Septembre 2010 Le contrôle du rythme cardiaque par l’ablation en cas de fibrillation auriculaire Technologie et maladie L’antiarythmisant représente le traitement médical de première intention de la fibrillation auriculaire. La pharmacothérapie a l’avantage de ne pas être effractive, mais elle devra être maintenue à long terme. L’intervention à effraction minimale comme l’ablation endovasculaire peut constituer une solution de rechange à l’administration chronique d’un antiarythmisant. La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque qui se manifeste dans les oreillettes, cavités supérieures du cœur. Elle entrave le passage du sang aux ventricules, cavités inférieures du cœur. La maladie se traduit par une morbidité et une mortalité élevées et elle peut accroître le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Sujet La fibrillation auriculaire est la forme d’arythmie qui entraîne le plus d’invalidité en raison de son incidence élevée et des complications potentielles. Elle afflige plus de 200 000 Canadiens, dont plus de 5 % de la population âgée de 65 ans ou plus. Incidence sur la prise de décisions Un essai clinique non randomisé, qui compare l’ablation endovasculaire à la cardioversion électrique, constate que l’ablation est marquée d’un plus grand taux de réussite (82 %) que la cardioversion électrique (40 %). Aucune étude n’évalue l’efficacité clinique comparative de l’ablation endovasculaire et de la chirurgie cardiaque à cœur ouvert dans le traitement de la fibrillation auriculaire. La probabilité du maintien du rythme sinusal durant 12 mois est plus grande avec l’intervention IVP+ qu’avec l’intervention IVP. Dans le cas du patient présentant un risque moyen d’AVC chez qui un antiarythmisant a déjà échoué, l’analyse économique primaire détermine que le rapport coût-efficacité de l’ablation par rapport à la pharmacothérapie antiarythmisante s’établit à 59 194 $ l’année de vie pondérée par la qualité (QALY). Pour de tels patients, l’ablation devient une option rentable si la société est disposée à payer cette somme pour obtenir une QALY. L’efficacité clinique de l’ablation endovasculaire varie selon la technique et la forme de fibrillation auriculaire. En général, l’ablation est particulièrement efficace du point de vue du maintien du rythme sinusal durant un an dans la fibrillation auriculaire paroxystique, tandis que l’IVP+ se révèle le plus bénéfique dans la fibrillation auriculaire persistante. Malgré l’absence de données probantes confirmant la baisse du risque d’AVC grâce à la restauration du rythme sinusal normal, il n’en demeure pas moins que l’ablation endovasculaire peut améliorer la qualité de vie du patient. Avant d’élargir l’accès à l’ablation endovasculaire, il faudra évaluer si les établissements ont la capacité suffisante (p. ex., personnel médical qualifié, salles d’opération, lits) pour satisfaire la demande accrue de ce service. Les estimations veulent que 2 030 interventions d’ablation en vue de juguler la fibrillation auriculaire aient été pratiquées au Canada (exception faite du Québec) en 2008. Les coûts des services hospitaliers et des services médicaux sont évalués à 19 467 400 $. Les tendances des cinq dernières années laissent entrevoir que les dépenses au chapitre de ces interventions s’élèveront à 40 888 821 $ en 2013. Méthode Le projet de recherche consiste en une étude documentaire méthodique d’évaluations cliniques et économiques de l’intervention d’ablation en cas de fibrillation auriculaire, en une évaluation économique et en un examen de l’incidence de l’adoption de cette intervention sur le système de santé. L’ablation endovasculaire est comparée à la pharmacothérapie, à la cardioversion électrique et à l’intervention chirurgicale; en outre, deux techniques d’ablation sont comparées entre elles : l’ablation par isolement électrique des veines pulmonaires (IVP) et l’IVP couplé à l’ablation dans les oreillettes (IVP+). Résultats Sous l’angle du maintien du rythme sinusal durant un an, l’ablation endovasculaire se révèle supérieure au traitement médical. Pour cause d’insuffisance des données probantes, il est impossible de déterminer si l’ablation s’avère une option judicieuse en première intention et de cerner l’évolution de l’état de santé à long terme des personnes ayant subi l’intervention. L’ablation est le plus utile en cas de fibrillation auriculaire paroxystique. Les données sur les effets indésirables de l’ablation sont limitées et aucune étude n’évalue l’efficacité clinique de l’ablation de la fibrillation auriculaire dans l’insuffisance cardiaque congestive et des multiples interventions d’ablation chez le même patient, ni ne compare l’ablation endovasculaire à l’ablation au cours de l’intervention chirurgicale classique. Le présent résumé reprend les grandes lignes du rapport d’évaluation technologique exhaustif qui paraît sur le site Web de l’ACMTS (www.acmts.ca) : Assasi N, Blackhouse G, Xie F, Gaebel K, Robertson D, Hopkins R, Healey J, Roy D, Goeree R. Ablation Procedures for Rhythm Control in Patients with Atrial Fibrillation: Clinical and Cost-Effectiveness Analyses [Internet]. Ottawa : Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé; 2010 (rapport technologique no 128). [cité le 17 septembre 2010]. Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS) 600-865, avenue Carling, Ottawa (Ontario) Canada K1S 5S8 Tél. : 613-226-2553 Téléc. : 613-226-5392 www.acmts.ca L’ACMTS est un organisme indépendant et sans but lucratif, désireux d’éclairer la prise de décisions en santé en offrant de l’information objective et fiable sur les technologies de la santé. Vous trouverez le rapport sur notre site Web à http://www.cadth.ca/index.php/en/hta/reports-publications/search/publication/2663 www.acmts.ca