ELECTROCHIMIE ET SES APPLICATIONS PILES AU ZINC M. OLIVIER [email protected] 25/11/2009 Pile Leclanché. La pile Leclanché - 1866. A la cathode: Graphite inerte MnO2: oxydant de la réaction électrochimique non conducteur. Mélange à du graphite et du noir d’acétylène le tout finement broyé + agent gélifiant. Parfaite cohésion et passage des e-. Collecteur d’e- sous forme de bâton de graphite. Couple MnIV/MnIII 2 Pile Leclanché. A l’anode: Zinc – constitue le boîtier. Composé métallique dans l’électrolyte: le chlorure de zinc. Couple Zn2+/Zn Electrolyte gélifié (gel à base d’amidon de faible résistance interne). pH proche de 4 f.e.m = 1,5 V 3 Pile Leclanché. Masse active anodique - Zinc: Différents additifs: - Augmentation des propriétés mécaniques ; - Déplacement du potentiel de dégagement de H2 (réduire la corrosion); - Additifs : Cd, Hg, Pb (0,01 à 0,06% en masse) - Suppression de Hg (toxique): utilisation d’un zinc plus pur (sans impureté métallique). 4 Pile Leclanché. Milieu électrolytique: Solution concentrée (60 à 80% en masse d’eau pour 40% à 20% en masse de sel) de NH4Cl pouvant comporter ZnCl2. Sel dissocié dans l’eau en NH4+ et Cl- (milieu conducteur ionique). Risque: permet les échanges ioniques se produisant lors des phénomènes de corrosion à l’électrode négative (autodécharge) ou de certaines parties inactives de la pile (collecteurs, connexions internes et boîtier par exemple). Solution de ZnCl2 : meilleures caractéristiques de décharge en régime continu. Inhibiteurs de corrosion en faible quantité. 5 Pile Leclanché. Milieu électrolytique: - Consommation de sel lors de la décharge: formation d’un sel dérivé du chlorure de zinc à l’anode. - A la cathode, les protons libérés par les cations ammonium sont fixés par les O2- de la structure MnO2. - Formation de MnOOH, dans lequel le métal de transition est à un niveau d’oxydation plus faible (III au lieu de IV). - Diffusion des protons dans la structure du MnO2pour accéder aux sites réactifs: importance de la granulométrie de la poudre de MnO2 pour obtenir la capacité la plus grande. 6 Pile Leclanché. Réactions globales de décharge. Electrolyte à base de NH4Cl En décharge lente : Zn 2 MnO 2 NH 4 Cl 2 2 MnOOH ZnCl 2 . 2 NH 3 En décharge rapide : Zn 2 MnO 2 NH 4 Cl H 2O 2 MnOOH Zn ( OH ) Cl NH Et en prolongeant la décharge : Zn 7 6 MnOOH 2 Mn 3 O 4 ZnO 3 H 2O 3 Pile Leclanché. Réactions globales de décharge. Electrolyte à base de ZnCl2 En décharge lente ou rapide : Zn 2 MnO 2 2 H 2O ZnCl 2 2 MnOOH 2 Zn ( OH ) Cl Et en prolongeant la décharge : Zn 6 MnOOH 8 Zn ( OH ) Cl 2 Mn 3 O 4 ZnCl 2 , 2 ZnO , 4 H 2 O Pile Leclanché. Capacité pratique. L’ordre de 85 A.h/kg aux faibles régimes Jusqu’à des valeurs d’environ 35 A.h/kg pour des régimes élevés. 9 Pile Leclanché. 10 Pile Leclanché. 11 Pile Leclanché. En pratique, Energie massique : 70 Wh/kg Energie volumique: 110 Wh/dm3 Masse volumique moyenne: 1,6 g/cm3. Rendement très dépendant du régime de décharge : A régimes très faibles, la capacité restituée est très supérieure à celle obtenue à des régimes de décharge élevés (rapport jusqu’à 10). 12 Pile Leclanché. Applications et formats Peu de puissance ou un fonctionnement intermittent. Exemples: lampes de poche, postes de radio à transistors, télécommandes, certains jouets, pendules, caméras super 8, appareils photographiques, flashes électroniques, allume-gaz, certaines calculatrices, télécommandes diverses, etc… Les formats fabriqués en très grande quantité sont les formats cylindriques. 13 Pile alcaline. La pile alcaline. Différences par rapport à la pile Leclanché: A l’anode • Anode toujours en zinc mais ne constitue plus le boîtier. Poudre pour augmenter la surface réactionnelle. • Collecteur d’e- n’est plus le zinc mais un clou en acier central. Couple Zn(OH)42-/Zn A la cathode • L’oxydant toujours MnO2 comprimé avec du graphite. • Collecteur d’e-: boîtier en acier. On peut loger 2,5 X plus de MnO2. La pile alcaline dure plus longtemps. Couple MnO2/MnO(OH) 14 Pile alcaline. La pile alcaline. Différences par rapport à la pile Leclanché: L’électrolyte • Potasse (KOH) en solution concentrée. F.e.m: sensiblement la même dans les deux cas • Pour éviter les fuites et les déformations: second boîtier en acier nickelé. • Les cellules peuvent être plates. • la gamme de température : – 20°C à +70°C. • Zinc de haute pureté (99,9%) 15 Pile alcaline. 16 Pile alcaline. La pile alcaline. Zn/KOH(30% à 50%)+ZnO/MnO2) Réaction globale: Zn 20 MnO 9 17 2 0 ,9 : MnOOH 0 ,1 : 0 ,15 H 2 O 2 3 H 2O 20 9 MnOOH ZnO Pile alcaline. 18 Pile alcaline. En pratique, Energie massique : 100 Wh/kg (même ordre de grandeur que les piles Leclanché) Energie volumique: 250 Wh/dm3 Masse volumique moyenne: 2,5 g/cm3. Rendement très supérieur à celui des piles salines à régimes de décharge élevés ou dans des conditions d’utilisation plus sévères. Dans ces conditions, énergie massique pratique des piles supérieure à celle des piles salines. 19 Pile Alcaline. Applications et formats - Applications nécessitant de la puissance. - Exemples: Appareils mettant en œuvre des petits moteurs électriques : rasoirs, magnétophones portables, appareil photo, jouets, tournebroche. Les formats fabriqués en très grande quantité sont les formats cylindriques. 20 Pile (Zn/Ag2O). Autre oxydant que le dioxyde de manganèse (miniaturisation). • Fortes énergies massiques et courants de décharge importants. • Fonctionnement aux basses températures (-20°C). • Fabriquées en faible quantité du fait de leur prix. • Marchés habituels conquis par les piles au Li-MnO2. 21 Pile (Zn/Ag2O). Autre oxydant que le dioxyde de manganèse (miniaturisation). • Compartiment cathodique: oxyde d’argent mêlé à de la poudre de graphite imprégné de potasse. • Compartiment anodique: zinc en poudre amalgamé et humecté de potasse. • Electrolyte: potasse ou soude en solution (50%). • Electrodes: deux moitiés de boîtier en acier nickelé (joint en nylon) • La matière active anodique (pôle négatif) : zinc amalgamé ou de poudre de zinc gélifiée. • Coût: facteur 100 avec le dioxyde de manganèse. 22 Piles bouton. La pile bouton. 23 Pile (Zn/Ag2O). Constituants. • Masse cathodique: Ag2O + graphite (moins de 10%) pour assurer une conductivité électronique. • Lors de la décharge: Ag se forme et la conductivité devient très bonne. • Matière active anodique: poudre de zinc, amalgamé ou non, de haute surface spécifique et gélifiée par des agents comme la CMC (carboxyméthylcellulose) ou d’autres liants de type polymère. • Milieu électrolytique : une solution concentrée de potasse ou de soude. Afin d’éviter la génération d’hydrogène, de l’oxyde de zinc est ajouté à des teneurs de moins de 10% en masse. • Les ions OH- formés à la cathode sont transportés vers l’anode lors de cette décharge. • Séparateur: matériaux polymères (Ex: dérivés cellulosiques), 24 Pile (Zn/Ag2O) Réactions globales de décharge. Zn Ag 2 O ZnO A l’anode: Zn Zn 2 Zn 2 2 2e 2 4 OH Zn ( OH ) 4 2 Ag Zn ( OH ) 4 ZnO 2 OH H 2O Globalement à l’anode: Zn 25 4 OH 2 Zn ( OH ) 4 2e Pile (Zn/Ag2O) Réactions globales de décharge. A la cathode: Ag 2 O H 2O 2e 2 Ag 2 OH Réaction globale de décharge: Ag 2 O H 2O Zn 2 Ag Zn ( OH ) 2 Consommation d’eau à la cathode pour former des ions OHConsommation des ions OH- à l’anode pour former à nouveau l’eau consommée à la cathode. 26 Pile (Zn/Ag2O) 27 Pile (Zn/Ag2O) 28 Pile (Zn/Ag2O) En pratique, Energie massique : 100 Wh/kg Energie volumique: 395 Wh/dm3 Masse volumique moyenne: 3,95 g/cm3. Très bonne stabilité de la tension en circuit ouvert, en fonction de la durée de stockage et de la température. Autodécharge assez faible. Entre +20°C et 45°C, la perte de capacité en stockage est d’1% environ par mois pendant 24 mois. 29 Pile (Zn/Ag2O) Applications et formats Régimes de décharge élevés. Les applications actuelles : petites lampes de poche, désignateurs lasers de poche, cellule d’appareils photographiques, calculatrices, montres, instrumentation. Applications militaires spécifiques : la propulsion des torpilles électriques, l’alimentation des intensificateurs de lumière, les bouées actives, les systèmes de secours, les systèmes de surveillance, certains capteurs de sécurité, etc. 30 Pile (Zn/HgO). Autre oxydant que le dioxyde de manganèse (miniaturisation). • Stabilité de la tension et très faible autodécharge (le stockage dans les conditions tropicales est possible). • Plus vendues maintenant car Hg ainsi que ses composés sont très toxiques. • La matière active cathodique (pôle positif) : mélange d’oxyde de mercure très peu conducteur et de graphite compacté pour former l’électrode. • Le milieu électrolytique : gel alcalin de potasse ou de soude. • La matière active anodique (pôle négatif) : zinc amalgamé ou de poudre de zinc. 31 Pile (Zn/HgO) Réactions globales de décharge. Zn HgO A l’anode: Zn Zn 2 ZnO Zn 2 2e 2 4 OH 2 Zn ( OH ) 4 Hg Zn ( OH ) 4 ZnO 2 OH H 2O Globalement à l’anode: Zn 32 4 OH 2 Zn ( OH ) 4 2e Pile (Zn/HgO) Réactions globales de décharge. A la cathode: HgO H 2O 2e Hg 2 OH Consommation d’eau à la cathode pour former des ions OHConsommation des ions OH- à l’anode pour former à nouveau l’eau consommée à la cathode. 33 Pile (Zn/HgO) 34 Pile (Zn/HgO) 35 Pile (Zn/HgO) En pratique, Energie massique : 90 Wh/kg Energie volumique: 355 Wh/dm3 Masse volumique moyenne: 3,95 g/cm3. Très bonne stabilité de la tension en circuit ouvert, en fonction de la durée de stockage et de la température. Autodécharge assez faible. 36 Pile (Zn/HgO) Applications et formats Conditions d’utilisation ou de stockage tropicales Energie volumique élevée. Les applications actuelles : aides auditives, cellules d’appareil photo, calculatrices, montres, détecteurs de fumée, parfois des piles étalons, instrumentation, détonateur, etc. Les applications militaires: bouées actives, les systèmes de secours, les systèmes de surveillance, certains capteurs de sécurité, etc. Formats bouton et cylindriques type R6, R20 et R50. 37 Pile zinc/air. • Composé réactif cathodique (O2) = air environnant (libération de la place et de la masse). • Possibilité d’une grande quantité de composé anodique (aboutir à des énergies massiques élevées) pour des régimes de décharge faibles (ex : décharge en un temps supérieur à 10h). • Cathode non consommable adaptée à la réduction de O2 (Surface d’autant plus grande que l’on cherchera à débiter des courants importants). • Densités d’énergie très élevées = 150 à 350 Wh/kg (avant décharge). • Décharge de ces piles = fixation de l’O2 de l’air et stockage des produits de réaction qui alourdissent la pile de façon significative lors de cette décharge (prévoir l’augmentation de volume des matières actives). 38 Pile zinc/air. Capacités: quelques mA.h (bouton) à plus d’un millier A.h (prismatique). La matière active cathodique (pôle positif) : l’oxygène de l’air environnant (sans stockage): ouverture pour l’accès de O2 à l’électrode afin de permettre sa réduction. Le milieu électrolytique : solution alcaline de potasse concentrée et pas consommée par la réaction de décharge de la pile. La matière active anodique (pôle négatif) est composée de zinc sous forme soit métallique, soit de poudre de zinc gélifiée. 39 Pile zinc/air. 40 Pile Zn/Air. Constituants. • La masse cathodique = une structure poreuse de carbone (contenant éventuellement un catalyseur de réduction de O2) + un polymère hydrophobe. • Interface dite à « triple contact » = réaction de réduction de l’O2 au contact de la structure poreuse conductrice électronique (apport d’électrons) et évacuation des espèces ioniques formées vers l’électrolyte. • Arrivée en O2 en quantité suffisante et rapidement pour des régimes de décharge élevés . • Le rôle du composé hydrophobe: assurer la stabilité des films d’électrolyte aqueux formés dans le milieu poreux carboné ; ces films sont responsables du bon fonctionnement de l’électrode à air. 41 Pile Zn/Air. Constituants. • Structure à grande surface développée. • La stabilité de ces films d’épaisseur micrométrique. 42 Pile Zn/Air. Constituants. • La matière active anodique = poudre de zinc, amalgamé ou non, de haute surface spécifique et gélifiée. • Le milieu électrolytique = solution concentrée KOH ou NaOH (30 à 45% en masse). • Flux de OH- formés à la cathode vers l’anode lors de la décharge. • Accès de l’air environnant à l’intérieur de la pile, risque de formation de carbonate de potassium qui dégrade les propriétés et le fonctionnement de la pile = dispositif de décarbonatation. • Dans le cas de piles utilisées à régime élevé (décharge en un temps court), la carbonatation de l’électrolyte n’a pas le temps d’avoir lieu. • Opercule de protection avant utilisation. • Le séparateur est identique aux précédents. 43 Pile Zn/Air. Réactions globales de décharge. Zn H 2O Zn 1 O 2 2 1 O 2 2 Zn ( OH ) 2 ZnO A l’anode: Zn 4 OH 2 Zn ( OH ) 4 2 Zn ( OH ) 4 ZnO 2e 2 OH H 2O Globalement à l’anode: Zn 44 2 OH ZnO H 2O 2e Pile Zn/Air. Réactions globales de décharge. A la cathode: O2 2 H 2O 4e 4 OH Consommation d’eau à la cathode pour former des ions OHConsommation des ions OH- à l’anode pour former à nouveau l’eau consommée à la cathode. 45 Pile Zn/Air 46 Pile Zn/Air. 47 Pile Zn/Air. En pratique, Energie massique : 230 Wh/kg Energie volumique: 400 Wh/dm3 Masse volumique moyenne: 1,74 g/cm3. 48 Pile Zn/Air. Applications et formats Longues durées de décharge (régimes plutôt faibles) et coûts d’usage les plus bas. Les applications actuelles : signalisation des chemins de fer et les clôtures électriques pour le bétail, l’alimentation des aides auditives, des petits systèmes électroniques portables comme les calculatrices et les montres. Formats bouton et prismatiques. 49 Piles bouton. La pile bouton à anode de zinc. Pile Réaction cathodique Zn – Ag2O Ag2O + H2O + 2e- Zn - HgO HgO + H2O + 2e- Zn - O2 2 Ag + 2 OH Hg + 2 OH ½ O2 + H2O + 2e- 2 OH Réaction anodique commune: Zn + 4 OH- → Zn(OH)42- + 2 e- 50 Piles bouton. La pile bouton à anode de zinc. Matière cathodique active fem (V) Capacité pratique (Ah) Energie (Wh) Energie volumique (Wh/cm3) Energie massique (Wh/kg) Poids (g) MnO2 1,5 0,1 (5mA x 20h) 0,15 0,26 83,3 1,8 Ag2O 1,6 0,130 (6,5 mA x 20h) 0,2 0,35 100 2 HgO 1,4 0,24 (12 mA x 20h) 0,34 0,6 136 2,5 O2 1,4 0,5 (25 mA x 20h) 0,56 0,98 295 1,9 Piles boutons de 11,6 mm de , de 5,4 mm de hauteur (0,57 cm3 en volume). 51