TROUBLES DE L`HUMEUR

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LES TROUBLES DE L’HUMEUR
M. MAMMERI
- Ecole Nationale de la Santé Militaire 16/02/2015
1
HUMEUR : Définition
L’humeur ou thymie est « une disposition affective de base qui
donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou
désagréable oscillant entre deux pôles extrêmes du plaisir et de
la douleur » . J.Delay
« C’est la disposition affective dominante ou tonalité affective qui colore la
perception du monde et module l’activité intellectuelle ».
A différencier de :
– émotions : réactions affectives immédiates à un événements (
colère, peur, joie, tristesse ),
– Sentiments: états affectifs durables qui lient un sujet à un autre (
amour, haine, jalousie …)
2
HUMEUR = THYMIE
c’est la tonalité affective de base qui colore
chacun de nos états psychologiques.
agréable
désagréable
Manie
normale
dépression
PMD = pathologie bipolaire (dysthymie)
3
Troubles de l’humeur
Syndrome dépressif
Syndrome maniaque
Troubles bipolaires
Dysthymie
4
CLASSIFICATION CLASSIQUE
DEPRESSIONS
PRIMAIRES
Dépressions
endogènes
Avec épisode maniaque
(bipolaire), PMD
Dépression unipolaire, maladie
affective endogène dépressive, ou
dépression endogène récurrente.
Dépressions exogènes
psychogènes
Dépression « névrotique »
Dépressions réactionnelles
Dépressions d’épuisement
DEPRESSIONS
SECONDAIRES
Dépressions
somatogènes
-
Dépressions succédant ou
Associées à:
Un alcoolisme
Une schizophrénie
Une névrose caractérisée
Une personnalité pathologique
5
Jusque dans les années 80, le déprimé était qualifié de névrotique,
endogène ou souffrant d ’un trouble de la personnalité (pour les
formes chroniques et moins intenses)
Auparavant, le clinicien identifiait la dépression en termes de type
délirante/non-délirante ou ralentie/anxieuse
Avec le DSM-IV, on a une multiplication des sous-types
diagnostiques
Les classifications découpent l ’évolution clinique en épisodes
symptomatiques distincts
Apparition de sous-groupes syndromiques pour décrire les
multiples expressions de la pathologie
Correspondances entre sous-groupes et traitement
6
Généralités :
Les troubles de l'humeur comptent parmi les troubles les plus fréquents, tant en
population générale que dans la pratique psychiatrique.
Ils se présentent sous deux aspects cliniques très contrastés :
Les syndromes dépressifs, de loin les plus fréquents, sont caractérisés par une
humeur triste, abaissée, déprimée ;
Les syndromes maniaques, relativement plus rares, s'accompagnent à l'inverse
d'une humeur euphorique et expansive.
Sur le plan classificatoire, on distingue :
Le trouble bipolaire, qui représente l'élément central de la maladie maniacodépressive,
Les troubles dépressifs : épisodes dépressifs isolés ou récurrents, dysthymie,
dépressions brèves récurrentes, etc.
7
Le Syndrome dépressif :
PLAN
A/ Epidémiologie
B/ Symptomatologie
C/ Formes cliniques
D/ Diagnostic différentiel
E / Complications
F/ Evolution
G/ Principes thérapeutiques
8
dépression = état psychique caractérisé par un
affaissement de l’humeur
(ne pas confondre avec le vocable utilisé dans la rue = folie)
dépression = dérèglement humeur réversible s/trt
= maladie qui guérit s/trt
états dépressifs = pour signifier la diversité clinique
= épisode avec début et fin
DEPRESSIVITE
= fonctionnement, mode d’être
= morosité, pessimisme,
baisse du goût et de l’éprouvé
continuum avec : Spleen, blues
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A .EPIDEMIOLOGIE
La dépression reste la pathologie la plus fréquente des affections
psychiatriques dans le monde
(OMS: 121 Millions, en France (3millions), Algérie tableau suivant
Sex-ratio: 2 f pour 1 h
Prévalence vie entière :5 à 25 %
Pathologie « universelle »:
prévalence indépendante des critères ethniques ,culturels ,religieux et
géographiques .
….C’est Une maladie qui peut vous empêcher de parler, de rire, de manger, de travailler, de
dormir ou de vous lever le matin ,une maladie qui peut vous empêcher de vivre…
10
Troubles anxieux comorbides
11
• Selon l ’OMS :
 première cause de handicap.
 4eme rang des maladies en terme de coût
financier par maladie.
 2eme rang pour la catégorie d'âge de 15 à 44 ans
pour les deux sexes.
 chaque année au niveau mondial 850 000 morts
par suicide
12
CODE
DIAGNOSTICS
FREQUENCE
POURCENTAGE
F32
EPISODE DEPRESSIF ISOLE
326
36,2%
F33
TROUBLE DEPRESSIF RECURRENT
129
14,3 %
F34.1
DYSTHYMIE
47
5,2 %
F30
EPISODE MANIAQUE
15
1,7 %
F40.0
AGORAPHOBIE
33
3,7 %
F41.0
TROUBLE PANIQUE
108
12,0 %
F40.01
AGORAPHOBIE AVEC TROUBLE PANIQUE
8
0,9 %
F40.1
PHOBIE SOCIALE
71
7,9 %
F42
TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF
39
4,3 %
F41.1
ANXIETE GENERALISEE
155
17,2 %
F43.1
ETAT DE STRESS POST- TRAUMATIQUE
121
13,4 %
F50.2
BOULIMIE
13
1,4 %
F50.0
ANOREXIE MENTALE
3
0,3 %
F10.2
DEPENDANCE A L’ ALCOOL
34
3,8 %
F10.1
UTILISATION NOCIVE D’ ALCOOL
4
0,4 %
F1.2(x)
DEPENDANCE à une(des) DROGUE(S)
29
3,2 %
F1.1(x)
UTILISATION NOCIVE DE DROGUE(S)
-
F2(x)
SYNDROME PSYCHOTIQUE ISOLE
2
0,2 %
F2(x)
SYNDROME PSYCHOTIQUE RECURRENT
6
0,6 %
X60
RISQUE SUICIDAIRE
122
13,6 %13
F51
INSOMNIE
230
25,6 %
LA DEPRESSION EST AUSSI UNE MALADIE NEUROBIOLOGIQUE !
Bien que très connue par tous, la dépression reste une maladie bien mal
comprise. Et en particulier pour ce qui concerne ses aspects médicaux.
Le grand public considère cette maladie comme un problème purement
psychologique, estimant dès lors que la solution n’est qu’une question de
volonté et de résistance morale.
Une vision complètement faussée, car la dépression est une véritable
maladie.
14
Endogène ou psychogène?
ENDOGÈNE
?
PSYCHOGÈNE
15
MULTIPLES HYPOTHÈSES
« Psychologiques »
-Approche analytique
-Approche cognitive
« Biologiques »
-Neurobiologie
-Endocrinologie
-Génétique
« Sociologiques »
Facteurs favorisants
et facteurs précipitant
MULTIFACTORIEL
16
B/ étude clinique :Symptômes
•
•
•
•
•
•
•
•
1- Contact et présentation
2- Troubles de l’humeur
3- Trouble du contenu de la pensée
4- Idées suicidaires
5- Ralentissement psychomoteur
6- Troubles somatiques
7- Symptômes anxieux
8- Idées délirantes
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SYNDROME DEPRESSIF
B/ Symptômes
1/ Présentation, Contact
- Incurie
- Contact difficile, personne isolée
- Hypomimie, amimie, oméga mélancolique
2/ Trouble de l'humeur
- Tristesse pathologique de l'humeur (sentiment de malheur irrémédiable),
pessimisme, perte de l'élan vital
- Anesthésie affective ,ennui ; ou au contraire :Hyperesthésie ,irritabilité
labilité émotionnelle ,avec crises de larmes (parfois inexplicables par
le patient)
- Anhédonie, perte des intérêts
- Aboulie : perte d’initiative ,absence d’envie
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3/ Trouble du contenu de la pensée :
elle peut envahir tous les champs temporels :
-le passé : reconstitution négative du passé
-le présent : *culpabilité exagérée ,avec vécu d’indignité
* autodépréciation : s’adresse à lui-même nombre de reproches
et de critiques exagérées
-l’avenir :
* pessimisme :sensation d’avenir bouché
* incurabilité
4 / Idées suicidaires: +++
désir de mort plus ou moins intense ,et plus ou moins durable qui fait toute
la gravité du syndrome dépressif
19
5/ Ralentissement psychomoteur :
- Psychique
Bradypsychie
Difficultés de concentration (esprit « embrumé »),troubles mnésiques
Inhibition intellectuelle, monoidéisme (rumination d'une même pensée)
Inhibition de la volonté (= aboulie)
Discours ralenti et monocorde voire mutisme
Indécision, incapacité à faire des choix
- Moteur :
Inhibition motrice, inertie, apragmatisme
Pauvreté mimique voire amimie , clinophilie
A l'extreme :état stuporeux (absence de mvts volontaires), catatonie.
20
6/ Troubles somatiques
- Asthénie : symptôme quasi constant, défini par une fatigue et une fatigabilité
- Troubles du sommeil : insomnie ( réveil précoce 90%) ou hypersomnie 10%
- Troubles du comportement alimentaire : anorexie avec amaigrissement 90% ou
hyperphagie 10%
- Troubles du comportement sexuel : baisse de la libido, frigidité, impuissance
7/ Symptômes anxieux :
L’anxiété est un symptôme très fréquent du syndrome dépressif
8 / Idées délirantes :
Des éléments délirants peuvent compléter le tableau dépressif
Limités dans le temps à l’épisode dépressif
Thèmes congruents à l'humeur : incurabilité, culpabilité, persécution, idées de ruine,
voire syndrome de Cotard (= négation de l'individu et du monde extérieur, négation d'organes,
transformation voire négation d'organes, idées d'immortalité, idées de damnation)
Mécanismes intuitifs et interprétatifs, parfois activité hallucinatoire
21
SYNDROME DEPRESSIF
C/ Formes cliniques
Si les critères diagnostiques du DSM-IV sont remplis, on parle alors
d’Episode Dépressif Majeur (EDM)
- “Majeur” signifie “caractérisé”
- L’intensité de l’épisode peut être légère, modérée ou sévère
sévère: grand nombre de symptômes et fonctionnement social ,affectif familial , altérés
- Existence ou non de caractéristique psychotique
22
EDM : DSM IV -TR
•
A. Une personne doit présenter au moins 5 des 9 symptômes suivants pour une durée d'au moins deux
semaines, la plupart du temps, entrainant un changement dans le mode de fonctionnement habituel. Au
moins l'un de ces deux critères doit être présent : Humeur triste, Anhédonie :
•
1.Humeur triste (dépressive) : décrite comme plus intense que la douleur d'un deuil. Le malade est sans joie
et opprimé, parfois il est incapable de percevoir tout sentiment. En général l'humeur est au pire le matin. Chez
les enfants et adolescents, cela peut se manifester par une irritabilité accrue.
•
2.Anhédonie : diminution du plaisir ou de l'intérêt pour toutes activités, y compris celles qui procurent du
plaisir habituellement. Les habitudes se modifient, les passe-temps sont délaissés, tout semble monotone et
vide, y compris les activités habituellement gratifiantes.
•
3.Modification involontaire du poids : prise ou perte de 5 % ou plus du poids habituel en un mois.
Éventuellement, modification récente de l'appétit
•
•
•
•
•
•
4.Troubles du sommeil : diminution (insomnie) ou augmentation (hypersomnie) du temps de sommeil
5.Troubles de la concentration ou du processus de prise de décision
6.Troubles du comportement : agitation ou ralentissement (bradypsychie) rapportée par l'entourage.
7.Asthénie : sensation de fatigue ou de diminution d'énergie
8.Sentiments de culpabilité , souvent injustifiés et liés à l'auto-dépréciation du patient.
9.Idées noires : volonté de mourir, idées suicidaires actives, avec ou sans plan spécifique, finalement
tentative de suicide.
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EDM : DSM IV suite
B- Ne répondant pas aux critères de l’épisode mixte
C- Altération du fonctionnement social et / ou professionnel
D- Absence de cause toxique ou organique
E- En l’absence de deuil
Correspond a la forme complète de la dépression définie par :
 Une Rupture avec l’état antérieur
 Un nombre suffisant de symptômes
 Pendant une durée suffisante
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C/ Formes cliniques
Selon l’évolution dans le temps :
1/ trouble dépressif récurrent :
défini par 2 EDM ,séparés par un intervalle libre ,d’au moins 2 mois
2/ dépression chronique :
trouble dépressif d’une durée supérieur à 2ans
3/ trouble saisonnier de l’humeur :
trouble dépressif récurrent caractérisé par sa périodicité saisonnière : début des
troubles en automne – hiver et rémission spontanée au printemps.
4/ trouble bipolaire
25
C/ Formes cliniques
Selon l’âge et sexe
• ENFANTS : tableau proche de celui de l’adulte ;irritabilité ,troubles
de l’attention (fléchissement scolaire ,..)
- ADOLESCENTS : tableau proche de celui de l’adulte ,parfois révélé
par des troubles des conduites
-
-
SUJETS ÂGÉS :
- plaintes somatiques parfois au 1er plan
- trouble de la concentration et de la mémoire
- risque suicidaire élevé
FEMME: Le dgc de dépression est à apprécier en fonction des
étapes de la vie hormonale qui peuvent altérer l’humeur de façon
physiologique: Période prémenstruelle – Grossesse- Ménopause
26
C / Formes cliniques
Selon la symptomatologie :
1.MELANCOLIE : EDM sévère avec symptômes exacerbés.
- c’est une urgence thérapeutique
- à risque suicidaire majeur
Plusieurs formes cliniques ont été décrites :
 Mélancolie stuporeuse : ralentissement PM extrême ,avec mutisme et stupeur
(risque de dénutrition et de cachexie)
 Mélancolie anxieuse : anxiété majeure avec agitation
 Mélancolie délirante : importante production délirante
2. EDM « atypique » : avec des symptômes inhabituels,
- éléments délirants non congruents à l’humeur
- désorganisation psychique ,bizarrerie ,détachement affectif
- absence d’anxiété
Un tel tableau doit faire évoquer une pathologie schizophnrénique
sous- jacente et impose une surveillance accrue.
27
D/ Diagnostic différentiel
1/ Dépression d’origine organique :
BILAN CLINIQUE ET PARACLINIQUE SYSTEMATIQUE +++
Hypothyroïdie , AVC ,certains Kc et maladies de système , VIH ,TBC
événements médicaux traumatisants , Démence : chez le sujet âgé+++,
maladie de parkinson ,SEP …
2/ Dépression induite par une substance :
- Alcool ou toxiques
- Dépression iatrogène : corticoïdes, interféron ,antihypertenseur ,L dopa
neuroleptiques
3/ dépression compliquant un autre trouble psychiatrique
Troubles anxieux ,troubles psychotiques aigus ou chroniques
28
E/ Complications
1/ TS,.. SUICIDE+++
2/ Handicap social, affectif et professionnel
3/ Abus de substances
4/ Troubles somatiques dus à l’anorexie et à l’incurie
5/ Si catatonie : escarres, complications de décubitus
29
Facteurs de risque suicidaire











Communication d’idées suicidaires
Construction d’un projet suicidaire, élaboration d’un scénario
Critique des idées suicidaires ?
Age : adulte jeune ou grand âge
ATCD personnel/familial de TS
Pathologie psychiatrique sous-jacente
Pathologie somatique chronique sous-jacente
Abus/dépendance à un produit psycho-actif
Impulsivité, immaturité affective
Intensité d’un éventuel évènement de vie stressant : rupture, deuil,
difficultés financières/professionnelles
Isolement familial/social
LE PROCESSUS SUICIDAIRE: 5 phases:
A. La recherche de stratégies ou de solutions à la crise.
B. L'apparition des idées suicidaires.
C. La rumination de l'idée suicidaire.
D. La cristallisation et la planification d'un scénario suicidaire.
E. L'élément déclencheur et le passage à l'acte.
30
31
EVALUATION SYSTÉMATIQUE POUR TOUTE IDÉE SUICIDAIRE
3 NIVEAUX
 RISQUE
Nombre et intensité des facteurs de risque
 URGENCE
Probabilité d'un suicide dans les 48 heures ( idéations suicidaires, impulsivité)
 DANGEROSITÉ
Létalité et accessibilité du moyen envisagé
32
SYNDROME DEPRESSIF
F/ Evolution
1/ Evolution favorable
- en 6 mois sans traitement, en 2 mois sous ATD efficace
- guérison de l’épisode si rémission >4 mois
- rechute si réapparition des symptômes avant la guérison
2/ Chronicisation
- Récurrence des EDM
3/ Pharmaco-résistance
- Persistance des symptômes après 5 semaines de monothérapie ATD à
dose efficace
4/ Virage de l’humeur
- Accès maniaque pharmaco-induit et entrée dans le trouble bipolaire
33
ECHELLE D’EVALUATION DE LA DEPRESSION DE HAMILTON (7 ITEMS
1.
HUMEUR DÉPRESSIVE
(sentiments de tristesse, de désespoir, d’impuissance, de
dévalorisation)

Avez-vous ressenti de la déprime ou de la dépression au
cours de la semaine écoulée?

À combien de reprises avez-vous ressenti ces
sentiments, et pendant combien de temps?




1.
2.
3.
4.
5.

2. SENTIMENTS DE CULPABILITÉ
(autocritique, reproches envers soi-même)
 Au cours de la semaine écoulée, vous êtes-vous senti(e)
coupable au sujet de quelque chose que vous avez fait ou
d’une déception que vous avez causée à d’autres
personnes?
 Avez-vous l’impression que votre maladie est un
châtiment?





1.
2.
3.
3. INTÉRETS, PLAISIR, PARTICIPATION AUX ACTIVITÉS
(travail et activités)
 Êtes-vous toujours aussi productif(ve), au travail et à la
maison?
 Éprouvez-vous toujours le même intérêt à vous investir
dans les activités qui vous intéressent habituellement?


1.
2.
4.
5.

3.


4.
5.
4. TENSION, NERVOSITÉ
(anxiété psychologique)
 Vous êtes-vous senti(e) plus tendu(e) que d’habitude cette
semaine?
 Vous êtes-vous beaucoup inquiété(e)?





1.
2.
3.
4.
5.
Absence de symptôme
Ces états affectifs ne sont signalés que si l’on interroge le patient
Ces états affectifs sont signalés verbalement de façon spontanée
Ces états affectifs sont exprimés non verbalement, c’est-à-dire par
l’expression faciale, la posture, la voix et la tendance à pleurer
Ces états affectifs ont été PRESQUE EXCLUSIVEMENT les seuls qui ont
été exprimés par communications spontanées tant verbales que non
verbales
Absence de symptôme
S’adresse des reproches (sentiment d’avoir déçu les autres)
Idées de culpabilité ou rumination à propos d’erreurs ou d’actes
répréhensibles commis dans le passé
Considère que sa maladie actuelle est un châtiment. Délires de culpabilité
Entend des voix accusatrices ou dénonciatrices, ou a des hallucinations
visuelles menaçantes ou les deux
Aucune difficulté
Pensées et sentiments d’incapacité, de fatigue ou
de faiblesse liés aux activités, au travail ou aux
loisirs
Perte d’intérêt pour les activités (révélée directement par le sujet, ou
indirectement par son apragmatisme, son indécision et son hésitation)
Diminution du temps effectivement consacré aux activités, ou baisse de
productivité
A cessé de travailler à cause de sa maladie actuelle
Aucune difficulté
Tension subjective et irritabilité
S’inquiète à propos de choses sans grande importance
Attitude craintive se manifestant par l’expression faciale
ou la parole
Exprime ses craintes avant d’être questionné(e)
34
5. SYMPTÔMES PHYSIQUES DE L’ANXIÉTÉ
(anxiété somatique)
 À quel point ce symptôme vous a-t-il dérangé(e) au cours de la
semaine écoulée?
 NE NOTEZ PAS CE SYMPTÔME S’IL EST CLAIREMENT DÛ À UN
MÉDICAMENT
 Au cours de la semaine écoulée, avez-vous éprouvé un de ces
symptômes?
GI - bouche sèche, gaz, indigestion, constipation, diarrhée, crampes,
éructation,
CV - palpitations, maux de tête
 RESP - hyperventilation, soupirs
 Nécessité d’uriner fréquemment
 Transpiration





1.
2.
3.
4.
5.
Aucun symptôme
Symptômes légers
Symptômes modérés
Symptômes graves
Symptômes invalidants
6. NIVEAU D’ÉNERGIE
(symptômes somatiques)
 Quel a été votre niveau d’énergie durant la semaine écoulée?
 Vous êtes-vous senti fatigué(e)?
 Avez-vous ressenti des maux, des douleurs ou de la lourdeur dans les
membres, le dos ou la tête?


1.
2.

3.
Aucun symptôme
Lourdeur dans les membres, le dos ou la tête (maux
de dos, maux de tête, douleurs musculaires; perte
d’énergie et fatigabilité)
Tout symptôme nettement caractérisé vaut 2 points
7. SUICIDE
(idées, pensées, projets, tentatives)
 Au cours de la semaine écoulée, avez-vous pensé que la vie ne vaut
pas la peine d’être vécue ou qu’il vaudrait mieux que vous mouriez?
 Avez-vous songé à vous faire du mal ou même à vous suicider?
 Avez-vous fait quoi que ce soit pour vous faireHave you done
anything to hurt yourself?





1.
2.
3.
4.
5.
6.
Aucun symptôme
A l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être
vécue
Souhaite être mort(e) ou songe à se suicider
Idées ou gestes suicidaires
Tentatives de suicide
(toute tentative à prendre au sérieux vaut 4 points)
35
SYNDROME DEPRESSIF
G/ Principes du traitement
URGENCE si risque suicidaire, si mélancolie, si délire, si état
stuporeux/catatonique
- En ambulatoire ou en hospitalisation (libre ou HDT)
- EVALUATION et SURVEILLANCE DU RISQUE SUICIDAIRE ++++
- Chimiothérapie
ou SISMOTHERAPIE
- PREVENTION DU PASSAGE A L’ACTE LORS DE LA LEVEE DE
L’INHIBITION PSYCHOMOTRICE (8ème-10ème jour) : BZD, NLP
sédatif
- si angoisse : traitement anxiolytique (BZD, NL)
- si troubles du sommeil : hypnotiques
- si délire : neuroleptiques antiproductifs
36
Indications de la sismothérapie
1/ Risque vital à court terme :
AEG, retentissement somatique
2/ Grossesse
3/ Mélancolie à haut risque suicidaire
4/ Mélancolie délirante,
stuporeuse
ou catatonique
5/ Echec traitement ATD ,
6/ Contre indication aux ATD
37
SYNDROME MANIAQUE
A- Symptomatologie
1/ PRÉSENTATION, CONTACT
 Tenue débraillée, négligée, exubérante,
contrastant avec les habitudes du patient
 Agitation incessante, déambulation
 Hypermimie, clins d’œil
 Hyper syntonie
 Contact facile et familier
38
SYNDROME MANIAQUE
A/ Symptômes (2)
2/ Trouble de l'humeur
- Euphorie expansive :
Hyperhédonie, Optimisme, estime de soi accrue (parfois délirante)
Sensation d'énergie inépuisable, jovialité
- Humeur versatile :
Labilité thymique avec phases de tristesse et d’irritabilité / agressivité / colère
Passage du rire au larmes, hyperesthésie affective
- Relâchement des censures morales et sociales :
Ludisme, désinhibition, impudeur, exhibition, grossièreté , actes délictueux
(vols, fraudes, altercations sur la voie publique, attentats à la pudeur...)
39
SYNDROME MANIAQUE
A/ Symptômes (3)
3/ Troubles du contenu de la pensée
= Fabulation pseudo-délirante ou réellement délirante :
- thèmes = congruents à l’humeur :
idées de grandeur, de persécution (conséquence de la grandeur),
mégalomaniaque, mystique, prophétique, érotomaniaque, de
richesse, de filiation
- mécanismes essentiellement imaginatifs et interprétatifs.
Parfois, activité hallucinatoire.
40
SYNDROME MANIAQUE
A/ Symptômes (4)
4/ Excitation psychomotrice :
hyperactivité stérile (désordonnée, sans but précis)
- Psychique
Tachypsychie avec fuite des idées
Logorrhée avec passage du coq-à-l’âne, jeux de mots
Distractibilité, labilité de l’attention, troubles de concentration
Projets ou achats inconsidérés/inadaptés
- Motrice :
Hyperactivité avec hyper-mobilité (déambulation excessive)
Hyper-expressivité (hypermimie)
Agitation, voire agressivité
41
SYNDROME MANIAQUE
A/ Symptômes (5)
5/ Troubles somatiques
- Troubles du sommeil :
insomnie (réveil matinal précoce +++) SANS ASTHENIE
- Troubles du comportement alimentaire :
gloutonnerie, hyperphagie avec amaigrissement
- Troubles du comportement sexuel :
hypersexualité
- Déshydratation dûe à l’agitation
42
SYNDROME MANIAQUE
B/ Formes cliniques
1/ Hypomanie
= forme atténuée de manie, pendant au moins 4 jours. Diagnostic souvent difficile (accès
passant souvent inaperçu pour l’entourage du patient)
2/ Manie délirante ( = manie avec caractéristique psychotiques)
= présence d’idées délirantes (ou d’hallucinations)
3/ Manie confuse : plus fréquente chez le sujet âgé
La note confusionnelle, parfois au premier plan, peut égarer le diagnostic
4/ Manie furieuse ( = fureur maniaque)
Agitation extrême, avec agressivité et dangerosité pour le patient / pour autrui
Retentissement somatique souvent important.
5/ Manie atypique
État d’excitation avec symptômes évocateurs d’une schizophrénie (DISCORDANCE)
43
Différence Maniaque / Hypomaniaque
Maniaque:
Hypomaniaque:
• La perturbation de
l’humeur entraîne une
altération marquée du
fonctionnement social,
professionnel, personnel...
• La sévérité de l’ épisode
n’est pas suffisant pour
entraîner une altération
marquée du
fonctionnement social ou
professionnel
• Et nécessite une
hospitalisation
• ou pour nécessiter
l’hospitalisation.
• Il n’ y a pas de caractère
psychotique.
« Le maniaque est IMPRODUCTIF, l’hypomaniaque est HYPERPRODUCTIF »
44
Dépression VS Manie
Dépression
Manie
Humeur
Dépressive
Pessimisme
Douleur morale
Émoussement
Inhibition
Culpabilité
Exaltée
Hyperhédonie
Euphorie
Hypersyntonie
Expansivité
Mégalomanie
Cognition
Bradypsychie
Monoidéisme
Pauvreté de la pensée
Tachypsychie
Fuite des idées
Richesse associative
Motricité
Ralentissement
Stupeur
Fatigue
Excitation
Agitation
Infatiguabilité
Somatique
Perte de libido
Anorexie
Insomnie AVEC fatigue
Hypersexualité
Hyperphagie
45
Insomnie SANS fatigue
SYNDROME MANIAQUE
C/ Diagnostic différentiel
1/ Manie atypique (SCHIZOPHRENIE DYSTHYMIQUE)
Euphorie discordante (émoussement affectif)
Isolement social
Idées délirantes peu congruentes à l’humeur (transformation corporelle…)
2/ BDA
3/ Manie d’origine organique
BILAN CLINIQUE ET PARACLINIQUE SYSTEMATIQUE
Étiologies : - confusion mentale : DTS, personnes âgées+++
- ivresse aigue, intoxication : THC, amphétamines, cocaïne
- causes neurologiques : tumeur++, encéphalite
- causes iatrogènes :corticoïdes, L-dopa, oestro-progestatifs,
hormones thyroïdiennes
- Épilepsie
- causes endocriniennes : Cushing, dysthyroïdie
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D/ Complications
1/ Dépenses ou décisions inconsidérées
2/ Abus de substances
3/ Retentissement social, affectif et professionnel
E/ Evolution
1/ Évolution favorable : sans traitement en 6 à 8 mois,
avec traitement en 4 à 6 semaines
2/ Mode d’entrée dans un trouble bipolaire
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SYNDROME MANIAQUE
F/ Principes du traitement
- Urgence thérapeutique
- bilan complet clinique et para clinique ++
- Hospitalisation en service de psychiatrie,
- Sauvegarde de justice
- Chimiothérapie
- thymorégulation : lithium, tegretol, dépakine, lamictal, zyprexa
- sédation : neuroleptiques sédatifs
- si troubles du sommeil : hypnotiques
- si délire : neuroleptiques anti-productifs
- Sismothérapie :
- si risque vital
- si manie délirante
- si fureur maniaque
- si CI aux thymorégulateurs
- si grossesse
- si échec traitement
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LE TROUBLE BIPOLAIRE
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C’est une forme cyclique de dérèglement de
l’humeur où alternent de façon variable des épisodes
dépressifs, des accès maniaques et des intervalles
libres pendant lesquels le sujet est euthymique.
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HISTORIQUE
• FALRET : “folie circulaire” (1851).
• BALLET : “psychose intermittente” (1903).
• BAILLARGER : “psychose à double forme” (1854).
• “psychose périodique” (Allemagne).
• KRAEPELIN : “folie maniaco-dépressive” (1899).
• DENY et CAMUS : “psychose maniaco-dépressive (PMD)” (1907).
• PMD bipolaire et PMD unipolaire.
• ACTUELLEMENT : “trouble bipolaire ou unipolaire” (DSM-IV).
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La folie circulaire de Falret
Magnan 1890 Congrès international de Médecine
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Psychose :
Altération globale de la personnalité au moment des crises.
Caractère incompréhensible des troubles.
Non conscience de la maladie.
Possibilité de syndrome délirant congruent à l’humeur.
Chronique :
 Répétition d’épisodes aigus dépressifs ou maniaques.
 Rythme cyclique plus ou moins régulier.
 En moyenne, intervalle libre de 6 mois à 2 ans.
Endogène :
Antécédents familiaux identiques fréquents.
Le plus souvent, absence de facteurs déclenchants psychiques et/ou
somatiques (2/3 des cas).
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TROUBLE BIPOLAIRE
A/ Épidémiologie
PRÉVALENCE GLOBALE DES TROUBLES BIPOLAIRES
- 1 à 2% de la population dans les études internationales de TB1
- mais 5% à 10% de TB2
- 10 à 15 % des consultations de psychiatrie
Sex-ratio : 1 pour la forme bipolaire,
2 femmes pour 1 homme pour la forme unipolaire
- Facteurs génétiques++, biologiques+, hormonaux et environnementaux
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• Les épisodes des troubles bipolaires (TB) peuvent être:
hypomaniaques
maniaques (sans OU avec symptômes psychotiques)
dépressifs légers ou modérés
dépressifs sévère (sans OU avec symptômes psychotiques)
mixtes (sans OU avec symptômes psychotiques)
Il n’existe pas d’outil d’évaluation para clinique pour le diagnostic de TB.
Le diagnostic repose sur l’évaluation clinique et peut être long et complexe.
Il peut s’écouler 8ans en moyenne entre le début des troubles et sa confirmation .
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TROUBLE BIPOLAIRE
B/ Classification (1)
Trouble Unipolaire
Trouble Bipolaire
Type I
Type II
Type III
Trouble unipolaire : survenue de façon périodique d’épisodes dépressifs
sévères ; patients indemnes de tout accès maniaque/hypomaniaque
Trouble BP I : au moins 1 épisode Maniaque, avec ou sans EDM
Trouble BP II : au moins un épisode hypomaniaque et un EDM
Trouble BP III : au moins un épisode Maniaque ou hypomaniaque induit
par un traitement AD
- Cycles rapides : si >4 épisodes en un an
- Cyclothymie : épisodes de type II pendant au moins 2 ans avec
moins de 2 mois sans symptômes
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B/ Classification (2)
Episode mixte
• Les critères sont réunis à la fois pour un épisode maniaque et pour un
épisode dépressif majeur pendant au moins une semaine.
• La perturbation altère le fonctionnement professionnel social et les
relations interpersonnelles , justifiant une hospitalisation.
• On écarte toujours toxique et affection médicale générale
Association de signes maniaques et dépressifs;
Humeur labile oscillant entre l’extase et le désespoir;
L’excitation intellectuelle est douloureuse;
Anxiété souvent associée avec des idées suicidaires .
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TROUBLE BIPOLAIRE
C/ Diagnostic différentiel
Au cours de l’évolution de la maladie thymique, discussion possible avec :
SCHIZOPHRÉNIE DYSTHYMIQUE
( = trouble schizo-affectif)
DYSTHYMIE : humeur dépressive présente pratiquement toute la journée,
plus d’1 jour sur 2 pendant au moins 2 ans. Les diagnostics de TBP, de
TUP, de psychose chronique ou de trouble organique doivent être écartés
avant de poser ce diagnostic.
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TROUBLE BIPOLAIRE
E/ Evolution
1/ SUICIDE
2/ Conduites addictives, dépendances aux
psychotropes
3/ Retentissement social, familial et professionnel
- Difficultés d’adaptation professionnelle marquées
- Seuls 40% des BP ont une occupation professionnelle
stable
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D/ Traitement
1/ Traitement curatif de l’accès aigu (dépressif ou maniaque)
2/ Traitement prophylactique des récidives thymiques
- = THYMOREGULATEURS : à mettre en route en parallèle du traitement aigu
- But : disparition des rechutes, espacement des rechutes, atténuation de l’intensité
des rechutes thymiques
- Indications des traitements thymorégulateurs :
- 1er épisode maniaque
- 2ème EDM
- LITHIUM, anticonvulsivant :Tégrétol, ECT d’entretien, ATD au long cours (TUP)
3/ Mesures associées
- ALD 30, psychothérapie de soutien
- SURVEILLANCE AU LONG COURS
4/ PSYCHOTHÉRAPIE : de soutien ,TCC ,PIP
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Recommandations relatives à la pharmacothérapie
d’entretien du trouble dépressif
• Pendant au moins 6 mois après la rémission clinique, pour tous les
patients
• Pendant au moins 2 ans chez les patients présentant les facteurs de
risque suivants :
– âge avancé, caractéristiques psychotiques, épisodes chroniques,
épisodes récurrents (3 ou plus dans le courant de la vie), épisodes
fréquents (2 ou plus en 5 ans), épisodes difficiles à traiter, et
épisodes graves
• Maintenir la même dose d’antidépresseurs que dans la phase aiguë
• Réduire lentement la posologie pour éviter les symptômes reliés à
l’interruption du traitement
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La psychoéducation familiale
•
•
•
•
L’entourage joue un rôle de 1er plan
Soutien actif au quotidien
Première ligne en cas d’alerte
Exposé au stress de la vie avec un malade et aux
risques de déstabilisation
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Objectifs de la psychoéducation
• Comprendre la nature des troubles bipolaires
• Destigmatiser
• Prévenir les rechutes
Par identification des facteurs déclenchant
Par repérage précoce des signes cliniques
• Apprendre à réagir
• Conforter la compliance
• Améliorer la qualité de vie
Soutien actif au quotidien
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•
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•
•
•
Règles de vie élémentaires
Respect des routines sociales
Évitement des toxiques
Contrôle de l’expression émotionnelle
Aide à observance
Dépistage du risque suicidaire
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Traitement de la dépression : Pas uniquement une question d’ « antidépresseurs »
Antidépresseurs
Antiépileptiques
Exercices physiques
Antipsychotiques
Noyau dépressif
Psychothérapies
Luminothérapie
Traitements physiques
Produits naturels
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