L`apport de Darwin dans la classification du vivant

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SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 1
SCIENCES EXPÉRIMENTALES ET TECHNOLOGIE CYCLE 3
L’apport de Darwin dans
la classification du vivant
> PAR FRANÇOISE PERRACHON, MÉDIATRICE CULTURELLE EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES
Place dans les programmes
SCIENCES EXPÉRIMENTALES ET TECHNOLOGIE
L’unité et la diversité du vivant l Présentation de l’unité
du vivant: comprendre son unité et sa diversité. Recherche des
points communs entre espèces vivantes. Trier, organiser et
classer des organismes en fonction de leur squelette, des différentes parties de leur corps. Situer dans un groupe l’espèce
qui partage un caractère avec une autre espèce.
DARWIN ET LE DARWINISME • TDC ÉCOLE N° 43
30
Objectifs et démarche
Un voyage, des questionnements, une théorie l Pendant
longtemps les naturalistes ont pensé que les espèces étaient
invariables. Ils classaient par similitude, mais également selon
une hiérarchie où l’homme était au sommet de l’échelle. Les
savants mettaient en avant l’idée d’un monde fixe, créé il y a
6 000 ans. Georges Buffon (1707-1788), le premier à rejeter
l’idée d’une intervention divine, formula l’hypothèse que la
Terre était bien plus âgée : « Le grand ouvrier de la Nature est
le Temps. » Selon sa théorie, les espèces ont tout le temps de
se modifier.
Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829), naturaliste français,
spécialiste des invertébrés et inventeur du terme « biologie »,
proposa alors la notion de transformisme. Mais l’idée que les
espèces puissent se transformer fut fortement remise en cause
par l’idéologie de l’époque marquée par le fixisme de Georges
Cuvier (1769-1832).
Charles Darwin connaissait l’œuvre de Lamarck. Au cours
de son voyage autour du monde, à bord du Beagle, il lit les
Principes de géologie de Charles Lyell (1797-1875) qui exposent
une théorie prônant la lente évolution des transformations
physiques de la Terre, contraire à la théorie des grandes catastrophes de Cuvier. Le 2 octobre 1836, de retour de voyage,
Darwin, en possession de quantité d’informations, rédige alors
son premier « Carnet sur la transmutation des espèces »,
travaille à la publication de son journal Voyage d’un naturaliste sur le HMS Beagle, et coordonne les spécialistes à qui il a
confié les spécimens rapportés de son tour du monde.
Darwin s’intéresse à la sélection artificielle des horticulteurs et des éleveurs, qui tirent parti des variations utiles. Il
est, dès lors, persuadé que la sélection naturelle fonctionne
sur le même principe, mais de façon plus lente. En 1838, la
lecture de Thomas Robert Malthus induit une réflexion sur l’influence de la lutte pour l’existence dans la sélection naturelle.
Il fonde sa théorie sur l’aptitude de chaque organisme à
présenter des variantes qui sont plus ou moins favorables à sa
survie. Les ressemblances entre différentes espèces, fossiles
et vivantes, le conduisent à envisager un lien de parenté, une
évolution avec modifications.
En 1855, Alfred Wallace (1823-1913) publie l’article Sur la
loi qui a régi l’introduction de nouvelles espèces. Darwin craint
d’être dépossédé de son travail. Lyell organise une lecture
publique de leurs travaux. Le 24 novembre 1859, les 1 250
exemplaires de la première édition de L’Origine des espèces
sont vendus en une journée. Il s’agit d’une véritable révolution. Avec le transformisme de Lamarck, l’essence divine de
l’espèce n’était pas remise en cause, l’environnement contraignant l’organisme à faire des efforts pour s’adapter. Avec
Darwin, les modifications par variations successives sont le
facteur premier qui génère des aptitudes dans un milieu donné.
Les variantes qui présentent des avantages en termes de survie
donnent naissance à une descendance plus importance. La
sélection naturelle vient du succès reproductif. Les changements transmis n’altèrent pas l’organisation générale primitive. Les attributs acquis se maintiennent : un squelette interne,
des poumons, des membres pairs munis de doigts.
Le corpus documentaire l Les DOCS A et B présentent des tétrapodes (vertébrés munis de quatre membres) et
abordent l’homologie, qui témoigne de l’interdépendance et du
lien de parenté continu entre les espèces. Le DOC C montre
les organes rudimentaires, qui sont les traces d’une utilité chez
un ancêtre. Il s’agit d’un argument supplémentaire expliquant
la parenté et la modification des espèces.
Les innovations biologiques sont nombreuses à travers les
temps géologiques. Les DOCS D et E abordent les modifications qui ont permis la sortie des eaux. Le DOC F , complété par
le schéma de l’embryon dans les Activités, p. 39, porte sur
une innovation qui sert aux espèces à protéger leur descendance, à s’émanciper de l’eau et ainsi à conquérir de nouveaux
territoires. Enfin, le DOC G appréhende l’histoire du vivant, les
notions de lien de parenté et d’évolution à travers une classification qui met en avant le partage des caractères communs
à plusieurs espèces.
SAVOIR
l
TDC « L’évolution des espèces », no 946, 15 décembre 2007
© GUNTHER MICHEL/BIOSPHOTO
© CYRIL RUOSO/BIOSPHOTO
l
Grenouille
l
Lézard
l
Gorille
© GILLES MARTIN/BIOSPHOTO
Pigeon biset
l
Chauve-souris
l
© YVES LEFÈVRE/BIOSPHOTO
© MIKE LINE/BIOSPHOTO
l
Baleine
TDC ÉCOLE N° 43 • DARWIN ET LE DARWINISME
© PASCAL GOETGHELUCK/BIOSPHOTO
>> DOCUMENTS
A Des liens de parenté
31
Ces croquis présentent le squelette des membres antérieurs de six espèces de tétrapodes (vetébrés munis de
quatre membres) parmi lesquels l’homme. Leur squelette est constitué des mêmes os placés de la même manière.
© GÉRARD MOURET
Les membres ne sont pas dessinés à la même échelle.
C Des traces du passé
l
Squelette de la baleine.
© GÉRARD MOURET
Certains animaux portent en eux des organes qui n’ont pas de fonction précise. Déformés, réduits, ils sont la trace
d’une utilité chez un ancêtre lointain. Ils témoignent d’un lien de parenté et des modifications de la descendance.
Quaternaire
Évolution des équidés : vers un doigt unique.
Éocène
l
© GÉRARD MOURET
DARWIN ET LE DARWINISME • TDC ÉCOLE N° 43
32
HU : humérus
CU : cubitus
RA : radius
CA : carpe (les os du poignet)
MIocène
SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 1
B Quels points communs ont-ils?
Doigt no 3
Vestige du
doigt no 4
Phalanges
Hyracotherium
Hipparion
Equus
Jambe de cheval
D La sortie des eaux
l
E Quatre pieds sur la terre ferme
l
L’eusthenopteron mesurait environ 1 m.
Rayons dermiques
Radius
Cubitus
Humérus
Nageoire pectorale
Nageoire pectorale
L’ichthyostéga mesurait environ 1 m 20.
Doigts
Radius
Cubitus
Humérus
Patte antérieure
Patte antérieure
© GÉRARD MOURET
l
© GÉRARD MOURET
Doigts
33
TDC ÉCOLE N° 43 • DARWIN ET LE DARWINISME
© MNHN/PALÉONTOLOGIE/RECONSTITUTION MARC BOULAY
Reconstitution de l’ichthyostéga, le premier tétrapode à s’aventurer sur la terre ferme. Il vivait au Groenland dans les
lagunes de bord de mer, il y a 360 millions d’années, et se nourrissait de poissons.
l
Cycles de reproduction de la grenouille et du lézard.
© GÉRARD MOURET
SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 1
F Pondus dans l’eau ou sur la terre ?
G Un ancêtre commun et une descendance modifiée
l
Ce schéma est un arbre de classification des espèces. Il retrace l’histoire des modifications survenues chez des
espèces à squelette interne à travers le temps. Avant chaque ramification figure un attribut propre au nouveau groupe (en
lettres capitales). Ce nouvel attribut est une innovation. Ici, la première innovation est l’acquisition d’une bouche à
mâchoires. L’attribut « squelette osseux » est partagé par tous les ostéichthyens qui vont acquérir de nouveaux attributs.
Toutes les innovations ne figurent pas sur cet arbre.
Fenêtre mandibulaire, gésier - ARCHOSAURES
Deux fosses temporales en arrière de l’orbite - DIAPSIDES
Vertèbres cervicales munies d’une quille ventrale - SAUROPSIDÉS
Développement de l’embryon dans un fluide - AMNIOTES
Membres pairs locomoteurs munis de doigts - TÉTRAPODES
Poumons fonctionnels munis d’alvéoles - RHIPIDISTIENS
Membres pairs avec humérus et fémur - SARCOPTÉRYGIENS
Squelettes cartilagineux - CHONDRICHTHYENS
Squelette osseux - OSTÉICHTHYENS
Bouche à mâchoires - GNATHOSTOMES
VERTÉBRÉS = Squelette interne
© GÉRARD MOURET
DARWIN ET LE DARWINISME • TDC ÉCOLE N° 43
34
Arbre phylogénétique.
>> ANALYSES ET PISTES D’EXPLOITATION
C Des organes vestigiaux
D à F De nouvelles évolutions
Les organes rudimentaires ou organes « vestigiaux »
font partie des arguments de Darwin pour expliquer la
parenté et la modification des espèces par sélection naturelle. Ce sont des organes qui n’ont pas de fonction et
pourtant se maintiennent sous forme de rudiments chez
les insectes, les oiseaux, les squamates, les mammifères.
Par mesure de protection, pour se défendre du vent,
certains coléoptères semblent ne plus avoir d’ailes postérieures, alors qu’elles existent sous forme atrophiée, recouvertes par des élytres soudés. Parce que certaines
variations leur ont donné des capacités plus avantageuses
pour leur survie, des oiseaux ont perdu la capacité de
voler. L’autruche, performante à la course, a changé de
mode de locomotion : ses ailes se sont réduites, les
muscles servant au vol se sont atrophiés. Les ailes du kiwi,
réduites à leur plus simple expression, sont devenues invisibles. Mais cet oiseau a développé des pattes vigoureuses.
Le boa constrictor, qui pratique la reptation, possède des
vestiges de pattes postérieures. La baleine et d’autres
cétacés ont également un bassin et des membres posté-
Vivre sur la terre ferme, s’éloigner du milieu aquatique
pour assurer sa descendance a nécessité des innovations.
Il a fallu transformer ses nageoires en pattes. Plus tard,
d’autres mutations ont permis de porter le poids du corps,
de respirer l’air et de capter des sons aériens pour repérer
les prédateurs. L’ichthyostéga (DOCS D et E ), le premier
tétrapode amphibien, avait un corps allongé et prolongé
par une queue, un large crâne arrondi, des membres
trapus issus des nageoires d’un ancêtre « poisson », l’eusthenopteron (DOC E ). Dans l’eau, ce dernier ne rencontre
pas le problème de la pesanteur. Chez l’ichthyostéga, les
articulations de l’épaule, du coude et du poignet, les os
des membres se sont développés pour permettre le
soutien du corps. Il possède sept doigts. Les doigts surnuméraires sont constatés chez d’autres tétrapodes de cette
période. La ceinture pelvienne est beaucoup plus grande,
et elle a fusionné avec la colonne vertébrale, ce qui n’est
pas encore le cas chez l’eusthenopteron. Mais les premiers
tétrapodes aux membres trapus se déplacent lentement.
L’ichthyostéga était apte à la respiration pulmonaire. La
A et B La grande famille du vivant
35
TDC ÉCOLE N° 43 • DARWIN ET LE DARWINISME
Dans L’Origine des espèces, Charles Darwin défend la
théorie de l’évolution en argumentant sur la parenté des
espèces et leur modification par sélection naturelle. Au
cours des périodes géologiques, les espèces se transforment par modifications légères et successives. Les individus bénéficiant des plus avantageuses pour la survie
prospèrent. Les variations nuisibles disparaissent avec
ceux qui en sont porteurs. Les modifications utiles sont
transmises avec la descendance dans un milieu complexe
où le climat, l’accès à la nourriture, la relation avec
d’autres espèces sont des facteurs de maintien ou
d’extinction. Les changements transmis n’altèrent pas
l’organisation générale primitive.
Nous observons dans le DOC A que les membres antérieurs des tétrapodes sont constitués des mêmes os
agencés de la même manière. Leur structure est homologue car ils entretiennent les mêmes connexions. Cette
unité de type ne veut pas dire que les os ont la même
forme ni la même fonction. Les attributs sont déclinés de
manière différente. Ces os peuvent se raccourcir et s’aplatir
comme l’humérus de la baleine, les doigts peuvent s’allonger pour former une palette natatoire ou une aile chez
la chauve-souris. L’homologie (squelette constitué des
mêmes os construits et placés de la même manière dans
l’organisme) est un des arguments retenus par Darwin pour
témoigner de ce que chaque espèce n’a pas été créée
indépendamment des autres, qu’elles ont toutes un lien
de parenté. l Proposer l’Activité 1 , p. 37.
rieurs vestigiaux non reliés à la colonne vertébrale et
enchâssés dans le corps. « Quoi de plus curieux que la
présence de dents chez les fœtus de la baleine qui,
adultes, n’ont pas trace de ces organes ? » Si les cétacés,
mammifères placentaires, sont apparus à l’ère tertiaire,
au Miocène, il y a vingt-cinq millions d’années, leurs ancêtres apparaissent à l’Éocène inférieur. Ils avaient des dents
et comptaient parmi les grands prédateurs. Par ailleurs,
les vestiges de membres inférieurs s’expliquent par le lien
de parenté entre la baleine et les artiodactyles, parmi
lesquels le chameau, le sanglier, le cerf et l’hippopotame.
Les cétacés ont abandonné la terre pour un retour à la
vie aquatique.
Les chevaux possèdent également des caractères vestigiaux. Les premiers équidés possédaient quatre doigts à
leurs membres antérieurs et trois aux membres postérieurs. Aujourd’hui, chaque pied est muni d’un sabot qui
termine son doigt unique, le majeur. De chaque côté, des
baguettes osseuses sont des vestiges des deuxième et
quatrième doigts qui servaient à l’ancêtre du cheval.
L’homme garde aussi en lui l’empreinte de ses ancêtres.
Notre coccyx est un rudiment de la queue des mammifères, et notre appendice dont la fonction est imprécise
est un vestige qui servait, chez nos ancêtres herbivores,
à digérer la cellulose. Tous ces organes vestigiaux sont
des traces du passé qui s’expliquent en termes d’évolution.
L’organe qui a toute son utilité à une période, dans un
milieu donné, peut devenir un handicap lorsque les conditions de vie changent. Aussi l’organisme s’adapte-t-il pour
se maintenir en vie. La sélection naturelle repousse ce qui
peut être nuisible et sélectionne ce qui est le plus adapté
au maintien de la vie. l Proposer l’Activité 2 , p. 38.
SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 1
menace de dessiccation et la nécessité de pondre ses
œufs dans l’eau lui imposent de rester près des rivages.
Si le frai des amphibiens (DOC F ) pondu dans l’eau ou
sur le sol est victime de prédateurs, la descendance des
amniotes (qui possèdent un sac amniotique, autour de
l’embryon puis du fœtus) est plus protégée, la sélection
naturelle opérant avec le succès reproductif. Les sauropsidés (tortues, lézards, serpents, crocodiles, oiseaux) et les
mammifères ont exploré de nouveaux territoires. C’est au
Carbonifère supérieur (315 Ma) que l’œuf amniotique
permet la transformation des amphibiens en une nouvelle
classe de vertébrés. Une membrane protège l’embryon
qui puise sa nourriture dans une poche, le sac vitellin,
et stocke ses déchets dans un autre sac, l’allantoïde.
L’ensemble est enveloppé d’une seconde membrane,
le chorion, et protégé par une coquille calcaire semiperméable qui permet la respiration. l Proposer les Activités 3 et 4 , pp. 38-39.
G Une origine commune
DARWIN ET LE DARWINISME • TDC ÉCOLE N° 43
36
Le DOC G est un arbre phylogénétique qui illustre l’idée
d’une ascendance commune et d’une descendance avec
modifications que Darwin développe dans L’Origine des
espèces. Son observation lui permet de pointer le polymorphisme des organismes au sein d’une espèce (nous
sommes tous différents, même si nous appartenons à une
même espèce) et de baser sa théorie sur l’aptitude de
chaque individu à présenter des variantes qui seront plus
ou moins favorables à sa survie.
Contrairement à la théorie du transformisme de JeanBaptiste Lamarck, le caractère acquis et transmis aux générations futures n’est pas la conséquence d’un besoin
d’adaptation à l’environnement comme dans l’histoire de
la girafe dont le cou s’allonge pour accéder à la nourriture. Darwin observe que les individus sont tous différents
et que certaines variations présentent un avantage pour
l’accès à la nourriture ou pour se défendre des prédateurs. Les variétés en question se développent et donnent
naissance à une descendance plus importante. « Les
espèces numériquement faibles courent des chances
d’être exterminées.» La sélection naturelle vient du succès
reproductif. Toutefois, la variabilité persiste et maintient
une diversité qui est un atout dont une population pourra
se servir face à de nouveaux changements.
Dans le DOC G , chaque ramification est précédée d’une
ou plusieurs innovations évolutives. Toutes les espèces
représentées appartiennent à l’embranchement des vertébrés apparus à l’Ordovicien (entre – 500 et – 435 Ma) et
possèdent une colonne vertébrale.
Parmi les espèces qui ont maintenu une vie aquatique, la lamproie n’a pas de mâchoire, elle fait partie des
agnathes. Toutes les autres espèces en possèdent, ce sont
des gnathostomes. Les raies et les requins sont des vertébrés cartilagineux, des chondrichthyens. Le thon, le saintpierre, la sole, etc. ont un squelette osseux et des nageoires
rayonnées. Le cœlacanthe et le dipneuste ont des
nageoires charnues : ce sont des sarcoptérygiens. Les
dipneustes possèdent des poumons fonctionnels, mais
vivent dans l’eau. Les premiers tétrapodes s’aventurent
sur la terre ferme grâce à la transformation de leurs
nageoires en pattes articulées à la ceinture pectorale et à
la ceinture pelvienne. Mais l’amphibien est toujours dépendant de l’eau pour sa reproduction. L’œuf amniotique,
évolution du Carbonifère, donne naissance à des descendants parmi lesquels les mammifères, les lépidosauriens
(lézards, serpents), les chéloniens (tortues), les archosaures
(oiseaux, crocodiles).
Dans L’Origine des espèces, Darwin étaye son argument sur le principe de divergence en expliquant que plus
une espèce comporte de représentants et plus elle offre
de possibilités de variations ; plus elle acquiert de caractères avantageux, plus elle offre prise à la sélection naturelle en donnant une descendance importante. Plus la
divergence est importance, plus son extension géographique est favorisée. l Proposer l’Activité 5 , p. 39.
>> CORRIGÉ DES ACTIVITÉS PP. 37-39
1 a. Tous ces animaux ont un squelette interne et quatre membres munis de doigts, d’où leur nom de tétrapodes. b. La baleine, la chauvesouris et le gorille ont des mamelles : ils appartiennent au groupe des mammifères. La grenouille, le lézard et le pigeon sont dans un autre
sous-groupe. La grenouille a la peau lisse. Le lézard a des écailles soudées, le pigeon biset les a gardées sur ses pattes : ils appartiennent
au groupe des sauropsidés. c. Ce sont donc des tétrapodes. Ils sont tous organisés sur le même plan, tous les os n’ont pas la même forme. Ils
ont quatre membres munis de doigts.
2 a. Ces petits os devant la nageoire caudale sont les « os du bassin » (pelvis) et le fémur. Chez les autres tétrapodes terrestres, l’os du bassin
relie la colonne vertébrale aux membres postérieurs. L’ancêtre de la baleine était un tétrapode mammifère qui vivait sur la terre ferme.
Les cétacés sont retournés à la vie aquatique. Les os rudimentaires expliquent la parenté. b. Le cheval actuel n’a plus qu’un doigt à son pied :
le majeur. Il a plusieurs phalanges. La dernière se nomme « sabot ». De chaque côté du doigt unique, il y a des vestiges d’autres doigts.
c. Les premiers équidés avaient quatre doigts aux membres antérieurs et trois aux membres postérieurs. Au Pliocène (-5 Ma) les pieds du cheval
prennent la forme actuelle : un doigt unique muni d’un sabot. Cette mutation permet de courir plus vite et d’échapper aux prédateurs.
3 a. Seules les pattes le distinguent visuellement d’un « poisson ». b. L’eusthenopteron évoluait dans l’eau au Silurien, l’ichthyostéga est sorti
de l’eau au Dévonien. Ils ont en commun un humérus, un radius et un cubitus. La formation de quatre membres munis de doigts est une
innovation qui permet à l’ichthyostéga de marcher sur la terre ferme, tout en restant proche de l’eau.
4 a. Les œufs pondus dans l’eau passent par un stade larvaire (têtards) avant de prendre la forme de tétrapodes à quatre pattes munies
de doigts. L’œuf enveloppe l’embryon du lézard, ce qui le protège des prédateurs. Les poissons pondent des œufs sans coquille ; tous les
sauropsidés (reptiles et oiseaux) pondent des œufs protégés par une coquille. b. L’amnios est la première enveloppe qui protège l’embryon.
Celui-ci respire à travers une coquille semi-perméable. Il se nourrit grâce au vitellius et stocke ses déchets dans l’allantoïde.
5 Tous les animaux ont en commun un squelette interne. La lamproie n’a pas de bouche à mâchoire. La vie aquatique est antérieure à la vie
terrestre. Les animaux qui partagent l’attribut « squelette osseux » se développent et se diversifient en différents groupes qui ont des attributs
dérivés propres : www.futuroscope.com/ressources/education/fr/cahier-activites-dinosaures.pdf
>> ACTIVITÉS
l docs A et B
1 Un ancêtre commun
Extraire des informations d’un dessin, décrire, comparer.
a.Observe le DOC A .
– Chaque animal a-t-il quatre membres munis de doigts?
– À l’aide de flèches, associe dans la liste ci-dessous les attributs aux animaux.
Baleine
s
Chauve-souris s
Gorille
s
Grenouille
s
Lézard
s
Pigeon biset s
s Écailles
s Mamelles
s Membres munis de doigts
s Peau lisse
s Plumes
s Poils
s Squelette interne
b.Réalise un sous-groupeavec les animaux à mamelles, puis un second avec tous les autres. Quel est
l’animal qui a la peau lisse? Celui qui a des écailles? Celui qui a des plumes?
c. Observe le squelette des membres des tétrapodes (qui ont quatre membres munis de doigts) dans le
DOC B .
– Cite leur nom.
– Colorie d’une même couleur les différents os des membres en commençant par le bras humain.
– Compte les os et nomme-les.
– Réponds aux questions suivantes:
Vrai c
Vrai c
Vrai c
TDC ÉCOLE N° 43 • DARWIN ET LE DARWINISME
• Tous ont un carpe (os du poignet), un cubitus, un humérus et un radius
• Tous les os ont la même forme
• Tous ont la même organisation
37
Faux c
Faux c
Faux c
d.Relie le nom des membres antérieurs aux organismes (animaux).
Ailes
s
Bras
s
Nageoires s
Pattes
s
s "ALEINE
s #HAUVESOURIS
s 'RENOUILLE
s (UMAIN
s ,ÏZARD
s /ISEAU
e.Les membres postérieurs de la baleine ont régressés et sont enfouis dans son corps. Les oiseaux ont
deux ailes et deux pattes. Pour quelle raison tous ces organismes (animaux) ont-ils deux paires
de membres ?
Vrai c
Vrai c
Vrai c
Faux c
Faux c
Faux c
© CNDP
• Ils appartiennent à la classe des mammifères
• Ils appartiennent à l’ordre des squamates (lézards, serpents)
• Ils font partie du groupe des tétrapodes
SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 1
l doc C
2 Des organes sans fonction
Extraire des informations d’un dessin, décrire, comparer. Repérer des indices temporels.
a.Observe le DOC C .
– Légende les os de la baleine à l’aide des mots suivants: carpe, colonne vertébrale, côtes, cubitus,
doigts, humérus, mandibule, maxillaire, phalanges, radius.
– Comment se nomment les petits os des membres postérieurs? À quel membre sont-ils rattachés
chez d’autres animaux?
– Essaie de trouver la raison de leur présence chez la baleine.
b.Le cheval fait partie de la famille des équidés. Observe son pied sur le DOC C , puis complète cette
phrase à l’aide de ces mots : doigt(s), majeur, phalange, sabot.
Le cheval actuel n’a plus qu’un ................... à son pied. C’est le .................... Il comprend plusieurs .................... La dernière se
nomme un .................... De chaque côté du ................... unique, on peut voir des vestiges d’autres ....................
c. Observe les évolutions des membres des premiers équidés jusqu’au cheval actuel sur le DOC C .
– Retrouve les périodes concernées sur l’échelle du temps ci-dessous.
– Combien de doigts les premiers équidés avaient-ils à leurs membres antérieurs et postérieurs ?
– Pourquoi le cheval n’a-t-il plus qu’un doigt à chaque pied ?
• Parce qu’il a été créé ainsi c
• Parce qu’il a évolué c
– Pour quelle raison ?
Ère primaire
M
4 5
- 1
M
Ère secondaire
a
a
a
a
M
a
M Ma M M
M
,8
6- 5 5 3 - 3 3 - 2 3
1
5
-
Quaternaire
a
a
0 0
- 2
Pliocène
M
Miocène
a
5 0
- 2
Oligocène
M
Éocène
0 0
- 3
Paléocène
M
Crétacé
6 0
- 3
Trias
M
a
a
a
1 5
- 4
Permien
M
Carbonifère
4 5
- 4
Dévonien
M
Silurien
4 8
- 4
Cambrien
© GÉRARD MOURET
a
a
M
Ordovicien
DARWIN ET LE DARWINISME • TDC ÉCOLE N° 43
a
4 2
- 5
• Pour courir plus vite c
Jurassique
• Parce que c’est plus élégant c
38
Ères tertiaire et quaternaire
Échelle des temps géologiques
l docs D et E
3 La conquête de la terre ferme
Faire une description anatomique. Comparer, analyser une évolution.
a.Observe le DOC D .
– Quel est cet animal ? Existe-t-il encore aujourd’hui ?
– Parmi les attributs suivants, entoure celui qui le distingue d’un « poisson » : le corps, la nageoire
caudale, les pattes, la tête.
b.Observe le DOC E . Lis les légendes des deux dessins et situe l’eusthenopteron et l’ichthyostéga
sur l’échelle des temps géologiques ci-dessus.
© CNDP
c. Décris l’eusthenopteron et l’ichthyostéga en répondant aux questions :
• L’eusthenopteron n’a pas de colonne vertébrale
• L’eusthenopteron possède un humérus, un radius et un cubitus
• L’ichthyostéga a une cage thoracique
• L’ichthyostéga a quatre pattes munies de doigts
• La ceinture pectorale (os de l’épaule) de l’ichthyostéga est attachée à la tête
Vrai c
Vrai c
Vrai c
Vrai c
Vrai c
Faux c
Faux c
Faux c
Faux c
Faux c
l doc F
4 Vers un embryon protégé
Faire une description anatomique. Comprendre que l’évolution de l’œuf assure la descendance.
a.Observe le DOC F puis réponds aux questions suivantes :
– Où la grenouille pond-elle ses œufs ? et le lézard ?
– Quels sont les stades du cycle de développement des amphibiens ?
– Quel est l’élément qui enveloppe l’embryon du lézard ?
– Quelle est l’espèce qui protège le mieux sa descendance ? Pourquoi ?
– Recherche le nom d’autres espèces qui pondent des œufs sans coquille et avec coquille.
b.Observe le schéma ci-dessous, puis réponds aux questions suivantes :
– Quel est le nom de la première enveloppe qui protège l’embryon ?
– Comment l’embryon qui se trouve dans l’œuf arrive-t-il à respirer ?
– Comment se nourrit-il ? Comment stocke-t-il ses déchets ?
Embryon
Coquille mi-perméable
Amnios
Cavité amniotique
39
TDC ÉCOLE N° 43 • DARWIN ET LE DARWINISME
Vitellus
Aliments
Oxygène
Allantoïde
Rejet gaz carbornique
Déchets
L’embryon dans son œuf
5 Un arbre d’innovations
l doc G
Apprendre à lire un arbre phylogénétique.
© CNDP
Observe le DOC G puis réponds aux questions suivantes:
– Regarde le premier embranchement à la racine de l’arbre. Quel est l’attribut que tous les animaux
ont en commun ?
– Quel animal n’a pas de bouche à mâchoires ?
– Sur l’arbre phylogénétique, la vie aquatique est représentée par les embranchements de couleur
bleue. Est-elle antérieure ou postérieure à la vie terrestre ?
– Quel est l’animal qui a un squelette cartilagineux ? Quels sont ceux qui ont un squelette osseux ?
– Quel est l’embranchement le plus important et le plus diversifié ?
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