>>> La neuropathie autonome digestive du patient diabétique Diabetic autonomic neuropathy affecting the gastrointestinal tract Philip Böhme, Caroline Bourgeois, Bruno Guerci* points FORTS ▲ La prévalence des symptômes digestifs atteint 75 % chez les sujets diabétiques. Elle est plus importante chez les femmes et les diabétiques de type 2. Plus les symptômes digestifs sont fréquents, plus l’équilibre glycémique paraît mauvais. ▲ La neuropathie autonome digestive du sujet diabétique concerne essentiellement l’œsophage, l’estomac, le grêle, le côlon et le sphincter anal. ▲ Les facteurs physiopathologiques impliqués dans la neuropathie autonome digestive diabétique sont multiples : neurologiques avant tout (neuropathie autonome, diminution du nombre de cellules de Cajal), mais également métaboliques (hyperglycémie aiguë), hormonaux et immunologiques. ▲ La gastroparésie diabétique est présente chez au moins un tiers des patients. Le contexte est souvent typique : diabète de type 1, diabète ancien, association à d’autres formes de neuropathie autonome (en particulier cardiaque). Les signes d’appels sont digestifs, mais également métaboliques : instabilité glycémique et hypoglycémies postprandiales précoces non expliquées. ▲ L’utilisation du holter glycémique est utile au dépistage de la gastroparésie diabétique. La réalisation d’une gastroscopie est nécessaire : pour éliminer un obstacle, d’une part, et pour visualiser des résidus alimentaires à jeun, d’autre part. Parmi les examens mesurant la vidange gastrique, la scintigraphie avec un repas test marqué paraît être celui qui est le plus proche de la physiologie. ▲ La vidange gastrique est considérée comme anormale si le pourcentage de rétention dépasse 60 % à la 2e heure et 10 % à la 4e heure. La sévérité de la gastroparésie diabétique est estimée par le pourcentage de rétention 4 heures après l’ingestion du repas test ; la gastroparésie peut être minime (10 à 15 %), modérée (16 à 35 %) ou sévère (> 35 %). ▲ La prise en charge comporte en première intention des adaptations nutritionnelles et thérapeutiques (répartition optimale des glucides, ajustement du type et de l’horaire des insulines prandiales). Le recours à des médicaments prokinétiques à visée gastrique comme le métoclopramide, la dompéridone, voire l’érythromycine est souvent utile, a fortiori s’il existe une symptomatologie digestive. Les systèmes récents de stimulation neuromusculaire gastrique ont donné des premiers résultats très prometteurs. Mots-clés : Diabète – Neuropathie autonome – Gastroparésie – Scintigraphie gastrique – Médicaments prokinétiques – Stimulation gastrique. Keywords: Diabetes mellitus – Autonomic neuropathy – Gastroparesis – Gastric scintigraphy – Prokinetic drugs – Gastric stimulation. * Service de diabétologie et de nutrition, CHU de Nancy, hôpital Jeanne-d’Arc, Toul. thématique Dossier L es fonctions motrices, sensorielles et sécrétoires du système digestif sont modulées par l’interaction du système nerveux autonome (sympathique et parasympathique) avec un système périphérique mais intrinsèque au tube digestif. Les symptômes digestifs sont fréquents chez le sujet diabétique, a fortiori si le diabète est ancien. Des études transversales révèlent qu’environ trois quarts des patients diabétiques ambulatoires ou hospitalisés ont des plaintes digestives fonctionnelles (1). Ces troubles sont souvent rapportés à la neuropathie autonome, mais d’autres facteurs interviennent comme, par exemple, les modifications rapides de la glycémie. Ils sont souvent négligés par le patient mais aussi par le clinicien, car peu spécifiques et non systématiquement identifiés comme des signes de neuropathie diabétique. La principale atteinte digestive du sujet diabétique est la gastroparésie. Il s’agit d’un syndrome caractérisé par un retard de la vidange gastrique en l’absence d’obstacle mécanique, associé à des signes de motricité gastrique anormale. Cette complication chronique est assez mal connue ou mal identifiée, mais il faut l’évoquer car elle retentit inévitablement sur l’équilibre glycémique, en particulier chez le sujet diabétique insulinotraité. En effet, une vidange gastrique retardée peut perturber la synchronisation entre l’action de l’insuline exogène et les apports glucidiques. Les atteintes motrices de l’œsophage, de l’intestin grêle, du côlon et du sphincter anal ne bénéficient le plus souvent que d’un Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 205 Dossier thématique traitement à visée symptomatique. En revanche, la gastroparésie diabétique (GD) peut désormais bénéficier d’une panoplie de thérapeutiques complémentaires associant des mesures conventionnelles (mesures nutritionnelles et insuliniques, médications antiémétiques et prokinétiques) ou plus novatrices comme la neurostimulation gastrique, disponible depuis peu. Rappels physiologiques Le tube digestif possède une innervation intrinsèque qui joue un rôle important dans l’organisation de sa motricité, puisqu’il est capable d’organiser des mouvements péristaltiques. Ce type de mouvement permet la propulsion des aliments dans le tube digestif. À distance des repas, le tube digestif est quasi immobile. Cependant, toutes les 100 minutes environ, une onde péristaltique parcourt très lentement le tube digestif, de l’estomac jusqu’au cæcum : c’est le complexe moteur migrant (CMM). Quand l’onde est parvenue au cæcum, une nouvelle onde commence dans l’estomac. La motiline, sécrétée par des cellules endocrines de l’intestin grêle, renforce l’onde de contraction. Le CMM, en évacuant périodiquement le contenu de l’intestin, prévient la stagnation des aliments et la pullulation microbienne. Le système nerveux autonome (SNA) assure une régulation extrinsèque de ces fonctions. L’innervation parasympathique est représentée par les pneumogastriques (ou vagues), qui innervent l’œsophage, l’estomac, le pancréas, l’intestin grêle, le côlon ascendant et transverse, et par les nerfs pelviens qui proviennent du contingent sacré du parasympathique et innervent le côlon descendant et le rectum. L’innervation sympathique est représentée par les nerfs splanchniques provenant des ganglions cœliaques et mésentériques. Le système nerveux 206 parasympathique augmente la motilité, stimule les sécrétions et inhibe les sphincters. Le système nerveux sympathique diminue la motilité, inhibe les sécrétions et stimule les sphincters (figure 1). Au cours de la prise alimentaire, l’œsophage propulse les aliments mâchés de haut en bas grâce aux mouvements péristaltiques et à la coordination des sphincters supérieur et inférieur. La motricité de l’estomac est plus complexe (figure 2). À l’état de jeûne, la motricité gastrique fluctue en cycles de 100 mn environ selon le CMM : inactivité de 40 mn, contractions irrégulières pendant 50 mn, contractions régulières et lentes à un rythme de 3 par minute pendant 5 à 10 mn. Le pacemaker gastrique comporte des cellules de Cajal (de type 1) au niveau de la grande courbure qui produisent une activité électrique en vague lente à la fréquence d’environ trois cycles par minute (fréquence maximale des contractions antrales). Cette activité électrique se propage de manière circulaire et vers le bas sous la forme d’une onde de dépolarisation/repolarisation incomplète. Ces vagues arrivent en continu Système nerveux sympathique ➘ motilité ➘ sécrétions ➚ sphincters tandis que l’activité de contractions péristaltiques est déclenchée par le repas. Sur le plan anatomique, le fundus est une zone de stockage de l’alimentation, alors que l’antre et le pylore assurent le broyage et l’évacuation du bol alimentaire. La vidange de l’estomac résulte ainsi de contractions toniques du fundus et de contractions rythmées de l’antre auxquelles s’opposent des contractions du pylore et du duodénum. Cette vidange est par ailleurs influencée par la viscosité du bol alimentaire et sa densité calorique, ce qui explique certaines variations selon que l’alimentation est solide et/ou liquide, et plus ou moins riche en lipides et en fibres. À son arrivée dans le grêle, le bol alimentaire induit un rétrocontrôle neurohormonal (cholécystokinine, GLP-1, peptide YY) qui va dans un premier temps induire une relaxation du fundus, réprimer les contractions antrales et stimuler les activités tonique et phasique du pylore dans le but de maintenir une vidange gastrique assez régulière d’environ 2 à 3 kcal/mn. Chez l’individu sain, la moitié environ du contenu de l’estomac est extériorisée vers le Système nerveux parasympathique Ganglion cœliaque Nerf vague ➚ motilité ➚ sécrétions ➘ sphincters Ganglions mésentériques supérieurs et inférieurs Figure 1. Schéma simplifié des fonctions du système nerveux autonome au niveau du système digestif. Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 Vagues péristaltiques num Py Duodé lor e Corps ea k cema er ar Pa Fundus Cellules de Cajal Vagues lentes (fréquence de 3x/mn) Ant re 1 mV 60 s Relaxation du fundus Contractions phasiques et toniques du pylore L’antre mélange les aliments Rétrocontrôle du grêle Figure 2. Anatomie et physiologie simplifiées de l’estomac (d’après [2, 3]). duodénum en une à deux heures, et seule une très faible partie de ce repas sera conservée après quatre heures. L’activité motrice de l’intestin grêle décrit une onde péristaltique à jeun et des contractions irrégulières dans les suites d’un repas. La motilité du côlon décrit aussi un rythme nycthéméral avec un minimum d’activité durant le sommeil. Des contractions de haute amplitude permettent le transit des selles. La distension du rectum, qui induit la relaxation du sphincter anal interne et les contractions colorectales, permet la défécation. Physiopathologie de la neuropathie autonome digestive du patient diabétique Les mécanismes d’atteinte du SNA ne sont pas élucidés. Les facteurs impliqués sont multiples : agression métabolique directe, atteinte vasculaire, déficit en facteurs neurohormonaux tels la Met-enképhaline, la sérotonine, le calcitonin gene related peptide (CGRP), la substance P et le neuropeptide Y (2, 4, 5). Les modèles animaux déficients en insuline présentent des lésions axonales du SNA (réduction des axones myélinisés du tronc vagal et des ganglions de la racine dorsale) et des nerfs entériques, une réduction du nombre de cellules de Cajal (le pacemaker de l’estomac) et des anomalies des muscles lisses (4, 6). Récemment, une équipe de Saint-Louis a montré chez des souris rendues diabétiques par la streptozotocine que la réintroduction du facteur neurotrophique glial-cell line-derived neurotrophic factor (GDNF) améliorait la vidange gastrique. Cet effet passerait par un rehaussement de l’activité PI3-kinase, qui est normalement altérée au niveau des afférences vagales chez ces animaux diabétiques (7). L’activité de la NO-synthase est réduite chez les animaux diabétiques, alors que le NO est l’un des éléments clés pour la régulation de la motilité gastrique (8). Chez l’homme, l’altération des sécrétions d’insuline et d’insulin growth factor-1 (IGF1) entraîne une diminution du stem cell factor (SCF), qui est le seul facteur de croissance connu pour les cellules de Cajal, dont la diminution, voire la quasi-disparition, est observée chez les sujets atteints de gastroparésie diabétique (9). Des mécanismes autoimmuns ont également été proposés pour expliquer l’atteinte des fibres nerveuses du SNA chez le diabétique de type 1 (10). La contribution de l’hyperglycémie aiguë par rapport à l’hyperglycémie chronique sur les atteintes motrices du tractus digestif reste à préciser. Dans un échantillon de 40 jeunes sujets diabétiques de type 1 ne présentant aucun signe de neuropathie autonome, S. Cucchiara et al. montrent qu’une glycémie comprise entre 16 et 20 mm/l ralentit la digestion des aliments solides et liquides comparativement à une glycémie située entre 5 et 8 mm/l dans une population témoin (11). Un autre travail confirme que l’hyperglycémie aiguë ralentit effectivement la vidange gastrique de 19 à 51 % selon les critères diagnostiques utilisés. Ce ralentissement de la digestion est Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 thématique Dossier 207 Dossier thématique même retrouvé pour des hyperglycémies plus modérées, à savoir 8 mm/l contre 4 mm/l, chez des sujets diabétiques ou non (12). De plus, la qualité de la vidange gastrique retentit sur les excursions glycémiques postprandiales, rendant compte de 35 % de la variance du pic glycémique postprandial. Inversement, l’effet bénéfique de la normalisation glycémique sur les paramètres de vidange a été mis en évidence. L’hypoglycémie, quant à elle, accélère la vidange gastrique, y compris en cas de ralentissement préalable de la vidange gastrique. Les mécanismes par lesquels l’hyperglycémie altère la motilité des voies digestives impliquent des atteintes directes du nerf vague, une anomalie de synthèse des prostaglandines et une réponse anormale du système nerveux central en termes d’activité efférente du nerf vague sous l’effet de l’hyperglycémie (4). Les différentes atteintes de la neuropathie autonome digestive du patient diabétique À ce jour, un seul questionnaire concernant la symptomatologie digestive du patient diabétique a été validé à grande échelle : le Diabetes Bowel Symptom Questionnaire (1). La prévalence des symptômes digestifs au cours du diabète varie de 16 à 76 % selon les études (1). Elle semble plus importante chez les femmes et les patients diabétiques de type 2. Chez près de 9 000 sujets interrogés, plus les symptômes digestifs sont fréquents, plus l’équilibre glycémique est mauvais (13). Atteintes de l’œsophage Le transit œsophagien est perturbé chez 40 à 60 % des sujets diabétiques (types 1 et 2), a fortiori si le diabète est ancien (14). La majorité 208 des patients diabétiques atteints de troubles œsophagiens présentent une neuropathie autonome associée (15). Les symptômes le plus souvent rapportés sont des brûlures, un pyrosis, des régurgitations et une dysphagie. Des érosions iatrogènes après ingestion de médicaments sont également mentionnées. Les anomalies neuromusculaires comportent une diminution de l’amplitude et de la fréquence des contractions œsophagiennes, une diminution de la pression basale du sphincter inférieur et une désorganisation du péristaltisme du corps de l’œsophage. Ces anomalies sont dépistées au moyen d’une manométrie œsophagienne. La neuropathie autonome est impliquée car l’augmentation du tonus parasympathique est associée aux perturbations neuromusculaires de l’œsophage chez le sujet diabétique. De plus, des études in vitro et in vivo montrent que l’hyperglycémie chronique entraîne un remodelage de la paroi de l’œsophage, qui devient plus rigide (15). Le traitement de ces anomalies œsophagiennes reste exclusivement symptomatique, avec un recours privilégié aux antiacides, aux antisécrétoires et aux agents prokinétiques en cas de stase gastrique associée. Atteintes de l’estomac La gastroparésie est la principale atteinte digestive liée à la neuropathie autonome chez le sujet diabétique, mais sa prévalence reste difficile à évaluer. Un tiers des cas de gastroparésie paraissent attribuables au diabète et 30 % des diabétiques présentent une gastroparésie. Les diabétiques de type 1 sont plus concernés que les diabétiques de type 2. La prévalence de la GD est comprise entre 11 et 18 % si l’on tient compte uniquement d’une symptomatologie digestive qui est peu spécifique. Elle atteint cependant 65 % si l’on effectue des tests objectifs comme la scintigraphie gastrique (17). Un pour cent des patients Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 atteints de GD présenteraient des symptômes sévères réfractaires aux traitements médicamenteux conventionnels. La GD n’est pas un facteur supplémentaire et indépendant de mortalité dans la population diabétique (18). En dehors du diabète, les principales causes connues de gastroparésie chronique sont la chirurgie (13 %), la maladie de Parkinson (7,5 %), les connectivites (4,8 %), les pseudo-obstructions (4,1 %). D’autres pathologies plus rares se partagent 6 % des causes, et 36 % des gastroparésies sont considérées comme idiopathiques. Enfin, l’utilisation chez le sujet diabétique de nouveaux médicaments comme les analogues de l’amyline et le GLP-1 pourrait à l’avenir révéler ou aggraver un retard préexistant de la vidange gastrique. La GD est caractérisée par une diminution de la motilité de l’antre en période postprandiale et un défaut de synchronisation entre les pressions de l’antre et du duodénum, associés à des perturbations du tonus à jeun et à des perturbations d’adaptation du fundus en début de repas (5). Lors de la digestion, les liquides sont redistribués au niveau de l’estomac distal et le volume de l’antre augmente, alors que la rétention d’aliments solides s’accentue au niveau de la partie proximale de l’estomac. Les facteurs pouvant induire une GD sont multiples : ils sont d’ordre neurologique pour la plupart (cf. supra), mais également métaboliques et hormonaux (3, 5). Les anomalies du SNA paraissent largement impliquées dans la physiopathologie de la GD, puisque celle-ci est plus fréquente chez les sujets diabétiques présentant une neuropathie autonome cardiaque (4, 19). La GD est liée à une atteinte du nerf vague, ce qui explique que les manifestations cliniques se rapprochent de celles observées après vagotomie. Les effets de l’hyperglycémie aiguë sur la vidange gastrique sont commentés plus haut. D’autres facteurs semblent impliqués dans la physiopathologie de la GD comme Glycémie (mg/dl) Glycémie (mg/dl) Début du repas test Début du repas test Fin du repas test Glycémie (mg/dl) la motiline, le glucagon ou la ghréline (20). Chez le sujet normal, la concentration en ghréline augmente avant le repas et diminue au cours de la période postprandiale. Plusieurs études révèlent que la ghréline initie la prise alimentaire. La concentration de ghréline circulante est très élevée dans les états de balance énergétique négative comme l’anorexie mentale ou la cachexie, voire chez le sujet obèse qui perd du poids. À l’inverse, elle est diminuée en cas d’hyperglycémie chronique et d’obésité. Chez l’animal, elle intensifie la motricité et donc la vidange gastrique par l’induction du CMM via le système vagal (21). Chez des sujets présentant une GD, la ghréline est initialement basse en dehors des repas, et n’augmente pas ou peu avant le repas comparativement à des sujets contrôles. Il existe ainsi une diminution du relargage de ghréline dans la GD, cette altération semblant s’expliquer par une dysfonction vagale (20). Les signes d’appel de la GD sont peu spécifiques. Les plus fréquents sont la pesanteur abdominale et la sensation de plénitude. La symptomatologie reste néanmoins très variable : satiété précoce, nausées, vomissements, inconfort, dilatation et parfois douleurs gastriques. Les formes graves ont pour conséquence une déshydratation, une anorexie, voire une dénutrition avec des troubles électrolytiques. Les troubles métaboliques interpellent aussi le clinicien diabétologue. La situation la plus évocatrice est représentée par une incidence augmentée d’hypoglycémies postprandiales précoces chez un sujet dont le diabète est ancien et/ou associé à d’autres formes de neuropathie autonome, en particulier cardiaque. Ces fluctuations glycémiques majorent le déséquilibre glycémique global et altèrent la qualité de vie du sujet diabétique. Les outils de mesure en continu de la glycémie (figure 3) permettent de dépister aisément des hypoglycémies postprandiales précoces caractéristiques de la GD (22). thématique Dossier Début du repas test 21 g de jus d’orange pour cause d’hypoglycémie Figure 3. Dépistage de la gastroparésie diabétique par holter glycémique (d’après [22]). A : holter glycémique d’un sujet non diabétique ; B : holter glycémique d’un sujet diabétique sans gastroparésie ; C : holter glycémique d’un sujet diabétique avec gastroparésie. Lorsque le diagnostic de GD est suspecté, d’autres examens complémentaires sont à discuter. La réalisation d’une endoscopie digestive (gastroscopie) est indispensable pour éliminer un obstacle. Le diagnostic de gastroparésie est évoqué par la présence de résidus alimentaires à distance d’un repas et après une période de jeûne. Dans les formes les plus sévères mais aussi les plus rares, la présence d’un bézoard confirme le diagnostic de GD. Inversement, une gastroscopie normale n’élimine pas le diagnostic de GD. La scintigraphie gastrique est un test de vidange gastrique utilisant des isotopes stables. Elle constitue désormais l’examen de référence pour affirmer l’existence d’un retard à la vidange gastrique (5). L’examen est effectué à jeun et en position debout. Le retard de vidange gastrique est établi sur la détermination du T50 % (temps néces- Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 209 Dossier thématique saire pour que la moitié du contenu de l’estomac soit éliminée) ou du pourcentage de rétention deux ou quatre heures après l’ingestion de ce repas (le pourcentage de rétention est anormal s’il dépasse 60 % à la 2e heure et 10 % à la 4e heure). Le repas test recommandé est solide, contient environ deux tiers d’hydrates de carbone pour un total d’au moins 300 kcal et est marqué avec 1 mCi de technétium 99. Les images sont acquises toutes les 15 à 60 minutes pendant 4 heures. Il importe de s’assurer de la standardisation de l’épreuve si les tests sont pratiqués dans différents centres, de la teneur liquide ou solide du repas test et, surtout, du niveau glycémique avant et au cours du repas test, compte tenu d’une importante variabilité intra- et intersujet. Le meilleur critère chez le sujet diabétique serait le T 50 %, avec 93 % de reproductibilité. Pour une interprétation adéquate, la scintigraphie nécessite une stabilité glycémique optimale. Ainsi, il est recommandé de réaliser cet examen uniquement si la glycémie se situe en dessous de 180 mg/dl (23). Bien que chère et utilisant des radiations ionisantes, la scintigraphie gastrique est une méthode fiable, non invasive, bien acceptée par les patients et proche de la physiologie car réalisée en position debout. À titre d’exemple, les mesures réalisées dans des condi- tions standardisées au CHU de Nancy chez 50 volontaires sains retrouvent les constantes suivantes : temps de latence (lag phase ; délai d’apparition du signal dans le duodénum) = 17 ± 4 mn ; T50 % = 50 ± 6 mn ; temps de vidange totale = 125 ± 9 mn. La sévérité de la gastroparésie est évaluée par le pourcentage de rétention d’un repas test solide à 4 heures : minime (10 à 15 %), modérée (16 à 35 %) ou sévère (> 35 %) [24]. D’autres examens complémentaires peuvent être réalisés, mais ils sont moins précis ou plus difficiles à effectuer en routine. Le transit baryté ne fournit qu’une estimation grossière des troubles de la vidange gastrique. Si le produit de contraste est peu ou pas vidangé au bout de 30 minutes ou s’il persiste dans l’estomac au bout de 6 heures, la gastroparésie est probable (25). L’imagerie par résonance magnétique a été validée avec une bonne corrélation vis-à-vis de la technique de scintigraphie, mais chez 8 volontaires sains seulement (26). Les tests respiratoires consistent en l’incorporation d’un substrat marqué par un isotope stable ou radioactif à élimination pulmonaire ou contenant un élément volatile dont la seule source est le tube digestif (acide octanoïque marqué au carbone 13, mesure de l’hydrogène après prise de lactulose). Ils permettent d’évaluer la vidange gastrique solide et le transit intestinal, possèdent une bonne reproductibilité et sont bien corrélés aux résultats de la scintigraphie (27). L’électrogastrographie consiste à enregistrer l’activité électrique générée par le muscle lisse gastrique en utilisant simplement des électrodes cutanées (28). Cette méthode souffre d’une absence de standardisation du matériel utilisé ainsi que de l’absence de consensus sur le positionnement des électrodes et l’interprétation du signal enregistré. Il en est de même pour la manométrie antroduodénale. La prise en charge thérapeutique de la GD n’est pas consensuelle (tableau I). Des modifications nutritionnelles sont habituellement proposées. En limitant la consommation d’aliments riches en lipides et en fibres alimentaires, les patients peuvent obtenir des cycles glycémiques plus réguliers et en adéquation avec les traitements par insuline rapide, notamment. Une répartition des glucides alimentaires en 4 à 6 prises quotidiennes peut atténuer l’instabilité glycémique. Une alimentation homogénéisée est recommandée en cas de symptomatologie gênante, quel que que soit le degré de sévérité de la GD. Le recours à des insulines ordinaires à la place d’analogues rapides au moment des repas paraît logique, mais son efficacité reste à confirmer par des études Tableau I. Propositions de recommandations du traitement de la gastroparésie diabétique en fonction de sa sévérité (adapté de [5]). Traitement Sévérité de la gastroparésie diabétique (taux de rétention à 4 heures) minime (10 à 15 %) Aliments mixés Compléments alimentaires Médicaments Traitements non pharmacologiques 210 En cas de symptômes - Métoclopramide modérée (16 à 35 %) sévère (> 35 %) En cas de symptômes En routine + suppléments nutritionnels Suppléments nutritionnels sous forme liquide Jéjunostomie si besoin Jéjunostomie si besoin Métoclopramide Dompéridone Érythromycine Métoclopramide Dompéridone Érythromycine Ondensétron - Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 - Stimulateur gastrique Nutrition parentérale contrôlées. L’objectif est de faire coïncider deux cinétiques : celle de la vidange de l’estomac et celle de l’insuline prandiale. Le recours à une injection d’insuline prandiale pendant ou en fin de repas paraît également logique, mais aucune étude contrôlée n’est disponible à ce jour. L’équilibre glycémique est évidemment primordial pour stabiliser, voire faire régresser, les signes de la neuropathie autonome et réduire l’influence de l’hyperglycémie sur les paramètres de la vidange gastrique. L’étude STENO 2, portant sur la prise en charge globale des patients diabétiques de type 2, a montré qu’un traitement intensifié permettait une réduction significative du taux de progression de la neuropathie autonome alors qu’aucune amélioration n’était rapportée sur les paramètres de la neuropathie périphérique (29). Les principaux agents pharmacologiques utilisés pour le traitement de la GD sont des agents dopaminergiques (le métoclopramide à 10 mg trois fois par jour, et la dompéridone à 10 ou 20 mg trois fois par jour) [30]. Ces deux médicaments sont reconnus comme le traitement de première intention de la gastroparésie minime à sévère. Le cisapride, qui stimule la libération d’acétylcholine, a été récemment retiré du marché compte tenu des risques de troubles du rythme paroxystiques qu’il présentait. Son remplaçant, le tégasérod, a un mode d’action très proche ; en revanche, son efficacité semble moindre et il n’est pas commercialisé en France. L’érythromycine possède un effet motiline-like qui permet de restaurer une activité motrice gastrique : son utilisation en traitement oral chronique a été proposée (50 à 250 mg avant chaque repas) pour les formes modérées à sévères. Certaines équipes proposent des séquences de traitement de 15 jours par mois, ou la prescription de ce traitement uniquement lors de crises de nausées et vomissements. Son intérêt est surtout reconnu en préopératoire afin de vider les gros estomacs dysautonomiques et de réduire le risque de régurgitation. Le traitement recommandé consiste alors à effectuer 200 mg en i.v. deux heures avant l’induction anesthésique (31). Ces médicaments, utilisés en monothérapie, peuvent aussi être associés en bithérapie. D’autres voies thérapeutiques pharmacologiques sont à l’étude, comme la ghréline ou la toxine botulique (32, 33). Disponible depuis peu pour les patients souffrant de gastroparésie sévère, la stimulation gastrique électrique a d’abord été appliquée pour le traitement de l’iléus postchirurgical au moyen d’un dispositif externe. C’est seulement au début des années 1990 que la recherche animale et son application réussie à l’homme ont démontré que la mise en fonction des paramètres de stimulation pouvait être reproduite grâce à des générateurs d’impulsions implantés. Il existe trois méthodes de stimulation gastrique. La première consiste à resynchroniser la vague d’onde lente. La seconde utilise un stimulateur à haute fréquence (récemment approuvé par la FDA). La troisième consiste à stimuler l’estomac de manière séquentielle. L’étude de faisabilité GEMS (Gastro-Electrical Mechanical Stimulation), suivie par l’étude internationale WAVESS (World Wide Antivomiting Electrical Stimulation Study), multicentrique et randomisée, a donné une véritable impulsion à la technique (34, 35). Les résultats de ces deux études montrent que la stimulation électrique de l’estomac réduit la fréquence des vomissements pour la plupart des patients présentant une gastroparésie diabétique ou idiopathique. Les symptômes de nausées et de vomissements ont été réduits et la qualité de vie améliorée après implantation (35). La neurostimulation gastrique à haute fréquence avec le dispositif Enterra™ (Medtronic ® , division gastro-urinaire) est une thérapeutique réversible qui applique une stimulation électrique continue à la partie inférieure de l’estomac (figure 4). La stimulation électrique est délivrée par un système totalement implanté (par laparoscopie ou laparotomie) comprenant deux électrodes intramusculaires et un stimulateur. Les électrodes sont implantées au niveau du muscle de l’estomac, dans la région antrale, à 10 cm environ du pylore. Le stimulateur est placé dans une poche sous-cutanée du quart supérieur de la paroi abdominale. Le niveau de stimulation (la fréquence) thématique Dossier Poche sous-cutanée Figure 4. Matériel et implantation du dispositif de stimulation gastrique selon la technique Enterra™ (Medtronic®). Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 211 Dossier thématique et l’amplitude (l’intensité) peuvent être paramétrés avec le programmateur communiquant par télémétrie avec le stimulateur implanté. Les données publiées montrent une efficacité en termes d’amélioration glycémique (baisse du taux d’HbA1c), ainsi qu’une diminution significative des symptômes digestifs de gastroparésie. Quatre études ont été conduites dans des populations où les patients diabétiques étaient significativement représentés (de 71 à 100 % de la population de l’étude) [tableau II] (23, 36-38). Dans l’une de ces études, 2 patients avaient atteint une HbA1c inférieure à 6,05 %, et seulement 4 des 17 patients traités sont restés à une valeur d’HbA1C supérieure à 7 % après 12 mois de traitement (23). L’étude de Z. Lin et al. portant sur 55 patients (dont 39 diabétiques) possède maintenant un recul de 3 ans pour cette thérapie (36). Il n’y a pas d’échappement à la neurostimulation gastrique, notamment en termes d’amélioration métabolique, l’HbA1c diminuant de 9,5 à 7,9 % (36). Ce traitement paraît très efficace sur la symptomatologie liée à la gastroparésie, y compris chez le sujet diabétique. Notre équipe a confirmé ces données chez 9 patients diabétiques de type 1, l’HbA1c ayant été significativement améliorée chez tous les patients (9,3 ± 1,5 % contre 8,5 ± 1,2 % à 6 mois ; p = 0,01). Des mesures de glucose interstitiel en continu ont été réalisées avant et 6 mois après la pose du stimulateur gastrique. La variabilité glycémique évaluée par la déviation standard du glucose interstitiel s’était améliorée (77 ± 23 contre 67 ± 17 mg/dl). Enfin, dans les cas les plus sévères avec déshydratation et perte de plus de 10 % du poids et/ou risque vital, le recours à une hospitalisation avec prescription d’antiémétiques intraveineux et nutrition parentérale reste incontournable. Atteintes de l’intestin grêle, du côlon et du sphincter anal Le diabète est souvent associé à des anomalies de la motricité du grêle et du côlon, en particulier chez des patients déjà atteints de gastroparésie (39, 40). D’autre part, plus de 20 % des patients diabétiques présentent des diarrhées. Ces diarrhées sont souvent intermittentes mais peuvent être très invalidantes (une vingtaine de selles par jour). Les mécanismes de ces diarrhées sont multiples : accélération du transit du fait des perturbations du SNA, ralentissement du transit avec colonisation bactérienne ultérieure, anomalies hormonales, anomalies de réabsorption de l’eau et des électrolytes. La constipation est également rapportée par près de 60 % des patients diabétiques. Les mécanismes impliqués sont des anomalies du réflexe gastrocolique et un ralentissement du transit colique d’origine neurologique. Enfin, l’incontinence anale est fréquente, souvent nocturne, et peut être associée à des diarrhées paroxystiques sévères. Elle est liée à l’instabilité du tonus du sphincter anal (41). Outre les examens endoscopiques, toujours incontournables en ce qui concerne le côlon, une manométrie anorectale et un temps de transit seront utiles dans cette situation avant la mise en place d’un traitement. Au-delà de l’équilibration optimale du diabète, le traitement est une fois de plus symptomatique et très empirique. Pour les diarrhées, il est nécessaire d’éviter les boissons contenant de la caféine ainsi que les aliments riches en graisses et les produits laitiers. Les aliments riches en fibres peuvent améliorer le transit. En dehors du traitement antibiotique pour lutter contre la pullulation bactérienne (tétracyclines, métronidazole, norfloxacine), les patients présentant une accélération du transit et/ou une incontinence anale peuvent répondre favorablement à un traitement par lopéramide (2 mg, 1 à 3 gélules par jour en administration chronique, parfois plus) ou, éventuellement, clonidine (1 mg/j). Conclusion La neuropathie autonome digestive est largement impliquée dans la symptomatologie digestive du patient diabétique. Parmi les atteintes du tractus digestif, la gastroparésie mériterait d’être recherchée devant toute instabilité glycémique inexpliquée, a fortiori s’il s’agit d’un diabétique de type 1 présentant d’autres signes digestifs ou d’autres atteintes du SNA. La mesure continue de la glycémie est un moyen utile au dépistage de la GD. Son diagnostic et l’évaluation de sa sévérité font appel à des techniques validées Tableau II. Résultats métaboliques (HbA1c) de la stimulation gastrique dans des populations de patients diabétiques. Études HbA1c Initiale Forster et al. 2003 (38) * 212 9,8 % 6 mois 9,0 % Différence versus initiale 12 mois 8,5 % 36 mois - 6 mois – 0,8 12 mois 36 mois – 1,3* - 1,0* - Lin et al. 2004 (37) 9,4 % 8,7 % 8,4 % - – 0,7 – Van Der Voort et al. 2005 (23) 8,7 % 6,2 % 6,5 % - – 2,4# – 2,1# - Lin et al. 2006 (36) 9,5 % - 8,4 % 7,9 % - – 1,1* – 1,6* p < 0,05 ; # p < 0,01. Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 5, septembre-octobre 2007 comme la scintigraphie gastrique avec repas marqué. La thérapeutique des atteintes digestives de la neuropathie autonome n’est pas consensuelle et relève des habitudes de pratique clinique. Des modifications nutritionnelles sont à envisager selon diverses modalités. L’emploi et les modalités d’injection des analogues rapides méritent une réflexion au cas par cas en présence d’une gastroparésie diabétique. Une prise en charge nutritionnelle intensifiée est nécessaire dans les cas les plus sévères. Les traitements médicamenteux des atteintes digestives atténuent seulement les symptômes. En ce qui concerne la GD, la stimulation gastrique est une voie thérapeutique dont le développement est récent et dont les résultats sont encourageants à court mais aussi à moyen terme pour la qualité de vie et l’équilibre métabolique. Elle mérite cependant une validation sur un plus grand nombre de sujets diabétiques. Au vu des données existantes, une stratégie globale et des consensus restent à établir pour la prise en charge thérapeutique de la neuropathie autonome ■ digestive. Références bibliographiques 1. Bytzer P, Talley NJ, Leemon M, Young LJ, Jones MP, Horowitz M. 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Le glucose modifie l’activité du nerf vague, même à des concentrations physiologiques. L’hyperglycémie modifie la contraction antropylorique et atténue l’efficacité des médicaments prokinétiques. La réalisation des examens à visée diagnostique comme la scintigraphie nécessite une stabilité glycémique optimale (glycémie inférieure à 180 mg/dl). 3b : en dehors de la clinique et des cycles glycémiques qui interpellent le clinicien (signes digestifs, hypoglycémies postprandiales précoces essentiellement), la mesure en continu de la glycémie, désormais disponible, permet de dépister des fluctuations glycémiques compatibles avec un retard à la vidange de l’estomac. La démarche diagnostique consiste ensuite à éliminer un obstacle et repérer d’éventuels résidus alimentaires avant de mesurer la vitesse de cette vidange avec des examens validés comme la scintigraphie digestive. 4b : les stimulants de la motricité gastrique comme le métoclopramide ou la dompéridone sont à privilégier en première intention, a fortiori s’il existe une symptomatologie digestive, mais le cisapride n’est plus utilisable et a été retiré du marché le 10 janvier 2005 du fait d’un risque très élevé de troubles du rythme cardiaque. L’utilisation de stimulateurs gastriques est pour l’instant réservée aux formes sévères. 4. Les médicaments stimulant la motricité digestive comme le métoclopramide ou le cisapride sont efficaces dans le traitement de la gastroparésie diabétique et à privilégier en première intention. a. Vrai b. Faux 3. Le transit baryté est un examen de choix pour le dépistage et le diagnostic de gastroparésie diabétique. a. Vrai b. Faux 2. L’hyperglycémie en aigu modifie la vitesse de vidange gastrique et est à prendre en compte pour les examens évaluant cette vidange. a. Vrai b. Faux Dossier 1. La gastroparésie diabétique est rare et ne se rencontre que chez le sujet diabétique de type 1. a. Vrai b. Faux Auto-test thématique