DU d’Infectiologie , de Chimiothérapie anti-Infectieuse et de Vaccinologie 2014-2015 A. 1 à 5% B. 10% C. 30% D. 50% E. 100% E Tout malade sondé plus de 30 jours colonisation urinaire = 100% … qui précède le risque d’infection Soit ≈3% d’acquisition/jour de sondage 2 A. B. C. D. E. Mr F. 33 ans AVP mars 2011, depuis 6 mois en SSR tétraparétique avec nécessité de sondage intermittent (X/jour) par IDE… ECBU retrouve : 105 Klebsiella pneumoniae/ml, Leucocytes à 104/ml. Apyrétique, sans SFU particuliers ni douleurs pelviennes ou abdominales. Antibiogramme en attente CAT ? Rocéphine ® 1g/jour sous cutanée pour 10 jours Fosfomycine trometamol (Monuril®) 1 dose Attendre l’antibiogramme puis trt AB adapté10 jours Ne rien faire . Pose d’une sonde à demeure Réponse : D C’est une colonisation simple !! 3 A. B. C. D. E. Vous avez « tolérer » la colonisation urinaire à K. pneumoniae. Dans 4 jours, Mr F. a un RDV urologique pour bilan urodynamique avec cystoscopie. Il reste apyrétique. La CRP est à 7 mg/l (N < 6). Sa fonction rénale est nle (creatinine =78 µmol/l, soit MDRD= 89 ml/min). L’antibiogramme montre une souche sensible à la ceftriaxone, au sulfaméthoxazole (Bactrim®), aux furanes (Furadantine®) … Quelle est votre attitude ? Rocéphine ® 1g/jour sous cutanée pour 10 jours Furadantine® 100 mg/8h00 pour 5 jours Bactrim Forte® (800mg/160mg) 1cp/12h00 pour 10 jours Ne rien faire . Irrigation-lavage vésicale « Meilleure « Réponse = B Trt AB court avec spectre le plus étroit à débuter 48h00 avt le geste car risque septique lors du geste invasif représenté par cystoscopie 4 Conférence de consensus en 2002 IU nosocomiale de l’adulte, Med, Mal Inf. 33(2003) ; 223S-244S. Et 2014 nouvelles recommandations 5 4 voies de colonisation : Lors de la pose Voie péri-urétrale ou Extraluminal ++ : migration ascendante vers la vessie par capillarité sur le film muqueux Voie endoluminale (sac collecteur… reflux …) = échec système clos. Voie hématogène (rare) Voie extraluminale • précoce, à la pose • tardive par capillarité +++ FDR des IUN : Age > 50 ans Diabète Existence d’une diarrhée Uropathie sous jacente Voie endoluminale (sac collecteur , reflux …) D’après Maki DG, Emerging Infectious Diseases, 2001; 7 (2) : 342-347. 6 7 40% des infections nosocomiales (associées aux soins) Sondage vésicale =60 à 80% des IUAS Pb de santé publique réservoir de bactéries à risque épidémique et de résistance (=réservoir de BMR+++) Différencier colonisation(2/3 cas) et infection (1/3 cas) pas toujours facile !! abandon de la notion « bactériurie asymptomatique » Colonisation urinaire = présence d’un ( ou plusieurs germes) dans l’arbre urinaire Relation étroite entre colonisation et infection Une uroculture positive ne les différencie pas 8 Infection (IUAS) = signes cliniques dus à la présence d’un (ou plusieurs) microorganisme(s) dans l’arbre urinaire Au moins un des signes suivants: fièvre (> 38°C), impériosité mictionnelle, pollakiurie, brûlures mictionnelles ou douleurs sus--pubiennes, ou aggravation du statut mental ou de la dépendance, ou apparition/aggravation d’une incontinence en l’absence d’autre cause infectieuse ou non Uroculture positive (≥103-105 cfu/ml si sonde). Fièvre =signe d’alerte++ NB : Mortalité si pts sondés avec IUN fébrile est 60 fois > si pts sondés apyrétiques. (Warren JW. J infect Dis. 1987) [ cf conférence de consensus en 2002 IU nosocomiale de l’adulte, Med, Mal Inf. 33(2003) ; 223S-244S.] 9 Il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS chez les patients porteurs d’un dispositif endo-urinaire devant des signes généraux, comme une fièvre, une hypothermie (<36°), une hypotension, une altération de l’état mental, un malaise général ou une léthargie sans autre cause identifiée (A-III) Il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS en cas d’apparition de signes locaux comme une miction douloureuse, une pollakiurie ou une douleur sus-pubienne après ablation du dispositif (A-III) D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU 10 R.14. Il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS si l’infection survient plus de 48 heures après un geste urinaire (A-III). R.15. Il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS si l’infection survient en présence du matériel ou moins de 7 jours après l’ablation de celui-ci (A-III). D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU Dans cette population, la principale difficulté est le diagnostic par excès en raison de la grande fréquence des colonisations bactériennes et de la contamination fréquente des prélèvements. Il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS chez le sujet âgé devant l’apparition d’une aggravation des troubles cognitifs ou de la dépendance, l’apparition et/ou l’aggravation d’une incontinence urinaire, associés ou non à des signes fonctionnels mictionnels ou à une fièvre (A-II) Il est fortement recommandé d’éliminer d’autres sites d’infection devant des signes évocateurs d’IUAS même en présence d’une bactériurie chez le sujet âgé (A-III) D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU. 12 Chez les patients ayant une vessie neurologique, une fièvre et/ou une augmentation de la spasticité et/ou la modification de l’aspect des urines sont évocateurs d’infection urinaire. Il est recommandé d’évoquer une IUAS chez le patient neurologique présentant une fièvre et/ou une augmentation de la spasticité et/ou une modification de l’aspect des urines (B-III) D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU. 13 Le seuil retenu pour diagnostic d’IU : 10 3cfu/ml à 105 chez le patient non sondé * La leucocyturie ≥ 10 4 /ml Peut manquer chez le patient aplasique n’a pas d’intérêt chez le patient sondé +++ La bandelette urinaire ne doit pas être utilisée pour un diagnostic chez le patient sondé. En pratique : Toujours Prélever un ECBU +++ * SPILF 2014: Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte, Juin 2014 14 Il est fortement recommandé de prélever l’urine par ponction directe de l’opercule des sondes chez le malade sondé (A-II). Il n’est pas recommandé de changer une sonde vésicale pour réaliser un ECBU (D-III) Il est fortement recommandé d’utiliser le seuil de 105ufc/ml pour la bactériurie en présence d’un dispositif endo-urinaire (A-III) Une bactériurie ≥ 105ufc/mL: 73 symptomatique (Kwon, AJCP 2012) fois plus de risque d’IUAS D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU. 15 Chez un patient porteur d’un dispositif endo-urinaire et présentant des signes évocateurs d’infection urinaire, une bactériurie ≥105 ufc/mL avec une ou deux espèces bactériennes à l’ECBU sur des urines prélevées sur l’opercule de la sonde vésicale permettent de confirmer une infection urinaire sur sonde. Une bactériurie entre 103 et 105 ufc/mL peut être contrôlée sur un nouveau prélèvement mais dans tous les cas, la clinique prime sur les seuils de bactériurie pour la décision thérapeutique. D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU. 16 Des germes très variés : attendre la confirmation bactériologique !! Parfois polymicrobien ++ Enquête européenne 1 jour donné (2001): 228 hôpitaux et 29 pays 607 micro-organismes isolés chez 522 pts •E.coli : 36% •Entérocoque : 16% •Candida spp: 10% •Klebsiella : 8.3% •Proteus spp: 7.9% •Pseudomonas aeruginosa: 7% •Enterobacter spp: 4% •S. aureus: 2.3% •Citrobacter spp: 2% •Acinetobacter spp: 1.8% 17 Prélèvements d’urine sur SAD effectués au CHLS entre le 01/01/2013 et 01/01/2014 960 antibiogrammes D’après Dr Oana Dumitrescu (Bactériologie CHLS) Entérobactéries (72,5%) Enterocoque (10%) P. aeruginosa (9%) S. non-aureus (3%) S. aureus (3%) Bacilles non-fermentants (2,5%) D’après Dr Dumitrescu (Bactériologie CHLS) E. coli (66%) Klebsiella (13,5%) Proteus (9%) Enterobacter (6,5%) Citrobacter (4%) Autres (1%) D’après Dr Dumitrescu (Bactériologie CHLS) 450 400 C3G-S 350 C3G-R 300 Entérobactéries C3G-S (82%) Entérobactéries C3G-R (18%) E .coli C3G-R: 12% Klebsiella C3G-R : 38% 250 200 150 100 50 0 402 57 58 35 E. coli Klebsiella 24 23 19 9 Enterobacter Citrobacter D’après Dr Dumitrescu (Bactériologie CHLS) 350 300 FQ-S FQ-R 250 200 Entérobactéries FQ-S (66%) Entérobactéries FQ-R (34%) 150 100 50 0 320139 50 43 39 23 29 18 E .coli FQ-R: 30% Klebsiella FQ-R : 46% D’après Dr Dumitrescu (Bactériologie CHLS) 18 10 N > 900 souches (2010) Réseau REUSSIR 2010 29 Laboratoires hospitaliers 23 La colonisation urinaire n’est pas une indication thérapeutique, quelque soient les co-morbidités du patient (diabète, âge, vessie neurologique, même si BMR) Sauf +++: grossesse (BA), Chirurgie et exploration urologique invasive +++ Autres situations préopératoires ?? •Mise de prothèse vasculaire, cardiaque ou articulaires… •Patient porteurs de prothèses articulaires ou cardiovasculaires lors de non enmanœuvres 2014 invasives urologiques •Épidemie à BMR (en accord avec CLIN) ?? [ cf conférence de consensus en 2002 IU nosocomiale de l’adulte, Med, Mal Inf. 33(2003) ; 223S-244S.] 24 Il est fortement recommandé de traiter préventivement une colonisation avant une intervention au contact de l’urine s’il n’est pas possible d’obtenir la stérilité des urines autrement, notamment en retardant l’intervention ou en changeant un dispositif endo-urinaire (A-I) Il est fortement recommandé de traiter les colonisations avant une intervention au contact de l’urine de 48 heures avant l’intervention jusqu’à ablation de la sonde vésicale (A-III) Il est possible de dépister et traiter ou de ne pas dépister les bactériuries avant une cystoscopie (C-II) Il est possible de dépister et traiter ou de ne pas dépister les colonisations urinaires avant changement de sonde endo-urétérale chez un patient asymptomatique (C-III) D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU 25 1. 2. 3. Il est possible de dépister et traiter par antibiotique ou de ne pas dépister ni traiter les bactériuries chez les patients transplantés rénaux (C-II) Les colonisations précoces sont fréquentes et associées à un surrisque de sepsis Les données sur l’efficacité du traitement des colonisations dans la prévention des infections symptomatiques sont fragiles et contradictoires La prophylaxie des infections opportunistes par cotrimoxazole assure aussi la prévention des IUAS D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU 26 Il n’est pas recommandé de dépister ni traiter les colonisations urinaires chez les autres patients immunodéprimés (D-III) Il est recommandé de ne pas dépister et de ne pas traiter les colonisations urinaires avant arthroplastie de hanche ou de genou (D-III) ni avant chirurgie cardio-vasculaire (D-III) • Il est recommandé de ne pas traiter les colonisations urinaires avant ablation ou changement de sonde vésicale (D-II) • Il est fortement recommandé de ne pas dépister ou traiter une colonisation chez un patient en auto ou hétérosondage (E-II) D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU 27 Peu d’arguments étayent l’intérêt d’un ECBU stérile avant intervention orthopédique. Les infections après chirurgie orthopédique sont exceptionnellement causées par des uropathogènes (1-3) et plusieurs études observationnelles n’ont pas montré de relation entre colonisation urinaire avant implantation et infection de prothèse de hanche ou de genou (4). 1.Cordero-Ampuero, J. Clin Orthop Relat Res; 2013 2. Rodriguez-Bano, J. Enferm Infecc Microbiol Clin, 26: 614, 2008. 3. Sousa R, Clin Infect Dis 2014;59:41-7. 4. Pulido, L. Clin Orthop Relat Res, 466: 1710, 2008 28 Cohorte de 2497 pts 303 pts avec colonisation urinaire -16.3% de femmes - 5% d’hommes Taux d’Infection de prothèse (IP) (Hanche ou genou) : 1.7% 4.3% si colonisation urinaire vs 1.4 sans P<0.001. Mais : pas d’effet du trt AB sur prévalence des IP Et Ecologie différente urine et IP Sousa R, Clin Infect Dis 2014;59:41-7. 29 Il est fortement recommandé de mettre en route une antibiothérapie probabiliste dans l’heure qui suit le diagnostic de sepsis sévère (A-I) Il est fortement recommandé de mettre en route une antibiothérapie probabiliste dans les 12 heures qui suivent le diagnostic d’infection parenchymateuse (pyélonéphrite, prostatite, orchi-épididymite) (A-III) Dans les autres situations, en l’absence de comorbidité favorisant les infections graves ou de situation à risque, il est fortement recommandé de différer l’antibiothérapie afin de l’adapter aux résultats de l’ECBU (A-III) D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU 30 R.40. Il est fortement recommandé de ne pas utiliser les céphalosporines de 3ème génération orale, hormis en cas de cystite documentée en l’absence d’alternative (A-II). R.41. Il est fortement recommandé de n’utiliser les céphalosporines de 3ème génération injectable dans le traitement probabiliste ou documenté qu’en l’absence d’alternative (A-II). R.42. Il est fortement recommandé de réserver l’usage des carbapénèmes au traitement documenté des infections à BMR, notamment des infections à entérobactéries sécrétrices de BLSE en l’absence d’alternative (A-III) R.43. Il est fortement recommandé de réserver l’usage des fluoroquinolones dans le traitement documenté des IUAS aux situations où les autres traitements préconisés ne peuvent pas être utilisées (A-III). Elles restent un traitement de choix des prostatites après documentation (A-II). D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU 31 D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF-SF2H-AFU 32 D’après groupe de travail IUAS 2014- SPILF 33 Diurèse quotidienne : 1,5 l (hyperdiurèse inutile) Lutte contre résidu vésical…(Bladder Scan®…écho…) sondage intermittent > sondage permanent Irrigation - lavage à proscrire En cas d’IUAS sur sonde urinaire, il est fortement recommandé de retirer la sonde urinaire, ou de la changer lorsque le drainage est indispensable (A-III) Il est recommandé d’effectuer ce changement de la sonde urinaire 24h après le début de l’antibiothérapie (B-III) 34 Il est recommandé de traiter 5 à 7 jours les cystites associées aux soins (B-III) Un traitement plus court de 3 jours peut être envisagé chez la femme de moins de 75 ans en cas d’amélioration des signes après ablation de la sonde vésicale (B-III) Il est recommandé de traiter 10 à 14 jours les pyélonéphrites ou orchi-épididymites associées aux soins (B-III) Il est recommandé de traiter 14 à 21 jours les prostatites associées aux soins (B-III) Il n’est pas recommandé de réaliser un ECBU de contrôle 48-72 heures après le début d’un traitement sauf en cas de non réponse clinique au traitement ou en cas d’aggravation clinique (D-III) 35 La colonisation à Candida sp. : ne doit pas être traitée sauf situation et pts à risque ( Chirurgie urologique+++) Fluconazole (J1=400 mg puis 200 mg/j) pour souche sensible Arrêt ou désescalade AB et retrait de sonde urinaire après >=24h de Fluco D’après Etienne M, Presse Med 2007 36:1899-1906 et ESCMID Guidelines: Clin Microbiol Infect 2012,18:19-37 36 1/3 infections 2/3 colonisations Abstention sauf 2 exceptions (Chir uro, grossesse) Différencier colonisation-infection Antibiothérapie d’emblée documentée +++ Colonisation : à « tolérer » sauf si groupe à risque ( trait AB court …selon ABgramme) Infection : trait AB adapté +++ UROCULTURE + ABgramme Prévention ++ Manipulation aseptique (pose et après…) Limitation nbre et durée sondage urinaire Utilisation « système clos » Antibiothérapie Probabiliste si gravité Selon : Gram ? Ecologie locale? D’après F. Caron 37