LES CAHIERS OSTÉOPATHIQUES DU DR MICHEL JALBERT, d.c., d.o. LES PREMIERS SOINS POUR LES BLESSURES MUSCULAIRES TOUS DROITS RÉSERVÉS © 2013 AVIS IMPORTANT Les opinions exprimées dans ce cahier sont uniquement celles du Dr Michel Jalbert, ostéopathe Dans ce cahier, le générique est utilisé sans discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte. Exerçant dans le domaine de la médecine physique depuis déjà plus de 30 ans, j’ai eu la chance de soigner de nombreux athlètes de différentes disciplines sportives. Se sont succédés, à ma clinique, joueurs de la Ligue Nationale de Hockey, joueurs du club de hockey de l’Armée Rouge (ex-Union Soviétique), joueurs de basketball des Harlem Globe Trotters, patineuses de vitesse, culturistes, hommes forts , artistes des cirques de Moscou et de la Chine, champions de kickboxing… Mon expérience avec les sportifs de haut niveau m’a permis de constater que plus rapidement on intervient pour soigner une blessure, meilleures sont les chances d’obtenir une guérison complète. Je suis toujours surpris de constater que, dans la population générale, c’est plutôt le contraire! En effet, les gens attendent des semaines, des mois, voire des années avant de se faire soigner! Pourtant, le gros bon sens dicte de ne pas retarder le début des soins si on désire recouvrer la santé au plus tôt, sans souffrir de séquelles. Dans ce cahier, je vous révèle les mêmes soins de première ligne que les athlètes utilisent pour les blessures musculaires et articulaires, en attendant de voir leur ostéopathe. Mais d’abord, quelques petites définitions importantes. 1) Les courbatures Elles surviennent 24-48 heures après un effort physique inhabituel ou un entraînement physique trop intense. Les courbatures seront soulagées par un bain chaud, un massage ou par des étirements légers. Elles disparaîtront d’ellesmêmes en quelques jours. Pelleter est un effort inhabituel 2) Les crampes ou spasmes 3) La contracture Souvent considérée comme un signe de fatigue, la crampe est une contraction musculaire involontaire, sévère et douloureuse qui durcit le muscle. Elle apparaît pendant l’activité (par exemple les crampes des nageurs) ou pendant le sommeil (crampe d’un mollet). Pour soulager cette tétanisation du muscle, il suffit d’étirer le muscle. Si les crampes reviennent souvent, il est sage de consulter un ostéopathe. Les personnes qui se font masser régulièrement se font souvent dire qu’elles ont des ‘’nœuds’’ dans le dos. En réalité, puisque les fibres musculaires ne peuvent pas s’entremêler, il y a présence d’un cordon myalgique. C’est un durcissement et un épaississement des fibres musculaires qui persiste. L’expression anglaise ‘’charley horse’’ est utilisée couramment pour décrire un spasme musculaire. Les cordons myalgiques proviennent d’efforts physiques trop importants ou prolongés. L’arrêt des activités pendant une semaine ou deux, combiné à des soins ostéopathiques suffira à les éliminer. 4) La contusion La crampe donne l’impression que le muscle devient une ‘’boule’’ Résultat d’un coup (coup de pied, coup de poing ou chute) directement sur le muscle, une contusion est un écrasement des fibres musculaires avec la rupture de vaisseaux sanguins. Il se produit alors une accumulation de sang appelée ‘’ecchymose’’ (petite quantité de sang) ou ‘’hématome’’ (quantité importante de sang). La décoloration de la peau au-dessus de la lésion est familièrement nommée ‘’un bleu’’. période de repos d’environ 2 semaines. L’élongation musculaire apparaît lors d’un geste où il y a dépassement de l’élasticité normale du joint. Des traitements par ultra-sons aideront à faire disparaître les ecchymoses et les hématomes. Chez les sportifs, on note une fréquence élevée de foulures au tennis (mollet), au soccer (quadriceps) et à l’épaule (nageurs). 6) Le claquage / entorse 5) L’élongation musculaire / foulure Véritable lésion musculaire puisqu’on observe la déchirure de plusieurs fibrilles, elle est caractérisée par une douleur aiguë et la difficulté à faire des mouvements avec l’articulation blessée. Les micro-déchirures , outre les soins ostéopathiques appropriés, nécessiteront une Lors d’un claquage, il y a étirement soudain du muscle, avec le déchirement de fibres musculaires et ligamentaires. Un hématome sera souvent présent, surtout si les fibres déchirées sont à la surface de la peau. Outre la douleur et l’enflure, la personne sera incapable de bouger la région atteinte. Souvent la personne blessée aura perçu le bruit d’une corde qui se rompt lors du claquage. À l’examen immédiat, on remarquera un creux dans le ventre (milieu) du muscle. Un repos complet (retrait des activités sportives) d’environ 2 mois sera nécessaire. Parmi les déchirures les plus fréquentes, notons celles du tendon d’Achille (talon), celle de la coiffe du rotateur (épaule) et celle du biceps (bras). Les doigts, les genoux et les chevilles sont des sites fréquents d’entorse. Comme les ligaments sont les structures stabilisantes des articulations, les soins de médecine manuelle seront nécessaire sur une plus longue période, afin d’éviter le risque de récidive. Déchirure du tendon du biceps du boxeur Jean Pascal, lors de son combat du 12 décembre 2012 8) La subluxation ou dérangement interarticulaire mineur ou lésion ostéopathique 7) La déchirure ou rupture Quand la structure ligamentaire et tendineuse est violemment déchirée (dilacération tendineuse en langage médical), il est impossible de bouger l’articulation en cause. Il s’agit d’une urgence médicale. La chirurgie consistera à suturer les fibres tendineuses. Le micro-déplacement des surfaces osseuses d’un joint nuira au mouvement normal. Généralement silencieuse (aucun symptôme apparent à son apparition), cette blessure s’aggravera avec le temps. On pourrait comparer cette lésion à une charnière de porte mal ajustée. L’examen clinique effectué par un ostéopathe permettra de localiser les articulations verrouillées (ou bloquées). Les manipulations structurelles décoinceront sans douleurs ces lésions. Un coup de poing à la mâchoire peut déboîter l’articulation temporomandibulaire 10) La fracture Les lésions ostéopathiques affectent particulièrement la colonne vertébrale Suite à un choc ou à une chute, l’os est endommagé et perd sa continuité : c’est la fracture simple post-traumatique. 9) La luxation La dislocation d’une partie du corps (comme celle de l’épaule, par exemple) constitue une urgence médicale. En effet, retarder les soins augmente le risque de nécrose aseptique (les tissus musculaires de la région blessée meurent). Une manœuvre médicale pour rebouter l’os en place sera effectuée. Dans une fracture simple posttraumatique, on voit souvent une angulation anormale du membre Chez les personnes pratiquant la course à pied, il existe une forme de fracture acquise par microtraumatismes répétés : la fracture de stress ou fracture de fatigue. Dans toutes les situations où on soupçonne une fracture, il faudra recourir à l’imagerie médicale (radiographie osseuse) pour établir le diagnostic et le genre de fracture. Fracture de stress du tibia Finalement, chez les personnes souffrant d’ostéoporose ou de cancer, on observe des fractures spontanées (l’os devient trop faible pour supporter le poids du malade). Généralement, un plâtre sera utilisé pour maintenir les morceaux d’os déplacés dans la position la plus près de la normale (action de contention ou d’immobilisation). SOINS D’URGENCE À LA MAISON : CHAUD OU FROID ? Pour toute blessure d’apparition récente, c’est-à-dire moins de 48 heures, toujours débuter par l’application de glace. Pour les douleurs chroniques ou avec récidivité (qui recommence), la chaleur sera la modalité de choix. Faire pénétrer la pommade avant d’appliquer le sac de glace ou la bouillotte TRAITEMENT AVEC LA GLACE Dans les 2 cas, commencez par appliquer une pommade antiinflammatoire sur la région douloureuse. Faites pénétrer en massant doucement le muscle endolori. Appliquez un sac de glace (ou un sac de petits pois congelés) sur la blessure. Assurez-vous de placer une couche de protection (serviette humide) entre la peau et le sac. Laissez en place pendant 5 à 10 minutes. Si possible, gardez le membre blessé élevé (en appui sur un coussin ou un pouf). Pommade anti-inflammatoire Une autre façon d’utiliser la glace, est la suivante : faites congeler de l’eau dans des gobelets de polystirène. Déchirez le gobelet en conservant le fond et une bande d’environ 2cm de large. Tenez le bloc de glace par la bande de polystirène et massez la zone douloureuse avec des mouvements circulaires pour la même durés de temps. Effets bénéfiques du froid : 1) ralentissement de la circulation sanguine 2) diminution de la douleur 3) diminution de l’inflammation TRAITEMENT AVEC LA CHALEUR Appliquez un ‘’sac magique’’ ou une bouillotte enveloppée dans une serviette humide chaude, sur la région tendue et douloureuse. Faire des mouvements circulaires Note : si le froid devient insoutenable après quelques minutes, cessez immédiatement l’application de glace. Respectez votre tolérance au froid. Répétez à toutes les 2 heures. Laissez en place durant 20 minutes et répétez au besoin (un intervalle d’au moins une heure est souhaitable entre chaque application). rappelle que vous souffrez d’une blessure et peut vous contraindre à l’inactivité (ce qui minimise le risque d’aggravation de la lésion). Cependant, si la douleur est sévère ou insupportable, elle peut retarder le retour à la normale par le simple épuisement physique et psychologique d’avoir à la supporter. Effets bénéfiques de la chaleur : 1) réduction des spasmes musculaires 2) améliore la mobilité articulaire en réduisant la raideur 3) augmente la circulation sanguine 4) soulage la douleur LES ANTIINFLAMMATOIRES SONTILS NÉCESSAIRES? S’il est vrai que le fait de consommer des antiinflammatoires ou des analgésiques ne fait pas guérir plus vite, il est important de savoir qu’ils peuvent aider à rendre plus confortable le processus inflammatoire en réduisant ou masquant la douleur. Cependant l’absence de sensation douloureuse risque de laisser croire à la guérison. En l’absence de symptômes, une personne pourrait faire des activités et aggraver sa condition sans le savoir. Une fois l’effet du médicament disparu, la douleur réapparaîtra, mais plus intense! Comment déterminer si la prise de médicaments est appropriée? En utilisant une règle pour évaluer la douleur ressentie! La douleur est un signal d’alarme, non pas une maladie en soi. Elle 1) si vous évaluez que votre douleur est à 3 ou moins, les anti-inflammatoires ne sont pas nécessaires. 2) Pour une douleur se situant entre 4 et 7, les médicaments en vente libre à la pharmacie s’avéreront, dans la plupart des cas, suffisants. 3) Pour une douleur dépassant 8 sur une échelle de 10, une visite chez votre médecin de famille permettra d’obtenir une prescription pour une médicamentation plus forte. QUAND DEVRIEZVOUS CONSULTER EN OSTÉOPATHIE? s’aggraver, nécessite des soins professionnels de médecine manuelle. Retarder le début d’un traitement pourrait retarder la guérison, favoriser le passage à une condition chronique ou entraîner une aggravation de la lésion (apparition d’arthrose par exemple). Soyez donc à l’écoute de votre corps pour la période des 24-48 heures suivant tout accident de travail, accident de la route, blessure sportive ou chute. Si vous soupçonnez une déchirure d’un tendon, une dislocation d’une articulation ou une fracture osseuse, dirigez-vous immédiatement vers l’hôpital le plus près Toute douleur qui persiste plus de 48 heures ou qui semble