Infections urinaires nosocomiales.

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DU d’Infectiologie ,
de Chimiothérapie anti-Infectieuse
et de Vaccinologie
2016-2017
Infections urinaires associées aux soins (IUAS)
Qui traiter, quand et comment ?
Dr P. Miailhes.
Maladies Infectieuses et Tropicales
Hôpital de la Croix-Rousse, Lyon.
Cas clinique n°1
• Patiente de 85 ans, résidant en EHPAD.
• Maladie d’Alzheimer modérément sévère, HTA, FA.
• Elle a été hospitalisée pour une chute avec une fracture de
l’ES du fémur traitée par ostéosynthèse.
• Prise en charge en unité de SSR gériatrique.
• En post-opératoire: rétention urinaire et elle est porteuse
d’une sonde à demeure depuis 10 jours.
• Son traitement comporte : SERESTA 10, SEROPLEX 10,
CORENITEC, COUMADINE, PARACETAMOL, TRANSIPEG,
EUPANTOL 40
Cas clinique n°1 (2)
• Elle présente brutalement un syndrome
confusionnel, avec une hyperthermie à 38°5, des
frissons.
• La TA est à 115/60, FC= 112 bpm, SaO2 à 94% (AA),
sans marbrures.
Vous réalisez en urgence:
A. Des hémocultures
B. Un ECBU si la BU est positive
C. Un ECBU sans changer la sonde à demeure
D. Une ponction lombaire
E. Une radiographie thoracique
Vous réalisez en urgence:
A. Des hémocultures
B. Un ECBU si la BU est positive
C. Un ECBU sans changer la sonde à demeure
D. Une ponction lombaire
E. Une radiographie thoracique
Pour définir une infection urinaire sur SAD
A.
B.
C.
D.
E.
Fièvre et pyurie suffisent
Fièvre, confusion et pyurie suffisent
Fièvre et ECBU positif antérieur suffisent
Il doit y avoir obligatoirement des signes urinaires
Une procalcitonine négative élimine le diagnostic
Pour définir une infection urinaire sur SAD
A.
B.
C.
D.
E.
Fièvre et pyurie suffisent
Fièvre, confusion et pyurie suffisent
Fièvre et ECBU positif antérieur suffisent
Il doit y avoir obligatoirement des signes urinaires
Une procalcitonine négative élimine le diagnostic
Aucune réponse juste !!!
Chez les patients âgés hospitalisés
A. Le taux de colonisation urinaire peut atteindre plus de 50%
chez les femmes (en l’absence de SAD).
B. L’infection urinaire est l’infection nosocomiale la plus
fréquente
C. Il faut réaliser systématiquement une BU à l’admission et un
ECBU si positive
D. Il faut traiter systématiquement les colonisations urinaires
(asymptomatiques) pour réduire le taux d’infection urinaire
E. L’immobilisation est un facteur de risque important
d’infection urinaire
Chez les patients âgés hospitalisés
A. Le taux de colonisation urinaire peut atteindre plus de
50% chez les femmes (en l’absence de SAD)
B. L’infection urinaire est l’infection nosocomiale la plus
fréquente
C. Il faut réaliser systématiquement une BU à l’admission et
un ECBU si positive
D. Il faut traiter systématiquement les colonisations
urinaires (asymptomatiques) pour réduire le taux
d’infection urinaire
E. L’immobilisation est un facteur de risque important
d’infection urinaire
Définitions : ON NE MELANGE PAS TOUT!
COLONISATION
Présence de bactéries sur un site sans manifestation clinique associée
(=portage ≈« bactériurie asymptomatique »)
CONTAMINATION
Présence de bactéries dans un prélèvement alors que le site est stérile
(=problème lors du recueil ou au laboratoire)
INFECTION
Tableau clinique lié à l’agression et/ou l’invasion tissulaire par un agent
infectieux
INFECTION des VOIES URINAIRES…
Différencier colonisation urinaire et « vraie » infection urinaire
Infections urinaires associées aux soins (IUAS): Généralités
• 40% des infections nosocomiales (associées aux soins)
• Sondage vésicale =60 à 80% des IUAS
• Pb de santé publique  réservoir de bactéries à risque
épidémique et de résistance (=réservoir de BMR+++)
• Différencier colonisation(2/3 cas) et infection (1/3 cas)
– pas toujours facile !!
– Relation étroite entre colonisation et infection
– Une uroculture positive ne les différencie pas
11
Quelles recommandations pour IUAS?
• Conférence de consensus en 2002
IU nosocomiale de l’adulte, Med, Mal Inf. 33(2003) ; 223S-244S.
• 7 mai 2015  nouvelles recommandations
12
Méthodologie
•
•
Méthodologie GRADE adaptée
Majorité des recommandations selon :
Force de la recommandation
A Il est fortement recommandé de faire ..
B Il est recommandé de faire .....
C Il est possible de faire ou de ne pas faire
D Il est recommandé de ne pas faire
E Il est fortement recommandé de ne pas faire
Niveau de preuve
I.
Au moins un essai randomisé de bonne qualité
II.
Au moins un essai non randomisé, ou une étude de cohorte, ou
une étude cas/témoins, ou étude multicentrique, ou une série
historique ou au moins des résultats indiscutables d’études non
contrôlées
III. Opinion d’expert, résultats d’une expérience clinique, étude
descriptive ou résultats d’un consensus de professionnels.
Beaucoup d’avis
d’experts
4 Questions clés
• Comment définir et diagnostiquer les IUAS ?
• Qui faut-il traiter par antibiotiques ?
• Comment traiter les IUAS ?
Et
• (Comment prévenir les infections sur matériel
de drainage urinaire ?)
1er écueil : La colonisation urinaire augmente avec l’âge (1)
Prévalence colonisation urinaire
Selon l’âge et le sexe
Gavazzi et Krause. Lancet Inf Dis 2002
Prévalence colonisation urinaire
femmes
hommes
5%
<5%
60-80 ans
10-20%
5-10%
>80 ans : -domicile
-Institution
20%
40-50%
15%
15-35%
<60 ans
Rowe TA et al.
Infect Dis Clin North Am. 2014
1er écueil : La colonisation urinaire («BA») augmente avec l’âge (2)
432 sujets >80 ans , non institutionnalisés, âge médian=84 ans : 294
Incidence IU symptomatique
P= 0.019
et 138
330 pts participent aux 3 ECBU (J0, M6 et M18)
Mortalité à 2 ans =17% (similaire si BA + ou neg)
ECBU +(ASB) au moins 1 fois chez 37% des femmes
et 20% des hommes
Si 1er ECBU +  60% des pts le restent à M6 et M18
Si 1er ECBU -  seult 6% (16/278) + à M6
Rodhe N et al. Scand J Inf Dis 2008
Quelle fréquence des IUAS ? (1)
Différencier colonisation et infection : difficile si sujets âgés (1)
population hospitalisée :
Etude transversale 1 sem donnée
Sujets >= 75 ans
241/1728 (14%) pts avec ECBU +
21,2% (n=51) avec sonde Ur.
Diagnostic de Colonisation (multivarié).
Absence pollakiurie
Absence B. mictionnelles
Absence incontinence urinaire…
Autre
cause *
Seult !!
Si PNA prostatite
* autre cause infectieuse que
IUAS (29%) 27/91 cas
Gavazzi et al. MMI 2013.
Modification des symptômes d’IU si sujets âgés
Différencier colonisation et infection : difficile si sujets âgés (2)
196 femmes
avec diagnostic
de cystite aiguë.
Age moy =58 ans
Pré-Ménopause (pré-M) : n= 102 : âge moy = 48 ans
Post-Ménopause (post-M) : n= 94 : âge moy = 69 ans
Symptômes
Pré-M
Post-M
P
Pollakiurie
83%
65%
0.0005
Dysurie
75%
57%
0.012
Brûlures mictionnelles
69%
49%
0.005
Hématurie
20%
17%
NS
incontinence
17%
33%
0.008
Signes généraux
(douleurs abdo, du dos,
constipation, diarrhée…)
18%
32%
0.02
Pré-M signes locaux classiques de cystite
Post-M  incontinence et signes généraux peu spécifique
Arinzon et al. Arch. gerontology and geriatrics 2012
Question 1
COMMENT DÉFINIR ET
DIAGNOSTIQUER LES IUAS ?
Définition : signes cliniques
 En présence d’un dispositif endo-urinaire* une IUAS peut être
évoquée (A-III), en l’absence d’autre cause identifiée, devant:
– fièvre, hypothermie (<36°),
– hypotension,
– altération de l’état mental, malaise général ou léthargie
 Après ablation du dispositif, il est fortement recommandé d’évoquer
une IUAS en cas de persistance de signes locaux (A-III) (miction
douloureuse, pollakiurie ou douleur sus-pubienne)
 En l’absence de dispositif endo-urinaire et de manœuvre récente sur
les voies urinaires, les signes et symptômes des IUAS sont
identiques à ceux des infections urinaires communautaires.
*inclus sonde vésicale et sonde endo-urétérale de type JJ
Définition : sujets âgés
• Diagnostic souvent par excès !!! +++
– Grande fréquence des colonisations bactériennes
– Contamination fréquente des prélèvements.
Il est fortement recommandé d’éliminer d’autres sites d’infection devant des
signes évocateurs d’IUAS même en présence d’une bactériurie chez le sujet âgé
(A-III)
• Il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS devant:
– aggravation des troubles cognitifs ou de la dépendance,
– apparition et/ou aggravation d’une incontinence urinaire,
– associés ou non à des signes fonctionnels mictionnels ou à une fièvre
(A-II)
Définition : Vessie neurologique
– Il est recommandé d’évoquer une IUAS chez le
patient ayant une vessie neurologique en l’absence
d’autre cause identifiée (B-III) devant:
– une fièvre
– et/ou une augmentation de la spasticité
– et/ou une modification de l’aspect des urines
Définition microbiologiques : les seuils de l’ECBU (1)
Si patient non sondé .  idem IU communautaire !!
• Leucocyturie significative > 104/ml (=10/mm3)
• urine prélevée au milieu du jet
• Bactériurie significative : dépend de l’espèce bactérienne en cause et du
sexe du patient
 Seuil = 103 UFC/ml
 Seuil = 103 UFC si E coli , S. saprohyticus ou 104 UFC/ml
En pratique : Toujours Prélever un ECBU +++
Définition microbiologiques : les seuils de l’ECBU (2)
Patient avec sonde urinaire : ne pas prendre en compte la
leucocyturien’a pas d’intérêt chez le patient sondé +++
• Il est fortement recommandé de prélever l’urine par ponction
directe de l’opercule des sondes chez le malade sondé (A-II).
• Il est recommandé de ne pas changer une sonde vésicale
pour réaliser un ECBU (D-III)
Il est fortement recommandé d’utiliser le seuil de
105ufc/ml pour la bactériurie en présence d’un
dispositif endo-urinaire (A-III)
En pratique : Toujours Prélever un ECBU +++
24
Définition microbiologiques : les seuils de l’ECBU (3)
Patient avec sonde urinaire :
Il est fortement recommandé d’utiliser le seuil de 105ufc/ml pour
la bactériurie en présence d’un dispositif endo-urinaire (A-III)
Pourcentage d’UIAS selon le seuil de bactériurie
185 pts hospitalisés avec diagnostic présumé d’UIAS
77 avec dispositif endo-urinaire.
Une bactériurie ≥ 105 ufc/mL a 73 fois plus de chances d’être
associée à une infection urinaire accompagnée de signes
cliniques qu’une bactériurie inférieure à ce seuil.
Kwon JH et al. Am J Clin Pathol 2012
25
Relation résidu post miction (RPM) et bactériurie
Correlation entre RPM élevé et bactériurie élevée (seuil =106) si IU ou colonisation
N= 103 pts hospitalisés
Avec ECBU + (>=102 CFU)
Age moy =72 ans(19-99)
79% > 60 ans
62% de femme
25% « BA »
RPM ≤ 48h/ECBU (écho…)
Si Pts ≤105 CFU : RPM moy =100ml
Si Pts >106 CFU : RPM moy =248 ml
Caron F et al. Diag Microb Inf Dis 2015
Chez un patient porteur d’un dispositif endo-urinaire et présentant des
signes évocateurs d’infection urinaire, une bactériurie ≥105 ufc/mL avec une
ou deux espèces bactériennes à l’ECBU sur des urines prélevées sur
l’opercule de la sonde vésicale permettent de confirmer une infection
urinaire sur sonde. Une bactériurie entre 103 et 105 ufc/mL peut être
contrôlée sur un nouveau prélèvement mais dans tous les cas, la clinique
prime sur les seuils de bactériurie pour la décision thérapeutique.
27
Diagnostic microbiologiques (1). Les écueils de L’ECBU
Des germes très variés : attendre la confirmation bactériologique !!
Parfois polymicrobien ++
Enquête européenne 1 jour donné (2001):
228 hôpitaux et 29 pays
607 micro-organismes isolés chez 522 pts
•E.coli : 36%
•Entérocoque : 16%
•Candida spp: 10%
•Klebsiella : 8.3%
•Proteus spp: 7.9%
•Pseudomonas aeruginosa: 7%
•Enterobacter spp: 4%
•S. aureus: 2.3%
•Citrobacter spp: 2%
•Acinetobacter spp: 1.8%
28
Ecologie microbienne :
IU communautaire vs IUAS
%
D’apres Rowe et al. Infect Dis Clin North Am. 2014
Diagnostic microbiologiques (2):
Epidémiologie des IU sur SAD
(HCL entre le 01/11/2014 et 01/11/2015)
≈ 45% d’E. coli
Entérobactéries (75,3%)
Enterocoque (10%)
P. aeruginosa (8,6%)
S. non-aureus (2,4%)
S. aureus (2,4%)
3120 antibiogrammes
Bacilles non-fermentants*
(2,5%)
D’après Dr Dupieux (GHN) et Dr Dumitrescu (CHLS)
* Acinetobacter, Stenotrophomonas, Burkholderia…
Epidémiologie des IU sur SAD (Entérobactéries)
E. coli (60%)
Klebsiella (17,5%)
Proteus (10%)
Enterobacter (10%)
Citrobacter (3,8%)
Morganella (2%)
Autres (1,4%)
D’après Dr Dupieux (GHN) et Dr Dumitrescu (CHLS)
Profils de résistance des entérobactéries responsables
d’IU sur SAD: C3G (11/2014-11/2015)
1278
C3G-S
Si C3G en probabiliste
C3G-R
Entérobactéries
C3G-S (87%)
Entérobactéries
C3G-R (13%)
E .coli C3G-R: 8.4%
Klebsiella C3G-R : 22.4%
318
217
117
E. coli
92
95
92
71
18
Klebsiella Enterobacter Citrobacter
38
11
Morganella
vs 4% si IU communautaire
D’après Dr Dupieux (GHN) et Dr Dumitrescu (CHLS)
3
Autres
Profils de résistance des entérobactéries responsables
d’IU sur SAD: FQ (11/2014-11/2015)
1170
Entérobactéries
FQ-S (78%)
Entérobactéries
FQ-R (22%)
E .coli FQ-R: 15,9 %
Klebsiella FQ-R : 38.8%
FQ-S
FQ-R
Si FQ probabiliste
même pour E coli !
222
251
159
117
168
70
73
16
18
D’après Dr Dupieux (GHN) et Dr Dumitrescu (CHLS)
38 11
30
4
Quel aminoside si E. coli BLSE et IU ?
à Lyon…
Microbiologie des ECBU entre le 01/11/2014 et 01/11/2015
Gentamicine-R
Amikacine-R
IU communautaires
3,6 %
0,3 %
IU nosocomiales (IUAS)
9,5 %
2%
D’après Dr Dupieux (GHN) et Dr Dumitrescu (CHLS)
34
Question 2
QUI FAUT-IL TRAITER PAR
ANTIBIOTIQUES ?
IUAS : qui traiter? (reco 2002)
• La colonisation urinaire n’est pas une indication
thérapeutique, quelque soient les co-morbidités du
patient (diabète, âge, vessie neurologique, même si BMR)
• Sauf +++:
– grossesse (« Bactériurie Asymptomatique »),
– Chirurgie et exploration urologique invasive +++
– Autres situations préopératoires ??
•Mise de prothèse vasculaire, cardiaque ou
articulaires…
•Patient porteurs de prothèses articulaires ou
cardiovasculaires lors
de manœuvres
en
2015 invasives
urologiques
•Épidemie à BMR (en accord avec CLIN)
??
[ cf conférence de consensus en 2002 IU nosocomiale de l’adulte, Med, Mal Inf.
33(2003) ; 223S-244S.]
36
Patients asymptomatiques : Reco 2015
Faut il dépister une colonisation urinaire et la traiter
dans les situations suivantes :
•
•
•
•
•
•
•
Une chirurgie de pose de prothèse totale de hanche ?
Une cystoscopie diagnostic ?
Une intervention de pose de prothèse valvulaire cardiaque ?
Une résection endo-uréthrale de prostate ?
Un changement de sonde urétérale ?
Un paraplégique faisant des auto sondages ?
Un immunodéprimé ?
Patients asymptomatiques : Reco 2015
Faut il dépister une colonisation urinaire et la traiter dans
les situations suivantes :
•
•
•
•
•
•
•
Une chirurgie de pose de prothèse totale de hanche ? non
Une cystoscopie diagnostic ? Pas de consensus (pas de critère invasif ?)
Une intervention de pose de prothèse valvulaire cardiaque ? non
Une résection endo-uréthrale de prostate ? OUI
Un changement de sonde urétérale ? non
Un paraplégique faisant des auto sondages ? non
Un immunodéprimé ? non (cas particulier si greffe rénale)
Reco 2015 : Patients asymptomatiques
• Il est fortement recommandé de ne pas
traiter les patients colonisés (E-I) en dehors
de:
– La grossesse (« BA »)
– La chirurgie urologique
Patients symptomatiques
• Il est fortement recommandé de traiter les IUAS
symptomatiques après réalisation d’un ECBU (AIII) sauf:
– Les urgenturies (impériosité mictionnelle) post
résection trans-uréthrale de la prostate ou de la
vessie ou dans les suites de la mise en place d’une
sonde endo-urétérale (D-III)
– Un SIRS* post-opératoire immédiat en l’absence de
signes de sepsis grave (D-III)
*Le SIRS = syndrome inflammatoire de réponse systémique comprend au moins deux des critères suivants:
température < 36°C ou > 38°C
fréquence cardiaque > 90/min
fréquence respiratoire > 20/min ou PaCO2 < 32 mm Hg
leucocytes < 4 G/L ou > 12 G/L.
Reco 2015 : Chirurgie urologique
• Il est fortement recommandé de dépister les colonisations
urinaires avant une intervention au contact de l’urine (A-I).
• Il est fortement recommandé de traiter préventivement une
colonisation avant une intervention au contact de l’urine s’il
n’est pas possible d’obtenir la stérilité des urines autrement,
notamment en retardant l’intervention ou en changeant un
dispositif endo-urinaire (A-I).
• Il est fortement recommandé de traiter les colonisations avant
une intervention au contact de l’urine de 48 heures avant
l’intervention jusqu’à ablation de la sonde vésicale ou 7 jours
au maximum si le retrait de la sonde n’est pas possible (A-III)
• Il est recommandé de dépister et traiter les colonisations
urinaires avant changement de sonde endo-urétérale chez un
patient asymptomatique (B-III)
Reco 2015 : Transplantation rénale
• Les colonisations précoces sont fréquentes et associées
à un sur-risque de sepsis pas de consensus
• Les données de la littérature ne permettent pas de faire
une recommandation en faveur ou non du traitement
d’une colonisation (Les données sur l’efficacité du traitement des
colonisations dans la prévention des infections symptomatiques sont
fragiles et contradictoires)
NB : La prophylaxie des infections opportunistes par cotrimoxazole
assure aussi la prévention des IUAS
Reco 2015 : Autres situations
• Autres patients immunodéprimés, il n’est pas recommandé de
dépister ni traiter les colonisations urinaires (D-III)
• Avant arthroplastie réglée de hanche, de genou (D-II) ou avant
chirurgie cardio-vasculaire (D-III), il est recommandé de ne pas
dépister et de ne pas traiter les colonisations urinaires
• Avant ablation ou changement de sonde vésicale, il est
recommandé de ne pas traiter les colonisations urinaires (D-II)
• Chez un patient en auto ou hétérosondage, il est fortement
recommandé de ne pas dépister ou traiter une colonisation (E-II)
• Chez un malade porteur d’une sonde vésicale hospitalisé en
réanimation, il est recommandé de ne pas traiter une colonisation
urinaire.
Pourquoi ne pas traiter une colonisation urinaire si chir
ortho ? (1)
Peu d’arguments étayent l’intérêt d’un ECBU stérile avant intervention
orthopédique. Les infections après chirurgie orthopédique sont
exceptionnellement causées par des uropathogènes (1-3) et plusieurs
études observationnelles n’ont pas montré de relation entre colonisation
urinaire avant implantation et infection de prothèse de hanche ou de genou
(4).
1.Cordero-Ampuero, J. Clin Orthop Relat Res; 2013
2. Rodriguez-Bano, J. Enferm Infecc Microbiol Clin, 26: 614, 2008.
3. Sousa R, Clin Infect Dis 2014;59:41-7.
4. Pulido, L. Clin Orthop Relat Res, 466: 1710, 2008
44
Pourquoi ne pas traiter une colonisation urinaire si chir
ortho ? (2)
Cohorte de 2497 pts
303 pts avec colonisation urinaire
-16.3% de femmes
- 5% d’hommes
Taux d’Infection de prothèse (IP)
(Hanche ou genou) : 1.7%
4.3% si colonisation urinaire
vs 1.4 sans P<0.001.
Mais : pas d’effet du trt AB
sur prévalence des IP
Et
Ecologie différente urine et IP
Sousa R, Clin Infect Dis 2014;59:41-7.
45
Question 3
COMMENT TRAITER LES INFECTIONS
URINAIRES ASSOCIÉS AUX SOINS ?
IUAS: Comment traiter? (1)
 Il est fortement recommandé de mettre en route une antibiothérapie
probabiliste dans l’heure qui suit le diagnostic de sepsis sévère (A-I)
 Il est fortement recommandé de mettre en route une antibiothérapie
probabiliste dans les 12 heures qui suivent le diagnostic d’infection
parenchymateuse (pyélonéphrite, prostatite, orchi-épididymite) (A-III)
 Dans les autres situations, en l’absence de comorbidité favorisant les
infections graves ou de situation à risque, il est fortement recommandé de
différer l’antibiothérapie afin de l’adapter aux résultats de l’ECBU (A-III)
 Il est fortement recommandé de réserver l’usage des aminosides en
association aux cas où existent des signes initiaux de gravité ou en cas de
risque de BMR (A-III)
 Il est fortement recommandé de ne pas prescrire les aminosides plus de 72
heures lorsqu’ils sont prescrits en association (A-II)
47
IUAS: Antibiothérapie probabiliste (1)
• Cystite postopératoire (par ordre de préférence)
– Si le traitement ne peut être différé : fosfomycine – trométamol (une
dose en attendant l’antibiogramme), nitrofurantoïne,
fluoroquinolone
• Pyélonéphrite (par ordre de préférence)
– pipéracilline + tazobactam (intérêt du spectre sur P. aeruginosa et
entérocoque), ceftriaxone, cefotaxime. Si allergie aux bêtalactamines : aminosides
– Si l’examen direct de l’ECBU met en évidence des CGP : amoxicilline
– acide clavulanique (ajouter un aminoside si risque de SARM). Si
allergie aux bêta-lactamines : glycopeptide.
– EBLSE (facteurs de risque notamment colonisation connue, voyageur
en contact avec le milieu de soin, antibiothérapie large spectre
récente) : ajout de l’amikacine.
• Prostatite (par ordre de préférence)
– Ceftriaxone, cefotaxime, pipéracilline + tazobactam. Si allergie aux
bêta-lactamines : cotrimoxazole ou fluoroquinolone. Si facteurs de
risque d’EBLSE: ajout de l’amikacine.
• En cas de sepsis grave ajouter l’amikacine.
48
IUAS: Antibiotherapie documentée (1)
• Il faut appliquer les recommandations « infections urinaires
communautaires ».+++
• Il est fortement recommandé de réserver l’usage des
fluoroquinolones dans le traitement documenté des IUAS
aux situations où les autres traitements préconisés ne
peuvent pas être utilisées (A-III). Elles restent un traitement
de choix des prostatites après documentation (A-II).
49
Antibiothérapie documentée (2).
qques spécificités
50
Durée traitement - Suivi
Il est recommandé de ne pas réaliser un ECBU de contrôle 48-72 heures après le
début d’un traitement sauf en cas de non réponse clinique au traitement ou en cas
d’aggravation clinique (D-III)
Nb : changer la SAD après 24h d’antibiothérapie (si SAD indispensable)
51
Gestion des dispositifs endo-urinaires
• En cas d’IUAS sur sonde urinaire, il est fortement
recommandé de retirer la sonde urinaire, ou de la
changer lorsque le drainage est indispensable (A-III)
Il est recommandé d’effectuer ce changement de la sonde urinaire 24h
après le début de l’antibiothérapie (B-III)
• Chez un futur opéré urologique dont la sonde à
demeure est colonisée, il est recommandé:
– de changer la sonde après 24 heures d’antibiothérapie à
visée curative
– d’opérer après au moins 48 heures d’antibiothérapie
– de maintenir les antibiotiques uniquement jusqu’à
l’ablation de la sonde vésicale ou 7 jours maximum si le
retrait de la sonde n’est pas possible (B-III)
• Il est fortement recommandé de traiter une IUAS
avant changement de sonde endo-urétérale (A-II)
Reco 2015 : Candiduries
• Il est fortement recommandé de ne pas traiter les
colonisations à Candida spp. en dehors des périodes
préopératoires d’urologie (A-II)
• Il est fortement recommandé d’utiliser le fluconazole
per os 48h avant et après chirurgie urologique d’un
malade colonisé à C. albicans (A-II)
• Prise en charge des candiduries symptomatiques:
– Il est fortement recommandé de traiter les cystites
associées aux soins dues à Candida spp. par 7 jours de
fluconazole per os (A-II)
– Il est recommandé de traiter les pyélonéphrites associées
aux soins dues à Candida spp. par 14 jours de fluconazole
(B-III)
Candidurie : reco europééennes
•
La colonisation à Candida sp. : ne doit pas être traitée sauf
situation et pts à risque ( Chirurgie urologique+++)
 Fluconazole (J1=400 mg puis 200 mg/j) pour souche sensible
 Arrêt ou désescalade AB et retrait de sonde urinaire après >=24h de Fluco
D’après Etienne M, Presse Med 2007 36:1899-1906
et ESCMID Guidelines: Clin Microbiol Infect 2012,18:19-37
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Reco 2015 : Prevention et Modalités du drainage vésical
• Limiter les indications du drainage vésical permanent +++
==> sondage intermittent (si atteinte de la moelle épinière ou troubles de
vidange vésicale)
• Il est fortement recommandé de ne pas effectuer de changement
systématique/planifié de la sonde (E-III)
• Il est fortement recommandé de changer la sonde dans les cas
suivants : obstruction, infection symptomatique ou en préopératoire
d’une chirurgie urologique en cas de bactériurie (A-III)
Conclusion
• Sujets âgés dépendants  diagnostic souvent par excès +++
• Limiter indication et durée de sondage urinaire !!!
– Utilisation « système clos »
– Pas d’intérêt : antiseptiques ou antibiotiques pour la toilette méatale
(Panknin HT.J Hosp Infect 2001)
1/3
– Toilette  eau et savon doux
infections
2/3 colonisations
Abstention
sauf 2 exceptions (Chir uro, grossesse)
Antibiothérapie
d’emblée
documentée
+++
Antibiothérapie
Probabiliste si gravité
Selon :
Gram ?
Ecologie locale?
D’après F. Caron
Merci pour votre attention
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