cystite simple

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INFECTIONS
URINAIRES
Elisabeth HODILLE
Assistante Hospitalo-universitaire
Laboratoire de Bactériologie Lyon Sud
14 septembre 2016 – Faculté de Médecine Lyon-Sud
Charles Mérieux
Objectifs du cours
• Connaître les définitions des différentes infections
urinaires
• Connaître les principales étiologies bactériennes des
infections urinaires
• Connaître la stratégie diagnostique, quels prélèvements
bactériologiques
• Notions de cliniques et de traitement
Généralités
• Infection urinaire : Multiplication de micro-organismes dans
l’arbre urinaire s’accompagnant d’une réaction inflammatoire
avec afflux de leucocytes dans l’urine = leucocyturie.
• Siège de l’infection dans différents organes de l’arbre urinaire
Pyélonéphrite
Pyélonéphrite
Prostatite
Cystite
Définitions
IU simples
• Survenant
chez des
patients sans
facteurs de
risque de
complications
IU
récidivantes
• Au moins 4
épisodes/an
IU à risque de complications
• Facteurs de risque de
complication :
• Anomalie organique ou
•
•
•
•
•
fonctionnelle de l’arbre
urinaire
Sexe masculin
Grossesse
Âge > 75 ans (>65 ans dans
certains cas)
Immunodépression grave
Insuffisance rénale
chronique sévère
IU graves
• Pyélonéphrite
aigue ou IU
masculine +
• Sepsis sévère
• Choc septique
• Indication de
drainage
chirurgical ou
interventionnel
Définitions
• Colonisation urinaire = bactériurie asymptomatique
• Présence de micro-organisme dans les urines
• Pas de seuil défini sauf pour la femme enceinte : 105 UFC/mL
• Sans signes cliniques associés
• LEUCOCYTURIE N’INTERVENANT PAS DANS LA DEFINITION
• Dépistage et traitement des colonisations urinaires
• Grossesse à partir du 4ème mois
• Avant une procédure urologique invasive programmée
Physiopathologie
• Urine = normalement fluide stérile
• Tractus urinaire : stérile, à l’exception de la partie
terminale de l’urètre (colonisation par de la flore
cutanéomuqueuse /digestive)
• Infection par voir ascendante
• A partir de bactéries uro-pathogène du tube digestif
• Remontée par l’urètre dans la vessie  réaction inflammatoire
locale
• Favorisée par la présence d’un urètre court chez la femme
• Voie hématogène (rare)
• IST (exceptionnelle  certaines prostatites)
Physiopathologie
• Infections urinaires liées aux soins : sur sonde à demeure
Voie endo-luminale
Voie extra-luminale
Voie endo-luminale
Risque infectieux:
• 3 à 10% par jour
• 100% d’infection à 30 jours
Attention au sondage vésical prolongé!!
Les facteurs de risques favorisants
• Femme : taille de urètre
• Rapports sexuels
• Grossesse et ménopause
• Vêtements moulants
• Restriction hydrique
• Constipation, infections génitales
• Anomalies de l’appareil urinaire
• Sondage vésical (cf diapo d’avant)
Principales étiologies des IU
BACTERIENNES +++
Communautaires
Nosocomiales
• Escherichia coli : 66 à 75%
• Escherichia coli : 31%
• Proteus spp : 4 à 6%
• Enterococcus spp : 14%
• Staphylococcus
• Candida spp : 13%
saprophyticus : 2% (femme
jeune)
• Autres entérobactéries :
Klebsiella
• Entérocoque,…
• Klebsiella spp : 10%
• Pseudomonas aeruginosa :
8%
• Proteus spp : 7%
• Autres : entérobacteries,
Staphylococcus aureus
Les IU avec culture négative
• IU décapitées (prélèvement réalisé après traitement
antibiotique)
• Urétrite à germe intracellulaire non cultivable (IST)
• Vaginite
• Tuberculose urogénitale
Clinique
Cystite
• Signes urinaires fonctionnels
•
•
•
Brûlures et douleurs mictionnelles
= Dysurie
Pollakiurie : augmentation de la
fréquence des mictions
Miction impérieuse
Pyélonéphrite
• Signes urinaires fonctionnels
•
•
•
Brûlures et douleurs mictionnelles
Pollakiurie : augmentation de la
fréquence des mictions
Miction impérieuse
• Fièvre
•
•
•
Pas de fièvre
Pas de douleurs lombaires
Possibilité d’une hématurie
macroscopique.
• Douleurs lombaires
Clinique
• Prostatite
• Douleurs périnéales, rétention urinaire, dysurie, fièvre,
retentissement systémique (+/- atténué)
• Attention aux formes trompeuses : âges extrêmes, IU
associées aux soins
• Fièvre
• Altération de l’état général ou mental (personnes âgées)
• Douleurs abdominales
• Vomissements
• Léthargie
Diagnostic bactériologique
• Stratégie
• Prélèvement urinaire :
• Bandelette Urinaire (BU) +/• Examen Cyto-bactériologie des Urines (ECBU)
• Hémocultures si fièvre
Prélèvements urinaires
• Prélèvement urinaire  importance de la qualité du prélèvement .
Contamination fréquente par de la flore périnéale, digestive,
cutanée non impliquée dans l’infection rendant l’interprétation de
l’ECBU complexe. Voire impossible!!
• Différents types de prélèvement urinaire
• Méthode à la volée = urine « mi-jet »
• Poches collectrices pour les enfants
• Prélèvements sur sonde à demeure chez les patients sondés
ATTENTION ≠ du sondage itératif = sondage aller-retour dont l’interprétation
est équivalente à celle d’une urine « mit-jet »
• Ponction sus-pubienne (Gold standard mais très invasive)
Examen cyto-bactériologique des urines
ECBU
• Indication : Toute suspicion d’IU, excepté dans le cas de la cystite simple
chez la femme
• Mode de prélèvement : prélèvement d’urines « mi –jet »
•
•
•
•
•
•
•
•
4H après dernière miction
Prélèvement fait par le patient INFORME
Toilette locale soigneuse d’avant en arrière
Eliminer le premier jet de 20 ml
Recueil dans un poudrier STERILE ou monovette stérile avec
conservateur
Transport rapide au laboratoire sinon frigo
Poudrier identifié + heure du prélèvement
Tube boraté permet d’augmenter le délai entre le prélèvement et
l’anayse
Autres mode de prélèvements de l’ECBU
• Sur sonde à demeure
• Ne pas prélever dans le sac collecteur
• Ne pas rompre le caractère clos du
système
• Ponction après désinfection sur le site
spécifique de la sonde
• Prélèvement sur une nouvelle sonde
++
• Chez les enfants
• Milieu de jet après désinfection
• Collecteur d’urine (< 1 heure de pose)
• Petites filles : sondage aller/retour
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Autres mode de prélèvements de l’ECBU
• Ponction sus-pubienne :
• Gold standard
• Prélèvement directement dans la vessie
• STERILE
Diagnostic biologique
• Au lit du malade
• Bandelettes Urinaires : détectent la présence de
• Leucocytes : témoins de la réaction de défense de l’hôte à
l’infection
• Nitrites : témoin de la présence de bactéries (sauf : cocci Gram+
comme Staphylococcus sapophyticus, Pseudomonas,…)
Place de la bandelette urinaire
Chez la femme
• BU suffit à poser le diagnostic
de cystite simple si :
• Symptomatique
• Absence d’immunodépression
Chez l’homme
• BU positive (leuco positif
et/ou nitrites positif) à une
bonne VPP
grave
• Car la BU à une VPN très
élevée >95% dans ce contexte
(nitrites négatif, leuco négatif)
• DANS TOUS LES AUTRES
CAS : FAIRE UN ECBU
• BU négative n’exclut pas
le diagnostic
• TOUJOURS FAIRE UN
ECBU
ECBU
• IMPORTANCE DE LA QUALITE DU PRELEVEMENT ++
• Cytologie : compte quantitatif (éléments/mL ou M
éléments/L)
• Leucocytes
• Hématies
• Cellules épithéliales
• Bactériologie
• Paramètre qualitatif : Examen direct par coloration de Gram
• Mise en culture sur milieu chromogène
• Dénombrement quantitatif de la culture bactérienne avec des seuils
de significativité
• Identification
• Antibiogramme (étude de la sensibilité aux antibiotiques)
ECBU : seuils de significativité
•
Pour urine « mi-jet », sondage itératif, poche
collectrice
•
Cytologie : Seuil significatif : ≥ 104/mL = 10 M/L
ATTENTION : IU sans leucocyturie si nourrisson < 3 mois et patient
aplasique
•
Bactériologie
Espèces bactériennes
Seuil de significativité
Sexe
E. coli, S. saprophyticus
103 UFC/mL
homme ou femme
Entérobactéries autres que E. coli,
entérocoques, P. aeruginosa,
S. aureus
103 UFC/mL
homme
104 UFC/mL
femme
ECBU : seuils de significativité
• Pour urine sur sonde à demeure
• Cytologie : pas de seuil de significativité pour les leucocytes car la
sonde entraînant une inflammation locale, il peut y avoir une
leucocyturie sans infection urinaire
• Bactériologie : seuil de 105 UFC/mL
• Pour urine prélevée par ponction sus-pubienne
• Normalement stérile
• Bactériologie : seuil de 102 UFC/mL
• Antibiogramme systématique
ECBU : culture bactérienne au laboratoire
Escherichia coli
Examens complémentaires
• Imagerie
• Echographie des voies urinaires obligatoire dans les 24h pour les
pyélonéphrites HYPER-ALGIQUES ou dans les 72h si évolution
défavorable d’une pyélonéphrite simple.
• Uro-TDM en cas d’infection récidivante
• IRM si abcès rénal
ECBU de contrôle ?
• Cystite simple : NON, pas même au diagnostic sauf si
signes cliniques persistants après 3 jours de traitement
antibio ou si récidive précoce
• Pyélonéphrite et IU masculine : NON plus, sauf si signes
cliniques persistants après 3 jours de traitement antibio
ou si récidive précoce
Base de la thérapeutique
• Antibiothérapie
• Antibiotique à élimination/concentration urinaire
• Traitement court minute = monodose pour les cystites simples
• Traitement long pour les pyélonéphrites et IU masculines
• Mesures associées
• Apport hydrique suffisant (1,5L/jour)
• Bien vider la vessie lors d’une miction
• Mictions non retenues et post-coïtales
• Sens de l’essuyage : d’avant en arrière
• Régularisation du transit intestinal
• Arrêt des spermicides
• Boisson à base de camberge
Traitement antibiotiques :
recommandations 2014
Traitement antibiotiques :
recommandations 2014
• ECBU de contrôle non recommandé sauf si signes cliniques persistants
> 3j ou récidive précoce
Traitement antibiotiques :
recommandations 2014
Traitement antibiotiques :
recommandations 2014
Femme non
enceinte
Traitement antibiotiques :
recommandations 2014
Traitement antibiotiques :
recommandations 2014
A retenir
• Etiologie bactérienne : E. coli
• Diagnostic :
• Quand faire un ECBU : pas en 1ère intention en cas de cystite
simple
• Importance de la qualité du prélèvement pour le diagnostic
bactériologique
• Notion de seuil pour interpréter le résultat de l’ECBU
• Thérapeutique :
• Traitement minute pour la cystite simple versus traitement prolongé
pour pyélonéphrite et IU masculine
• Choix de la molécule pour une diffusion tissulaire optimale
• Recommandations de 2014 :
http://www.infectiologie.com/site/medias/Recos/2014infections_urinaires-court.pdf
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