TD: Déviation d’une particule chargée dans un champ en 1/r2 1 Position du problème Soit M une particule témoin, chargée, soumise au champ électrostatique d’une particule S, chargée, très lourde, placée au point O(0,0). On admet que S, appelée centre actif, a un recul négligeable. On rappelle que 1 . qSrq2M . ||~~rr|| . la force de Coulomb qui s’exerce sur la charge témoin est: F~ = 4π.ε 0 La particule témoin est un proton de masse m = 1,66.10−27 kg, de charge +e = 1,6.10−19 C, qui part du point P (x = −10 Å, y = y0 ) avec une vitesse de 3,73.104 m.s−1 dans la direction (Ox). La distance y0 est alors appelée paramètre d’impact; on la note généralement b. 1. Tracer les trajectoires de M en faisant varier le paramètre d’impact y0 ∈[0,2 Å ; 3 Å] dans le cas où le centre actif a une charge −e. (Pour cela, déterminer préalablement un intervalle de temps pendant lequel la particule subit une interaction significative avec le centre actif). 2. Même question dans le cas où le centre actif a une charge +e. Commenter les différences. Évaluer la distance minimale entre la particule et le centre actif. Solution 1. On réalise une évaluation très grossière en supposant que la vitesse est approximativement constante. −10 −14 s. Initialement M est distante d’environ 10 Å, elle aura parcouru 20 Å en 20.10 3,73.104 ' 5.10 Système: M ; référentiel: lié à la particule S; bilan: force de Coulomb. ( •• 1 . 2qS .q2M3/2 .x m. x = 4.π.ε 0 (x +y ) . •• 1 m. y = 4.π.ε . 2qS .q2M3/2 .y 0 (x +y ) 2. Dans ces deux cas, on obtient une branche d’hyperbole mais le foyer n’est pas le même. Pour l’interaction répulsive, la distance minimale d’approche est ' 1,7 Å, la déviation D varie de 160◦ à 0◦ . N.B. Pour l’interaction attractive, les grandes déviations sont des artéfacts (le paramètre d’impact y0 ne peut pas être plus petit que rS + rM ; cf. choc). 2 Code avec Mathematica Rutherford Calcul numérique In[1]:= e=N[1.6 10^-19];m=N[1.66 10^-27];k=N[9 10^9]; prefacteur=-e e k/m; Remarque: k = 1/(4 π ε0 ) In[3]:= Zmax=10; Z=Table[i,{i,1,Zmax}]; For[i=1,i<=Zmax,i++, b=-0.08 10^-10+0.28 10^-10*i; x=.;y=.;z=.;t=.;tmax=8 10^-14; ax=prefacteur x[t] (x[t]^2+y[t]^2)^{-3/2};vx0=37313;x0=-10^-9.; ay=prefacteur y[t] (x[t]^2+y[t]^2)^{-3/2};vy0=0.; y0=b; tmp=NDSolve[{ x’’[t]==ax,x’[0]==vx0,x[0]==x0, y’’[t]==ay,y’[0]==vy0,y[0]==y0}, {x[t],y[t]},{t,0,tmax}]; X=x[t]/.tmp[[1]][[1]]; Y=y[t]/.tmp[[1]][[2]]; Z[[i]]={10^10 X,10^10 Y}] In[6]:= ParametricPlot[{Z[[1]],Z[[2]],Z[[3]],Z[[4]],Z[[5]],Z[[6]], Z[[7]],Z[[8]],Z[[9]], Z[[10]]},{t,0,tmax}] 1 TD: Déviation d’une particule chargée dans un champ en 1/r2 ISEN-Brest. Kany. Out[6]= en réitérant le calcul avec: In[7]:= prefacteur=+e e k/m; on obtient: Out[11]= 3 Code avec Python # -*- coding: utf-8 -*import scipy.integrate import matplotlib.pyplot as plt import numpy as np 1e 9 1e 9 0.0 1.5 0.5 1.0 1.0 1.5 0.5 2.0 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 1e 9 1.5 1.0 2 0.5 0.0 0.5 1.0 1e 9 ISEN-Brest. Kany. TD: Déviation d’une particule chargée dans un champ en 1/r2 4 Annexe: expérience de Rutherford En 1909, les allemands Hans Geiger (1882-1945) et E. Mardsen, en bombardant les noyaux lourds d’une très mince feuille d’or par des particules α (noyaux d’hélium), constatèrent que les particules α subissaient des déviations importantes parfois supérieures à 90◦ . L’anglais Ernest Rutherford (1871-1937) améliora ces expériences et expliqua en 1911 les résultats en admettant que la charge positive d’un atome était concentrée dans un noyau de très petites dimensions par rapport à celles de l’atome, les déviations observées étant dues à la répulsion coulombienne entre les noyaux des atomes d’or (q = +79 e) et les particules α (q = + 2 e). En effet, comme il existe une très forte proportion de particules α qui ne sont pas déviées, le paramètre d’impact est nécessairement grand devant le rayon du noyau d’or. L’atome est donc constitué d’un petit noyau autour duquel gravitent des électrons à une distance très grande. En conséquence, la matière atomique a une structure lacunaire contrairement au modèle de J.J. Thomson proposé en 1904. 2e.Ze On montre que l’angle de déviation D est lié au paramètre d’impact b par la relation: tan D 2 2 = 4πε0 .µ.b.v∞ avec v∞ la vitesse initiale de la particule α (loin du noyau d’or) et µ la masse réduite du système à deux corps qui est approximativement m la masse de la particule α. À partir de l’angle de déviation maximum, qui correspond donc au paramètre d’impact minimum, il est possible d’estimer le rayon des noyaux atomiques. Ainsi, avec des particules α initialement à 5 MeV, la déviation maximum est de 150◦ ce qui correspond à un paramètre d’impact de 6, 1.10−15 m. Le rayon du noyau est donc très inférieur au rayon de l’atome (' 1 Å). 3