temps entre Paris, où j'enseigne, et la Fondation, ici à Genève. Quels sont les buts de la Fondation et comment fonctionne-t-elle? La Fondation c’est un « pont ». Un pont entre des organisations catholiques qui travaillent auprès des Nations Unies et le vaste réseau des universités catholiques de par le monde. D’un côté du pont, il y a les représentants à Genève, de l’autre, le savoir d'experts travaillant dans des centres de recherche ou sur le terrain. La Fondation rapproche les deux. Elle leur permet de collaborer de manière réelle et efficace. Notre objectif c’est de créer le savoir spécifique dont ont besoin les représentants catholiques aux Nations Unies. La Fondation est au service de l’Eglise. Elle est diaconale. C’est pourquoi elle n’a pas d’agenda propre : elle est au service des ONG d’inspiration catholique et des missions du Saint-Siège et de l'Ordre de Malte. Elle ne s'impose à personne, mais donne les moyens à ceux qui le souhaitent de mener des recherches utiles à leur agenda aux Nations Unies. Toutes les ONG ou les missions peuvent solliciter notre réseau. Nous sommes désormais efficaces. Deux ans après le lancement de la Fondation nous sommes capables de fournir en six semaines des expertises dans pratiquement tous les domaines couverts par les Nations Unies. Il faut dire que l’Eglise catholique dispose d'un réseau dont ne dispose aucun État : elle est universelle. De plus, les personnes que nous mobilisons sont très disponibles. Malgré des agendas chargés aucun expert que j’ai sollicité n’a refusé de collaborer avec nous. La Fondation publie aussi de brèves études et des rapports scientifiques. Les premières visent à éclairer un point précis : l’éthique des drones, le droit à l’éducation des handicapés, le droit à l’alimentation dans des zones frontières, etc. Les seconds publient les résultats d’une équipe de recherche que nous avons montée, par exemple sur les OGM (recherche d’une année/trois universités) et sur la crise financière (une année de recherche/deux universités). D’autre sont en cours: l’une sur la famille (une tentative d'évaluation monétaire du coût réel pour l'État de la dislocation des familles), mais aussi sur la faillite du traité de non-prolifération nucléaire et enfin une troisième sur les nouvelles formes légales d'euthanasie, surtout celle qui vise l'enfant comme dans le cas des nouvelles législations belges et danoises. Ces cahiers scientifiques ont une visée stratégique. Il ne s'agit pas seulement d'un beau rapport académique sur une question. Les rapports sont élaborés en étroite collaboration avec les négociateurs sur le terrain à l'ONU, afin qu'ils puissent servir au mieux les intérêts des représentants catholiques. La 25e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a eu lieu à Genève au mois de mars. Le Saint-Siège y participe comme État observateur. Quel est votre rôle dans la préparation des positions et des initiatives du Saint-Siège? Pour cette session nous nous sommes mobilisés pour documenter la position du Saint-Siège sur la question des violences faites aux enfants dans des situations de conflit (enfants soldats ; viol des petites filles ; etc.) et sur celle du droit à l'éducation pour les personnes en situation de handicap. Nous avons également beaucoup travaillé sur la liberté religieuse. La liberté religieuse et de croyance est 6 Genève garantie par l'article 18 de la Déclaration universelle des droits humains, mais c'est aussi l'un des droits fondamentaux parmi les plus violés puisque 85% de la population mondiale vit dans un pays avec des sérieuses restrictions religieuses. Or la situation ne s'améliore pas. Depuis 15 ans les restrictions à la liberté religieuse augmentent. Dans son rapport présenté en mars au Conseil , le Rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion ou de conviction, l'expert allemand Heiner Bielfeldt, a analysé la question de la haine collective d'une communauté religieuse envers une autre ou à l'intérieur d'une même communauté. Le rapport souligne que les sentiments de haine religieuse collective sont souvent causés par un mélange de peur et de mépris. La peur génère des fantasmes et ces fantasmes autorisent et légitiment l’agression. La Fondation, dans un commentaire préparé pour l'Ordre de Malte, a amplifié la vision de cette question. L'Eglise sait depuis longtemps que la haine n'est pas un phénomène provoqué uniquement par la peur, mais aussi par un désamour dans une relation fondamentale avec quelqu'un. Cela a été le cas de la haine qui a alimenté le génocide au Rwanda, où les identités des Tutsis et des Hutus se sont construites en opposition l'une à l'autre, avec les Tutsis en haut de l'échelle sociale et les Hutus en bas, dans une relation "nécessaire". L'Église peut apporter des remèdes. Ces remèdes sont ceux de l'explication et la connaissance réciproque quand la haine collective est issue de la peur. La réconciliation et le pardon constituent la réponse à la haine collective issue du désamour. C'est en effet ce chemin qui a été proposé en Afrique du Sud à la sortie de l'apartheid par Mgr Tutu avec la Commission de la vérité et de la réconciliation. En février le Comité des Nations Unies sur les droits des enfants a publié des conclusions très critiques, après l'examen du rapport du SaintSiège et l'audition de la délégation du Vatican en janvier. La Fondation a-t-elle impliquée? La Fondation n'a pas été directement impliquée dans la préparation de l'examen du Saint-Siège. La présentation orale du rapport, le 16 janvier, s'était bien déroulée dans une ambiance positive et sans agressivité. Mais quand le rapport final de la commission a été publié, le 5 février, nous avons découvert un document très négatif. De plus, les membres du comité ne se sont pas contenté de vérifier la conformité du Saint-Siège avec les articles de la Convention des droits de l'enfant et ont fait des considérations qui vont au-delà de leurs compétences, sur des questions telles que l'avortement. Aussi, quand le comité demande que l'Église change sa position sur l'éthique sexuelle ou qu'elle expulse de manière systématique les prêtres soupçonnés de pédophilie, il va au-delà de ce qu'il recommande habituellement aux autres États. Le Vatican a reçu un traitement spécial, dans un milieu normalement diplomatique. Cela nous rappelle que les Nations Unies ne sont pas un terrain politiquement neutre. Nous sommes dans des relations de pouvoirs. Propos recueillis par Sba La Fondation Caritas in Veritate, reconnue par la Confédération Suisse et présidée par le Nonce Apostolique auprès des Nations Unies à Genève, vise à avoir un impact concret et efficace sur la scène internationale. Elle incarne dans le travail quotidien des Nations Unies les valeurs chrétiennes et la pensée sociale de l'Église par le biais de publications, de rencontres et de conférences. Une présence catholique dans le contexte de Genève, ville qui accueille la plupart des structures et agences spécialisées des Nations Unies, est assurée par le Saint -Siège, État observateur aux Nations Unies, par l'Ordre souverain de Malte, Observateur permanent aux Nations Unies, ainsi que par plus de 30 ONG catholiques. CONSEIL DE FONDATION S.E. Mgr. Silvano M. Tomasi Nonce apostolique, Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève. Président. S.E. Marie-Thérèse Pictet-Althann, ambassadeur, Observateur permanent de l'Ordre de Malte auprès des Nations Unies à Genève. Vice-présidente. M. Marc Odendall, M. Francis Mathieu, M. Jean Tardieu COMITÉ STRATÉGIQUE S.E Martin Uhomoibhi, Secrétaire permanent des Affaires étrangères du Nigéria S.A.R le Prince Jean de Nassau, Prince de Luxembourg, Président de WSSA M. Dr. Jean Pierre Roth, Ancien Directeur de la Banque Nationale Suisse M. Bertrand Collomb, Président d'honneur du Groupe Lafarge 7 Annonce le Bureau-Santé vous invitent le Service Accompagnement et à la Journée Œcuménique de Formation LE CHRIST AUX PRISES AVEC NOTRE HUMANITÉ Rencontrer le Christ plongé dans notre humanité Avec Fr. Marcel DURRER, (O.F.M., cap) Responsable du Centre Catholique Romand de Formation Permanente Jeudi 15 mai 2014 dès 8h30 à 16h15 Au Temple de Malagnou La rencontre de l’autre, en particulier lors des visites à des malades, nous confronte au vécu, à la souffrance voire au drame. Elle peut nous inquiéter, nous « ren-contrer », nous ébranler dans notre humanité. Quels repères l’Evangile nous donne-t-il pour une présence à l’autre ajustée ? Il y a bien sûr la façon dont Jésus rencontre l’autre, comment il interagit avec lui, le libère, le met debout, lui signifie le pardon, etc. Son agir est une source d’enseignement et de soutien pour notre action pastorale. Mais quel est la spécificité de notre action pastorale chrétienne ? N’est-il pas le mystère de l’incarnation ? Le Christ descend dans notre condition humaine en totalité, dans un corps et dans les profondeurs de notre humanité. L’apparition du Ressuscité au Onze, dernier récit de l’évangile de Luc 24,33-49, nous servira de point de repères. Montrant ses mains, ses pieds, mangeant devant les disciples, le Ressuscité assume son corps dans toutes ses dimensions. Un corps posé en face de celui des autres (Körper), mais aussi un corps affecté par son vécu et qui en porte les traces (Leib) et enfin un corps organique capable d’assimiler ce qu’on lui donne (Fleisch). Jésus a fait face à la mort à Gethsémani avec peur et angoisse; il métamorphose notre finitude, malgré les apparences, telle une nouvelle naissance ; il subvertit notre animalité sans sombrer dans la bestialité. A travers la lecture de récits bibliques, nous chercherons à voir comment Jésus assume et subvertit ces aspects et comment il définit notre identité pastorale. INTERVENANT: Marcel DURRER est capucin (Ordre des Frères Mineurs), du couvent de St-Maurice (VS). Il est responsable du Centre Catholique Romand de Formation Permanente (CCRFP), bibliste, membre de l’Animation Biblique œcuménique romande, de l’AIEMPR et superviseur pastoral ECR. Ces journées sont destinées à toute personne intéressée et particulièrement aux personnes qui font de l’accompagnement, en institution ou à domicile, dans le cadre des Eglises ou auprès de leurs proches. Coût Pour pouvoir organiser ces journées de formation à un prix accessible à tous, nous vous indiquons plusieurs prix et vous encourageons à soutenir ces journées dans la mesure de vos possibilités. Le prix –à payer sur place– comprend les honoraires du conférencier, la location des salles et le repas. Prix : 40.- la journée – 50.- soutien – 30.- la matinée Inscription à envoyer avant le 25 avril 2014 au Secrétariat du Service Accompagnement EPG 24, rue Gourgas 1205 Genève ou à [email protected] Renseignements : Mme Cathy Espy-Ruf, 076.565.80.66 8 Genève Mgr Morerod à Champ-Dollon «Heureux de cette belle possibilité de ministère évangélique» Dimanche 9 mars, Monseigneur Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, était à la prison genevoise de Champ-Dollon pour une visite pastorale. Il a célébré deux messes pour les détenus, une pour les hommes et une autre pour les femmes. «L’Evêque est arrivé très tôt le matin pour participer à la préparation de la cérémonie et il n’a pas hésité à se retrousser les manches pour nous aider à préparer la salle mise à disposition pour la célébration», témoigne Federica Cogo, aumônière. «Comme toujours, la messe s’est déroulée en plusieurs langues et Monseigneur passait avec une grande aisance d’une langue à autre (anglais, français et espagnol)», a-t-elle ajouté. La prochaine visite d’un Évêque à la prison de Champ-Dollon est prévue en octobre avec la venue de Mgr Pierre Farine. Mgr Morerod a accepté de répondre à quelques questions. Votre visite à la prison de Champ-Dollon a eu lieu dans un contexte de tensions, marqué par des épisodes de violence entre détenus. Avez-vous envisagé d’annuler ou de remettre cette visite? Pas du tout. À la limite, c’était une raison de plus d’y aller. Quel était votre état d’esprit en arrivant à Champ -Dollon? Heureux de cette belle possibilité de ministère évangélique, et un peu curieux… Après la célébration, un détenu a dit à un gardien qui le raccompagnait dans sa cellule que la messe a été un moment «magnifique». Et vous, quel regard portez-vous sur cette expérience? Le gardien a aussi dit que les détenus étaient beaucoup plus paisibles après la messe qu’avant: c’est émouvant, et je crois que les aumôniers rendent un service irremplaçable. Dans mon ministère, on se sent plus ou moins utile… Là, j’étais vraiment heureux d’être présent. Dans la rencontre avec les prisonniers, on voit profondément leur humanité: c’est un message de réalisme et d’espérance. On se dit à la fois qu’on pourrait être à leur place et que eux-mêmes ne sont pas figés dans leur situation actuelle. Vous avez célébré deux messes, une pour les hommes et une autre pour les femmes. Avezvous remarqué de grandes différences? L’atmosphère était très différente, et pas seulement à cause des deux lieux différents. Je ne connais pas toutes les raisons de cette différence (sans doute aussi liées aux motifs de l’incarcération), mais je vois que le petit groupe de femmes dégageait une ambiance presque familiale. Cette expérience a-t-elle changé votre regard sur le milieu carcéral et le rôle de l’Église dans ce contexte? Non. La visite était assez courte, et d’un autre côté ce n’était pas la première dans une prison. Quel était votre état d’esprit en quittant ChampDollon? Que j’espère bien y retourner, mais aussi que le fait même de sortir fait sentir la liberté comme un privilège dont on n’a pas assez conscience. Propos recueillis par Silvana Bassetti L’émission culturelle et spirituelle du Pays de Genève RCF/FM 89.2 Tous les deuxièmes jeudi du mois à 11h03 Rediffusion le jeudi à 18h30, le dimanche suivant à 10h00. Titre de l'émission d'avril : "Quand la musique mène à Dieu". Daniel Bernard s'entretient avec l'abbé Pascal Desthieux et quelques membres de la chorale de St Joseph ainsi qu'avec Mme Florence KraftBabel, directrice musicale de l'ensemble orchestral de la Cité. Contribution helvétique au programme de RCF HAUTE SAVOIE, ce magazine approche des personnalités dont le trajet professionnel et personnel touchent, directement ou non, les valeurs spirituelles et qui acceptent d'en débattre au micro. http://www.rcf.fr/radio/RCF74 9 Genève Lutter contre la pauvreté locale Collecte du 11 mai au profit de Caritas Genève Caritas Genève s'engage contre la pauvreté et l’exclusion en apportant une aide concrète aux personnes en difficulté qui s'adressent à elle, sans distinction de confession, de nationalité ou de statut. L'institution offre notamment une aide de première nécessité pour se nourrir, se vêtir et se meubler à moindre prix, voire gratuitement. Un accompagnement psychosocial, une aide à la gestion administrative et des conseils juridiques sont donnés aux personnes en situation précaire. La quête du 11 mai prochain dans les Eglises du canton sera consacrée à Caritas et à la solidarité avec les plus démunis. Son directeur vous livre une réflexion 1 sur le sens de la fraternité qui se trouve au cœur du travail de l'institution. P ourquoi « Caritas » ? La question m’est seulement l’amour que l’on porte au proche, pasouvent posée au détour d’une conversa- rent, frère ou ami. Mais l’aspiration forte à une tion. Je renvoie alors mon interlocuteur à fraternité qui dépasse le cercle des intimes. Dans une autre question : « savez-vous d’où un sens laïc, Cicéron utilisait le mot caritas pour vient le mot ?». Invariablement l’on me répond parler de l’amour du genre humain. Lors de la ré« de charité ? ». Or c’est l’inverse. Charité est déri- volution française, aux valeurs de liberté et d’égalivé de caritas, l’ancien mot latin, et a pris, au cours té, s’est ajoutée l’exigence de fraternité qui rapdes âges, une connotation simpliste, aujourd’hui pelle que l’on ne peut construire un collectif sans souvent perçue comme ce quelque chose de fonnégative : cela rime avec damental qui crée du lien « bonnes œuvres » et et peut aussi être relié à évoque une certaine l’amour au sens large. Le condescendance envers « moment fraternité », autrui. C’est ce contre dit Régis Debray 2, est ce quoi l’action sociale mocoude à coude fondateur derne s’est construite. A qui unit celles et ceux qui Caritas nous combattons résistent à l’inacceptable. bien sûr la condescenQui fait surgir les plus dance et revendiquons fortes espérances. Et sucla plus haute qualité combe souvent dans d’aprofessionnelle, au sens mères désillusions. (Crédits Rebecca Bowring) Après avoir suivi une formation, moderne, dans notre Alors Caritas pour-quoi ? le bénévole d'accompagnement offre une présence attentive action. Mais en y ajou- et de l'écoute à une personne malade, âgée ou en fin de vie. Eh bien, précisément, tant une exigence éthi- Sa mission est de se rendre disponible, de façon gratuite, pour que ce coude à couque supérieure que l’on pour rejoindre la personne dans son besoin du moment. de fraternel, si essentiel à peut retrouver, non pas notre humanité, soit une e dans la dérive du mot « charité » au 19 siècle, réalité de chaque jour dans notre action. Et entremais dans sa source originale. tienne, au-delà des désillusions, l’exigence d’un monde moins inéquitable pour les plus déshérités Caritas s’est en effet construit à partir de la même d’entre nous. racine que le mot « cher », au sens de quelqu’un qui m’est cher, c'est-à-dire dont l’existence m’imDominique Froidevaux porte au plus haut point. On retrouve cette même Directeur de Caritas Genève racine dans le mot care qui désigne, en anglais, le soin, au sens le plus large du terme. Dans les pre- 1 Edito paru dans le Journal de Caritas Genève déc. 2013 miers siècles de l’ère chrétienne, caritas a été utili2 «Le moment fraternité », Gallimard, 2009. sé pour désigner l’amour du prochain. Non pas 10 Courrier des lecteurs Le dimanche 11 mai, vous aurez la possibilité de contribuer financièrement au travail de Caritas. Une autre possibilité pour vous engager de manière solidaire envers les personnes précarisées existe: devenez bénévoles. Sans son réseau de fidèles bénévoles, l’institution ne pourrait mener à bien l’ensemble de ses missions. Les bénévoles apportent leur expertise dans de multiples domaines: boutiques et brocante, appui administratif, appui scolaire, renfort logistique, cuisine, livraison, accompagnement de personnes malades, âgées ou en fin de vie (pour cette forme exigeante de bénévolat, une formation préalable dispensée par Caritas est indispensable). Pour connaître les différentes possibilités de mettre à profit vos compétences, n'hésitez pas à contacter: Frédérique Sintes, coordinatrice bénévolat: [email protected] ou 022 708 04 38 Plus d'informations sur: www.caritasge.ch (rubrique bénévolat) Merci de votre précieux soutien Courrier des lecteurs Une rubrique est à votre disposition. Elle vous permet de réagir à certains articles et de vous exprimer librement. Voici les "règles du jeu": Les messages anonymes ne sont pas publiés. La rédaction se réserve le droit d’abréger ou de résumer les textes. La rédaction décide librement de publier ou non les lettres de lecteurs. Les lettres doivent être envoyées avant le 15 du mois par courriel à l'adresse: [email protected] ou à l'adresse postale suivante: Le Courrier pastoral Vicariat Episcopal 13, rue des Granges 1204 Genève L'Eglise est un sacrement C'est un sous-titre que je trouve dans la Lettre pastorale des évêques suisse pour le premier dimanche de Carême. Je reprends ce passage: L'Eglise est un signe et un instrument. Son but est l'unité de Dieu et des hommes. Parce que l'Eglise n'est que le signe de son Seigneur et d'une manière le Seigneur luimême. J'ai mis en rouge * ce qui me gène. Car si l'Eglise est le Seigneur Lui-même, elle n'est pas qu'un instrument de Dieu puisqu'Il est Dieu. En lisant ce propos, j'ai le sentiment que l'on fait encore une hiérarchie dans la Trinité, comme si Dieu le Père, parce que le Fils nous a appris le Notre Père, qu'Il serait au-dessus de tout cela. Comme si Dieu n'était pas mort sur la croix et c'est Lui qui aurait ressuscité le Christ. Si Christ est la Vie, l'égal de Son Père avec qui Il ne fait qu'Un, Il se ressuscite Lui-même après sa mort. Il est impossible de tuer la Vie (…) Le but de l'Eglise est l'unité de Dieu et des hommes. Tous les hommes sans exception. Au début des années septante j'allais écouter à la salle Saint Germain à Genève, un Père jésuite qui abordait divers thèmes. Un soir il nous a parlé de l'Eglise et il a posé cette question: Qui vous dit que les Chinois ne font pas partie de l'Eglise? Aujourd'hui, plus que jamais, le Christ s'intéresse, comme du temps des Juifs, à écouter ceux qui ne sont pas chrétiens. Si l'Eglise n'est que le signe de son Seigneur, c'est qu'elle a encore du chemin à faire pour grandir et faire son unité, puisqu'un autre jésuite nous disait, dans un sermon lors de la semaine de l'unité, qu'il y avait encore plus de 400 églises chrétiennes différentes sur terre. Comme le dit la conclusion de la lettre, nous avons tous à prier et à nous convertir. Mais qu'est-ce que cela veut dire? La réponse au moyen de deux citations: - Nous faisons plus de bien par ce que nous sommes que par ce que nous faisons. Charles de Foucauld - Dieu est une musique silencieuse (…) Nous ne pouvons plus l'atteindre qu'à travers des formules, des mots, tout empreints de nos limites et qui font de lui une idole. Pour le rencontrer, il faut l'écouter. Il faut faire de tout son être un silence agenouillé et alors sa voix retentit comme la voix de la musique silencieuse. Maurice Zundel Pierre Palli (*en gras) 11 CES Lettre pastorale des évêques suisses pour le Carême 2014 « Unis dans la foi de l’Eglise » I l y a cinquante ans se réunissait à Rome le Concile Vatican II. En Suisse, nous célébrons la deuxième année du jubilé de ce Concile sous le titre « Unis dans la foi ». En lien avec les modifications du monde et de l’Eglise durant ces cinquante ans, on interpelle souvent les évêques pour demander des changements dans l’Eglise. Mais qu’est-ce que l’Eglise ? Les propositions qui sont faites semblent parfois présupposer que l’Eglise serait une espèce de multinationale ou d’organisation non gouvernementale. Elle serait alors totalement à notre disposition pour toute modification. découle notre compréhension de l’Eglise. Avant tout, ce qu’est l’Eglise, ce que sont sa foi et ses sacrements n’est pas d’abord une œuvre humaine, mais quelque chose que nous recevons de Dieu. Pour prendre un exemple : si ce n’était pas à cause de Dieu, mais seulement en raison d’une quelconque intention humaine, il serait absurde de croire que le pain puisse devenir corps du Christ, ou que le Christ puisse avoir été conçu d’une vierge. C’est aussi pour cela que les auditeurs de Jésus lui-même ont été choqués de l’entendre les inviter à manger son corps, et la Vierge Marie a demandé comment elle pourrait concevoir sans «connaître» d’homme… L’Eucharistie et la naissance du Christ Dieu se révèle en Jésus-Christ comme fils de la Vierge montrent que c’est Dieu Ce qu’est l’Eglise dépend évidemment de ce qu’est qui est à l’œuvre. Il en va de même de la relation le christianisme. En effet, il n’y a d’Eglise qu’à cau- du Christ et de l’Eglise : c’est Dieu qui est à l’œuse du Christ et du fait que des personnes croient vre. en lui. Le coeur de la foi chrétienne, c’est que Dieu s’est fait homme. Dieu se fait homme en JésusL’Eglise est un sacrement Christ. Il vient à nous en tant qu’homme. Il se révè- C’est pour exprimer cela que le Concile Vatican II le à nous en Jésus-Christ. Etre chrétien, ce n’est appelle l’Eglise un « sacrement » : « L’Église [est], pas revendiquer ses propres idées, mais accepter dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est avec reconnaissance Dieu qui vient à nous. Le -à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intiConcile Vatican II montre certaines caractéristime avec Dieu et de l’unité de tout le genre huques de la révélation chrétienne. main». L’Eglise est un signe et un instrument. Son 1. Le Christ est lui-même la plénitude de la révéla- but est l’unité de Dieu et des hommes. Parce que tion, et non pas seulement son messager. l’Eglise n’est que le signe de son Seigneur et d’au2. Cette révélation suprême – Dieu fait homme – cune manière le Seigneur lui-même, elle n’a nulleest définitive. Nous pouvons et devons sans cesse ment le pouvoir de modifier ce qu’elle-même a en approfondir la compréhension. Mais nous ne reçu. La foi demeure. Il y a naturellement toujours pouvons pas la changer. des questions sur lesquelles la foi est plus difficile 3. En se révélant, Dieu savait bien que nous risà comprendre. Dans la culture de son temps, quions de perdre ce don infini. Il a donc pris des S. Paul en a fait l’expérience en parlant aux Athédispositions pour que ce qui avait été révélé ne se niens de la résurrection des morts… perde pas. Le Christ a envoyé les Apôtres prêcher et célébrer les sacrements dans la communauté L’Eglise n’est pas une ONG qu’il avait fondée. Ensuite, « pour que l’Évangile Il y a des choses dans l’Eglise qui peuvent changer, fût toujours gardé intact et vivant dans l’Église, les et d’autres pas. Celles qui ne peuvent pas changer Apôtres laissèrent pour successeurs des évêques, sont celles qui appartiennent à la foi ou à la strucauxquels ils ‘remirent leur propre fonction d’ensei- ture fondamentale de l’Eglise (par exemple la négnement’. » L’unité des évêques entre eux est as- cessité du sacrement de l’ordre pour que l’euchasurée par leur unité avec le successeur de Pierre. ristie puisse être célébrée). D’autres choses peuDieu est à l’œuvre vent changer. Comment cela se fait-il ? Dans l’EgliDe ces données élémentaires de la foi catholique se, les changements surviennent autrement que 12 CES dans une entreprise. En effet, l’Eglise n’est pas une ONG ou une multinationale, comme l’a répété le pape François. L’Eglise n’est pas dirigée par un PDG tout puissant et ne peut pas s’adapter librement aux circonstances du marché. Si l’Eglise était une telle société, on aurait finalement peu de raisons de s’intéresser, et encore moins d’y appartenir. Tous les changements importants, dans l’Eglise, permettent de mieux mettre en évidence la même foi. Un tel aggiornamento, pour reprendre le terme cher au bienheureux Jean XXIII, se fait au niveau de l’Eglise universelle. C’est pourquoi toute l’Eglise doit y être impliquée : les diocèses du monde entier. Mais tout changement survient surtout dans la prière. Les changements commencent avec la conversion Il est normal que beaucoup posent des questions dans une société en plein changement. Comme il s’agit justement de questions, il n’est pas évident que la réponse doive être une adaptation à la culture du moment. L’expérience montre que lorsque l’on cherche à rendre la foi totalement compatible avec les visions dominantes du moment, on ne réussit qu’à rendre l’Eglise fade et inintéressante. Si on ne part pas de la relation avec Dieu, donc aussi de la vie spirituelle, on cesse très vite et à juste titre de s’intéresser à l’Eglise. Demander une compréhension attentive de la situation des personnes, c’est toujours nécessaire. L’Eglise peut sans doute toujours faire davantage à ce niveau, et les évêques sont reconnaissants de toute suggestion. Mais ôter l’appel à la conversion qui fait toujours partie de la vie chrétienne, c’est faire perdre son goût au sel de la terre. La conversion s’accomplit d’abord dans la foi. L’Eglise nous unit au Christ dans la foi. C’est donc dans la foi de l’Eglise que nous sommes unis entre nous. Vivre cette foi et en témoigner est le premier devoir que le Concile nous donne en cette année jubilaire. La Conférence des évêques suisses (CES) s’est retrouvée du 3 au 5 mars 2014 à Burgbühl près de St-Antoine FR pour sa 303e assemblée ordinaire. Extraits du communiqué de presse: -La présence et le témoignage de l’évêque grécocatholique d’Ukraine, Borys Gudziak, a donné une couleur toute particulière à l’assemblée. Mgr Gudziak, responsable des relations internationales de l’Eglise ukrainienne gréco-catholique, est un témoin de l’occupation de la place Maïdan à Kiev où il a parlé devant d’immenses foules. Il a dit aux évêques suisses que les manifestations sur le Maïdan défendaient des principes moraux et non des intérêts partisans (…) Pour Mgr Gudziak, le plus grand succès du «Maïdan» est le passage d’une culture de la peur à une culture de la dignité. Le renoncement à la violence est un des éléments constitutifs du succès du «Maïdan». La présence des églises et communautés religieuses sur la place est d’une grande importance. Chaque nuit se déroule, toutes les heures, un recueillement œcuménique et les religions sont aussi présentes durant la journée. Les prières sont coordonnées par le Conseil ukrainien des Eglises et des organisations religieuses (…) Les évêques suisses, à l’exemple du Pape François, appellent tous les hommes de bonne volonté à prier pour la paix en Ukraine. - Erwin Tanner, secrétaire général de la CES, a annoncé la création d’un groupe de travail sur la question du «genre». La composition du groupe, qui sera présidé par Mgr Denis Theurillat, évêque auxiliaire de Bâle, n’a pas encore été précisée. Le comité devra rédiger un argumentaire à l’intention des évêques et préparer une note pastorale sur les questions autour de la notion de «théorie du genre». - La répartition des responsabilités à l’intérieur de la Conférence des évêques suisses a été modifiée: l’Abbé Urban Federer devient responsable Les évêques suisses du dicastère «Formation» et du secteur «Liturgie» au plan suisse, Mgr Denis Theurillat prend la responsabilité du secteur «Églises chrétiennes» dans le dicastère «Dialogue œcuménique», Mgr Charles Morerod celle du dicastère «Dialogue interreligieux», Mgr Felix Gmür devient responsable ad interim du secteur «Justice et Paix » et Mgr Alain de Raemy du dicastère «Médias ». 13 Genève Catéchuménat Cinquante-six adultes répondent à l’Appel décisif... «Me voici!» «Nous le voulons!» Cinquante-six catéchumènes adultes de tout le Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg ont répondu avec joie et émotion à l’Appel décisif lors d’une célébration présidée par l’évêque auxiliaire Mgr Alain de Raemy à la paroisse de Saint-Pie X samedi 8 mars, veille du premier dimanche de Carême. Étape importante sur le chemin qui les conduira à être baptisés au cours de la veillée pascale, l’Appel décisif en présence de l’Évêque signifie l’accueil des catéchumènes par l’Église dans son universalité. A ntoine, Laetitia, Jonathan, Serge... La plupart des catéchumènes réunis pour la célébration avaient commencé leur parcours de foi en 2011-2012. C’est donc après un long chemin de découvertes, d’interrogations, d’accompagnement et d’apprentissage qu’ils ont été reçus à l’Appel décisif. «C’est pour moi un moment important de partage et d’appartenance», a souligné une jeune participante. Pour Thérèse Habonimana, responsable du catéchuménat des adultes à Genève, la célébration de l’Appel décisif est une étape fondamentale, car elle reconnaît «l’appel de Dieu à chacune de ces personnes» et leur décision de «vivre l’alliance avec Dieu dans le baptême». Accompagnés par leurs amis, leur famille, leur parrain et leur marraine, ainsi que par les catéchistes, les catéchumènes ont pris place dans l’église après une courte procession, symbole du chemin qu’ils ont parcouru, et après un dialogue avec Mgr de Raemy. Point de départ de cet échange, les lettres de motivation envoyées par les catéchumènes à l’Évêque. Nombre d’entre elles -a dit Mgr de Raemy - mentionnent «l’ouverture» parmi les éléments qui expliquent leur décision de se rappro- cher de Dieu: l’ouverture des personnes de foi rencontrées, mais aussi l’ouverture au sens physique des églises, «ces bâtiments consacrés à Dieu, où vous avez pu entrer, vous recueillir et ressentir cette paix qui vient de Dieu». En signe de partage, Mgr de Raemy s’est confié luimême aux catéchumènes en dévoilant l’expérience de son «appel» au sacerdoce: il envisageait en réalité de devenir architecte ou diplomate, quand cette «drôle d’idée» de devenir prêtre a commencé à prendre corps. Elle «n’était pas évidente», ni pour lui ni pour sa famille, a-t-il avoué. C’est seulement après la première année de théologie que l’appel est devenu clair et que le choix s’est imposé. La célébration qui a suivi a été marquée par la joie des catéchumènes et par leurs sourires émus: appelés un par un par leur nom, les élus accompagnés par leur parrain ou marraine sont montés vers l’évêque qui a adressé à chacun un message personnel. Puis l’un après l’autre, ils ont inscrit leur nom dans le registre diocésain. Dans son homélie, Mgr de Raemy a averti que «la foi et l’appel que Dieu vous adresse aujourd’hui, vous mettront souvent dans l’embarras» en parti- 14 Genève culier quand «vous direz la beauté de Dieu et de son amour, la beauté de notre condition de pêcheurs pardonnés». Ou encore, «la beauté du mariage, de la famille, de l’accueil de l’étranger, du pardon (...) », a expliqué l’Évêque en exhortant les présents à ne pas «rater le rendez-vous de l’autel» et à fréquenter les paroisses, les églises, les lieux où les fidèles prient ensemble. À la fin de la célébration, le père Gabriel Ishaya a convié toute l’assemblée au verre de l’amitié. (Sba) Les catéchumènes D’âges, d’origines et de classes sociales différents, les 56 catéchumènes ayant pris part à la célébration (dont 36 du canton de Genève) ont entrepris leur démarche pour des raisons très diverses a expliqué Thérèse Habonimana. Parfois c’est une rencontre, parfois un deuil ou la préparation au mariage ou au baptême des enfants qui conduisent au premier pas. «Cette année nous avons aussi commencé à apercevoir l’effet du pape François», a-t-elle ajouté. Il est rare qu’une personne qui commence la démarche la quitte en cours de route et «il nous incombe parfois à nous les accompagnateurs d’aider les candidats à faire un bon discernement, pour mûrir et confirmer leur choix librement et de manière responsable ! » (Sba) Le Catéchuménat Qu’est-ce que le catéchuménat? C’est la situation des jeunes et des adultes qui se préparent au baptême, à la communion et à la confirmation. C’est aussi le temps et l’organisation de cette préparation appelée initiation chrétienne. C’est donc un processus par lequel une personne devient chrétienne et membre de l’Église par la réception des trois sacrements dits sacrements d’initiation: le baptême, l’eucharistie et la confirmation. Cette initiation suppose différents seuils de préparation, de formation et de célébrations liturgiques et d’accompagnement. Les adultes qui se préparent aux sacrements de l’initiation s’appellent catéchumènes. La personne qui reçoit ces sacrements est introduite dans la vie de Dieu: Père, Fils et Saint-Esprit. À Genève, le catéchuménat est divisé en trois sections: une pour les enfants, une pour les adolescents et une pour les adultes. (Gant) ...et 64 enfants et jeunes aussi! Dimanche 9 mars à la paroisse de Bernex, 64 enfants et jeunes de tout le Canton ont vécu l’Appel décisif et le scrutin autour de Mgr Pierre Farine et de l’abbé Charles Christophi, curé modérateur de l’unité pastorale de la Champagne. L’Église était pleine pour cette célébration importante pour les futurs baptisés. «Après la liturgie de la Parole — raconte Martine Bulliard, du Service Catholique de Catéchèse — nous avons célébré le rite de l'Appel décisif avec le passage vers l'Évêque. Après avoir été accueillis par Monseigneur, les enfants et les jeunes ont tous placé une silhouette colorée avec leur prénom sur une grande banderole, en signe de leur accord à cet appel qui est fait par l'Église au nom du Christ. Sur la grande banderole, bien visible dans le choeur de l'Église, il y avait l’inscription ‘Tu es mon fils bien-aimé’, un message en écho à l'Évangile des Tentations du Christ. En effet, juste avant l'épisode des tentations, il y a le Baptême de Jésus et le récit d'une voix venant du ciel qui a proclamé: ‘Tu es mon fils bien-aimé’». Les candidats au baptême ont pu célébrer ce même jour le rite du scrutin. «Le scrutin, au sens de scruter au fond du cœur, est une étape qui permet de reconnaître que nous ne sommes pas parfaits, que nous devons faire des choix pour suivre Jésus et que pour cela nous avons besoin de forces. Le rite — a précisé Martine Buillard — a été célébré avec l'onction d'huile dans les mains des catéchumènes après le passage vers l'Evêque». La célébration pour les jeunes catéchumènes fut un vrai moment de communion, agrémenté par l'animation musicale confiée à Anne-Claire Rivollet (chant) et Philippe Hêche (orgue). «Au début du chemin catéchuménal, il y a toujours une personne, une communauté ou un événement de la vie. Quelque chose s’est passé et j’ai senti, confusément d’abord puis plus clairement, que j’étais appelé. Pas seulement par ceux que la vie m’a donnés de rencontrer, mais en eux par Celui qui m’attend». Abbé Marc Passera (prêtre accompagnateur du catéchuménat). 15 En bref Rome, 14 févr. (Apic) En présence de milliers de couples de fiancés rassemblés place Saint-Pierre pour la fête de Saint Valentin, le pape François a demandé aux jeunes de ne pas se laisser gagner par «la culture du provisoire». Rome, 22 févr. (Apic) Pour la première fois de son pontificat, le pape François crée de nouveaux cardinaux. Parmi les 19 cardinaux de ce consistoire, 16 ont moins de 80 ans et sont électeurs en cas de conclave: 4 sont de hauts responsables de la curie romaine – Pietro Parolin, Gerhard Ludwig Müller, Flüeli-Ranft, 17 févr. (Apic) Les sœurs de la Ste- Beniamino Stella et Lorenzo Baldisseri -, et 12 sont Croix de Menzingen quittent le lieu de pèlerinage des évêques résidentiels, parmi lesquels 5 Latinode Flüeli-Ranft (Obwald). La nouvelle a été confir- américains, 2 Africains et 2 Asiatiques. mée par Sœur Fernanda Vogel, de la communauté franciscaine. Depuis près de trois ans, elle garde Genève, 21 févr. (communiqué) Trois organisaavec deux autres religieuses le lieu où saint Nicolas tions œcuméniques internationales ayant leur siède Flüe (1417-1487) a vécu. ge à Genève ont fait part de leurs profondes préoccupations suite au résultat du référendum du 9 Fribourg, 19 févr. (Apic) Le Fribourgeois Laurent février en Suisse, lors duquel 50,3 % des votants Passer (49 ans) a été fait commandeur de l’Ordre se sont prononcés en faveur de nouvelles restricde Saint Grégoire-le-Grand. Cette distinction pon- tions à l’immigration. Les responsables des organitificale octroyée par le pape François lui sera remi- sations ont jugé ce résultat «incompatible non se lors d’une célébration par Mgr Morerod. seulement avec la longue tradition humanitaire de la Suisse, mais aussi avec l’idée chrétienne de l’huFribourg, 19 févr. (Apic) Dans le cadre de la révi- manité.» Le Conseil œcuménique des Églises, la sion de la loi scolaire, le Grand Conseil fribourgeois Fédération luthérienne mondiale et l’Alliance ACT a accepté un amendement du Parti libéral radical ont exprimé leurs inquiétudes dans une lettre au exigeant que les élèves fréquentent l’école «le vi- président du Conseil d’État de Genève. sage découvert». Ceci exclut la burqa. Bangui, 24 févr. (Apic) Les institutions de l’Église Rome, 20 févr. (avec Apic) Devant près de 150 car- catholique de la République Centrafricaine acdinaux du monde entier réunis au Vatican, le pape cueillent des milliers de musulmans pourchassés a souhaité que le premier consistoire extraordi- par les miliciens pro-chrétiens anti-balaka, a écrit naire de son pontificat puisse approfondir la le Service d’information catholique pour l’Afrique . théologie de la famille et la pastorale à mettre en œuvre dans les conditions actuelles. Il a aussi de- Rome, 24 févr. (Apic) Par un Motu proprio, lettre mandé que les cardinaux travaillent sur une pasto- émise par le pape de sa propre initiative, le pape rale «intelligente, courageuse et pleine d’amour». François a constitué une nouvelle structure charLe consistoire extraordinaire sur le thème de la gée de coordonner les affaires économiques et famille est la première étape d’un processus qui se administratives du Saint-Siège: le Secrétariat pour poursuivra avec le Synode des évêques convoqué l’économie. L’instance mettra en œuvre les direcau Vatican en octobre prochain, avant une 2e as- tives formulées par un nouveau Conseil pour l’écosemblée sur le même thème en octobre 2015. nomie. Le préfet de cette nouvelle institution sera le cardinal George Pell, archevêque de Sydney. Ce Rome, 21 févr. (Apic) Près de 80 % des conféren- dernier est membre du 'G8', le Conseil des 8 cardices épiscopales dans le monde ont répondu par un naux chargés d’aider le pape dans le gouvernerapport au questionnaire sur la famille voulu par le ment de l’Église et la réforme de la curie romaine pape en vue du prochain Synode des évêques. Par et du 'Conseil des 15', chargé des problèmes d’orailleurs, les travaux du Synode sur la famille se- ganisation et économiques du Saint-Siège. ront dirigés par les cardinaux André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Luis Antonio Tagle, archevê- Zurich, 25 févr. (Apic) La ville de Zurich, où est née que de Manille, et Raymundo Damasceno Assis, la Réforme protestante en Suisse, deviendra-t-elle archevêque d’Aparecida, au Brésil. bientôt le siège d’un évêque catholique? La ques16 En bref tion est posée par la volonté des catholiques zurichois de se détacher du diocèse de Coire et d’obtenir leur autonomie. Malgré un œcuménisme vécu depuis plusieurs décennies, une telle installation représenterait un défi pour les protestants, reconnaît Michel Müller, président du Conseil de l’Église évangélique réformée du canton de Zurich. Alger, 27 févr. (Apic) Quatre jours avant son départ en Algérie pour son enquête sur la mort des moines de Tibhirine, le juge Trévidic a essuyé un nouveau refus des autorités algériennes, selon le journal «La Croix». Dix-huit ans après la mort des 7 religieux, la lumière n’est toujours pas faite sur les auteurs et les circonstances de leur assassinat. Lucerne, 27 févr. (Apic) En 2013, Caritas Suisse a réalisé des programmes et des projets pour un montant de 82,9 millions de francs indique un communiqué. L’œuvre d’entraide catholique a collecté 33,6 millions de francs de dons, ce qui constitue un excellent résultat. La Chaîne du Bonheur, la Confédération, diverses institutions internationales et des fondations privées ont également apporté un soutien important aux projets de Caritas. Fribourg, 27 févr. (Apic) La Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses (CES) réagit fortement à la prise de position récente de la Commission nationale d’éthique concernant les procréations médicalement assistées. «Il nous est impossible de ne pas répondre de manière très critique à un texte qui déconstruit totalement le vivre ensemble pour ne proposer qu’une éthique libérale minimale et utilitariste», dénonce-t-elle. allemand a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une «solution générale», mais d’un «chemin étroit» pour une petite minorité de ces couples. Il a évoqué 5 conditions. Si le divorcé remarié: 1. Se repend de l’échec de son mariage 2. A éclairci les obligations de son premier mariage, s’il est définitivement exclu qu’il retourne en arrière 3. S’il ne peut abandonner sans d’autres fautes les engagements pris avec son nouveau mariage civil 4. S’il essaie cependant de vivre au mieux son second mariage, dans la foi, et en éduquant les enfants dans la foi 5. S’il a le désir des sacrements comme source de force dans sa situation. Il appartiendra au Synode des évêques de débattre et au pape de trancher. Rome, 3 mars (Apic) Le pape François a invité les pasteurs des différentes communautés à faire en sorte que l’on ne manque pas de maisons d’exercices spirituels. Le pontife a rappelé que les hommes et les femmes ont besoin de rencontrer Dieu. Bombay, 4 mars (Apic) Le cardinal Oswald Gracias, archevêque catholique de Bombay, en Inde, a appelé ses fidèles à vivre un «carême vert» avec un «jeûne de gaz carbonique». Pékin, 4 mars (Apic) Le missionnaire chrétien australien John Short, âgé de 75 ans, arrêté il y a un mois en Corée du Nord, a été libéré. Fribourg, (Apic) Une première ’Marche pour la paix’ dans les rues de Fribourg est organisée le 29 mars, avec sept étapes sur 10 km pour découvrir divers visages de l’engagement pour la paix. Bruxelles, 28 févr. (Apic) Une pétition internationale munie de 210’000 signatures a été remise le 27 février 2014 au roi des Belges Philippe l’invitant à ne pas signer la loi sur l’euthanasie pour les mineurs, votée le 13 février dernier au Parlement. Kampala, 5 mars (Apic) Le cardinal ghanéen Peter Turkson a critiqué la loi anti-homosexuels très sévère récemment entrée en vigueur en Ouganda. Le président du Conseil pontifical de Justice et Paix a affirmé qu’il n’était pas imaginable qu’une personne puisse être condamnée à la prison à vie Rome, 2 mars (Apic) Lors de son discours introduc- pour son homosexualité. tif aux travaux du consistoire extraordinaire sur le thème de la famille, le cardinal Walter Kasper a Oslo/Rome, 5 mars (Apic) Le pape François fait exposé les conditions d’un possible accès à la com- partie des candidats au prix Nobel de la paix 2014. munion pour les couples divorcés remariés. Dans un texte, non destiné à la diffusion, mais publié par le quotidien italien «Il Foglio», le haut prélat 17 En bref Fribourg, 5 mars (com) La campagne d'Action de Carême, de Pain pour le prochain et d'Être partenaires a lieu cette année du 5 mars au 20 avril. Sous le slogan « Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain », elle a pour thème central la justice entre générations : nos actions d’aujourd’hui déterminent l’avenir des générations futures. C’est l’occasion de réfléchir à ce que nous voulons laisser à nos enfants : les générations de demain doivent avoir droit aux mêmes chances que nous. La campagne propose d’appliquer une « loupe de justice » à la réalité et de s’intéresser à la manière dont sont produits nos jeans. Véritable symbole du lien entre les générations, mais aussi de l'exploitation des ressources et de l'être humain. participé à St-Gall à une manifestation contre l’évêque de Coire. Sous le slogan « Ça suffit! », les manifestants ont réclamé la révocation de Mgr Vitus Huonder. Il ont remis une lettre à l’évêque Markus Büchel, président de la Conférence des évêques suisses. Rome, 6 mars (Apic) La commission de protection de l’enfance voulue par le pape en décembre 2013 n’a pas encore été mise en place, mais sa réalisation est en cours. C’est ce qu’a précisé le Père Federico Lombardi, directeur du bureau de presse du Vatican, à une journaliste. Rome, 10 mars (Apic) Le pape François se rendra en Corée du Sud du 14 au 18 août, à l’occasion des sixièmes Journées asiatiques de la jeunesse. Damas, 9 mars (Apic) Les religieuses grecquesorthodoxes de Maaloula, au sud de la Syrie, enlevées début décembre 2013 par des islamistes ont été libérées . Vancouver, 10 mars (Apic) Les sans abris, les toxicomanes ou les alcooliques qui participent régulièrement à un culte religieux seraient plus aptes à résister à leur dépendance. C'est ce qu'affirme une nouvelle étude scientifique de l'Université de Colombie-Britannique, au Canada. Berne, 11 mars (Apic) Le Conseil des Etats a dit «oui» à l'autorisation en Suisse du diagnostic préimplantatoire, qui permet d'analyser un embryon Washington, 7 mars (Apic) Une commission médi- conçu in vitro avant son implantation dans l'utérus cale d’experts du Vatican a unanimement reconnu pour y dépister d'éventuelles anomalies. un miracle attribué à Mgr Fulton Sheen, archevêque catholique de Peoria (Illinois), décédé en Fribourg, 13 mars (Apic) «Un pontificat qui a placé 1979. En septembre 2010, le cœur d’un bébé né le message de l'Evangile au centre de l'action de sans vie dans une ville du diocèse de Peoria a re- l'Eglise». C'est ainsi que Mgr Büchel, évêque de commencé à battre une heure après sa naissance. Saint-Gall, a salué au nom de la Conférence des Les parents avaient auparavant prié Mgr Sheen évêques suisses (CES), le premier anniversaire de pour le salut de leur enfant. l'élection du pape François. Le président de la CES se réjouit que le pape argentin ait placé le messaZürich, 7 mars (Apic) La date de la votation sur ge du Dieu miséricordieux, «qui libère et rachète l’abrogation de l’impôt ecclésiastique pour les l'homme», au centre de l'action de l'Eglise. entreprises a été confirmée au 18 mai. Rome, 8 mars (Apic) Le pape François a nommé les quinze membres – huit cardinaux et sept experts laïcs – du nouveau Conseil pour l’économie, créé par un Motu proprio le 24 février dernier. Le cardinal Reinhard Marx, membre du Conseil des 8 cardinaux chargé d’aider le pape, est nommé coordinateur de ce Conseil pour l’économie . Lausanne, 13 mars (Apic) Une messe a été célébrée à la basilique Notre-Dame du Valentin à Lausanne à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Mgr Alvaro del Portillo, premier successeur du fondateur de l’Opus Dei. Des centaines de fidèles ont participé à la célébration, présidée par Mgr Charles Morerod. St-Gall, 9 mars (Apic) Plus de 2000 personnes ont 18 Mgr Farine Voici une sélection de quelques événements inscrits dans l’Agenda de l’évêque auxiliaire de Genève Mgr Pierre Farine pour le mois d’avril 2014. En gras, les événements ouverts au public. 31 mars – 2 avril: Journées d’étude de la Conférence des Évêques suisses (CES) à Bethanien, St Niklausen 4 avril repas de soutien à Caritas – Genève 6 avril 10 h Célébration de la confirmation de l’UP St Pierre les Roches (Moudon) 11 avril Journée de retraite des Trois bureaux (qui réunit Église protestante- Église catholique romaineÉglise catholique-chrétienne) à Crêt-Bérard 12-13 avril – Célébrations des Rameaux dans les communautés linguistiques italienne, espagnole et portugaise. 15 avril Messe chrismale à Notre-Dame à 10 h 17 avril - Célébration du Jeudi Saint – Cène de Notre Seigneur à Ste Jeanne à 20 h 19 avril Veillée Pascale à Jean XXIII à 21 h 20 avril Messe de Pâques à Saint Antoine 30 avril Commission des nominations Invitation à la Messe chrismale du 15 avril 2014 à 10 h00 à Notre-Dame Chaque année, au début de la Semaine Sainte, nous nous réunissons pour célébrer ensemble la Messe chrismale qui est la manifestation de l’unité d’un diocèse avec son évêque en Jésus-Christ. Lors de cette messe, les prêtres renouvelleront les promesses de leur ordination; de même, les diacres. Les agents pastoraux renouvelleront l’engagement qu’ils ont pris à servir l’Église. L’huile des catéchumènes et l’huile pour les malades seront bénies. Le saint chrême sera consacré; il est un signe particulier d’unité, puisqu’il est utilisé dans tout le diocèse pour les baptêmes et les confirmations. La Messe chrismale est ouverte à tous. + Pierre Farine 19 Pèlerinage en Terre Sainte Il reste des places pour le pèlerinage en Terre Sainte, du 17 au 26 mai: 10 jours en suivant l'Evangile. Hâtez-vous de vous inscrire auprès de: Ad gentes, 42 rue de Lausanne, 1201 Genève. tel. 022 344 57 80 Agenda 2 avril QUOI : Carrefour des témoins / conférence : «François, le Pape Superstar ? Regard d’un journaliste suisse» animée par Xavier Colin (TSR) QUAND : Mercredi 2 avril de 19h à 21h OÙ : Paroisse St-Pie X 2 avril QUOI : Conférence la joie de l’évangile L’exhortation du pape François par Frère Philippe-Joseph, Csj QUAND : mercredi 2 avril à 19h30 OÙ : Paroisse de Saint François de Sales 3 avril QUOI: un auteur-un livre- Albert Longchamp «Renaissance: l’alcool ou la vie » QUAND: jeudi 3 avril de 12h30 –13h45 OÙ: Espace Fusterie 4 avril QUOI: ciné-club «Décalogue » de Krzysztof Kieślowski Le Décalogue 8 : Tu ne mentiras pas QUAND: vendredi 4 avril à 20h, OÙ: Institut Saint Jean 30, rue de Candolle 7 avril QUOI: Table ronde: La mort à travers les religions QUAND: lundi 7 avril à 20h OÙ: Maison de paroisse de Montbrillant (cf. p.5) 9 avril QUOI: Rencontre avec Anne-Dauphine Julliand « Deux petits pas sur le sable mouillé », le deuil d’un enfant et une grande histoire d’amour QUAND : mercredi 9 avril à 20h OÙ: Eglise St-François de Sales - rue des Voisins 23 9 avril QUOI : Veillée de prière de Taizé QUAND : mercredi 9 avril à 20h OÙ: Espace Fusterie 10 avril QUOI: Parlotte des Théopopettes : «La mort, c’est pour longtemps ?» QUAND: jeudi 10 avril de 16h30 à 17h30 OÙ: Maison de paroisse de Montbrillant (cf p.5) 11 avril QUOI: Veillée pénitentielle de carême avec Mgr de Raemy QUAND: vendredi 11 avril à 20h OÙ: Paroisse Saint François de Sales -rue des Voisins,23 12 avril QUOI : Cercle de silence QUAND : samedi 12 avril de 12h à 13h OÙ : devant l’Eglise du Sacré Cœur 12 avril QUOI: Apocalypse - signe des temps: avec Mgr Morerod QUAND: samedi 12 avril de15h à 18h OÙ: Espace culturel François de Sales 30 rue de Candolle 15 avril QUOI : Messe chrismale QUAND : mardi 15 avril à 10h OÙ : Basilique Notre Dame 25 avril QUOI : Messe du vendredi QUAND : vendredi 25 avril à 19h OÙ : Eglise de la Sainte Trinité 29 avril QUOI: Conférence «Dis, c’est quoi la mort ? Comment parler de la mort aux enfants» QUAND: mardi 29 avril à 19h30 OÙ: Maison de paroisse de Montbrillant (cf p.5) 10 avril QUOI: Chez Théo, le café théologique mensuel « La foi, ça sert à quoi? » QUAND: jeudi de 12h30 à 13h30 OÙ: Espace Fusterie Nous partageons avec vous la triste nouvelle du décès à l’âge de 86 ans de Monsieur Romano Franco Fognini, père de l'abbé Giovanni Fognini. Nous sommes sincèrement en pensées et prières avec l’abbé Giovanni Fognini et sa famille. L’équipe du Vicariat 20