LECTURES COMPLÉMENTAIRES I- DÉFINITION D’UN MICRO-ORGANISME Un micro-organisme est visible seulement grâce à l’utilisation d’appareils sophistiqués tels que le microscope. En effet, la taille de ces microbes est si petite qu’il faudrait, par exemple, 500 millions de bactéries pour couvrir la surface d’un seul timbre-poste. Dans le cas des bactéries, il faut les grossir 1000 fois pour qu’elles soient visibles au microscope. II- LES MICRO-ORGANISMES UTILES, NUISIBLES ET LES PATHOGÈNES 1- LES MICRO-ORGANISMES UTILES Ce sont des micro-organismes utilisés lors de la fabrication de certains aliments 2- LES MICRO-ORGANISMES NUISIBLES Ce sont des micro-organismes qui dégradent ou détériorent les aliments : Ils peuvent : − rendre un aliment acide ex. : lait qui devient sûr; − produire de mauvaises odeurs ex. : viande pas fraîche; − modifier la texture de l’aliment ex. : légumes qui deviennent mous; − rendre l’aliment moins attrayant ex. : moisissures sur un fruit. 3- LES MICRO-ORGANISMES PATHOGÈNES Ce sont des micro-organismes qui causent des maladies ou des toxi-infections alimentaires chez les consommateurs. Parmi ces micro-organismes, on note surtout des bactéries : − infectieuses : Salmonella, Escherichia coli − productrices de toxines : Staphylococcus aureus, Clostridium botulinum − productrices de spores : Clostridium perfringens, Bacillus cereus, Clostridium botulinum Pour qu’un consommateur souffre d’une toxi-infection alimentaire, il faut que l’aliment consommé contienne : − Des micro-organismes infectieux : la bactérie se développe à l’intérieur du corps humain après l’ingestion de l’aliment infecté. C’est le microbe lui-même qui rend malade. C’est le cas des salmonelles. ou − Des micro-organismes producteurs de toxines : la bactérie produit dans l’aliment un poison que l’on nomme toxine. La bactérie pourrait être détruite, mais le poison serait quand même présent. C’est le cas des staphylocoques et des clostridies. ou − Des bactéries sporulées qui se développent à l’intérieur du corps humain après l’ingestion de l’aliment infecté. La spore est résistante à la chaleur et au froid (réfrigération et congélation). Une bactérie sporulée est une bactérie protégée par une carapace. C’est le cas des clostridies et des bacilles. Dans certains cas exceptionnels, les symptômes s’aggravent et la victime peut mourir… III- LES BACTÉRIES Elles sont 1000 fois plus petites qu’un millimètre (et 1000 fois plus grosses qu’un virus). Elles peuvent être rondes, ovales ou en bâtonnets. Toutes les bactéries se retrouvent sous la forme végétative, sous laquelle elles peuvent se nourrir, se multiplier et libérer des déchets. Certaines bactéries ont la capacité de produire une spore (genre de carapace) qui leur permettra de résister à certaines conditions, telles que le froid, la chaleur, l’acidité ainsi que l’absence d’eau, d’air ou de nourriture. Sous cette forme, la bactérie ne pourra se multiplier; elle sera en attente de conditions plus clémentes. Alors, la spore germera (comme une graine) et pourra se multiplier. Une bactérie peut rester sous la forme de spore durant plusieurs mois. Des conditions plus extrêmes de cuisson ou d’acidité seront nécessaires pour détruire les spores. Les aliments riches en protéines procurent des sites privilégiés pour les bactéries de toutes sortes. Les protéines sont une nourriture de première classe pour les bactéries tout comme pour nous les humains. Ils peuvent aussi détériorer l’aliment ou le contaminer au point de nous rendre malade. La sporulation Quels aliments Tous les aliments sauf les doit-on - aliments à faible quantité d’eau surveiller? Pourquoi doit-on les surveiller? exemples : poudre de lait, farine; aliments très sucrés (confitures). Parce que les bactéries peuvent : - dégrader ou détériorer les aliments (apparence, goût); - rendre le consommateur malade. S’il y a des signes de mauvaise qualité rendant les aliments douteux, on en conclut alors que ceux-ci sont détériorés par les bactéries lorsqu’il y a: − − − − présence d’un liquide opaque gluant dans les emballages; mauvaises odeurs : œufs pourris, odeur aigre; changement de couleur : saucisson de bologne vert; ramollissement : légumes mous. C’est pourquoi les aliments riches en protéines doivent être considérés comme potentiellement dangereux. IV- LES MOISISSURES Les aliments acides (ex. sauce salsa, agrumes) qui sont exposés à l’air libre et à l’humidité procurent des sites privilégiés pour les moisissures de toutes sortes. Les moisissures peuvent se développer plus facilement dans ces conditions et peuvent contaminer l’aliment et devenir dangereuses pour l’être humain. Quels aliments doit-on surveiller? Tous les aliments y compris les : - aliments à faible quantité d’eau exemples : pain, farine, fromage; - aliments très sucrés exemples : confiture, gelée de fruits; - aliments acides exemples : citron, orange, marinade. Pourquoi doit-on les surveiller? Parce que les moisissures peuvent : - dégrader ou détériorer les aliments (apparence, goût); - rendre le consommateur malade. S’il y a des signes de mauvaise qualité rendant les aliments douteux, on en conclut alors que ceux-ci sont détériorés par les moisissures lorsqu’il ya: − − présence d’un duvet coloré à la surface : taches vertes, noires, blanches ou grises; odeur de moisi. Les moisissures peuvent produire des toxines dans les aliments. Il est dangereux de simplement enlever les moisissures sur un aliment liquide, semi liquide ou mou. Par contre, sur les aliments secs et denses, elles peuvent être enlevées sans courir de risque. V- LES LEVURES Les levures rendent rarement malade. De forme ovale, elles se développent en produisant des renflements en forme de bourgeons. Les aliments riches en glucides (sucres) procurent des sites privilégiés pour les levures. Un aliment qui contient beaucoup d’eau et de sucre peut déclencher une fermentation alcoolique. Quels aliments doit-on surveiller? Tous les aliments y compris les : - aliments riches en sucre exemples : miel, mélasse, jus et gelée de fruits Pourquoi doit-on les surveiller? Parce que les levures peuvent : - dégrader ou détériorer les aliments (apparence, goût). S’il y a des signes de mauvaise qualité rendant les aliments douteux, on en conclut alors que ceux-ci sont détériorés par les levures lorsqu’il y a : − présence de taches crémeuses et visqueuses sur les − aliments; odeur d’alcool ou de fermentation. VI- LES VIRUS La présence de virus dans un aliment indiquera qu’une personne, un animal ou l’eau contaminée aura été le véhicule pour l’introduire dans l’aliment. Il suffit de quelques virus pour rendre malade une personne à risque. Il n’existe pas de bon virus dans le domaine alimentaire. Pour se débarrasser des virus, le corps doit fabriquer des anticorps, ce qui prend un certain temps. Le fait de prendre un antibiotique ne permet pas d’éliminer les virus ni d’empêcher qu’ils nous contaminent. Certains virus peuvent se retrouver dans des aliments frais ou transformés, tels que des fruits de mer, des fruits et légumes lavés, car ils ont été en contact avec de l’eau contaminée ou une personne contaminée. Les virus ne secrètent normalement pas de toxines, ni de spores. Une hygiène personnelle impeccable peut prévenir la propagation des virus et diminuer le risque de transmission. La cuisson adéquate des aliments, une salubrité exemplaire et la pêche dans des eaux salubres ou convenablement décontaminées peuvent aussi diminuer le risque de contamination. La provenance des fruits et légumes d’une région où l’eau n’est pas potable peuvent aussi être un facteur de propagation des virus. Les fruits et les légumes servent de support aux virus sans être euxmêmes touchés. VII- L’ACIDITÉ L’acidité ou l’alcalinité d’une solution s’exprime par le pH, lequel varie de 1 à 14. Un pH de 1 indique une concentration élevée en ions hydrogène (acidité élevée) alors qu’un pH de 14 indique une concentration élevée en ions hydroxyde (alcalinité élevée). L’eau pure a un pH de 7; elle est donc neutre. pH = ______________________________________________ 1 7 14 de plus en plus acide pH neutre de plus en plus alcalin jus de citron jus de tomate yogourt vinaigre acide citrique lait bicarbonate de soude (soda) eau minérale Un pH inférieur à 4,6 est une barrière de protection. À ce pH, la plupart des bactéries ont de la difficulté à survivre. VIII- LES CAUSES CHIMIQUES ET BIOCHIMIQUES Les substances allergènes : Document préparé par CQIASA (MAPAQ): LES ALLERGIES ALIMENTAIRES L’oxydation La présence d’air cause l’oxydation de certains aliments, ce qui entraîne des changements chimiques; par exemple : la matière grasse prend une odeur rance; les arômes se modifient; les couleurs peuvent changer. Donc, il faut prévenir cette réaction avec : un emballage étanche à l’air; un emballage opaque (la lumière accélère l’oxydation); l’ajout de jus de citron, car il prévient le brunissement des fruits tranchés; des additifs alimentaires tels que l’acide ascorbique et les sulfites (antioxydants). De façon générale, les lipides (graisses) ne sont pas des sites privilégiés pour les micro-organismes. Les lipides sont sujets à la dégradation chimique (rancidité et oxydation, par exemple). Pour prolonger la durée des noix, des graines, des beurres de noix et des huiles, il faut les entreposer au frais, dans des contenants opaques et étanches, car la lumière et l’air pourraient les altérer. Les enzymes Ce sont des protéines actives présentes naturellement dans les aliments, lesquelles favorisent certaines réactions. Les enzymes sont responsables du mûrissement des fruits et du brunissement des fruits et des légumes. En prévention, nous pouvons : conserver les aliments à basses températures afin de ralentir l’activité des enzymes (exemple : on peut ralentir le mûrissement des fruits de cette façon); éviter les manipulations qui endommagent les fruits et les légumes (exemple : meurtrissure des pommes); blanchir les légumes à congeler afin d’empêcher certains enzymes de détruire les vitamines. IX- LES ALIMENTS POTENTIELLEMENT DANGEREUX Aliment potentiellement dangereux désigne : 1. Désigne un aliment naturel ou de synthèse et qui requiert un contrôle de température parce qu’il est sous une forme susceptible de permettre : la croissance rapide et progressive de microorganismes infectieux ou toxigènes; la croissance de Clostridium botulinum et la production de sa toxine; dans les œufs crus en coquille, la croissance de Salmonella enteritidis 2. Inclut : un aliment d’origine animale, cru ou traité à la chaleur; un aliment d’origine végétale, traité à la chaleur ou constitué germes crus (raw seed sprouts); melons coupés1; mélanges d’ail2 et d’huile non acidifiés ou non traités dans établissement alimentaire pour en faire des aliments permettant pas la croissance de pathogènes ou la production leur toxine comme décrit ci-haut. de un ne de 3. Exclut : un aliment dont la valeur du Aw3 est de 0.85 ou moins ; un œuf à la coque refroidi à l’air, dont la coquille est intacte; un aliment au pH de 4,6 ou moins lorsque mesuré à 24 oC; un aliment dans un contenant hermétiquement scellé non ouvert, qui est commercialement traité pour obtenir et maintenir une stérilité commerciale dans des conditions d’entreposage et de distribution non réfrigérés; un aliment pour lequel un laboratoire officiel (gouvernemental) a démontré, puis reconnu que la croissance rapide et progressive de micro-organismes infectieux et toxigènes ou la croissance de S. enteritidis dans les œufs, ou que celle de C. botulinum ne peut survenir; un aliment qui ne permet pas la croissance de micro-organismes tel que spécifié au paragraphe 1. de cette définition même si l’aliment peut contenir un micro-organisme infectieux ou toxigène ou un contaminant chimique ou physique à un niveau suffisant pour rendre malade; les produits aquatiques vivants (ex : huîtres, palourdes, homards, crabes, écrevisses, etc.). 1 Les melons sont souvent cultivés dans des pays où l’eau d’arrosage et le sol peuvent être contaminés de micro-organismes pathogènes. Lorsqu'on coupe un melon, la chair comestible peut être contaminée par les micro-organismes qui sont en surface par l’intermédiaire du couteau. Il faut les conserver au réfrigérateur. 2 La bactérie Clostridium botulinum (botulisme) prend sa source dans le sol. L’ail qui vient du sol peut donc être contaminé. Cette bactérie est anaérobique, c’est-à-dire qu’elle se développe en l’absence d’oxygène. Or, l’huile représente un milieu sans oxygène. Il est donc très dangereux de conserver ce produit à la température ambiante. 3 Ce terme signifie Water activity, une valeur scientifique établissant le pourcentage d’eau disponible dans un aliment. L’eau pure a une valeur de 1,0. Plus un aliment a d’eau libre, et plus sa valeur de Aw se rapproche de la valeur de 1,0. Ainsi, un aliment ayant un Aw de 0,95 a plus d’eau libre qu’un aliment dont le Aw est de 0,70. Plus la valeur du Aw est élevée, plus les micro-organismes peuvent se développer dans l’aliment. Très peu de micro-organismes peuvent se développer dans les aliments dont le Aw est inférieur à 0,75. SITES INTERNET D’INTÉRÊT www.inspection.gc.ca Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) www.allerg.qc.ca Association des allergologues et immunologues du Québec www.aqaa.qc.ca Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA) www.mapaq.qc.ca Centre québécois d’inspection des aliments et de santé animale (CQIASA) www.innocuite.org Association des diététistes au Québec