L`expérience de la Suède

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Le modèle québécois et
l’Illusion tranquille
Yanick Labrie,
Chercheur associé, IEDM
Cégep de Joliette
25 octobre 2007
Plan de la présentation
 L’économie du Québec: relativement sousperformante depuis ~ 25 ans
 Le modèle québécois: les bonnes intentions
ne manquent pas…mais ne suffisent pas!
 Les leçons des réformes du « modèle
suédois » pour le Québec
Une croissance plus lente du
niveau de vie
PIB réel par habitant
(Dollars de 2000)
40000
35000
(US$(2000))
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1981
1986
1991
1996
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Années
Québec
ROC
États-Unis
Source: Boyer, M. (2007). La performance économique du Québec: constats et défis III
Un retard de productivité
Source : Ministère des Finances du Québec, consultations prébudgétaires, document de référence, janvier 2006. (www.cirano.qc.ca)
Une création d’emploi anémique
Création d'emplois (1976-2006)
80,0
70,0
Croissance (%)
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
1976-1985
1981-1990
1990-2006
1999-2006
1981-2006
1976-2000
Périodes
Québec
Reste du Canada
États-Unis
Source: Boyer, M. (2007). La performance économique du Québec: constats et défis III
1976-2006
Un taux d’emploi plus faible
Taux d'emploi
66
64
62
%
60
58
56
54
52
50
1996-1999
2001-2006
1981-2006
Périodes
Québec
Reste du Canada
États-Unis
Source: Boyer, M. (2007). La performance économique du Québec: constats et défis III
Un endettement public énorme
Source : CANSIM tableaux 384-0002, 384-0004, 385-0014 (www.cirano.qc.ca)
Une dette publique plus élevée
Source : CANSIM tableaux 385-0014, 384-0002 (www.cirano.qc.ca)
Ce n’est pourtant pas les bonnes
intentions qui manquent
 Ce qui distingue le « modèle québécois »,
selon ses partisans:
 Un désir collectif de voir l’État jouer un rôle de
protection et de distribution
 Programmes sociaux universels: garderies à 7$, Assurancemédicament, etc.
 Un nationalisme économique et une méfiance face
au libre-marché
 Dépenses publiques, impôts et subventions plus élevés
 Une recherche du consensus pour éviter les crises
sociales
 Corporatisme, forte syndicalisation, groupes sociaux impliqués
Pourquoi les bonnes
intentions ne suffisent pas
 Les Québécois ne sont pas si différents des
autres:
 Ils choisissent de façon rationnelle leur
meilleure option
 Toute loi ou politique les incite à modifier leur
comportement pour en tirer le meilleur parti
 Ces changements de comportement
entraînent une série d’effets, certains
imprévus et indésirables (effets pervers)
L’exemple de la Suède
 Plusieurs similitudes avec le Québec:
 Petite économie (~ 9 millions d’habitants),
fortement axée sur le commerce extérieur
 Main-d’œuvre éduquée, ressources naturelles
abondantes, etc.
 Mais surtout:
 État-providence imposant depuis les années
1960
 Déclin économique relatif par rapport à ses
partenaires économiques (4e plus riche en 1970,
16e en 1995)
PIB par habitant, Suède par rapport à la
moyenne des pays de l’OCDE, 1970-2005
115
110
OCDE = 100
105
100
95
90
PIB per capita (PPA) par rapport à l'OCDE
Source: OECD, National Accounts Database et calculs de l’auteur
OCDE
04
20
02
20
00
20
98
19
96
19
94
19
92
19
90
19
88
19
86
19
84
19
82
19
80
19
78
19
76
19
74
19
72
19
19
70
85
PIB per capita (PPA) par rapport à l'OCDE
Dépenses publiques par rapport à l'OCDE
Source: OECD, National Accounts Database et calculs de l’auteur
20
04
20
02
20
00
19
98
OCDE = 100
120
19
96
85
19
94
130
19
92
90
19
90
140
19
88
95
19
86
150
19
84
100
19
82
160
19
80
105
19
78
170
19
76
110
19
74
180
19
72
115
19
70
OCDE = 100
En termes relatifs, le PIB par habitant chute en même
temps que les dépenses publiques augmentent…
Les réformes récentes du « modèle suédois »
qui ont remis l’économie sur les rails
 Décentralisation des pouvoirs
administratifs
 Assouplissement de la réglementation
dans le marché du travail
 Réduction du fardeau fiscal et
réglementaire
 Déréglementation et ouverture des
monopoles publics à la concurrence
Quatre piliers du « modèle
suédois »
1.
Encourager le travail, l’investissement et
l’entreprenariat

2.
Les fardeaux fiscal et réglementaire ont été réduits
Ouvrir les services publics à la concurrence

3.
La santé, l’éducation, le transport en commun,
l’électricité, les pensions, etc. ont été ouverts au privé
Protéger les personnes et non les emplois

4.
La sécurité d’emploi à vie pour les employés de l’État
a été aboli, leur rémunération se fait au mérite
Cibler l’aide à ceux qui en ont vraiment besoin

Le système de prix n’est plus vu comme un bon
moyen de redistribuer les richesses
En conclusion
 Ce ne sont pas les intentions qui sont
mauvaises, mais souvent les moyens de les
atteindre sont inefficaces
 Toute politique entraîne une série d’effets,
certains pervers
 Il faut juger de la pertinence d’une
politique à ses effets à long terme et sur
l’ensemble de la population
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