Nutrition et Cancer - le site de la promo 2006-2009

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Nutrition et cancer
Dominique BALDACCI
Infirmière coordinatrice en oncogériatrie
La nutrition
 C’est l’apport alimentaire répondant aux besoins de
l’organisme.
 400 ans av JC, Hippocrate disait que « l’alimentation était
notre première médecine »
 Une alimentation équilibrée doit couvrir à la fois les besoins
quantitatifs (énergétiques) et les besoins qualitatifs
(substances indispensables) de notre organisme.
Les apports alimentaires
Pour un adulte de poids normal :
 80% pour le simple maintien de la vie
 20% pour l’activité physique
Les dépenses sont accrues pendant :
 La croissance, la grossesse, la lactation
 La maladie, la cicatrisation des plaies
Homme : 2000 à 2500 Cal/j
Femme : 1800 à 2000 Cal/j
En cas de sport d’endurance : 3000 à 3500 Cal/j
La composition des aliments
1. Les macronutriments : glucides, lipides, protides
2. Les micronutriments : ions minéraux, oligo-éléments,
vitamines
3. L’eau
Une répartition équilibrée au cours de la journée est
indispensable.
Répartition des nutriments
énergétiques
Répartition
Glucides : 55% de l’ apport énergétique total
Lipides : 30% maximum
Protides : 15% maximum
Pour rappel
1gr de protide = 4 kcal
1gr de glucide = 4 kcal
1gr de lipide = 9 kcal
Qui fait quoi?
Les macronutriments :
 Les protéines : éléments bâtisseurs des muscles et des
organes
 Lipides : réserve d’ énergie, lutte contre le froid
 Glucides : sources d’ énergie rapide pour l’ effort et l’activité
cérébrale
Les oligoéléments :
 Calcium : constituant de l’os, solidité et entretien du squelette
 Fer : antianémique, constituant des globules rouges
 Magnésium : régulation de l’équilibre nerveux, musculaire et
du rythme cardiaque
 Sodium : répartition de l’eau et volume du sang
Les vitamines :
 Vitamine A : protection de la vue, croissance, antioxydante
 Vitamine B : B1 et B6 protection du système nerveux, B2
croissance, B9 et B12 antianémique
 Vitamine C : absorption du fer, croissance, résistance aux
infections, anti-oxydante
 Vitamine D : permet la fixation du calcium
 Vitamine E : anti-oxydante, agit contre le vieillissement
des tissus
L’eau : hydratation des cellules, transport des nutriments,
élimination des déchets.
Une alimentation équilibrée
Il faut par jour:
Au moins 5 fruits et légumes par jour.
De la viande, du poisson ou des œufs 2 fois par jour.
Des féculents à chaque repas.
3 produits laitiers par jour.
De l’eau à volonté ( 1l à 1,5 l/jour).
Limiter la consommation de sucre.
Limiter la consommation de sel.
Limiter le consommation de matières grasses.
Au moins l’équivalent de 30’ de marche rapide par jour.
Voila les recommandations du PNNS ( Plan National Nutrition Santé).
Les clés d’une bonne alimentation
 Manger de tout pour ne risquer aucune déficience.
 Manger raisonnablement pour ne pas surcharger le
corps.
 Mieux choisir selon ses gouts, son budget, ses besoins.
 Mieux répartir les apports dans la journée.
 Faire régulièrement 3 repas +/- un encas.
 Ne pas sauter de repas .
 Prendre un vrai petit déjeuner.
 Diner légèrement.
Lien entre santé et alimentation
La malnutrition
 Carences en
 Carences en
 Carences en
et les carences alimentaires :
vit A : cécité
iode : crétinisme
vit C : scorbut …
La suralimentation ou la malbouffe :
 Les 2 premières causes de décès en France sont les
cancers et les maladies cardio-vasculaires
 Le diabète
 L’ostéoporose
 L’obésité …
Le plan national nutrition santé
2006-2010
Il vise à guider et améliorer les habitudes alimentaires des
français.sa principale mission est la lutte contre l’obésité
( 16,9 % des adultes )
Un tiers de la population est en surpoids, selon la mesure de
référence internationale de l’indice de masse corporelle.
L’IMC est égal au poids divisé par la taille au carré pour
l’adulte de 18 à70 ans.
10 à 19 : dénutrition
19 à 25 : normal
25 à 30 : surpoids
30 à 35 : obésité I
35 à 40 : obésité II
40 à plus : obésité III
Enquête de l’institut de veille
sanitaire en 2007
Enquête de Prévalence chez l’adulte de 18 à 74 ans
_ l’obésité : 16,9%
_ le surpoids :32,4%
L’obésité + le surpoids = 49,3%
_L’hypertension artérielle : 31%
_ La dyslipidémie : 43,9%
_l’hyperglycémie : 4,7%(- de 50 ans =2,8% et + de 50
ans=11,2%)
Alimentation et risque de Cancers
 Les certitudes avec des éléments de preuves
convaincantes qui fondent les recommandations
spécifiques et les orientations de santé publique.
 Les présomptions qui font l’objet de débats scientifiques
et qui peuvent conduire à des recommandations.
 Les idées fausses qui ne reposent sur aucun élément ou
argument scientifique sérieux( idées de comptoir )
4 certitudes scientifiques
 La consommation d’alcool augmente le risque de cancer;
certainement des tumeurs des voies aéro-digestives
supérieures et du foie, probablement aussi des cancers du
colon, du rectum et du sein.
 La consommation des fruits et des légumes réduit le risque de
cancer; métabolisation et inactivation par la flore de
molécules non absorbables et maintien de l’intégrité de la
muqueuse intestinale.
 Le surpoids et l’obésité ; IMC >25 augmente le risque de
cancer de l’endomètre par 3, du sein après la ménopause par
2, le cancer colorectal par 2.
 Une activité physique réduit le risque de cancer du colon de
40%, du sein de 30%, de la prostate de 10 à 30 %
Des hypothèses fortes
 L’excès de consommation de produits carnés peut induire
une augmentation relative de risque de cancers du sein et
coliques, surtout les mangeurs de viandes rouges et de
charcuterie, mais pas de viandes blanches
 L’excès de consommation d’ acides gras serait un facteur
de risque de cancer du colon ,du sein et de la prostate
 Sel et aliments en conserve de salaison; pas plus de 8gr/j
Des hypothèses non vérifiées
Aucun élément ne permet de fonder valablement une
supplémentassions au long cours pour réduire le risque
de cancer:
 suppléments antioxydants
 phyto-œstrogènes
 folâtes
 béta carotène
 pré et pro-biotique…
Mais il existe des présomptions d’effets bénéfiques dans
certaines situations.
Il y a un petit nombre de certitudes, et beaucoup d’éléments
contradictoires qui sont sources d’incertitudes.
Le champ de recherches est immense pour comprendre les
mécanismes induit par tel ou tel nutriment selon l’état
physiologique de l’individu, ses prédispositions
génétiques et les facteurs de risques environnementaux.
Il existe de vrais espoirs pour une prévention par
l’alimentation au quotidien.
La dénutrition en cancérologie
Les critères de dénutrition :
IMC <19 pour les moins de 70 ans
IMC <21 pour les plus de 70 ans
Et/ ou
une perte de poids supérieure à 10% en 6 mois
40% des patients cancéreux sont dénutris
Conséquences de la dénutrition
Médicales
 Aggravation de la pathologie initiale
 Augmentation de la fréquence des complications
notamment infectieuses, et de la mortalité
Economiques
 Traitement médical des complications
 Augmentation de la durée moyenne de séjour
La dénutrition en cancérologie
2 mécanismes souvent lier:
 Réduction des apports liée au K ou aux traitements
 Perturbations métaboliques liées à la tumeur





Conséquences pour les patients:
plus fatigués
Moins bonne qualité de vie
Augmentation de la toxicité des traitements
Surmortalité post opératoire
4 fois plus d’infections nosocomiales
Le dépistage de la dénutrition
Création à l’hôpital d’un Comité de Liaison Alimentation et
Nutrition: le CLAN.
La tarification à l’activité permet le financement d’équipes
dédiés à ce dépistage.
Le dépistage doit être remplacé par l’évaluation
systématique de l’état nutritionnel. Les critères de cette
évaluation doivent être simplifiées pour pouvoir s’adapter
à tout les établissements. La pesée régulière et la
comparaison avec le poids habituel en sont la base.
Il existe un meilleur marqueur de la dénutrition que l’IMC,
c’est le nutrionnel risk index (NRI) qui prend en compte
l’albuminémie, le poids actuel et le poids habituel.
Les patients non dénutris
Prévention des nausées et des vomissements: nouvelles
molécules très efficaces données en systématique
(sétrons et apprépitans)
Prévention des mucites: bains de bouche en systématique
Protocole de compléments alimentaires, en pré-op pour les
tumeurs digestives, qui favorise la cicatrisation et limite
les infections nosocomiales (oral impact)
Suivi diététique pour les patients stomisés en évitant les
régimes trop restrictifs (déshydratation, carences…)
Consultation et suivi diététique pour les patients d’ ORL et de
digestif réduisent la toxicité de la radiothérapie et
améliore la qualité de vie (toxicité grade 1 =diarrhée ou
toxicité grade 2 =diarrhée aigue)
Les patients à risque de dénutrition
Les Personnes âgées à domicile ou en institution.
les troubles de déglutition d’ origine mécanique ou
neurologique.
Le mauvais état dentaire, la sécheresse buccale, la
candidose oro-pharyngée, la dysgénésie.
L’anorexie primitive ou secondaire à la maladie.
L’ asthénie primitive ou secondaire aux traitements.
Les chimiothérapies fortement émétisantes et sensibilité
différente (sexe féminin, jeune, mal des transports,
anxiété, ATCD de nausées et vomissements gravidiques,
consommation d’ alcool).
La renutrition
1. Dénutrition modérée:
consultation et suivi diététique, régime adapté,
alimentation enrichie et prescription de compléments
alimentaires, suivi hebdomadaire du poids.
1. Dénutrition sévère:
Nutrition Entérale si le tube digestif est fonctionnel par
Sonde NasoGastrique ou gastrostomie
Nutrition Parentérale par voie veineuse centrale ou voie
veineuse périphérique quand la nutrition orale et entérale
est impossible, insuffisante ou contre-indiquée.
Objectifs de la renutrition
Améliorer le statut nutritionnel
 Prise de poids
 Corriger le déficit en vitamines et/ou oligoéléments
Amélioration fonctionnelle
 Freiner l’ hyper catabolisme
 Amélioration de la fonction musculaire
 Restauration ou maintien de la réponse immunitaire
Réduction ou disparition des conséquences néfastes de la
dénutrition
 Moins de complications infectieuses
 Meilleure cicatrisation et moins d’ escarres
 Diminution de ventilation en réa
 Moins de mortalité
Les compléments alimentaires
Ils permettent un apport de calories, de protéines, de
vitamines et de minéraux.
ils doivent être pris en dehors des repas sous forme de
collation (10h et 16h).
ils sont vendus en pharmacie et ils sont remboursés.
Ils sont tous sans lactose et sans gluten
 Boisson à base de jus de fruits: hypercalorique (25 kcal,
7gr de Protéine)
 Boisson lactée: hypercalorique, hyper protéinée (300
kcal, 20 gr de Protéine)
 Boisson lactée avec fibres: hypercalorique(300 kcal,
11gr de Protéine)
La Nutrition Entérale
Mélanges nutritifs pour nutrition complète par sonde,
toujours sans lactose et sans gluten, en conditionnement
de 500, 1000 ou 1500 ml (sondalis)
Poche iso calorique (500 kcal, 19gr de P)
Poche iso calorique enrichi en fibres
Poche hypercalorique (750kcal, 28gr de P)
Poche hypercalorique enrichi en fibres
Poche hypercalorique, hyper protéinée (750 kcal, 37gr de P)
Différents protocoles peuvent être prescrits en fonction des
besoins énergétiques, des apports en protéines et en
fibres en associant les produits.
Les complications médicales de la
NE
Régurgitation et pneumopathies (les plus grave de la NE) maintenir le
patient demi-assis pendant et 1h après
Vérifier régulièrement la position et la fixation de la sonde
Adapter le débit aux besoins et en tenant compte de la tolérance de
chaque patient
Reflux gastro-œsophagien
Adapter le débit de la NE
Prescription d’ anti sécrétoire
Diarrhée
Vérifier le débit, favoriser le débit continu
Vérifier la non migration de la sonde en duodénal ou en jéjunal
Vérifier que le matériel n’est pas réutiliser d’un jour sur l’autre
Constipation
Augmenter l’apport hydrique et un mélange enrichi en fibres
Les complications mécaniques de la NE
Obstruction de la sonde: elle est limitée par le bon rinçage
avant et après l’administration de médicaments afin
d’éliminer les dépôts sur les parois. utiliser les formes
liquides si elles existent, vérifier que les cp peuvent être
écrasés que les gélules peuvent être ouvertes.
Administrer séparément les médicaments et rincer la
sonde entre chaque médicament, ne pas les mélanger
avec l’alimentation.
Arrachage de la sonde: mettre une fixation efficace et la
changer régulièrement, un contrôle des repères de
marquage avant chaque branchement .
La Nutrition Parentérale
La NP est la perfusion intraveineuse d’ un mélange nutritif
complet comprenant des macronutriments, des
électrolytes et micronutriments .
Elle est prescrite chaque fois que l’ alimentation orale est
impossible, insuffisante ou inefficace.
Elle est réalisée avec un régulateur de débit électrique.
Elle est réalisée en cycle nocturne, diurne ou en continue.
Il est nécessaire de poser une voie veineuse centrale un
cathéter central ou un site implantable(VVPcontre
indiquée car hyperosmolarité, risque de nécroses).
Complication mécaniques de la NP
-
-
Fuites: mauvais branchements
Mauvais écoulement de la perfusion: déclampage de la
ligne, cath coudé,
Migration externe du cath: refixer, contrôle radio
Obstruction du cath: due à un défaut de rinçage ou
précipitation avec des molécules non compatibles,
sérum en pression, ttt trombolytique sur prescription.
Embout fissuré: clampé le cath, changer l’ embout ou le
cathéter.
Déplacement de l’aiguille: après une traction, la NP est
alors sous cutanée (douleur, gonflement) l’extravasation
est une urgence médicale.
Complications médicales de la NP
Infections liées au cath: hyperthermie au branchement ou
pendant la perfusion, avertir le médecin et faire des
hémocultures. peut nécessiter soit le changement de la
VVC soit le verrouillage ATB.
Infection du point de ponction: garder toujours un
pansement propre et occlusif.
Embolie gazeuse: très rare, due à l’ injection d’ air
Thrombose de la veine cave sup: car soluté nutritifs
inadapté, ou mauvais rinçage.
Conclusion
La dénutrition des patients cancéreux à l’ hôpital:
 Fréquente (40 %)
 Co-facteur de morbidité
 Constitue un surcout par l’augmentation de la DMS
La prise en charge nutritionnelle du patient:
 Etat nutritionnel restauré=qualité de vie améliorée
 Complications moins fréquentes et moins graves
 Durée d’ hospitalisation plus courte
 Diminution de la mortalité
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