Prise en charge des hépatites B, C et E en dialyse et en greffe rénale Professeur Lionel ROSTAING Service de Néphrologie, Hémodialyse et Transplantation d’Organes CHU de Toulouse-Rangueil [email protected] Virus hépatotropes chez l’hémodialysé chronique (HDC) et le greffé rénal (TR) En rapport avec : • les transfusions sanguines (avant 1992) (VHB, VHC) • la contamination nosocomiale (acquise en hémodialyse) (VHC, VHB) • Transmission oro-fécale (VHE) Virus : • hépatite B - VHB • hépatite C - VHC – • hépatite E - VHE - Hépatite C (VHC) Virus à ARN (flaviviridae) Mise en évidence par : tests sérologiques (Elisa 3): anticorps anti-VHC PCR (qualitative et quantitative): ARN viral • PCR qualitative plus sensible que PCR quantitative Génotypage ---> 1b Prévalence dans la population générale : 0,01% à 1% ° infection aiguë : 10 à 20% de clairance virale ° infection chronique : atteinte hépatique (cirrhose; hépatocarcinome) manifestations extra-hépatiques • cryoglobulinémie • lichen plan • syndrome sec • thyroïdite auto-immune • glomérulopathies (glomérulonéphrite membrano-proliférative (GNMP); glomérulonéphrite extra-membraneuse (GNEM)) VHC : conséquences chez le patient dialysé Histoire naturelle de l’hépatite C chez le dialysé ) Souvent transaminases normales ) Charge virale très faible ) adsorption du virus sur les membranes de dialyse ) Histologie : souvent hépatite minime à modérée mais cirrhose parfois observée ) Survie HDC VHC(+) < HDC VHC(-) (Stehman-Breen et al) ) Survie des HDC VHC(+) en attente de greffe < celle des patients VHC(+) bénéficiant d ’une greffe rénale (Pereira et al ; Knoll et al) VHC : conséquences chez le transplanté rénal Prévalence : fonction de celle chez HDC 70 à 95% des patients Elisa3+ sont virémiques niveau de virémie augmente par rapport à la période de dialyse facteurs de risque : durée HD TS avant 1992 nombre TR antérieures Ac anti-Hbc ATCD de toxicomanie Conséquences hépatiques plus de cirrhose ?? hépatite choléstatique fibrosante pas d’influence du génotype sur la maladie hépatique porteur sain (ALT normales; ARN+; histologie hépatique normale) lésions plus graves si co-infection avec le VHB Facteurs de risque d’aggravation des lésions hépatiques . degré/type d’immunodépression (sérum anti-lymphocytaire; corticoïdes; tacrolimus) . durée de greffe rénale . durée/sévérité de l’hépatopathie pré-TR . Ac anti-Hbc . acquisition de l’hépatite en période péri-opératoire Hépatite C occulte Définition: Présence de l’ARN du VHC dans le foie ou dans les cellules mononucléées (PBMCs) chez des patients n’ayant pas d’ARN du VHC détectable dans le sérum, en présence ou non d’Ac anti-VHC 1,2 9 patients contagieux 9 patients ayant une meilleure réponse immune que les patients ARN (+) ⇒ maladie hépatique moins sévère 9 le traitement anti-VHC est souhaitable En l’absence de PBH, la recherche d’ARN du VHC dans les PBMCs permet de porter le diagnostic 3 Possibilité de détecter l’ARN du VHC dans le sérum après concentration des particules virales par ultracentrifugation 4 1 Carreno, World J Gastroenterol 2006 Pardo, Aliment Ther Pharmacol 2006 3 Careno, Rev med Virol 2008 4 Bartolomoé, J Virol 2007 2 Hépatite C occulte chez le dialysé 109 HD Ac anti-VHC (-)/ARN (-) ayant une cytolyse inexpliquée depuis 23,8 ± 24,5 mois ⇒ ARN VHC dans les PBMCs: n= 49 (45%) ⇒ ARN VHC antigénomique: n=26 (24 %) Patients ayant une hépatite C occulte : ⇒ Durée de dialyse plus longue (par rapport aux autres) ⇒ Taux de transaminase plus élevé (par rapport aux autres) ⇒ 39% décès durant le suivi de 12,9 ± 14,4 mois ⇒ Aucun décès due à une maladie hépatique ⇒ Age et VHC occulte: FDR de mortalité ⇒ 7 ont bénéficié d’une transplantation rénale: aucun n’a présenté de récidive ⇒ Transmission nosocomiale Barill, JASN 2008 Hépatite C occulte chez le transplanté rénal ? Nicot et al. : 25 TR VHC (+)/ARN (-) 9 18 négativation après ttt en dialyse et 7 clairance spontanée en dialyse 9 Suivi post-TR: 70 ± 59 mois (1 -244) 9 Aucune récidive (détection ARN VHC) après transplantation rénale 9 Recherche ARN VHC dans PBMCs stimulés (PHA et IL-2) et non stimulés par PCR ultrasensible: Pas d’ARN viral détecté. Pas d’hépatite C occulte après transplantation rénale Nicot et coll., soumis Hépatite chronique C et survies patient/greffon rénal Actuarial survival of renal transplant patients according to HCV status (Hanafusa et al, 1998) Actuarial survival of renal transplant patients according to HCV status (Legendre et al, 1998) 10-year actuarial survival of renal transplant patients according to HCV status (Mathurin et al, 1999) VHC et complications infectieuses post-TR Rao (1996) Nb infections/pt Roth (1994) Total Pereira (1995) Décès par sepsis HCV (+) HCV (-) P 5,7 ± 0,7 3,9 ± 0,14 0,002 22% 13% < 0,03 RR 9,9 VHC et rejet aigu (Cosio et al., 1996) TR de 1991 à 1995 quadruple IS séquentielle (sérum anti-lymphocytaire-AZA-CSCiclosporine A) TR VHC+ (R+ ; n = 32) D VHC + / R VHC - (D+ ; n = 48) D- / R - (n = 204) 60% R+ D+ D-/R- 50% 40% 30% 20% 10% 0% RVA* GAT** RVC*** * RVA : rejet vasculaire aigu ; ** RVC : rejet vasculaire chronique ; *** GAT : glomérulopathie aiguë du transplant Glomérulopathie de novo GN membrano-proliférative • sans cryoglobulinémie (C’ normal ; facteurs rhumatoïdes (FR) négatifs) : Roth (1995); Brunkhorst (1996) • avec cryoglobulinémie : Cruzado (1996) GN extra-membraneuse • cryoglobulinémie absente; FR négatifs; C’normal • Hammond : VHC associé à une ä de prévalence des GNMP mais pas à des GNEM Microangiopathie thrombotique avec Ac anti-phospholipides GN fibrillaire Glomérulopathie du transplant ? Glomérulopathie de novo GN membrano-proliférative • sans cryoglobulinémie (C’ normal ; FR négatifs) : Roth (1995); Brunkhorst (1996) • avec cryoglobulinémie : Cruzado (1996) GN extra-membraneuse • cryoglobulinémie absente; FR négatifs; C’normal • Hammond : VHC associé à une augmentation de prévalence des GNMP mais pas des GNEM Microangiopathie thrombotique avec anticorps anti-phospholipides GN fibrillaire Glomérulopathie du transplant ? Hépatite C et diabète de novo postgreffe - VHC ¾ β-cell dysfonction ¾ insulino-résistance ¾ Anomalies du métabolisme glucidique - En greffe hépatique -diabète de novo 64% si VHC(+) vs 28% si VHC (-) - En greffe rénale - diabète de novo 39,4% si VHC(+) vs 9,8% si VHC (-) -¾ si VHC (+) et tacrolimus : 57,8% -¾ si VHC(+) et ciclosporine A : 7,7% Diabète de novo après greffe rénale : facteurs de risques indépendants (B. Kasiske, AJT. 2003) Facteurs de risque Risque relatif Age > 60 Age 49-59 BMI > 30 Race noire Tacrolimus Anticorps anti-VHC 2,6 1,9 1,73 1,68 1,35 1,33 Traitements de l’hépatite chronique C chez les transplantés rénaux et les dialysés chroniques Traitement de l’infection à VHC après TR ALPHA-INTERFERON: pas de réponse virale prolongée associé à une insuffisance rénale aiguë dans 50% des cas (rejet aigu vasculaire/C4d+; néphropathie tubulo-interstitielle…) ¾ indication : hépatite choléstatique fibrosante RIBAVIRINE: pas de clairance virale efficacité sur la protéinurie pas d ’effet sur l’histologie hépatique ¾ indication : GN de novo avec protéinurie Nécessité de traiter les patients VHC(+) avant greffe rénale QUI ? Tout patient VHC(+)/ARN(+) candidat à une greffe rénale Après biopsie hépatique (voie jugulaire ou trans-pariétale) Génotypage, charge virale à J0 Pendant la durée du traitement, le patient est en contre indication de greffe Traitement des hémodialysés chroniques VHC (+) par interféron-α Koenig, KI 94 Pol, KI 95 Raptopoulou, NDT 95 Casanovas, Tr Proc 95 Izopet, JID 97 Izopet, JID 97 Chan, NDT 97 Campistol, NDT 99 Huraib, AJKD 99 Degos, NDT 01 5 mois 6 mois 12 mois 0 20 40 60 80 100 % de ré ponse s virologique s soute nue s - RVS - ( > 6mois) 19 à 92 % Quel type d’interféron alpha? Interféron alpha standard Efficacité Effets secondaires connus Interféron apha pégylé Études en cours pour déterminer la dose optimale Concentrations plasmatiques d’ αIFN-2b(Elisa) après une injection SC d’Intron A® (3 MUI) chez des sujets à fonction rénale normale( ) ou traités par hémodialyse ( ) Rostaing et al. Quel type d’interféron alpha ? Interféron alpha standard Efficacité Effets secondaires connus Interféron alpha pégylé Dose 90 ou 135 μg/semaine : efficacité similaire à celle d’IFN-α mais tolérance un peu meilleure Gupta SK et al., 2001 Pharmacocinétique de l’IFN-α2b pégylé chez l’insuffisant rénal chronique 1 dose de Viraferon Peg® 1 µg/kg puis pharmacocinétique 5 groupes de patients ´ Clairance créatinine > 80 ml/mn : groupe I ´ Clairance créatinine 50 à 74 ml/mn : groupe II ´ Clairance créatinine 30 à 49 ml/mn : groupe III ´ Clairance créatinine 10 à 29 mlmn : groupe IV ´ Hémodialysés : groupe V Gupta et al 2O02 Gupta et al 2002 Durée du traitement par interféron alpha Génotype non 1 : 6 mois Génotype 1 : 12 mois si PCR toujours positive à M3 : possibilité d’arrêter le traitement ou adjoindre Ribavirine 200 mg 1 à 3 fois/semaine (mais pas d’AMM chez l’IRC) Y-a-t-il une place pour la Ribavirine ? IFN-α +ribavirine chez des HDC VHC(+)/ARN(+) Mousa et al, Transplant Proc, 2004. 20 HDC, VHC(+)/ARN(+) IFN-α 3 MUI x 3/semaine + Ribavirine 200 mg x 3/semaine Durée traitement 24 semaines (n = 9) ou 48 semaines (n = 11) Génotypes 1 et 4 Bonne tolérance clinique et biologique 10 réponses virologiques soutenues (50%) Devenir, après transplantation rénale, des patients VHC (+) ayant négativé l’ARN du VHC sous traitement ¾ Moins de glomérulopathies associées au VHC post-TR 1 ¾ Lésions histologiques hépatiques moins sévères post-TR2 même en l’absence d’éradication virale ¾ En cas de négativation de la virémie, il n’existe pas de rechute après TR, et ce malgré une immunosuppression conséquente 3 Cruzado, AJT 2003 2 Huraib, Am J Nephrol 2001 3 Kamar, JASN 2003 1 CAT ’hémodiaysé VHC CAT chez chez ll’hémodiaysé VHC (+) (+) candidat énale candidat àà une une greffe greffe rrénale ARN ARN ((-) -) sur élèvements sur22pr prélèvements cons écutifs consécutifs (+) (+) SSéroconversion éroconversion rrécente écente Pas d’ infection Infection Infectionchronique chronique GGénotypage/Quantification énotypage/Quantification ARN ARN VHC VHC PBF PBF Alpha Interféron 3 M, 3 fois/semaine, 6 ou 12 mois Cirrhose Attendre 3 mois; vérifier ARN (-) Transplantation énale Transplantationrrénale (+) Transplantation énale Transplantationrrénale Non Oui Transplantation ée F+R Transplantationcombin combinée F+R Quand transplanter ? Attendre que le traitement par IFN-α soit terminé Quand traitement terminé, attendre 3 mois Quel type d’immunosuppression ? Si patient guéri Æ patient standard Si patient VHC répliquant • Éviter stéroïdes • Éviter ATG • Préférer ciclosporine A/tacrolimus En cas de cirrhose histologique Surveiller au moins 2 fois par an l’alpha-foetoprotéine Proposer une greffe combinée foie/rein Résultats de la greffe combinée foie/rein Survie des patients et des greffons (données UNOS) (LKT = F+R); KAT = R; PKT = P+R) Greffe combinée foie-rein Creput C et al, Am J Transplant 2003, 3, 348 Étude monocentrique, 45 patients 35 cirrhoses 10 maladies métaboliques 19 (42,9%) transplantations itératives Survie patients : 82% à 3 ans • 7 décès précoces de sepsis 4,2% de rejet aigu (du rein) 31,1% de rejet aigu (du foie) 8,8% de rejet chronique (du rein) 42,2% de dysfonction chronique du foie HEPATITE B Virus à ADN Mutant pré-core (pré-C) fréquent chez les hémodialyés et les transplantés rénaux cad. Ag HBs (+); Ag HBe (-); Ac anti-HBe (+) Prévalence faible en Europe; décroît chez les hémodialysés chroniques (quelques pourcents) Devenir à long terme ? patient greffon RISQUES : • cirrhose • hépatite choléstatique fibrosante HEPATITE B et Hémodialyse Peu de patients Souvent transaminases normales Grande proportion de patients ayant un mutant pré-C (Ag-HBe (-); Ac anti HBe (+); HBV DNA (+)) PCR VHB (seuil de détection : 200 copies/ml) Risque d’évolution vers la cirrhose à bas bruit, voire l ’ hépatocarcinome : nécessité d’une PBF et dosage αFP Risque accru si co-infection par le VHC ou le VHD Quel Traitement ? Qui faut-il traiter ? HEPATITE B et greffe rénale Harnet JD et al. (Transplantation 1987, 44, 369-76) 31 hémodialysés Ag HBs (+), suivis pendant 55 mois 22 TR Ag HBs (+) (AZA-CS), suivis pendant 81 mois négativation Ag HBs : 19% vs 0% mortalité accrue chez les TR (64% vs 19%) par hépatopathie chronique Transplantés rénaux Ag HBs(+) (Mathurin et al., Hepatology, 1999) Survie des patients ¾ âge lors de la greffe ¾positivité pour l ’Ag HBs (à partir 6ème année TR) Survie des greffons ¾ positivité pour l ’Ag HBs Cause décès Ag HBs(+) n = 128 VHB(-)/VHC(-) n = 490 p 34 (26,5) 56 (11,4) < 0,001 Maladie hépatique (% ) Sepsis (% ) 29 29 0% 34 < 0,01 Cardio-vasculaire (% ) 18 16 0 12 Nombre (% ) Lymphome (% ) TRAITEMENT Interféron alpha Lamivudine (Zeffix®) Adéfovir (Hepséra®) Entécavir (Baraclud®) Ténofovir (Viread®) En hémodialyse Peu de publications : 2 en 6 ans ( Ben-Ari et al; Fontaine et al) Total : 11 patients Lamivudine (Zeffix®) 10 à 50 mg/jour Normalisation des transaminases 10 négativations HBV DNA 2 séroconversions 2 échappements : mutation au niveau YMDD de l ’ADN polymérase Pas de données de PK/PD concernant l ’Adéfovir (Hespséra 10 mg/semaine) réservé aux patients échappant sous Lamivudine En Transplantation Fontaine H et al., Transplantation 2000 26 Transplantés rénaux ´ 13/26 sont Ag HBe(+) ´ Lamivudine 100 mg/j chez TR ´ Développement d’une souche mutante chez 8 patients (30,8%) après durée médiane de traitement de 16,5 mois ´ Pas ´ Ag de facteur prédictif de rechute / Ac HBe et résistance ´6 Ag HBe (+) ´4 Ac HBe (+) Résistance à la lamivudine chez des TR Sous Lamivudine vérifier PCR du VHB tous les 3 mois : si échappement rechercher résistance (mutation au niveau YMDD de l ’ADN polymérase) Si pas de réponse virologique, Adéfovir (10 mg/j, à adapter à la fonction rénale) Éfficace Néphrotoxicité tubulaire Entécavir (1 mg/j) Efficace Peu d’effets secondaires DON D’ORGANES et MARQUEURS (+) pour le VHC ou le VHB Donneurs avec sérologie VHC positive Si ARN (-): pas de risques pour le receveur Si ARN (+): • Receveurs négatifs pour le VHC ou VHC+/ARN(-) – Transmission universelle par l’organe greffé – 50% des patients développent une hépatopahtie chronique – pas de différence en terme de survie (pt/greffon) à court et moyen terme ⇒ problème éthique • Receveurs positifs pour le VHC et ARN(+) – problème de surinfection par un autre génotype viral : implications cliniques ? aucune Donneurs VHC(+) • utilisation possible en France depuis Décembre 2005 si reveceur VHC (+)/ARN(+); commune depuis des années aux USA, en Espagne, en Scandinavie, etc.. Marqueurs du VHB chez les donneurs d’organes (Challine D et al, Lancet, 2004) 199 prélèvements d’organes ¾ sérologie VHB (Ag HBs, Ac anti-HBs, Ac anti HBc) ¾ PCR VHB en cas de marqueurs (+) ¾Donneur Ag HBs (+) possible en France sauf pour le rein Ag HBs(+) AcHBc+/AcHBs+ AcHBc+ n = 20 n = 121 n = 53 PCR VHB + Quantification VHB (Log UI/ml) 17 (85%) 0 2 (3,8%) 3,4 2,5 2,6 Que faire quand donneur HBc (+)? En DEHORS de la greffe hépatique pas de risque de contamination par le VHB; • Sur le plan sécuritaire il vaut mieux un receveur immunisé contre le VHB • Surveillance PCB VHB à M&, M3, M6 En cas de greffe hépatique risque de réactivation du VHB: cela implique une prophylaxie par Ig anti-HBs et lamivudine Hépatite virale E VHE : Virus à ARN de transmission oro-fécale, responsable d’épidémie dans les pays en voie de développement et d’endémie (ou des cas sporadiques) dans les pays industrialisés. Zoonose : Anti-VHE chez les porcs, chèvres, moutons, chevaux… Responsable d’hépatite aiguë n’évoluant pas normalement vers la chronicité. Risque d’hépatite fulminante notamment chez les femmes enceintes Séroprévalence de l’Hépatite virale E en dialyse Asie: - Arabie Saoudite: 4,8% - Iran: 7,4% - Japon: 9,4 à 19% - Taiwan: 31% Europe de l’ouest: - Espagne: 6,3% - France: 11 à 14,5% - Grèce: 4,8 à 8,7% - Irlande: 0% - Italie: 3 à 9,3% - Suède: 6% Afrique: - Egypte: 39,6% Séroprévalence entre 0 et 39,6% Seroprevalence of IgG anti-HEV in blood donors Broutouille et al, J Clin Microbiol 2007: 2.91 / 3.50 % Mansuy et al, J Med Virol 2008: 16.6 % Acute hepatitis E in south West France over a 5-year period (excluding transplant patients) Î Acute cases confirmed by HEV genomic detection ( 62 cases identified between 2003 and 2007 (excluding organ transplant patients) ( 20 patients suffering from pre-existing diseases Mansuy et al, J Clin Virol 2009 Acute hepatitis E in south West France over a 5-year period (excluding transplant patients) Symptoms Jaundice Asthenia Fever Arthromylgia Abdominal pain Headache Nausea Anorexia Weight loss Diarrhea Purpuric rash No symptom frequency (%) 67.7 40.3 27.4 21 11.3 9.7 9.7 8.1 6.5 4.8 3.2 Biological markers ALT activities AST activities Bilirubinemia 4 – 150 N 1.5 – 151 N 5 – 30 N 3.2 Mansuy et al, J Clin Virol 2009 Incidence de l’hépatite aiguë E chez des transplantés d’organes solides Entre 01-01-2004 et 12-31-2006, tous les transplantés hépatiques, rénaux (± pancréas) ayant une hépatite aiguë d’origine indeterminée (causes classiques exclues) ont bénéficié d’une recherche du virus de l’hépatite E par biologie moléculaire, Patients ayant une hépatite B, C, ou D active ont été exclus ARN VHE a été recherché dans le sérum de 217 patients, et a été retrouvé chez 14 patients (6,45%): 9 transplantés rénaux, 3 transplantés hépatiques, et 2 transplantés rein-pancréas ⇒ Incidence de l’hépatite aiguë E: 6,45% Kamar et al, NEJM 2008 Clinical Presentation ¾ 17/27: asymptomatic ¾ 10/27: fatigue, diffuse arthralgias, and myalgias (only one was icteric) ¾ 0/27: Fever ¾ 2/27: contact with animals: chickens and rabbits for one patient and birds for the second. ¾ None of the patients had traveled abroad during the year before the hepatitis episode ¾ No abnormality was evidenced on physical examination ¾ Biliary-tract complications were ruled out by abdominal ultrasonography. ¾ Toxic- and drug-related causes were also ruled out by anamnesis. Kamar, Submitted Outcome 34 acute hepatitis E virus 7 pts with a FU < 6 months 27 pts with a FU > 6 months 11 cleared the virus within the 6 Months after diagnosis: 16 evolved to chronic hepatitis (> 6 months): Acute hepatitis E (40.7%) Chronic hepatitis E (59.3%) Kamar, Submitted 4 were cleared of the virus after immunosuppressant dose reduction (15 to 24 months after diagnosis) Characteristics of HEV infection in solid organ-tranplant patients ¾ Majority of patients are asymptomatic ¾ The increase of liver enzymes levels is less important than in immunocompetent patients ¾ Seroconversion is delayed and may never occur ¾ Positive serum HEV RNA may persist for a long period ¾ HEV infection evolve to chronic hepatitis in nearly 60 % of cases ¾ HEV infection may evolve to cirrhosis and may recur after retransplantation Conclusion L’hépatite E est rare dans les pays industrialisés Elle peut expliquer certaines hépatites observées chez les transplantés d’organe L’hépatite E peut évoluer vers la chronicité y compris la cirrhose, au mois chez les patients immunodéprimés L’évolution à long terme est inconnue