COMMENT-REDIGER - Professeur Moustapha Kassé

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BREVIAIRE POUR REDIGER
devoir et mémoire.
Professeur Moustapha Kassé
4ème Année Sciences Economiques
Septembre 2012.
INTRODUCTION
Les questions de méthode prennent une très grande consistance dans
l’analyse économique contemporaine. Il est observé, un retour de
débats et de controverses autour de la méthodologie dans la science
économique et cela en relation avec la crise de cette discipline.
Certains auteurs vont jusqu’à imputer cette crise à celle de la
méthodologie. Le problème est devenu tellement important que
désormais les auteurs et les divers chercheurs croient devoir
commencer leurs réflexions ou recherches par délimiter avec clarté
et précision le champ méthodologique comme si celui-ci doit
conditionner à la fois la qualité des démarches et la pertinence des
résultats. Alors qu’est ce que la méthodologie?
 La méthode scientifique est acceptée comme étant l'ensemble des
procédés raisonnés pour atteindre un but pouvant être la conduite
d’un raisonnement selon des règles de rectitude logique, de résoudre
un problème de mathématique, de mener une expérimentation pour
tester une hypothèse scientifique.
 En définitive, la méthodologie n'est pas seulement un mot
savant pour désigner méthode de recherche, mais une
étude de la relation entre les concepts théoriques et les
conclusions qui s'appliquent au monde réel. Elle devient
alors une branche de 1'économie où on examine la façon
dont les économistes justifient leurs théories et les raisons
qu'ils évoquent pour préférer une théorie à une autre.
 Trois interrogations vont alors se poser concernant la
méthode, son champ d’application et sa capacité à être
apprise, donc à être enseignée. D’abord, existe-t-il en
économie une méthode ? Ensuite, cette méthode (ou ces
méthodes selon la réponse fournie à la question
précédente) est-elle (sont-elles) spécifique (s) à la science
économique et dans ce cas, comment définir cette
science ? Enfin, comment acquérir, conserver, développer
et améliorer cette méthode ?
Elaboration de la Théorie
THEORIE
Spéculatio
Observation
DEDUCTION
INDUCTION
METHODE
Production
Traitement des
données
n
Hypothéticodéductive
Hypothèses
et
Modélisatio
n
Validation / Justification
I/ Comment rédiger un devoir
d’examen ou de concours
II/Comment rédiger un mémoire
de fin d’étude.
CONCLUSION
Trois idées importantes
1°) Savoir lire et comprendre ce titre peut-être provocateur
Un texte économique, quel qu’il soit, ne se lit pas de la même manière qu’un roman, un article de presse, une
revue artistique ou culturelle… il y a tout des différences de formes (principe de rigueur) : ces textes sont
de nature aride car utulisant des concepts et des outils précis, faisant souvent référence à des langages
spécifiques (mathématiques, statistiques), se situant aussi souvent à des niveaux d’abstraction élevés et
refusant les démonstrations « médiatiques ». Il y a ensuite des différences d’objectifs (principe
d’efficacité) : un texte économique répond le plus efficacement possible à des buts précis la plupart du
temps liés à des contraintes ou des demandes professionnelles. Il y a enfin des différences de
« situations » (principe de débats) : un texte économique se situe toujours dans un champ d’analyse
défriché (à quelques exceptions près) où cohabitent déjà d’autres écrits, d’autres contributions qu’il faut
connaître. Ces principes de base (rigueur / efficacité / débat) ont des conséquences importantes sur la
manière d’apprendre à lire et à comprendre un texte économique.
L’utilisation d’un texte mathématique ajoutera alors un quatrième principe : celui de la compréhension et de la
reconstruction du raisonnement. Certes, on peut dans un premier temps faire confiance à l’auteur dans le
maniement des outils auxquels il fait référence, et laisser à ceux qui possèdent au moins aussi bien ces
mathématiques le soin d’en vérifier la justesse. Mais il est important de ne pas alors se laisser « piéger »
par ces instruments et oublier les hypothèses de base sur lesquelles repose cet écrit. Un économiste doit
connaître les mathématiques mais il n’est pas mathématicien : il doit garder en tête les ponts qui
permettent à ces deux domaines scientifiques de se rejoindre. Or ces ponts sont la plupart du temps des
hypothèses souvent d’ailleurs posées en début du texte (combien de textes d’inspiration néo-classique
débutent par l’expression anglaise célèbre : Let us suppose a pure ans perfect competition… » ou
s’appuient sur l’hypothèse de convexité des fonctions …).rendre compte des phénomènes endogènes de
crise.
L’utilisation d’un texte à dominante factuelle ou statistique ajoutera, elle, un cinquième principe : celui de la
compréhension et de la reconstruction des données. Certes, là encore on peut dans un premier temps
faire confiance à l’auteur dans le maniement des outils auxquels il fait référence et laisser à ceux qui
possèdent au moins aussi bien ces connaissances statistiques ou factuelles le soin d’en vérifier la précision
et la construction. Mais il est important ici aussi de ne pas alors se laisser « piéger » par ces instruments et
oublier les conceptions de base sur lesquels repose par écrit.
2°) Savoir écouter, écrire et communiquer
Après la lecture, l’écoute est aussi un élément important de la formation d’un
économiste et de la création de ses savoirs. La plupart du temps cette écoute
repose sur des formes assez spécifiques : l’enseignement (qu’il soit magistral ou en
petits groupes), les débats et conférences, sans oublier l’écoute des grands médias
audiovisuels.
Les règles d’écoute sont souvent les mêmes que les règles de lecture. Elles obéissent
elles aussi aux « principes » cités ci-dessus : rigueur, efficacité, débats et
reconstruction.
Un économiste doit acquérir quatre attitudes indispensables: La première attitude est
celle de la prise permanente de recul du rapport au discours. La seconde attitude
est celle du repérage des différents temps du propos. La troisième attitude est
celle du repérage des idées importantes : il faut être capable de repérer très
rapidement les idées fortes émises par l’auteur et les noter de manière très
précise. La quatrième attitude est celle de l’expression de sa propre analyse :
l’écoute d’un discours provoque des réactions et génère des réflexions qu’il faut
noter immédiatement pour ne pas les oublier bien sûr, et surtout pour les lier aux
différents temps du discours.
3°) Savoir compter et anticiper.
Savoir compter en économie revient à savoir utiliser de manière intelligente et
maîtrisée des outils de quantification, outils pouvant avoir trois utilisations
principales : illustrer, analyser, prévoir. Les chiffres peuvent donc servir tout
d’abord à illustrer un texte. Ils sont alors éléments de démonstration et le
problème posé est celui de leur maîtrise, de leur compréhension et de leur
intégration correcte au sein du raisonnement.
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