Lutte contre les plantes invasives Renouée du Japon, buddleya, balsamine de l'Himalaya... De biens jolis noms pour désigner la deuxième cause de dégradation des écosystèmes après la destruction des milieux naturels : les plantes invasives. Véritables colonisatrices, ces espèces forment des massifs denses qui se développent au détriment des variétés naturellement en place. Modification de la biodiversité, risques pour la santé, faune privée de son habitat naturel... Ces plantes causent de nombreux dommages, notamment le long des rivières (obstacles à l'écoulement de l'eau, entraves aux déplacements des poissons, risques d'érosion des talus et d'assèchement des rivières). Chambéry métropole a donc intégré la lutte contre ces espèces dans sa politique de gestion des cours d'eau. Sur l'ensemble des espèces invasives, 6 font l'objet d'une attention particulière dans le bassin chambérien, dans le cadre du plan de gestion mis en place par le service gestion des cours d'eau. La Renouée du Japon (Fallopia japonica) Cette plante herbacée très vigoureuse est originaire d'Asie. C'est l'une des principales espèces invasives. Sa colonisation en rivière est très rapide et peut être irréversible. La renouée du Japon se reproduit par dissémination de ses rhizomes et de morceaux de tige. Un morceau de quelques millimètres suffit à créer une nouvelle plante ! Le débroussaillage doit se faire à la lame pour ne pas propager des morceaux aux alentours et les plantes doivent être incinérées une fois ramassées. L'utilisation de l'épareuse est à proscrire pour éviter la dissémination. Le premier moyen de lutte contre cette plante est d'éviter la colonisation de nouveaux secteurs. Pour cela, il faut veiller à ne pas apporter de terre infectée lors de chantiers. Dans le cadre du dispositif de lutte contre l'invasion de cette plante, la brigade bleue du service gestion des cours d'eau passe une fois par an sur l'ensemble du réseau hydrographique pour enlever les jeunes plantes disséminées par les crues. Ce ramassage, effectué depuis 2006, porte ses fruits. Une récente étude menée par le CISALB (Comité intersyndical pour l'assainissement du lac du Bourget) a démontré la faible implantation de la renouée le long des cours d'eau de notre territoire. L'ambroisie à feuille d'armoise (ambrosia artemisiifolia L.) L'ambroisie est une plante invasive originaire d'Amérique. Elle se développe surtout dans les milieux agricoles, les terrains en friche, les chantiers, les espaces verts, mais aussi à proximité des cours d'eau. Elle est très présente dans la région Rhône-Alpes. Son pollen est très allergisant (asthme, conjonctivites, eczéma,...). Différentes actions sont conduites ou soutenues par l'État et les collectivités territoriales pour lutter contre cette plante et ses effets nocifs sur la santé. Pour lutter contre sa prolifération, l'arrachage est le geste le plus simple et le plus radical. Sur les grandes surfaces, l'utilisation des outils mécaniques (fauchage, broyage, tonte rase, ...) est nécessaire. Il faut veiller à manipuler la plante avec des gants. On peut également lutter contre l'ambroisie en revégétalisant les zones avec des plantes non allergisantes et adaptées à l'écosystème local. > Plus d'infos sur cette plante : www.ambroisie.info Le Buddleia (buddeleia davidii) C'est une espèce horticole originaire d'Asie. En dehors des jardins, elle devient vite envahissante et se développe au détriment des espèces naturellement présentes. Elle se developpe surtout le long des berges des rivières. Le principal moyen de lutte est le débroussaillage et l'arrachage de la plante au profit de l'implantation d'espèces adaptées au milieu. La balsamine de l'Himalaya (impatiens glandulifera, impatientens balfourii) C'est une plante herbacée vigoureuse. Elle se reproduit par graines et peut bouturer avec des morceaux de tige, c'est pourquoi en rivière, le débroussaillage est difficile. Pour lutter contre la balsamine de l'Himalaya, il faut l'arracher ou la faucher avant sa floraison. La plante s'arrache facilement à la main. Sa colonisation est surveillée sur le secteur du bassin chambérien. Le robinier (robinia pseudo-acacia) Cette plante est originaire des Etats-Unis. Elle est capable de se developper sur des substrats très pauvres, comme des digues par exemple. Cette espèce se multiplie très facilement, ce qui implique une attention permanente et une action incessante sur les secteurs où elle est présente. Pour lutter contre l'invasion du robinier le long des cours d'eau, son abattage et la gestion de ses rejets sont associés à des programmes de replantation d'espèces végétales adaptées à l'écosystème environnant. Cela permet d'améliorer la biodiversité, de limiter la présence du robinier et de stabiliser les berges avec de espèces adaptées aux cours d'eau. Le raisin d'Amérique (phytolacca americana) source : Wikipedia - par H.Zell Cette plante se reproduit par ses graines et ses racines. Les graines sont contenues dans des grappes de fruits violacés rappelant des grappes de raisin, d'où son nom. En plus d'être invasive, elle est très toxique et doit être manipulée avec des protections (lunettes, gants,...). Cette plante est présente aux abords des rivières mais aussi dans les jardins de certains secteurs de l'agglomération.. Le seul moyen de lutte est l'arrachage de la plante. Sa racine, qui peut être très profonde, doit être enlevée en totalité sous peine de voir se développer une nouvelle plante. L'invasion par le raisin d'Amérique, lié au fort pouvoir reproductif de ses graines, progresse de manière forte ces dernières années. Chacun doit être vigilant pour repérer la plante et l'arracher avant qu'elle ne libère ses graines.