LEXIQUE Mémoire sensorielle : Information sensorielle maintenue fugitivement (200 à 300ms) qui permet l’identification de l’information qui peut être visuelle, auditive, tactile ou olfactive. Mémoire à court terme : Système qui permet le maintien d’une petite quantité d’informations pendant une durée très brève de l’ordre de 2 minutes à 3 minutes. Elle est limitée en capacité (environ 5 à 9 éléments). C’est le support de la mémoire de travail. Mémoire de travail : “La mémoire de travail est un système de capacité limité permettant le maintien temporaire et la manipulation de l’information pendant la réalisation de tâches cognitives diverses comme le raisonnement, la compréhension, la résolution de problèmes grâce au maintien temporaire des informations.” Elle repose sur 3 composantes : - la boucle phonologique (répétition interne de l’information) - le registre visuo-spatial (imagerie mentale, “revoir dans sa tête”) - l’administrateur central (système de contrôle de l’attention). Un grand nombre de travaux ont montré que les différentes composantes de la MT jouent un rôle clé dans plusieurs activités quotidiennes parmi lesquelles le raisonnement, la compréhension du langage, l’apprentissage du vocabulaire ou encore la lecture. Les troubles de la MT sont observés dans les atteintes du système nerveux central, chez les traumatisés crâniens, dans les maladies neuro-dégénératives et dans les pathologies vasculaires. Mémoire à long terme : Elle repose sur le circuit de Papez et permet la conservation durable des informations grâce à un codage suivi d’un stockage organisé dans une trame associative multimodale (sémantique, spatiale, temporelle et affective). Contrairement à la MCT sa capacité est illimitée. La mémoire à long terme (d’après Squire) regroupe : - la mémoire explicite (ou déclarative) qui est une mémoire consciente comportant la mémoire épisodique et la mémoire sémantique, - et la mémoire implicite (ou non déclarative) qui est une mémoire inconsciente comme le conditionnement, l’amorçage ou la mémoire procédurale. Mémoire épisodique : Mémoire événementielle, autobiographique permettant au sujet d’actualiser des souvenirs qui lui sont propres. Son évocation est dépendante du contexte d’acquisition. Exemple : “J’ai visité la Tour Eiffel avec mes cousins en 2001, il faisait beau.” Mémoire sémantique : Mémoire des connaissances générales, sans étiquetage contextuel. “Paris est la capitale de la France, la tour Eiffel est à Paris…“ Elle comprend également la mémoire sémantique verbale, c’est- à-dire la connaissance du langage. Mémoire rétrograde : Souvenirs anciens sémantiques et épisodiques. Mémoire antérograde : Capacité d’apprentissage pour des informations nouvelles. 4 Mémoire procédurale : C’est une mémoire implicite (inconsciente). Elle permet l’acquisition d’ “habiletés” perceptivo-motrices ou cognitives sans nécessité de faire référence aux expériences antérieures. C’est par exemple la mémoire du geste. Elle est également impliquée dans le conditionnement. Il s’agit d’un système dont les opérations s’expriment essentiellement sous forme d’actions. Exemple : savoir faire de la bicyclette. La boucle phonologique comprend deux sous-composantes : une unité de stockage (le stock phonologique) dans laquelle la forme phonologique des informations verbales lues ou entendues est momentanément conservée et un processus de récapitulation articulatoire qui permet la révision des informations contenues dans le stock phonologique, par une activité d’autorépétition subvocale. (Schéma de Baddeley1986). Exemple : La répétition interne d’une information qui vient d’être donnée. Elle est oubliée après utilisation. Persévération : Le sujet ne peut changer de choix ou de consignes, il ne parvient pas à inhiber le premier choix. Manque de flexibilité. Persévérations verbales : Répétition d’un mot dit une première fois dans une situation appropriée et réapparaissant de manière inadéquate ensuite. Intrusions : Ce sont les erreurs. Les réponses erronées sont fréquentes dans les démences de type Alzheimer (DTA). Interférence : Certains tests permettent de mesurer la sensibilité des patients aux interférences par exemple la difficulté à apprendre un nouveau matériel en raison de l’apprentissage préalable d’un autre matériel ressemblant. Soit, comme dans le test du Stroop, la capacité d’inhiber le mot écrit pour ne dire que la couleur de l’encre. (rouge, la réponse= bleu) Attention divisée ou partagée : La notion d’attention divisée impose soit le traitement simultané de 2 informations en provenance de sources différentes (auditive et visuelle par exemple), soit la réalisation conjointe de plusieurs tâches. Attention sélective : Capacité du sujet à déplacer et engager son attention d’une localisation à une autre à la recherche d’une cible tout en inhibant les éléments distracteurs. Fluence verbale: Capacité à trouver des mots appartenant à la même catégorie sémantique: des noms de métiers, des instruments de musiques… Capacité atteinte dans la DTA. Fluence phonémique ou littérale : Capacité à trouver des mots commençant par un phonème donné. Négligence unilatérale ou héminégligence : Elle se caractérise par l’impossibilité de décrire verbalement, de répondre et de s’orienter aux stimulations controlatérales à la lésion hémisphérique. Souvent il s’agit d’une lésion pariétale droite ce qui se traduit par une négligence spatiale gauche. Les patients atteints de ce trouble se comportent comme s’ils ignoraient la moitié de l’espace voire de leur propre corps. 5 Agnosie visuelle : L’agnosie visuelle est un trouble de l’identification des stimuli visuels qui ne peut être mis ni sur le compte de problèmes sensoriels élémentaires ni sur celui de troubles du langage. Agnosie auditive : Difficulté d’identification des sons verbaux (mots, chiffres…) ou non-verbaux (bruits familiers, cris d’animaux…). Apraxie : “Perturbation de l’activité gestuelle, qu’il s’agisse de mouvements adaptés à un but ou de la manipulation réelle ou mimée d’objets, ne s’expliquant ni par une atteinte motrice, ni par une atteinte sensitive ni par une altération intellectuelle et survenant lors de la lésion de certaines zones cérébrales.” Apraxie idéo-motrice : Difficulté à effectuer des gestes arbitraires sans visée de communication (sur imitation) ou des gestes à visée de communication = gestes expressifs (salut militaire, envoyer un baiser…) ou la capacité à mimer l’utilisation d’un objet. Apraxie constructive : Altération de la capacité à construire, assembler des éléments dans les deux ou trois plans de l’espace. Trouble de l’activité gestuelle pour des activités impliquant une construction dans le domaine visuo-spatial, comme les difficultés à dessiner des figures simples (carré, cube) ou complexe (figure de Rey). Souvent en cas d’une lésion pariéto-occipitale droite. Très fréquente dans les DTA. Apraxie de l’habillage : Fréquente dans les DTA. Trouble portant sur l’organisation des gestes à effectuer en vue de l’habillage. Apraxie bucco-faciale : Trouble portant sur l’exécution volontaire des mouvements de la bouche et de la langue sans paralysie. Démence : “La démence est une altération acquise de la mémoire, des fonctions instrumentales (langage, gnosies, praxies) et du jugement, qui retentit sur la vie du patient.” (Seron) Il existe plusieurs types de démences : - Les démences dégénératives comme la maladie d’Alzheimer , la démence fronto-temporale, la démence à corps de Lewy… - Les démences vasculaires (associées dans 35% des cas à une maladie d’Alzheimer). - Les démences autres, d’origine infectieuse, carentielle, iatrogène (conséquences d’un traitement)… M.M.S.E : Mini Mental State de Folstein (1975), version consensuelle GRECO (1998), test destiné à explorer rapidement les fonctions cognitives. Il est coté sur 30 points. Un score ≤ 24 est considéré comme signe d’une démence pour des patients ayant un niveau fin d’étude primaire, un score ≤ 26 est considéré comme signe d’une démence pour les personnes ayant poursuivi des études. G.R.E.C.O : Groupe de réflexion sur les évaluations cognitives. 6 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BADDELEY A. (1992) La mémoire humaine. Théorie et pratique. Presses universitaires de Grenoble. BARBIZET J., DUIZABO Ph. (1977) Abrégé de neuropsychologie. Masson. BRIN F., COURRIER C., LEDERLE E., MASY V. (1997) Dictionnaire d’orthophonie. Ortho Edition. DEROUESNE C., (1994) La maladie d’Alzheimer. L’Esprit du temps. EUSTACHE F., FAURE S. (2000) Manuel de neuropsychologie. Dunod. EUSTACHE F. LAMBERT J. SIGNORET J-L., (1997) Rééducations neuropsychologiques. De Boeck. Université. EUSTACHE F. (Sous la direction de) (1995) Neuropsychologie. Clinique des démences : évaluations et prises en charge. Solal. GIL R. (1996) Neuropsychologie. Masson. HABIB M. 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