Communiqué Table Ronde PACE, Bouaké

publicité
UniversitéAlassaneOuattara ChaireUnescodeBioéthique
Table ronde : «Sciences sociales et santé publique:points de vue et perspectives face aux
épidémiesémergentes»,salledeconférencedel’AmericanCorner,UniversitéAlassaneOuattara,
le16/11/2016,Bouaké,Côte-d’Ivoire.
Une table ronde intitulée «Sciences sociales et santé publique:points de vue et perspectives face aux
épidémies émergentes», a réuni des anthropologues de plusieurs pays et des professionnels de santé de la
Côted’Ivoire.Elles’estdérouléesousleparrainagedeMadamelaMinistredel’EnseignementSupérieuretde
la Recherche Scientifique (Pr Bakayoko Ly Ramata). Elle a été organisée par la chaire Unesco de Bioéthique
(CUB),l’unitéderechercheMivegecdel’InstitutdeRecherchepourleDéveloppement(IRD)etleRéseauouestafricainanthropologiedesépidémiesémergentes,aveclessoutiensfinanciersdeExpertiseFrance,del’IRD,du
Programme d’Appui Stratégique à la Recherche Scientifique en Côte d’Ivoire (PASRES), du consortium Africa
Oneetdel’UniversitéAlassaneOuattara.
EllearassembléunesoixantainedeparticipantsetlesdébatsontétédirigésparleprofesseurFrancisAkindès.
Dansunpremiertemps,sixpersonnessontintervenues:lePrMireilleDosso,directricedel’InstitutPasteurde
Côte d’Ivoire (IPCI); le Pr Simplice Dagnan, directeur général de la santé au Ministère de la Santé et de
l'HygiènePublique;MmeSaranBranchi,conseillèrerégionalesantémondialedel’AmbassadedeFrance;lePr
MoustaphaDiop,directeurduLASAGàl’UniversitédeSonfonia;leDrBernardTavernedel’UMITransVIHMI
de l’IRD et le Dr Marc Egrot de l’UMR Mivegec-IRD. Dans un second temps, le débat s’est engagé avec
l’ensembledesparticipants.
L’objectifdecetterencontreétaitd’engagerunediscussionentrelesprofessionnelsdelasantépubliqueetles
chercheurs en sciences sociales pour débattre des manières d’améliorer les réponses aux épidémies
émergentes,ens’appuyantaussibiensurlesexpériencesrécentesdelarechercheanthropologiquefaceaux
épidémies émergentes (notamment l’épidémie à virus Ebola), que sur les attentes des professionnels de la
santépubliquevis-à-visdessciencessociales.
Les anthropologues ont souligné que les sollicitations pressantes en situation d’urgence n’ont pas permis, le
plus souvent, une participation adéquate des sciences sociales à la lutte contre les épidémies, qui prenne
notamment en compte les contextes sociaux, culturels, politiques et économiques. Les anthropologues
guinéens présents ont partagé avec l’assistance les difficultés qu’ils ont rencontrées lors de l’épidémie de
maladieàvirusEbola(MVE),notammentparimpositionderôlesaucœurdelariposte,maisaussiparmanque
depréparationetdeconnaissancespréalablesfinessurlespopulations.Lesanthropologuesontinsistésurla
nécessité d’anticiper les situations épidémiques et de développer des recherches en sciences sociales
spécifiquesetciblées,–entrelesépidémies!–,c’estàdireactuellementenphasepost-épidémiqueetjusqu’à
ce que d’éventuelles épidémies futures ne surviennent. Cette volonté repose sur le constat que,quelles que
soientlavolontépolitiqueetl’utilitéavéréed’unestratégiepréventiveoud’unplanderiposte,sonefficacitéin
finedépendétroitementdesacteurssociauximpliquésouconcernés,deleurslogiquesd’actions,maisausside
l’enchevêtrementcomplexeetcirconstanciédel’ensembledeceslogiques.Pourcequiestdufinancement,les
anthropologuesontrelatéleursexpériencesrelativesauxinstitutionsayantacceptédefinancerlesrecherches
ensciencessocialesdurantl’épidémie,enparticulierdanslespaysàrisqueépidémique.Eneffet,lorsquedes
financementsfurentobtenus,lesprocéduresadministrativesdedécaissementontdanslamajoritédescasété
très longues, entrainant un retard à la mise en œuvre des recherches, une nécessité de reformuler les
problématiquespourlesadapteràlapériodedefind’épidémie,unedémobilisationetunerecompositiondes
équipesderecherchedéjàmisesenplace.
Lesprofessionnelsdelasantéontaffirméêtreconscientsdesblocagesrencontrésdurantlapréparationdela
riposte, exprimant clairement le besoin de mieux communiquer avec les populations et de les accompagner
afin d’accroître l’acceptabilité des mesures de prévention et de lutte en situation épidémique ou préépidémique.Cependant,ilsontinsistésurlefaitquelesanthropologuesnedevraientpasattendrequ’onles
appelle, mais devraient s’inviter pour participer à la préparation et l’exécution de la riposte. Ils ont en
conséquenceconviélesanthropologuesàs’associeraucomiténationaldeluttecontrelesépidémiesdéjàen
place et qui réunit mensuellement plusieurs acteurs des ministères (santé, communication, finances) et
d’autres institutions concernées. Une procédure d'intégration de la Chaire Unesco de Bioéthique dans ce
comitéaétémiseenœuvreimmédiatementaprèslatableronde.Lesprofessionnelsdelasantépubliqueont
signalé également la volonté du premier ministre d’aider à trouver des financements pour des projets de
rechercheallantdanslecadredelaluttecontrelesépidémies.Desstratégiesderecherchedefinancementen
situationd’urgence,ainsiquedesstructuresàmêmedefinancerdesprogrammesderecherche,ouencorela
créationd’unmasterenanthropologiedesépidémiesémergentes,ontétédiscutéesentreprofessionnelsdela
santéetanthropologues.
Le débat avec la salle a permis d’entendre des chercheurs en sciences biologiques et médicales, ainsi des
professionnelsquiétaientimpliquéesauniveaudesrégionsdanslamiseenœuvreduplanderipostecontrela
MVEenCôted’Ivoire.
Il ressort des échanges que, si l’anthropologie n’a pas classiquement l’habitude de répondre à de telles
sollicitations de la santé publique dans un contexte d’urgence, les expériences vécues dans les pays
épidémiquesetlespaysàrisqueépidémiquede2014à2016permettentd’évaluerlesréponsesapportéesen
termesderechercheopérationnelleetd’implicationdesanthropologues.L’anticipationimposeparcontrede
travaillerdèsmaintenantpouraméliorerlesconnaissancesrelativesauxdifférentsacteurssociauxconcernés
(populations,professionnelsdesanté,institutionslocalesouinternationales,etc.).L’importantestégalement
de continuer les débats transdisciplinaires pour aboutir non seulement à une co-construction de recherches
pertinentes en sciences sociales, mais aussi à des réponses plus efficaces en matière de riposte contre les
épidémies. L’existence du Réseau ouest-africain anthropologie des épidémies émergentes
(http://shsebola.hypotheses.org/)permettrademutualiserlesexpériencesacquisesdanslespaysmembres,et
la réactivité des équipes ayant déjà acquis une expérience dans le domaine. La création d’un master en
anthropologie des épidémies permettra de renforcer les cadres conceptuels, les outils méthodologiques,
l’opérationnalisation de la recherche pour obtenir ensuite des modalités d’interventions plus efficaces des
anthropologuesauxcotésdesprofessionnelsdesanté.
Liens:
http://www.inhp.ci/actualite.php?p=76
http://koaci.com/m/cote-divoire-lutte-contre-maladie-ebola-resultats-programme-cote-divoire-restitues103853-i.html
L’Intelligentd’Abidjann°3797duLundi21novembre2016,page9(AboubacarAlSiddick)
QuoitidienNord-Suddusamedi19novembre2016(AllahKouamé)
JournaltélévisédelaRTI-Bouakéduvendredi18novembre2016
Téléchargement