Guide de bonnes pratiques Natureparif

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ENTREPRISES ET BIODIVERSITE :
L’EXEMPLE DE GRTgaz
NATUREPARIF & GRTgaz
1
Sommaire
Avant-propos .................................................................................................................... 5
•
Liliane PAYS, Présidente NATUREPARIF ........................................................................................... 5
•
Philippe BOUCLY, Directeur Général GRTgaz ................................................................................... 7
La biodiversité, un capital précieux ................................................................................... 9
•
La vie, une histoire d’interactions .................................................................................................... 9
•
La biodiversité, c’est capital pour les entreprises ......................................................................... 11
•
L’impact des activités économiques sur le tissu vivant ................................................................ 12
•
Un modèle économique à repenser ? ............................................................................................ 13
•
La biodiversité, un challenge formidable… .................................................................................... 14
•
GRTgaz, un engagement fort, les raisons....................................................................................... 15
Le gaz naturel, qu’est-ce que c’est ? ................................................................................ 16
•
Le saviez-vous ? .............................................................................................................................. 16
•
Exploitation, transport et distribution : responsabiliser la filière .................................................. 17
•
Le gaz naturel, une énergie de transition ...................................................................................... 18
•
Changement climatique et biodiversité ......................................................................................... 18
GRTgaz et la biodiversité : le diagnostic ........................................................................... 19
•
Les emprises foncières, un maillage sur le territoire ..................................................................... 20
•
Des flux de matière et d’énergie dans l’entreprise........................................................................ 22
•
Les déchets, leur traitement, leur retour à la nature .................................................................... 23
•
La biodiversité dans la culture de l’entreprise ............................................................................... 25
•
Les services écosystémiques liés aux activités de GRTgaz ............................................................. 27
•
GRTgaz engage sa responsabilité face à la biodiversité ................................................................. 31
LES FICHES PRATIQUES : Intégrer la biodiversité dans l’activité industrielle ..................... 32
Fiche N°1 : Gérer les ressources de l’entreprise (politique d’achats)................................. 33
Fiche N°2 : Préserver et recréer les continuités écologiques............................................. 42
Fiche N°3 : De la vie dans les sites industriels ! ................................................................ 50
Fiche N°4 : La pose des gazoducs : ingénierie des territoires ............................................ 59
Fiche n°5 : Appliquer la gestion différenciée sur les bandes de servitude ......................... 69
Fiche n°6 : Développer des activités pédagogiques liées à la nature ................................. 74
Fiche n°7 : Minimiser et valoriser les déchets de l’activité ............................................... 79
Fiche n°8 : Piloter la biodiversité en interne .................................................................... 84
Fiche n°9 : Quel avenir pour les métiers du gaz ? ............................................................. 88
Conclusion ...................................................................................................................... 93
3
Avant-propos
•
Liliane PAYS, Présidente NATUREPARIF
C'est avec un réel plaisir que, en tant que Présidente de Natureparif, je participe à l'inauguration
de la station d'Alfortville et à la présentation de la roselière aménagée à cette occasion.
Natureparif a pour objectif d’inciter les franciliens à porter un regard différent sur la nature qui
les entoure, et dont ils dépendent consciemment ou inconsciemment. Notre volonté est de les
éclairer sur ce qu’est la biodiversité. La biodiversité dépasse la simple connaissance des espèces
remarquables. Elle constitue un socle vital, fonctionnel pour les humains, socle qui se désagrège
à un rythme inquiétant.
Notre mission n’est plus seulement d’inciter à conserver ce patrimoine mais à reconquérir les
espaces pour réimplanter le vivant là où il n’est plus. L'opération pilote d’Alfortville illustre
parfaitement cette stratégie.
Un de nos axes de travail est d’accompagner tous les acteurs de la région, entreprises privées,
collectivités et associations. La participation de Natureparif à l'élaboration de l’ouvrage présenté
aujourd’hui témoigne de cette collaboration. Cet ouvrage a été élaboré dans le cadre de la
politique du développement durable de GRTgaz, et dépasse la vision traditionnellement abordée
de la « faune et la flore » pour explorer la biodiversité fonctionnelle.
GRTgaz, adhérent depuis l'origine à notre organisme, fait preuve de citoyenneté en confrontant
positivement la réalité de l’entreprise aux propositions les plus ambitieuses de Natureparif.
Outre la gestion des bandes de servitude, la trame verte et bleue, ce petit livre n’hésite pas à
évoquer l’avenir du gaz, car nous savons tous que la question des ressources énergétiques,
l’évolution du climat et la biodiversité sont intimement connectés. Au-delà de cette réflexion
prospective, les efforts de l’entreprise pour minimiser l’impact de son activité mais aussi pour
améliorer considérablement l’état de la biodiversité sur ses emprises foncières sont
remarquables. Cette démarche proactive est à saluer.
En témoigne cette roselière, qui démontre que la biodiversité n’est pas incompatible avec
l'aménagement de sites d’activités. Pour les techniciens, c’est un cadre de vie plus agréable. Pour
le vivant, c’est un refuge dans une région soumise à la pression urbaine.
Je souhaite à GRTgaz de poursuivre leur marche en avant en déployant ces bonnes pratiques
dans l’ensemble de ses filiales régionales.
5
•
Philippe BOUCLY, Directeur Général GRTgaz
GRTgaz, société française possède, exploite, entretient et développe le réseau de transport de
gaz naturel, réseau de canalisations haute pression, sur la majeure partie du territoire national.
Elle commercialise également des capacités de transport pour tous les fournisseurs souhaitant
approvisionner le marché français.
Ses investissements dans le développement et la modernisation de ses infrastructures,
permettent à GRTgaz de favoriser la fluidité des échanges de gaz naturel, de simplifier l'accès
aux ressources et de renforcer la sécurité d'approvisionnement du pays.
Sécurité et protection de l'environnement figurent en tête des priorités de GRTgaz : l'entreprise
s'attache tout particulièrement à minimiser l'empreinte de ses activités, à chacune des étapes de
son activité. Du choix des tracés à l'exploitation de ses sites, GRTgaz engage systématiquement
une concertation étroite avec les parties prenantes afin de trouver les solutions les plus adaptées
à la préservation du milieu naturel et au respect de son environnement humain.
Ce guide, co-réalisé par Natureparif et le concours des équipes de GRTgaz offre les clés d'une
bonne compréhension des mécanismes de la biodiversité et formalise les meilleures pratiques
permettant de la préserver, de contribuer à son développement en l'intégrant au cœur de la
stratégie de l'entreprise. La connaissance scientifique de Natureparif associée à l'expérience
d'un opérateur d'infrastructures linéaires comme GRTgaz ont permis d'identifier les interactions
entre l'activité industrielle de l'entreprise et le monde vivant et, par là, de dégager les lignes
directrices d'une conduite responsable des activités de transport de gaz naturel. Gageons que
ces exemples seront utiles à d'autres.
Je souhaite que chacun des contributeurs à la rédaction de ce précieux document soit remercié
pour ce travail qui permettra à l'entreprise d'améliorer et de généraliser des méthodes de travail
éco-responsables, gage d'un développement véritablement durable.
7
La biodiversité, un capital précieux
La vie, une histoire d’interactions
•
Le terme de biodiversité désigne les relations qu’entretiennent les organismes vivants
entre eux et avec leur milieu. Pour appréhender ce concept dépassons-en l’aspect purement
médiatique et sa représentation de l’ours polaire ou de la forêt amazonienne et abordons ce que
Robert Barbault1 nomme le tissu vivant de la planète, un véritable réseau d’interactions entre
une multitude d’êtres vivants, dont les humains et qui s’observe à plusieurs niveaux :

Le niveau génétique, invisible, au sein de chaque cellule des organismes. C’est la
molécule d’ADN2 qui porte les gènes, supports de l’information héréditaire transmise de
génération en génération. La variabilité génétique est à l’origine de la diversité des
espèces, de leur mode de vie et de leur adaptation à des milieux très différents (dans le
sous-sol, dans nos estomacs, sur terre, en mer, dans les villes…).

Le niveau des espèces, le plus simple à comprendre, représenté par la grande variété
des individus présents sur terre, qu’ils soient microscopiques ou visibles, connus ou
inconnus3, végétaux ou animaux, marins, ou terrestres, humains ou non humains…
L’intérêt pour les espèces patrimoniales ou remarquables (car remarquées !) ne suffit
pas pour comprendre la biodiversité dans son ensemble. Ainsi les ONG, longtemps au
chevet des espèces menacées, regardent aujourd’hui davantage du côté de la nature
ordinaire, du vivant dans son ensemble et de ses interactions.

Le niveau des écosystèmes, enfin, dès lors que l’on aborde les relations entre le vivant
et le milieu physique ou chimique dans lequel il évolue, à l’échelle d’une flaque ou celle
d’une forêt, générant alors une multitude de fonctions dont nous tirons parti pour
l’essentiel.
1
Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle
Acide désoxyribonucléique
3
Notre connaissance des organismes vivants équivaut à la partie émergée de l’iceberg ! Sur 3
millions d’espèces décrites, il en existerait de 30 à 100 millions selon les estimations des
scientifiques.
2
9
On ne peut comprendre la biodiversité qu’en intégrant l’importance de ces trois niveaux
d’échelles, interdépendantes les unes des autres. E.O. Wilson4 utilisait l’analogie suivante : « si
les gènes sont l’alphabet, les mots sont les espèces et les livres des écosystèmes ». Depuis plus de
4 milliards d’années, la biodiversité constitue la plus vieille entreprise de la planète5 !
Productive, adaptative, évolutive, laboratoire d’inventions, autant qu’assurance-vie face aux
aléas du changement, elle s’avère une pièce maîtresse de nos sociétés, notre économie, notre
bien-être.
Gènes
Espèces
Ecosystèmes
Crédit photo © Creative Commons - Les niveaux génétiques, spécifiques et écosystémiques
Nous ne sommes pas « extérieurs » au monde vivant. Au contraire, les humains en
compétition pour la conquête des milieux et des ressources dépendent intimement du monde
vivant pour se nourrir, digérer, se loger, se chauffer, se divertir même. Nous sommes partie
intégrante des écosystèmes, nous les façonnons, les intégrons, les exploitons, les modifions. En
4
5
Wilson, E.O., 1992. La diversité du vivant. Paris, Odile Jacob.
Barbault, R., Weber, J., 2010. La Vie quelle entreprise ! Paris, Seuil.
10
retour, nous subissons les conséquences de ces pressions, positives ou négatives. Quel avenir
pour les humains sans pollinisation ou micro-organismes fertilisant les sols ?
•
La biodiversité, c’est capital pour les entreprises
Pour illustrer la grande variété de services offerts par la biodiversité, plus de 1500 experts ont
identifié, lors du Millenium Ecosystem Assessment6 en 2004, une multitude de biens et de
services dont les humains bénéficient du fait du fonctionnement des écosystèmes. Cela a permis
d’identifier la notion de services écosystémiques, qui contribue à améliorer notre
compréhension des enjeux. Ils les ont classés en quatre catégories :
Services culturels
Services d'approvisionnement
Récréation, pédagogie, valeurs
Alimentation, eau, fibres, textiles,
esthétiques, spirituelles
composés cosmétiques et
pharmaceutiques
Biodiversité
dynamique des
intéractions entre
vivants et milieux
Services de support
Services de régulation
Epuration de l'eau, pollinisation,
échanges gazeux
Nécessaires à tous les autres :
photosynthèse, cycle de l'eau,
fertilité des sols
Les services écosystémiques retirés de la biodiversité (adapté du Millénium Ecosystem Assessment)
L’eau, les aliments, les cosmétiques, les textiles, les médicaments, les sols fertiles, l’oxygène, la
pollinisation, autant de services gratuits pour nos sociétés. Est-il encore nécessaire de rappeler
que nos industries agroalimentaires dépendent quasi intégralement du vivant pour réaliser leur
chiffre d’affaires ? Il en est de même pour les cosmétiques, l’industrie pharmaceutique, le luxe.
Plus surprenant, les exploitants de ressources fossiles doivent leur salut à l’activité biologique
passée, charbon, pétrole et gaz naturel n’étant que des legs du vivant d’autrefois. De nombreuses
6
http://milleniumassessment.org
11
études7 rappellent que le capital naturel constitué par la biodiversité et les services qu’elle
génère soutient notre économie. Sans nature, pas de profits !
La notion de services écosystémiques se distingue, sans s’y opposer, de l’approche
patrimoniale traditionnellement intégrée dans les entreprises qui prêtent attention aux espèces
ayant une importance culturelle. Passer d’une vision à une autre impose de dépasser certaines
habitudes et certitudes : le temps de la seule conservation des espèces emblématiques est
derrière nous, interrogeons-nous sur l’érosion de la nature causée par les activités humaines.
Travaux de déboisement en zone forestière
•
Fruits et légumes sur un marché
© Creative Commons
L’impact des activités économiques sur le tissu vivant
Une dizaine d’années auparavant on évoquait les impacts des entreprises sur la nature.
Aujourd’hui, on s’interroge sur les conséquences de ces impacts sur les entreprises elles-mêmes,
une révolution ! Bien plus qu’une relation d’exploitant à exploité, de destructeur à impacté,
entreprises et biodiversité développent des liens d’interdépendance, les actions des unes ayant
des répercussions sur l’autre. Des perturbations au niveau des écosystèmes peuvent rapidement
affecter les bénéfices, la réputation, l’attractivité ou la culture d’une organisation quelle qu’elle
soit. Un parasite affectant les cultures de blé et voilà les approvisionnements du business
agroalimentaire mis à mal.
7
Groupe de travail Orée, Institut Français de la Biodiversité - Indicateur d’interdépendance de
l’entreprise à la biodiversité (IIEB)
12
Collectivement, nous contribuons à la dégradation et à l’uniformisation généralisée de la
biodiversité. En agriculture, la sélection d’un nombre très restreint d’espèces contraint l’avenir
alimentaire. Dans le secteur de la construction, les routes, habitations et réseaux de transport
fragmentent le territoire, isolant les communautés vivantes et perturbant leur déplacement.
Enfin, la surexploitation de matières premières réduit leur disponibilité ultérieure (pêche,
sylviculture, réserves fossiles). La disparition de certaines espèces cache la perte des
interactions entre ces mêmes espèces, entrainant alors des extinctions en cascade et
l’effondrement des écosystèmes. Les scientifiques s’inquiètent de la rapidité de ces
changements et invitent les entreprises à changer de cap, à réorienter les pratiques et les
investissements.
L’affaire n’est pas simple car tout au long de notre histoire ce capital naturel
semblait inépuisable. Qui plus est la mesure de la « richesse » d’une nation à travers un
indicateur unique, le PIB, a profondément biaisé notre perception de la réalité. Le PIB croît
quand le capital naturel diminue… (Construire, déconstruire puis reconstruire tout comme
polluer et dépolluer est créateur d’emplois donc de richesses). L’érosion de la biodiversité n’est
pas comptabilisée négativement. Malheureusement, la création de profit se réalise au détriment
des écosystèmes.
•
Un modèle économique à repenser ?
Dans le cadre du modèle économique actuel, la plupart des entreprises considèrent la prise en
en compte des atteintes à l’environnement, à la biodiversité,
comme un comportement
irrationnel. Les propos d’un chef d’une grande entreprise de l’énergie illustrent bien cela :
« C'est bien joli votre développement durable, mais il apparaît où dans mon bilan
financier ?"8. Cela éclaire l’attitude des entreprises qui comprennent le bien fondé du
développement durable mais sont contraintes de réaliser des profits à court terme et donc des
compromis entre performance financière et performance environnementale. Les atteintes à la
biodiversité ne sont pas pénalisées, aucune réglementation sérieuse ni incitations fiscales ne
garantissent aujourd’hui l’intégrité de notre capital naturel. Sans surprise, le développement
durable relève du volontariat, d’efforts à la marge ou pire, du greenwashing.
8
Extrait des cahiers du « Monde » N°20422 daté du 21 septembre 2010 : La comptabilité vire au vert
13
•
La biodiversité, un challenge formidable
En attendant un réveil des institutions, un changement de cap et de tableaux de bord, pendant le
laps de temps nécessaire pour basculer vers de nouvelles règles comptables9, fiscales et
juridiques, les entreprises font face à un véritable challenge culturel appelant une mobilisation
générale de l’ensemble des salariés et dirigeants. Ils devront appréhender la place qu’ils
occupent dans les écosystèmes, leur dépendance comme les pressions qu’ils exercent, et les
conséquences que peuvent avoir certaines pratiques sur le long terme.
De cette prise de conscience, comment déduire un comportement adapté pour travailler
différemment ? Est-il possible, dans l’environnement concurrentiel actuel, d’introduire de
nouveaux indicateurs de performance écologique, de changer la manière de diriger les équipes,
le recrutement pour répondre à cette nouvelle demande ? Sur quel pas de temps peut-on
adapter les techniques et saisir de nouveaux marchés dans l’intérêt de l’entreprise et de la
nature ?
Ce défi constitue en réalité une chance pour les entreprises qui le relèveront puisque,
probablement,
dans un futur proche des décisions sans précédent en matière de
responsabilité environnementale seront prises. Les entreprises qui acceptent de jouer le jeu dès
maintenant dépasseront tous leurs concurrents dans les années à venir.
Cet ouvrage répond à ce besoin d’agir : la première partie s’attachera à identifier les liens entre
GRTgaz et la biodiversité, en proposant un diagnostic de l’entreprise. Dans une deuxième
partie, des fiches pratiques apportent des éléments de réponse aux enjeux identifiés sur le
terrain et mettent en lumière quelques questions d’avenir.
9
Weber, J. 2009. La crise peut être l’occasion de refonder l’économie mondiale. Planète Science.
Unesco, Vol.7, N°2, avril-juin : 14-15.
14
GRTgaz, un engagement fort, les raisons :
•






10
11
Anticiper une réglementation de plus en plus exigeante (Grenelle de l’environnement,
Directives Européennes, Investissement Socialement Responsable, Responsabilité
Sociale des Entreprises, rapports du GIEC10),
Valoriser l’innovation et la créativité pour se positionner comme un acteur de
référence (éco-technologies, ingénierie écologique11, éco-mimétisme, écologie
industrielle),
Réduire certains coûts (solution écologique moins coûteuse qu’une solution
industrielle ; coûts cachés évités à long terme, coûts réalisés par anticipation),
Conserver une image exemplaire vis-à-vis de ses parties prenantes (demande de
transparence, traçabilité, inquiétude au niveau de la santé),
Répondre aux exigences croissantes des agences de notation extra-financière dont
l’intérêt pour les questions de biodiversité se confirme,
Minimiser les irréversibilités futures, comme un principe de précaution face au
changement (épuisement des ressources, changements climatiques).
Groupement Intergouvernemental d’Experts sur le Climat
Voir Focus : l’ingénierie écologique appliquée aux entreprises ?
15
Legaznaturel,qu’est-cequec’est?
•
Lesaviez-vous?
Le gaz naturel est une ressource fossile léguée par les êtres vivants il y a des millions d’années.
Pétrole, charbon ou gaz ne sont ni plus ni moins que des legs d’organismes vivants déposés au
fond des mers ou concentrés dans des bulles souterraines isolées. Les conditions particulières
nécessitées par sa formation et la lenteur du processus expliquent le caractère non
renouvelable du gaz naturel à l’échelle des temps humains. Sans activité biologique passée, il
n’existerait pas de gaz aujourd’hui.
Panorama des activités de la filière gaz naturel, de l’extraction
au transport du gaz naturel par méthanier et canalisation
16
Exploitation, transport et distribution : responsabiliser la filière
•
Le parcours du gaz naturel, depuis son extraction jusqu’à son utilisation, se décompose en cinq
grandes étapes :





la production, incluant l'extraction aux puits et le traitement,
le transport sur plusieurs milliers de kilomètres,
l'entreposage,
la distribution sur le territoire,
le branchement chez l'utilisateur.
Depuis l’extraction de la matière fossile dans les forages jusqu’à son utilisation par le client
(chauffage, production d’électricité, filière chimique, combustible), les métiers du gaz sont en
contact avec l’environnement, exploitent les milieux, façonnent les paysages. A chaque étape, les
activités provoquent des changements au sein d’écosystèmes dont les limites ne sont pas celles
de la filière. Ainsi, les activités de production, de transport et de distribution sont toutes
concernées par la question de la biodiversité. La concertation entre l’entreprise et ses
fournisseurs, en amont, et ses clients en aval (autres entreprises, collectivités, particuliers), doit
permettre de créer des synergies tout au long de la chaîne de production pour assurer des
pratiques favorables à la biodiversité, nécessairement globale.
L’activité
industrielle
de
GRTgaz s’applique exclusivement au
transport de gaz
naturel, la pose des gazoducs
en étant le cœur de métier.
Ce sont des tubes en acier
d’un diamètre maximal de
1,20 m, enterrés sur toute
leur longueur et recouverts
Pose d’une canalisation de gaz naturel à haute pression
dans une tranchée
d’au moins 1 mètre de terre,
dans lesquels circule le gaz
naturel sous une pression
maximale de 100 bars. L’éloignement entre la source de gaz naturel et ses utilisateurs implique
la création d’infrastructures de transport étalées dans l’espace. Dans les pages qui suivent
nous verrons quels sont les principaux enjeux pour GRTgaz au regard de cette activité.
17
•
Le gaz naturel, une énergie de transition
L’utilisation de ressources fossiles pour fournir de l’énergie aux sociétés est actuellement remise
en cause du fait de l’augmentation des gaz à effet de serre qu’elle génère. Comme pour le
pétrole ou le charbon, le relargage massif et sur des pas de temps très courts du gaz naturel
ayant évolué dans des « bulles » à l’abri des pressions évolutives ne peut se faire sans perturber
le vivant qui n’a pas « appris » à vivre avec. De plus, la reconstitution de réserves
conventionnelles de gaz naturel est un processus très long . Si la consommation continuait sur le
rythme actuel elle épuiserait en quelques décennies d’exploitation les réserves constituées en
plusieurs millions d’années. A cet effet et pour un futur proche, Natureparif invite GRTgaz et ses
fournisseurs à se poser d’ores et déjà en fournisseur d’une énergie de transition, se situant
entre un modèle économique dépendant du carbone et un nouveau modèle en développant
notamment les énergies renouvelables. L’inertie du modèle énergétique actuel implique
néanmoins une prédominance forte des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) pour
encore un demi-siècle au moins. Pour répondre aux besoins, on fait appel à certaines énergies
renouvelables intermittentes qui impliquent de ce fait un mix énergétique où le gaz naturel a sa
place. A moyen terme, la production de gaz via des sources alternatives (biogaz par exemple)
devra sérieusement être prise en compte.
•
Changement climatique et biodiversité
Les enjeux de la lutte contre le changement climatique sont perçus comme différents de ceux de
la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Ces phénomènes sont en réalité les deux faces d’une
même pièce : le climat est l’une des composantes de la dynamique des écosystèmes. Rappelons
que les forêts (production d’oxygène) et les sols (stockage du CO2) assurent l’essentiel des
échanges gazeux qui nous sont vitaux. Le changement climatique, provoqué en grande partie par
la combustion des ressources fossiles induit des réactions de la part des organismes vivants
(cycles biologiques perturbés, migrations, extinctions), donc des humains qui en font partie.
Limiter les effets du changement climatique, c’est atténuer ces réponses brutales des
écosystèmes (marées vertes, montée des eaux, changements de couvert forestiers).
Parallèlement, maintenir et renforcer la résistance (et la résilience) des écosystèmes
(diversification, écologie de la restauration, ingénierie écologique), c’est tamponner les effets des
changements globaux et conserver la capacité à y répondre, c’est une assurance contre
l’imprévu. Faisons d’une pierre deux coups !
18
GRTgazetlabiodiversité,lediagnostic
On comprend aisément les liens que tissent les entreprises agroalimentaires ou sylvicoles avec
le monde vivant, ne serait-ce qu’au regard des ressources prélevées par ces dernières. Qui, en
revanche, s’est interrogé sur le rapport de GRTgaz, transporteur de gaz naturel, à la
biodiversité ? En regardant de plus près l’ensemble les prestations de l’entreprise, son cœur de
métier comme les activités qui en dérivent, on réalise que tout à la fois elle dépend de la
biodiversité et l’affecte à plusieurs niveaux :
Le réseau de transport de gaz et les sites industriels de GRTgaz occupent beaucoup d’espace sur
le territoire. Ces infrastructures, réalisées à partir de ressources comme l’acier, constituent un
réseau dont l’expansion modifie les milieux naturels. En outre, les quelques 2700 salariés de
l’entreprise consomment un volume significatif de nombreuses matières premières issues des
écosystèmes (aliments, eau, fournitures administratives, pétrole). Ils génèrent également, des
déchets, via leur activité, déchets qui retourneront tôt ou tard au milieu naturel. Cette
dépendance s’étend aux fournisseurs (forages, exploitations) et aux distributeurs de gaz naturel
(présents en milieu urbain). Enfin, la culture de l’entreprise, qui s’exprime par le comportement
des salariés, leurs choix respectifs et les modes de gestion appliqués sur le terrain sont
déterminants pour le devenir des écosystèmes. Le métier de transport du gaz s ‘avère donc
comme véritablement utilisateur de capital naturel. Les thèmes ci-dessous vont nous permettre
d’illustrer cette utilisation :
•
•
•
•
•
Les emprisesfoncièresetlesespacessous la responsabilité de l’entreprise
Les fluxdematièreetd’énergies prélevées dans les écosystèmes
Les déchetsetsous-produits générés par l’activité et leur retour à la nature
La biodiversité dans la culturedel’entreprise
La dépendance aux services écosystémiques générés par la biodiversité
19
Les flux de
matière et
d'énergie issus
des écosystèmes
Les emprises
foncières et les
espaces de
l’entreprise
La dépendance
aux services
écosystémiques
Les déchets
générés et leur
retour aux
écosystèmes
La biodiversité
dans la culture de
l’entreprise
L’interdépendance de GRTgaz à la biodiversité
•
Les emprises foncières, un maillage sur le territoire
Les entreprises disposent la plupart du temps d’emprises foncières, qu’il s’agisse de bâtiments,
de canalisations, de voiries, de surfaces minéralisées. Outre les matières premières que
nécessitent ces ouvrages leur conception n’est pas sans effets sur les écosystèmes. Plus le réseau
est dense, plus la nature des sols est perturbée12, le paysage remanié et les continuités entre
milieux naturels fragmentées.
12
L’imperméabilité des sols est une cause majeure du déclin de la biodiversité
20
Vue aérienne de la station de
compression de Cuvilly (60)
Pose d’une canalisation de gaz naturel
Pour GRTgaz, qui traverse des pans entiers de territoire, les emprises foncières constituent
indéniablement l’enjeu le plus fort. Le réseau de canalisations, les sites industriels (stations
de compression, postes de détente, sites d’interconnexion) et autres sites d’activité (bureaux,
ateliers) prennent de la place. L’enfouissement des gazoducs limite la fragmentation des
espaces en surface mais le déroulement des travaux nécessite une attention particulière pour ne
pas perturber le fonctionnement des sols dont le rôle est essentiel dans le stockage de carbone,
la filtration et l’épuration de l’eau. Il en va de même pour l’ensemble du parc industriel dont
l’empreinte paysagère est réelle.
L’entreprise dispose également de nombreux espaces libres : c’est le cas des bandes de
servitude le long des ouvrages ou des espaces verts près des équipements industriels. Sur ces
espaces, l’entreprise peut exercer une influence positive pour la biodiversité, en limitant
notamment l’utilisation d’engrais et de pesticides mais aussi en créant de nouveaux milieux
favorables à certaines espèces. GRTgaz est également propriétaire de plusieurs terrains nonconstructibles dont le rôle est majeur dans le maintien des continuités écologiques13.
Si l’intégration des canalisations au paysage est déjà bien maîtrisée, GRTgaz s’interroge
aujourd’hui sur la nécessité de répliquer la démarche aux autres équipements industriels et de
maximiser le maintien, voire l’amélioration, de la biodiversité dans les espaces dont elle a la
responsabilité.
13
Trame verte et bleue (C. Fiche n°2)
21
Des solutions
dans les
fiches
pratiques !
Fiche n°2 - Raccorder les projets à la trame verte
et bleue des territoires
Fiche n°3 - De la vie dans les sites industriels
Fiche n°4 - La pose des gazoducs : ingénierie des
territoires
Fiche n°5 - Gérer les bandes de servitudes de
manière différenciée
•
Des flux de matière et d’énergie dans l’entreprise
A l’échelle de GRTgaz, de nombreux produits utilisés sont réalisés à partir de matières premières
dont le mode d’exploitation, compte-tenu de leur origine, n’est pas sans conséquences sur des
espèces, des milieux et des fonctions au sein des écosystèmes dont elles sont issues.
L’activité est quasi exclusivement tournée vers le gaz naturel, exploité en grande quantité par
ses fournisseurs dans des réserves souterraines. Parmi les autres ressources, nous trouvons
principalement l’acier utilisé dans les canalisations, préalablement extrait en carrières, des
matériaux de construction usités pour les équipements (acier, granulats, bois), du matériel
végétal utilisé pour la réhabilitation des bandes de servitude après travaux, ou prélevés lors de
la gestion des espaces. Des prélèvements de bois sont également réalisés lors de trouées en
forêts pour le passage des gazoducs. L’activité industrielle consomme aussi de l’eau en grande
quantité.
Les autres « prélèvements » sont liés à la partie administrative de l’entreprise, le flux relatif au
papier, carton et autres fournitures en bois, ainsi qu’aux denrées alimentaires destinées à la
restauration d’entreprise. L’importance du parc informatique et de tous les autres achats de
matériel mériterait également réflexion, notamment à l’égard de leur bilan carbone.
En nous interrogeant sur les produits, nous prenons conscience du fait que la question de la
biodiversité n’est pas seulement locale. Nos modes de vie et de consommation ont des
conséquences globales. Le gaz naturel en est un exemple : exploité et distribué aux quatre coins
de la planète.
22
L’entreprise utilise des matières premières : alimentaires, minières, fossiles
Focalisées sur le rapport qualité-prix, les entreprises prêtent rarement attention aux
conséquences de leurs achats sur la biodiversité. Les failles de la réglementation et du modèle
économique sont réelles, si bien que les atteintes à l’environnement (pollutions chimiques, perte
de diversité biologique, baisse de fertilité des sols, etc.) sont autant d’externalités non
comptabilisées dans les coûts des produits. Coûts ultérieurement supportés par la société, non
l’entreprise. Pour renverser la vapeur, certains économistes proposent d’internaliser les
externalités, c'est-à-dire d’intégrer au bilan comptable des entreprises les coûts nécessaires au
maintien et à la restauration des écosystèmes que l’activité affecte. Avant d’en arriver là, les
entreprises doivent jouer la transparence : quantifier et qualifier les flux de matière et d’énergie
qu’elles génèrent, les intrants et sortants des processus de production, les services qu’elles
retirent des écosystèmes et les impacts négatifs de leurs actions sur la biodiversité.
Des solutions
dans les fiches
pratiques !
•
Fiche n°1 - Gérer les ressources de l’entreprise
Fiche n°9 - Quel avenir pour les métiers du gaz ?
Les déchets, leur traitement, leur retour à la nature
Dans la nature, il n’y a pas de déchets ! Les cycles biogéochimiques14 assurent le recyclage des
éléments chimiques et organiques de la biosphère. En forêt, les feuilles tombées deviennent la
litière du sol, alors transformée en humus par l’action des micro-organismes et autres
décomposeurs présents dans le sol pour former les minéraux, lesquels retourneront à la plante.
14
Cycle auto-entretenus : carbone, azote, nutriments
23
Les activités industrielles, en revanche, exploitent de la matière, la transforment, et la rejettent
sous une autre forme que l’on appelle déchet ou sous-produit. La plupart du temps, les
processus industriels apportent des agents agressants (polluants) qui retourneront aux
écosystèmes. La diffusion de ces agents dans l’environnement est un processus difficilement
réversible. L’enjeu, pour les entreprises, serait de copier la nature, en réutilisant la matière
minérale et en dégradant la matière organique, le tout sans apport de polluants ou éléments
perturbateurs. Si les déchets d’origine minérale peuvent suivre la voie du recyclage pour limiter
les impacts dus au transport et à l’enfouissement, la matière organique est valorisable en énergie
(biomasse, méthanisation, compostage) réutilisée par ailleurs (agriculture).
Panorama des déchets de GRTgaz
L’activité industrielle de GRTgaz génère une quantité significative de sous-produits de nature
différente selon l’envergure des projets. Hormis les déchets administratifs et de bureau en
quantité notable, les chutes d’acier lors de l’installation des gazoducs, les déchets alimentaires,
les déchets dangereux d’activité et les effluents liquides comptent pour une bonne partie des
flux. A une moindre échelle, les sous-produits issus de coupes en forêt ou de la gestion des
bandes de servitude viennent s’ajouter au total.
24
Chaque type de produit nécessite un traitement adéquat pour minimiser les effets sur la
biodiversité et valoriser au maximum leur réutilisation dans un souci d’économie de ressources.
L’objectif premier doit viser la réduction des consommations de matières premières en amont.
L’enjeu sera de séparer les flux de sous-produits et d’en assurer la valorisation ou le
recyclage en aval. A l’image de l’effort de transparence demandé pour les achats, les entreprises
gagneraient à rendre compte des flux de déchets qu’elles génèrent et prévoir des modes de
traitement adaptés.
Des solutions
dans les fiches
pratiques !
•
Fiche n°7 – Minimiser et valoriser les déchets et
sous-produits de l’activité
La biodiversité dans la culture de l’entreprise
Certains scientifiques vous diront que la biodiversité, c’est aussi l’ensemble des salariés de
l’entreprise. Ce sont des humains dont les choix sont parfois lourds de conséquences sur les non-
humains ou sur eux-mêmes, sans qu’ils s’en rendent forcément compte. Le mode d’appréhension
de cette question au sein de l’entreprise15, à travers les métiers et directions, va influencer
l’adoption ou non de pratiques favorables ou In fine, l’évolution des écosystèmes est largement
dépendante des choix industriels, qu’ils soient décidés aux niveaux institutionnels, politiques ou
stratégiques, au cœur des entreprises. Agir au niveau individuel pour orienter le collectif, s’avère
d’une importance cruciale.
15
L’Association Orée a évalué la perception de plusieurs entreprises sur leur interdépendance à la
biodiversité. Dans Houdet, J. (Ed.), 2008. Intégrer la biodiversité dans les stratégies des entreprises:
le Bilan Biodiversité des organisations. FRB - Orée, Paris, 393 p
25
Réunion de chantier – concertation
GRTgaz est très concerné par la question de la biodiversité de par son histoire largement
conditionnée par la géologie. L’ensemble de ses collaborateurs est attaché aux territoires dans
lesquels se déroulent les activités. Les traits de paysage, la structure du sol, la couverture
végétale, le contexte agricole ou forestier conditionnent largement la réussite de l’activité
industrielle et donc le chiffre d’affaires. De plus ils vont influencer la durée et souvent le coût
des travaux. En outre, le passage des canalisations dans les parcs naturels nationaux et
régionaux ou autres aires protégées impose à GRTgaz de composer avec la nature. La non prise
en compte de ces paramètres, tout comme l’absence de concertation avec les populations locales
et les riverains, peut représenter un surcoût difficile à supporter. En interne, le thème de la
biodiversité peut devenir fédérateur car transversal à l’ensemble des métiers et des fonctions.
Stratégiquement, la prise en compte de la biodiversité s’affirme également comme un point fort
en termes d’image pour l’entreprise, tout à la fois en interne et en externe.
GRTgaz a élaboré récemment sa politique environnementale et souhaite aller de l’avant en
renforçant le volet biodiversité. L’organisation dédiée à ce thème demeure
encore
embryonnaire mais l’entreprise souhaite disposer, à terme, de véritables compétences
théoriques et appliquées en écologie.
26
Des solutions
dans les fiches
pratiques !
•
Fiche n°8 – Piloter la biodiversité en interne
Fiche n°9 – Quel avenir pour les métiers du gaz ?
Les services écosystémiques liés aux activités de GRTgaz
Pour évaluer sa dépendance et son impact sur les écosystèmes GRTgaz a utilisé l’outil
d’évaluation conçu par le World Business Council for Sustainable Developpement (WBCSD) pour
mobiliser les entreprises sur le thème de la biodiversité : l’ESR. (Ecosystem Service Review).
Cet outil permet aux entreprises d’identifier leur dépendance et leurs impacts, ainsi que ceux de
leurs fournisseurs et de leurs clients, grâce à une liste préétablie de services écosystémiques.
Pour GRTgaz la matrice ci-après, renseignée par un ingénieur de GRTgaz, synthétise son
« profil » biodiversité.
27
Légende
● Haute
○ Moyenne
Faible
+ Impact positif
- Impact négatif
? Ne sait pas
Services écosystémiques
Approvisionnement
Clients
Dépendance Impact Dépendance Impact Dépendance Impact
Cultures
Alimentation
GRTgaz
Fournisseurs
● +/-
Elevage
○ +/-
Pêcheries
Aquaculture
Aliments d'origine sauvage
Matériaux
Bois d'ouvrage et fibres de bois
Autres fibres et résines
Peaux
Sables
Ressources ornementales
Biomasse combustible
Eau douce
?
?
Ressources génétiques
● +/● +/-
?
○ +/○ +/-
Biochimie, médicaments
naturels et produits
pharmaceutiques
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
● +/-
● +/● +/-
?
Régulation
Contrôle de la qualité de l'air
Régulation du climat global
Régulation du climat local ou
régional
Régulation des eaux
Contrôle de l'érosion
?
?
● ● -
?
● -
?
?
Traitement des eaux et des
déchets
Contrôle des maladies
?
Régulation de la qualité des
sols
Contrôle des ravageurs
?
Pollinisation
● ● -
?
?
● ● -
● -
?
● -
● +/-
?
?
● ?
?
?
?
Loisirs et écotourisme
?
?
Culturels
● ?
?
● -
?
?
Régulation des effets des
risques naturels
Valeurs éthiques
?
?
?
-
?
● +/-
?
?
● -
?
?
?
● +
● +
● -
● -
?
?
Evaluation de la dépendance et des impacts de GRTgaz, ses fournisseurs et ses clients,
selon la méthode de l’ESR (Ecosystem Service Review)
Pour aller plus loin, nous avons également invité l’entreprise à se poser les questions suivantes :
- Quels sont les services écosystémiques utilisés / affectés par GRTgaz lors des projets ?
- Quelles sont les conséquences de leur altération ? A quelle échelle de temps et d’espace ?
- Comment y remédier ? Par quelles pratiques ? Quels nouveaux choix s’offrent à eux?
- Quel est le coût du maintien ou de la restauration de ces services ? (ceci n’a pas été calculé dans
cette étude. Natureparif invite l’entreprise à réaliser ces chiffrages)
28
29
 Echanges gazeux
 Stockage du carbone
 Respiration végétale
Stabilisation partielle
des effets du climat :
Production de biomasse
 Détoxification,
dépollution
 Déchets organiques,
 Phytoremédiation
Pollinisation
Dégradation de la
matière organique :
29
L’activité gazière dégage principalement du CO2 et CH4
vers l'atmosphère créant des modifications dans sa
composition et entrainant des réactions adaptatives du
vivant. L'humain, qui fait partie de la biodiversité, subit
l'évolution des écosystèmes dont il provoque en partie
les changements. Il n'est pas épargné par l'érosion de la
biodiversité et des stress qui l'accompagne (maladie,
santé, phénomènes brutaux). Nos mécanismes
d'adaptation puisent dans le même registre que les
autres espèces : comportemental, physiologique voire
Le bon déroulement de la pollinisation est corrélé à la
production de biomasse : certains sites comme les
bandes de servitude peuvent devenir le siège de
production de miel, de fleurs, de pâturage ou de
fourrage et de création d’emploi (apiculture par ex.)
Les sous-produits contenant des agents agressant
seront "restitués" en l'état aux autres agents
(notamment via la pollution des sols et/ou des eaux)
La bio-incorporation des polluants d'origine chimique
issus des processus industriels est une menace à la
santé des écosystèmes (ces éléments se retrouvent dans
la chaine alimentaire par exemple)
Conflit d’usage : les sols utilisés pour l’enfouissement
des gazoducs ne le sont plus pour d’autres activités
comme l’agriculture ou la production de bois
En milieu humide (rivières), l’entreprise dégrade les
ripisylves et les berges (utiles entre autres pour
absorber les nitrates, tamponner l’effet des crues)
L’enfouissement des gazoducs perturbe la structure
physique, chimique et biologique du sol, prévenant de
façon localisée l’intégrité de ses fonctions
Rôle des sols :
 Epuration de l’eau,
stockage et rétention,
 Infiltration vers les
nappes,
 Formation de l'humus
 Stockage du carbone
Quelles conséquences de leur altération sur le
fonctionnement des écosystèmes et sur les
autres agents du territoire ?
Quels sont les services
écosystémiques concernés
par GRTgaz lors des
projets ?
Echelle des temps humains
car accélération remarquable
(réaction en chaîne)
du local (perturbation
d'écosystèmes) au global
(changements
atmosphériques)
gaz prélevé localement,
distribué et utilisé
globalement
Rayon d’action autour des
insectes pollinisateurs
Locale avec des conséquences
plus globales
Les actions de dépollution,
remédiation ou dégradation
sont localisées, leur diffusion
est en revanche large
Se passe sur des temps
humains
A l’échelle d’un bassin versant
ou d’un territoire
Temps des cycles
biogéochimiques
A quelle échelle de
temporelle / spatiale ?
Affranchissement aux énergies fossiles et/ou
carbonées
Utilisation de gaz d’origine non fossile (déchets,
biomasse)
Stockage du carbone dans les sols, dans la végétation
GRTgaz peut « activer » ces services au niveau des
sites industriel, en aménageant des espaces pour les
ruches et autres insectes pollinisateurs (installation de
ruches, création de prairies fleuries)
La phytoremédiation est un moyen efficace de traiter
les eaux usées
Le compostage ou la méthanisation des déchets verts
est un atout pour la biodiversité (fertilité des sols)
Affecter des espaces a de nouveaux usages (toits
végétalisés, bassins filtrants, prairies)
Restaurer la capacité drainante, épuratoire et filtrante,
du sol est impératif sur les sites industriels
La restauration des ripisylves et des berges participent
au maintien des services qui leurs sont associés
(fixation de l’azote, rétention des nutriments, stockage
de l’eau, épuration)
Comment y remédier ?
30
Centaines d’années
Adaptation aux conditions
locales (en Méditerranée, les
variétés sont différentes de
celles du Bassin Parisien)
Echelle de l'activité
Echelle locale
Durée de vie infrastructures
Trame territoriale, localisée, à
cohérence départementale
voire régionale
A l'échelle des projets
L’intégration paysagère gagne en acceptation sociale.
Pas de rôle apparent mais l’entreprise peut participer
positivement au maintien d’un patrimoine génétique
(terrains laissés à la culture d’espèces ancestrales par
exemple)
Agriculture, fermes et coopératives locales, marchés et
AMAPs locales peuvent bénéficier de ces ressources
génétiques pour valoriser leur patrimoine
Au niveau des sites industriels - l'entreprise à la
capacité d'acquérir du foncier (non constructible par
la suite)
La réalisation concrète de corridors ou continuités
écologiques est favorable au déplacement (donc à la
reproduction) des espèces
La création de parcours pédagogiques à des effets
positifs sur les riverains et le rapprochement à la
nature
Les sites industriels peuvent être aménagés pour
accueillir une multitude de communautés vivantes
(nichoirs, matériaux de construction adaptés, haies,
roselières, etc.)
30
un instrument efficace pour inciter à la recherche de méthodes alternatives et à changer les comportements.
A terme, on peut imaginer que les coûts de réparation des écosystèmes qu’elles dégradent (en chiffrant la 4ème colonne de ce tableau). Cela constituerait
En réponse à l’aménagement du territoire, la séparation
des espèces entraine l’isolement génétique et donc
réduit leur viabilité à long terme.
La création d'emprises foncières artificielles implique
forcément la création de discontinuités et la
fragmentation du territoire
Connectivité
écologique :
 Corridors,
 Trame verte et bleue
Préserver la variabilité génétique est une assurance-vie
pour les espèces et leur capacité à résister aux aléas de
l’environnement.
Rôle évident au niveau des tracés pédagogiques étudiés
pour accueillir le public
La présence de biodiversité influence directement le
bien être des humains qui traversent / occupent les
lieux
La présence de certaines espèces, essences, peut
influencer les choix d'emplacement, les méthodes de
gestion sur site
Rôle culturel,
 Esthétique,
 Pédagogique
 Récréatif
Provision en ressources
génétiques
Habitat et refuge pour
Les espèces
génétique. A long terme, ces changements peuvent
mettre en péril notre tissu social fondé sur des
institutions solidaires vers des réactions beaucoup plus
individualistes et défensives.
•
GRTgaz engage sa responsabilité face à la biodiversité
Par le simple déroulement de son activité, GRTgaz modifie et minore l’importance d’un ensemble
de biens
et de services participant du
fonctionnement même de la biodiversité. En se
fournissant en gaz naturel, elle diminue les stocks souterrains et augmente les stocks
atmosphériques. A travers sa politique d’achat elle exerce une influence indirecte sur les filières
d’approvisionnement (alimentaires ou autres). En transformant les produits, elle génère des
déchets qui seront traités par d’autres agents. Mais aussi, en ouvrant des brèches en forêt et en
déployant des bandes de servitude, elle crée de nouveaux écosystèmes comme les prairies,
propices au développement de la biodiversité. En achetant des terrains qui deviendront non
constructibles, elle participe au maintien des continuités écologiques.
Ce diagnostic invite l’entreprise à changer de regard sur la question de la biodiversité et à
passer de la protection de quelques espèces à la vision d’un capital à conserver. Au même titre
que le capital humain (les salariés et collaborateurs de l’entreprise) ou le capital financier (les
profits), ce capital naturel doit être maintenu au cours du temps pour que l’entreprise et la
collectivité ne pâtissent pas de sa dégradation à l’avenir. La suite de cet ouvrage est constituée
d’un recueil de fiches pratiques illustrant le savoir-faire et les compétences acquises par
l’entreprise dans certains domaines (gestion différenciée des bandes de servitude,
enfouissement des gazoducs, protection d’espèces), mais proposant également un ensemble de
préconisations pour améliorer progressivement ses pratiques à l’avenir et dans les domaines
suivants :
Emprises
foncières
Flux de
matière et
d’énergies
Déchets et
sous-produits
Culture de
l’entreprise
•Favoriser
l'insertion
paysagère des
ouvrages
•Quantifier et
qualifier les flux
et choisir des
modes de
production
durables
•Réduire, séparer
et valoriser les
flux de déchets
•Une autre mesure
de la performance
•Limiter la
fragmentation et
la
perméabilisation
des milieux
•Pratiquer
l'ingénierie
écologique et la
restauration des
milieux
•Eco-concevoir les
produits et
services
•Réduire
l'empreinte
écologique des
produits et
services
•Ecologie
industrielle
31
•Prévoir les
investissements
•Saisir de nouveaux
marchés de
l'énergie
LES FICHES PRATIQUES: Intégrer la
biodiversitédansl’activitéindustrielle
•
•
•
•
•
•
•
•
•
FicheN°1 : Gérer les ressources de l’entreprise (politique d’achats)
FicheN°2 : Préserver et recréer les continuités écologiques
FicheN°3 : De la vie dans les sites industriels !
FicheN°4: La pose des gazoducs : ingénierie des territoires
FicheN°5 : Appliquer la gestion différenciée sur les bandes de servitude
FicheN°6: Développer des activités pédagogiques liées à la nature
FicheN°7:Minimiser et valoriser les déchets de l’activité
FicheN°8:Piloter la biodiversité en interne
FicheN°9:Quel avenir pour les métiers du gaz ?
32
Fiche N°1 : Gé rer les ressources de l’entreprise
(politique d’achats)
L’ensemble des produits ou matières premières qui transitent au sein de GRTgaz sont issus de la
nature. Les repas consommés par les salariés, les fournitures administratives, les matériaux
utilisés pour bâtir les locaux ou les sites industriels, l’acier des canalisations extrait depuis des
mines ou le gaz naturel lui-même sont autant de ressources prélevées çà et là pour les besoins
de l’entreprise, parfois à très longue distance. Il est bien souvent difficile de remonter jusqu’à
leur source. Améliorer sa performance environnementale implique d’évaluer précisément les
quantités et la qualité de ces flux, de savoir où et comment ces ressources ont été exploitées,
et enfin, de prévoir la manière dont elles seront transformées et éliminées. La mise en place
d’une politique d’achat constitue un bon point de départ pour se préparer à une
réglementation plus exigeante. Elle exige une coopération constructive entre clients et
fournisseurs.
Plan d’action

Mettre en place une politique d’achat rigoureuse
Les opérations d’achats courants sont généralement effectuées en vue d’optimiser le rapport
qualité/prix. A l’image de l’introduction récente de critères liés à la réduction des émissions de
gaz à effet de serre, l’entreprise pourrait progressivement faire attention aux conséquences de
ses achats sur les écosystèmes pour les familles de produits suivantes :
Denrées alimentaires
Repas d’entreprise, buffets et
réceptions, plateaux repas, repas de
chantiers, restauration collective.
Produits d’entretien et fournitures
administratives
Papier, mobilier en bois, achat de
matériel courant, batteries.
Produits phytosanitaires et chimiques,
solvants, colles, enduits de
canalisations.
Consommation en eau
Sites industriels et bâtiments
administratifs, chantiers, stockage
incendie.
Matériel végétal
Terre déplacée, plantes utilisées pour
restaurer des sites, bandes de servitude.
Gaz naturel
33
Denrées
alimentaires16 :
les
repas
produits
issus
d’entreprise ou buffets sont souvent
réalisés
avec
d’exploitations
des
agricoles
intensives17
(céréales, légumes) ou d’élevage intensif
(viandes, œufs) dont les impacts sur les
écosystèmes sont multiples et bien
GRTgaz privilégie les produits alimentaires locaux
de saison issus de l’agriculture biologique
connus :
conversion
épandage
des
de
habitats
pesticides,
naturels,
sélection génétique, appauvrissement
des sols, pollution des eaux et disparition
des espèces inféodées à ces milieux. Même si les consommations alimentaires ne représentent
qu’une très faible part des activités de GRTgaz, l’entreprise peut d’ores et déjà établir de
nouveaux critères de choix associés à :
-
la provenance géographique (traçabilité et proximité de l’approvisionnement, circuits
courts du producteur jusqu’au consommateur),
le mode de production (produits issus de monocultures, des carrières ou forêts non
gérées durablement),
la qualité des produits (labels AB, AOC, fermiers, équitables, certifications)
l’anticipation du traitement en fin de vie (recyclage, réutilisation, valorisation matière
ou énergie). Au siège de la Région Val de Seine, les assiettes et emballages sont
compostables. La récupération des déchets organiques (résidus alimentaires et produits
compostables) dans toutes les infrastructures de l’entreprise doit devenir systématique.
La présence forte de l’entreprise au niveau local peut constituer un point fort dans le cadre
d’échanges alimentaires avec des coopératives agricoles de proximité ou des associations
pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP). Pour les buffets et réceptions, GRTgaz fait
appel à des fournisseurs utilisant des produits certifiés Agriculture Biologique (AB).
L’approvisionnement direct auprès de ces organismes doit être privilégié, tout comme l’achat de
produits labellisés (AOC, fermiers, équitables).
16
Pour se faire aider : le guide de la restauration collective de la Fondation Nicolas Hulot
Les grandes cultures sont essentiellement mono-spécifiques (une seule espèce en champ) donc
peu résistantes, et assorties de traitements chimiques pour limiter la végétation concurrente
17
34
Matériel végétal : l’utilisation de matériel
végétal concerne la revégétalisation de sites
après enfouissement des gazoducs ou la
création de nouveaux milieux naturels,
comme la roselière d’Alfortville. Il s’agit
aussi du bois prélevé lors des passages en
forêt.
GRTgaz a recours à des opérations
de revégétalisation
Dans les rares cas où l’entreprise utilise ces
ressources, la provenance locale des
semences ou des plants doit être vérifiée. En effet, on privilégiera des espèces adaptées aux
conditions locales. Pour cela, le rapprochement vers les associations naturalistes est
indispensable. En Île-de-France par exemple, des listes d’espèces à planter sont disponibles
auprès de Natureparif ou du Muséum National d’Histoire Naturelle.
En ce qui concerne le bois prélevé lors de trouées en forêt, il existe plusieurs voies de
valorisation de cette ressource, qu’il s’agisse du bois de chauffe, utilisé comme bois-énergie se
substituant aux énergies fossiles, ou comme bois mort laissé en partie sur place pour accroitre la
fertilité des sols18.
Produits
d’entretien
et
fournitures
administratives : l’entreprise utilise de nombreux
produits chimiques en quantités variables. Qu’il
s’agisse des produits d’entretien des locaux, de
pesticides ou d’engrais utilisés pour l’entretien des
espaces verts, les concentrations ne sont pas
négligeables à l’échelle de l’activité. Ces produits, une
La règlementation impose à GRTgaz
une gestion rigoureuse et contrôlée
des produits chimiques
fois utilisés, diffusent et s’accumulent dans les
écosystèmes avec des conséquences significatives sur
la santé des milieux donc sur la nôtre. Il revient à
l’entreprise de bien maîtriser ses approvisionnements
et de détailler :
18
Notamment grâce aux insectes xylophages qui se nourrissent de bois, participant ainsi à la
première étape de dégradation de la matière organique, donc de fertilisation du sol.
35
- les risques liés à l’utilisation des produits chimiques,
- la quantité de produits utilisés,
- la substitution des produits dangereux par des alternatives moins nocives ou de les bannir,
- d’appliquer la Directive Européenne REACH19,
- dans le cas de la gestion des bandes de servitude, l’objectif « zéro pesticide » doit être fixé.
En
ce
qui
concerne
les
fournitures
administratives de plus en plus de labels
existent. Pour le bois, notamment, les labels
FSC et PEFC sont une aide précieuse à la
décision.
Leur
achat
garantit
un
approvisionnement auprès de forêts gérées
Vue générale du Centre de Surveillance Régional
© D. Coulier GRTgaz
durablement. La région Île-de-France, en
partenariat avec les Amis de la Terre, a édité
un guide sur les achats publics de bois qui
contient de nombreuses informations tout aussi utiles pour le secteur privé.
Gaz naturel : GRTgaz n’est pas responsable de l’ensemble de la
chaîne de production de gaz naturel. Toutefois, si les activités de
transport sont séparées de celles de l’exploration, des liens forts
unissent ces entreprises sur le marché. Elles doivent faire émerger
des réflexions communes concernant la transition vers de
nouveaux marchés. Le biogaz issu de sources variées comme les
déchets organiques ainsi que de nouvelles sources d’énergie sont
des pistes sérieuses à explorer à l’avenir. GRTgaz peut également
Station de compression
d’Alfortville. Canalisation
de transport de gaz naturel
© D. Coulier GRTgaz
s’assurer de la mise en conformité écologique des sites de
production/exploration auprès de ses fournisseurs (en France
comme à l’étranger) pour éviter les risques et catastrophes
écologiques liés à l’exploration en mer par exemple.
19
L’Union Européenne a publié un règlement (n° 1907/2006) le 18 décembre 2006, dénommé REACH
(Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals) concernant l’enregistrement, l’évaluation
et l’autorisation des substances chimiques.
36
D’ores et déjà le rapport annuel peut faire apparaître :
- la quantité de gaz transporté / utilisée en consommation propre / gaspillé (lors de travaux de
maintenance),
- la provenance (fournisseurs et régions géographiques),
- la consommation en gaz naturel (clients) et les estimations pour les années à venir.
Consommation en eau : l’eau est
utilisée pour des usages à la fois
domestiques (sanitaires, alimentation,
arrosage) et industriels. Au-delà de la
limitation des prélèvements, la bonne
gestion
des
effluents
évite
la
dégradation des milieux récepteurs,
donc la diffusion d’agents agressants
dans les écosystèmes.
Bassin de rétention
Il convient de prioriser les usages nécessitant de l’eau potable. Dans certains sites, il est possible
de récupérer les eaux de ruissellement ou de pluie et de les stocker dans des bassins de
rétention, de lagunage ou des zones humides à créer pour en bénéficier ultérieurement, à l’image
de la création de la roselière d’Alfortville. Par ailleurs, l’infiltration naturelle des eaux de pluie
doit être facilitée sur les parcelles industrielles, ce qui implique de limiter au maximum
l’imperméabilisation des sols.
Une meilleure connaissance des données qualitatives et quantitatives relative à ces flux de
matières permettrait de clarifier les impacts de l’entreprise et identifier les pistes de progrès.

S’engager dans l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) des produits et des services
Outil performant d’un point de vue de l’entrepreneur (et de l’écologue) l’ACV offre une visibilité
sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Rappelons qu’aucune frontière ne
limite la biodiversité. Il est donc indispensable et plus rigoureux de regarder autour de soi
(fournisseurs et clients) lorsque l’on aborde cette question. L’ACV, au départ adaptée à la
réduction des consommations d’énergie, aux transports, aux déchets peut être élargie au suivi
des interactions de l’activité avec la biodiversité tout au long du cycle de vie de la filière. GRTgaz
pourra par exemple appliquer l’ACV à une canalisation au regard des ressources qu’elle
37
consomme et des impacts sur la structure du sol. Le recours à l’éco-conception est également un
outil de pointe pour minimiser les coûts de production et limiter la quantité de déchets, une
stratégie gagnant-gagnant.
Cycle de vie d’une canalisation
Focus : L’initiative « GESPROM »
Plusieurs dispositifs de protection mécanique sont
disponibles pour traiter le réseau de canalisations. Le
choix de la technique retenue reposait jusqu’ici
principalement
sur
des
critères
conjoints
de
réglementation, d’économie et de sécurité. L’initiative
Protection mécanique
« GESPROM » introduit un critère supplémentaire lié
aux émissions de gaz à effet de serre du cycle de vie
des protections mécaniques à adopter pour chaque
tronçon à traiter. Ce critère est un moyen objectif d’évaluer l’impact environnemental d’une
prestation interne ou externe et d’agir pour réduire l’impact des activités, il permettra
notamment d’élaborer le cahier des charges du marché et de déterminer le choix du fournisseur
à retenir.
Quatre types de protections mécaniques, la tôle acier, la dalle en béton armé, la plaque en
polyéthylène haute densité et une géogrille haute résistance, sont comparés dans le cadre d’un
bilan des gaz à effet de serre émis pendant l’ensemble de leur cycle de vie (production, mise en
œuvre, vie en œuvre et fin de vie). Un premier bilan réalisé sur 350km de canalisations a donné
38
les résultats suivants : tôle acier : 5,4 kg, dalle béton armé : 2,7 kg, plaque polyéthylène : 1,3 kg et
géogrille haute résistance: 0,7 kg en équivalent CO2 par mètre linéaire.
Ces résultats démontrent l’intérêt d’utiliser des matériaux de base issus de l’agro-industrie
locale. L’utilisation de matériaux issus de dérivés de produits agricoles constitue réellement une
piste de réduction d’émissions de GES liées à la pose de protections mécaniques et une
alternative à la pétrochimie. Par ailleurs, l’utilisation durable de matières issues du vivant
constitue une manière d’emprisonner le CO2.
Cette analyse peut être élargie à d’autres critères (favoriser la multiplication des espèces
floristiques et faunistiques). Elle est également applicable à d’autres fournitures et travaux :
traitement des déchets, acte, amélioration d’activités opérationnelles et de maintenance, choix des
véhicules.
Retombées
économiques
Les approvisionnements locaux permettent de réduire certains coûts (de
transport par exemple) et de favoriser l’emploi local. A plus long terme, le choix
de nouveaux produits offrira la possibilité de diminuer les coûts globaux
supportés par la collectivité (dépollution, traitement en fin de vie). Ce mode de
fonctionnement peut s’appliquer à un produit en particulier (ex. bois) en comparant, dans un
premier temps, les coûts complets d’un bois classique avec ceux d’un produit local et certifié.
Retombées
sociales
Les labels et les critères écologiques alimentaires sont perçus comme des atouts
en termes de santé et de qualité nutritive et gustative. L’attrait des salariés
n’en sera que plus important. Ce type de démarche améliore nettement l’image
de l’entreprise en interne et en externe. En outre, l’adoption de nouveaux
comportements alimentaires en entreprise peut-être mise en avant comme un
instrument stratégique pour diminuer les coûts (cercle vertueux qui influence l’offre et la
demande). Enfin, cela encourage le travail des producteurs locaux (agriculture, artisanat,
produits de la ferme) et la dynamique économique locale.
Retombées
écologiques
L’activité de transport du gaz est très présente en milieu agricole. De ce fait , on
peut imaginer, à long terme, que le passage d’un gazoduc dans une exploitation
agricole,
accompagné
d’un
agriculteurs à passer à des
dédommagement
financier,
encourage
les
pratiques extensives (polyculture-élevage,
agriculture biologique). Il conviendrait d’envisager des partenariats destinés à promouvoir le
développement de pratiques telles l’agroforesterie ou la polyculture sont à envisager. Cela
serait à la fois bon pour l’emploi, l’image de l’entreprise et la biodiversité.
39
Les indicateurs de progrè s
L’entreprise publie déjà une série d’indicateurs relatifs aux dépenses énergétiques, aux
consommations d’eau et d’acier. De manière progressive, elle pourrait, pour chaque famille
d’achats évoquée ci-dessous, publier les indicateurs suivants :
Denrées alimentaires
Fournitures administratives
• Quantité et qualité de produits consommés
(saisonnalité, provenance)
• Part (en %) de produits labélisés : (AB, AOC, AMAPs,
commerce équitable, etc.)
• Cartographie mondiale des fournisseurs de
l’entreprise
• ACV d’une canalisation
Utilisation d’eau
Produits chimiques, phytosanitaires
• Part d’eau potable utilisée pour des usages
industriels
• Teneur en métaux lourd
• Mesure de la charge polluante (DOB) des effluents
• Quantité d’eau consommée ramenée au nombre
d’heures travaillées et au nombre d’agents
• Type de produits utilisés
• Biodégradabilité
• Evolution annuelle des quantités de produits
enregistrés comme agents agressants (étiquetage)
• Suivi de l’application de la Directive REACH
Matériel végétal
•
•
•
•
Provenance du mobilier (labellisation FSC ou PEFC)
Type d’essences plantées lors d’opérations de restauration écologique (génie végétal)
Tonnage de bois prélevé en forêt vs quantité valorisée (chauffage, industrie papetière, autres)
% Bois mort laissé sur place
Point sur la ré glementation
☺☺
Le Grenelle de
 l’Environnement prévoit l’instauration de 20% d’alimentation issue de
l’agriculture biologique dans les cantines scolaires en 2012, qu’en est-il des
entreprises ? De même, la directive européenne REACH confère aux industriels la responsabilité
de prouver l’innocuité des substances chimiques qui touchent à leur activité. Fabricants,
importateurs, distributeurs et utilisateurs en aval de substances chimiques sont concernés.
Anticiper s’avère être nécessaire face au durcissement de la réglementation qui pourrait générer
des surcoûts pour les entreprises peu proactives.
40
☺


Il n’existe à ce jour aucune contrainte réglementaire imposant aux entreprises de
communiquer avec transparence sur les quantités et la qualité des ressources utilisées.
L’entreprise est libre de choisir ses fournisseurs, voire de s’approvisionner par ses propres
moyens. Des progrès doivent être réalisés dans ce sens.
GRTgaz avance !
Aujourd'hui, la
recherche du meilleur
rapport qualité/prix
prime dans le choix des
achats. Les circuits
sont parfois longs et
énergivores, mais
l'entreprise prête
attention aux repas
dans ses locaux
(produits bio).
Plusieurs ressources
font l’objet d’une
attention particulière,
en termes de
provenance, de
traçabilité, de
génération de
pollutions, de qualité.
41
L’entreprise favorise
la sobriété
énergétique (circuits
courts du producteur
jusqu’au
consommateur et
exige des modes de
production durables
de la part de ses
fournisseurs pour les
produits qu'elle
consomme.
Elle réfléchit
également, avec ses
fournisseurs, sur les
alternatives au
produit gaz (biogaz).
Fiche N°2 – Pré server et recré er les continuité s
é cologiques
Les infrastructures qui nous entourent
(routes,
voies
ferrées,
bâtiments,
canalisations de transport de gaz, d’eau,
d’électricité, les réseaux de câbles,
tunnels, etc.) constituent un maillage
très
dense
sur le
territoire.
Leur
présence n’est pas sans répercussions et
contraintes pour la biodiversité. Les
scientifiques
rappellent
que
le
morcèlement des espaces en surface et
Vue générale d’un chantier de pose de gazoduc
en sous-sol, l’imperméabilisation et la
fragmentation des habitats naturels
menacent l’intégrité des écosystèmes et
donc leur capacité à fournir des services dont nous avons besoin. En réponse à cette
problématique, GRTgaz réfléchit à la façon de minimiser ces atteintes en maintenant,
notamment, des continuités écologiques20. Les continuités écologiques permettent aux espèces
(et donc à leur gènes) de se déplacer, facteur essentiel pour s’adapter. Face à l’urbanisation
croissante, le besoin de relier les espaces naturels est devenu évident. En Île-de-France, le
Conseil régional a lancé un schéma régional de cohérence écologique (SRCE). Les entreprises
possédant des infrastructures sont attentives à ces décisions et vont devoir s’adapter
rapidement. GRTgaz est concerné.
Plan d’action
 Identifier les continuités existantes par une approche cartographique
Préalable à l’action : une bonne connaissance des milieux traversés. A ce titre, GRTgaz, en
concertation
avec
des
scientifiques,
pourrait
identifier
les
différentes
« couches »
cartographiques (forêts, espace agricole, prairie, zone humide) et différencier les échelles : la
trame grande faune, la trame herbacée et la trame humide.
20
Pour définir ces continuités, le concept de Trame Verte et Bleue (TVB) a été lancé par le Grenelle
de l’environnement. La TVB est un projet d’aménagement du territoire qui vise à maintenir ou
rétablir des connexions entre des habitats morcelés par les infrastructures humaines.
42
Ces 3 niveaux nécessitent des aménagements différents :
- la trame grande faune n’est pas une échelle appropriée au regard de l’activité de transport du
gaz. Celle-ci concerne davantage les infrastructures routières nécessitant la mise en œuvre de
larges passages à faune21. Compte tenu de l’enfouissement systématique des gazoducs, l’activité
de transport du gaz n’est pas un obstacle au déplacement des espèces.
- la trame herbacée est davantage pertinente, en particulier les bandes de servitude et autres
« espaces verts » sous la responsabilité de l’entreprise. En fonction des milieux où GRTgaz exerce
son activité, de nouvelles continuités pourront être créées. Les bandes de servitude gérées de
manière différenciée ou réhabilitées sous forme de prairies mellifères (pour la pollinisation)
constituent des pistes intéressantes. En forêt, une trouée est assimilable à la création d’un
nouveau milieu qui répond à des paramètres biologiques, physiques et chimiques différents
(conditions de température, d’hygrométrie, de luminosité différents) pouvant favoriser
l’expression de la biodiversité.
- la trame humide, enfin, touche aux passages en zones inondables ou humides. Cela impose de
réfléchir à la restitution des propriétés de l’écosystème traversé (restauration et entretien des
berges, programme de protection des espèces inféodées à ces milieux).
•
Outils cartographiques :
La cartographie des milieux naturels enrichit considérablement l’information sur un territoire
(présence de sites protégés, sols fertiles, production agricole ou sylvicole, zones humides).
Croisées avec d’autres sources d’information (IGN, réseau de canalisations existant et prospectif,
sites industriels), ces données améliorent nettement la compréhension des enjeux et aident à la
décision finale lors de la conception des ouvrages.
D’une manière générale, l’ensemble du parc industriel et des infrastructures existantes devront
être cartographiés à différentes échelles : locale, communale voire régionale. En superposant les
couches relatives aux milieux naturels à celles des infrastructures de l’entreprise, il devient
possible d’identifier des continuités écologiques à maintenir ou à créer. Cela passe par un travail
de concertation bien en amont : des écologues pourront assister l’entreprise dans cette tâche,
21
Guide des passages à faune Natureparif
43
notamment pour des « superpositions cartographiques » permettant d’anticiper les futurs
aménagements. Nous invitons l’entreprise à réaliser en premier lieu un ensemble d’études
cartographiques :
- Carte prévisionnelle ou existante des canalisations,
- Carte des continuités écologiques (herbacée, arborée et humide) disponible dans certaines
régions et cartographie des Modes d’Occupation du Sol (MOS22 et ECOMOS) disponible auprès de
l’institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la région Île-de-France,
- Superposition des 2 types de cartes à différentes échelles.
Focus : Anticiper ou compenser ?
Le « grignotage » perpétuel de l’espace naturel par des milieux minéralisés joue actuellement
en faveur de la création de mesures compensatoires, c'est-à-dire visant à compenser les pertes
d’un habitat (le reboisement en est le meilleur exemple). Si la démarche parait utile dans
certains cas précis, les scientifiques recommandent d’être vigilants quant à l’emploi abusif de cet
instrument qui ne doit pas basculer vers un « permis de détruire ». La meilleure compensation
est celle qui n’existe pas. L’entreprise devra donc s’assurer d’avoir épuisé toutes les
alternatives possibles (éviter, reconcevoir le projet, réduire les impacts) avant de faire le choix
de compenser la destruction d’un milieu. Pour tout projet d’aménagement, on privilégiera donc
le passage dans des zones déjà aménagées ou l’engagement de mesures de restauration23 des
milieux. Dans le cas de GRTgaz, la planification en amont grâce à l’outil cartographique, la
concertation avec des scientifiques et la pratique systématique de l’ingénierie écologique pour
restaurer et réhabiliter les milieux doivent faire partie des pratiques courantes.

Restaurer ou créer de nouvelles continuités
Une fois le travail de cartographie réalisé, GRTgaz peut faire en sorte que les ouvrages existants
puissent agir en tant que continuités en veillant à la localisation et à la conception des ouvrages
futurs, pour faire en sorte que leur construction n’entrave pas la création de nouvelles
continuités. A ce titre, l’entreprise peut agir concrètement à 3 niveaux :
22
Disponible en Île-de-France auprès de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU)
Society for Ecological Restoration International Science & Policy Working Group. 2004.
www.ser.org
23
44

En pratiquant l’ingénierie écologique sur les sites existants (ou via des entreprises
sous-traitantes), par la couverture végétale des surfaces bâties et l’enfouissement des
canalisations. La végétalisation des ouvrages (toitures par exemple) est une technologie
aujourd’hui maîtrisée. Les systèmes de type extensifs, nécessitant peu d’entretien et semés de
plantes locales sont à préférer aux systèmes industriels.

En achetant des parcelles de terrain, et en signant des contrats d’usage pour s’assurer
qu’elles ne soient jamais construites sur une durée de temps relativement longue. Ces
instruments financiers incitatifs
peuvent être envisagés à moyen
terme, par anticipation au regard
d’un éventuel caractère opposable
de la trame verte. Dans l’optique
d’une
évolution
de
la
réglementation, une entreprise qui
déciderait, en amont, de privilégier
tel tracé d’infrastructure plutôt
qu’un autre de manière à favoriser
Bande de servitude
les continuités ou participer à la
création de nouvelles pourrait être récompensée. Des économies sont à prévoir dans le cas où la
TVB deviendrait opposable aux projets d’urbanisme : l’anticipation est clé !

En réouvrant les barrières de sécurité
grillagées aux prédateurs naturels (renards,
martres) pour lutter contre la prolifération
des lapins dans les sites industriels
Renard © Creative Commons
45

Les continuités comme vecteurs de pluridisciplinarité
Le passage d’un gazoduc peut
créer
d’échanges
des
entre
opportunités
différents
acteurs. Un projet de territoire
requiert
une
concertation
constructive entre les riverains, la
collectivité, les PME et artisans
locaux,
les
agriculteurs,
et
GRTgaz, afin de favoriser les
Une borne jaune signale la présence d’une canalisation
de transport de gaz naturel haute pression
synergies
contentieux.
et
limiter
Selon
les
les
particularités qu’offre le site, cela
peut passer à la fois par la valorisation d’emplois locaux (liés à la gestion des emprises,
l’élevage, l’agriculture, l’apiculture, les activités récréatives). La canalisation de Plateau-du-Vexin
est un bon exemple, le passage du gazoduc a permis la création d’emplois et des experts du
Muséum National d’Histoire Naturelle ont été sollicités.
•
Les scientifiques recommandent d’initier tout projet d’aménagement par la réalisation de
diagnostics écologiques. Cela implique de prendre contact systématiquement avec les porteurs
de connaissances locales : associations de protection de la nature, chercheurs, observatoires à
l’instar de Natureparif.
•
De nombreux emplois locaux ou autres professions (artisanat, PME, zones industrielles)
peuvent être mises à contribution lors du passage d’un gazoduc (exploitation de bois,
pastoralisme, apiculture, programmes de recherche scientifique, agriculture, entreprises
paysagistes)
•
Le rapport aux agriculteurs est omniprésent dans le métier de GRTgaz. L’entreprise a la
possibilité d’agir pour préserver les potentiels des productions agricoles : d’une part en
permettant aux agriculteurs de produire mieux, en leur léguant des terres de passage, d’autre
part en proposant la culture de variétés ancestrales ou la conversion des exploitations à des
usages extensifs. L’entreprise a d’ores et déjà cédé un terrain à un agriculteur pour la
production de variétés maraîchères.
46

La multiplicité des infrastructures en question
Natureparif invite l’entreprise à réfléchir, en concertation avec les autres acteurs économiques
disposant d’infrastructures linéaires, à la façon de limiter le nombre de tranchées creusées et de
coupler l’entretien des bandes de servitude. Cela diminuerait considérablement le besoin de
foncier, tout en facilitant l’accès à la maintenance. C’est aussi une manière de participer
activement et collectivement au maintien des continuités écologiques et de limiter la
fragmentation du paysage.
Retombées
économiques
Certains habitats (zones protégées, milieux humides, zone d’intérêt écologique
avérée) peuvent générer des contraintes et retarder les travaux, donc
entraîner un surcoût pour l’entreprise. À l’inverse, tirer parti de la diversité
des paysages, en valorisant l’intégration paysagère, le contournement des
zones fonctionnelles, la mise à profit d’un site pour la sensibilisation des
riverains, la concertation avec les agriculteurs, la création de nouvelles activités liées à la
biodiversité, sont autant d’atouts qui permettent de gagner en efficacité et d’éviter des
surcoûts par anticipation.
Retombées
sociales
L’expérience montre que l’aspect financier a ses limites dans la pose d’un
gazoduc. Les contraintes écologiques (aires protégées, milieux remarquables)
et sociales (riverains, associations écologistes) peuvent générer des surcoûts si
elles ont été volontairement occultées. L’exemple de l’artère des Plateaux-
du-Vexin est particulièrement significatif. L’entreprise a fait de cette artère un
projet phare. L’acceptabilité sociale des ouvrages passe sans aucun doute par leur intégration
paysagère, plus douce visuellement et plus enclin à limiter les réticences du phénomène
NIMBY24. En outre, la mise en œuvre de la trame verte et bleue est une opportunité considérable
en termes d’emploi locaux (aménageurs, ouvriers de chantier, paysagistes, architectes).
Retombées
écologiques
L’écologie, paramètre majeur dans les projets de type industriels, est souvent
associée à une réflexion plus profonde et couvrant le long terme sur la qualité
des projets et leurs répercussions en termes de santé et de bien-être pour les
agents du territoire. La trame verte et bleue fait partie de ces projets de grande
amplitude qui mettent en exergue le besoin de préserver la biodiversité comme un « tout » pour
que les écosystèmes fonctionnent et délivrent les services dont nous avons besoin.
24
De l’anglais Not In My Backyard.
47
Les indicateurs de progrè s
Indicateurs
Mesure des
Infrastructures
Achat de
cartographiques
coûts nécessaire
calquées sur le
terrains non
aux échelles
au maintien ou à
SRCE (schéma
constructibles
locales (site),
la restauration
régional de
communales et
d'une continuité
cohérence
régionales
écologique)
Le cadre ré glementaire
☺
☺
Issu du Grenelle de l'Environnement, le Comité opérationnel « Trame verte et bleue »

(COMOP TVB) a été chargé par l'État en décembre 2007 de définir les voies, moyens et
conditions de mise en œuvre, dans les meilleurs délais, de la Trame verte et bleue. A l'issue de
son mandat, le comité a remis trois documents :


« Choix stratégiques de nature à contribuer à la préservation et à la remise en bon état
des continuités écologiques » à l'attention des décideurs ;
« Guide méthodologique identifiant les enjeux nationaux et transfrontaliers relatifs à la
préservation et à la remise en bon état des continuités écologiques et comportant un
volet relatif à l'élaboration des schémas régionaux de cohérence écologique » à
l'attention des services de l'État et des régions qui auront notamment à piloter

l'élaboration des schémas régionaux de cohérence écologique ;
« Prise en compte des orientations nationales pour la préservation et la remise en bon
état des continuités écologiques par les grandes infrastructures linéaires de l'Etat et de
ses établissements publics ».
Aujourd'hui disponibles sur www.developpement-durable.gouv.fr. ces documents constituent une
base solide pour l'élaboration des décrets d'application de la loi Grenelle II relatifs à la Trame
verte et bleue et notamment pour l'élaboration et l'approbation des orientations nationales, de
même que pour les premières étapes d'élaboration des schémas régionaux de cohérence
écologique.
48
☺


La TVB n’a pas acquis de caractère opposable à la suite du vote de la loi Grenelle 2. La
préservation des continuités et la réhabilitation des niches écologiques ne sont pas
inclues dans les études d’impacts.
GRTgaz avance !
La TVB n’a pas de
caractère opposable,
l’entreprise agit en
fonction des
contraintes
territoriales et
minimise les coûts.
Le choix du tracé se
fait de manière à ne
pas entraver les
continuités
écologiques et
implique quelques
surcoûts.
49
L’ensemble du parc
industriel ainsi que
le réseau de gazoduc
participe activement
au maintien ET à la
création de
continuités et
l’entreprise est
rémunérée pour cela
si elle fait bien, taxée
ou sanctionnée si
elle fait mal.
Fiche N°3 – De la vie dans les sites industriels !
Par mesure de sécurité ou par désintérêt, les sites industriels sont en général dépourvus de vie :
nous isoler de notre environnement naturel constitue un comportement récurrent. Pourtant,
l’intégration paysagère des ouvrages fait partie des décisions stratégiques qui peuvent
renforcer
positivement l’image de l’entreprise. La présence de l’avifaune, des insectes
pollinisateurs, de batraciens et autres petits mammifères, via la création de mares ou de haies
concoure non seulement au maintien de la diversité mais sert aussi de continuité entre des
habitats adjacents. Un site industriel ne devrait pas contraindre les interactions entre l’eau, le
sol, l’air et le vivant. En outre, le service culturel qu’offre la biodiversité aux riverains et aux
techniciens travaillant sur les lieux n’est pas non plus négligeable : ils bénéficieront d’un cadre
de vie et de travail plus agréable.
Fleurs et insectes site d’Alfortville © D. Coulier GRTgaz
Plan d’action

Accroître les surfaces végétalisées extensives
Sur les sites existants
Les toitures, aujourd’hui sans aucun intérêt biologique, peuvent devenir des zones d’accueils
pour nombre de communautés vivantes qui y trouveront refuge, qu’elles soient animales,
50
végétales ou micro-organiques. La végétalisation des bâtiments peut contribuer à rompre
l’uniformité de l’architecture et à assurer le maintien des continuités écologiques. Les surfaces
végétalisées extensives nécessitent une faible épaisseur du substrat (composts issus de déchets
verts ou terre prélevée localement); des plantes à faible développement, peu exigeantes en eau
et en éléments nutritifs, un entretien minimal, une grande superficie (intéressant dans le cas de
certains sites industriels ou bâtiments administratifs). Si leur mise en œuvre nécessite un
investissement de départ ou l’anticipation sur un investissement ultérieur, les retombées en
termes d’attractivité, d’acceptation sociale et de participation active au maintien des
écosystèmes est sans aucune mesure. Pour plus d’information, contactez, l’Adivet www.adivet.org.
Sur les sites futurs
Les investissements nécessaires à l’insertion
paysagère des sites industriels doivent être
anticipés : végétalisation, perméabilité des
sols
respectée,
absence
d’éléments
fragmentant le milieu naturel et continuités
écologiques, de même que la réalisation
d’aménagements en fonction des spécificités
du site (zones de rétention des eaux,
installation de structures d’accueil de la
Toiture végétalisée extensive en Allemagne
© Jacob Köhler
faune, etc.). Pour aider les entreprises, de
nombreuses PME innovantes du domaine de l’ingénierie écologique proposent leur expertise en
génie végétal. Se rapprocher de la recherche est également un atout.

Limiter l’artificialisation des milieux
La minéralisation des sols, tout comme la présence de
barrières physiques empêchant le déplacement des
espèces, participent à l’érosion de la biodiversité.
Décloisonner et perméabiliser les milieux font partie des
objectifs prioritaires pour l’aménagement du territoire,
Barrières végétales infranchissables
à proximité d’une voie ferrée
qu’il s’agisse d’une zone d’activités ou de villes entières.
Cela passe dans un premier temps par le remplacement
des clôtures infranchissables par des barrières
51
végétales. Ces dernières, constituées de haies ou de zones arbustives denses empêchent le
passage de la macrofaune, en permettant par ailleurs l’infiltration de l’eau, servant de refuges
pour la microfaune, des zones racinaires denses pour le maintien du sol et leur stabilisation. Les
entreprises n’ont pas l’habitude de ce type d’aménagements mais la concertation avec les
scientifiques peut leur permettre d’adopter de tels comportements, en accord avec les normes
de sécurité prévoyant d’interdire l’accès du public aux sites industriels.
Les stations de compression ou les postes de détente sont artificialisés (béton + goudron) par
mesure de sécurité. Les conséquences
pour le milieu sont parfois néfastes :
isolement de populations animales dans
certaines
zones
(cas
du
lapin) et
ruissellement d’eau chargée en éléments
polluants vers les espaces alentours. La
faible surface de ces emprises foncières
peut constituer un levier pour réaliser des
Station de compression Evry - Grégy




© D. Coulier-GRTgaz
aménagements ménageant la biodiversité
et supposant :
Pas de bétonnage, de goudronnage ou d’imperméabilisation systématique,
Absence de barrières infranchissables (barrière électronique ou végétale),
Des systèmes de pavés ou de revêtement perméables assurant le drainage de l’eau,
Alimentation de ces sites via des sources d’énergies alternatives (éolienne faible
puissance, photovoltaïque, ou en utilisant une partie du gaz naturel).

Réaliser des diagnostics écologiques
Natureparif conseille, quel que soit le type d’aménagement prévu, de réaliser des diagnostics
écologiques25, qui combinent un ensemble d’études, d’inventaires et de recommandations pour
un aménagement favorable à la biodiversité, avec l’aide de partenaires associatifs ou de
scientifiques. Plus complets que de simples inventaires « faune & flore », les diagnostics
écologiques enrichissent les données naturalistes26 et permettent à l’entreprise de disposer d’un
bagage de connaissance pour faire de nouveaux choix.
25
Voir cahier des charges du diagnostic écologique en annexe
Notamment dans le cadre du Système d’Information sur la Nature et les Paysages ou SINP lié au
recensement des dispositifs de collecte des données. En Île-de-France, il est piloté par Natureparif
26
52

Créer de nouvelles niches écologiques
Lors de la construction de nouveaux sites industriels l’entreprise pourra procéder à la pose de
structures adaptées au contexte écologique local (nichoirs, ruches). En ce qui concerne la flore,
les espacements entre les équipements des sites industriels constituent des terrains privilégiés
pour le maintien d’une végétation diversifiée. Si pour des raisons de sécurité, la présence
d’arbres n’est pas souhaitable dans ces zones, on privilégiera des espaces à faible
développement racinaire de type prairies mellifères ou chemins herbacés, sans contraintes
pour le passage des techniciens de maintenance. Si le site nécessite l’utilisation d’eau ou s’il se
situe sur une zone humide, l’entreprise pourra étudier la possibilité de récupérer les eaux ou
créer des bassins de traitement de type extensif (lagunage, phytoremédiation27) ou une mare,
véritable refuge de biodiversité. Ces bassins de rétention à vocation de fourniture d’eau, de
traitement et à usage récréatif permettent de diversifier à la fois les usages et la fonctionnalité
des sites.
 L’installation d’une ruche
Dans les parcelles non-ouvertes au public, il est
possible d’installer une ou plusieurs ruches en
partenariat avec un apiculteur28. Outre la
production de miel, la présence d’insectes
pollinisateurs est une aubaine en milieu agricole
(arbres fruitiers notamment). Les postes de
détente et sites de compression pourront
servir de points clés pour l’installation de
Ruches du Parc Georges Brassens à Paris
© GNV – Creative Commons
ruches, en concertation avec des apiculteurs et
dans des conditions de sécurité compatibles
avec l‘exploitation des ouvrages.
27
La phytoremédiation est l’emploi de végétaux pour traiter un sol contaminé par des molécules
organiques ou des métaux lourds. Elle s’applique également au traitement des eaux usées. Cette
technique est parmi les moins coûteuses. Plusieurs sites pilotes ont déjà été réalisés.
28
L’Union Nationale des Apiculteurs de France (UNAF) propose l’installation de ruches dans le cadre
de leur programme : abeille, sentinelle de l’environnement.
53
 Gestion favorisant l’avifaune nicheuse29
La végétation permettant d’accueillir des oiseaux nicheurs comme le merle noir, l’hypolaïs
polyglotte et la fauvette à tête noire regroupe les bosquets développés d’aubépine, cornouiller
sanguin, ronce et églantier. Cette végétation, lorsqu’elle est dense,
permet à ces oiseaux
d’installer des nids car ils recherchent un habitat à l’architecture complexe et opaque, synonyme
de protection mais ont aussi besoin de milieux ouverts à proximité pour se nourrir. La structure
de végétation idéale pour offrir aux passereaux un milieu de vie favorable c’est une mosaïque
végétale, avec une alternance de buissons denses, de milieux ouverts et de bouquets d’arbres de
plus haute venue qui eux favorisent des espèces plus forestières comme le loriot, les pics, les
grimpereaux et sittelles. Ces édifices végétalisés constituent également des zones
infranchissables à l’humain et peuvent être conçus pour limiter l’accès à des sites sécurisés30.
Les barrières végétales offrent un cadre de vie idéal aux passereaux © Ophélie Alloiteau
 Cas des espèces invasives
Le cas des espèces invasives fait couler beaucoup d’encre. Natives ou introduites, ces espèces
prolifèrent lorsque les écosystèmes sont dégradés ou perturbés et que les interactions
biologiques sont altérées. Dans un écosystème en bonne santé, diversifié et riche d’interactions
complexes, dont les fonctions sont intactes, les proliférations sont rares, brèves ou font
partie du cycle de l’écosystème.
Les opérations d’éradication d’espèces, solution radicale, sont donc la conséquence de
problèmes apparus plus en amont. Les surcoûts de telles opérations pour les entreprises qui ont
à gérer ces phénomènes pourraient dans la plupart des cas être évités. La renaturation des zones
29
Occupation de la végétation arbustive par l’avifaune nicheuse sur trois chutes du Bas-Rhône ; M.
RICHOUX, G.FLACHER, G.BARNOUIN, J.DAVY ; CORA 1995
30
La ligue pour la Protection des oiseaux (LPO) propose une large gamme de services et de
fournitures afin de répondre aux problématiques ornithologiques.
54
industrielles en renforçant diversité génétique et spécifique des espèces apparaît comme le
moyen le plus logique pour lutter à long terme contre les proliférations.
Des populations de lapins se sont activement reproduites dans l’enceinte de certains sites
industriels à l’abri des prédateurs. L’explosion démographique a entrainé le mécontentement
d’agriculteurs ou de gestionnaires d’infrastructures. L’entreprise doit aujourd’hui éradiquer ces
espèces, un geste et des surcoûts qui auraient été évités si la dispersion et la prédation de ces
espèces n’avait pas été contrainte par un excédent de barrières physiques. Laisser les
interactions se produire dans et autour des sites industriels constitue l’une des solutions au
problème.
Focus : La cré ation de la roseliè re à Alfortville
En 2005, GRTgaz a décidé de rénover le site du gazomètre d’Alfortville. Après cinq années de
travaux, le site est entièrement dépollué et restauré. Il est devenu un site pilote pour la gestion des
emprises foncières de l'entreprise et une vitrine de la biodiversité pour GRTgaz.
Vue générale de la station d’interconnexion d’Alfortville © D. Coulier-GRTgaz
Un aménagement paysager
Dans un département très urbanisé comme celui du Val-de-Marne, le site d'Alfortville favorise le
développement de la biodiversité. La colonisation spontanée par la végétation a été complétée
55
par un aménagement paysager effectué en étroite collaboration avec le Conservatoire Botanique
National du Bassin Parisien du Muséum National d'Histoire Naturelle.
La couverture végétale obtenue a contribué à redonner au site l'aspect des prairies fleuries de
l'Île-de-France.
Gestion des espaces herbacés
Deux grands principes ont guidé la démarche de gestion des espaces verts. Tout apport d'engrais
et tous les produits phytosanitaires chimiques (insecticides, fongicides, désherbants...) ont été
bannis. Les fertilisations sont uniquement d'origine organique. L'entretien des surfaces
enherbées s'effectue par une fauche à 8-10 cm du sol en juillet et en octobre.
Recréation des prairies
Pour pallier l'isolement urbain du site, des ensemencements d'un mélange d'essences indigènes
composé de graminées et de légumineuses a été nécessaire. Cette méthode a permis d'obtenir
rapidement une couverture végétale en réintroduisant des espèces qui devraient être
naturellement présentes sur le site.
Création d'une roselière
La démolition de l'ancien gazomètre a laissé place à une cavité de 200 m de diamètre et de 10 m
de profondeur. Cet espace légèrement encaissé a rapidement trouvé sa fonction de bassin de
débordement de la Seine. Très proche de la nappe phréatique, propice à des remontées d'eau par
capillarité, son caractère humide l'a ainsi rendu favorable à la création d'une roselière. De la
terre argileuse a été apportée sur le fond et sur les bords, pour obtenir des pentes douces
favorisant ainsi l'accueil d'espèces végétales. Environ 200 salariés de la Région Val de Seine de
GRTgaz ont participé à la plantation de plantes amphibies et aquatiques (iris, joncs et salicaires),
afin de favoriser la revégétalisation rapide du site.
Plantation de bosquets
Dans les espaces libres de canalisations souterraines, des bosquets de chèvrefeuille, d'aubépine,
de prunier et de cornouiller ont été aménagés. Outre leur intérêt paysager, ils offrent un refuge
et une source de nourriture pour la faune, en particulier pour les oiseaux et les papillons.
56
☺
Retombées
économiques
Outre l’usage industriel des sites, la prise en compte de la biodiversité a pour
objectif la création de nouveaux usages, et génère de ce fait des retombées
nouvelles, en termes d’image notamment. Le coût de prestation des bureaux
d’étude pour la réalisation d’un diagnostic écologique est variable.
Retombées
sociales
Si les entreprises paysagistes ne sont pas toujours au fait de ce type de gestion,
certaines associations de réinsertion ont développé de véritables compétences
en faveur d’une gestion écologique. Pour en savoir plus : www.halage.fr et
www.association-espaces.org
Retombées
écologiques
Les sites industriels sont actuellement gérés de manière « classique », c’est-àdire qu’on y réalise des tontes régulières, de l’arrachage racinaire et la
récupération des débris de bois mort. Le basculement vers une gestion
différenciée des espaces, c’est-à-dire appliquant des principes écologiques
(fauche, gyrobroyage, pas de pesticides, présence spontanée d’essences locales,
laisser le bois mort sur place) ne pourra être que bénéfique pour la biodiversité.
Cadre ré glementaire
☺
La restauration des milieux et la création d’aménagements pour la biodiversité font

leurs preuves culturellement. Les décideurs la prennent désormais en compte et la
prescription de critères liés à la biodiversité apparaît de plus en plus dans les cahiers des
charges.


L’accès des sites industriels au public est réglementé pour des raisons de sécurité (site
I.C.P.E. - Installation Classée Protection de l’Environnement), ce qui impose la présence
de barrières physiques cloisonnant les milieux.
57
Indicateurs de progrè s
Participation au
Nombre de
Nombre de
Mesure de
programme Suivi
partenariats
structures
l’infiltration de
Temporel des Oiseaux
conclus avec des
d’accueil pour la
l’eau dans les
Communs (STOC) et
associations
faune et la flore
sols
autres inventaires
naturalistes –
(ruches,
réalisés sur sites.
coûts des travaux
nichoirs)
GRTgaz avance !
Les emprises foncières
des sites industriels sont
minéralisées,
imperméables au vivant
comme au cycle de
l'eau.
L’intégration
paysagère, est
recherchée, tout
comme le refuge de
certaines espèces et
l’entretien des espaces
de manière
différenciée.
58
Les ouvrages sont
agencés de manière à
favoriser la variabilité
des espèces présentes
sur le site, à réduire
les surfaces
minéralisées tout en
maintenant les
continuités
écologiques.
Fiche N°4 – La pose des gazoducs : ingé nierie
des territoires
A l’interface
entre la lithosphère
(roches),
l’hydrosphère (eaux), l’atmosphère (air) et la
biosphère (vivant), les sols contiennent une
incroyable diversité d'organismes (vers de terre,
coléoptères, bactéries, champignons, protozoaires,
etc.) primordiale pour la fertilité des terres et la
Le sol est le siège de fonctions écologiques
essentielles © GNV – Creative Commons
productivité des cultures et dont le rôle est
déterminant dans la lutte contre le changement
climatique (stockage du carbone par exemple). Ils
assurent des fonctions de stockage, de filtration et
de transformation de nombreuses substances, y compris l'eau, les nutriments et le carbone. Les
activités industrielles aggravent la détérioration des sols et réduisent leur capacité à remplir ces
fonctions essentielles. Les contraintes de tassement, d’inondations, de glissements de terrain,
d’imperméabilisation, d’érosion, de salinisation ou encore de pollution sont à prendre au
sérieux. GRTgaz est concerné par ces enjeux lors de la pose des gazoducs, avec pour finalité le
maintien de la trâme brune (continuité du sol et du sous-sol en cohérence avec la trâme verte et
bleue).
Plan d’action
La pose d’un gazoduc se réalise
généralement en 8 étapes, détaillées
ci-dessous.
Si
ce
processus
est
généralement bien encadré, il peut
être
amélioré
pour
intégrer
des
services
progressivement des manières de
faire plus favorables à la biodiversité
et
Pose d’une canalisation de gaz naturel à haute
pression – Artère du Beauce-Mantois © GRTgaz RVS
59
au
maintien
écosystémiques qui sont liés à cet
exercice :

Le choix du tracé
Des canalisations peuvent traverser des milieux forestiers31, ce qui implique la déforestation.
Cette étape peut cependant se mener de manière réfléchie, en évaluant les possibilités
d’utilisation de la ressource en bois et en tirant partie des trouées pour aider au développement
de nouveaux écosystèmes : nouveaux écosystèmes qui accueilleront à leur tour de nouvelles
espèces, ainsi se crée une nouvelle dynamique naturelle.
 L’aménagement de la piste de travail
La piste de travail est nécessaire au passage des engins et équipements lors des travaux. Pour
limiter le grignotage d’espace agricole ou forestier qu’elle entraine, il convient de définir une
largeur maximale autorisée, en privilégiant les chemins déjà tracés et de rationaliser
l’utilisation des engins en privilégiant les techniques moins gourmandes en énergie comme le
bûcheronnage.

Le bardage, le cintrage et le soudage des tubes
Cette étape est génératrice de déchets. Afin de minimiser la
pression sur le milieu, GRTgaz devra limiter les rejets
liquides au sol par la collecte des effluents et leur
traitement in situ, réduire les pertes de matières,
notamment par la récupération des chutes d’acier, leur
réutilisation et leur recyclage.
Soudure effectuée sur une
canalisation en acier
En amont, l’analyse de cycle de vie des canalisations
permettra d’identifier les actions à entreprendre pour
maîtriser certains impacts : épaisseur de la canalisation,
composition, matériaux alternatifs possibles, pollutions diffuses, fin de vie.
31
Un guide en partenariat avec l’ONF est publié et s’intitule Guide de Savoir-faire pour une meilleure
intégration paysagère des gazoducs en forêt
60

Creusement de la tranchée
Les entreprises disposant d’infrastructures linéaires
prêtent attention aux contraintes géologiques, en
identifiant les lieux de passages les plus appropriés pour
gagner en temps et en distance. A l’avenir, elles
pourraient
Pose d’une canalisation
dans la fouille
choisir
d’implanter
différemment
les
canalisations. En effet, pourquoi ne pas considérer la
fertilité des sols comme un critère de choix ? Certaines
zones pourraient être privilégiées du point de vue de
l’agriculture ou développement de la biomasse au détriment d’autres zones moins intéressantes.
A l’heure actuelle, GRTgaz évite de dégrader les zones où le sol joue un rôle majeur dans
l’écosystème comme les berges et ripisylves32, les zones humides. Des entreprises innovantes
dans le domaine de l’agro-pédologie (étude des sols) peuvent accompagner de façon très
intéressante les projets.
Après creusement de la tranchée, GRTgaz impose le tri des terres pour séparer la terre
organique et fertile des terres de fond de tranchées et envisager une réutilisation locale afin de
conserver la banque de graines adaptée aux conditions du sol. En outre, le creusement est
limité en zone d’infiltration de l’eau.

La protection des ouvrages :
Les
revêtements
anticorrosion,
la
protection
cathodique et les protections mécaniques permettent
de garantir une durée de vie plus longue des
canalisations. Certains produits de revêtement
peuvent diffuser dans le sol. En ce sens, nous
Canalisation de gaz naturel en
fouille avec protection mécanique
recommandons à GRTgaz de lister les composants
utilisés, de chercher activement des alternatives
moins polluantes et enfin, de bannir les rejets de
substances chimiques au sol avec une attention
particulière au lessivage des canalisations par l’eau (enduits et rouille).
32
Ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d’un cours
d’eau
61

La mise en fouille
Les recherches sur l’impact des
canalisations sur la structure du
sol ne sont pas nombreuses. Si
certains résultats concluent à
des
effets
négatifs,
d’autres
rappellent que les sols sont
constamment remaniés par des
« espèces ingénieurs », à l’image
du
castor
qui
modifie
considérablement son habitat.
Chantier de raccordement Fontenay-Mauvoisin (78)
L’humain est aussi une « espèce
ingénieur » qui transforme les
milieux.
La
présence
des
gazoducs entraine une modification partielle de la structure du sol et de l’activité biologique qui
s’y déroule localement (voir le tableau des services écosystémiques affectés lors des projets en
début d’ouvrage). L’entreprise doit attacher de l’importance à la conservation des fonctions
essentielles du sol (filtration d’eau, fertilité).

Le remblai
GRTgaz veille tout particulièrement à respecter l’ordre des strates de sol, en particulier pour
celui qui contient la banque de graines et l’humus. La technique consiste à déplacer la couche
superficielle du sol au début des travaux afin de la rétablir au même emplacement sur le site
après la pose de la conduite. Dans tous les cas, mais plus particulièrement dans le cas d’une
bande de servitude traversant des habitats frais à humides, il est impératif de ne pas créer de
zones surélevées au niveau du passage de la conduite souterraine.
62
La remise en état

GRTgaz s’est fixé pour objectif le « zéro perte
nette » de couvert végétal par la remise en
état
des
tranchées,
conforme
avec
la
dynamique naturelle locale (structure et
nature du sol respectée, espèces en surfaces
favorisées). La restauration ou réhabilitation
vise à favoriser la résilience des écosystèmes
affectés (c'est-à-dire leur capacité à se
Pelouse sêche sur une bande de
servitude en milieu forestier © CBNBP
réorganiser après une perturbation) et des
services qu’ils assurent (fertilité des sols,
cycle ou épuration de l’eau, habitats et niches écologiques) voire la création de nouvelles
fonctions écologiques (provision en denrées alimentaires, pollinisation, aspect esthétique ou
culturel). Il convient de mettre cette étape en relation avec la fiche pratique sur le maintien et la
création de continuités écologiques. D’une manière générale, il est recommandé de :



Reconstituer le profil initial du terrain,
Limiter l’usage de clôtures et autres barrières physiques incompatibles avec la logique
de continuités écologiques,
Laisser s’exprimer les banques de graines présentes dans le sol (pas de semis ou
plantation) pour la revégétalisation (c’est le principe de la naturalité, c'est-à-dire



favoriser la capacité qu’a la nature à s’auto-organiser),
Suivre l’évolution du milieu grâce à l’intervention de chercheurs ou d’experts
naturalistes,
Mettre en place, dans certains cas, des opérations de végétalisation permettent de
compenser les dégradations et de créer de nouveaux écosystèmes,
Planter des herbiers hygrophiles, plantes qui vivent dans des habitats fortement
humides, ou même mouillés (fossés, marécages, étangs, lacs, rivières, etc.), dans le cas de


passage en milieu aquatique ou similaire,
Créer des prairies (prairies naturelles, mellifères, zones laissées en friche avec présence
de structures d’accueil de faune et flore) ,
Créer des boisements rivulaires : saulaies hautes et basses, plants forestiers et boutures
de saules.
63
En milieu hydraulique, on visera la non-artificialisation des berges. Jusqu'à présent les
techniques lourdes de réhabilitation de berges, comme les enrochements ou la mise en place de
palplanches, utilisées en zones sensibles n’ont fait qu’aggraver l’état des berges restaurées. C'est
pourquoi Natureparif préconise des techniques alternatives comme la végétalisation par
bouturage ou fascinage. Ces techniques permettent de maintenir une végétation et un système
racinaire efficace contre l’érosion du sol et maintiennent sa fertilité. Pour plus d’information :
www.cemagref.fr33
Focus : la canalisation des Plateaux-du-Vexin
La canalisation de transport des "Plateaux-du-Vexin", longue de 115 km, construite en 2000,
assure le transit du gaz des terminaux de réception du nord de la France vers les stockages
souterrains d’Île-de-France et du Centre. Elle contourne la région parisienne par l'ouest.
Pour
trouver
le
meilleur
tracé,
la
concertation et le dialogue en amont
avant le démarrage des procédures
administratives ont permis d’établir avec
le parc naturel régional du Vexin Français
un partenariat dès décembre 1997.
Des études d'impact ont été réalisées afin
Passage en fouille. Pose d’une canalisation de gaz
naturel dans le lit d’un cours d’eau
d'analyser tous les aspects sensibles du
projet, du point de vue environnemental :
faune, flore, hydrographie, hydrologie,
patrimoine et pratiques agricoles. Ces études ont été exploitées par la suite pour enrichir les
recensements et inventaires menés par l'équipe du Parc. Sur financement de l’entreprise, des
programmes de plantation de haies champêtres, d'arbres isolés, ou de vergers, la restauration
d'une zone humide, l'aménagement d'une berge de la Seine et la restauration d'un hectare de
coteau calcaire restauré ont été engagés sur plusieurs communes de son territoire.
33
F. Rey, L’écologie de la restauration au service de l’ingénierie écologique : application au contrôle
de l’érosion en montagne
64
Cette action s'inscrit dans la durée puisque l'entretien de ces espaces est financé pendant 10 ans.
Pendant la pose du gazoduc, des réductions d'impact ont été effectuées. Pour n'en citer que
quelques-unes :










Déboisement entre août et février,
Drainage et protection de pistes (madriers, plats-bords) de deux prairies,
Remblai en matériaux argileux pour les zones d'affleurement des nappes,
Clôtures de la piste de travail dans les zones boisées et protection du tronc des arbres,
Tri de terres (séparation des horizons superficiels),
Réduction de piste sur 5 km,
Stockage de matériaux sur la piste pendant le chantier dans plusieurs zones sensibles,
Traversée de deux rivières en fonçage pour préserver les berges,
Protection de piste pour la traversée d'une vallée sur 2 km,
Choix du tracé qui minimise l'impact en utilisant des layons existants dans une forêt et en
développant l'utilisation de tubes cintrés avec un court rayon afin de suivre au mieux les

méandres de ces chemins,
Ramassages systématiques de tous les déchets du chantier et recyclage de ceux-ci (si
possible).
Le poste d'interconnexion de Moussy (d'une superficie d'un hectare) a été inséré dans
l'environnement. Un poste gaz existant depuis plusieurs décennies situé en bordure de route a
pour l'occasion été déplacé, ce qui fait que l'intégration paysagère des ouvrages gaziers de
surface est meilleure depuis le passage du gazoduc.
65
Focus : L’ingé nierie é cologique appliqué e aux
entreprises ?
L’artisan, qui rapproche les levures et les bactéries du milieu laitier pour faire des fromages
utilise la technologie du vivant sans même le savoir. A plus grande échelle, la végétalisation des
ouvrages ou la création d’une zone humide pour traiter les eaux usées représentent ce que l’on
dénomme l’ingénierie écologique. L’essor de cette discipline est né du besoin de développer
des pratiques pour restaurer, réhabiliter des milieux dégradés voire créer de nouveaux
écosystèmes, dont l’objectif est de maintenir les services que l’on en retire et qui répondent
aux besoins de nos sociétés. Le traitement des déchets organiques, des eaux usées,
l’aménagement du territoire, les biotechnologies, l’écologie industrielle, le design du paysage
sont autant d’applications possibles pour les entreprises, en fonction de leurs cœurs de métier
et de leurs compétences, à entreprendre avec l’appui de la recherche et des savoirs locaux
(associations naturalistes). Cette discipline peut faire évoluer rapidement les pratiques : adapter
les matériaux et les procédés pour basculer vers des interactions plus positives envers la
biodiversité. Des retombées en termes d’emplois sont prévisibles. GRTgaz, par la création de
roselières, la gestion des bandes de servitude, la création de mares et zones pour accueillir la
faune) au sein de son activité industrielle participe déjà à cet essor-là. Pour en savoir plus sur
l’ingénierie écologique : Groupement d’Application de l’Ingénierie Ecologique (GAIE)34 –
www.ingenierie-ecologique.org
Retombées
économiques
Pour éviter le renchérissement des coûts des projets, le respect de certaines
obligations environnementales constitue une assurance dans le cadre de ces
projets. En outre, l’évaluation des impacts socio-économiques d’une
infrastructure linéaire s’avère un élément déterminant pour juger de son utilité.
Cette évaluation se fait d’abord en phase amont pour juger des effets prévisionnels à en attendre,
puis après réalisation pour vérifier la réalité de ces effets.
34
Les colloques annuel GAIE sont ouverts aux entreprises. Ils sont une plateforme de rencontre entre
chercheurs et ingénieurs de la discipline, experts, étudiants issus de formations en écologie, et
entreprises intéressées pour passer de la théorie à l’action.
66
☺
Retombées
sociales
Au total, le passage du gazoduc des Plateaux-du-Vexin a permis l'embauche
temporaire de 169 demandeurs d'emploi (pour 76 000 heures travaillées). A
l'issue du chantier, plus du quart de ces personnes ont retrouvé un emploi
stable.
Retombées
écologiques
La durée de vie des ouvrages et l’héritage foncier qu’ils vont laisser aux
générations futures impose une réflexion anticipée sur la manière dont
l’entreprise doit les concevoir. À long terme, l’enjeu sera d’adapter les
équipements, les sites, l’orientation et la disposition des ouvrages de manière à
créer des conditions adéquates pour la biodiversité, notamment via le maintien systématique
des continuités entre habitats. C’est aussi un moyen pédagogique, visuel et facile, de connecter
activité industrielle et biodiversité, faire accepter les ouvrages par le grand public et sensibiliser
les salariés.
Indicateurs de progrè s
Cartographie
Surface totale
Indicateur visuel
Superposition du
des emprises
de type « avant –
réseau de
foncières
après » pour la
canalisation à celui
(% de surface
des continuités
végétalisée)
écologiques
couverture
végétale
Tonnage de bois
prélevé lors de la
création
des
zones de travail
ou de trouées en
forêt
Cadre ré glementaire
☺
☺
Les entreprises qui font le choix d’enfouir leurs infrastructures en minimisant les

impacts sur le sol et en favorisant le retour d’une couverture végétale seront avantagées
au regard des évolutions réglementaires à prévoir, notamment du coté des études d’impact et de
l’application de la Trame Verte et Bleue.


Les contentieux liés aux projets de nouvelles infrastructures sont courants, avec en
premier lieu le blocage de projet par des associations écologistes et de protection de la
nature, qui font valoir légitimement leur droits à la suite de la découverte d’espèces menacées.
67
Ces procédures sont lourdes et coûteuses pour chacune des parties. La réglementation devrait
imposer davantage de démocratie participative et de concertation pour trouver des compromis
d’usage des territoires. Travailler la concertation locale avec les scientifiques, les usagers des
territoires et les associations est une priorité.
GRTgaz avance !
Les compétences
acquises
aujourd’hui sont
efficaces en termes
d’intégration
paysagère.
Les gazoducs sont
associés à la
présence d'espèces
protégées, à la
restauration des
milieux naturels et
à la préservation
des continuités.
68
L'empreinte
écologique des
matériaux et
méthodes
d'enfouissement
est réduite au
maximum. Les
méthodes
employées sont
étudiées pour
minimiser les
effets sur les sols
et leurs fonctions.
Fiche n°5 : Appliquer la gestion diffé rencié e
sur les bandes de servitude
Une fois les travaux réalisés, GRTgaz déploie des bandes de servitude le long des canalisations
enterrées. Ces bandes de terre, de 10 à 24 mètres de large selon le diamètre de la canalisation,
deviennent non-constructibles et ne peuvent être reboisées pour des raisons de sécurité. Ce
patrimoine foncier non négligeable présente un intérêt pour le maintien et le développement de
la biodiversité selon, bien sûr, le mode de gestion qui lui est appliqué.
Plan d’action
L’objectif principal de la gestion différenciée35 est de passer progressivement d’une gestion
classique gourmande en produits phytosanitaires et en machines énergivores, vers des
pratiques différentes qui favorisent le développement spontané de la biodiversité, avec un
minimum d’intervention humaine. Le terme de gestion différenciée trouve son origine dans la
définition de différents types d’espaces en fonction de leur usage et dans l’adaptation des modes
de gestion à ces usages. Terrain privilégié, les bandes de servitude permettent de tester cette
« gestion différenciée » qui permettra progressivement de:



Bannir l’utilisation d’intrants chimiques, en favorisant les interactions naturelles (une
prairie est d’autant plus riche en biodiversité qu’elle est pauvre en apport azoté),
Limiter l'artificialisation, les pollutions et les dérangements et favoriser la diversification
des milieux et des espèces, ainsi que l'expression des processus naturels,
Développer l’emploi local et diversifier les qualités paysagères.
35
Natureparif a édité un guide de gestion différenciée des espaces verts à destination des
collectivités territoriales et accompagne ses adhérents.
69
Favoriser la diversité floristique et les continuités écologiques

Des recommandations ont été établies pour les différentes phases de l’activité d’entretien des
bandes de servitude et des dépendances vertes, en vue de maintenir, voire d’améliorer la
diversité floristique et de favoriser les continuités écologiques :
Violette élevée - Viola Elator - située sur certaines bandes de servitude

© CBNBP
Favoriser la recolonisation spontanée, en laissant la végétation s’installer naturellement
pour assurer le caractère natif des espèces et donc la conservation du patrimoine





génétique,
Faucher tardivement en fin d’automne, afin de ne pas compromettre le développement
jusqu’à la fructification des plantes,
Effectuer une coupe à une hauteur d’une dizaine de centimètres afin de préserver les
insectes qui peuplent la partie basse de la végétation,
Faucher idéalement une année sur deux,
Possibilité de récupérer le produit de la fauche (compostage, alimentation du bétail, etc.),
Contenir des lisières progressives au niveau des emprises traversant des milieux
forestiers, en favorisant les lisières étagées, plutôt que des lisières en recul qui créent


une coupure nette dans la strate arborescente,
Dans le cas d’opérations de végétalisations de certains talus ou bandes, il est nécessaire
de prêter attention au type de végétaux utilisés,
Pallier l’absence d’arbres liée au risque d’endommagement des canalisations par
l’utilisation de végétaux avec un système racinaire à extension latérale, ce qui conserve
le rôle anti-érosion des racines et les rend inoffensives pour le risque de dégradation des
canalisations. Les racines participent à la stabilisation des talus et des sols et à leur
70
protection contre l'érosion. Les systèmes de pré ou prairie ont une bonne capacité de
rétention de l'eau de pluie à faible profondeur.
Bannir l’utilisation de produits phytosanitaires

L’introduction de produits phytosanitaires dans les écosystèmes induit la contamination du sol,
des eaux et la destruction des organismes vivants qui les peuplent. Ils sont de plus
contreproductifs dans le cas où les bandes de servitude doivent leur résistance à un milieu
propice (végétations adaptées et interactions) et à une gestion appropriée.
Là où le désherbage est considéré comme indispensable (souvent culturellement), des moyens
mécaniques (brosses, arrachage manuel) peuvent facilement se substituer à ces usages coûteux
pour l’entreprise comme pour l’environnement.



Préférer l’arrachage manuel, ou le choix d’essences n’entrainant pas la formation de
structures racinaires développées,
Possibilité de faire intervenir des personnes en parcours d’insertion sociale,
Protection anti-racines : certains produits, tels que les membranes d’étanchéité
composées de hauts polymères, sont à la fois étanches et anti-racines. La question de

leur empreinte écologique (ressources fossiles et bilan carbone) reste posée,
Des habitats hétérogènes maximisant la productivité écologique (prairie de fauche,
miel).
Focus : le partenariat GRTgaz Ré gion Val de
Seine – Musé um National d’Histoire Naturelle
GRTgaz Région Val de Seine a conclu en 2007 un partenariat avec le Conservatoire Botanique du
Bassin Parisien du Muséum National d’Histoire Naturelle et le Conseil Régional d’Île-de-France,
afin de réaliser un inventaire floristique des bandes de servitude. Les résultats obtenus au cours
des trois années d’étude ont confirmé l’intérêt que peuvent présenter les bandes de servitude
des gazoducs pour la sauvegarde de certaines espèces et habitats franciliens, en compensant
localement, l’altération, la fragmentation, l’isolement et la séparation géographique et
écologique dont sont victimes les milieux naturels.
71
Sur le plan floristique :
•
peu de milieux à forts enjeux naturalistes traversés par des gazoducs,
•
un nombre important d’espèces sur les bandes de servitude,
•
un nombre d’espèces patrimoniales assez important,
•
une gestion favorable à la biodiversité.
Sur le plan des continuités écologiques :
•
un apport concret au maintien de la biodiversité,
•
•
une non-prolifération des espèces exogènes,
•
culture intensive,
une réponse concrète à la fragmentation des habitats, dans une région urbanisée et de
un lien avec les espaces protégés,
•
une continuité avec les régions voisines.
Retombées
économiques
Le passage d’une gestion classique à une gestion différenciée permet
d’améliorer la gestion en conservant des moyens identiques ou d’économiser en
changeant de pratiques. Les économies réalisées sur l’achat de produits
phytosanitaires, sur le carburant des engins et sur le temps de travail pour
l’épandage et les fauches en surnombre pourront être réemployées à d’autres fins.
Retombées
sociales
les
Dans certaines régions où les bandes de servitude ont vocation à être mises à
disposition du public, la gestion différenciée constitue un accès de proximité à la
découverte de la nature « ordinaire ». En outre, la gestion des bandes de
servitude peut être confiée à des entreprises d’insertion professionnelle dont
compétences
www.espaces.org
Retombées
écologiques
en
la
matière
sont
aujourd’hui
incontestables.
(www.halage.org,
Sur le long terme, la santé des écosystèmes influence directement la santé
humaine36, et diminue les coûts globaux de traitement des infections sanitaires
liées à la dégradation de notre environnement direct ou les coûts de dépollution
et de restauration des milieux. L’épandage de pesticides est l’illustration de ces
problèmes, la gestion différenciée est une de ces alternatives.
36
Forget, G. et Lebel, J., 2003, Approche écosystémique à la santé humaine, in Gérin, M., Gosselin, P.,
Cordier, S., Viau, C., Quénel, P. et Dewailly, É. (dir.), Environnement et santé publique: fondements et
pratiques, p. 593-640.
72
Indicateurs de progrè s
Évolution des consommations
Comparaison des
Inventaires
d’eau, de fuel, de produits
coûts entre une
taxonomiques
phytosanitaires lors des
gestion classique
réalisés sur les
campagnes de gestion des bandes
et une gestion
bandes de
de servitude
différenciée
servitude
GRTgaz avance !
Utilisation de
pesticides,
déplacement des
terres et usage
d'engins
énergivores.
Passage à
l'entretien
différencié des
bandes de
servitude.
73
Utilisation
d'intrants
organiques,
politique du zéro
pesticide, création
de prairies
mellifères
favorables à la
pollinisation.
Fiche n°6 : Dé velopper des activité s
pé dagogiques lié es à la nature
Le contact direct avec la nature est un puissant vecteur de sensibilisation. Connaitre, c’est
apprendre à respecter. C’est aussi, pour une entreprise comme GRTgaz l’occasion de faire
connaitre ses activités et de promouvoir ses actions. L’acceptation sociale des ouvrages passe
aussi par des actions de ce type, en complément des efforts de concertation avec les populations
locales bien en amont. En plus de l’éventail des activités récréatives et pédagogiques,
l’entreprise peut renforcer sa collaboration avec des acteurs locaux et favoriser ainsi les emplois.

Créer des zones d’intérêt pédagogique pour le public
Pelouse sèche sur une bande de servitude en milieu forestier - © CBNBP
GRTgaz conçoit des aménagements linéaires qui constituent un second paysage venant se
substituer à l’originel. Certaines bandes de servitude ou allées de promenade en forêt peuvent
devenir de véritables lieux d’intérêt pédagogique pour les riverains. GRTgaz attache de
l’importance à la réalisation de ces sentiers pédagogiques, lieux de connaissance et de
sensibilisation du public à la nature de proximité.
74
Les bandes de servitude sont peu fréquentées parce que
leur première fonction n’a pas été pensée en ce sens.
Aujourd’hui
l’intégration
GRTgaz
réfléchit au
paysagère
pour
développement
permettre
à
de
des
usagers (promeneurs à pied, en vélo) de conquérir les sites.
Les citadins ou riverains y trouveront des zones non
Bande de servitude, terrain
propice aux sorties nature et aux
sciences participatives
arborées pour un parcours « santé » ou « nature », du calme
et un milieu aménagé à proximité de leur lieu de vie. Pour
des scolaires, les sorties nature permettent une ouverture
logique à la connaissance de la biodiversité et sont
l’occasion de faire de la science participative.

Développer les sciences participatives
Les sciences participatives sont des programmes de recherche associant des scientifiques (qui
réalisent les protocoles et les analyses) et le grand public (qui collecte des données). Ce type
d'association permet d’obtenir un grand nombre de données sur de larges espaces et sur une
longue durée, conditions nécessaires à la compréhension des mécanismes de fond, notamment
en ce qui concerne la biodiversité. Ces informations permettront aux scientifiques de développer
des indicateurs d'état de santé de la biodiversité. C’est aujourd’hui le cas pour les oiseaux
communs nicheurs, les plus observés.
Différents programmes se déroulent en France et en Île-de-France plus particulièrement.
Certains axés sur des groupes d'espèces particuliers (escargots, papillons) tandis que d'autres
concernent des thématiques comme pollinisation (SPIPOLL) ou la phénologie (Observatoire des
Saisons, Etonnant Automne). Natureparif est partenaire des programmes de sciences
participatives en Île-de-France avec des laboratoires de recherche et des ONG dont le
programme PROPAGE. (PROPAGE = PROgramme de suivi des PApillons pour les GEstionnaires)
Pour plus d’information, contactez-nous. www.natureparif.fr
75

Favoriser l’emploi local
 Conserver les ressources génétiques : culture de variétés ancestrales
Le contact étroit entre l’entreprise et le territoire peut amener celle-ci à coopérer également
avec d’autres acteurs. Sur les terrains dont elle dispose, elle peut par exemple mettre à
disposition d’agriculteurs, de fermiers, de bergers ou de scientifiques des parcelles pour
développer toutes sortes d’activités liées à la nature ou à la culture. GRTgaz a cédé, sur le site de
Cuvilly, des terres à un agriculteur francilien pour la culture vivrière. En Île-de-France, le bureau
des ressources génétiques, tout comme de nombreuses associations pour la sauvegarde de
variétés génétiques 37 dispose d’une banque de graines variées et saura orienter l’entreprise sur
le choix des actions à mettre en œuvre pour la biodiversité.
 L’éco-pâturage
Le pâturage peut être une alternative à la fauche et à
l’arrachage manuel dans le cadre de la gestion
différenciée :
le
débroussaillement
comme
objectif
principal de la conduite du troupeau, l’expérimentation et
L’éco-pâturage offre une solution
à la gestion des espaces verts
la conservation du patrimoine génétique (variétés rares).
Les études scientifiques montrent que le pâturage
augmente
significativement
le
nombre
d’espèces
végétales et très fortement le nombre et la biomasse de
lombrics38. Les effets sont bénéfiques sur la compétition floristique (baisse de la hauteur de la
strate herbacée, augmentation de la richesse minérale par intégration de la litière au sol,
consommation d’espèces envahissantes). Le piétinement qui incorpore la litière au sol et les
fèces des animaux, favorise également le développement des lombrics. Ce type de gestion est
attractif pour les riverains et les promeneurs.
L’éco-pâturage peut-être adapté dans le cadre da la gestion des espaces verts de sites industriels.
37
Associations des Croqueurs de Pommes et Kokopelli sur www.croqueurs-de-pommes.asso.fr/ et
www.kokopelli.asso.fr/
38
O. Chandioux, M. Vennetier, R. Esteve, Ch. Ripert, 2005, Etude de la végétation des digues du
Rhône : rapport final, Cemagref/ CNR, Aix en Provence, 74p
76
Focus : le sentier pé dagogique de Vierzon
GRTgaz est partenaire de l’Office National des Forêts pour l’inauguration du sentier de la
Salamandre, dans la forêt domaniale de Vierzon, dans le Cher.
Photos du sentier de Vierzon (18) Crédit photo : Claude Dazat – GRTgaz
La création de ce sentier a pour but de développer l’accueil de publics divers en forêt et des
personnes handicapées ou à mobilité réduite. Différents partenaires, dont GRTgaz Région Centre
Atlantique se sont mobilisés financièrement et humainement pour mettre en œuvre ce sentier.
Tout au long de son cheminement, des ateliers d’information et de découverte du milieu
forestier sont proposés.
Retombées
économiques
Si l’aménagement de parcours pédagogiques ou la participation à des
partenariats peut représenter un surcoût à court terme, ce sont de réels
investissements en termes d’acceptation sociale des ouvrages et d’image de
l’entreprise vis-à-vis des citoyens.
Retombées
sociales
Dans certaines régions où les bandes de servitude ont vocation à être mises à
disposition du public, elles constituent un accès de proximité à la nature
« ordinaire » et permettent de la découvrir.
77
Retombées
écologiques
Une meilleure connaissance et appréciation de la nature par les citoyens est le
plus puissant levier de changement des comportements individuels
Les indicateurs de progrè s
Suivi de la gestion
Fréquentation
Renseignement et
pastorale (évolution de
des riverains sur
collecte de données
la présence d’espèce en
les parcours
naturalistes
fonction de la présence
pédagogiques
(programmes de
sciences
d’animaux paisseurs)
participatives)
GRTgaz avance !
Le passage des
gazoducs entraine
des contentieux
avec les riverains.
La concertation locale,
les investissements
réalisés et les efforts
pour réduire
l'empreinte écologique
est une stratégie
gagnant-gagnant. Le
rapprochement avec
des associations est
bénéfique.
78
Les bandes de
servitudes tout
comme les sites
industriels sont à la
fois des lieux
récréatifs et propices
au développement de
la nature.
Fiche n°7 : Minimiser et valoriser les dé chets
de l’activité
Les entreprises produisent plusieurs flux de déchets en fonction du type de matières qu’elles
utilisent et la façon dont elles les transforment au cours de leur processus de production. Quel
est le rapport entre déchets et biodiversité ? Quand on y regarde de plus près, on se rend compte
que le devenir de ces sous-produits a des conséquences variables sur les écosystèmes en
fonction des voies de traitement ou de valorisation qu’on leur applique. L’enfouissement ou
l’incinération génèrent des gaz à effet de serre tandis que la séparation et le traitement des
différents flux est davantage cohérent. Les sous-produits d’origine minérale (granulats, acier,
béton) peuvent suivre la voie du recyclage tandis que les déchets organiques et les effluents
liquides peuvent être dégradés par compostage ou méthanisation. Ces derniers réduisent les
besoins en énergie et produisent du compost pouvant servir d’amendement pour l’agriculture
(retour de la matière organique au sol).
Tri sélectif des déchets industriels
Plan d’action
A l’image de ce qui est réalisé pour la politique d’achat, l’entreprise peut établir une politique de
gestion des déchets dans chacune de ses infrastructures en fonction des trois priorités
suivantes :
1 – Anticiper en amont sur la qualité et la quantité de déchets produits : cela passe par la mise en
œuvre de démarches d’éco-conception et d’analyse de cycle de vie des produits qui
permettent d’économiser les ressources, donc de produire moins de déchets. Cette démarche
minimise les coûts de traitement par ailleurs. Sensibilisation essentielle en amont pour diminuer
la production, en collaboration avec la direction des achats.
79
2 – Séparer de façon optimale des flux de déchets (organique, inorganique, ferreux, verre,
plastiques, etc.).
3 – Valoriser ces flux par réutilisation, recyclage et traitements biologiques.

Limiter et recycler les déchets d’usage courant
Une politique d’achat rigoureuse permet de minimiser la production de déchets en provenance
des bureaux. En effet, la quantité de déchets est directement corrélée aux produits achetés.
GRTgaz n’a aucune influence sur la réglementation ou sur la stratégie concernant le devenir des
déchets qu’elle produit. Néanmoins, de nouveaux types de traitement prometteurs se
développent. C’est le cas du traitement mécano-biologique (TMB) des déchets39, développé
depuis des années en Allemagne et en France. Ce traitement combine une séparation mécanique
des différentes fractions contenues dans le déchet : la fraction inorganique (fer, verre, plastiques,
inertes) recyclable et une fraction inorganique biodégradable en compost et/ou en biogaz
utilisable à d’autres fins (agriculture, horticulture, jardins et espaces verts, énergie). Ces
traitements sont considérés comme économiquement et écologiquement intéressants, mais
encore trop peu exploités. GRTgaz devra prêter attention à ces filières, appelées à se développer.

Valoriser les déchets industriels
Les déchets générés par l’activité industrielle, principalement lors de la pose des gazoducs sont
variés. La récupération de l’ensemble des sous-produits (rejets ferreux, végétaux, plastiques,
soudures, effluents, déchets de chantier) et leur séparation sur place permettront de les
valoriser pour une réutilisation ultérieure, à des fins similaires ou différentes. L’écologie
industrielle40, une science récente, nous apprend que les déchets des uns peuvent devenir les
ressources des autres (ex : les déchets verts deviennent de l’énergie, les chutes de fer deviennent
une matière première réemployée, le compost devient un engrais, les rejets de chaleur chauffent
un autre procédé, etc.). Si cela implique un rapprochement des acteurs industriels et des
synergies à identifier, certaines pistes peuvent d’ores et déjà être explorées : le recyclage
systématique des éléments (fer, verre, béton, granulats, acier) et leur exportation vers les filières
39
Juniper (2005) MBT: A Guide for Decision Makers – Processes, Policies & Markets
Schalchli, P., Mettre en œuvre une démarche d'écologie industrielle sur un parc d'activités : Société
alpine de publication, 2009. – 252 p
40
80
de réutilisation existantes. GRTgaz est, notamment, concerné par ses déchets de chantier : sousproduits issus du débardage de la piste de travail et les chutes d’acier issues de la pose et de la
soudure des canalisations.
Enfin, certains équipements comme les batteries et déchets électroniques sont constitués de
matières rares comme le lithium, extrait en mines et difficilement ré-employables. La production
de ces équipements tout comme leur traitement en fin de vie a des conséquences lourdes sur la
biodiversité. Cette question renvoie au recours à de nouvelles sources d’énergie pérennes
(éolienne faible puissance, solaire) pour les sites industriels.

Compostage des déchets organiques
Les déchets verts issus de la gestion des bandes de
servitude peuvent être récupérés, ils serviront alors
de fourrage dans le cas des prairies fauchées ou
seront
laissés sur place, ce qui permettra de
reconstituer la litière et de faciliter le retour de la
matière organique au sol, selon les mêmes
Compostage de déchets verts
processus que celui du compostage. En ce qui
concerne les sous-produits de l’alimentation, le
recyclage et le compostage des déchets issus de
l’alimentation permettent de réduire les impacts
d’un traitement classique et devraient être systématiques. Le produit fini (compost) peut être
récupéré par les filières agricoles et constituer un amendement organique pour les sols. En
effet, les composts participent au maintien de leur fertilité en apportant des éléments tels que
l’azote, le phosphore et le potassium disponible pour les végétaux. Considérant le nombre de
déchets organiques dans les entreprises, cette ressource n’est pas négligeable. Lors des buffets
organisés par GRTgaz Région Val de Seine, l’ensemble des denrées alimentaires tout comme les
couverts sont compostables.

Traiter les effluents liquides industriels
Alternative au traitement classique et industriel de l’eau, l’ingénierie écologique connait un
essor important et voit le développement de certaines techniques opérationnelles, comme la
phytoremédiation (combinaisons de plantes et micro-organismes).
81
Cette technique d’assainissement est basée sur les propriétés de purification, entre autres par la
filtration des particules en suspension, l’extraction des substances dissoutes (minéraux, métaux
lourds,…) par les plantes, la dégradation des produits à base de carbone par les microorganismes, la décomposition des composés azotés par les fonctions oxydantes et réductrices
des bactéries. Ces procédés se basent sur la reconstitution d’un écosystème et de sa capacité
épuratoire, ce qui est le cas d’une mare, d’une zone de lagunage ou d’un bassin de rétention avec
plantes accumulantes. Si le traitement de l’eau n’est pas le cœur de métier de GRTgaz, la
connaissance de ces techniques et leur déploiement au cas par cas peut permettre de se
démarquer.
Retombées
économiques
Le bouclage des flux et la valorisation des déchets n’entrainent pas d’avantage
compétitif ou de réduction des coûts systématique dans le système
économique actuel où ces filières ne sont pas organisées. En revanche, la
maîtrise de ses déchets est l’assurance de diminuer les coûts ultérieurs de
traitement supportés par la société.
La génération de pollutions et de déchets est considérée comme une
Retombées
sociales
externalité. Ces coûts environnementaux sont payés par le collectif et les
répercussions en termes de santé publique ne sont pas négligeables. Limiter,
valoriser et traiter les déchets sur le long terme garantit un engagement à la
fois social et environnemental. En outre, la dépollution de sites souillés est un
marché en plein essor et créateur d’emplois.
Retombées
écologiques
Les zones de traitement des effluents liquides ou des déchets organiques
peuvent avoir une fonction de traitement mais aussi de « zone de vie » pour de
nombreuses communautés vivantes qui participent au recyclage de la matière.
Indicateurs de progrè s
Evolution des
quantités de
déchets produits
(tous flux
confondus)
Tonnes de
Quantité de
déchets générés
déchets
vs tonnes
organiques
récupérées et
produits vs
recyclées
quantité
valorisée
82
☺
Cadre ré glementaire
☺
☺


Aujourd’hui, les normes ISO imposent l’exemplarité dans la gestion des déchets

courants. C’est une première démarche encourageante pour les entreprises.
La réglementation n’impose pas le tri systématique de tous les flux de déchets ni leur
valorisation par les entreprises qui les génèrent. De plus, si l’accent est surtout mis sur
l’encouragement au recyclage en aval, c’est la diminution de la production de déchets en amont
qui devrait primer. Il est souhaitable et profitable que des outils incitatifs ou dissuasifs obligent
les entreprises à générer moins de déchets à l’avenir et à traiter de manière appropriée les flux
restants.
GRTgaz avance !
Séparation des flux,
recyclage, limitation
des quantités de
déchets (normes ISO,
EMAS).
Séparation minimale
des flux de déchets et
voies de traitement
classiques :
incinération ou
enfouissement selon
les prestataires.
83
L'analyse de cycle
de vie et l'ecoconception des
produits et services
permet de reduire
de manière
drastique la
production de
déchets. De plus,
l'ensemble des flux
est traité de
manière à réutiliser
les recyclables et
valoriser les
organiques.
L'énergie produite
grâce aux déchets
est valorisée.
Fiche n°8 : Piloter la biodiversité en interne
GRTgaz est une entreprise jeune, crée il y a cinq ans à la suite de l’application des directives
européennes sur le marché de l’électricité et du gaz. Consciente du challenge que représente
l’intégration de la biodiversité dans sa stratégie, elle reconnait volontiers que le fonctionnement
de l’entreprise est appelé à évoluer (nouveaux objectifs, mode de régulation, de reporting,
indicateurs, tableau de bord) mais aussi que la biodiversité, intégrée en amont, ne constituera
pas forcément un coût fatalement improductif ; pour ce faire il conviendra que les enjeux et les
moyens d’actions soient compris et pris en compte. Elle sait aussi que toutes les décisions ne
dépendent pas d’elle, mais également de niveaux d’organisation privée ou publique supérieurs.
C’est pourquoi l’anticipation est une règle d’or, pour prévoir des changements d’ordre
réglementaire (droit de l’environnement, gouvernance internationale), fiscaux (Grenelle,
économie de la biodiversité) ou culturels (scénarii et orientations politiques et citoyennes).
Construire un cadre favorable à la prise en compte de la biodiversité dans

l’organisation de l’entreprise
Les outils environnementaux sont aujourd’hui essentiellement dirigés vers le bilan des
émissions de gaz à effet de serre ou l’efficacité énergétique (Normes ISO ou EMAS). La réflexion
sur la biodiversité permet d’évoluer vers de nouveaux outils qui font référence à la biodiversité
et aux services écosystémiques. En se basant sur le diagnostic réalisé ci-avant et les fiches
pratiques, l’entreprise peut d’ores et déjà construire une stratégie qui comprendrait :





une série d’indicateurs de progrès renseignant sur la dépendance, les impacts et les
efforts réalisés au sujet de la biodiversité,
des objectifs détaillés et chiffrés, ainsi qu’un plan d’action échelonné dans le temps,
le recrutement de ressources humaines à compétence dans le domaine de l’écologie
scientifique,
des moyens financiers et des investissements ciblant ces problématiques-là.
Une autre mesure de la performance ?
Aujourd’hui, la performance d’une entreprise se mesure à travers son résultat net (ou son chiffre
d’affaires). Derrière cet indicateur se cache la nécessité de minimiser les coûts et maximiser les
84
profits. Plus récemment, l’évolution du contexte réglementaire (droit de l’environnement,
directives européennes) a modifié certains comportements, invitant les entreprises à suivre ce
que l’on appelle la responsabilité sociale et environnementale (RSE) sur la base du volontariat. Si
ces nouvelles tendances confirment la marche de progrès d’un certain nombre d’entreprises, la
RSE ne prête pas attention aujourd’hui à la biodiversité qui ne transparaît pas dans les résultats,
les indicateurs, la performance globale.
Etre performant, dans la logique des écosystèmes, signifie, pour chaque choix, de
favoriser le maintien et l’amélioration du capital naturel et/ou de supporter les coûts de
sa dégradation. Cet entretien appelle au développement massif des sciences écologiques
et de l’ingénierie écologique notamment afin de restaurer, voire améliorer les
écosystèmes (hétérogènes41, adaptatifs42 et résilients43).
Dans cette logique, GRTgaz pourrait réaliser le chiffrage des coûts à consentir / ou consentis
pour maintenir et restaurer les écosystèmes dégradés lors des projets. A terme, l’internalisation
de ces coûts dans le bilan comptable des entreprises donnerait une vision totalement différente
de la performance44. En retour, les efforts de restauration et de diminution des atteintes
devraient être largement récompensés.

Vers l’implication des différentes compétences
Parce que cette question concerne d’abord l’humain et son rapport au tissu vivant dont il fait
partie, la biodiversité est par nature transversale. Elle intéresse et implique les différentes
fonctions de l’entreprises : Direction – Ressources humaines – Achats & Logistique – Production
& Ingénierie – Finance – Comptabilité - Recherche et Développement – Marketing –
Communication.
41
Disposant d’habitats variés
Capables de résister aux différents stress, cela passe par la diversité des éléments qui le composent
43
Capables de retourner à leur état original après une perturbation
44
L’association Orée a lancé un groupe de travail sur la comptabilité « biodiversité » des entreprises
visant à produire un nouveau type de comptabilité qui rend compte des externalités négatives
42
85
Organigramme
Direction générale et
stratégique
Responsabilité « biodiversité »
 Décide des orientations stratégiques
 Assure le management et l’application des objectifs
 Fait le lien avec les parties prenantes : en servant de passerelle
entre les scientifiques et les salariés de l’entreprise (la formation
du personnel passe par la conviction des décideurs)
 Fédère les collaborateurs par une apparition claire du volet
« biodiversité » dans le management
Recherche et
développement
 Valide les objectifs à l’aide d’indicateurs
 Anticipe la réglementation
 Innove et prospecte sur l’avenir du marché : notamment en ce
qui concerne la part de recherche sur les éco-technologies,
l’ingénierie écologique, l’éco-conception, l’écologie industrielle
Ressources Humaines
Communication
 Saisit de nouveaux marchés en lien avec la réduction des
réserves fossiles et l’augmentation de leur prix
 Accroit la part de l’écologie scientifique dans le recrutement
 Prévoit une formation aux enjeux de biodiversité
 Communique sur la performance et les bonnes pratiques à
travers les rapports annuels (soumises à validation d’experts)
Production et
ingénierie
Achats et logistique
 Publie une batterie d’indicateurs diffusés en interne et externe
dans les rapports extra-financiers
 Planifie les chantiers et ouvrages, les équipements, les achats
 Respecte le cahier des charges dicté par les fiches pratiques
 Recherche de fournisseurs et sous-traitants adaptés aux
nouveaux besoins
 Négoce de contrats (quel choix, notamment en cas d’activités à
risque pour la biodiversité ?)
Finance
 Met en œuvre une Analyse du Cycle de Vie des produits et des
services
 Prévoit et amplifie les investissements pour répondre aux
exigences en matière de développement durable
 Publie des indicateurs financiers de l’effort environnemental
86
Marketing
Comptabilité
 Fait de la biodiversité un atout marketing, un outil de démarcation de la
concurrence (sous validation d’expert, d’un comité scientifique)
 Evite le greenwashing, improductif => actions concrètes
 Evalue les coûts de mutation de l’activité et les économies engendrées par
la prise en compte de la biodiversité par anticipation
 Publie des indicateurs de coût de maintien et de restauration des
Juridique
écosystèmes lors de projets
 Vers l’internalisation des externalités dans le bilan comptable
 Anticipe la nouvelle réglementation : Grenelle, Directives Européennes
87
Fiche n°9 : Quel avenir pour les mé tiers du
gaz ?
Face à l’évolution de la disponibilité
des ressources, notamment fossiles,
mais aussi face à la nécessité de
s’affranchir des énergies carbonées
(protocole de Kyoto, Grenelle de
l’environnement, Directives Européennes), les entreprises du secteur sont
appelées à changer fondamentalement
Poste de soudage, masque et gants de protection
de stratégie sur le long terme. Qu’il
s’agisse du pétrole ou du gaz naturel,
ces acteurs sont actuellement dans
une période de transition. Pour pallier la décroissance des stocks d’énergie fossile, de
nouvelles technologies et zones d’explorations sont à l’étude. Cependant, dans le cadre d’un
objectif de développement durable réel et d’une prise de conscience massive, de quoi serait fait
l’avenir de ces entreprises si de nouvelles règles du jeu, au niveau international, voyaient le
jour ?

Explorer de nouveaux marchés
Si l’on peut imaginer la nécessité d’un avenir énergétique plus localisé (produire et consommer
son énergie sur place), on se dirige également vers l’utilisation de nouvelles sources d’énergie,
renouvelables. La part du gaz issu de ressources renouvelables peut rapidement être augmentée
(notamment à cause de l’augmentation du prix du gaz) grâce à des techniques nouvelles et, pour
certaines d’entre elles, déjà maîtrisées sur le plan technologique. C’est le cas de la
transformation de la biomasse, en énergie par la valorisation des déchets, un potentiel
immense. La méthanisation45 des déchets pourrait d’ailleurs devenir un sujet prioritaire dans
les années qui viennent. A travers un processus anaérobie, la méthanisation permet de produire
du biogaz (méthane) et un digestat, sorte de compost utilisable en agriculture. De composition
45
La méthanisation, René MOLETTA - éditions Tec et Doc
88
proche du gaz naturel, le biogaz pourrait être injecté dans le réseau existant, ce qui donne à
GRTgaz l’occasion de conserver les compétences de son cœur de métier. Les déchets ménagers,
les rejets agricoles ou de l'industrie agro-alimentaire sont autant de sources d’énergie
potentielles. Si ces nouveaux marchés demandent encore à être clarifiés, tant au plan
technologique qu’organisationnel pour l’entreprise, le changement pourrait voir le jour plus
rapidement avec de nouveaux mécanismes incitatifs de type « taxe carbone ». S’ils sont
appliqués à tous les énergéticiens, ces dispositifs induiraient des changements réels de prix et
inciteraient inévitablement les entreprises à faire de nouveaux choix. Les fournisseurs de
GRTgaz se penchent d’ores et déjà sur la question.
Une usine de production de biogaz à partir de déchets en Allemagne © Onkel John-Creative Commons
Le biogaz fait parti des marchés à explorer

L’innovation institutionnelle attendue
L’érosion de la biodiversité, au même titre que les bouleversements climatiques, nous renvoie
certainement vers des prises de décision inédites à l’avenir. Pour changer et infléchir les
89
comportements de façon massive, le renforcement de la réglementation et/ou les apports
d’une nouvelle fiscalité sont envisagés. Dans le modèle économique actuel, où la performance
se mesure au seul résultat financier, la prise en compte de la dimension environnementale, qui
plus est de la biodiversité, représente généralement un surcoût. Quelle entreprise prendrait le
risque de se démarquer face à la concurrence ? Les chefs d’états réunis lors de la conférence de
Copenhague en 2009 ont rappelé la difficulté d’imposer des règles plus strictes à leurs
entreprises, prenant le risque de réduire leur compétitivité ou d’accroître le dumping
environnemental. Pour un problème d’envergure globale, comme l’est l’érosion de la
biodiversité, seule une gouvernance mondiale constitue une réponse appropriée. Un
premier pas ambitieux est en cours, avec la création imminente de l’IpBES (International
Plateform for Biodiversity and Ecosystem Services46) soit l’équivalent scientifique du GIEC pour
la biodiversité. Prévue pour 2012, sa création témoigne de l’importance accordée à une question
qui dépasse les frontières de chaque état. En France, l’IpBES est soutenue techniquement par la
Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB)47 et l’Institut du Développement Durable
et des Relations Internationales (Iddri)48.
Focus : Mettre un prix sur la biodiversité pour
mieux la proté ger ?
49
Partant de l’idée que la nature échappe au marché, certains économistes ont proposé de donner
une valeur marchande à la biodiversité pour qu’elle entre dans les calculs des coûts d’un projet.
Perçue comme une lueur d’espoir par certains, la valorisation monétaire est pourtant un
processus délicat et certaines méthodes pour déterminer les prix sont parfois très subjectives.
C’est le cas de l’évaluation contingente qui revient à demander à des usagers combien ils
consentiraient à payer pour protéger telle ou telle espèce, ou tel ou tel milieu ? Au nom de quoi
le thon rouge vaudrait davantage que le rat musqué, ou le pissenlit ? Autant dire que les valeurs
varient d’un interrogé à l’autre, chacun étant le meilleur juge de ses propres préférences.
Si le prix d’une tonne de carbone est facilement mesurable, qui saurait mettre un prix sur une
biodiversité faite d’interactions, à plusieurs échelles spatiales et temporelles (espèces, gènes,
46
http://ipbes.net/
http://www.fondationbiodiversite.fr/
48
http://www.iddri.org/
49
D’après J. Weber, CIRAD – Évaluer et financer la biodiversité”, séminaire 2009 de l'IFORE
47
90
écosystèmes) ? En réduisant la complexité de la biodiversité à quelques espèces, on obtient des
données faussées et peu rigoureuses. Quand bien même l’on aboutirait à des prix, qui ne sont
que la mesure instantanée en une offre et une demande, la nature serait elle alors gérée en
bourse ? Ce n’est pas sérieux.
Un pas vers plus de rigueur a été fait avec le rapport Chevassus-au-Louis50 en 2009. Ce dernier
insiste sur la biodiversité générale, celle qui n’est pas remarquable, et qui fournit l’essentiel des
services écosystémiques que l’on retire de la biodiversité. Le verdict est clair : il n’est pas possible
d’attribuer un prix à cette biodiversité générale faite d’interactions. Par contre, il est nettement
plus rigoureux d’évaluer les coûts pour maintenir ou restaurer les écosystèmes appelés à
disparaître lors d’un projet. Par exemple, lorsqu’une collectivité décide de la construction d’un
lycée, combien lui en coûterait- il pour conserver les fonctions et services issus de la biodiversité
et qui s’apprêtent à disparaître ?
Plus besoin de connaitre le prix d’une zone humide, ou de la fertilité des sols, ou encore du
service récréatif fourni par les espaces verts. Il suffit de trouver une solution qui permet d’éviter
leur dégradation et de conserver les fonctions, d’en estimer les coûts. Une toute autre approche !
50
Approche économique de la biodiversité et des services liés aux écosystèmes, avril 2009.
91
L’essentiel !
Fiches pratiques
Fiche N°1 : Gérer les
ressources de l’entreprise
(politique d’achats)
Fiche N°2 : Préserver et
recréer les continuités
écologiques
Objectifs à atteindre
 Mettre en place une politique d’achat rigoureuse
 S’engager dans une démarche d’Analyse de Cycle de Vie des
produits et des services
 Identifier les continuités existantes par une approche
cartographique
 Restaurer et créer de nouvelles continuités
 Valoriser l’emploi local et la concertation avec les
Fiche N°3 : De la vie dans les
sites industriels !
Fiche N°4 : La pose des
gazoducs : ingénierie des
territoires
Fiche N°5 : Appliquer la
gestion différenciée sur les
bandes des servitude
Fiche N°6 : Développer des
activités pédagogiques liées
à la nature
Fiche N°7 : Minimiser et
valoriser les déchets de
scientifiques
 Accroitre les surfaces végétalisées extensives
 Limiter l’artificialisation des milieux
 Réaliser des diagnostics écologiques
 Créer de nouvelles niches écologiques
 Maîtriser les étapes de l’enfouissement des gazoducs
 Zéro perte nette de couvert
 Remise en état conforme avec la dynamique naturelle et les
fonctions écosystémiques
 Passer d’une gestion classique à une gestion différenciée
 Favoriser la diversité floristique et les continuités
 Bannir l’utilisation de produits phytosanitaires
 Créer des zones d’intérêt pour le public
 Promouvoir la gestion pastorale
 Inciter la participation citoyenne et l’emploi local
 Limiter et recycler les déchets d’usage courant
l’activité
 Valoriser les déchets industriels
Fiche N°8 : Piloter la
 Traiter les effluents liquides
biodiversité en interne
Fiche N°9 : Quel avenir pour
les métiers du gaz ?
 Composter les déchets organiques
 Construire un cadre favorable à la prise en compte de la
biodiversité dans l’organisation
 Réfléchir à une autre mesure de la performance
 Explorer de nouveaux marchés (biogaz)
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Conclusion
L’évolution des mentalités dans la sphère entrepreneuriale est saisissante. Face aux différentes
pressions ressenties, les entreprises sont plus attentives et s’inquiètent aujourd’hui de leur
vulnérabilité face aux changements environnementaux (changements climatiques, disponibilité
des ressources et érosion de la biodiversité). Par ailleurs, la réglementation se dirige vers une
plus grande transparence et plus de rigueur, à la demande des parties prenantes.
Alors que la biodiversité n’était perçue que « nature » ou espèces patrimoniales, les entreprises
se rendent compte de l’importance du fonctionnement des écosystèmes pour leurs propres
besoins comme pour ceux de l’humanité. Elles comprennent que la dégradation du tissu vivant,
qu’elles provoquent en grande partie ne sera profitable à aucun d’entre nous. Il faut réagir !
S’engager dans une démarche de développement durable impose de faire de nouveaux choix en
termes de développement. Les entreprises doivent être les éléments moteurs, en acceptant de
regarder à plus long terme, souvent à l’inverse à la logique des marchés. Néanmoins, des choix
peuvent être faits dès aujourd’hui pour limiter les irréversibilités futures. Souvent volontaires,
les entreprises sont très dépendantes des décisions politiques et réglementaires. Aux politiques
de récompenser les bonnes pratiques et de dissuader tout comportement « destructeur de
nature ».
N’attacher de l’importance qu’au carbone ou aux économies d’énergie dans les politiques
environnementales revient à oublier l’essentiel. Comprendre les influences mutuelles entre nos
activités économiques et la biodiversité est beaucoup plus productif. GRTgaz s’y est engagée
avec Natureparif, l’Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France51, en
évaluant dans un premier temps la dépendance de son activité à la biodiversité, puis en
réfléchissant aux possibilités concrètes pour intégrer des pratiques vertueuses dans son activité
industrielle, sans tabous. Cette première démarche, importante, est une étape. La suite, ce sont
les acteurs de GRTgaz, salariés, actionnaires, partenaires, autorités réglementaires, clients, qui
l’écriront.
51
GRTgaz est membre fondateur de Natureparif, Agence innovante conçue comme une plateforme
d’échanges entre acteurs de toutes natures (Etat, collectivités, entreprises, associations,
établissement de recherche, fédérations professionnelles)
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Remerciements
Tous nos remerciements vont à Guillaume XAVIER GRTgaz Région Val de Seine et à Marc BARRA
Natureparif qui ont élaboré ce guide sous l'impulsion de Patrick PELLE Directeur de la Région
Val de Seine, de Stéphanie LUX Directrice de Natureparif et de Catherine RIBES à l'époque
Directrice adjointe de Natureparif.
Nos remerciements vont aussi à Gilles LECUIR de Natureparif pour le temps consacré à la
relecture.
Nos remerciements également à Marie-Hélène LIAGRE Chargée de Communication GRTgaz
Région Val de Seine, à Nadia LOURY d’Emergences à Dominique DUMAND d’Aden Arabie Atelier
qui ont contribué à une mise en forme élégante.
Et ce livre n’aurait pas pu voir le jour si GRTgaz n’avait engagé cette démarche de présentation
de la biodiversité lors de la construction du gazoduc « Artère des Plateaux du Vexin » dès 1995,
qui a réuni de manière décisive Nadine LAMBINET actuellement Attachée de Communication à
GrDF, Agnès BOULARD Directrice adjointe de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de
France, Jacques MORET Professeur au Museum National d’Histoire Naturelle, Gérard ARNAL
Président du Conseil Scientifique de Natureparif, Michel VAMPOUILLE Vice-président de la Région
Île-de-France et Jean-Vincent PLACE Président fondateur de Natureparif qui a su respecter
l’ensemble des collèges du Grenelle de l’Environnement.
Une mention spéciale à Gérard CLAUDEL Président charismatique du Parc Naturel Régional du
Vexin français, qui a su concilier la présentation de son Parc et la nécessité économique.
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Imprimé en France
Juillet 2011
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