FMC du 24 septembre 2009 Mise au point sur la pratique chirurgicale abdominale LAMFICHEKH Najib MARINKOVIC Zoran KLOPFENSTEIN Daniel MERAD Abderrahmane HERNIES INGUINALES Diagnostic: est-il uniquement clinique? Faut-il faire une échographie? Faut-il opérer les hernies? Quelle chirurgie doit-on proposer ? Coelioscopie ou kélotomie? Prothèse? DIAGNOSTIC Avant tout clinique. Intérêt de l’échographie: confirmer un autre diagnostic (adénopathies, varicocèle…) Ne pas opérer les hernies échographiques non palpées (J. Chir. 2003) Plus la douleur pré-opératoire est forte, plus le risque de douleur chronique post-opératoire augmente (Aasvang, Hernia 2006) Faut-il opérer les hernies? Tenir compte de 2 facteurs: - âge, comorbidité (espérance de vie) - type de hernie (crurale) Etude sur 724 hernies inguinales (Fitz, JAMA 2006). Surveillance acceptable pour hernie a ou paucisymptomatique avec comorbidité (risque étranglement faible). Quelle chirurgie? Réparation sans prothèse (Shouldice, Mac Vay): plus de récidive, plus de tension. Réservée à l’urgence ou à l’adulte jeune. Dès que possible, pose d’une prothèse. Trois techniques principales: - Lichtenstein (ou dérivés) - TEP (coelioscopie pré-péritonéale) - TAPP (coelioscopie intra-péritonéale) LICHTENSTEIN Pas d’effraction péritonéale. Douleur en post-opératoire précoce ++ Douleur chronique postopératoire + Blessure vasculaire, viscérale – (0,1%) TAPP TEP + +/- - - Controverse - + (1,1%) Controverse - + (1,1%) LICHTENSTEIN Anesthésie locale ou rachianesthésie Coût Récidives < à 1% - TAPP Anesthésie générale + Controverse + TEP Anesthésie générale + Controverse + Occlusions postopératoires - + + Avenir chirurgical - + + CONCLUSION Choisir entre: - abord local (Lichtenstein) avec moins de risques per et post-opératoires (blessures vasculaires, viscérales, occlusion à long terme…) mais plus de douleur en postopératoire. - coelioscopie avec moins de douleur mais plus de risques per et post-opératoires. APPENDICITE AIGUE diagnostic Diagnostic sur: clinique, globules blancs et CRP. Défense orientera rapidement vers l’appendicite aiguë. Que peut apporter les globules blancs et la CRP? Si un des deux est élevé, difficile de conclure. Si GB (PN neutrophiles) et CRP normaux, la probabilité de ne pas avoir d’appendicite est d’au moins 95 %. - Dis. Con. Rectum, Duelhom (1989): 100% sur 204 patients - Ann. R. Coll. Surg. Engl.(2009), Sengupta: 100% sur 98 patients - Int. J. Surg. (2009), Kim: 97% (cas décrits) Surveillance possible à la maison d’autant plus que l’abdomen est souple. Examens complémentaires: - Echographie très opérateur dépendant (surtout pour éliminer pathologie des annexes). - Scanner abdominal (examen fiable mais problème de disponibilité) Soit scanner abdominal d’emblée, soit surveillance en externe ou en hospitalisation (pas d’antibiotiques pendant la surveillance). Traitement Voie Mac Burney Coelioscopie Pas d’intérêt supérieur à la coelioscopie mais - permet de faire un diagnostic différentiel - si péritonite généralisée, évite la laparotomie médiane. - évite une incision plus grande si patient obèse ou appendice ectopique. Diagnostic différentiel Kyste ovaire Adénite mésentérique Tendinite du muscle ilio-psoas: point exquis douloureux sur le psoas en dedans de l’EIAS pouvant irradier en fosse iliaque droite (différent du psoïtis). (Revue kinésithérapie sept 2008). OCCLUSION GRELE SUR BRIDE OU ADHERENCES Syndromes occlusifs +/- intenses et complets. Signes classiques avec douleur, vomissements et arrêt du transit. Examens complémentaires: scanner abdominal le plus souvent sauf cas particulier. Deux traitements possibles avec - un traitement médical - un traitement chirurgical Traitement médical Absence de signes de souffrance digestive (abdomen souple, critères TDM). Occlusion peu franche (persistance d’un léger transit). Abdomen multiopéré. Si échec du traitement médical après plusieurs jours, chirurgie. Si répétition des occlusions traitées médicalement de façon rapprochée, chirurgie. Traitement chirugical D’emblée si signes de souffrance digestive Coelioscopie: à réserver à des abdomens peu opérés avec section d’une ou quelques brides (Mac Burney). OCCLUSION SUR CANCER DU COLON CANCER COLON DROIT OU TRANSVERSE: -hémicolectomie droite avec anastomose iléotransverse - Dérivation iléo-transverse ou stomie si carcinose péritonéale, envahissement duodénopancréatique, uretère, VCI. CANCER DU COLON GAUCHE -chirurgie en deux temps: colostomie d’amont puis résection anastomose quelques jours après. -intervention de Hartmann. Rétablissement colorectal 3 à 6 mois plus tard. -colectomie sigmoïdienne et anastomose d’emblée si pas trop de dilatation. -colectomie totale avec anatomose iléo-rectale si caecum pré-perforatif. -prothèse colique par coloscopie: pour rectum et colon gauche. Résection secondaire suivant bilan d’extension. Complications: perforation, migration. CANCER RECTUM -tumeur du haut rectum: comme colon gauche. -tumeur du moyen et bas rectum: colostomie d’amont. Lever l’occlusion puis bilan d’extension. Souvent, radiochimiothérapie néo-adjuvante puis résection secondaire. SIGMOIDITE AIGUE Examens complémentaires: Examen de référence: scanner abdominal. Sensibilité et spécificité de 95%. Lavement aux hydrosolubles non recommandé. Traitement médical des sigmoïdites non compliquées. Possible au domicile. Traitement par augmentin pendant 7-10 jours et régime sans résidus pendant 3 semaines. Hospitalisation si mauvaise tolérance clinique: - défense abdominale - pas de maintien de l’hydratation orale -pas d’amélioration après 48, 72 heures de traitement ambulatoire. -terrain fragile -signes de gravité au scanner (abcès, bulles de pneumopéritoine. Traitement des formes compliquées Classification de Hinchey -stade 1: abcès péri-colique. Traitement médical. Si échec, résection anastomose +/- drainage radiologique. -stade 2: abcès pelvien, abdominal ou rétro-péritonéal (péritonite localisée). Drainage radiologique ou par coelioscopie. Si échec, résection avec anastomose ou stomie. -stade 3: péritonite purulente généralisée. Résection sigmoïdienne et stomie (+/- anastomose). -stade 4: péritonite stercorale. Résection sigmoïdienne et stomie. Traitement chirurgical à froid Risque de récidive après une poussée de diverticulite traitée médicalement: 29% à 5 ans. Ce risque augmente si patient de moins de 50 ans, abcès ou bulles de pneumopéritoine. Recommandations HAS: - chirurgie prophylactique après une poussée de diverticulite si signes de gravité au scanner (abcès, pneumopéritoine). - En l’absence de signes de gravité, la chirurgie prophylactique peut être proposée après 2 poussées mais sans être systématique (fonction de l’âge, état général, délai entre 2 poussées). Les recommandations il y a quelques années disaient qu’une première poussée avant 50 ans devait être opérée du fait d’un risque plus élevé de récidive et du risque d’une deuxième poussée plus grave. Les dernières études prouvent que les deuxièmes poussées ne sont pas plus graves, les crises sévères survenant le plus souvent lors de la première poussée. L’âge ne peut pas être pris en compte seul mais doit être associé au critères de gravité TDM. Opérer après la première crise n’est pas faux mais discuté. Délai pour opérer: 2 mois. Coloscopie recommandée avant surtout si patient de plus de 50 ans. MERCI