Irrationalité de √ 2 Baptiste GORIN √ Théorème. — 2 est irrationel. Démonstration √ Première démonstration. — Supposons par l’absurde que 2 est un nombre rationnel. Il existe alors p, q ∈ N∗ √ p premiers entre eux tels que 2 = . Alors p2 = 2q 2 . Par suite, p est divisible par 2 : p = 2p′ . Donc 2p′2 = q 2 . q q est alors également divisible par 2. On aboutit à une contradiction. √ Deuxième démonstration. — Supposons par l’absurde que 2 est un nombre rationnel. Il existe alors p, q ∈ N∗ √ p tels que 2 = . Alors p2 = 2q 2 . En considérant les décompositions en facteurs premiers de p et q, on constate q que p2 et q 2 ont un nombre pair de facteurs premiers. Comme 2q 2 a un nombre impair de facteurs premiers, on aboutit à une contradiction. √ ∗ est un nombre Troisième démonstration. — Supposons par l’absurde que √ √ 2 √ √ rationnel. Il existe alors m ∈ N , minimal, tel que m 2 soit un entier. Considérons n = m( 2 − 2 ) = m( 2 − 1). Notons que n est un nombre √ √ entier tel que 0 6√n < m. √ De plus n 2 = 2m − m 2 est un entier. Le caractère minimal de m assure alors que 2 = 1. On aboutit à une absurdité. n = 0. Par suite 2 = Quatrième démonstration. — Par le théorème de Pythagore, un triangle rectangle isocèle dont les côtés de l’angle √ √ √ p droit ont pour longueur 1 a une hypoténuse égale à 2. Donc, si 2 est rationnel, avec 2 = , p, q ∈ N∗ , q l’image d’un tel triangle rectangle par une homothétie de rapport q est un triangle rectangle isocèle dont les longueurs des trois côtés sont des nombres entiers. Par suite, il doit exister un plus petit triangle rectangle isocèle ayant cette propriété. Mais, à l’intérieur d’un triangle rectangle isocèle dont les longueurs des côtés sont des nombres entiers, on peut toujours construire un plus petit triangle ayant les mêmes propriétés : √ Par suite, 2 ne peut pas être rationnel. √ Cinquième démonstration. — Supposons par l’absurde que 2 est un nombre rationnel. Il existe alors p, q ∈ N∗ , √ p avec q minimal, tels que 2 = . On a p > q et q > p − q. De plus : q p √ 2− 2q − p 2− 2 √ q =√ = 2 = p p−q 2−1 −1 q Ceci contredit le caractère minimal de q. √ Sixième démonstration. — Considérons l’ensemble E = {a + b 2; a, b ∈ Z}. E est fermé et stable pour l’addition et la multiplication. √ √ Considérons α = 2 − 1 ∈ E. Pour tout n ∈ N, αn ∈ E de sorte qu’il existe an , bn ∈ Z tels que αn = an + bn 2. √ √ p Si 2 est rationnel, il existe alors p, q ∈ N∗ tels que 2 = . D’où : q √ 1 an q + b n p αn = an + bn 2 = > q q Or, comme α ∈]0; 1[, on a lim αn = 0. On aboutit à une contradiction. n→+∞ √ Septième démonstration. — Supposons par l’absurde que 2 est un nombre rationnel. Il existe alors p, q ∈ N∗ √ p premiers entre eux tels que 2 = . q √ n Alors 2 q est un nombre entier pour tout n ∈ N. En effet n √ n 2 2 q si n est pair n−1 2 q= 2 2 p si n est impair Irrationnalité de √ 2 On en déduit que n X √ k √ n n ( 2 − 1) q = (−1)n−k 2 q ∈ N∗ k k=0 Or, comme pour tout n ∈ N. √ √ 2 − 1 ∈]0; 1[, on a lim ( 2 − 1)n q = 0. n→+∞ On aboutit à une contradiction. √ Huitième démonstration. — Supposons par l’absurde que 2 est un nombre rationnel. Il existe alors p, q ∈ N∗ √ p avec q minimal tels que 2 = . q Alors le carré de côté de p a la même aire que deux carrés de côté q. = + Plaçons les deux carrés de côté q à l’intérieur du carré de côté p en deux sommets opposés. Trois carrés dont les côtés sont entiers apparaissent. Les deux carrés situés en deux sommets opposés sont égaux et la somme de leur aire est égale à l’air du troisième carré. = + Ceci contredit le caractère minimal de q. C.Q.F.D.