Période de régression

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LES
POLYRADICULONEVRITES
GENERALITES
Les polyradiculonévrites sont des affections caractérisées par une inflammation des racines
nerveuses. Ce sont des maladies dont le taux de mortalité atteignait 25 % en 1960, 5 % à l’heure
actuelle. Cette nette régression s’explique par les progrès thérapeutiques et par la prise en charge
rapide des patients polyradiculonévritiques.
Cependant, on ne parle pas de « maladie bénigne » en ce qui concerne la polyradiculonévrite car 30
% des patients vont devoir être tenus en vie artificiellement (donc au 1er plan apparaissent les
troubles respiratoires). Les 5 % de mortalité peuvent s’expliquer par les complications pulmonaires,
les embolies pulmonaires et les troubles neuro-végétatifs que cette maladie entraîne.
CLINIQUE DES
POLYRADICULONEVRITES
•
Période préparalytique
La période préparalytique se caractérise par un épisode pseudo-grippal qui se manifeste par algies
radiculaires et troubles sensitifs subjectifs (type paresthésies, dysesthésies). On peut aussi avoir des
troubles du schéma corporel.
En conclusion, on a :
- un syndrome pseudo-grippal
- des algies radiculaires
- des troubles sensitifs subjectifs
•
Période d’état
La période d’état s’installe 8 à 10 jours après l’installation de la période préparalytique. Les
paralysies s’installent, durent et ascensionnent sur 15 jours – 3 semaines. Ce sont des paralysies
flasques, qui commencent au niveau des membres inférieurs, puis qui se propagent aux membres
supérieurs, et enfin, aux muscles et aux centres respiratoires : la progression d’installation des
paralysies est donc ascendante. On a parfois, aussi, une atteinte des nerfs crâniens, ce qui entraîne des
troubles de la phonation et de la déglutition, ces derniers mettant en jeu le pronostic vital (« fausses
routes »). Le déficit moteur est toujours bilatéral et symétrique.
En même temps que les paralysies, il y a disparition des réflexes ostéo-tendineux (= aréflexie), qui
reste souvent, même après la disparition des paralysies.
Parfois, on a des troubles de la sensibilité profonde, mais il y a absence de troubles sensitifs objectifs
(= sensibilité superficielle).
En conclusion, on a :
- des paralysies (périphériques), bilatérales et symétriques
- une aréflexie
- des troubles de la sensibilité profonde, mais une absence de troubles sensitifs objectifs
•
Période de régression
Après environ 3 semaines s’installe la période de régression : il y a disparition des paralysies dans le
sens inverse de leur installation (membres supérieurs, puis membres inférieurs). En général, cette
régression se fait rapidement et sans séquelles, dans 90 % des cas.
•
Complications
Les complications des polyradiculonévrites sont essentiellement la détresse respiratoire et la phlébite,
qui surviennent majoritairement dans la phase d’installation des paralysies.
•
Anatomo-pathologique
Les polyradiculonévrites, sur le plan anatomo-pathologique, se caractérisent par une démyélinisation
des racines nerveuses, suivie d’une re-myélinisation.
•
Traitement
Le traitement est essentiellement médical, et se compose de :
- vitaminothérapie (notamment les vitamines B1 et B6 qui sont détruites dans les
polyradiculonévrites)
- ventilation assistée
- kinésithérapie
KINESITHERAPIE
Elle doit être précoce et débuter dans les premiers jours après le diagnostic de polyradiculonévrite.
Ses buts sont :
- de prévenir les déformations
- de rééduquer et d’entretenir les muscles paralysés
- de surveiller l’éventuelle survenue d’une atteinte respiratoire et d’entretenir les muscles de
la respiration (entretenir de la ventilation)
- de contrôler l’extension des paralysies
Bien entendu, tout ce qui est sain chez le patient devra être aussi entretenu.
•
Bilan kinésithérapique
Le bilan kinésithérapique du patient polyradiculonévritique devra évaluer les points :
- respiratoire
- moteur (membres, tronc et face)
- sensitif
- articulaire
- trophique
- psychologique
La régression des paralysies s’apprécie par un bilan régulier.
•
Rééducation
 en phase paralytique :
Il s’agit de prévenir le risque local et le risque général
- le risque local : les phlébites, les attitudes vicieuses et les escarres
- le risque général : la détresse respiratoire
 en phase de récupération :
La rééducation doit se faire avec le maximum d’attention portée au patient, car on a souvent à faire à
un malade intubé. Il doit être installé avec les membres inférieurs en extension, le tronc légèrement
relevé, les membres supérieurs en antépulsion / abduction (40°) / semi-pronation. En service de
réanimation, on réalise le nursing habituel, c’est-à-dire le massage des zones d’appui, les
retournements du patient,…
Le patient est en général trachéotomisé, et il appartient au MK de participer à la surveillance de sa
ventilation (si l’air insufflé et humidifié, si le patient s’adapte à la machine en surveillant le pouls, la
T.A., la température et surtout son état d’agitation). Le MK doit veiller à la perméabilité des voies
aériennes en désencombrant le patient :
- les changements de position, qui facilitent le plus l’évacuation des sécrétions
- les postures de drainage, cependant moins efficaces que les changements de position
- les vibrations thoraciques
- les aspirations bronchiques, qui doivent être aseptiques et atraumatiques (si lésions :
sécrétions +++)
Lorsque le sevrage du patient à l’assistance respiratoire est décidé par le médecin, on commence un
travail actif des muscles inspirateurs de courte durée, puis un travail des muscles expirateurs, pendant
10 minutes plusieurs fois par jour. Cependant, il faut éviter de fatiguer le patient, et il faut toujours
être attentif au pouls et à la cyanose.
Puis, la canule de trachéotomie est enlevée progressivement : d’abord 5 à 10 minutes par jour,
pendant les périodes où le patient est le moins actif (c’est-à-dire en dehors des repas et des phases de
sommeil). Puis la canule est enlevée pendant 30 minutes, et à la fin, on peut extuber toute la journée,
sauf pendant les périodes d’activité (repas, sommeil et nuit).
Une fois extubé, on commence le travail des muscles abdominaux (notamment du transverse) et du
diaphragme avec en plus la mise en jeu des respirations diaphragmatique, costale haute et costale
basse.
Pour lutter contre les troubles moteurs et les troubles neuro-végétatifs, le protocole de rééducation est
le suivant :
- en phase de début : on réalise
- la prévention des troubles du décubitus
- la sédation de la douleur
- en phase d’extension et au plateau : on lutte contre
- les troubles du décubitus et de l’immobilisation
- les problèmes orthopédiques
- le risque thromboembolique
- en phase de régression : on réalise
- la poursuite de la prévention
- le travail musculaire : d’abord en global (PNF = extension + traction ; flexion
+ compression {si le déficit musculaire est complet, faire en passif}), puis en
analytique (excentrique, statique puis concentrique, en chaînes cinétiques
ouverte ou fermée, en chaînes série ou parallèle). On peut aussi utiliser
l’électrothérapie pour les muscles dénervés ou en voie de récupération (courants
excito-moteurs d’installation progressive, de longue durée, avec impulsions
unidirectionnelles et isolées)
- la réorganisation gestuelle globale
- la rééducation en balnéothérapie
- la verticalisation
En principe, à la fin du traitement (médicamenteux et kinésithérapie) et de la maladie, il ne reste
aucune séquelle. On trouve cependant 10 % de sujets qui en présentent, notamment la disparition
permanente des réflexes ostéo-tendineux et la diminution de la force musculaire.
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