La Détersion des plaies

publicité
10/01/2014
La Détersion des plaies
Service de Chirurgie Maxillo‐faciale et de Chirurgie Plastique
CHU Nancy
INTERET DE LA DETERSION
Obtenir une plaie propre apte au bourgeonnement
• Permet la cicatrisation
• Favoriser
– la prolifération cellulaire
• Détersion d’une plaie
‐ XIIIème siècle
Henri de Mondeville
‐XVIème siècle XVIè
iè l
Ambroise Paré
– Depuis le XVIème siècle….
‐ Physiologie de la cicatrisation
‐ Techniques de détersion
LA DETERSION DES PLAIES
• Détersion mécanique
• Détersion autolytique: maintenir en milieu humide
• Détersion chimique (enzymatique) é
i
hi i
(
i
)
• Nouvelles techniques LAVAGE DES PLAIES
DETERSION MÉCANIQUE
– Geste d’hygiène de base
– Élimination de la charge bactérienne
• Soins propres
• Eau, eau savonneuse, ou sérum physiologique
• Protection du patient et du soignant
Clin Ouest: Hygiène des plaies et pansement. http://www.cclinouest.com/PDF/plaies_pansementsP1.pdf
Ostomy Wound Management 2005,51(1);50‐59
Water for wound cleansing. Cochrane Database Syst Rev. 2008 Jan 23;(1):CD003861
P. Toussaint, Hôpital d’Instruction des Armées Bordeaux
1
10/01/2014
DETERSION MECANIQUE
• Rapide
• Mais:
‘Parfois douloureux
• Anticiper la douleur (prémédication par BZD ou antalgique)
Eventuellement nécessité d’un
un anesthésique local: anesthésique local:
• Eventuellement nécessité d
– EMLA +++(lidocaïne 2,5% et prilocaïne 2,5%) pour ulcères de jambe
– Kalinox (protoxyde d’azote)
‘Parfois hémorragique
• Détersion prudente
LA DETERSION MECANIQUE
• Matériel
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Pansement.
Gants à usage unique.
Pinces, ciseaux, lame de bistouri, et/ou curette jetable.
Set
Set à pansement avec compresses et tampons.
à pansement avec compresses et tampons.
Chlorure de sodium à 0.9%.
Pansement de recouvrement en fonction de la plaie.
Moyen de fixation du pansement.
Container et sac pour l’élimination des déchets.
Protection pour le lit type Protection pour le lit type absorbex
absorbex..
Fiche de suivi de la plaie.
EMLA®
• Limité à un maximum de 8 applications pour un épisode ulcéreux (AMM)
• Application d’une couche épaisse d’EMLA® crème: 1 à 2 gr pour 10 cm2 sans dépasser 10 grammes (2 tubes)
• Recouvrir par pansement transparent adhésif, stérile et Recouvrir par pansement transparent adhésif stérile et
occlusif
• Respecter temps de contact de 30 minutes
• Retirer complètement crème EMLA avant détersion
• Durée d’anesthésie avant détersion estimée à environ 30 minutes LA DETERSION MECANIQUE en pratique
• Appliquer la technique d’analgésie prévue par rapport à ce soin.
• Respecter les délais d’action antalgique propre à chaque mécanisme d’action.
• Installer tout le matériel nécessaire à la réalisation du pansement.
• Installer le patient dans une position confortable permettant une qualité d
de soin optimale.
i
i l
• Enlever le pansement sale.
• Se laver les mains.
• Ablation du patch d’Emla si besoin.
• Rincer la plaie au sérum physiologique.
• Observer l’état de la plaie.
• Laver la peau péri‐
Laver la peau péri‐lésionnelle avec du savon doux.
• Prendre la pince et la lame de bistouri et découper la partie nécrosée et/ ou fibrineuse de la plaie en partant du centre jusqu’à la périphérie.
AU LIT
LA DETERSION MECANIQUE
• Au bistouri
•
•
•
•
•
•
•
•
Retirer progressivement les tissus nécrosés
Retirer progressivement les tissus nécrosés.
Rincer la plaie et ôter les débris.
Sécher le pourtour de la plaie.
Appliquer le pansement de recouvrement adapté.
Lavage des mains.
Réinstallation du patient.
Rangement du matériel et évacuation des déchets.
Remplir la fiche de suivi de la plaie et noter les observations réalisées.
2
10/01/2014
AU LIT
AU LIT
• A la curette
LA DETERSION MECANIQUE
LA DETERSION MECANIQUE
P. Toussaint, Hôpital d’Instruction des Armées Bordeaux
LA DETERSION MECANIQUE
AU BLOC OPERATOIRE
Une détersion chirurgicale sous AG ou sous ALR (+/ – greffe en un temps) peut être nécessaire en cas de fibrine ou de nécrose trop épaisse .
3
10/01/2014
AU BLOC OPERATOIRE
AU BLOC OPÉRATOIRE
LA DETERSION MECANIQUE
DETERSION AUTOLYTIQUE
• La plus efficace mais nécessite une disponibilité (ordonnance devant préciser « soins de plaies multiples
p
p »))
• en milieu humide
– Hydrogel
• LLes macrophages et les polynucléaires participent à h
tl
l
lé i
ti i
tà
l’élimination des tissus morts. (Aquaflo®, Askina Gel®,
Curafil®, Intrasite®, ...)
4
10/01/2014
DETERSION AUTOLYTIQUE
• Avantages:
– détersion atraumatique
– Peu de douleur P d d l
DETERSION AUTOLYTIQUE
• Inconvénients:
– Macération
– Dermite d’irritation
D
i d’i i i
– Inconfort
– Durée
DETERSION ENZYMATIQUE
DETERSION CHIMIQUE
• Méthode la plus ancienne, elle fait appel à différents produits chimiques.
• Détersion chimique par enzymes protéolytiques : en pratique peu utilisée en France
• L'acide salicylique a été largement utilisé sous forme de vaseline salicylée
(5 à 20 %). Il avait l'avantage de l'efficacité mais présentait deux risques
importants, d'une part la douleur et d'autre part la toxicité due à l'acide
salicylique Son utilisation a été abandonnée.
salicylique.
abandonnée
• DEBRISAN (ETHER DE(DIHYDROXY‐2,3 PROPYL)DEXTRAN ET DE HYDROXY‐
2 PROPANEDIOL‐1,3).. Macromolécule de dextran à haut pouvoir
hydrophile absorbant les secrétions des plaies tout en évitant la
constitution de croûtes. N’est plus commercialisé en France
France..
DETERSION ENZYMATIQUE
DETERSION ENZYMATIQUE
• Les divers topiques enzymatiques d'utilisation récente sont :
TRAVASE® (" Subtilains ointinent ", enzyme extraite de Bacillus
Subtilis) : produit efficace qui était largement utilisé mais dont
la fabrication a été arrêtée pour des raisons financières.
• COLLAGENASE® , spécifique du collagène, largement utilisée aux Etats‐Unis, n'est pas disponible en France. • ELASE® (fibrinolysine,
(fibrinolysine désoxyribonucléase) et TRYPSINE®
(enzyme pancréatique protéolytique), PAPASE®, NEMATOLYT®
(papaïne : enzymes protéolytiques provenant du jus du fruit et
des feuilles de carica papaya) sont moins efficaces.
• IlIl en est de même pour la Krill Euphausia superba (crevette en est de même pour la Krill Euphausia superba (crevette
de l'Arctique)
– La clostridiopeptidase A est une collagénase capable de cliver le collagène natif, principal constituant fibreux du tissu conjonctif jeune.
–
galactomannoglycanase, carboxymethyl cellulase, chitinase, amylase, agarase, mannanase, kappa‐
carrageenanase et pectinase
5
10/01/2014
VERSAJET®
• Hydrodissection
La détersion par section –
aspiration de débris : Versajet
• Le
système
hydro‐
hydro‐chirurgical
Versajet est une technologie qui
utilise
un
flux
de
sérum
physiologique circulant à haute
vitesse parallèlement à la surface
de la plaie permettant d
d’exciser
exciser les
tissus lésés
lésés..
• La très grande vitesse de ce flux crée
un effet Venturi qui permet à
l'opérateur
d’évacuer
simultanément les débris tissulaires
Système 3 en 1
Versajet®
Versajet®
Versajet®
6
10/01/2014
JETOX® (Eurosilicone)
• Détersion par oxygène et sérum physiologique préssurisés
–
–
–
–
Mise en application simple
Dispositif usage unique
p
g
q
Nettoyage indolore
Respect des tissus de granulation
– Mais aérosolisation de germes
– Coût 30€ le kit
DETERSION PAR ULTRASONS
• 2 effets:
– Cavitation: micro bulles qui explosent et dilacèrent la fibrine
– Acoustique : modification perméabilité : modification perméabilité
membranaire des bactéries
Peu d’études
Schulze C., Oesser S., Hader O., Propriétés antibactériennes in vitro des ultrasons utilisés pour la détersion des plaies. Journal des plaies et Cicatrisations , mars 2006
DETERSION PAR ULTRASONS
DETERSION PAR ULTRASONS
DETERSION PAR ULTRASONS
LARVOTHÉRAPIE
• Peu d’études:
•
•
•
‘ Ulcères chroniques: Eur J Vasc Surg 2007
19 patients, ulcères > 20 mois
1 séance / semaine
1/3 cicatrisé en 5 semaines mais 55% sans effet
•
•
‘ Pieds diabétiques: Ostomy Wound Manag 2005
23 patients
42% de cicatrisation à 12 semaines vs 14% pour population contrôle
• Utilisée depuis des milliers d’années par les aborigènes
d’Australie.
• Dominique Larrey avait remarqué lors de la campagne
égyptienne en Syrie, en 1799, que certaines espèces d'asticots
ne mangeaient que les tissus morts des blessures,
blessures avec un
effet curatif positif chez les blessés.
D’après P Toussaint, Hôpital d’Instruction des Armées Bordeaux
7
10/01/2014
LARVOTHERAPIE
LARVOTHERAPIE
• 1ère guerre mondiale
• William BAER: des «milliers et des milliers de larves avaient
colonisé la totalité des parties blessées».
• Pendant la guerre civile américaine
• À la surprise du médecin,
médecin après que ces larves aient été retirées «il
n'y avait quasiment aucun os nu à voir et la structure interne de
l'os blessé comme les pièces environnantes avaient pour la
majorité été entièrement couvertes du plus beau tissu rose qu'on
pouvait imaginer».
• Zacharias : «larves… en un seul jour nettoient une
blessure bien mieux que l'ensemble des agents que
nous avions à notre disposition.. Je suis sûr d'avoir
sauvé énormément de vies par leur utilisation».
• Joseph Jones : «j'ai souvent vu les blessures négligées…
grouillantes de larves (…) ces vers ne détruisent que les
tissus morts, et épargnent les parties saines.»
LARVOTHERAPIE
• Le mode d’action détersif des larves reste encore imparfaitement connu et on évoque plusieurs mécanismes.
• Une action enzymatique:
Plusieurs études ont montré que les larves excrètent des enzymes digestifs:
– les carboxypeptidases A et B
– la leucine aminopeptidase – la collagénase
– des sérines protéases
LARVOTHERAPIE
• Une action mécanique:
‘ par le grouillement des larves sur la plaie
‘ par une dilacération de la fibrine par leurs mandibules
par une dilacération de la fibrine par leurs mandibules
• Ces enzymes liquéfient la fibrine qui est alors absorbée par les larves à raison d’une consommation quotidienne estimée à 15 grammes par larve.
LARVOTHERAPIE
• Indication:
‘ plaies chroniques
• les plaies des pieds diabétiques et les plaies infectées par le SARM
• Ulcères de jambe
Sherman RA. Maggot therapy for treating diabetic foot ulcer unresponsive to conventional therapy. Diabetes Care 2003;26:446‐51
Brin YS, Mumcuoglu K, Massarwe S. et al. Chronic foot ulcer management using maggot
debridement and negative topical pressure therapy. J Wound Care 2007;16:111‐13
Tantawi TI, Gohar YM, Kotb MM. et al. Clinical and microbiological efficacy of MDT in the
treatment of diabetic foot ulcers. J Wound Care 2007;16:379‐83
LARVOTHERAPIE
• Intérêt:
‘
‘
rapidité et l’importance de la détersion
L’application de larves permet de déterger 20% de la surface des plaies par jour contre 1% en
de la surface des plaies par jour contre 1% en moyenne avec les hydrogels.
Thomas S. Cost managing chronic wound in the UK, with particular emphasis on maggot
debridement therapy. J Wound Care 2006;15:465‐9
8
10/01/2014
LARVOTHERAPIE
• Effets secondaires:
‘
‘
‘
‘
Acceptabilité par les patients et par les soignants
Douleur
Dermite d’irritation péri lésionnelle peut survenir
• prévenue par l’application de topiques protecteurs comme des pâtes
à l’eau, ou par des pansements hydrocolloïdes
Inconfort (prurit) et odeurs désagréables
Baer WS. The treatment of chronic osteomyelitis with the maggot (larva of the blowfly). J Bone Joint Surg 1931;13:438‐75.
UTILISATION
• La surface de la plaie doit être débarrassée des résidus de traitement préalables
• Protection de la peau péri lésionnelle indispensable
• Les sachets sont appliqués sur la plaie avec des pinces sans griffes afin d’é it l’ ff ti d
d’éviter l’effraction du sachet
h t
• Le sachet est recouvert par des compresses humidifiées au sérum physiologique
• Le pansement est maintenu avec des bandes non serrées afin d’éviter la mort des larves
• Le pansement peut rester en place jusqu’à un maximum de 4 jours
selon les recommandations de l’AFSSAPS
CONCLUSION
• Multiples techniques de détersions
‘
Choix en fonction:
• De la plaie
• Du patient
• Des compétences du personnel soignant
• Du matériel disponible
Du matériel disponible
– Hospitalisation
– Domicile • Du coût
• Techniques nouvelles
– Peu d’étude dans la littérature
– Coût souvent élevé
9
Téléchargement