LES THEORIES EN PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT Les conceptions générales du dvpt sont à la base de constructions théoriques diverses, complémentaires ou concourrentes. Que faut-il entendre par théorie ? RQ : étymologie grecque : vision d’un spectacle, vue intellectuelle, spéculation • Le mot « théorie » est souvent employé de manière péjorative en faisant référence à : une vue de l’esprit artificiellement simplifiée (présentation des faits de manière trop schématique) • une conception individuelle (liée au parti pris de l’individu) Il peut être cependant défini de manière positive La théorie est l’hypothèse vérifiée après qu’elle ait été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique. Une théorie pour rester bonne doit toujours se modifier avec le progrès de la science et demeurer constamment soumise à la vérification et à la critique des faits nouveaux qui apparaissent. Si l’on considérait une théorie comme parfaite, et si l’on cessait de la vérifier par l’expérience scientifique, elle deviendrait une doctrine. C. Bernard. Un modèle théorique est donc : 1. 2. 3. un système explicatif qui se propose de rendre compte d’un gd nb de faits par le recours à un petit nb de principes admis à titre d’hypothèse vraisemblable par la plupart des chercheurs d’une époque. Une théorie permet : 1. d’interpréter ce qui est observé 2. d’aller au-delà en proposant de nouvelles hypothèses réfutables permet aux théories d’évoluer (i.e. d’être vivantes) : - en affinant ou ajustant ses concepts - en s’intégrant dans une théorie nouvelle plus explicative La psychologie du dvpt se caractérise par un éclectisme théorique : Coexistence d’orientations ≠ sur l’étude du dvpt MAIS absence de concordance entre les ≠ modèles (termes utilisés - étapes – âges) Absence de concordance liée au fait que les ≠ approches privilégient tel ou tel champ d’étude Nécessaire d’être prudent dans l’interprétation des modèles 1. Descriptions linéaires peuvent donner l’impression que le dvpt est continu OR, le dvpt est discontinu (existence de progressions, de pauses, voire de regressions) 2. Les âges mentionnés n’ont qu’une valeur indicative : il existe toujours une dispersion autour des âges moyens. Les différences entre les modèles théoriques Pas de théorie du dvpt unitaire Différences des approches au niveau : - du domaine étudié - du type de modèle - du type d’approche - de l’origine du dvpt Le domaine étudié Etude de l’aspect : 1. Intellectuel (e.g. Piaget) 2. Affectif (e.g. Freud, Klein) 3. Relationnel (e.g. Spitz) 4. Social (e.g. Wallon) Ces distinctions rendent compte du caractère partiel des théories en psychologie du dvpt. Le type de modèle Elaboration de modèles de dvpt : 2 types de modèles 1. Modèles généraux Saisir les modes d’action d’un mécanisme moteur du dvpt dont la mise en œuvre affecte l’ensemble des registres. 2. Modèles locaux Relatifs à des secteurs particuliers du dvpt : préciser le fonctionnement des chgts dans le domaine étudié. Le type d’approche 3 approches 1. Approche descriptive La plus ancienne. Décrire de façon précise les cpts des enfants à chaque âge. 1ère méthode utilisée : l’observation (description de leurs propres enfants puis observation sur de plus groupes d’enfants). Le type d’approche 2. Approche structuraliste Organiser les conduites qui se développent au cours de l’enfance en les regroupant dans des structures. Structure : tout constitué, ensemble d’éléments organisé selon certaines relations : totalité ≠ assemblage de plusieurs éléments Le type d’approche Définir les lois déterminant les relations entre les éléments liés ensemble. La structure n’implique pas une réalité statique mais une transformation tout au long du dvpt de l’enfant Succession d’étapes ou de stades, chacun étant caractérisé par une structure spécifique Le type d’approche 3. Approche fonctionnaliste S’intéresse à psychologique. Présuppose que l’installation et l’affermissement d’une réponse dépendent de son utilité Etude de la signification des comportements et non de leurs mécanismes Attention accordée aux contextes : analyse de la situation ou du milieu. la fonction de chaque entité L’origine du développement Le développement est déterminé : 1. Dès la genèse (i.e. contenu dans les gènes de l’enfant) Thèse des innéistes / maturationnistes 2. Par des facteurs externes (i.e. acquis) Thèse des empiristes 1 – La théorie maturationniste Objectif des maturationnistes Cette approche insiste sur l’importance des facteurs endogènes, responsables du dvpt. Tout est programmé dès la conception Ordre immuable dans le déroulement des changements Certains aspects du dvpt présentent une régularité en faveur d’une telle conception. Exemple : étapes de la progression vers la marche Objectif des maturationnistes Hypothèse : d’autres aspects du dvpt peuvent obéir également à une telle nécessité interne. L’objectif des maturationnistes est de montrer : la prédominance des facteurs internes l’absence d’influence des événements extérieurs Illustration avec les travaux de Gesell : minutieuse description du dvpt des enfants à ≠ âges. Objectif des maturationnistes Parallélisme entre dvpt psychologique et dvpt physique Dvpt est affaire de maturation / actualisation du potentiel génétique Apparition des cpts suit un ordre séquentiel fixe Orienté vers la maturité Consécutif à une programmation interne (comparable au processus de croissance physique) Objectif des maturationnistes Existence de différences mais la marge de variation par rapport au déroulement du programme génétique est limitée Argument en faveur de l’importance de la maturation : inefficacité des apprentissages précoces Méthode du jumeau témoin Recours à la méthode du jumeau témoin : jumeaux monozygotes permettant d’apparier les enfants au niveau du potentiel héréditaire. Entraînement d’un jumeau à un cpt supposé sous contrôle maturatif 2ème jumeau placé dans la même condition qu’une fois l’entraînement de son jumeau achevé Méthode permet de préciser les rôles respectifs de l’apprentissage et de la maturation Illustration : gravir les marches d’un escalier 1. 2. Pré-test : aucun jumeau ne sait grimper les marches d’un escalier Entraînement d’un des jumeaux à monter/descendre un escalier de qq marches pendant 6 semaines (1 fois/jour) Après 6 semaines : résultat en faveur du jumeau entraîné – jumeau non entraîné ne dépasse pas la 2ème marche. 2 semaines plus tard : jumeau non entraîné gravissait les marches Prépondérance de la maturation : jumeau témoin rattrape très rapidement les performances du jumeau entraîné. Travaux de Gesell 1. Auteur des 1ères descriptions et évaluations quantitatives du dvpt dans les 1ères années. 2. Description du dvpt des enfants dans 4 domaines Dvpt moteur : locomotion, posture, préhension… Cpt adaptatif : capacité à percevoir des éléments significatifs dans une situation et à se servir de l’expce présente et passée pour s’adapter à des situations nouvelles. Langage Cpt personnel et social : relations personnelles à d’autres personnes et à la culture sociale. Travaux de Gesell 1. Décrire l’évolution en définissant ≠ stades : niveaux d’âge 2. Chaque niveau d’âge représente un degré ou un niveau de maturité correspondant à une zone d’âge + ou – étendue - 12 niveaux d’âge entre 0 et 5 ans - 6 niveaux entre 5 et 10 ans - 6 niveaux entre 10 et 16 ans RQ1 : tps du dvpt n’a pas la même valeur pour les ≠ tranches d’âges (1ers temps + importants) RQ 2 : niveaux d’âge ≠ A.C. sorte d’abstraction Travaux de Gesell 3. Faire une description analytique des composants du cpt en vue d’établir un profil de cpt ou de maturité. Vue synthétique des caractéristiques du cpt Cadre de référence permettant de considérer : - L’état de maturité - Les progrès de dvpt de l’enfant Travaux de Gesell Elaboration en 1925 d’un test dont l’objectif est de décrire objectivement les ≠ aspects du dvpt Gesell, véritable promoteur des tests pour bébé. Attention à l’interprétation des normes ! Les normes sont des points de repère auxquels l’enfant peut être comparé Juger le dvpt d’un enfant en termes d’avance / retard / normalité par rapport à ce qui est habituellement observé chez les enfants du même âge. Critiques Dans une approche maturationniste, le dvpt s’identifie à un concept de maturation. Le maturationnisme suppose : 1. Une indépendance du dvpt / aux circonstances et stimulations externes OR dès l’embryogenèse, les interactions organismemilieu sont déterminantes pour le dvpt. Critiques 2. Un parallélisme étroit entre physiologique et comportemental dvpt anatomo- Exemple de la myélinisation dont le dvpt tout au long de la 1ère année gouverne l’acquisition de la motricité volontaire. OR les exemples sont peu nombreux. Critiques 3. Existence de périodes optimales d’apprentissage Existence de bornes temporelles entre lesquelles l’organisme peut réagir à certaines stimulations du milieu : Un niveau suffisant de préparation de l’organisme pour que les apprentissages puissent se faire Des périodes critiques au-delà desquelles les apprentissages ne sont plus possibles. OR, il est difficile de mettre en évidence l’existence de périodes critiques ds le dvpt de l’enfant Périodes sensibles. Critiques En bref, aucun psychologue ne nie l’importance des facteurs maturatifs mais leur rôle est considéré comme + ou – important dans le dvpt. 2 – La théorie behavioriste Courant influent de la 1ère moitié du 20ème siècle. La psychologie est définie comme la science du comportement animal et humain sur la base des seuls faits observables. L’objectif du behaviorisme n’est pas l’étude du dvpt mais l’analyse fonctionnelle du comportement. Met l’accent sur les interactions entre l’organisme et l’environnement en s’intéressant uniquement aux données observables : • Événements (i.e. stimuli) • Comportement (seul mode d’accès objectif à la compréhension de l’individu) en vue d’établir une relation de cause à effet. Il s’agit d’une analyse fonctionnelle du cpt Comportement = f(stimuli) Relation entre stimuli et réponses modélisée par SR sans soucier du fonctionnement interne de l’individu. L’intérêt porte sur l’étude de la réponse cptale (sortie) associée à un stimulus (entrée). Quel est le statut de l’enfant dans la théorie behavioriste ? • Pas de statut particulier • Principes de base régissant les cpts sont les mêmes : ≠ niveau et de complexité des mécanismes mais pas ≠ qualitatives. L’enfant est une entité organique en interaction avec son environnement. Etudier la réponse de l’enfant à un stimulus précis Le développement est consécutif aux chgts : • Intervenant dans le mode d’interaction avec l’environnement • Liés à l’évolution organique et surtout aux effets des expces et aptsges Exemple : le froncement des sourcils des parents n’a pas d’influence sur le cpt d’un bébé de qqs semaines. Plus tard, il est relié à une désapprobation et le bébé se met à pleurer. 2 types d’apprentissage 1. Apprentissage répondant : conditionnement classique, pavlovien ou de type 1 2. Apprentissage opérant : conditionnement instrumental, skinnérien ou de type 2 Apprentissage répondant Pavlov (1849-1936 – prix Nobel 1904) Etude du conditionnement salivaire des chiens gardés en captivité Chiens nourris à heure régulière salivaient avant même la présentation de la nourriture dès l’audition du bruit du pas du gardien. Expérience : Substituer un stimulus inconditionnel (viande) engendrant une réponse inconditionnelle (salivation) un stimulus conditionnel (son) qui provoque à son tour par apprentissage associatif la réponse réflexe. Le comportement obtenu est dit alors répondant. Viande Salivation St. Inconditionnel Rpse inconditionnelle Cloche Orientation Cloche + Viande Salivation Cloche Salivation St. conditionnel Rpse conditionnelle Application du modèle à la pédagogie d’une méthode dont l’objectif est la prédiction des cpts et de leur contrôle. Etude du conditionnement des émotions par Watson Les réflexes naturels ne demandent aucune expérience préalable demande slt la présence d’un stimulus spécifique. Réflexes inconditionnels se déclenchant de façon automatique chaque fois que se présente le stimulus inconditionnel Exemples : sonnerie, mvt brusque sursaut / choc électrique retrait Nos réflexes et nos émotions sont déclenchés sans que nous puissions exercer de contrôle sur la façon dont ils vont s’exprimer. L’absence de contrôle peut entraîner qu’une association s’effectue entre la situation déclenchante et une stimulation qui n’a rien à voir avec l’émotion. En 1920, Watson & Rayner : étude conditionnement des émotions (e.g. peur) du Albert (8 mois) se montre inquiet lorsqu’il entend un bruit métallique mais ne manifeste pas de peur face à toute une série d’objets (rat blanc, lapin, singe, masque) Association : Bruit métallique peur Rat blanc + bruit métallique peur Rat blanc peur Peur conditionnée Apprentissage opérant Années 30 : dvpt théorie de l’apprentissage sous l’impulsion de 2 chercheurs en psychologie animale : Hull (1884-1952) – Skinner (1904-1990) Nouveau mode d’apprentissage (conditionnement) : Apprentissage opérant ou instrumental Apprentissage opérant 1. Apprentissage répondant : le sujet apprend une relation existant entre 2 événements mais n’intervient pas dans cette relation. Il est passif – il subit les conditions que le milieu impose à son milieu. RQ : l’obtention du renforcement ne dépend pas de lui : c’est l’expérimentateur qui décide de lui donner ou non une récompense. Apprentissage opérant 2. Apprentissage opérant : le sujet intervient dans la relation causale des 2 événements. L’individu ne subit plus, il agit. Selon Skinner, de nbx cpts sont modelés par : • Des circonstances où l’organisme est placé • Face auxquelles il est amené à s’adapter en agissant dans tel sens plutôt que dans tel autre. Apprentissage opérant La mise en place des cpts n’est pas le seul fait du hasard mais s’effectue par : 1. La reproduction des actions dont les conséquences sont recherchées par l’organisme 2. L’abandon de celles dont l’organisme souhaite éviter les effets. Conséquence d’une sélection effectuée après l’action d’un agent de renforcement. Apprentissage opérant Etudes de Skinner __________________ Association entre l’appui sur un signal lumineux (disque de plastique qui peut s’allumer) et l’ingestion de nourriture. Si le pigeon appuie sur le disque lorsqu’il s’allume il reçoit de la nourriture MAIS il ne reçoit aucune nourriture s’il appuie lorsque le disque est éteint. Le pigeon a tendance à reproduire le comportement pour recevoir de la nourriture • Renforcement positif et renforcement négatif Renforcement est l’opération par laquelle un agent de renforcement ajouté ou retranché à la suite d’un cpt en augmente la probabilité d’apparition Exemple stimulus de renforcement positif : ingestion de nourriture si le pigeon appuie sur le signal lumineux. Exemple stimulus de renforcement négatif : évitement d’un choc électrique si le rat saute de l’autre côté de la cage lorsqu’une lumière s’allume. • Punition ≠ renforcement négatif Si le renforcement augmente tjrs les chances de voir se produire un cpt, la punition vise à faire disparaître un cpt jugé indésirable . 1. soit en faisant intervenir un stimulus aversif Exemple : fessée 2. soit à supprimer une stimulation agréable Exemple : supprimer une sortie, un dessert… Renforcement primaire vs renforcement secondaire 1. Renforcement primaire constitué par la satisfaction des besoins physiologiques Exemple : faim, soif, sommeil 2. Renforcement secondaire constitué par la satisfaction obtenue par association avec d’autres agents de renforcements Exemple : salaire – obtention diplôme – prestige associé à un poste important Apprentissage opérant & ses visées éducatives Généralisation de ce schéma d’apprentissage à l’éducation des enfants, notamment dans le domaine du traitement des déviances et maladies mentales. Objectif : structurer le cpt des enfants retardés Programmer une série d’étapes entre : 1. Le comportement de base tel qu’il existe avant l’apprentissage 2. La réponse terminale qu’on cherche à faire émettre Il s’agit de renforcer progressivement et systématiquement chacune de ces séquences d’action jusqu’à amener l’organisme à adopter le cpt désiré. Peu à peu, l’individu va fournir la réponse souhaitée grâce à une récompense associée à chaque action allant dans le sens de la réponse terminale. Exemple : méthode d’économie de jetons Critiques Les behavioristes considèrent que le nv né a un répertoire comportemental limité et passif par rapport à son environnement. OR les connaissances actuelles montrent qu’il est ACTIF dans son environnement et dispose d’un répertoire lui permettant d’entrer en interaction avec son entourage. Critiques Les behavioristes ne prennent en compte que les comportements observables. OR des processus non observables -cognitifs, affectifsinterviennent dans tout apprentissage. Illustration d’un apprentissage répondant Conditionnement fœtal : Etude de Feijoo (1981) Diffusion d’une phrase musicale (12 sec. Basson de Pierre et le Loup – 3 fois / séance – 8 séances) Etablissement d’une association entre l’émission sonore et un signal fœtal associer la stimulation à un état fœtal correspondant au relâchement abdominal maternel RQ : état fœtal apparaît entre la 6ème et 10ème min. de relâchement abdominal. La seule stimulation pourra-t-elle provoquer l’état fœtal ? Evaluation des mvts fœtaux à ≠ moments 1. Test prénatal : 13/16 fœtus réagissent plus précocement (11 en moins de 20 sec – 2 entre 20 et 50 sec) 2. Test à la naissance : évaluation avant/après la stimulation les nv nés se calment à l’écoute des 12 sec. de basson (RQ : vérification que c’est bien la phrase musicale qui les calme) 3. Test 1 an après : audition de la phrase musicale calme les enfants. 1. Conditionnement fœtal possible à partir d’une stimulation sonore extérieure (fœtus entend à partir de la 22ème semaine) 2. Certaine mémorisation de la stimulation sonore Illustration d’un apprentissage opérant Etude des capacités de mémorisation des nourrissons __________ 1. Conditionner à fournir un comportement donné à l’apparition d’un signal donné (mobile) Etablir un lien entre les mvts de pied et les mvts d’un mobile. 2. Evaluer la rétention après un délai variable. Nourrissons de 2, 3 et 6 mois Apprentissage association entre les mvts de pied et le mobile 1. Phase sans renforcement : calcul du niveau de base (nb de mvts pied) 2. Phase d’entraînement : mobile relié à la cheville : mesure du nb de coups de pied 3. Phase sans renforcement : mobile détaché Test mémoire immédiate variables (de 24 h à 14 j) - mémoire après délais Se souvient-il de la relation ? des caractéristiques du mobile ? Illustration d’un apprentissage opérant - 2 mois : rétention pdt 24 h - 3 mois : 7 jrs - 6 mois : 14 jrs Nourrissons st capables de : – reconnaître un signal spécifique – se souvenir de la relation entre un signal et la récompense qu’il annonce 3 – La théorie cognitiviste Le cognitivisme est une réponse alternative à la conception behavioriste concernant l’explication du cpt humain. La psychologie cognitive prend le contre-pied des behavioristes La psychologie cognitive 1. Etudie le système cognitif, sa structure, son fonctionnement 2. Est centrée sur les activités mentales de l’individu, et les structures qui les sous-tendent et non plus seulement sur les variations de l’environnement. Hypothèse : il est possible d’appréhender ce qu’il y a ENTRE le stimulus et le comportement. Existence de représentations mentales de nature symbolique Psychologie de la connaissance Existence de plusieurs courants Théorie piagétienne cognitif (1896-1980) : étude du dvpt Adopte une orientation cognitive centrée sur la genèse des processus mentaux et des connaissances. La théorie piagétienne 1 – Conception génétique • Piaget est à l’origine de la psychologie génétique. • Ce n’est pas l’enfant qui l’intéresse mais l’enfant en tant que moyen d’accès au fonctionnement mental des adultes. • S’intéresse à la manière dont les procédures se construisent au cours du dvpt de l’enft (ontogenèse) mise en place successive de structures de + en + complexes, souples et mobiles. 2 – Conception structuraliste Piaget s’intéresse au fonctionnement de l’intelligence : • Aux structures que le sujet met en œuvre pour construire le savoir • Aux mécanismes sous-tendant le cpt intellectuel Conception structuraliste S’oppose à la conception additive de l’intelligence. RQ 1 : dans la conception additive, il s’agit de décrire les niveaux d’aptitudes, de performances successifs de l’enfant RQ2 : Etalonnage en français des tests d’intelligence du psychologue anglais Cyril Burt ce sont les mauvaises réponses qui retiennent l’attention de Piaget. Postule l’existence d’une série d’organisations internes de + en + puissantes permettant d’intégrer des données de + en + complexes : les stades 3 – Conception constructiviste Accent mis sur la part active que prend l’individu à son propre dvpt. Le sujet construit la connaissance : il est acteur de ses apprentissages en interaction avec le monde. Conception constructiviste Selon Piaget, la maturation et la pression sociale ne sont pas seules à l’œuvre • Il n’y a pas de structure innée l’individu ne naît pas avec des structures de connaissances toutes faites qui lui permettraient d’appréhender d’emblée la réalité. Exemple : les notions élémentaires (e.g. notion d’objet, d’espace, de temps…) ne sont pas comprises immédiatement par l’enfant mais font l’objet d’une construction. • La maturation joue un rôle nécessaire mais non suffisant pour expliquer le dvpt de l’enfant. Le sujet construit ses structures dont l’ordre de construction est : - hiérarchisé - toujours le même pour tous les individus 4 – Conception interactionniste Accent mis sur la part active que prend l’individu à son propre dvpt Le sujet construit la connaissance il est acteur de ses apprentissages en interaction avec le monde Ancrages de la théorie piagétienne 1 – Ancrage épistémologique • Comment le dvpt de la connaissance est possible ? Piaget se définit comme un épistémologue : cherche à comprendre d’où vient notre savoir, comment il s’est construit ? • Epistémologie : science de la connaissance • Epistémologie génétique : étude des transformations de la connaissance de l’enfance à l’âge adulte Cet ancrage épistémologique explique que le sujet piagétien ne soit pas réellement un sujet psychologique concret mais davantage un sujet épistémique Etude du dvpt des structures cognitives très générales communes à tous les sujets 2 – Ancrage logico-mathématique Le dvpt de l’intelligence est conçu comme une évolution dirigée vers la mise en place de structures cognitives, appelées structures opératoires (en référence aux opérations étudiées par les logiciens et les mathématiciens). 3 – Ancrage biologique Postule une continuité fonctionnelle entre : • Le biologique (i.e. l’organisme) • Le psychologique (i.e. la connaissance) Le biologique et la psychologique sont orientés vers le même but : l’adaptation au monde et la survie dans le milieu L’intelligence est la forme la plus élaborée de l’adaptation de l’être vivant à son environnement Piaget emprunte les concepts à la biologie fait référence à : • 2 fonctions biologiques générales • 2 mécanismes qualifiés d’invariants fonctionnels 1. Les 2 fonctions biologiques générales • Adaptation : assure l’équilibre de l’organisme à son environnement et constitue l’aspect extérieur du fonctionnement • Organisation : constitue l’aspect interne des structures successives 2. Les invariants fonctionnels • A l’œuvre dans l’adaptation de l’organisme et de l’intelligence • Régissant les rapports entre l’individu et son milieu • Assimilation : incorporation d’éléments du milieu à la structure de l’organisme RQ : assimilation par comparaison avec l’assimilation biologique d’une substance par l’organisme Intégration d’un objet ou d’un nouvelle situation à l’ensemble des objets ou situations pour lequel une conduite existante est déjà appliquée • Assimilation recognitive : différenciation des objets : objets que l’on peut sucer / objets que l’on ne peut pas sucer • Assimilation généralisatrice : extension d’une conduite à de nouveaux objets : succion du sein puis succion du pouce puis succion de tout autre objet • Accommodation : modification de la structure existante chez le sujet en fonction des modifications du milieu RQ : terme emprunté à la physiologie visuelle : modification de la courbature du cristallin en fonction de la distance des objets permettant la formation d’une image nette sur la rétine Ajustement du sujet aux données de l’environnement modification des anciennes structures afin de les adapter au niveau objet (ou situation). Exemple : on ne saisit pas un cube de la même façon qu’une aiguille ou une poire trop mûre Les invariants fonctionnels sont complémentaires et indissociables. Pour s’adapter au milieu, il faut : 1. S’adapter au milieu, i.e. s’accommoder à lui pour se transformer mvt centripète 2. Conserver une cohérence interne, i.e. assimiler le milieu à ses structures mvt centrifuge Pour s’adapter, il faut concilier les conduites anciennes et nouvelles. L’assimilation et l’accommodation tendent à favoriser l’équilibre entre l’individu et son milieu. Cependant L’équilibre n’est jamais atteint car il s’agit d’échanges incessants entre un individu en dvpt et un milieu lui-même changeant Piaget préfère parler d’équilibration. Les stades du développement cognitif 1 - Caractéristiques des stades • Développement cognitif se caractérise par une marche vers l’équilibre au cours de laquelle les enfants franchissent une série de stades. Les stades du développement cognitif • Stade : 1. Ordre de succession constant (même ordre pour tous les enfants) 2. Structure d’ensemble et non simple juxtaposition des acquisitions structure d’ensemble qui organise les connaissances et est régie par des lois de totalité. 3. Caractère intégratif : les stades sont préparés par les précédents et intégrées dans les structures suivantes (pas transition en tout ou rien) Les stades du développement cognitif 2 – Les 4 stades • Stade de l’intelligence sensori-motrice (0 à 2 ans) Développement et coordination des capacités sensorielles et motrices. Intelligence pratique liée à l’action Les stades du développement cognitif • Stade de l’intelligence pré-opératoire (2 à 6/7 ans) Emergence de la fonction symbolique et du début des représentations permet l’intériorisation des actions. MAIS l’enfant est prisonnier de son point de vue (le seul possible). Les stades du développement cognitif • Stade de l’intelligence opératoire concrète (6/7 à 11/12 ans) Capable d’opérations mentales actions intériorisées et réversibles qui se coordonnent en des structures dites opératoires Capable d’envisager plusieurs points de vue ≠ Mais raisonnement porte uniquement sur du concret Les stades du développement cognitif • Stade de l’intelligence opératoire formelle (à partir de 11/12 ans) Capable de raisonner sur du matériel plus abstrait capable de dissocier son raisonnement du contenu auquel il s’applique. Raisonnement hypothético-déductif : capable de formuler des hypothèses et de les soumettre à la vérification