ELEC 2753 Electrotechnique Machine asynchrone (seconde partie) ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Rappels Rotor en court-circuit. Définitions du glissement g : g s / p m s / p f r r g f s s Circuits équivalents monophasé vu du stator Ne pas confondre Rpm et R ’r(1-g)/g !!!!!!!! 2 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Bilan de puissance Pour rappel, le couple électromagnétique Cem est égal à la puissance transmise du stator au rotor divisée par la vitesse de rotation DU CHAMP s / p . 3 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Bilan statorique Pertes Joule stator : 3 Rs Is2 Pertes magnétiques au stator : 3 E2 / Rp = EL2 /Rp Puissance transmise du stator au rotor : 3 U Is cos j - 3 Rs Is2 - 3 E2 / Rp ou 4 3 U s I s cos j 3 Rs I s2 E2 / R p ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Bilan rotorique Puissance transmise du stator au rotor : ou 3 V Is cos j 3 R s Is2 E 2 / R p 3 (R’r/ g) I’r2 Pertes ohmiques au rotor : 3 R’r I’r2 Pertes magnétiques au rotor : normalement négligeables (voir plus loin) 1 g 2 Puissance convertie en puissance mécanique : 3 R 'r I' r g Donc le rendement est toujours inférieur à 1-g 5 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Conséquences pratiques Le glissement est toujours faible en régime nominal, surtout pour les grosses machines Jusque q.q. kW : 0 < g < 10% De q.q. kW à 100 kW : 0 < g < 3% Au-delà de 100 kW : 0 < g < 1% La fréquence rotorique, valant g s est donc faible, ce qui permet de négliger les pertes magnétiques ROTORIQUES. Les machines asynchrones sont classées comme machines à vitesse constante. 6 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Valeurs nominales Tension statorique : c ’est une tension efficace de ligne. Une tension statorique trop élevée augmenterait le flux magnétique, donc la saturation, et causerait ainsi une augmentation du courant magnétisant, donc du courant statorique (voir conséquence ci-dessous). Courant statorique : c ’est un courant efficace de ligne. Un trop grand courant statorique occasionnerait un échauffement des enroulements statoriques. Si l ’utilisateur a le choix du mode de connexion du stator (étoile, triangle…), il y a plusieurs jeux de tension et de courant nominaux. La plus grande valeur de la tension nominale correspond à la connexion ….. (si vous ne savez pas répondre, revoyez le cours relatif au triphasé avant la séance de labo). La plus grande valeur du courant nominal correspond à la connexion ……(même conseil). 7 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Valeurs nominales (suite) Facteur de puissance nominal : la puissance électrique consommée en régime nominal ne peut pas se déduire de la tension et du courant si on ne connaît pas le f.p. en régime nominal. Celui-ci est assez mauvais (courant magnétisant = 30% à 40 % du courant nominal !). Sauf dans le cas des moteurs à rotor bobiné, il n ’y a pas de valeurs nominales relatives au rotor (inaccessible). Puissance nominale : c ’est une puissance mécanique. Parfois donnée en CV (1 CV = 735.499 W) ou en HP (1 HP = 745.699 W). (pour l’origine de ces unités, voir http://www.lei.ucl.ac.be/~matagne/ELECMAGN/S00P08.HTM) La puissance nominale et le f.p. à régime nominal ne dépendent pas du mode de connexion ! 8 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Point de fonctionnement normal Le point de fonctionnement nominal correspond à un couple très inférieur au maximum (pour meilleur rendement, sécurité vis à vis des creux de tension, stabilité). Dans une simulation, une fois calculée la vitesse m , on en déduit le glissement, et on peut résoudre le circuit équivalent pour calculer toutes les grandeurs. 9 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Marche en génératrice Si on entraîne la machine asynchrone à une vitesse supérieure à la vitesse de synchronisme s / p , le glissement devient négatif, donc aussi la résistance R ’r /g dans le circuit équivalent. Puissance statorique négative = fonctionnement en génératrice. Note : la puissance réactive reste positive. 10 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Marche en génératrice (suite) Si le glissement est négatif, le couple Cem est négatif : la machine doit recevoir de la puissance mécanique. 11 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Synthèse des modes de fonctionnement Entre le fonctionnement en moteur et en génératrice, il existe aussi une petite zone où la machine absorbe simultanément de l ’énergie électrique et mécanique pour compenser ses pertes. 12 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Diagramme circulaire complet Où se situe la marche en frein ? En pratique, le cercle doit être un peu basculé vers la gauche (cfr circuit équivalent de référence) et n ’est pas tout-à-fait rond (saturation). 13 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Inversion du sens de rotation Même procédé quel que soient les modes de connexion de l ’alimentation et du moteur. 14 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Démarrage Les transitoires électriques sont plus rapides que les transitoires mécaniques : en première approximation, régime électrique atteint en permanence. Caractéristique normale (moteurs de classe A) : • R ’r petit, donc bon rendement en régime nominal • peu de couple au démarrage • fort courant de démarrage (situation analogue au transformateur en court-circuit) Les problèmes de démarrage disparaissent si le moteur est alimenté par un dispositif électronique réglant la tension et la fréquence électrique. Si on ne fait que diminuer la tension au démarrage, on réduit le courant, mais plus encore le couple, d ’où un démarrage très lent. 15 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Amélioration du démarrage Augmentation de R ’r Si on augmente R ’r , moins de courant au démarrage, plus de couple (si R ’r bien choisi) mais rendement moins bon en fonctionnement normal. Les moteurs de ce type sont dit de classe D. 16 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Amélioration du démarrage Résistance de démarrage externe Il faut une machine à rotor bobiné ! Pour éliminer la résistance de contact bague-balais après le démarrage, certains moteurs comportent un court-circuiteur qui établi le court-circuit directement au niveau du rotor (donc en amont des bagues). 17 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Amélioration du démarrage Moteurs à double cage 18 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Mesure des résistances en DC Comme dans le cas du transformateur, pour déterminer la valeur de Rs dc , on mesure en courant DC la résistance entre deux lignes. Le résultat doit être divisé par 2 (c’est évident dans le cas d’une connexion en étoile, donc aussi valable pour une connexion en triangle puisque l’on détermine les éléments « vus du réseau » et que de ce point de vue le type de connexion est indétectable). Par contre, la mesure de la résistance rotorique en DC n’est possible que dans le cas des machines à rotor bobiné. Dans le cas d’une machine munie d’un court-circuiteur, la mesure doit se faire avec le court-circuiteur ouvert. Elle se fait directement entre les bagues du rotor afin de ne pas inclure les résistances de contact bague-balais, qui sont éliminées par le court-circuiteur en fonctionnement normal. Dans le cas des machines sans court-circuiteur, la résistance rotorique est non linéaire car elle inclut la résistance de contact bague-balais (elle augmente quand le courant diminue). Le mieux est donc de la mesurer aux bornes de la machine et pour plusieurs valeurs du courant DC, choisi significatif par rapport au courant rotorique nominal. Si on doit faire la mesure avec un dispositif à petit courant (pont de mesure), on la fera directement sur les bagues sous peine d’obtenir une valeur beaucoup trop grande. 19 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Essais expérimentaux en régime permanent Comme pour le transformateur, il existe deux essais classiques à faible puissance • L’essai à rotor bloqué (analogue de l’essai en court-circuit du transformateur) permet de déterminer les éléments série • L’essai à faible glissement (analogue de l’essai à vide du transformateur) permet de déterminer les éléments parallèle Lors du choix du circuit équivalent, on regroupe souvent Xs avec X’r , de sorte que Xs est nul dans le circuit équivalent. Par contre, faire passer Rs en aval des éléments parallèle n’est pas toujours permis car Rs n’est souvent qu’un seul ordre de grandeur en dessous de l’impédance parallèle. En particulier, pour calculer les pertes, on considérera que Rs est parcouru par un courant Is et non par le courant I’r . 20 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain On souhaite parfois tenir compte du fait que la tension E sur les éléments parallèle n’est pas égale à la tension statorique. On peut le faire à partir des valeurs mesurée par la formule cidessous. E L 3 E U L 3 R s Is 2 R s P U L 2 La partie droite du circuit (Rs exclu) reçoit une puissance P – 3 Rs IL2 . Comme sa tension est EL et son courant Is , on en déduit que son facteur de puissance vaut 21 2 2 P 3R s Is cos jcorr 3 E L Is 2 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Essai à rotor bloqué Cet essai est l’analogue de l’essai en court-circuit. Il doit donc être réalisé à rotor court-circuité (si le moteur comporte un court-circuiteur, s’en servir pour réaliser le court-circuit afin d’avoir un court-circuit identique à celui qui sera réalisé en fonctionnement normal) Le rotor doit rester immobile. Dans le cas d’un moteur à rotor bobiné, le court-circuit doit être fait comme en fonctionnement normal, donc en utilisant le court-circuiteur s’il y en a un. On détermine les éléments série comme dans le cas du transformateur. Pour rappel, on ne peut tenir compte dans ce calcul des éléments parallèle que si on connaît leur valeur non saturée (sous faible tension). Si on connaît seulement la valeur des éléments parallèle sous tension nominale, il vaut mieux faire le calcul en négligeant ces éléments, car en tenir compte risquerait d’augmenter l’erreur ou lieu de la réduire. 22 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Essais expérimentaux : partage de la résistance série Contrairement à l’inductance série, il est important de partager correctement la résistance série entre Rs et R’r . On ne peut procéder pour ce faire comme dans le cas des transformateurs que dans le cas des machines asynchrones à rotor bobiné. Dans ce cas, il est en effet possible de mesurer les résistances DC aussi bien au rotor qu’au stator (voir plus haut les précautions à prendre). Pour utiliser la mesure de Rr , il faut encore pouvoir la ramener au stator, ce qui nécessite la détermination du rapport de transformation (par un essai à rotor ouvert et immobile, similaire à l’essai à vide du transformateur). 23 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Essais expérimentaux : partage de la résistance série Dans le cas des machines à cage, l’essai à rotor bloqué permet seulement de déterminer une borne supérieure à la valeur de R’r , à savoir R’r <= R’e – Rs dc . En effet, • R’e est mesuré en AC et Rs dc en DC : le valeur de R’r obtenue est donc une valeur AC surestimée. • Or, c’est la valeur DC de R’r qu’il faudrait connaître car les courants rotoriques sont à fréquence très faible en fonctionnement normal. On sait qu’il y a une différence entre R’r et R’r dc , ne serait-ce qu’à cause des pertes magnétiques reliées au champ de fuite rotorique. 24 • L’écart entre R’r et R’r dc est particulièrement important dans le cas des machines présentant un effet de double cage (pour renforcer le couple de démarrage). En effet, pendant l’essai à rotor bloqué, la fréquence des courants rotoriques est celle du stator et les moteurs à effet de double cage sont conçu de telle sorte que les courants n’occupent dans ce cas qu’une fraction de la section des conducteurs (effet de peau), ce qui augmente la résistance. ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Essais expérimentaux : essai à faible glissement Lors de l’essai à faible glissement, on a normalement X’r << R’r / g (à vérifier sur les données expérimentales) On peut donc considérer que la branche formée de X’r et R’r / g est purement résistive. Pour déterminer Xm , il suffit donc de chercher une représentation parallèle de la partie du circuit équivalent formée des éléments parallèles et de tout ce qui se trouve à droite du circuit équivalent. On a EL UL Xm 3 I L sin jcorr 3 I L sin j 25 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Essais expérimentaux : essai à faible glissement La valeur de R’r n’est pas très stable. Elle dépend de la température, mais aussi de la vitesse de rotation. Il vaut mieux éviter de faire intervenir la valeur de R’r quand on fait un bilan de puissance. En particulier, un bilan de puissance permet de déterminer les pertes magnétiques et mécaniques. On utilisera donc la valeur de g relevée lors de cet essai pour partager la puissance fournie au rotor entre la puissance convertie et la puissance perdue au rotor. La somme des pertes magnétiques pmag , des pertes électriques au rotor pJr et des pertes mécaniques pmec = Cp m est connue par les mesures expérimentales car elle vaut pmagn + pJr + pmec = P – 3 Rs Is2 – Cut m (à noter que Cut est nul si l’essai est fait sans accoupler la machine à une charge) 26 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Essais expérimentaux : essai à faible glissement Or, le rapport entre les pertes électriques au rotor pJr et la puissance convertie Cem m ne dépend que de g . On a g g p Jr Cem m (Cut m p mec ) 1 g 1 g On en déduit p magn Cp s s 1 2 p mec p magn P 3 R s IsL Cut 1 g p p En fait, les équations permettent seulement de déterminer une combinaison des pertes magnétiques statoriques et des pertes mécaniques (frottements). Pour départager ces deux types de pertes, il faut disposer de mesures à différentes tensions d’alimentation (tant que l’on peut considérer la vitesse comme constante, les pertes mécaniques ne dépendent pas de la tension). 27 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Transitoire électrique au démarrage (ne pas voir la suite en 2009) Au début du démarrage, on ne peut pas considérer que la machine est en régime du point de vue électrique : il y a des surcourants et des pointes de couple. Pour étudier le transitoire électrique, on peut considérer des phaseurs fonction du temps. 28 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Equations pour l ’étude du transitoire Pour tenir compte de l ’instant de mise sous tension, on attribue à la source une phase yo . dIs 3 3 dIr Vs e R s Is js Los Is Los j s Msr Ir Msr dt 2 2 dt 3 dI dIr 3 0 R r Ir j(s p )Lor Ir Lor j (s p ) Msr Is Msr s dt 2 2 dt jyo 3 Im{3p M sr Is I r } C r (, , ) 2 Avec C r (, , ) J C ro On a approximativement Cro = Ko pour les engins de levage Cro = Kv m pour les machines outils Cro = Kv m2 pour les pompes et ventilateurs. 29 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Technique de résolution Ces équations sont non linéaires. On les résout par intégration numérique. Différentes techniques • remplacer les variables complexes par des variables réelles mieux adaptées au calcul • écrire les équations obtenues sous forme matricielle. 30 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain Résultats La simulation montre l ’existence de pointes de courant et de couple au début du démarrage. La réalité est pire que ce que les équations ci-dessus permettent de calculer. En effet, durant le transitoire électrique, les flux sont plus grands qu ’en régime permanent, donc aussi la saturation. 31 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain