**ORL 284 24/06/03 H 17:30 I S Page 16 T O I R E Histoire de la trachéotomie The history of tracheotomy ● M. François* Résumé : La trachéotomie est un geste chirurgical qui peut empêcher un patient de mourir étouffé. Le tirage sus-sternal de la dyspnée laryngée a probablement très tôt attiré l’attention des praticiens vers la base du cou et les structures cartilagineuses que l’on peut y palper sur la ligne médiane. L’expérience de la plaie trachéale a montré que l’on pouvait respirer par un orifice trachéal court-circuitant les voies aériennes supérieures. Mais, tant que l’hémostase ne sera pas contrôlée, que l’asepsie ne sera pas respectée et que les antibiotiques n’existeront pas, cette intervention demeurera hasardeuse. Mots-clés : Trachéotomie - Diphtérie - Canule - Intubation. Summary: Tracheotomy may save life in case of obstruction of the upper respiratory tract. Inspiratory retraction draws attention to the base of the neck and the laryngeal and tracheal cartilages palpable in this area. Histories of tracheal wounds showed that it is possible to breathe directly through a tracheal hole. But tracheotomy remained dangerous until hemostasis, asepsia and antibiotics were of current use. Keywords: Tracheotomy - Diphtheria - Canula - Intubation. I l est trop tard. La fillette est en train de mourir, et rien ne peut la soulager, excepté une chose : une opération... Il faudrait ouvrir au bas de la gorge et y introduire un tube d’argent, pour permettre à l’enfant de respirer. Alors, peut-être, nous pourrions la sauver” (1). “ LES PRÉCURSEURS La première trachéotomie aurait été pratiquée par les Égyptiens, en 3 600 av. J.-C. (2-4). En effet, deux stèles, datées de cette époque car concernant les deux premiers pharaons de la Ire dynastie, montrent une scène qui peut être interprétée comme une trachéotomie. Deux hommes sont face à face. L’un est accroupi, l’autre assis avec la tête et le tronc déjetés en arrière, les mains liées dans le dos. Le premier tient à la base du cou du second un instrument à pointe losangique, qui pourrait être tourné de 90° après incision de la peau et de la trachée pour ouvrir les berges de la trachée. Un livre sacré de la médecine hindoue qui fut écrit entre 2 000 et 1 000 ans av. J.-C. fait état d’une intervention sur la trachée à pratiquer lorsque les cartilages laryngés sont lésés (2, 4). Alexandre le Grand aurait ouvert de la pointe de son glaive, sur * Service ORL, hôpital Robert-Debré, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris. 16 le champ de bataille, la trachée d’un de ses soldats en passe de mourir étouffé (2, 4). Il s’agit bien évidemment d’une légende, mais ce geste salvateur a pu être réalisé ici ou là avec un succès au moins transitoire sans que le récit nous en soit parvenu. D’une manière générale, il est bien difficile, dans les quelques textes anciens parvenus jusqu’à nous, de distinguer la légende de la réalité, et il y a eu probablement une mortalité effrayante pour ce geste de sauvetage, par complications immédiates : hémorragies, collapsus, pneumothorax, sans compter l’évolution de la maladie ayant causé la dyspnée... Techniquement, les premières trachéotomies ont probablement été des coniotomies, c’est-à-dire des ouvertures au niveau de la membrane intercrico-thyroïdienne. Asclépiade de Bithynie, qui s’est installé à Rome vers 91 av. J.-C., aurait pratiqué cette intervention pour des dyspnées. C’est lui qui serait l’auteur de la formule latine “Cito, tuto et jucunde”, ce que l’on peut traduire approximativement par “Il faut opérer rapidement, avec sûreté et sans trop de souffrance”. L’existence de ces coniotomies et la technique utilisée ont été rapportées par Galien (131-201). Arétée de Cappadoce, qui a vécu à la fin du premier siècle, Coelius Aurelianus, qui a vécu au Ve siècle, et bien d’autres savaient que de telles interventions avaient été tentées, mais ils ne les recommandaient pas du fait de leur très forte mortalité. En bref, l’opération fut abondam- La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 284 - juin 2003 **ORL 284 24/06/03 17:30 Page 17 ment décrite dans les ouvrages, mais très rarement pratiquée, et seulement en toute dernière extrémité, car, déjà, à l’époque, un geste chirurgical entraînait pour son auteur le risque “d’encourir la honte et le mépris du public qui, au lieu de s’en prendre à la maladie, qui était mortelle, accuse le chirurgien d’avoir égorgé le malade” (4). La technique opératoire utilisée par Antyllus (IIIe siècle) nous est parvenue grâce aux écrits de Paul d’Égine (625-690 apr. J.-C.) (5). Le patient est assis (ce n’est que vers le XIIe siècle que l’on commencera à opérer les patients allongés, et, en ce qui concerne la trachéotomie, ce geste est encore pratiqué en position assise en cas de grande dyspnée), la tête en hyperextension, ce qui permet de palper les reliefs des cartilages laryngés et trachéaux. Il est alors possible soit de perforer directement peau et espace membraneux entre le premier et le deuxième anneau, soit – mais cela prend plus de temps – d’inciser d’abord la peau, d’écarter vaisseaux et muscles avant d’inciser la trachée entre deux anneaux sous contrôle de la vue. Dans ses commentaires, Paul d’Égine préconise de faire l’incision trachéale plus bas que ne le faisait son prédécesseur, entre le troisième et le quatrième anneau. Il s’agissait uniquement d’une ouverture des voies respiratoires. Aucune canule, semble-t-il, n’était insérée. Les indications principales étaient alors l’abcès uvulaire ou périamygdalien et le corps étranger trachéal, qui, dans les bons cas, pouvait être expectoré dans un effort de toux une fois la trachée ouverte (5). Paul d’Égine déconseillait l’intervention dans ce qui fut plus tard reconnu comme la diphtérie. Les médecins persans, dont les écrits nous sont parvenus sous forme de traduction latine, tels que Rhazes ( ?-920), Aly Abbas, Avicenne (980-1037), Avenzoar (1090-1160), proposaient la trachéotomie dans les formes suffocantes de diphtérie, mais il semble qu’ils n’aient jamais pratiqué eux-mêmes l’intervention (4). Abulcasis (936-1013), qui exerça à Cordoue au Xe siècle, avait observé la guérison d’une plaie de trachée qu’une femme s’était faite elle-même au cours d’un accès de folie (6). Bien que n’ayant jamais réalisé lui-même de trachéotomie, il en décrit parfaitement la technique dans un traité de chirurgie abondamment illustré de croquis qui nous est parvenu dans une traduction latine effectuée vers 1150 par l’école de traduction de Tolède, dirigée par Gérard de Crémone (1114-1187). Abulcasis conseille une incision entre les troisième et quatrième anneaux trachéaux, à laisser ouverte le temps qu’il faudra, puis à suturer quand la trachéotomie n’est plus nécessaire. Il insiste sur la connaissance de l’anatomie par les chirurgiens, car “si l’on ignore l’anatomie, on tombera dans l’erreur et on tuera les malades : j’ai vu un médecin ignorant, en incisant une tumeur du cou, ouvrir les artères cervicales et faire mourir la malade d’hémorragie”. Guy de Chauliac (médecin des papes d’Avignon, XIII-XIVe siècles) parle de canule d’or ou d’argent pour aider la respiration. Ambroise Paré, chirurgien français (1509-1590), a pratiqué, semble-t-il, des trachéotomies, mais toujours en cas de décès imminent : “... le pauvre malade fut en danger de mort, pour ne pouvoir respirer : afin d’éviter un tel péril, faut faire incision à la trachée artère, appelée vulgairement la cane du poulmon, au-dessous du nœud de la gorge” (4). En Italie, Fabrice d’Acquapendente (1533-1619) et son élève Giulio Casserius (1561-1616) sont partisans de la trachéotomie (2, 7). Casserius utilise une canule en argent courbée et plate, percée de multiples trous, retenue par un fil noué à la nuque. Il signale plusieurs cas de guérison de plaies de la trachée, ainsi que le risque de difficultés pour aborder la trachée en cas de gros corps thyroïde. LA TRACHÉOTOMIE S’EST VULGARISÉE À L’OCCASION D’ÉPIDÉMIES DE DIPHTÉRIE Au XVIIe siècle, les indications de la trachéotomie étaient la diphtérie, les œdèmes du larynx, les tumeurs comprimant ou obstruant le larynx, les corps étrangers du larynx et de l’hypopharynx. Nicolas Habicot, maître chirurgien-barbier de l’Hôtel-Dieu, à Paris, a publié, en 1620, trois observations de trachéotomie. À partir de cette date, les écrits sont plus nombreux et plus fidèles. Les progrès vont concerner la technique opératoire, les canules et les soins apportés aux opérés. René Moreau, médecin parisien, est le premier, semble-t-il, à avoir, en 1646, mis l’accent sur la nécessité d’humidifier l’air inspiré par le patient trachéotomisé : “l’air qui pénètre dans la canule doit recevoir la même humidification qu’en passant par la bouche ou par les narines” (4). Dekkers, à la fin du XVIIe siècle, invente le “trois-quarts” (trocart) qui coulisse à l’intérieur de la canule, avec lequel il est possible de perforer d’emblée peau et trachée et de laisser en place la canule tout en le retirant. Antoine Louis (1723-1792) était partisan du trocart par opposition à la technique classique par dissection, mal tolérée par ces patients non anesthésiés et en grande détresse respiratoire. Des instruments du même genre ont été décrits par Bauchot et, plus tard, par Butlin (figure 1) (8). Figure 1. Le trachéotome de Butlin-Poirier. Henri T. Butlin (1845-1912) était un chirurgien anglais spécialisé dans les cancers de la tête et du cou (8). Il était partisan, en cas d’urgence, de la coniotomie. Paul Poirier (1853-1907), chirurgien et anatomiste parisien, a décrit le ganglion qui porte son nom, ou ganglion delphien, situé au contact de la membrane intercricothyroïdienne. La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 284 - juin 2003 17 **ORL 284 24/06/03 H I 17:30 S Page 18 T O I R Encadré 1. Méthodes alternatives à la trachéotomie. Certains auteurs ont décrit des méthodes alternatives à la trachéotomie comme : – l’extraction de quelques dents en cas de tétanos, technique décrite par Ambroise Paré ; – la mise en place de tubes laryngés “suspendus”. En 1840, un médecin parisien, Loiseau, aurait pratiqué le premier tubage laryngé avec une sonde de Belloc (Hippolyte Belloc, 1779-1853) (2). En 1858, Eugène Bouchut (1818-1891), pédiatre à Paris, inventa le tubage laryngé, avec un tube métallique droit et creux. Un fil de rappel facilitait l’extraction. Ce tube pouvait être rejeté dans un effort de toux : il fallait alors le replacer en urgence. Pour éviter qu’il ne soit inhalé, il avait, à sa partie supérieure, une collerette circulaire. La technique du tubage fut ensuite abandonnée, car la surveillance était difficile et le tube s’obstruait facilement. Elle fut remise au goût du jour en 1885 par un chirurgien américain, Joseph O’Dwyer (1841-1898), qui avait légèrement modifié l’instrumentation (7). Cette technique fut ensuite diffusée en France par Bonain, en 1894 ; – la mise en place d’une sonde d’intubation ou équivalent. Hippocrate (460-370 av. J.-C.) proposait l’introduction d’une flûte droite de berger dans la gorge. Vésale, en 1542, réalisa la première intubation trachéale chez le mouton. Pierre-Joseph Desault (1738-1795) découvrit l’intubation tout à fait par hasard en tentant de placer une sonde nasogastrique (2). Après s’être exercé sur des cadavres, il réussit à la réaliser régulièrement chez des patients adultes. L’intubation se faisait par voie nasale, “à l’oreille”, sans aucune exposition du larynx. Desault préconisait l’intubation en cas de laryngite œdémateuse, et la trachéotomie en cas de laryngite diphtérique. La première intubation trachéale par voie orale chez l’homme fut rapportée par William Mac Ewen en 1880 (2). Ce qui a ralenti la diffusion de l’intubation, c’est la difficulté du nursing, en particulier l’absence d’aspiration. Les grandes batailles, au XIXe siècle, entre partisans et détracteurs de la trachéotomie, du tubage et de l’intubation tournaient autour des risques d’obstruction ou d’expulsion prématurée de la prothèse inhérents à ces trois méthodes. Dans son Cours d’opérations de chirurgie démontré au Jardin royal (maintenant Muséum national d’histoire naturelle), après la description de la technique de la trachéotomie, Pierre Dionis (1650-1718) signale le risque d’emphysème sous-cutané. La recherche d’un traitement palliatif pour la laryngite diphtérique a entraîné le développement et la diffusion de la trachéotomie, mais aussi d’autres techniques palliatives, à savoir le tubage et l’intubation (encadré 1). Ce furent d’abord les travaux du médecin tourangeau Pierre Fidèle Bretonneau (17781862), puis ceux de son élève Armand Trousseau (1801-1867), qui popularisèrent cette intervention (9). Bretonneau inventa le premier écarteur à deux branches et un instrument permettant de nettoyer l’intérieur de la canule sans avoir à la retirer. En 1833, Trousseau avait déjà pratiqué plus de 200 trachéotomies, avec 25 % de succès (10). Il décrivit la méthode de dissection plan par plan, et préconisa une incision entre les deuxième et troisième anneaux de la trachée. Mais d’autres auteurs la pratiquèrent différemment : Porter, Roux et Goodeve incisaient la trachée verticalement, tandis que Heister incisait verticalement les deux premiers anneaux, mais aussi le cricoïde. 18 E Trousseau utilisait une canule courbée en quart de cercle, puis dessina une canule moins courbe pour ne pas ulcérer la paroi antérieure de la trachée. Il se servit de la double canule imaginée par Martins en 1730 à Londres. C’est Garengeot qui eut l’idée de mettre un filtre, sous forme d’une bande de gaze, devant l’ouverture de la canule. La diphtérie régressera grâce à la vaccination (encadré 2) et, avec elle, la première des indications de la trachéotomie. C’est alors que survinrent des épidémies de poliomyélite à forme respiratoire, en Scandinavie, en Amérique, puis en France. Dès 1932, un médecin de Boston, Wilson, proposa de trachéotomiser les patients pour les ventiler plus facilement. Avec la trachéotomie et le développement des ventilateurs artificiels, la mortalité de la poliomyélite bulbaire passa de 80 % à 25 % (9). LA TRACHÉOTOMIE AU XXIE SIÈCLE Actuellement, les indications de la trachéotomie (11) sont les obstructions des voies aériennes supérieures et la ventilation assistée. La première indication tend à devenir moins fréquente du fait de la disparition des affections causales (la laryngite diphtérique et l’épiglottite ne se voient plus depuis la généralisation des vacEncadré 2. Petite histoire de la diphtérie. La diphtérie joua un rôle important dans la mise au point et la diffusion de la technique de la trachéotomie. Les premières descriptions de la diphtérie sont celles d’Arétée de Cappadoce, qui avait eu l’occasion de voir des épidémies en Égypte et en Syrie. La diphtérie s’étendit ensuite en Europe et en Amérique, à partir de l’Espagne, semble-t-il, par des vagues pandémiques meurtrières qui débutèrent au XVIIIe siècle. C’est seulement au XIXe siècle que le médecin tourangeau Pierre Fidèle Bretonneau fit progresser nos connaissances sur cette maladie à la suite d’observations qu’il fit lors d’une épidémie née dans une caserne de Tours en 1818 et qui sévit ensuite dans toute la région (9). Grâce à une soixantaine d’autopsies, il démontra que l’angine à fausses membranes et la laryngite à fausses membranes étaient deux localisations de la même maladie. Il fut un des premiers, non pas à remarquer, mais à dire que cette maladie était hautement contagieuse. De fait, beaucoup de médecins sont décédés quelques jours après avoir examiné ou soigné un diphtérique. Bretonneau baptisa cette maladie “diphtérite”. C’est un autre médecin tourangeau, un de ses élèves, Armand Trousseau, qui lui donna le nom de “diphtérie” qu’elle porte depuis lors. En 1833, Klebs découvrit des bâtonnets dans les fausses membranes et, l’année suivante, Friedrich Löffler réussit à cultiver le bacille qui porte leur nom. En 1888, Émile Roux et Alexandre Yersin montrèrent, par inoculation chez l’animal, l’existence et le rôle de la toxine diphtérique. En Allemagne, Emil Adolf von Behring (1854-1917) et Shibasaburo Kitasato développèrent la sérothérapie chez l’animal. Celle-ci fut transposée peu de temps après à l’homme par les Français Émile Roux, Louis Martin et Auguste Chaillou. Au congrès international d’hygiène tenu à Budapest en 1894, plusieurs équipes annoncèrent qu’avec la sérothérapie, la mortalité de la diphtérie passait de 73 % à 14 %. En 1922-1924, Ramon isola l’anatoxine diphtérique, qui allait permettre la vaccination. La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 284 - juin 2003 **ORL 284 24/06/03 17:30 Page 19 Figure 2. Canule en argent avec le mandrin, la chemise interne et la canule externe. toyées souvent. Puis sont apparues les canules en matières plastiques. Les canules en latex sont maintenant abandonnées. Les canules en acrylique sont rigides. Les canules en chlorure de polyvinyle (comme les canules Shiley® [figure 3] ou Portex®) ou en silicone (comme les canules Bivona® et hyperflex Bivona®) sont souples et ont une surface non mouillable, d’où un entretien plus aisé, avec moins de risques d’obstruction, et donc plus de chemise interne. Ces canules standardisées peuvent aussi se raccorder directement sur les appareils de ventilation (13). La trachéotomie percutanée a été développée en 1985 par Ciaglia, pour les adultes hospitalisés en réanimation (14). Elle peut se faire au lit, avec une anesthésie locale. Elle a l’avantage d’être rapide, de ne pas nécessiter le déplacement du patient, de diminuer les problèmes d’infection ou d’irritation péristomale. Pour diminuer les problèmes d’infection péristomale et faciliter la recanulation en cas de décanulation précoce accidentelle, certains auteurs conseillent de suturer les berges de l’incision trachéale à la peau. P. Koltai a même décrit une technique astucieuse d’incisions en croix décalées de la trachée et de la peau, qui permet de faire une suture étanche en 4 Z (15). ■ R Figure 3. Jeu de canules en PVC de type Shiley®. cinations contre la diphtérie et contre Haemophilus influenzae) et de la possibilité d’utiliser des techniques alternatives comme la désobstruction laser. En revanche, les progrès de la réanimation ont eu pour conséquence l’augmentation des indications de la trachéotomie pour ventilation au long cours. La décision est prise assez vite chez l’adulte, dont le larynx ne tolère pas bien l’intubation prolongée au-delà de quelques jours ; chez l’enfant, on attend en général plus longtemps. Quels progrès techniques depuis l’époque de Trousseau ? Les canules étaient initialement métalliques, en argent (figure 2) ou en alliage d’argent, puis en acier inoxydable (12, 13). Elles avaient l’inconvénient d’être très rigides et de devoir être net- É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Boulgakov M. Le gosier en acier. In : Récits d’un jeune médecin. Paris : Le Livre de Poche, 1994 ; 34-44. 2. Alberti PW. Tracheotomy versus intubation, a 19th century controversy. Ann Otol Rhinol Laryngol 1984 ; 93 : 333-7. 3. Fior R. A historic profile of pediatric otorhinolaryngology. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 1992 ; 23 : 253-9. 4. Guerrier Y, Mounier-Kuhn P. Les maladies de la gorge. In : Histoire des maladies de l’oreille, du nez et de la gorge. Paris : Éditions Roger Da Costa, 1980. 5. Lascaratos J, Assimakopoulos D. Surgery on the larynx and pharynx in Byzanthium (AD 324-1453) : early scientific descriptions of these operations. Otolaryngol Head Neck Surg 2000 ; 122 : 579-83. 6. Bonfils P, Bensafir D, Elbez M, Claverie J. La chirurgie ORL dans le traité de chirurgie d’Albucasis, une vision de la thérapeutique chirurgicale cervicofaciale en l’an mille. 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