La Dépression du Sujet Âgé

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La Dépression
du Sujet Âgé
Dr A. MIGNOT
15.12.2016
Généralités
 Pathologie
mentale la plus fréquente du
sujet âgé
 Prévalence 25 % (majeure = 1.9%)
 Plus fréquente en Institution
 Étiologies : hétérogène

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
Comorbités médicales, substances, génétique
Comorbidités psy (addiction, OH, anxiété),
ATCD psy (bipolaire), personnalité (trouble
estime de soi)
Contexte social, évènement de vie, entourage
Dépression mineure
 Un
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


à quatre des symptômes suivants :
Humeur dépressive
Insomnie
Fatigue
Trouble de concentration
Spécificités liées à l’âge ?
 Présentation




clinique souvent atypique
Pas toujours les signes cardinaux (tristesse,
anhédonie), parfois moins évidents et moins
francs
Présentation volontiers masquée
D’autant plus qu’intrication fréquente avec
désordres organiques
Diagnostic encore plus difficile chez le sujet
dément : outils d’évaluation  NPI, Cornell
Les symptômes
fréquents, parfois atypiques –
« point d’appel » ou « premier plan » :
 Symptômes
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

Apathie
Plaintes somatiques, hypochondriaques
Délires fréquents
Troubles cognitifs
Accentuation des traits de personnalité
Suicide
Apathie : la forme conative


Dépression ou apathie : diagnostic différentiel
Apathie : démotivation, non initiative, non
persévérance, émoussement affectif, retrait
social
 Apathie et Dépression : perte d’intérêt, manque
d’élan, ralentissement, asthénie, anosognosie
 Dépression : humeur triste, perte d’espoir,
culpabilité,suicidalité, troubles du sommeil,
anorexie.
Forme somatique
Forme hypochondriaque
 Somatique
: plaintes prédominantes (2/3
des cas) ou initiales (30%)

Désordres gastro-intestinaux, vécu de
mauvais état général, douleurs ostéoarticulaires et musculaires, plaintes cardiovasc
 Hypochondriaque
: patient entièrement
polarisé sur lui-même (mêmes troubles
que ci-dessus). Peut prendre parfois des
proportions délirantes.
Forme délirante





Prédominée par idées de préjudice, de
persécution, parfois de jalousie
Mécanisme interprétatif et imaginatif, parfois
hallucinatoire (visuel, auditif)
Altération des relations sociales (comportements
quérulents, processuels, agressifs)
Sd de Cotard : damnation, négation d’organes,
nihilisme, immortalité
Sd de Capgras : personnes de l’entourage
remplacées par des sosies qui leur ressemblent
parfaitement.
Troubles cognitifs
 Plaintes
mnésiques, troubles du rappel
sans déficit d’encodage
 Troubles attentionnels
 Ralentissement, troubles dysexécutifs
Accentuation
des traits de personnalité
 Forme
hostile : attitude agressive au
premier plan  SA irritable, susceptible,
ombrageux, coléreux, querelleur, méfiant.


Accès caractériels inhabituels
Labilité émotionnelle
anxieuse : accès d’angoisse
inexpliqués, appréhension, ruminations,
peur de tout
 Forme
Suicide
 31
pour 100 000
 Typiquement :





Sexe masculin
Isolement social
Alcoolo-dépendance
Dépression
Impulsivité
Echelles d’évaluation (1)
 Dépistage
: GDS forme courte
Echelles d’évaluation (2)
Echelles d’évaluation (3)
 Si
positif, quantifier l’intensité de la
symptomatolgie par :

Si absence de démence : MADRS
• Score sur 60, seuil à 15
• Rapide, sur 10 items

Si démence : NPI (Inventaire Neuro
Psychiatrique)
Traitement (1)
 ISRS


+++ : 1ère intention
Doses efficaces identiques que chez sujet
jeune
Start slow, go slow
• Escitalopram : débuter à 5 mg, max 10 mg chez le
SA
• Citalopram : débuter à 10 mg, max 40 mg chez le
SA
• Sertraline : débuter à 25 – 50 mg, max 200 mg
chez le SA
Traitement (2)
 ES
des ISRS : nausées, céphalées,
SIADH (hyponatrémie), syndrome
extrapyramidal, chutes, fractures,
augmentation du risque hémorragique (+
interaction anticoagulants et AINS), prise
de poids, troubles sexuels
Traitement (3)

IRSNa :





Venlafaxine LP : 75 à 150 mg/j. Céphalées, nausées,
augmente TA
Duloxétine : 30 à 60 mg/j. CI : insuf hépatique
Milnacipran : 50 mg x2/j. Intéressant si MA, mais peut
perturber le sommeil
ES idem ISRS + augmentation TA
Tétracycliques :



Mirtazapine : 15 à 45 mg/j. Efficacité plus rapide que
ISRS
Miansérine : 10 à 30 mg/j
ES : sédation, prise de poids (stimule l’appétit)
Traitement (4)

Attendre au moins 6 semaines pour juger de
l’efficacité du traitement
 Leucoaraïose : facteur de résistance au
traitement
 Dépression vasculaire (HTA – Diabète –
coronaropathie – AVC) : 15 à 40 % en post-AVC.
Pic prévalence dans les 6 premiers mois. Evolue
sur 1 à 2 ans et risque plus élevé avec degré de
handicap. Relative résistance au traitement.
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