Les troubles spécifiques des apprentissages

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Langage oral
Langage écrit
Marie Anne Gauthier
Orthophoniste
D.U.phoniatrie et pathologie de la communication
CMP – VDT (CHS A.BOUSQUET)
Cabinet libéral – Nouméa - VDC
Difficultés d’apprentissage liées à
l’altération spécifique durant le
développement d’une fonction cognitive
alors que l’efficience intellectuelle est
normale, les autres fonctions cognitives
étant fonctionnelles.
 Un
enfant qui présente un retard ou un
trouble du développement lorsqu’une
seule fonction cognitive (ou un nombre
limité) est altérée.
 Certains
enfants peuvent avoir un déficit
spécifique d’une fonction cognitive à la suite
de lésions neurologiques.
 Les
plus nombreux ne présentent aucune
lésion neurologique et l’origine est
développementale.









Les fonctions cognitives: « cogito » en latin :
« j’ai la connaissance de… »
Ce sont les fonctions cérébrales nécessaires à la
perception, l’intégration et le traitement des
informations qui permettent de communiquer.
Le langage oral
Le langage écrit
Les fonctions attentionnelles
Les fonctions mnésiques
Le fonctionnement visuo spatial et praxique
Le raisonnement
Chacune de ces fonctions peuvent être altérées en laissant les
autres intactes.
•L’imagerie cérébrale (IRM ou imagerie à
résonance magnétique) permet de visualiser
les zones cérébrales activées pour chaque
fonction cognitive.
•Exemples :
-Langage/ production : 3ème circonvolution
hémisphérique gauche.
-Logique/raisonnement : zone frontale et péri
frontale.
-Perte de la compréhension du langage : partie
supérieure du lobe temporal gauche.
Parce qu’ils ont des conséquences importantes
au niveau :
 De la communication
 De l’intégration scolaire
 De l’échec scolaire
 Des répercussions sur le vécu individuel et
familial de l’enfant.


« …L’école induit de façon forte la vie
ultérieure… »

« …Les performances scolaires influencent le
degré d’insertion sociale, le revenu économique
par l’accès à l’emploi… »

Un élève sur 5 est en échec scolaire à l’entrée
en 6ème en France.

L’échec scolaire est un phénomène complexe qui
met en jeu différentes dimensions d’ordre
environnemental, biologique et psychologique
qui interagissent entre elles.
o A l’école, les enseignants sont les mieux
à même de repérer ou dépister le retard ou le
trouble.
o Ils sont souvent « désemparés » face au
trouble.
o Le dépistage du trouble ( en milieu scolaire)
est fondamental.

Dépistage : enseignant médecin ou psychologue
scolaire 1ère évaluation clinique du trouble
Mise en place des aides adaptées (enseignants
spécialisés ou psychologues scolaires…)

Diagnostic (complète le dépistage)
médecin
généraliste ou spécialiste
Mise en place des soins adaptés (domaine
médical : rééducations orthophoniques,
psychomotrices, suivi psychologique…)
 Ils
touchent 4 à 6 % des enfants et sont trop
souvent méconnus.
 Il
est essentiel de les reconnaitre.
 Définition
 La
dysphasie est une déficience grave du
développement normal du langage oral.
 Elle affecte l’expression et/ou la réception
du langage oral.
Elles se caractérisent :
 Par l’existence d’une perturbation profonde
et durable des performances verbales qui ne
peut être expliquée par une lésion organique
décelable, par des troubles sensoriels ou
moteurs graves, par une déficience mentale
ou par un trouble émotionnel majeur.

Dysphasie phonologique syntaxique : forme la plus fréquente

Troubles de la programmation

Hypospontanéité

Atteinte de la phonologie +++ et de la syntaxe

Troubles praxiques associés :

Apraxie bucco faciale, bavage

Troubles psychomoteurs et graphiques

Trouble de production phonologique

Défaillance dans le contrôle de la mise en chaîne phonologique,
dans lʼenchaînement séquentiel des phonèmes

Jargon riche et fluent (discours incompréhensible)

Troubles phonologiques massifs

Troubles dʼencodage syntaxique

Dissociation automatico-volontaire

Troubles praxiques associés (apraxie bucco faciale, bavage..)
Dysphasie kinesthésique afférente
- Trouble de lʼorganisation motrice de la parole
- Dyspraxie verbale par défaillance du contrôle
phonologique
- Expression réduite
Dyspraxie verbale
- Atteinte de lʼorganisation motrice de la parole
- Apraxie bucco-faciale, faible contrôle salivaire
- Trouble majeur de la fluence verbale
- Agrammatisme
- Bonne appétence à la communication (gestuelle++)
Dysphasie réceptive
- Trouble de décodage : atteinte majeure de la compréhension
- Agnosie auditivo-verbale et auditive : sons du langage et les bruits
familiers non reconnus
- Comportement dʼenfant sourd
- Dissociation compréhension verbale - vs non verbale + (contexte,
imitation, déduction)
- Expression > compréhension mais expression réduite
Dysphasie mnésique : troubles mnésiques dʼévocation
-Langage fait illusion
-Troubles dʼapprentissage massifs et précoces, difficultés concernant le
langage écrit
-Enfant conscient de ses troubles
Dysphasie sémantique-pragmatique
- Langage fluent mais discours plaqué
- Choix inadéquats du vocabulaire et de la syntaxe
- Déficit dʼadaptation au contexte et à lʼinterlocuteur
 Définition
INCAPACITE OU DIFFICULTE ANORMALE
D'APPRENTISSAGE DE LA LECTURE EN
L’ABSENCE:
 de déficit sensoriel (vue, ouïe), ou neurologique
 de déficit intellectuel
 de troubles du comportement
 de troubles de la personnalité
 d’inadéquation de la scolarité
Cette inaptitude à la lecture relève de différents facteurs :
• Mauvaise conscience phonétique
• Difficultés de conversion lettre/son
• Difficultés de fusion des sons en syllabes
• Difficultés d’association des syllabes en mots
• Difficultés d’accès au sens
• Difficultés de fixation visuelle
MOT ECRIT
Processus visuo-attentionnels
Analyse visuelle
Identification de lettres
Voie phonologique, indirecte
Voie lexicale, directe
Reconnaissance visuelle
et globale
Lecture par adressage
Conversion graphème-phonème
Lecture par assemblage.
Production orale
Apprenti lecteur
Lecteur expérimenté
 Les
dyslexies phonologiques
 Les
dyslexies de surface
 Les
dyslexies mixtes
 Les
dyslexies visuo-attentionnelles
MOT ECRIT
Processus visuo-attentionnels
Analyse visuelle
Identification de lettres
Voie phonologique, indirecte
Voie lexicale, directe
Reconnaissance visuelle
et globale
Lecture par adressage
Conversion graphème-phonème
Lecture par assemblage.
Dyslexie phonologique
Production orale
Apprenti lecteur
Lecteur expérimenté








Atteinte de la voie phonologique
Voie lexicale faible
Erreurs visuelles
Associations fréquentes :
Conscience phonologique déficitaire
ATCD troubles du langage oral
Dysorthographie phonologique
ATCD familiaux
MOT ECRIT
Processus visuo-attentionnels
Analyse visuelle
Identification de lettres
Voie phonologique, indirecte
Voie lexicale, directe
Reconnaissance visuelle
et globale
Lecture par adressage
Dyslexie de surface
Conversion graphème-phonème
Lecture par assemblage.
Production orale
Apprenti lecteur
Lecteur expérimenté
DYSLEXIES DE SURFACE
Idée reçue : DL « légère »
Atteinte de la voie lexicale
Lecture lente, laborieuse mais sans erreur de décodage
Associations fréquentes :
Trouble attentionnel
Trouble spatial
Pas dʼATCD familiaux
DYSLEXIES MIXTES
Atteinte des 2 voies de lecture
Troubles massifs de la lecture
MOT ECRIT
Processus visuo-attentionnels Dyslexie visuo-attentionnelle
Analyse visuelle
Identification de lettres
Voie phonologique, indirecte
Conversion graphème-phonème
Lecture par assemblage.
Voie lexicale, directe
Reconnaissance visuelle
et globale
Lecture par adressage
Production orale
Apprenti lecteur
Lecteur expérimenté
Trouble de lʼattention visuelle
 Fenêtre visuo-attentionnelle non adaptée
 Effet de longueur
 Prise partielle dʼinformations puis recours à la
voie phonologique
 Difficultés en orthographe dʼusage (mots corrects
phonétiquement)
 Trouble du repérage visuel :
Mauvais balayage visuel
 Accès visuel approximatif
 Compétences en lecture fluctuantes
 Séquences de lettres mal perçues

 Définition
DIFFICULTE DANS L'ACQUISITION DES STRUCTURES
LOGICO-MATHEMATIQUES
Elles concernent:
•
•
•
•
L'assimilation des concepts fondamentaux
L'acquisition correcte de la numération
La réalisation des opérations
La résolution des problèmes et leur mise en forme
Définition :









Trouble développemental dans l’utilisation
des processus liés à l’écrit ou difficultés
spécifiques et durables de transcription.
Inaptitude à coder les sons en signes graphiques
+/- 10% des enfants scolarisés
Caractéristiques
Erreurs de conversion phonème - graphème
Règles grammaticales non appliquées
Mauvaise mémorisation de lʼorthographe dʼusage
(maison/méson)
Lenteur, ratures, surcharges
Graphisme maladroit
MODÈLE D’ÉCRITURE À DOUBLE VOIE
Mot dicté
Analyse des sons
Voie d’assemblage
Voie d’adressage
Si atteinte de cette voie
DO de surface
Conversion sons / lettres
Forme sonore du mot
Si atteinte de cette voie
DO phonologique
Sens du mot
Forme écrite du mot
Production écrite du mot
Erreurs perceptives :
Visuelles et auditives
 Erreurs linguistiques
Formes verbales, identification,
individualisation
 Erreurs d’usage
 Erreurs de genre et de nombre
 Erreurs grammaticales
Accords, homophones
 Mauvaises segmentations












Dysorthographie phonologique : atteinte de la voie dʼassemblage
- Associée à la DL phonologique
- Mauvaise analyse de la séquence de sons
et/ou méconnaissance des règles de conversion P/G
- Ex : « spectaculaire » « spsetaculaire »
Dysorthographie de surface : atteinte de la voie dʼadressage
- Associée à la DL de surface
- Orthographe dʼusage (particularités orthographiques)
et rétention visuelle déficitaires
- Ex : « monsieur » / « messieu »
Dysorthographie visuo-attentionnelle
- Erreurs visuelles, inversions, omissions et substitutions
- Performances avec la longueur de la transcription
 TROUBLE
QUI AFFECTE L'ECRITURE,PARFOIS
LA GRAPHIE ELLE–MEME, PARFOIS LA MISE
EN PAGE.

SIGNES D’APPEL :
•
Fatigue, crampe lors de l’écriture.
Episodes d’écriture en miroir.
Ecriture difficilement lisible par
l’entourage.
Lenteur, difficultés à l’école dans les
exercices réclamant un passage à l’écrit.
•
•
•
 Dyscalculie



Trouble primaire lié à un dysfonctionnement neuroanatomique
Déficit numérique de base concernant le sens des nombres
et la représentation numérique exacte
Toute activité numérique problématique
 Dyscalculie




« pure »
secondaire
Manifestation secondaire d ʼun déficit cognitif plus général
Deux déficits généraux supposés :
Déficit de la mémoire de travail (Mémoire de travail
ou MDT)
Trouble des habiletés visuo-spatiales

Les praxies :
Elles se définissent comme la coordination
volontaire des mouvements orientés vers un but.
Elles résultent d’un apprentissage et
apparaissent d’un niveau de complexité
supérieur aux mouvements réflexes.
Les séquences gestuelles sont réalisées de façon
consciente et dirigée.
Troubles du geste finalisé pouvant toucher les
fonctions gestuelles suivantes: la motricité
globale, la préhension, le regard, l’habillage.
Il ne s’agit pas d’une carence d’apprentissage
mais d’un trouble de l’organisation motrice.
Pour réaliser un geste, il faut avoir une bonne
coordination motrice.
 La coordination motrice est la capacité d’une
personne à réaliser un geste bien défini, précis
grâce à la combinaison de notre système nerveux
central et de nos muscles.
 On parle alors :
* d’efficacité quand l’objectif est atteint
* de fiabilité quand il est reproduit aisément.
 Avoir une bonne coordination motrice veut dire
maitriser la réalisation d’un geste précis et
intentionnel avec vitesse, efficace et fiabilité. Pour
réaliser ce geste, il est nécessaire de s’adapter
aussi à son environnement.

Il existe plusieurs types de dyspraxies selon que le
trouble touche :

Le geste

La perception visuo-spatiale

La construction de l’espace.
Les dyspraxies visuo-spatiales (les plus fréquentes):
Elles associent:
Une dyspraxie constructive, un trouble du regard (problème neurovisuel), un trouble de l’organisation de l’espace.
Exemples : fixer une ligne pour lire, suivre la trajectoire d’un objet,
rechercher une information dans un texte, lire un plan, faire une figure
géométrique avec des outils…
Les dyspraxies constructives :
Difficultés à assembler des pièces pour construire un tout. La difficulté est
dans l’assemblage des pièces les unes par rapport aux autres.
Exemples : construire un objet avec des légos, assembler des cubes,
faire un puzzle…
Les dyspraxies idéatoires :
Difficultés de réaliser un geste avec un objet ou un outil.
Exemples : brosse à dent, aiguille à coudre, fer à repasser, ciseaux,
tournevis, fourchette, rasoir, crayon…
• Les dyspraxies idéomotrices :
Difficultés de faire des gestes sans outil.
Difficultés dans les gestes dits symboliques, les mimes, le « faire
semblant Exemples : faire « au revoir » de la main, mimer l’action de
jouer de la guitare, faire un salut militaire, faire « chut »…
• Les dyspraxies de l’habillage :
Difficultés à agencer, orienter ou disposer les vêtements lors de
l’habillage (les habits sont enfilés à l’envers) pour se boutonner, utiliser
une fermeture Eclair, faire ses lacets…),
• Les dyspraxies oro-faciales:
Difficultés dans les « gestes » du visage et de phonation : mouvement de
langue, gonfler les joues, souffler, se moucher, ton souvent monotone…

Le TDAH est un Trouble Déficitaire de
l’Attention avec Hyperactivité.

C’est ce déficit attentionnel qui entraîne
l’hyperactivité de l’enfant.

L’hyperactivité n’est donc que la partie visible
de l’iceberg poussant à nous faire oublier que le
véritable trouble est un déficit attentionnel.

Le TDAH est un trouble neuropsychiatrique.
Motif de consultation : plainte du patient, de la
famille.
 Grossesse, naissance, petite enfance.
 Développement langagier, psychomoteur, affectif
 Antécédents personnels : néonataux, médicaux,
comportementaux.
 Antécédents familiaux.
 Situation familiale : profession des parents,
fratrie…
 Parcours scolaire : adaptation, méthode
dʼenseignement, redoublement ?
 Autres traitements et prises en charge.

 Eléments
quantitatifs : épreuves
standardisées type et degré de sévérité.
 Niveau
« pathologique » si le score est < à - 2
écarts-type.
 éléments
lʼenfant.
qualitatifs : observation fine de
 Praxies
oro faciales: sur imitation et sur
consigne.

Répétition de mots : phonologie
et articulation.
Vocabulaire : évocation, compréhension
et expression.
Syntaxe : compréhension et expression.

Métalangage : définition de mots.

Pragmatique du langage : adaptation
au contexte + interlocuteur.
 Capacités
mnésiques et attentionnelles.
 Conscience
 Tests
phonologique.
visuo-attentionnels.
 Mécanismes
élémentaires de la lecture :
graphèmes, syllabes, règles.
2
voies de lecture :
-Voie dʼassemblage : mots réguliers, non mots
(ex : sac/gavin)
-Voie dʼadressage : mots irréguliers
(ex : dolmen, aiguille).
 Compréhension
lecture.
écrite = but ultime de la
 Dictée

de graphies, syllabes.
2 voies de transcription : dictée de mots
réguliers, irréguliers, non mots.
 Dictée
de texte : évaluation exhaustive
 Comptage
et dénombrement.
 Opérations
logiques.
 Numération
: code oral, code arabe écrit,
base de 10.
 Opérations
élémentaires.
 Calcul
mental.
 Estimation
et comparaison des nombres
et des quantités.
 Positionnement
des nombres les uns par
rapport aux autres.
 Compréhension
du sens des nombres.
 Résolution de problèmes arithmétiques.
 Batteries
d ʼévaluation.
 Profil
: compétences préservées vs
déficitaires.
 Trouble
isolé ou troubles associés ?
 Type
et sévérité du trouble.

Examens complémentaires si nécessaire.

Rééducation adaptée.
 Contrat
: axes de travail, fréquence des
séances.
 Travail
en collaboration : enfant, parents,
professionnels.
 Scolarité
: équipes éducatives,
aménagements scolaires.
Ecole
(Maîtres spécialisés,
Psychologues scolaires)
Psychologues,
Orthophonistes,
Psychomotriciens,
Ergothérapeutes,
Orthoptistes
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difficulté +
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Assistante sociale…
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