Agenda 21 a décidé de faire connaître mieux les plantes qui vivent sur le site de la commune car mieux connaître, c’est mieux respecter, et mieux protéger ce qui est à protéger. Si vous aimez vous promener, si vous avez envie de connaître les noms et qualités –ou défauts- d’une plante, cette rubrique est pour vous… Nous avons décidé de recenser cette flore au fil des saisons. Nous avons photographié quelques plantes visibles à Cogny et nous les accompagnons de quelques commentaires. Automne Les deux premières plantes ne sont pas sympathiques car invasives, mais il est important de les connaître pour limiter leur prolifération ! On appelle invasive une plante introduite volontairement ou non, relativement récemment, venant d’un autre continent et ayant une fâcheuse tendance à prendre toute la place, au détriment des plantes d’origine. Elle est considérée comme néfaste pour la biodiversité et souvent aussi parce qu’elle présente des risques pour la santé. L’ambroisie Parfaitement inconnue dans la région il y a une quarantaine d’année, elle s’est taillé une part importante parmi les plantes invasives et, malgré la lutte menée par les pouvoirs publics à tous les niveaux, on la retrouve encore souvent au bord des routes, dans les friches et sur les terres rapportées ou récemment remuées. On dit que les graines ont été apportées par les avions puisque les plantes ont d’abord été repérées autour des aéroports. La photo montre une plante au stade des graines. On la reconnaît à sa feuille très découpée, qui fait penser à celle de l’œillet d’Inde, plus fine que celle de l’armoise et surtout plus verte, l’armoise tirant sur le gris bleu. Certaines personnes confondent les 2 plantes.. Elle va disparaître pendant l’hiver et nous retrouverons les bébés au printemps. En dehors de son aspect invasif, l’ambroisie présente un énorme potentiel allergisant, 5 sur une échelle de 1 à 5, un pied d’ambroisie donnant un million de grains de pollen et 5 grains par m3 suffisant pour déclencher une allergie ! Et c’est une dépense annuelle de 10 millions d’euros pour la Sécurité Sociale en Rhône Alpes (source : département du Rhône, rhone.fr). Il est donc du devoir de chacun de détruire les plants d’ambroisie par l’arrachage ou le fauchage, avant la période critique de la floraison en juillet août (arrêté préfectoral n°2000-3261). N’oubliez pas de vous protéger pendant cette opération : mains, et visage si vous êtes allergique ! . Photo J Mathieu le 20/09/2012 La renouée du Japon Une plante invasive et…envahissante : elle fait disparaître les autres plantes de par sa croissance extrêmement rapide, elle peut pousser de un cm par jour, voire plus. Il est donc urgent d’en éviter sa dispersion pour protéger la diversité qu’elle menace sérieusement (elle est parmi les cent premières dans cette catégorie). Elle résiste particulièrement bien au désherbage chimique et le mieux est l’élimination manuelle mais le moindre bout de rhizome oublié s’empressera de « faire des petits ». Elle a été introduite en France par les jardineries car ses petites fleurs blanches, présentes en automne, sont décoratives. Ses tiges un peu rougeâtres rappellent le bambou et en décoration florale, on la connaît sous le nom de polygonum ou bambou japonais. Ses pousses sont consommées au Japon mais il n’est pas conseillé de faire l’expérience chez nous car elle pousse sur des terrains dont la qualité laisse à désirer (source : Wikipédia). Les feuilles, comme on le voit sur les photos, sont simples et pointues, un peu en forme de cœur. Une qualité quand même : elle est mellifère, ce qui la rend moins antipathique… Photos J Mathieu le 27/09/2012 Le prunellier C’est le prunier sauvage, petit arbuste commun, avec des petites feuilles simples ressemblant à celles du prunier et de longues épines d’où son utilisation première en haies défensives et son importance pour la biodiversité, car il sert d’abri à tout une faune : oiseaux, insectes…Pour nous, il annonce l’arrivée du printemps par sa floraison blanche, odorante, éclatante et précoce, apparaissant avant les feuilles et dans lesquelles se précipitent les premières abeilles. En automne et en hiver, ce sont ses petits fruits ronds, bleu noir que vous reconnaîtrez. On les appelle plosses dans la région, ce sont les prunelles avec lesquelles on peut faire de la liqueur, de la confiture…. On peut aussi consommer ces fruits crus, sachant qu’ils sont riches en vitamine C, de préférence après les premières gelées, car avant ils sont vraiment astringents et âpres ! Photo MCSœur le 12/10/2012 L’églantier C’est le rosier des haies, l’ancêtre des rosiers de nos jardins. Il constitue des buissons épineux et sa feuille est composée, comme celle du rosier. Les fleurs, les églantines, sont bien connues, nous les photographierons au printemps… En cette saison, nous nous intéressons plutôt à ses fruits qui mettent une belle couleur rouge orangé aux haies. Ce fruit, connu sous le nom de gratte-cul à cause des poils irritants entourant les graines, est le cynorrhodon dont on peut faire de la confiture, des infusions…. Il contient, comme la prunelle beaucoup de vitamine C, et comme elle, il peut se consommer après les premières gelées. Il devient mou et il suffit de le presser entre les doigts pour en extraire la pulpe. Attention cependant à ne pas laisser sortir les graines, entourées de leur poil à gratter ! Sur les tiges, on trouve assez souvent une galle, le bédégar, petite touffe chevelue, hirsute, allant du vert au rouge, provoquée par une piqûre d’insecte, et qui était autrefois utilisée pour ses vertus thérapeutiques. L’églantier est utilisé comme porte greffe pour les rosiers. Photo MCSoeur le 11/10/2012 L’aubépine On l’appelle aussi épine et, donc porte des épines comme les deux arbustes précédents. Comme eux, elle fleurit au printemps ; ses petites fleurs blanches très odorantes, ressemblent à s’y méprendre à celles du prunellier mais elles apparaissent un peu plus tard. En automne hiver, ce sont ses fruits que l’on remarque. Ses feuilles sont découpées. Pour revenir à ses fruits, de leur véritable nom cenelles (ou senelles), on les appelle poires d’oiseaux ou pommes d’oiseaux selon les régions car ce sont surtout les oiseaux qui s’en régalent. Bien que comestibles, ils ne présentent pas vraiment d’intérêt pour les humains : ils n’ont que peu de pulpe autour du noyau, ils sont farineux et un peu fades. Les rameaux fleuris sont utilisés dans des préparations médicales (anxiété, insuffisance cardiaque). Les Chinois l’emploient depuis plus de 2500 ans L’aubépine symbolise l’innocence et la pureté : des écrivains, des poètes, des chanteurs, de Ronsard à Marc Lavoine, en passant par Proust et bien d’autres, y font référence. On dit que la foudre ne l’atteint jamais. Photo MCSœur le 12/10/2012 Le fusain Son fruit est tellement beau en cette saison qu’on s’arrête pour le regarder… Mais attention, contrairement aux précédents, il n’est pas question de le manger, il est très toxique. Les fleurs au printemps sont très petites, blanc jaunâtre, insignifiantes. Les feuilles sont simples, finement dentées et prennent une belle couleur à l’automne. Quant aux fruits ils ont une forme caractéristique de « bonnet d’évêque », (et c’est ainsi qu’on les appelle), d’une belle couleur rose, complètement différente de celle des autres fruits. Un peu plus tard dans la saison, ils s’ouvriront et on verra leurs graines orange rouge. Le fusain utilisé pour le dessin est un charbon de bois fait à partir des branches de cet arbuste. Photo MCSoeur le 11/10/2012 La clématite C’est la petite cousine –ou l’ancêtre- des clématites de nos jardins, avec le même type de feuilles composées, la même capacité à grimper. Elle a tendance à envahir les arbustes des haies. Ses fleurs sont beaucoup plus modestes mais ce qu’on peut observer en cette saison, ce sont ses fruits, secs (akènes), plumeux, très décoratifs qui vont permettre la dissémination des graines. Les tiges de cette sorte de liane ont été utilisées en vannerie, elles ont été-et sont peut-être encore - fumées par des personnes en manque de cigarettes bien qu’elle soit classée dans la catégorie plantes toxiques à cause de son suc irritant ! On l’appelle aussi bois de pipe et herbe aux gueux. Photo MCSoeur le 11/10/2012 Le sorbier Il s’agit d’un arbre « domestique », aussi appelé cormier, introduit par les Romains (source : Wikipédia ). C’est un arbre de plus en plus rare et nous avons la chance d’en avoir au moins deux sur la commune. Il est de la même famille que le sorbier des oiseaux (ou des oiseleurs) et possède à peu près les mêmes feuilles composées. Là aussi, ce qui est remarquable, ce sont ses fruits, surtout si on les découvre sous un soleil d’automne, ils sont alors d’un magnifique jaune orangé allant jusqu’au rouge. Ceux que j’ai rencontrés ont la forme de pommes et il en existe qui ont la forme de poires (source : Wikipédia ). Ils sont comestibles et on peut les manger à maturité mais ils restent âpres. On peut aussi en faire une boisson alcoolisée. Le bois du cormier est très dur ; on le réserve à des «produits de luxe» : marqueterie, lutherie… Photos MCSoeur le 2/10/2012 Hiver Quelques plantes caractéristiques de ce moment de l’année ont retenu notre attention parce qu’elles restent vertes et parce qu’elles symbolisent la saison. Dans les forêts de Cogny nous pouvons rencontrer au moins trois conifères : le sapin, l’épicéa et le Douglas. Il n’est pas toujours facile de les distinguer, c’est pourquoi nous rappelons quelques caractéristiques. Le sapin Celui que l’on trouve dans la commune est abies alba , le sapin commun, ou sapin blanc, à cause de son écorce- ou sapin pectiné -à cause de ses aiguilles. On le reconnaît à ses cônes dressés mais comme ceux-ci sont placés au sommet et qu’ils se désagrègent sur l’arbre, on ne les voit que rarement ! Les aiguilles sont plus faciles à observer, elles sont implantées une par une, disposées «en peigne», arrondies au bout et surtout, le dessous présente 2 petites bandes blanches (2ème photo). Il peut vivre jusqu’à 500 ans. Son bois est utilisé en menuiserie, et papeterie et c’est un bon bois de charpente. Il est moins commun que l’épicéa et le Douglas et ce n’est pas lui notre sapin de Noël : actuellement souvent un cousin, le sapin Nordman et avant, c’était…l’épicéa Photos tela botanica L’épicéa Il a à peu près la même silhouette que le sapin mais il s’en distingue par son écorce, plutôt rouge, on le nomme aussi sapin rouge. Ses aiguilles, elles aussi sont reconnaissables car disposées « en brosse », comme un écouvillon, et pointues : l’épicéa pique. Ses cônes sont pendants et il y en a jusque sur les branches basses donc ils sont faciles à observer et ils tombent entiers sur le sol, contrairement à ceux du sapin. Il vit en principe moins longtemps que le sapin mais il y a toujours des exceptions ! Plus encore que celui du sapin, son bois est utilisé pour l’industrie –pâte à papier, emballages, bois «recomposé»-, mais il peut aussi servir dans certains cas pour les charpentes, les placages… Photo tela botanica Le Douglas Il est bien connu parce que très utilisé dans le cadre du reboisement : il pousse vite et son bois présente en gros les qualités du sapin et de l’épicéa, il est donc très rentable. On le plante chez nous depuis une bonne centaine d’années. C’est encore à ses aiguilles qu’on va le reconnaître, insérées en brosse sur les rameaux, comme celles de l’épicéa mais plus longues, plus souples et présentant, dessous 2 lignes vert très clair. Si on les froisse, elles dégagent une odeur rappelant celle de la citronnelle. Les cônes sont pendants et comme ceux de l’épicéa, tombent entiers sur le sol. Son bois est utilisé comme les 2 précédents, on le trouve parfois sous l’appellation «pin d’Orégon». On l’appelle à tort sapin, ce n’en est pas un, pas plus qu’un pin d’ailleurs, sur le plan botanique, bien sûr. A Claveisolles, à une trentaine de kilomètres de Cogny, se trouve le plus grand Douglas d’Europe : 4,40 m de circonférence, plus de 50 m de haut ! Photo tela botanica En plus de ces trois conifères, quelques autres végétaux gardent leur verte parure en hiver, évoquant la persistance de la vie végétale pendant la saison froide. Deux d’entre eux sont utilisés pendant la période des Fêtes, ce sont le houx et le gui et puis nous évoquerons ensuite le lierre. Le houx On le reconnaît à ses feuilles vert foncé brillantes, piquantes et il éclaire les sous-bois avec ses boules rouges qui se développent sur les arbustes femelles. Les individus mâles n’en portent pas mais quelquefois l’arbuste est à la fois mâle et femelle. Les fleurs sont si discrètes en mai-juin, qu’elles passent généralement inaperçues. Les boules donc, sont toxiques mais les oiseaux s’en nourrissent l’hiver. Le bois du houx est dense mais peu utilisé parce que rare, on le trouve dans des ouvrages de marqueterie et on s’en servait autrefois -les plus Anciens s’en souviennentpour les aiguillons avec lesquels on guidait les bœufs, comme dans la chanson régionale «J’ai deux grands bœufs (Pierre Dupont)» Photos J Mathieu le 15/01/2013 Le gui Souvent associé au houx mais bien différent puisqu’il s’agit d’une plante parasite, vivant au dépens de l’arbre qui l’héberge tout en le décorant de ses « boules » en forme de nid, caractéristiques. Si on observe plus attentivement, on remarque des bouquets sans fruits, les mâles et d’autres avec des fruits blancs, translucides, et particulièrement collants lorsqu’ils se détachent de la tige, de quoi hésiter à l’introduire dans la maison !!! et pourtant c’est sous le gui qu’on se souhaite une bonne année. Les Gaulois attachaient une grande importance au gui du chêne que les Druides cueillaient en grande pompe pour s’assurer de bonnes récoltes : «Au gui l’an neuf» serait une déformation de «O ghel an heu» signifiant «Que le blé germe». Le gui parasite volontiers certains arbres, les pommiers, les peupliers, les aubépines, certains érables … on ne le voit pour ainsi dire jamais sur les chênes. Il enfonce ses suçoirs dans les branches mais se nourrit également grâce à sa chlorophylle. La question de savoir si le gui fatigue l’arbre ou s’il s’installe sur des arbres fatigués reste ouverte. Les arbres semblent parfois étouffés par, à la fois du gui et du lierre (photo 2). Ce sont les oiseaux qui transportent les baies. Celles-ci sont toxiques mais les Gaulois leur attribuaient des pouvoirs magiques et la plante est actuellement utilisée en homéopathie, en complément des traitements contre certains cancers. Photos J Mathieu, MCSoeur 16/01/2013 Le lierre Comme la clématite, c’est une liane, portant des crampons qui vont s’accrocher sur le sol, les murs, les arbres. Les tiges sont donc rampantes ou grimpantes. Les feuilles sont d’un vert brillant, de forme triangulaire, d’abord découpées en 3 ou 5 lobes puis entières lorsque le rameau porte des fleurs et des fruits. Les fleurs sont assez discrètes, apparaissent en automne et on peut y voir des nuées d’abeilles venant faire leurs provisions pour l’hiver.Les fruits sont bleu noir, en bouquets, présents en hiver. Ils sont toxiques, mais comme ceux du houx, présentent une nourriture pour les oiseaux. On les utilise en décoration florale. Contrairement au gui, le lierre n’est pas un parasite, il se nourrit avec ses propres outils et sert d’abri à une multitude d’insectes et même d’oiseaux…mais il a mauvaise réputation car très difficile à éradiquer quand il a décidé de s’installer ! photos J Mathieu le 16/01/2013 et B Soeur janvier 2012