Maladie de Parkinson-2016 H PEYRIERE

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MALADIE DE PARKINSON
Dr Hélène PEYRIERE
Pharmacie Clinique
2016
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Cas clinique
• Monsieur X, 45 ans vient consulter pour une gêne fonctionnelle de
•
•
•
•
•
•
•
la main droite
Ce patient est agriculteur
Il fume 10 cigarettes/jour
Le bilan rhumatologique est négatif
Pas d’ATCD de maladie cardiaque ou psychiatrique
Le patient est orienté vers un neurologue
L’examen clinique retrouve un syndrome akinéto-hypertonique de
la main droite isolée
Une maladie de Parkinson est fortement suspectée, après
interrogatoire du patient
3
Epidémiologie
• Age début moyen : 60 ans
• 10% avant 50 ans
• 5% avant 40 ans : formes génétiques rares
• Diagnostic
• Essentiellement clinique
• Aucun test biologique spécifique
• Les premiers signes n’apparaissent qu’au moment où la perte de
neurones dopaminergiques du striatum atteint au moins 80%
• Triade clinique :
• akinésie /bradykinésie/hypokinésie
• Hypertonie extrapyramidale / rigidité
• Tremblements
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La maladie de Parkinson
• La maladie de parkinson est :
• la cause la plus fréquente de syndrome parkinsonien ;
• la seconde maladie neurodégénérative, après la maladie
d'Alzheimer ;
• la seconde cause de handicap moteur d’origine neurologique chez
le sujet âgé (après les accidents vasculaires cérébraux)
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Causes
• Maladie de Parkinson idiopathique
• Facteurs génétiques et environnementaux
• Facteurs génétiques : 15%
• Facteurs environnementaux
• Habitat en milieu industriel
• Exposition à solvants organiques, métaux lourds
(mercure, plomb, cadmium), manganèse
• Habitat en milieu rural
• Exposition pesticides organochlorés
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Eliminer une cause médicamenteuse
• Médicaments
• Antipsychotiques
• Neuroleptiques cachés
• Tiapride, buspirone, flunarizine
• Autres (rares)
• Antidépresseurs sérotoninergiques
• Amiodarone
• Antagonistes calciques
• Lithium
• Trimétazidine…
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Objectifs du traitement
• Améliorer
•
•
•
•
•
la gène fonctionnelle motrice (rigidité,
tremblements)
Améliorer les autres symptômes : dépression, troubles du
sommeil, douleurs…
Améliorer le vécu de la maladie (patient et entourage)
Optimiser le maintien à domicile
Prévention des complications liées au traitement
Recherche du meilleur rapport efficacité/tolérance
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Cas clinique
• Un premier traitement est prescrit :
•
Ropinirole LP 2 mg par jour, posologie à augmenter progressivement
• Quelques jours plus tard, le patient se plaint de nausées
survenant dans les 30 minutes après la prise
• Le médecin lui prescrit alors de la dompéridone 15 à 30 minutes avant la
prise de Ropinirole®
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Commentaires
• Ropinirole
• Agoniste dopaminergique non ergoté
• Actif sur récepteurs D2 dopaminergiques
• Centraux : effets anti-parkinsoniens + effets non souhaités (hallucinations,
dyskinésie)
• périphériques, : nausées, vomissements, hypotention orthostatiques
• Dompéridone
• Anti-émétiques
• Antagonistes récepteurs D2 périphériques
• Anti-émétiques CI : ???
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Dompéridone
11
12
Domperidone : Motilium®
• Restriction de l’utilisation du prokinétique MOTILIUM® en raison de
nouveaux effets indésirables cardiaques (augmentation du Qtc)
• des indications au seul « soulagement des symptômes de type nausées et
vomissements »
• la dose maximale quotidienne est de 30 mg chez l’adulte et l’adolescent à
partir de 12 ans, et de 0,75 mg/kg chez le nouveau-né, le nourrisson, l’enfant
(<12 ans) et l’adolescent de moins de 35 kg ;
• la durée du traitement ne doit généralement pas dépasser une semaine
• Nouvelles contre-indications chez des patients présentant un risque
particulièrement élevé ont été ajoutées : insuffisance hépatique modérée ou
sévère, affections qui allongent ou pourraient modifier la conduction
cardiaque, affections cardiaques sous-jacentes, prise concomitante de
certains médicaments (qui allongent l’intervalle QT, inhibiteurs du
cytochrome P450 3A4).
• Facteurs de risques :
• Patients> 60 ans
• Risque cardiaque
• IAM possible car métabolisé par le 3A4, hypokaliémant
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Caractéristiques des agonistes dopaminergiques
Nom
Dose
mg/j
Structure
chimique
½ vie (h)
Élimination
Nbre
prises/j
Équivalenc
e dose
Bromocriptine
5-40
Ergoté
3-8
Foie CYP3A4
3
10
Ropinirole
6-24
Non ergoté
6
Foie CYP1A2
Rein
3
1 LP
5-6
Pramipexole
1.5-4.5
Non ergoté
10
Rein
3
1LP
0.7
Rotigotine
(Neupro®)
2,4,6,8
mg/24h
Non ergoté
5-7
CYP2C9
Rein
3
1LP
Piribédil
50-250
Non ergoté
21
Rein
3
50-60
Lisuride
0.2-5
Ergoté
1-7
ND
2/sem
0.6
Pergolide
0.5-5
Ergoté
16-21
Rein
3
1
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Effets indésirables agonistes dopaminergiques
• Troubles digestifs : nausées, vomissements
• Hypotension orthostatique
• Troubles du rythme cardiaque
• Syndrome malin des neuroleptiques : ne jamais arrêter brutalement un
traitement
• Hallucinations
• Oedèmes périphériques (ergotés ++)
• Complications fibrotiques (avec ergotés)
• Somnolence, accès de sommeil
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Cas clinique
• Quelques temps plus tard, le patient est bien équilibré sur
le pan moteur mais son épouse signale des troubles du
comportement à type de jeux : il joue à tous les jeux…
• La réduction de la posologie du ropinirole permet de
diminuer cette symptomatologie, mais cela nécessite l’ajout
d’un nouveau médicament
• Le rasagiline
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Agonistes dopaminergiques
- syndrome de dysrégulation
dopaminergique
- trouble du contrôle des impulsions
(jeu pathologique, libido,
hypersexualité,achat pathologique,
cptt alimentaire, risque...)
- plus fréquents et plus graves / Ldopa
⇒réversible à l'arrêt
Information patient lors 1ère prescription
Inscription dans dossier médical
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Les IMAO-B
DCI
Spécialité
Dose
mg/j
Métabolisme
½ vie (h)
Sélégiline
Déprenyl®
5 mg
Otrasel®
1.25 mg lyophilisat
5-10
Métabolites amphétaminiques
(sans effet psychostimulant)
40 h
Azilect®
1 mg
1
Métabolites non
amphétaminiques
Liaison MAO irréversible (1/2 vie
40h)
10 h (PK)
40 h
Rasagiline
1.25
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Les IMAO-B
DCI
Interactions
Effets indésirables
Sélégiline
CI : péthidine, tramadol
Triptans (almotriptan, rizatriptan, sumatriptan,
zolmitriptan), linézolide
Déconseillées : triptans (naratriptan,
frovatriptan)
A prendre en compte : ADP sérotoninergiques
purs, lévadopa
Tr rythme cardiaque
Sécheresse bouche
Insomnie
transaminases
Rasagiline
CI : IH sévère
CI : IMAO, péthidine, millepertuis, ADP
sérotoninergiques
Déconseillées : sympathomimétiques,
dextrométhorphane
Métabolisée / CYP1A2
HTA, hypoT
orthostatique +
lévodopa, perte poids,
tr digestifs, tr
neurologiques
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Cas clinique
• Trois ans plus tard, le patient n’a plus de troubles du
comportement mais est moins bien contrôlé sur le plan
moteur ce qui le gêne dans son activité professionnelle
• Le médecin décide de rajouter du :
•
Levodopa/benzeraside® 50, 1 cp à 8 h, 12 h et 18 h
• À son traitement habituel
• Rasagiline 1 mg/jour
• Ropinirole LP 12 mg/jour
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Modopar®
• Association lévodopa + inhibiteur dopa-décarboxylase
• Bensérazide : Modopar®
• Forme à LI, LP et dispersible
• Carbidopa : Sinemet®
• Formes à LI, LP
• Action sur rigidité et akinésie
• Cmax obtenu en 1.5 à 2.5 h
• Demi-vie formes à LI 1-2 h
• Délai d’au moins 2 heures entre 2 prises
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Evolution d’un traitement par L-dopa
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Cas clinique
Deux ans plus tard, c’est la fin de la « lune de miel » pour la dopathérapie.
Monsieur G. présente des fluctuations d’activité : « effet On-Of ».
Apokinon® est prescrit (1 à 2 injections de 4 mg SC si blocage)
Mais la réduction des fluctuations d’activité est insuffisante.
Le médecin envisage de traiter le patient par Comtan®
A distance, des dyskinésies sont apparues après l’introduction de
l’entacapone
Monsieur X. n’est toujours pas équilibré malgré le traitement suivant :
Stalevo® 150 1 cp
6h, 8h, 11h, 14h, 16h
Levodopa/carbidopa LP 200 mg 2 cp
8h, 11h, 14h, 16h, 18h, 21h30
Rotigotine (Neupro ®)
1 patch à 8 mg/24 h2 mg /jour
Apokinon® 4 mg
max 2 inj s-cut/j
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ICOMT
Tolcapone (Tasmar®)
Entacapone (Comtan®)
Effet central et périphérique
Effet périphérique
Demi-vie 2 h
Demi-vie 30 minutes
Inhibe CYP2C9 (! AVK)
Risque d’atteinte hépatique : en 2è
ligne après entacapone (si échec ou
intolérance)
Contrôle fonction hépatique avant et
pendant traitement
IH : contre-indication
Posologie 200 mg/prise
Poso max 10 prises
CI avec IMAO non sélectifs et IMAO A
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Fluctuations motrices/L-dopa
Type de fluctuations
Prise en charge
Fluctuations motrices modérées :
épuisement, akinésie fin doses
Nbre de prises/jour (même dose)
Utiliser formes LP
+ ICOMT, IMAO B ou agoniste
dopaminergique
Dystonies périodes off
Forme LP le soir au coucher
Formes orodispersibles / akinésie matin
Dyskinésies milieu de dose
Dose L-dopa
Fractionner les doses
Remplacer L-dopa / agoniste
dopaminergique (en partie)
Fluctuations motrices sévères : effets on-off Apomorphine
Si résistance à tout traitement : stimulation
sub-thalamique, perfusion SC
apomorphine, administration duodénale Ldopa continu (Duodopa®)
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Cas clinique
• Une intervention chirurgicale est alors proposée : une neurostimulation
subthalamique bilatérale est effectuée.
• Monsieur X sort du service de neurochirurgie avec le traitement suivant :
• Levodopa/carbidopa® 100 mg 4 cp/j
• Levodopa/carbidopa LP 200 mg 1 cp le soir
• Rotigotine 6 mg/24 h
• L’intervention lui a permis de retrouver son autonomie. Il devrait même
pouvoir conduire à nouveau.
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Autres traitements disponibles
Anticholinergiques : bipéridène (Akineton®), trihexyphénydile (Artane®,
Parkinane®), tropatépine (Lepticur®)
Agissent sur tremblements / formes débutantes
Effets confusionnels +++ : CI chez sujet âgé
Amantadine (Mantadix®)
Propriétés agoniste dopaminergique, anticholinergique, antiglutamatergique
Effet modéré sur dyskinésies
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Cas clinique
• Plusieurs années plus tard, l’état du patient se dégrade avec apparition
de délires, confusion mentale et hallucinations.
• Le patient est vu en consultation par un neuro-psychiatre qui
diagnostique un état psychotique.
• Le traitement suivant est donc instauré : Leponex® 25, ½ comprimé
matin et soir
• Commentez
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Autres signes non moteurs
• Troubles psychiatriques et cognitifs
• Anxiété, dépression, troubles du sommeil
• Troubles psychotiques : hallucinations +++, délires
• Démences (40%)
• Troubles dysautosomiques neurovégétatifs :
• Troubles de la déglutition, dysarthrie, hypersialorrhée orthophonie,
• Troubles vésico-sphinctériens (impériosités mictionnelles) anticholinergiques de type
chlorure de trospium ou oxybutinine.
• Hypotension orthostatique (mesures hygiéniques, bas de contention),
• Troubles axiaux : Risque de chutes kinésithérapie
• Troubles de la marche et de posture : les pieds restent « collés au sol » à l'initiation de la
marche ; brutal emballement de la marche qui devient incontrôlable,
• Troubles de l'équilibre postural
• Troubles sensoriels :
• Douleurs : plus fréquentes chez le patient parkinsonien. Plusieurs types de douleurs :
• Douleurs musculosquelettiques : secondaire à la rigidité et hypokinésie (blocages de l’épaule,
contractures) antalgiques simples, kinésithérapie ;
• Douleurs neuropathiques
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Conseils aux patients
• Exercice physiques réguliers (assouplissement, étirements, respiration, équilibre)
• Alimentation équilibrée : éviter perte de poids
• Orthophoniste
• Respecter augmentation progressive doses
• Neupro® : en cas d'IRM, enlever patch (aluminium)
• Anti-émétiques neuroleptiques (Primpéran®, Vogalène®) : CI
• Ne jamais arrêter brutalement agoniste dopaminergique
• L-dopa à distance repas, Autres traitements : pendant repas
• L-dopa : apports protidiques le soir (
•
•
•
•
•
période off)
Entacapone : coloration urines brun-rouge
Eviter alcool
Observance thérapeutique, pas d'automédication
Qualité de vie (habits faciles…)
Troubles du sommeil : éviter agonistes dopa le soir, éviter IMAO le soir, éviter BDZ
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Arbre décisionnel
Suspicion de maladie de
Parkinson
Pas de
Handicap
Pas de
traitement
Gêne
motrice
modérée
à sévère
Agoniste
dopaminergiqu
e non ergoté
Aug posologie
Et/ou + L-Dopa
Handicap
> 70 ans
< 60 ans
60 ans < X < 70 ans
L-Dopa
Gêne motrice
légère
IMAO B
Anticholinergique
Amantadine
Actif
Bon état
général
Bon état
cognitif
Peu
autonome
Troubles
cognitifs
Agoniste
dopaminergique non
ergoté
Remplacement /
agoniste
dopaminergique
L-Dopa
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