Sémiologie et Observation médicale en gynécologie

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Observation médicale en
gynécologie
Introduction
Deux situations vont amener une patiente à
consulter :
 La patiente présente une pathologie qui nécessite un
examen gynécologique, il s'agit donc d'une consultation
dans le cadre d'une démarche diagnostique

La patiente ne présente pas de pathologie
gynécologique, elle vient pour un examen
gynécologique systématique, il s'agit alors d'une
démarche de dépistage
l'examen gynécologique obéit à des règles simples qui doivent
être toujours appliquées.
l'examen ne doit pas être une corvée douloureuse pour la
patiente.
L’examen gynécologique ne doit jamais être imposé
Il appartient donc au médecin de rendre cette consultation
aussi peu traumatisante que possible pour la patiente et de
s'adapter à la situation et à son psychisme.
La consultation gynécologique
interrogatoire
examen clinique
fin de la consultation
L'interrogatoire
3 objectifs
I.
Le motif de la consultation:
Parfois il s'agit d'une simple visite de de
surveillance dans le cadre d'un suivi
gynécologique systématique
Parfois il s'agit d'une pathologie précise qui
amène la patiente à consulter.
Ailleurs enfin, le motif est complexe, difficile à
exprimer pour la patiente (rôle de l'expérience,
le tact, l'intuition et la personnalité du
gynécologue)
II. Les antécédents:
A. Les antécédents personnels:
1.
Les antécédents médicaux:
La recherche doit être guidée par le motif de la consultation.
Noter la prise de médicaments, l'existence d'allergies,
l’existence de vaccinations
Maladies métabolique et générale
2.
Les antécédents chirurgicaux:
Plus particulièrement les antécédents de chirurgie gynécologique et
digestive (cœlioscopie, cure de synéchies, myomectomie...)
3.
Les antécédents gynécologiques:
-Puberté : âge de survenue, troubles éventuels, traitements
reçus
- Histoire des cycles : régularité, abondance des règles,
syndrome prémenstruel, DDR
- Contraception : nature, durée, tolérance, complications
- L’existence de malformations utérines, d’infections génitales
évolutives ou récentes, isolées ou répétées
- Traitements au laser, traitements par inducteurs de l’ovulation
- Mastopathie bénigne (maladie fibro-kystique)
- la pré-ménopause ou la ménopause (âge de survenu,
traitements, troubles).
4.
Les antécédents obstétricaux:
Gestité, parité, dates, déroulement des grossesses et
modalités des accouchements
IVG, IMG, FCS
ou GEU,
pathologie des grossesses, des accouchements et des
suites de couche: (môle hydatiforme, antécédent d’ictère
cholestatique, de pré-éclampsie, d’hémorragie, de
déchirures compliquées, complications infectieuses ou
thromboemboliques)
B.
antécédents familiaux:
1 - maladies générales : diabète, HTA,
hypercholestérolémie familiale, pathologie thromboembolique ou cardio-vasculaire,
2- pathologie tumorale : cancer du sein et cancer
pelvien,
3- maladies familiales génétiques.
C. conjoint
• Changement de conjoint
• pathologie du ou des conjoints
• partenaires multiples
III. la symptomatologie fonctionnelle:
A.
Les saignements anormaux:
1.
un trouble de la durée des règles :
○ hypoménorrhées : règles trop courtes < à 3 jours
○ hyperménorrhées : règles trop longues > à 8jours
2.
Un trouble de l’abondance des règles :
○ oligoaménorrhées : règles trop peu abondantes
○ polyménorrhées : règles trop abondantes
3.
4.
Un trouble du rythme des cycles :
○ pollakiménorrhées = règles trop fréquentes (cycles trop courts)
○ spanioménorrhées = règles trop espacées (cycles trop longs)
la durée habituelle d'un cycle menstruel (ou l’intervalle entre les règles) est
en moyenne de 28 jours.
Quand cet intervalle dépasse 6 à 8 semaines, on parle de
spanioménorrhée.
les Spottings: correspondent à la perte de quelques gouttes de sang par
jour
5.
métrorragies : saignements anormaux d'origine génitale sans
rapport avec les règles
6.
les ménorragies hyperpolyménorrhées : est une hémorragie
d'origine utérine coïncidant avec la menstruation mais présentant
des aspects anormaux par son abondance et/ou sa durée
7.
ménométrorragies:ménorragies et métrorragies coexistent chez la
même femme,. C’est l’association de saignements au moment des
règles et en dehors de celles-ci.
B.
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Les algies pelviennes
leur date d’apparition
leur rythmicité par rapport au cycle
leur intensité,
le type
le siège
leur irradiation
les facteurs déclenchants
les signes associés
C. Les aménorrhées:
absence de règles pendant la période génitale active.
l'aménorrhée primaire
la patiente n'a jamais eu de règles depuis la puberté
l'aménorrhée secondaire
la patiente, après une période plus ou moins longue de règles
normales, n’a plus de menstruations depuis plus de 3 mois
D.
Les leucorrhées:
écoulements d’origine cervico-vaginal non sanglants se faisant par
l’orifice vaginal
- les leucorrhées physiologiques
- les leucorrhées pathologiques
E.
•
•
La stérilité (infertilité)
Primaire
Secondaire
F.
•
•
•
•
La pathologie mammaire:
mastodynies
Galactorrhée
écoulement purulent, séreux ou hémorragique
La perception par la patiente :
d’un nodule, d’une « masse » à la palpation
d’une modification de l’aspect de la peau
G.
•
•
•
Troubles associés
Urinaires : infection urinaire, incontinence urinaire
Rectaux : constipation ou diarrhée, ténesme, épreinte
Les lombalgies, les sacralgies, les sacro-coccydynies
H.
•
•
•
•
Les troubles de la vie sexuelle
Vaginisme :
Dyspareunie superficielle ou profonde :
Frigidité : absence de plaisir lors de relations sexuelles.
Aphanisis : absence de désir sexuel
L'examen clinique
• L’examen général:
-apprécier la morphologie (poids, taille)
-existence d’une éventuelle altération de l’état général:

amaigrissement récent,

asthénie,

baisse de la pression artérielle

fièvre
• L'examen gynécologique
Un bon relâchement étant indispensable à la réalisation
d'un examen complet.
Rappelons que l'examen gynécologique doit être réalisé
vessie vide et au mieux rectum vide également.
il comprend 4 temps successifs : l’examen abdominal,
périnéal, pelvien et sénologique.
I. L'examen abdominal
En décubitus dorsal, jambes allongées puis semi fléchies, paroi
abdominale bien relâchée.
1-l'inspection:
faire l’inventaire des cicatrices sous-ombilicales surtout
faire préciser à la patiente les interventions correspondantes
2-la palpation:
• une masse abdomino-pelvienne dont elle précise le siège, le
volume, la mobilité, la consistance et la sensibilité
• une douleur abdomino-pelvienne dont elle précise la
localisation, l’intensité, l’irradiation
• une défense ou une contracture abdominale
II. L'examen périnéal
C’est le premier temps de l’examen gynécologique à
proprement parler.
Il est réalisé en position gynécologique, au repos puis
éventuellement lors d’efforts de poussée.
Il permet d’apprécier:
• L’imprégnation hormonale
• L’existence de séquelles obstétricales ou de mutilations
génitales féminines
• La distance ano-vulvaire, normalement ≥ à 3 cm
• La présence d’une infection cutanéo-muqueuse
(mycose, herpès, condylomes, …) ou des glandes de
Skene ou de Bartholin
• La présence de lésions traumatiques à la suite d’une
agression sexuelle
III. Examen pelvien
1. Examen sous spéculum
2. Toucher vaginal
3. Toucher rectal
L'examen au Spéculum
 il s'agit d'un instrument qui permet
d'élargir la cavité vaginale par
l'écartement des parois du vagin
 pour pouvoir visualiser et examiner le
col utérin et le vagin et de donner un
accès au canal cervical et à la cavité
utérine pour pratiquer de multiples
examens et interventions chirurgicales
Exemples
 la mise en évidence des lésions vaginales et
cervicales macroscopiques
 la détermination de l'origine d'un saignement
génital
 prélever les frottis du col utérin, réaliser la
colposcopie et la biopsie du col utérin, la
conisation du col utérin
 effectuer les curetages biopsiques ou dans le
cadre de la prise en charge d'un avortement
ou une IVG
Spéculum de Collin
Spéculum de Cusco
Le toucher vaginal
Définition
C'est l'introduction de deux doigts dans
le vagin, il permet, couplé au palper
abdominal, d'explorer la cavité
pelvienne.
Technique
On utilise deux doigts (index et médius) ou
un seul en cas d'atrophie vaginale(l'index),
protégés par un doigtier stérile à usage
unique
Pour que l'exploration soit la plus profonde
possible, il faut que le maximum de
longueur digitale soit utilisable
L'index appuyant fortement sur la fourchette, le
médius se dégage et vient très aisément se
mettre à côté de l'index.
Les doigts sont tout d'abord orientés en bas et
en arrière (45° environ) puis on les
horizontalise.
La main abdominale " ramène " vers les doigts
vaginaux le contenu viscéral pelvien
Résultats
Le TV permet d'apprécier les éléments suivants :
- Le col utérin dans sa consistance, son volume, sa
forme, sa mobilité, sa longueur, son ouverture
- Le vagin et son cul de sac postérieur répondant au cul
de sac de Douglas
- Le corps utérin dans sa taille, sa position, sa forme, sa
consistance, sa mobilité et sa sensibilité
- Les annexes et notamment les ovaires sont palpables
à travers les culs de sac vaginaux latéraux.
Limites
Le TV est limité par
- Le fait qu'un doigtier explore mieux le côté droit du
vagin, il peut être utile de répéter le toucher avec la
main gauche,
- Les patientes obèses sont également difficiles à
examiner car la main abdominale ne peut ramener
correctement le fond utérin, la paroi étant trop
épaisse,
- chez une patiente vierge, il convient d'éviter l'examen
au spéculum et le TV.
Le toucher rectal
Il n'est pas systématique
il peut être utile de le combiner au TV dans certaines
situations (prolapsus,endométriose, kc du col…)
Il peut également rendre des services quand l'examen
vaginal est peu performant (vierge, femme âgée).
IV. L'examen sénologique
L'inspection
La palpation
Palpation des aires ganglionnaires
Rechercher toute symptomatologie évocatrice ainsi que tout
changement récent au niveau des seins :
● Modifications cutanées
● Palpation de nodule
● Ecoulement anormal
Toute anomalie observée à l’inspection et/ou la palpation des seins sera
reportée sur un schéma récapitulatif daté et précis (mesure des
anomalies).
inspection
•
•
•
•
•
•
La patiente torse nu
de face et de profil
en position assise puis debout
le dos courbé et les bras tendus en avant
les seins pendant librement
autres positions: les bras semi-fléchis avec les
poings sur les hanches ou relevés sur la tête.
• Il est important de comparer les 2 seins.
Palpation des seins
• de façon méthodique (quadrant par quadrant) et comparative en
rayon de soleil, du bord inférieur de la clavicule en haut jusqu’en
dessous du sillon sous-mammaire en bas et jusqu’aux régions
latérales du sein.
• La palpation s’effectue sur une patiente assise ou debout puis
couchée en se plaçant toujours du côté examiné.
•
Elle est réalisée après s’être réchauffé les mains en les posant bien
à plat par petits mouvements circulaires avec l’extrémité de l’index
et du médius en exerçant une légère pression de la glande
mammaire sur le grill costal.
•
•
La palpation des quadrants internes se fait bras relevés,
la palpation des quadrants externes se fait bras le long du corps.
La palpation des aires ganglionnaires
• la palpation des aires ganglionnaires axillaires et sus
claviculaires
• L’examinateur insinue ses doigts vers le sommet du
creux axillaire, en arrière du tendon du muscle grand
pectoral, puis inspecte la face externe et termine par les
creux sous et sus claviculaires à la recherche d’une ou
plusieurs adénopathies
Fin de la consultation
• L’ensemble des données recueillies lors de la
consultation sera consigné sur le dossier médical
pendant que la patiente se rhabille
• Si vous devez annoncer une mauvaise nouvelle
(infection, suspicion de GEU, grossesse non prévue, ou
autre, …) attendez que la patiente soit rhabillée et assise
en face de vous pour lui parler en la regardant
conclusion
•
•
•
•
soulever une ou plusieurs hypothèses diagnostiques
conduire à prescrire des examens complémentaires
orienter la patiente vers d’autres professionnels
L'occasion d’apporter à la patiente différentes
informations
• L’examen gynécologique est nécessaire à la
prévention, au dépistage et à la surveillance des
pathologies gynécologiques
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