PLAN du cours DEUST 1ère année Pratique et gestion des activités physiques et sportives et de loisirs pour les publics Seniors I. UE 6.1 Enseignements fondamentaux Neuro-anatomie fonctionnelle Les grandes découvertes sur le SN humain II. Niveaux d’organisation du SN III. Anatomie fonctionnelle du SNC I. LES GRANDES DECOURVERTES SUR LE SN HUMAIN Jessica TALLET Bureau 207 Pôle Sport [email protected] 1. Le SN: objet d’étude des NeuroscienceS • Neurosciences = sciences du cerveau 2. Un peu d’histoire… 2.1. Point de vue de la philosophie sur le SN BUT: comprendre l’esprit humain • Plus généralement, les neurosciences s’intéressent à l’étude du SYSTEME NERVEUX. Platon (-427 -348) et Aristote (-384 -322) 1 2.2. Point de vue de la médecine antique sur le SN BUT: soigner des patients atteints de maladies Cette gravure sur bois, tirée d'une étude de Descartes, de 1686, illustre sa croyance en un lien entre les yeux et la glande pinéale. Hippocrate (Grèce, 5e si ècle av. J.-C.) Galien (Rome, 2e siècle ap J.-C) • Pourtant… Environ 3500 ans avant notre ère : les égyptiens possédaient déjà une connaissance avancée des fonctions cérébrales et des principes de la neurologie 2.3. Point de vue de la biologie sur le SN BUT: comprendre la structure du cerveau: sa composition et son organisation Le « papyrus chirurgical d ’Edwin Smith » Galvani, 1791, l’électricité animale 2 • Brodmann (1909): 52 aires cérébrales découvertes à partir de la cytoachitectonie Ramon y Cajal (vers 1870, prix nobel médecine en 1906) Dessin de Golgi (1870) d’un hippocampe (partie interne du cerveau) figé par coloration du tissu nerveux - « théorie neuronale » - principe de sp écificité des connexions - principe de polarisation dynamique - découverte de la « synapse » (nom donné par Sherrington) Vue latérale Vue médiale 2.4.1. La neuropsychologie 2.4. Point de vue de la psychologie sur le SN BUT: mettre en relation la structure du cerveau et ses fonctions BUT: comprendre quelle partie du cerveau commande chaque fonction particulière (mémoire, langage, perception, attention…), et comment. MOYEN: observation du comportement de patients et examens post-mortem ou méthode des dissociations fonctionnelles • La neuropsychologie est bas ée sur une approche localisationniste « Le cerveau se compose d’autant de systèmes particuliers qu’il exerce de fonctions distinctes. » 3 19 ème siècle: Examens post -mortem Carl Wernicke PaulBroca (1861) Phrénologie (Gall, 1808) Le cerveau du patient « Tan » lésion cérébrale localisée dans la 3ème circonvolution du lobe frontal gauche (1861) èLien aire de Broca – production langage Représentation de la lésion du patient Phineas Gage (1848) Phineas Gage n ’est pas mort Mais apparition de troubles du comportement (humeur changeante, souvent grossier, inconstant, capricieux et désinhibé) + problèmes des fonctions exécutives (planification, inhibition, raisonnement) Cette barre de fer de 1,10 mètre de long, trois centimètres de section et pesant 6 kilos a pénétré sous la joue gauche de Phineas pour ressortir par le sommet de son crâne, traversant ainsi le lobe frontal de son cerveau. 20ème siècle: m éthode des dissociations fonctionnelles à Méthode: observations des symptômes présent és par des patients VIVANTS présentant des lésions c érébrales accidentelles, congénitales ou chirurgicales Un cerveau avec une lésion responsable d’une aphasie de Wernicke, située dans la partie posté rieure du lobe temporal gauche (1871) èLien aire de Wernicke – compréhension langage Hypothèse: rôles fonctionnels à différentes régions cérébrales Pour valider cette hypothèse: il faut trouver - un patient qui a une lésion X, ne réussi bien que la tâche A et a des difficultés pour la tâche B et - un autre patient qui a une lésion Y, réussi la tâche B correctement mais pas la A. Ainsi, on peut dissocier fonctionnellement deux régions cérébrales. è Lien entre le lobe frontal et les fonctions ex écutives et le comportement social 4 Le cas du patient HM 1953 : ablation des 2 lobes temporaux dont l’hippocampe et l’amygdale è MAIS… mémoire proc édurale intacte: capable d’apprendre de nouvelles informations perceptivo-motrices (apprentissage d’une tâche de poursuite en miroir) Dissociation inverse: Le cas d’un patient parkinsonien Lésion au niveau des ganglions de la base è Mémoire déclarative intacte (capable d’apprendre de nouvelles informations verbales) è Syndrome amn ésique: oubli des faits récents (repas, personnes, év ènements …), incapacité à apprendre de nouvelles informations verbales et de les retenir à long terme à mémoire déclarative altérée Lésion Lobes temporaux, hippocampe (H.M.) Sous-cortical, ganglions de la base (Parkinson) Déclarative (informations verbales) Altérée Préservée Procédurales (informations motrices) Préservée Altérée Mémoire à Double dissociation fonctionnelle : les deux régions cérébrales ont des rôles fonctionnels différents à Les lobes temporaux semblent être responsables de la mé moire déclarative alors que les structures sous-corticales telles que les GB seraient en charge de la mémoire procédurale. Il faut repasser les contours de l’étoile sans dépasser, alors que le mouvement est vu en miroir. è MAIS… mémoire procédurale altérée (incapable d’apprendre de nouveaux mouvements) Nombre d’erreurs (dépassement du crayon) commises par le patient H.M. 2.4.2. La psychologie expérimentale Influencée par les avancées dans le domaine de l’informatique, la psychologie cognitive considère que le cerveau fonctionne comme un ordinateur BUT: comprendre comment fonctionne le SN Stimulus MOYEN: expériences sur des personnes saines et vivantes Traitements (calculs) 1. Perception 2. Décision 3. Programmation Réponse 5 3. Les neurosciences à l’heure actuelle 1. Champ de recherche à l’interface entre de nombreuses disciplines II. NIVEAUX D’ORGANISATION DU SN Qui profite des avancées technologiques pour se d évelopper et analyser l’activité du cerveau en temps réel et de plus en plus finement (techniques d’EEG, IRMf , …) 1.1. Les cellules du SN : neurones et cellules gliales 1.1.2. Les cellules gliales (de soutien) 1.1.1. Les neurones INFORMATION AFFERENTE se dirige vers le corps cellulaire Organisation microscopique Corps cellulaire INFORMATION EFFERENTE s’éloigne du corps cellulaire 6 1.2. La communication entre neurones Enregistrement intracellulaire du signal électrique 1.2.1. Communication électrique entre les neurones Potentiel d’action (PA) du neurone Dépolarisation du potentiel de membrane PA = somme des informations afférentes = phénom ène d’intégration synaptique 7 Apparition d’un PA selon la loi du « tout ou rien »: Pour qu’il y ait potentiel d’action, la dépolarisation au point stimul é doit dépasser un certain seuil Propagation du PA • L’amplitude des PA ne diminue pas avec la distance Principes de sommation spatiale et temporelle Propagation du PA • Unidirectionnalité de l’influx nerveux Propagation du PA (gaine de myéline) 1.2.2. Communication chimique entre les neurones 8 Communication synaptique Les étapes • Synapses excitatrices vs. Inhibitrices (selon le neurotransmetteur) excitation inhibition Synapse • La synapse: jonction avec communication chimique entre deux neurones • Cerveau humain : env. 10 000 milliards de synapses Le réflexe d ’extension de la jambe 1.2.3. Réseaux / circuits neuronaux 1- Le marteau frappe le tendon du quadriceps. Activation des récepteurs à l’étirement PPSE Les fibres afférentes sensorielles activ ée s font synapse dans la moelle épinière: - 2B : directement avec les motoneurones α de la corne dorsale innervant les extenseurs. - 2B et 2C : indirectement en faisant synapse avec des interneurones inhibiteurs connectés aux motoneurones α des muscles antagonistes (fléchisseurs). 3A : Les motoneurones α déchargent et stimulent les extenseurs qui se contractent (Réflexe monosynaptique) 3B : Les fléchisseurs sont relaxés car les motoneurones α qui les innervent sont inhibés (silencieux) (Réflexe disynaptique) 4 : l’extension de la jambe Enregistrements intracellulaires des réponses des éléments du circuit du réflexe myotatique PPSE PPSI 9 SYSTEME NERVEUX CENTRAL • Réflexe myotatique à Tonus musculaire: maintien d’un faible niveau de tension continu, maintien de la posture SYSTEME NERVEUX PERIPHERIQUE 2. Organisation macroscopique 2.1. Distinction SNC / SNP à Recherché par les médecins : intégrité de la moelle épinière Tiré de Purves & Coquery (2005) • Système nerveux central = encéphale et moelle épinière. Noyaux = masses compactes de neurones ayant des connexions et des fonctions semblables) Cortex = neurones dispos és en couches • Système nerveux périphérique : les prolongements des neurones sensitifs connectant les récepteurs de la surface ou de l’intérieur du corps aux circuits de traitement adéquats + axones des neurones moteurs ayant pour cible les muscles, mais également le contingent moteur v égétatif (ou autonome). Les prolongements des différents neurones se réunissent pour former des nerfs. 2.2. Anatomie générale du SNC Encéphale + Moelle épinière Encéphale = télencéphale (cortex composé par les 2 hémisphères, ganglions de la base, syst ème limbique) + diencéphale (thalamus, hypothalamus) + cervelet + tronc cérébral (m é sencéphale, pont et bulbe rachidien) 10 Conventions anatomiques Matière grise (corps cellulaires) Plans de coupe : sagittale axiale (horizontale) Matière blanche (fibres) coronale Coupe horizontale • Le SNC: un tissu fragile et protégé - Boite crânienne et colonne vert ébrale - Méninges (3 couches) Vertèbre Substance blanche Dure-mère et Arachnoïde • Le SNC: un tissu extrêmement vascularisé - Liquide céphalo-rachidien - Vascularisation importante Substance grise 11 Embolie par caillot venant du coeur AVC 75% des cas d'accident vasculaire cérébral surviennent chez les plus de 75 ans - par obstruction d'un vaisseau sanguin = embolie (80 % des AVC) - par hémorragie, provoquant un saignement dans le cerveau (20 % des cas). Vues coronales • Réflexe = mouvement non acquis, involontaire et persistant, reproductible. Un réflexe n’implique que la MOELLE EPINIERE. 3 niveaux 1- Moelle épinière III. ANATOMIE FONCTIONNELLE DU SNC • Mouvement automatique primaire correspond à une réponse motrice plus complexe (séquences comportementales générales : par exemple postures, la déglutition, locomotion). Il implique certains noyaux du TRONC CEREBRAL. 2- Tronc cérébral 3- Télencéphale, diencéphale, cervelet Sherrington (1906) • Le mouvement volontaire implique la mise en œuvre de programmes moteurs +/- complexes (prendre un objet, coordonner ses mouvements…). Il est sous la dépendance des différentes régions de l ’ENCEPHALE. 12 Organisation somatotopique de la ME (par segment) 1. Anatomie fonctionnelle de la moelle épinière (ME) 1.1. Principes d’organisation fonctionnelle de la ME Dermatome: territoire cutané innervé par un ganglion spinal de la racine dorsale et par son nerf Tiré de Kolb et a l., 2002 Remarque: Pour les nerfs cervicaux • 7 vertèbres – 8 paires de nerfs • C1 : nerf sortant au -dessus de la première vertèbre cervicale c'està-dire entre le crâne et l'Atlas qui supporte la base du crâne C2 : nerf spinal sortant entre la première vertèbre cervicale et la deuxi ème vertèbre cervicale C3 : entre la deuxi ème et la troisième vertèbre cervicale C4 : entre la troisième et la quatri ème vert èbre cervicale C5 : entre la quatri ème et la cinquième vertè bre cervicale C6 : entre la cinquième et la sixi ème vert èbre cervicale C7 : entre la sixi ème et la septième vertèbre cervicale C8 : entre la septième vertèbre cervicale et la première vertèbre dorsale • • • • • • • • La ME permet le passage des informations sensorielles afférentes via des voies ascendantes et des informations motrices efférentes via des voies descendantes 13 Motoneurone alpha = reçoit l’information de diverses sources et envoie l’information aux muscles Organisation proximo-distale de la ME Loi de Bell et Magendie Racines ventrales Les informations efférentes partent de la moelle épinière vers le corps vers via les RACINES VENTRALES Racines dorsales Ganglion spinal Informations allant vers les muscles Les informations afférentes arrivent du corps vers la moelle épini ère via les RACINES DORSALES • La sensibilité dépend de l’emplacement des récepteurs dans le corps 1.2. Voies sensorielles ascendantes • La moelle épinière transmet les informations: - Tactiles Proprioceptives Douloureuses Thermiques INFORMATIONS SOMESTHESIQUES 14 Une fois dans la moelle: 2 possibilités 1/ En bleu sur le schéma 1/ Certaines branches des axones font synapse avec des neurones situés dans le même segment de la ME (réflexe myotatique) • Les récepteurs envoient des potentiels d’action aux neurones sensitifs situés dans les ganglions spinaux, dans la racine dorsale du nerf (neurones du premier ordre) 2/ D’autres montent jusqu’à l’encéphale via la voie ascendante • Les informations somesthésiques sont transmises dans la partie DORSALE de la ME 2/ Voie ascendante Voie ascendante: voie des colonnes dorsales -lemnisque médian • Informations ascendante jusqu’à l’encéphale 1.3. Voies motrices descendantes – La branche principale monte dans les colonnes dorsales jusqu’à l’encéphale (neurones du deuxi ème ordre) – Après avoir croisé, elles forment le lemnisque médian 15 Tiré de McGill • Les informations efférentes vont du cortex aux muscles • On les appellent les VOIES CORTICOSPINALES. Elles permettent au cortex d’envoyer des informations aux muscles. • Elles sortent par les RACINES VENTRALES de la ME 2 voies motrices corticospinales Décussation Muscles proximaux Déficit controlatéral à la lésion (du côté opposé) • Lésion à n’importe quel niveau du parcours des voies motrices = syndrome pyramidal Pas de décussation – Si lésion avant décussation: déficit controlatéral à la l ésion – Si lésion après décussation du faisceau cortico-spinal latéral: déficit ipsilatéral à la lésion Muscles axiaux Sections transversales de la moelle Symptômes Période initiale d’hypotonie = choc spinal (paralysie flasque, perte des réflexes) • Tétraparésie ou tétraplégie si lésion est au dessus de 7 ème cervicale Déficit ipsilatéral à la lésion (du même côté) • Paraparésie ou paraplégie avec utilisation possible des membres supérieurs si lésion au dessous de 7 ème cervicale Après quelques jours, symptômes moteurs stables: • Signe de Babinski • Spasticit é (augmentation tonus musculaire, exagération des réflexes) : retrait des influences inhibitrices du cortex • Perte de la capacité à exécuter des mouvements fins • Perte de la force musculaire des membres inf. et sup, mais motricité axiale et proximale relativement conserv ée 16 1.4. Résum é des rôles de la ME • Activité réflexe (réflexe myotatique, myotatique inverse, réflexe de retrait) Signe de Babinski. Alors que la réponse plantaire normale consiste en une flexion des orteils, le signe de Babinski consiste en une ouverture anormale en éventail des orteils ainsi qu’une extension du gros orteil. 2. Anatomie fonctionnelle du tronc cérébral (TC) • MAIS: La ME étant une voie de passage des informations entre le cortex et les muscles, son intégrité est nécessaire au contrôle moteur volontaire Rôle dans la motricité • Le TC est impliqué dans les s équences de comportement (boire, manger, marcher, nager…) mais également dans la posture et les coordinations 3. Anatomie fonctionnelle de l’encéphale 3.2. Afférences sensorielles Les afférentes sensorielles arrivent, via la voie ascendante, au cortex somatosensoriel • Les effets d’une lésion du TC impliquent des altérations de s équences comportementales à motricité automatique primaire 17 Expériences de Penfield (1930) Organisation somatotopique du cortex somatosensoriel Scissure de Rolando Homonculus du cortex somatosensoriel Penfield (1930-1950) 3.3. Efférences motrices « Carte corticale » L’origine des efférentes motrices, envoyées via les voies descendantes pour réaliser un mouvement volontaire, est le cortex moteur primaire 18 • Organisation somatotopique du cortex moteur primaire Sillon central avant Homonculus du cortex moteur primaire Penfield (1930-1950) arri èr e Pour des compléments de cours: • Site internet: le cerveau à tous les niveaux • Livre: 19