Synthèse du chapitre 1 Economie : Croissance, fluctuations et crises.

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Clément Billault
Terminale ES2
Synthèse du chapitre 1 Economie : Croissance, fluctuations et crises.
1) Notions du chapitre :
P.I.B : C’est le nombre de richesses produites sur un territoire pendant un an. On le calcul en
faisant la somme de la valeur ajoutée des entreprises sur le territoire français quelques soit
leurs nationalités.
I.D.H (indice de développement humain) : C’est un indice composite compris entre 0 et 1 qui
est utilisé pour calculer le niveau de vie d’un pays. Plus la note se rapproche de 1 et plus et
plus le niveau de vie est élevé.
Investissement : C’est un flux de nouveaux biens et services qui viennent renouveler ou
augmenter le capital fixe.
Progrès technique : Cela désigne les éléments permettant l'amélioration des techniques de
production, l’accroissement de la productivité et l'apparition de nouveaux produits grâce à
l'innovation.
Croissance endogène : Théorie qui consiste à dire que l’économie est auto-entretenue : c’est le
progrès technique qui suscite la croissance et la croissance suscite à son tour le progrès
technique. (Cette théorie provient de Paul Romer, économiste américain qui a formulé cette
hypothèse en 1986).
Productivité globale des facteurs : C’est l’amélioration de la combinaison productive permis
par le progrès technique. Ce terme provient du résidu de Solow, c’est la partie de la croissance
qu’on ne peut attribuer ni à l’augmentation du facteur travail, ni à l’augmentation du facteur
capital.
Facteur travail : Activité humaine, légale, rémunérée et déclarée qui contribue à une
production de biens et de services.
Facteur capital : Cela correspond à l’ensemble des biens destinés à produire d’autres biens et
services (bâtiments, matériel, machines, etc.).
2) Notion de première :
Facteur de production : C’est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour produire des biens et
des services. Les deux facteurs sont le capital et le travail qui vont être combiné de manière
plus ou moins importante.
Production marchande : Production destinée a être vendue sur un marché dans le but dans
retirer des profits.
Production non marchande : Production mise gratuitement ou quasi gratuitement (prix
inférieur à 50% des coûts de productions) au service des ménages (elles sont données par les
ménages, les administrations publiques et les ISBLSM).
Valeur ajoutée : Elle est créé par l’activité productrice d’une entreprise (=production –
consommations intermédiaires).
Productivité : C’est le rapport entre une production de biens et services et les moyens mis en
œuvre pour les réaliser.
Institutions : Ensemble des règles et des normes sociales et juridiques qui encadrent le
fonctionnement d’une collectivité.
Externalités : Avantage qui est procuré par un agent économique sans que celui-ci est besoin
d’en supporter les coûts.
1.1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
A. Comment définir et mesurer la croissance économique ?
La croissance est primordiale au développement d’un pays. C’est la valeur du P.I.B
qui donne la richesse d’un pays. La croissance se mesure avec le taux de variation du P.I.B
alors que la richesse se mesure avec la valeur du P.I.B. La richesse ne nous indique pas si elle
est soutenable d’un point de vue humain ou écologique par exemple.
Développement : Ce sont toutes les transformations structurelles et quantitatives qui
accompagnent et entretiennent la croissance économique.
Croissance économique : c’est l’augmentation soutenue sur une longue période d’un
indicateur de dimension économique (P.I.B). (Une mesure fiable s’effectue en volume : sans
la variation des prix.)
La croissance est une augmentation de la richesse qui n’est pas nécessairement
synonyme de développement. C’est un phénomène sur une longue période. L’expansion
(courte période) est une phase d’amélioration de la croissance. A l’inverse, il y a la récession
(deux trimestres consécutifs de diminution économique) et la dépression (baisse durable du
P.I.B). On peut calculer le taux de croissance annuel moyen qui donne la tendance de la
croissance sur un an.
Le P.I.B est le nombre de richesses produites sur un territoire pendant un an. Il
additionne la production marchande et la production non marchande. (Pour les
administrations, on effectue le calcul suivant : coût de la production – consommations
intermédiaires). On dit qu’il est brut car on ne comptabilise pas l’usure du capital fixe (usure
des bâtiments par exemple). Il y a trois manières de calculer le P.I.B :
-
Approche par le valeur ajoutée : P.I.B = Somme des valeurs ajoutées + T.V.A –
subventions sur les produits.
Approche par les revenus distribués : P.I.B = Revenu Salariaux + E.B.E + Impôts sur la
Production – Subventions.
Approche par la demande : P.I.B = Consommation finale + Formation Brute de Capital
Fixe + Variation des Stocks + Exportations – Importations.
La production non-marchande pose un problème dans le calcul du P.I.B, car soit elle
n’est pas vendue (donc elle ne créer pas de valeur ajoutée), soit son prix est sans rapport avec
son coût. De même, la production des ménages n’est pas un incluse dans le P.I.B.
B. La croissance, un phénomène récent et inégalitaire.
On constate que la croissance est un phénomène récent à l’échelle de l’humanité. Elle
a commencé avec la première révolution industrielle et a exercé des bouleversements dans les
sociétés. Les Trente Glorieuses sont une période de forte croissance économique (taux de
croissance annuel moyen de 5% + plein emploi).
Productivité : c’est le rapport entre une production de biens et services et les moyens mis en
œuvre pour les réaliser.
La productivité permet d’augmenter la production ce qui augmente la croissance :
- La productivité baisse le prix ce qui va conduire à des profits, lesquels vont être
redistribués. Les nouveaux revenus vont alors permettre d’acheter plus de production ce
qui va augmenter la croissance.
- La productivité augmente les recettes fiscales de l’Etat (plus d’impôt et de T.V.A), ensuite
l’Etat va investir et cela va générer de la croissance sous l’effet du multiplicateur
keynésien.
La croissance économique a effectué des changements considérables dans la société :
- Exode rural.
- Changement de la structure socioprofessionnel (passage au secteur tertiaire).
- Société de consommation.
- Amélioration du niveau de vie.
- Changement de la structure de consommation (on ne consomme plus la même chose).
- Montée de l’individualisme et des comportements anomiques avec déclin du contrôle
social informel.
Loi Engel : - Lorsque les revenus augmentent, la part des dépenses des aliments diminuent
(en proportion).
- Lorsque les revenus augmentent, la part des dépenses des loisirs augmente
(en proportion).
On parle de convergence des niveaux de vie lorsque un pays se rapproche du P.I.B du
pays le plus développé.
Niveau de vie : Quantité et qualité de bien et service que les habitants d’un pays peuvent
acquérir.
Tocqueville (politicien français et sociologue) prévoit une augmentation des conditions de vie
et l’apparition d’une grande classe moyenne dans tous les pays.
C. Le P.I.B, un indicateur imparfait.
Le P.I.B ne permet pas d’appréhender la richesse d’une économie de manière précise car :
- Il ne tient pas en compte de l’économie souterraine (= activités soustraites au regard des
pouvoirs publics pour éviter le paiement d’impôts ou de cotisations sociales ou pour
contourner certaines normes légal).
- Il ne prend pas en compte la production domestique.
- Il ne prend pas en compte les productions non marchandes (bénévolat, travail domestique,
etc.) qui sont pourtant créatrice de richesse (il est difficile de les évaluer).
Le P.I.B n’est pas un indicateur de bien être car :
- Il ne tient pas en compte des dégâts causés à l’environnement ou de l’épuisement des
ressources naturelles.
- Il est indifférent à la répartition des richesses, à la pauvreté et aux inégalités.
- Il ne tient pas en compte de la qualité des services de l’Etat.
La Commission Stiglitz (commission réunit par Nicolas Sarkozy en 2008 dont
l’objectif était de discuter sur les limites des indicateurs du bien être et de la limite du P.I.B.
La commission réunissait des savants, intellectuels parmi Stiglitz, Sen ou encore Fitoussi)
préconise d’utiliser le Revenu National Nette = prend en compte l’amortissement du capital
fixe.
C.1) P.I.B, R.N.B et RNDB.
Le P.I.B n’est pas un indicateur fiable pour calculer la richesse d’un pays. Par exemple
dans le cas du Luxembourg, le P.I.B/habitant est surestimé car on ne prend pas en compte les
travailleurs transfrontaliers. Dans le cas de l’Irlande, on ne prend pas en compte les flux
entrants et sortant de capitaux. Il est donc préférable de prendre le R.N.B (revenu national
brut) qui prend en compte ces flux entrants et sortants.
R.N.B : P.I.B – revenu et transfert versés au reste du monde + revenus et transferts reçus par
les résidents en provenance du reste du monde.
Le R.N.D.B (revenu national disponible brut) est encore plus précis, puisqu’il prend en
compte les impôts versés à l’Union Européenne, les prestations sociales versées à des nonrésidents ou reçues par les résidents en provenance de l’étranger.
C.2) Le PIB et les comparaisons internationales.
P.P.A (parité du pouvoir d’achat) : c’est un taux de change qui permet d’acheter la même
quantité de bien et service pour un prix donné dans chaque pays.
On obtient un P.I.B exprimé en P.P.A en faisant le rapport entre la quantité d’unités
monétaires pour se procurer le même nombre de bien et services. L’intérêt de ce calcul est
que le P.P.A permet de résoudre les problèmes suivants :
- Les lois de changes (les taux de changes n’ont pas la même valeur, de plus, ils connaissent
des variations instables, rapides, brutales).
- Certains pays fixent leur monnaie sur la monnaie d’autres pays (exemple : l’Argentine qui
fixe sa monnaie sur le dollar).
- Les taux de changes des pays pauvres sont sous-évalués.
On va alors traduire les P.I.B dans une monnaie fictive et convertir chaque monnaie dans cette
monnaie fictive.
C.3) L’IDH, un autre indice de développement.
L’I.D.H a été créé en 1990 par le PNUD sous l’impulsion d’Amartya Sen. C’est un
indice composite compris entre 0 et 1 qui est calculé en faisant la moyenne géométrique de
trois indicateurs :
∛indice du RNB/tête + indice de l'espérance de vie + indice du niveau d'instruction
- L’indice du RNB/tête est calculé en PPA (parité du pouvoir d’achat)
- L’indice de Santé est mesuré par l’espérance de vie à la naissance (permet de mesurer les
choses nécessaires à une forte espérance de vie : eau potable, hygiène, soins médicaux, etc.)
- Le niveau d’éducation : on va le mesurer avec la durée moyenne de scolarisation et la durée
attendue de scolarisation (cela permet de mesurer la productivité, favorise la mobilité sociale,
permet de participer à la vie sociale).
Si le RNB augmente, l’IDH augmente également. Un meilleur RNB permet une
meilleure hygiène de vie, un accès aux soins (espérance de vie plus longue), un accès à la
scolarisation. Donc si le RNB augmente, les autres facteurs/indices (Santé et Education)
augmentent eux aussi. La croissance permet de soutenir le développement (santé/éducation)
qui va à son tour soutenir la croissance. Les pays avec une espérance de vie élevée sont ceux
où l’Etat joue un rôle important dans la Santé. Un pays peut avoir un niveau de vie élevé mais
un IDH plus faible car les richesses ne sont pas tout le temps utilisées pour le bien être de la
population.
L’I.D.H.I (ajusté aux inégalités), l’I.I.G (indice de l’égalité des genres : hommes/femmes) et
l’I.P.H (indice de pauvreté humaine) sont des indicateurs récents (ils datent de 2011).
Dans l’IDH, on utilise le RNB qui utilise une moyenne, les inégalités n’apparaissent pas, de
même que les inégalités homme/femme. Il est donc nécessaire de compléter l’IDH ces autres
facteurs.
Le PIB (créé dans les années 30) est tout de même un indicateur indispensable pour
calculer la croissance. Il possède des limites (ne mesure pas le développement ou le bien être
par exemple). On doit alors le compléter avec d’autres facteurs. De même la richesse
n’indique pas le bonheur ou la qualité de vie.
D. Comment expliquer la croissance économique ?
D.1) La fonction de production.
Une fonction de production est une formule mathématique qui met en relation la
production avec la quantité de facteurs de production que l’on a mis en œuvre pour l’obtenir :
Y (production) = f (K capital, L travail).
Une combinaison productive est dite substituable lorsque l’on peut substituer le capital au
travail ou inversement. Une combinaison est dite complémentaire lorsque l’on utilise dans des
proportions fixes le capital et le travail.
C’est Robert Solow (prix nobel 1987) qui a travaillé sur la fonction de production. Dans la
fonction de Solow, l’augmentation de la production résulte nécessairement soit de
l’augmentation du capital fixe (investissement), soit de l’augmentation de la quantité de
travail. Il y a deux facteurs, capital et travail, auquel il rajoute le progrès technique (on parle
de modèle de croissance hexogène). Il fait l’hypothèse que les facteurs de production ont des
rendements décroissants. On améliore un facteur au profit de l’autre. Il y a trois prédictions de
son modèle :
1) Lorsque l’on accumule du capital, on augmente la croissance.
2) Si le capital fait augmenter la croissance, alors les pays les plus pauvres devraient
avoir un stock de capital plus important (ils n’ont pas accumulé autant de capital que
les pays du nord donc leurs rendements sont encore croissants). Toute augmentation
de capital dans les pays pauvres augmente la production de manière plus importante
que dans les pays riches. On parle de convergence de économies, il y a un phénomène
de rattrapage.
3) En raison des rendements décroissants, on devrait arriver à un état stationnaire de
l’économie, un seuil où toute augmentation des facteurs de production ne permettra
plus d’augmenter la production par tête. Cependant, Robert Solow affirme que cette
dernière hypothèse ne peut pas être vérifiée, car le progrès technique (qui arrive de
façon imprévisible) vient améliorer la capacité des facteurs de production. Il y a donc
augmentation de la productivité, donc la croissance découle du progrès technique.
La croissance de la production est due au facteur travail, au facteur capital et aux
progrès techniques. Le « résidu » est la partie de la croissance qu’on ne peut attribuer ni à
l’augmentation du facteur travail, ni à l’augmentation du facteur capital. On parle alors de
résidu de Solow (ou productivité globale de facteurs PGF) : c’est l’amélioration de la
combinaison productive permis par le progrès technique.
Le choix de combinaison productive est lié à la contrainte technologique. Dans le
capital fixe, il y a toujours de la technologie. C’est une sorte de limite : si elle est
suffisamment avancée, on peut substituer du capital au travail et inversement ; si elle n’est pas
suffisamment avancée, la substitution est impossible. C’est la technologie qui dicte la quantité
de travail qu’on va utiliser et elle va avoir une répercution sur la quantité et la qualité
(production).
D.2) Comment le facteur travail contribue t-il à la croissance ?
Facteur travail : activité humaine, légale, rémunérée et déclarée qui contribue à une
production de biens et de services.
Le facteur travail participe à la croissance par l'augmentation de la population active
(nombre de travailleurs), l'augmentation de la quantité de travail (nombre d’heures de travail)
ou encore par les gains de productivité. Le deuxième aspect est l’efficacité (la qualité) du
facteur travail.
On parle de productivité apparente du travail lorsque l’on ne tient compte que du seul
facteur travail comme ressource mise en œuvre. (On rappel que la productivité dépend de
l'ensemble des facteurs de production et de la façon dont ils sont combinés).
Le travail se mesure par la quantité de travail (=population active occupée × durée
effective du travail (durée réellement travaillé)).
Le taux d’emploi (= population active occupée/population en âge de travailler × 100)
varie selon le taux d’emploi des femmes, des seniors et des juniors ainsi que le taux du
chômage. Il y a un lien fort entre le facteur travail et le taux de production.
En France par exemple, la croissance économique depuis plus d’un demi-siècle est due
principalement aux gains de la productivité apparente du travail. En effet, il y a eu une baisse
du nombre d’heures effectuées mais un hausse de la productivité du travail.
Au XIXème siècle, c’était le facteur travail qui tirait la croissance vers le haut. Aujourd’hui,
c’est le facteur capital.
Le facteur travail améliore la croissance par la quantité et la qualité de travail. Le
facteur capital améliore la croissance par l’offre et la demande.
Calcul sur la productivité :
Productivité : c’est le rapport entre une production de biens et services et les moyens mis en
œuvre pour la réaliser.
Il y a deux moyens d’évaluer la productivité :
- Par le rendement (physique) :
- par tête =
-
horaire =
quantité produites
nombre de travailleurs
quantité produites
quantité de travail
- Productivité économique (=productivité apparente du travail) :
- par tête =
- horaire =
V.A
nombre de travailleurs
V.A
quantité de travail
(Rappel : quantité de travail = population active occupée × durée effective du travail)
D.3) Comment le facteur capital contribue t-il à la croissance ?
Le capital fixe est un stock de biens d’équipements durables (machines, bâtiments) et
des actifs incorporels (logiciel, brevet). Le capital circulant (=consommations intermédiaires)
est l’ensemble des biens et services détruits lors du processus de production. Capital fixe +
Capital circulant = Capital physique (ou technique).
L’investissement est un flux de nouveaux biens et services qui viennent renouveler ou
augmenter le capital fixe. Il existe l’investissement des entreprises (machines, bâtiments),
l’investissement de l’Etat (construction d’une école) et l’investissement des ménages (achat
d’immobilier).
Lorsque qu’on l’on fait la somme de tous les investissements des agents économiques,
on obtient un agrégat qui est la formation brute de capital fixe (F.B.C.F) : c’est l’équivalent de
tous les achats de capital fixe par les agents économiques résidents (le capital fixe à une durée
de consommation supérieure à un an). Ne pas confondre l’investissement (achat de capital
fixe) avec le placement (achat de titre financier). Les dépenses en recherche et développement
(R&D) sont considérées comme des consommations intermédiaires.
L’investissement va stimuler la croissance sur deux aspects :
- Par la demande : demande supplémentaire pour améliorer le capital (machines, bâtiments)
adressée à des services spécialisés (entreprises de bâtiments, fournisseur par exemple). Les
entreprises vont donc augmenter leur production ce qui peut se traduire par une distribution de
revenu supplémentaire. Ces revenus vont ensuite être dépensés ce qui va soutenir la
croissance.
- Par l’offre : l’investissement se traduit souvent par des machines plus importantes (progrès
technique). On appelle cela un investissement de productivité. Les nouvelles machines vont
permettent d’augmenter la production (d’avantage de produit dans le même temps de travail,
ou la même quantité qu’avant mais avec moins de temps). Le coût unitaire (coût des unités
produites) va baisser dans les deux cas.
L’entreprise va baisser les prix pour gagner des parts de marché, cela va créer des profits qui
vont être redistribués puis dépenser ce qui va augmenter la croissance.
Il y a 3 motifs d’investissement :
-
Investissement de remplacement : On va remplacer le capital par du nouveau matériel car
il ne marche plus (usé) ou alors il est démodé. Le capital s’use et perd de sa valeur tout les
ans (d’où l’idée d’amortissement). Pour calculer l’amortissement, on effectue le calcul :
prix d’achat du produit / durée de vie du produit.
L’amortissement correspond aux sommes que l’entreprise met de côté chaque année pour
renouveler le capital fixe. Si on veut avoir une mesure de l’amortissement du capital, ont
fait FBCF – amortissement = FNCF (formation nette de capital fixe) : indique seulement
l’accroissement du stock de capital. En comptabilité, on utilise le FNCF car la perte de
valeur du capital est parfois discutable et le capital n’est jamais à l’identique quand on le
renouvèle (par exemple des ordis de remplacement plus puissant ne seront pas
comptabilisés dans le FBCF). L’accroissement du capital fixe est appelé accumulation de
capital.
- Investissement de capacité : il vise à augmenter les capacités de production de
l’entreprise.
- Investissement de productivité : il cherche à augmenter la productivité de l’entreprise en
modifiant le capital et le travail et en réalisant des progrès technique.
La distinction entre les trois types d’investissement est dur à faire, car un
investissement de remplacement ou de capacité incorpore des progrès techniques et vont
permettent des gains de productivité. Inversement, les gains de productivité vont permettre à
l’entreprise d’augmenter sa capacité de production.
L’investissement est motivé par :
- La demande globale (elle dépend de la situation économique, de la consommation des
ménages, de la demande du reste du monde. On l’appelle la demande effective : demande
exprimé par les entrepreneurs).
- Des facteurs financiers (taux d’intérêt, niveau d’endettement de l’entreprise, niveau des
profits).
De nos jours, l’accumulation du capital est plus lente alors que l’accumulation du
capital est plus rapide dans les pays émergents. Le capital par tête a augmenté (on a augmenté
la proportion de capital fixe alors que le nombre d’emplois augmentent moins vite que le
capital).
De nos jours pour produire, il faut un stock de capital plus important (machines plus
chères, rapides, neuves). Karl Marx avait prophétisé une baisse tendanciel du taux des profits
(il faut plus de capital car il y a plus de concurrence). Il prophétisait la mort du capitalisme du
à cette baisse tendanciel du taux de profits.
Il y a un effet accélérateur de la demande sur l’investissement, et un effet
multiplicateur de l’investissement sur la demande.
D.4) Comment le progrès technique (gains de productivité) contribue t-il à la
croissance ?
La loi des rendements décroissants a été exprimée par David Ricardo dans les principes de
l’économie politique et de l’impôt (1817).
C’est une loi économique selon laquelle la production varie de façon moins importante
que la variation des facteurs de production utilisés. Les entreprises cherchent à lutter contre la
loi des rendements décroissants grâce au progrès technique et aux gains de productivité que
l’on obtient par l’investissement :
- Capital fixe (bâtiments, matériel, machines, etc.).
- Augmenter la qualification des employés.
L’accumulation du capital se heurte à la loi des rendements décroissants et aux limites
physiques des travailleurs. Cependant, les gains de productivité vont permettent de dépasser la
loi des rendements décroissants.
En effet, les progrès techniques vont augmenter l’efficacité globale des facteurs de
production : cela passe par l’innovation dans les capacités de production et dans
l’organisation du travail (Taylorisme, Fordisme), la réorganisation du fonctionnement de
l’entreprise en innovant dans ses relations avec ses partenaires ou encore l’amélioration des
infrastructures (améliore la télécommunication par exemple).
On distingue deux modèles de croissance :
- Modèle de croissance intensif : modèle dans lequel le PGF (productivité globale des
facteurs) est supérieur aux facteurs de production. C’est l’exemple de l’Allemagne, de la
Finlande ou encore du Japon (PGF explique plus de ¾ de la croissance).
- Modèle de croissance extensif : modèle dans lequel le PGF est inférieur aux facteurs de
production. C’est l’exemple des Etats-Unis ou de l’Espagne (le PGF explique environ 30% de
la croissance).
L’étude Carré, Dubois, Malinvaud a montré que la croissance du volume de la production
était toujours supérieure à l’augmentation de la quantité des facteurs de production. La
croissance du P.I.B est toujours supérieure aux facteurs de productions car il y a toujours ce
« résidu » inexpliqué.
D.5) Schumpeter, l’innovation et ses conséquences.
Joseph Aloïs Schumpeter est un économiste autrichien (1883-1950), connu pour ses théories
sur les fluctuations économiques, la destruction créatrice et l’innovation.
-
Schumpeter distingue deux formes d’innovation :
L’innovation de produit : on créer de nouveaux produits ou on améliore les précédents
(innovation incrémentale = améliore un produit).
L’innovation de procédé : ce sont des nouvelles méthodes de production qui permettent de
faire baisser les coûts unitaires (nouvelles méthodes, machines, etc.).
L’innovation va augmenter la production, mais également les profits de l’entreprise.
En effet, la baisse des coûts de production va entrainer deux phénomènes : soit l’entreprise va
baisser les prix pour acquérir de nouvelles parts de marché, soit elle vend au même prix et elle
améliore sa plus-value.
L’innovation de produit créer une demande nouvelle et place l’entreprise en situation
de monopole temporaire (l’innovation est protégé par les brevets).
-
-
Schumpeter distingue également cinq types d’innovation :
Le nouveau produit.
Une nouvelle méthode de production ou de vente.
Une nouvelle organisation de l’entreprise (Fordisme, Taylorisme).
Un nouveau débouché/marché pour le produit qui existe.
Un nouveau composant intermédiaire pour un produit.
L’OCDE et l’INSEE reconnaissent eux trois grands types d’innovation :
L’innovation de produits ou de services.
L’innovation de procédés (machines).
L’innovation organisationnelle :
- Organisation du travail (Fordisme, Taylorisme)
- Organisation de la production (flux tendu, juste à
temps.)
- Relation entre les entreprises et les sous-traitances.
- Organisation de la distribution.
Le progrès technique détruit l’emploi mais en créer d’autres. Le solde est positif, c’est
la Théorie de renversement des emplois d’Alfred Sauvy : les progrès techniques vont
augmenter la production et les bénéfices.
Il va y avoir une augmentation des salaires (redistribution) et il va également avoir une
baisse des prix du à l’augmentation de la production, cela va donc se traduire par une
augmentation du pouvoir d’achat. Selon la loi d’Engel, les salariés vont augmenter leur
consommation dans le secteur des loisirs et ils vont donc augmenter l’emploi dans le secteur
tertiaire. Donc la destruction de l’emploi dans le secteur primaire et secondaire va conduire à
la création d’emploi dans le secteur tertiaire.
Il va cependant y avoir une destruction d’emploi peut qualifiés et une création
d’emploi plus qualifiés : le problème de la qualification se pose donc. Il y a un problème de
reconversion du marché du travail aux nouveaux emplois. Il faut alors faire correspondre la
qualification individuelle à la nouvelle qualification du marché de l’emploi. Cependant, cette
augmentation de la qualification ne se fait pas sans aide, l’Etat peut venir en aide, et les
entreprises peuvent créer des dispositifs (stages) pour augmenter la qualification.
Les effets des progrès techniques sur l’emploi sont à la fois quantitatifs et qualitatifs,
car ces derniers détruisent de l’emploi : le solde est positif (effet quantitatif), mais les
nouveaux emplois sont désormais plus qualifiés (effet qualitatif), cela aboutit à une
transformation du marché de l’emploi et de la société.
D.6) Les cycles de Kondratieff.
Kondratieff est un économiste russe qui a pour hypothèse le fait que la croissance se
présente comme un cycle d’une durée de 50ans. Il s’est rendu compte que l’on peut séparer la
croissance en deux phases :
- Une phase d’expansion.
- Une phase de croissance lente (dépression/récession).
Schumpeter va expliquer le cycle de croissance de Kondratieff en les reliant aux
progrès techniques. Les phases de croissance avec leurs innovations vont générées à leur tour
d’autres innovations. D’où le terme de grappe d’innovation employé par Schumpeter. La
demande et l’investissement sont importants. Les profits vont être élevés et les brevets
confèrent une rente de monopole (=les entreprises gagnent plus, elle vendent donc plus cher
car elles ont une avance technologique qui est protégée par des brevets) aux entreprise qui
innovent.
La recherche d’innovation va ensuite ralentir, les innovations vont être copiés, les
profits des entreprises vont alors diminuer à cause d’une concurrence plus importante : il va
alors falloir plus d’investissement (loi des rendements décroissants). La phase de croissance
peut se solder par une crise : explosion d’une bulle spéculative car le marché de l’innovation
va être surévaluer par exemple. Les banques font faillites et les entreprises les moins rentables
sont évincées. La croissance peut entrer en récession, jusqu’à ce qu’on retrouve un cycle
d’innovation.
De nos jours, les cycles de Kondratieff semblent durer moins longtemps car le budget
en R&D est beaucoup plus important et les cycles durent moins de 50 ans.
La forte croissance en phase d’expansion est associée à un processus de destruction
créatrice, car avec le progrès technique, il va y avoir une destruction des entreprises qui
produisaient l’ancienne innovation (cela va donc créer du chômage) mais il va y avoir une
apparition de nouvelles entreprises (nouveaux emplois). On modifie la structure de la société
mais également la structure sociaux-professionnelle (C.S.P).
D.7) La théorie de la croissance endogène.
La théorie du résidu de Solow n’est quand parti suffisante, car sa théorie est évasive et
manque de précision : le progrès technique « tomberais du ciel ».
Le progrès technique est bénéfique à tous : il créer des externalités positives
(=avantage qui est procuré par un agent économique sans qu’il est besoin d’en supporter les
coûts). Le progrès technique va également profiter à tous les secteurs d’activité car ces
derniers sont souvent complémentaires (ex : chemin de fer / sidérurgie). Lorsque le stock de
connaissance augmente et que les salariés sont plus qualifiés, ils vont pouvoir à leur tour
favoriser le développement de nouvelles technologies.
-
Les deux hypothèses de la croissance endogène sont :
L’innovation engendre des externalités positives.
Les progrès techniques vont repousser la loi des rendements décroissants, les rendements
du capital seront alors constants et non décroissants.
La théorie de la croissance endogène consiste à dire que l’économie est autoentretenue : c’est le progrès technique qui suscite la croissance et la croissance suscite à son
tour le progrès technique. La théorie de la croissance endogène provient de Paul
Romer (économiste américain qui a formulé cette hypothèse en 1986). Paul Romer insiste
beaucoup sur le capital physique (=capital fixe) et sur le capital technologique (les
connaissances se diffusent à travers les entreprises et entre les salariés eux mêmes quand ils
changent d’entreprise par exemple).
-
-
Rappels :
Capital technologique : ensemble du stock scientifique et technique qui permet
d’augmenter l’efficacité globale des facteurs ou qui permet de créer des nouveaux
produits.
Capital fixe : ensemble des biens de production (facteur travail et capital).
Avec cette théorie, la croissance devient un phénomène continu, on a en permanence
de l’innovation qui alimente la croissance. Elle va fournir des ressources économiques et
financières. Elle génère des revenus supplémentaires qui vont être investit dans la R&D.
Selon Solow, il devrait y avoir une convergence des économies et un phénomène de
rattrapage, cependant Paul Romer remet cette hypothèse en question car si la croissance
repose sur l’investissement et les nouvelles technologies (progrès technique), ce sont les pays
développés qui devraient alors conserver leur avance. De plus, on remet en cause l’état
stationnaire de l’économie de Solow.
D.8) Robert Lucas et le capital humain.
Robert Lucas (économiste américain) se penche sur l’étude du capital humain (il
formule son modèle en 1988). On remarque alors qu’il y a un lien fort entre le capital humain
et la productivité par tête (PIB). Plus le capital humain est en bonne forme, plus il peut
soutenir la croissance (cela fonctionne dans les deux sens : la croissance permet d’entretenir le
capital humain).
Le capital humain va alors développer plus vite et plus facilement le progrès technique. Le
capital humain doit être efficace sur tout un groupe (par exemple si un seul salarié sur vingt
est productif, cela ne mène à rien).
Capital humain : C’est l’ensemble des qualifications, des talents et des compétences
accumulées par un individu qui détermine sa capacité de production.
Le capital humain est lié à la formation initiale que l’on reçoit (diplôme), à la
formation continue (stages), à l’apprentissage (expérience accumulée) ou encore aux
compétences personnelles des individus. L’individu est rationnel et il va faire un calcul
coûts/avantages pour savoir s’il décide d’améliorer son capital humain : il met en balance le
coût de la formation et le coût d’opportunité (= ce à quoi on renonce) aux gains potentiels.
Le capital technologique, qui se développe entre les secteurs d’activités et entre les
salariés, est source d’externalités positives ; en effet, il est profitable à tous et il peut être
utilisé par tous lorsque les brevets tombent dans le domaine public. De plus, il suscite
l’innovation et la concurrence entre les entreprises.
L’accumulation des différents capitaux nécessaires à la croissance sont
interdépendants : l’accumulation du capital technologique (connaissances) permet d’acquérir
le capital physique (ensemble des biens de production). Le capital physique permet lui
d’acquérir le capital humain et enfin ce dernier nécessite le capital public (infrastructure).
C’est Robert Barro (économiste américain) qui a apporté l’idée (en 1991) que le capital public
joue un rôle important dans la croissance endogène.
Une entreprise n’a pas intérêt à engager un programme de recherche fondamentale, car
elle n’est pas rentable (elle ne rapporte rien). Ce sont les investissements en R&D qui
enrichissent par la suite les entreprises. On assiste alors à la naissance d’organisations
spécialisées dans la recherche fondamentale (comme le CERN en Europe), car les pays ne
peuvent pas toujours financer la recherche fondamentale seul et les externalités profiteront à
tous.
D.9) Rôle des valeurs, de l’Etat de droit et des institutions.
Le marché ne cordonne pas toujours efficacement les agents économiques, les
entreprises ont besoin de l’action de l’Etat pour orienter la production, susciter des
externalités positives et limiter les externalités négatives. Le marché a besoin d’infrastructures
(communication et transport) indispensables à son fonctionnement et au fonctionnement des
entreprises et qui permettent d’augmenter la productivité. L’Etat doit alors mettre en place ses
institutions, et il doit mettre en place une structure politique stable ce qui montre l’importance
de L’Etat de Droit.
L’épargne est importante car elle est nécessaire à l’investissement. Le système de
valeur est important dans un pays, il doit être propice à l’investissement, et il doit favoriser
l’épargne qui est source d’investissement.
Institution : ensemble des règles et des normes sociales et juridiques qui encadrent le
fonctionnement d’une collectivité.
Institutions marchandes : ensemble des normes juridiques et sociales qui encadrent
l’échange marchand dans une société.
1)
2)
3)
4)
Les Institutions luttent contre l’incertitude qui règne sur les marchés :
On doit garantir les droits de propriété.
Il faut lutter contre l’incertitude financière au monétaire (empêcher la variation
excessive des prix).
Il faut réguler le marché car certains agents économiques veulent s’affranchir des
règles du marché : atteintes à la concurrence, abus de position dominante, entente,
concentration, etc. (c’est le but des institutions marchandes comme l’OMC par
exemple).
On a besoin d’infrastructure pour élever le capital humain (diffuser le progrès
technique).
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