Oncogénétique Du point de vue du clinicien

publicité
Oncogénétique
Prédisposition héréditaire au
cancer du sein et de l’ovaire
EPU Pau
19 mai 2011
Dr Emmanuelle BAROUK-SIMONET
L’ADN est le support de l’information génétique
Si l’on déroule les chromosomes
cela donne 2 bandelettes d’ADN
de plus 1 m chacune dans le noyau cellulaire
Père
23 paires de chromosomes
ADN
Les gènes sont comme les mots
d’un texte …
… ou comme les perles d’un collier
Mère
H. Sobol DU Oncogénétique
Les mutations
Anomalies touchant les gènes,
modifiant le sens du texte
7
jfd,s;
a
*1233
@
@
yezue
#
Pour qu’une maladie soit héréditaire
une mutation doit être présente dès la conception
C’est à dire présente au niveau des gamètes
*fow
H. Sobol DU Oncogénétique
Le cancer est une maladie toujours génétique
mais rarement héréditaire
(5 à 10% des cas)
Car il résulte de l’accumulation dans une cellule de mutations
qui touchent des gènes contrôlant la prolifération cellulaire
Dans la majorité des cas
c’est « l’environnement » qui est
responsable …
7
jfd,s;
a
*1233
@
*fow
@
Mais dans le cas des formes héréditaires
yezue
(prédisposition génétique au cancer)
#
une mutation est présente dès la conception
au niveau d’un ovule ou d’un spermatozoïde  anomalie constitutionnelle
H. Sobol DU Oncogénétique
Le cancer = une maladie génétique
• Accumulation d’évènements mutationnels
• Phénotype cancéreux transmissible à travers la
mitose
• Oncogènes et anti-oncogènes
• Perte de la stabilité du génome cellulaire
Génétique somatique
Accumulation
d’évènements
mutationnels
Phénomène multiétapes
Carcinogénèse
≠ Génétique constitutionnelle
Transmission mendélienne
(autosomique récessif ou
dominant)
Cancer héréditaire (5 à 10 %)
Un modèle : le rétinoblastome familial/sporadique
•
Théorie de Knudson (1971)
 Double évènement mutationnel
 Sporadique : 2 mutations acquises (ou somatiques)
 rétinoblastome unilatéral
 Familial : 1 mutation germinale + 1 mutation
acquise  rétinoblastome bilatéral
•
Modèle de Commings (1973)
 Les deux évènements sont alléliques
Oncogénétique
•
Discipline récente (≈ 15 ans)
•
Discipline mixte clinico-biologique
•
Objectif  Identifier les situations de prédisposition
héréditaire
1. Récurrence familiale même branche parentale (au moins 3 cas pour K
fréquents ou 2 pour K rares)
2. Précocité
3. Tumeurs primitives multiples (ex sein/ovaire)
4. Tumeurs bilatérales
•
Situations  Rares 5 à 10% des K
 Prise en charge adaptée
Oncogénétique
• Démarche volontaire
• Courrier explicatif préalable à la cs
• Recueil des informations médicales personnelles et
familiales (CR histologiques et opératoires +++)
• Apparentés au 1° et 2° degré (3° degré)
• Long (≈ 1 heure)
• Arbre généalogique
Critères actuels BRCA1 + 2
• K Sein / Ovaire
Score d’Eisinger
Se = 55 %
• 3 KS liées au 1° ou
2d
degré
Situation
• 2 KS < 45 ans ou dont 1 KS homme
• 1 KS < 30 ans - 35 ans (grade élevé)
• 1 KS médullaire
• 1 KS + 1KO
• K primitif multiple (KS, KO)
KS <30 ans
KS 30-40 ans
KS 40-50 ans
KS 50-70 ans
KS masculin
K ovaire
Score à 5
Poids
4
3
2
1
4
3
Eisinger, Bull Cancer 2004 ; 91 : 219-37
• K ovaire isolé < 70 ans  Se 70%. En discussion < 61 ans
• K sein < 35 ans : 21% de femmes mutées
• En discussion : K sein isolé triple négatif < 51 ans
BRCA1
•
•
•
•
17q12 – 22 exons
Gène suppresseur de tumeur
Transmission autosomique dominante
KS :




carcinome canalaire infiltrant peu différencié
Grade III selon SBR
Récepteurs hormonaux négatifs, triple négatif (basal-like)
Forte proportion de K médullaire
• KO :
 cystadénocarcinome séreux peu différencié grade III selon
Silverberg
 Point de départ tubaire
 Tumeur péritonéale primitive
 Pas de lien avec tumeur borderline avéré
BRCA2
•
•
•
•
•
•
•
•
13q12 – 27 exons
Gène suppresseur de tumeur
Transmission autosomique dominante
KS :
 carcinome canalaire infiltrant peu différencié
 Grade II ou III selon SBR
KS masculin
KO : idem BRCA1
K pancréas (risque global faible mais + important dans
certaines familles)
Mélanome et BRCA2 ?
Recherche première de mutation
• Cas index
• Consentement éclairé
• Long et difficile
● Consultation de rendu de résultat
 Mutation délétère identifiée
A confirmer obligatoirement sur un 2d prélèvement
Prise en charge adaptée
Proposer test génétique aux apparentés
 Variant de signification inconnue
3 classes
Probablement délétère : étude de l’épissage, étude de coségrégation (COVAR)
Indéterminé (attente de données complémentaires, étude COVAR)
Probablement neutre (~ polymorphisme)
 Absence de mutation : défaut technique, hétérogénéité génétique
si forte suspicion
Analyse complémentaire : RGT BRCA2, autre gène P53 …
Autre gène non encore identifié (Etude GENESIS …)
Test génétique
• Indication de test génétique chez les apparentés
En situation asymptomatique ou symptomatique
Prescription encadrée équipe pluridisciplinaire déclarée
Double entretien médecin généticien / psychologue
Deux prélèvements dont un différé
● Consultation de rendu de résultat
 Non porteur : risque identique à la population générale
 fréquence non négligeable des phénocopies
 Porteur : ▪ Comité pluridisciplinaire oncogénétique
▪ Prise en charge adaptée
Mutation identifiée BRCA
● Porteur de mutation identifiée en situation de recherche
première ou test génétique
Comité pluridisciplinaire oncogénétique
Prise en charge adaptée
Consultation post analyse avec un spécialiste d’organes couplé à une
consultation psychologue
Suivi psychologique
Patient atteint référé à l’oncologue
Patient indemne : consultation de suivi Dr A Floquet en alternance avec
gynécologue
Mutation identifiée BRCA
 Prise en charge adaptée (1)
• Risque K  BRCA1 KS 57% et KO 40% à 70 a
 BRCA2 KS 49% et KO 18% à 70
(Chen et al, JCO
a
2007)
• Variabilité du risque intrafamilial (étude GEMO)
• IRM  Impact sur survie en cours d’évaluation
 Sensibilité augmentée (Warner et al, JAMA 2004)
 Améliore le pronostic du K
 Diminue le risque de K de l’intervalle
(de 50 à 10%) (Plevritis et al, JAMA 2006)
Mutation identifiée BRCA
 Prise en charge adaptée (2)
• Chirurgie prophylactique : après concertation pluridisciplinaire + cs psy
+ délai de réflexion

Effectifs
K même sein
(12 ans)
K controlatéral
(12 ans)
Tumeurs
sporadiques
105
21 %
9%
Tumeurs
héréditaires
22
49 % (p = 0.001)
42 % (p = 0,001)
Haffty et al,The Lancet, 2002
Mastectomie prophylactique
 Diminue KS 90% (Rebbeck et al, JCO 2004; Domchek et al, JAMA 2010)
 Améliore la survie
 Acceptabilité difficile
 Annexectomie prophylactique
 Diminue KO 90% (Domchek et al, Lancet oncol, 2006)
 Diminue KS 50% (Kauff et al, JCO 2008)
Ne pas méconnaître les autres syndromes
de prédisposition au KS
• Syndrome de Li et Fraumeni : gène TP 53
 KS / Sarcomes / Tumeurs cérébrales / Leucémies /
Corticosurrénalomes / K poumon …
• Prédisposition héréditaire au K estomac et KS (CLI) : gène
CDH1
• Prédisposition syndromique avec évolution tumorale +/systématique
 Maladie de Cowden : gène PTEN
 Maladie de Peutz-Jeughers : gène STK11
• Prédisposition aux K endomètre et KO : maladie de Lynch
ou syndrome HNPCC : gènes MMR (carcinome endométrioïde)
Conclusion et perspectives
• Diffusion des recommandations  meilleur accessibilité
aux tests génétiques
• Prise en charge adaptée et pluridisciplinaire
• Améliore le pronostic au mieux la survie
• Emergence de thérapies ciblées en cas de mutations BRCA
• Merci de votre attention
• L’équipe d’oncogénétique de l’Institut
Bergonié
Dr Michel LONGY
Dr Nicolas SEVENET
Dr Virginie BUBIEN
Françoise BONNET
Eglantine JOLLY
Florence GUTH
Elisabeth GARBAY
Delfine LAFON
Bernadette GASTALDELLO
Christophe BEPOLDIN
Gaëlle GENESTE
Téléchargement