4 juillet 2013 Etude de cas de gestion des Espèces Exotiques Envahissantes des milieux aquatiques en métropole Application à la gestion des jussies sur le territoire du Parc Naturel Régional de Brière Pour mieux affirmer ses missions, le Cemagref devient Irstea www.irstea.fr Alain Dutartre, Emilie Mazaubert, Irstea, REBX 2 Contexte territoire du gestionnaire Interventions régulières par certains gestionnaires Caractéristiques de gestion spécifiques enjeux écologiques et économiques réduction ou annulation des dommages Diffusion insuffisante des informations Pas de transposition directe possible Analyses de cas particuliers pour tenter d'extraire des principes généraux de la gestion des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) en contexte métropolitain ? 3 Proposition GT IBMA Utiliser les informations disponibles sur un "cas de gestion" • analyse intégrant les aspects écologiques, ethnologiques, économiques et institutionnels de la gestion des EEE Choisir un site pilote • informations déjà disponibles ou relativement faciles à obtenir • impacts des EEE caractérisés et quantifiés Implication des membres du groupe dans le choix du site, Financement prévu dans la programmation des activités du groupe, Choix : gestion des Jussies, Parc Naturel Régional de Brière 4 Proposition Pourquoi la Brière ? • Depuis 1999, des suivis cartographiques et des interventions de gestion, • Des contacts permanents entre responsables de la gestion et chercheurs (PNR / Cemagref (Irstea) puis Agrocampus Rennes, • Des recherches développées sur la biologie et l'écologie de l'espèce, • Des bilans, des écrits (valorisation des interventions) : colloques régionaux, nationaux, colloque EWRS 2002... • Des diffusions locales des informations : première plaquette d'alerte en 2000... • De nombreux articles dans les médias locaux et régionaux... 5 Les étapes de l'étude Stage de M2 en 2012 Compiler l’ensemble des informations disponibles • Site • Structure gestionnaire • Partie prenantes • Actions et bilan de gestion Analyser • Éléments explicatifs de l’évolution de la gestion de l’espèce • « Regards portés » par les différentes parties prenantes • Critères de réussite ou d’échec dans le contexte donné • Lacunes subsistant dans les informations 6 Les étapes de l'étude Séminaire du 25 juin 2012 Une vingtaine de participants Présentation du projet et des premières données disponibles Réflexions en ateliers • Continuer à gérer ou laisser faire ? • Qui doit gérer ? • La Jussie et les usages Restitution 7 Les étapes de l'étude Séminaire du 25 juin 2012 Des usages qui évoluent • • • • Intervenir ou non, avec quelles méthodes : « guerre des Briérons » « Influer sur ce que l’homme a déjà fait » ? La salinité n’est plus en accord avec les usages Favoriser le retour des roselières ? Une prise de conscience Continuer à gérer ou laisser faire ? • « Certaines zones sont abandonnées car trop envahies » • « Il faudrait tirer des leçons » et « ne pas laisser faire » • Réflexions en fonction des enjeux • Front de colonisation Intervenir ? Où ? Intervenir ? Comment ? Valoriser la jussie • • • • • Solution biologique « Reformulation de l’élevage » Intervention manuelle « Agir sur les paramètres influençant la Jussie » « Abandonner l’exploitation des roselières » • Compostage, méthanisation • Effets positifs ? 8 Les étapes de l'étude Séminaire du 25 juin 2012 Comment ? Avec quels moyens? • Manque de moyen et de considération de la part de l’Etat • La gestion « se rapproche de la limite du dispositif, surtout en terme d’argent public » • Se limiter à la « gestion des risques » : éviter que de nouvelles zones soient envahies • • • • • « Qui gère quoi ? C’est très compliqué en Brière » Qui doit gérer ? Difficultés de gestion des prairies humides privées et du réseau tertiaire « Gérer une espèce sans gérer les écosystèmes, c’est impossible » « Doit-on faire entrer d’autres acteurs en jeu ? » « Est-ce nécessaire de compartimenter les marais en plusieurs espaces ? » « Peut-on avoir une gestion séparative, en fonction des possibilités ? » Faire prendre conscience Y a-t-il une réelle demande de gestion ? • • • • • Développer le bénévolat ? • Améliorer l’impact sur les particuliers • Beaucoup d’attentes vis à vis du PNR Beaucoup d’habitants et d’acteurs ne se sentent pas concernés par la Jussie La communication sur la Jussie est trop dissociée du reste « Bien faire comprendre que la gestion doit être faite au long terme » « délimiter des zones de fort enjeux » pour que « si la Jussie passe au travers de ces limites, les gens se posent plus de questions » 9 Les étapes de l'étude Séminaire du 25 juin 2012 Une interdépendance forte • L’ensemble des relations écosystémiques contribuent à faire de la Brière ce qu’elle est • La valeur paysagère du site doit être prise en compte Ce qui influence la Jussie La Jussie et les usages • Favorisée par : la navigation, la rectitude des canaux, la fauche du roseau, le pâturage • Limitée par : l’ombrage, la présence de roseau, la salinité, le cloisonnement, les pièges à boutures Tester des scénarii de gestion de niveau d’eau... ... C’est aussi déplacer le problème et la Jussie Adapter les usages • Noyer le marais repousse la jussie aux frontières du marais • Assécher aurait des impacts sur la faune la flore et les usages (chasse, pêche, tourisme...) • Ouvrir les vannes c’est augmenter la salinité mais obliger l’apport en eau douce • Pas de solution définitive • Sites propices à la Jussie quel que soit le scénario choisi • La gestion des niveaux d’eau en Brière est étroitement dépendante des autres territoires • Il faut soit intégrer la jussie dans les écosystèmes, soit adapter les usages • Avec la gestion, elle sera présente mais en causant une moindre nuisance 10 Les étapes de l'étude Séminaire du 25 juin 2012 Synthèse • Jussies, autres espèces, écosystèmes et activités humaines sont liés • Attachement à un paysage ouvert et aux pratiques qui y sont associées • Besoins différents notamment concernant les niveaux d’eau • Gestion curative pour faciliter les usages • Réflexion à positionner sur le long terme • Brière = mosaïque de sites différents • Peu opportun d’avoir une approche de gestion globale et homogène • Mettre en place une gestion « séparative » • Qui a la légitimité pour intervenir ? • Existe-t-il une vraie demande de gestion de la part des usagers? • Quelles relations établir entre le public et le privé? • Valoriser les matières extraites ? 11 Un premier bilan ? Des acquis • • • • Une réaction rapide à la colonisation, Une gestion efficace, "de fait", Une gestion permanente bien adaptée aux milieux en eau, Des expérimentations (techniques de gestion dont herbicides) et des recherches sur la biologie et l'écologie des jussies destinées à améliorer la gestion, • Une large diffusion des informations, • Une extension progressive des partenariats pour les interventions, 12 Un premier bilan ? Des limites • Une mosaïque complexe : • d'usages et de besoins humains, • de propriétés (publique, privé, indivi), • de milieux aquatiques (très) favorables à la jussie (et à d'autres espèces), • Une "inertie sociale" classique, • Une prise de conscience lente et "égoïste", • Des relations d'acteurs susceptibles de modifications rapides ("passer de l'indifférence à la précipitation" ?) 13 Les suites... Document élaboré par JP Juin - été 2012 Propositions et réflexions • Proposer la mise en œuvre opérationnelle d’une démarche expérimentale de gestion sur des secteurs tests o Zones accessibles, présentant un phénomène invasif à différents stades • Définir un protocole plus précis en associant cette démarche à l’étude scientifique en cours • Orienter le financement des partenaires vers une action durable • Alerter le monde agricole et les propriétaires de marais • Etre vigilant sur l’ouverture des dosses • Mettre en place des systèmes de blocage de la Jussie entre les douves et les fausses-douves • Tester l’application d’eau salée • Répondre aux questionnement en lien avec l’arrachage mécanique • Laisser se développer un écran de roselière pour stopper la Jussie ? • Mettre en place une forte dynamique d'intervention D’après le courrier de l’association LAGRENE au président du PNR de Brière du 14/07/2012 14 Et maintenant... Ce qui vient de changer • Une très importante évolution humaine de la situation depuis début 2013 : • Forte implication du monde agricole (enjeux économiques élevés), • Nombreux contacts entre PNR, Collectivités territoriales, Chambre d'Agriculture, services de l'état... • Une prise de conscience qui se complète ? • L'espoir d'une gestion plus globale ? 15 Et maintenant... Séminaire du 4 juillet avec les parties prenantes Nos objectifs actuels • • • • • Faire le point sur la colonisation par la jussie, Faire un point sur l'évolution de les actions et les perspectives de gestion Restituer les conclusions des précédents échanges Compléter les informations disponibles et enrichir les connaissances Débattre des possibilités futures de gestion 16 Et maintenant... A venir... • Rédaction d'une analyse globale de la démarche engagée par le gestionnaire identifiant les éléments pouvant : o expliquer les réussites et/ou les échecs des interventions mises en place, o établir un bilan de l'évolution des relations entre les différentes parties prenantes de la gestion, des enjeux réels ou supposés et des représentations de l'invasion et de sa gestion, o être éventuellement transposables à d'autres sites. o identifier d'éventuelles pistes d’amélioration de la gestion de l'espèce considérée pour le territoire en question. • Remise d'un rapport à l'Onema (fin 2013). 17 Participants Parties prenantes : Experts : • PNR Brière (agents, dont Jean-Patrice Damien et Conseil Scientifique), • Sciences du vivant : Jacques Haury (Agrocampus Rennes) • pêcheurs, • Sciences humaines et sociales : MarieJo Menozzi (Consultante, Saint Vincent sur Oust) • agriculteurs, • etc... REBX Irstea : • Emilie Mazaubert, • Alain Dutartre, • Victor Martz, stagiaire Master 2 (2012) 18 Merci de votre attention ! Photo : Alain Dutartre