Consommer et produire de manière durable

publicité
Juin 2009
Consommer et produire
de manière durable
FR
Nos modes de production, d’exploitation et d’élimination
des marchandises ne sont pas durables et ces habitudes
appauvrissent rapidement les ressources naturelles de notre
planète.
En vivant au-delà des limites écologiques de la planète, c’est
notre qualité de vie, notre prospérité et notre croissance
économique que nous mettons en péril.
L’Union européenne s’engage à œuvrer en faveur du
développement, de la croissance et de l’emploi durables. Pour
cela, elle doit favoriser de meilleurs produits ainsi que des
méthodes de production et des habitudes de consommation
plus rationnelles.
© iStockphoto
Gouvernements, entreprises et citoyens doivent se mobiliser
pour créer des sociétés plus durables.
Les économies modernes ont aujourd’hui un impact mondial.
C’est pourquoi les politiques adoptées doivent tenir compte
de l’influence qu’auront les styles de vies européens ailleurs
dans le monde.
Consommer mieux avec moins
Améliorer les produits
Fait 1 — Si la population mondiale avait le même style de vie
que les Européens, elle consommerait les ressources
de deux planètes et demie.
Fait 2 — La consommation énergétique dans l’Union européenne devrait augmenter de 9 % de 2005 à 2020.
Depuis quelques décennies, nous avons multiplié les mesures visant
à réduire l’incidence environnementale de notre consommation et
de notre production: la qualité de l’air est meilleure, les déchets et
la pollution industrielle sont mieux contrôlés, les produits sont plus
efficaces et les consommateurs mieux informés. Si ces initiatives vont
dans la bonne direction, la gravité de défis environnementaux, tels
que le changement climatique et la diminution rapide des ressources
naturelles et de la biodiversité, exige des mesures plus drastiques.
Nous devons modifier fondamentalement notre manière d’extraire
les ressources naturelles et de fabriquer, distribuer, exploiter et
éliminer les produits. La société doit se mobiliser à tous les niveaux
— des citoyens aux entreprises en passant par les gouvernements
centraux et locaux — afin d’inverser les tendances actuelles et de
vivre dans les limites de l’écologie.
L’Union européenne et ses États membres ont pris conscience
qu’il est indispensable de rendre leurs économies et leurs modes
de vie plus durables. La Commission européenne a lancé un plan
d’action pour une consommation et une production durables et
une politique industrielle durable en juillet 2008. Ce plan se base
sur les politiques existantes et les renforce, tout en prévoyant de
nouvelles mesures et initiatives. Il propose un cadre dynamique pour
améliorer les performances énergétiques et environnementales
des produits, créer une demande en faveur de meilleurs produits
et aider les consommateurs à poser les bons choix. Parmi les
mesures envisagées, retenons des normes ambitieuses en matière
d’écoconception des produits, d’achat écologique par les pouvoirs
publics, d’étiquetage écologique et d’éco-innovation. Les initiatives
visent à améliorer les produits et à consommer de manière plus
intelligente, à rationaliser la production et à créer des marchés
mondiaux pour les produits durables.
Les produits que nous achetons et utilisons au quotidien ont
une incidence considérable sur l’environnement, tant en raison
des matériaux utilisés pour les produire qu’à l’énergie nécessaire
à leur utilisation, puis aux déchets qu’ils produisent lorsqu’ils
sont hors d’usage.
Pour garantir la durabilité de notre société moderne sur le long
terme, il faut faire en sorte que les produits présentant le moins
d’impact sur l’environnement deviennent la norme dans tous
les secteurs. À cet égard, un premier pas important consiste à
cesser la production et la commercialisation de produits qui
consomment trop d’énergie ou d’eau ou contiennent des produits
nocifs. En travaillant sur les caractéristiques environnementales
des produits lors de la phase de conception, on a pu éliminer
les réfrigérateurs et les aérosols contenant des produits nuisibles
à la couche d’ozone, comme les chlorofluorocarbones (CFC), et
réduire l’emploi de composés organiques volatils (COV) dans
les peintures et les solvants. La directive relative à la limitation
de l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les
équipements électriques et électroniques (RoHS) a été élaborée
afin de réduire au maximum l’incidence environnementale des
équipements électriques et électroniques hors d’usage. Elle
empêche ainsi les fabricants d’utiliser des matériaux ou des
composants contenant des substances interdites.
La phase de conception est une étape cruciale dans le
développement d’un produit. Il s’agit d’élaborer de nouvelles
normes minimales pour les produits afin de réduire l’incidence
des biens sur l’environnement. La Commission européenne
entend élargir les exigences contraignantes en matière
d’écoconception (déjà applicables aux produits consommateurs
d’énergie tels que les appareils ménagers) à des produits «liés
à l’énergie» qui présentent un impact sur l’environnement
lorsqu’ils sont en fonctionnement, par exemple, des fenêtres
ou des dispositifs de distribution d’eau. Les marchés publics
écologiques constituent un moyen de stimuler la demande en
faveur de produits écologiquement performants en mobilisant
le pouvoir d’achat considérable des pouvoirs publics. Cette
mesure peut donner un signal de poids au marché, encourager
l’innovation et préparer le marché de masse à privilégier des
produits plus durables.
© iStockphoto
Depuis plusieurs années, l’Europe jouit d’un niveau de prospérité
jamais atteint auparavant: plus de créations d’emplois que jamais,
des économies stables, de faibles taux de chômage et une
productivité élevée. Cependant, pour conserver une économie forte
et compétitive, il est essentiel de prendre soin de l’environnement.
La croissance économique constante, l’évolution du style de vie et
l’utilisation toujours plus intensive des technologies ont engendré
une demande inédite pour des produits et des services. Le fait est
qu’en utilisant nos ressources naturelles et énergétiques sans mesure,
nous produisons plus de déchets que nous ne pouvons utilement en
recycler et nous contribuons ainsi au changement climatique.
Agir sur les produits
La conception d’un produit a une
influence décisive sur ses performances
environnementales tout au long de son
existence. La directive européenne relative à
l’écoconception de produits consommateurs
d’énergie (EuP) définit un cadre pour fixer des
exigences applicables aux produits usuels,
responsables d’une grande partie de la
consommation totale d’énergie. Actuellement,
les évaluations portent sur les éclairages
publics, domestiques et de bureau, les
chaudières et les téléviseurs.
© iStockphoto
La Commission propose d’élargir ces exigences
aux produits liés à l’énergie, ce qui permettrait
d’englober des catégories de produits prioritaires
tels que les équipements consommateurs d’eau
et les matériaux de construction.
Des consommateurs responsables
et compétents
Fait 3 — Les ménages européens sont largement responsables des
problèmes environnementaux tels que le changement
climatique, la pollution de l’air, la pollution de l’eau,
l’utilisation des sols et les déchets.
Bien que la population soit de plus en plus sensibilisée aux questions environnementales, il lui est encore souvent difficile de faire le lien entre ses propres
habitudes de consommation et des problèmes à grande échelle tels que le
changement climatique. Pour inverser la tendance actuelle à la non-durabilité,
les consommateurs doivent être bien informés, être en mesure d’effectuer les
bons choix et avoir le sentiment que leurs actions ont une incidence.
Les gens doivent être clairement et mieux informés des modifications de leurs
habitudes de consommation qui auront le plus d’impact. Ils doivent savoir quels
sont les produits les plus respectueux de l’environnement, savoir comment les
utiliser le plus rationnellement possible et comment les mettre au rebut le plus
proprement possible.
Différents systèmes d’étiquetage ont été créés afin de mieux informer le consommateur. Le label écologique européen, symbolisé par une fleur, met en évidence
les produits présentant les meilleures performances environnementales dans différentes catégories. Ce programme est actuellement en cours de révision afin de
le rendre plus intéressant, tant pour les entreprises que pour les consommateurs.
Il existe également un label énergétique européen qui permet aux consommateurs d’identifier les appareils électroménagers et les ampoules les moins gourmands en énergie. Plusieurs producteurs et grandes chaînes de distribution ont
déjà commencé à réduire les déchets qu’ils produisent, à proposer des informations sur les caractéristiques environnementales des produits et à vendre des
produits plus durables. Ces initiatives seront renforcées grâce à un forum de la
distribution européen visant à réduire l’empreinte écologique du secteur de la
distribution et de sa chaîne logistique, à promouvoir les produits plus durables
et à mieux informer le consommateur.
En outre, différents programmes d’étiquetage
au niveau européen, comme ceux portant
sur les appareils électriques, permettent au
consommateur d’identifier les produits les plus
efficaces. Ces programmes concerneront bientôt
davantage de produits et d’incidences sur
l’environnement.
Marchés publics écologiques
Les dépenses des pouvoirs publics représentent
environ 16 % du produit intérieur brut de l’Union
européenne (UE). La loi autorise les pouvoirs
publics à fixer des critères environnementaux
avant d’octroyer des marchés publics. C’est ce que
l’on appelle «les marchés publics écologiques»
(MPE). Ils peuvent générer des économies, tant
pour les pouvoirs publics que pour l’ensemble
de la société. En optant pour une politique de
marchés publics écologiques, les pouvoirs publics
favorisent directement l’environnement, mais
stimulent également le marché des produits et
technologies écologiques, en particulier dans
des secteurs comme celui de la construction,
des transports et des équipements de bureau.
La Commission européenne a lancé différentes
initiatives pour encourager les États membres
à utiliser davantage les MPE. D’autres initiatives
sont prévues: il s’agira notamment de définir des
critères en matière de MPE, de fixer des objectifs
et d’intensifier l’assistance juridique et technique.
Le plan d’action pour une consommation et
une production durables prévoit également la
définition de niveaux obligatoires de MPE pour
certains produits, qui continuera
à être développée.
Produire plus rationnellement
Les politiques adoptées dans l’UE ont permis, dans une certaine mesure, de
rendre la production industrielle plus propre, de favoriser des processus moins
consommateurs d’énergie, de réduire la pollution et les déchets et d’élever les
© iStockphoto
Fait 4 — Notre manière de produire des biens et l’efficacité énergétique des produits que nous utilisons ont un impact direct sur le changement climatique et l’exploitation des
ressources naturelles.
Pour bénéficier de ce label écologique,
les produits doivent remplir des critères
environnementaux stricts. Depuis sa
création en 1992, ce programme n’a
cessé de s’élargir et porte aujourd’hui
sur vingt-six catégories de produits
comprenant les textiles, les peintures,
le papier, les détergents, les appareils
électroménagers et des services tels que
l’hébergement touristique.
Une fois révisé, ce système mettra
encore mieux en évidence les produits
et les services présentant la plus faible
incidence sur l’environnement et le
potentiel d’amélioration le plus élevé. Les
formalités administratives seront réduites
et les critères simplifiés, ce qui permettra
d’augmenter le nombre de catégories de
produits visées par le label.
Comme il faut du temps pour rentabiliser les coûts d’investissements à grande échelle
dans la production industrielle, il convient de proposer aux entreprises un soutien
financier et un cadre réglementaire stable leur permettant d’investir dans des processus
plus efficaces d’un point de vue énergétique.
Les entreprises peuvent améliorer leurs résultats environnementaux en
adoptant des systèmes de gestion environnementale tels que l’EMAS
(système de management environnemental et d’audit de l’UE). Ce système,
adopté volontairement par les entreprises, les aide à optimiser leurs
processus de production et à exploiter plus efficacement les ressources.
La Commission européenne revoit actuellement ce programme afin
de le rendre plus attrayant pour les sociétés, en particulier les petites et
moyennes entreprises, en réduisant les coûts et les frais administratifs.
Le marché des industries environnementales est en pleine expansion. L’UE a pour
ambition d’encourager la croissance des industries écologiques en créant un cadre
réglementaire plus adapté et en exploitant le potentiel des technologies de l’information
et de la communication (TIC) pour accroître la durabilité.
Une dimension mondiale
Fait 5 — Si les schémas de consommation actuels se perpétuent, l’exploitation
des ressources au niveau mondial devrait être multipliée par quatre
au cours des vingt prochaines années.
Le nombre de biens de consommation et de fournitures industrielles importés en Europe
a considérablement augmenté au cours des dernières années.
Les matériaux sont extraits et traités ailleurs dans le monde avant d’être livrés dans les pays
européens, ce qui a des répercussions négatives sur l’environnement. Bien souvent, les
zones de production se situent dans des pays en voie de développement, difficilement
capables de gérer la pression croissante sur l’environnement.
En outre, bon nombre de pays producteurs, comme la Chine, enregistrent une croissance
rapide, tant en termes économiques que démographiques. La demande de ces pays en
matière de ressources et d’énergie s’accroît proportionnellement à leur prospérité. S’ils
continuent à adopter les habitudes de consommation occidentales actuelles, la pression
sur l’environnement s’accentuera davantage.
L’UE cherche actuellement à promouvoir les bonnes pratiques au niveau international en
soutenant des politiques de production et de consommation plus durables dans l’esprit
du programme-cadre décennal des Nations unies sur la consommation et la production
durables (le «processus de Marrakech»).
Pour en savoir plus:
http://ec.europa.eu/environment/
eussd/escp_en.htm
http://www.eea.europa.eu/fr/
themes/households/eea-activities
La Commission européenne soutiendra les accords internationaux sur la réduction des
émissions de dioxyde de carbone dans différents secteurs industriels dans le cadre des
négociations sur le changement climatique, actuellement en cours. D’autres efforts
porteront sur les politiques commerciales et le dialogue industriel afin d’éliminer les
droits de douane sur les technologies à faibles émissions de carbone et les produits et
services respectueux de l’environnement.
Imprimé sur papier recyclé ayant reçu l’écolabel européen pour le papier graphique (www.ecolabel.eu)
Facilement
identifiable
grâce à son logo
représentant
une fleur, le label
écologique de l’UE
constitue pour les
consommateurs un
moyen clair de choisir les produits les
plus respectueux de l’environnement,
qu’il s’agisse de poudres à lessiver ou de
campings.
KH-78-09-729-FR-C
Le pouvoir des fleurs
niveaux de recyclage. Il faut toutefois poursuivre les efforts afin de mettre en avant le
concept d’efficacité énergétique des matériaux et de faire des écotechnologies les plus
innovantes la norme.
© iStockphoto
http://esa.un.org/marrakechprocess/
© Commission européenne, 2009
Reproduction autorisée, moyennant
mention de la source
doi:10.2779/45262
Téléchargement