Le rétrécissement aortique à bas gradient - E

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LE POINT SUR...
Le rétrécissement aortique
à bas gradient : comment ne pas
se tromper de maladie ?
Christian BOSSEAU, Elena GALLI, Erwan DONAL - Cardiologie – CHU Rennes
[email protected]
e rétrécissement aortique (RA) dégénératif est l’une des valvulopathies les plus fréquemment rencontrées
en pratique clinique dans les pays Occidentaux, favorisé par le vieillissement constant de la population.
L’échographie joue un rôle central dans l’évaluation de cette valvulopathie dont l’entité classique est définie
par une vitesse maximale trans-aortique >4 m/sec, un gradient moyen >40 mmHg et une surface calculée
<1 cm² ou 0.6 cm²/m².
Cependant, l’entité « rétrécissement valvulaire aortique
serré » est plus complexe que celle définie ci-dessus.
Il existe aussi des patients symptomatiques qui
présentent un gradient bas (<40 mmHg) avec une surface
restant <1 cm² et dont l’évaluation, difficile fait appel à
l’imagerie multi-modalités. Ces patients ont souvent et
devraient toujours avoir un « bas débit ». Celui-ci se définit
par un volume d’éjection systolique indexé (calculable via
le Simpson biplan et via l’ITV sous-aortique) < 35 mL/m².
Ce paramètre est un indice pronostic puissant dans la
population des sujets ayant un RA serré 1 et doit être
privilégié à l’index cardiaque afin de s’affranchir de
l’impact de la fréquence cardiaque.
Ces RA à « bas gradient » nous amènent souvent à nous
poser la question de la sévérité réelle de la valvulopathie
et donc de son imputabilité dans la symptomatologie du
patient. Ces RA ne sont pas rares, et peuvent concerner
jusqu’à 30% des patients. On distingue ainsi (Figure 1) :
FÉVRIER
JANVIER /2017
FÉVRIER 2017
14
12
CORDIAM
CORDIAM
LE
POINT
SUR...SUR..
LE POINT
LE POINT
SUR...
LeLe
bas
débit
classique
s’expliquant
par
RA
en
bas
débit
classique
s’expliquant
LeRA
RAenen
bas
débit
classique
s’expliquant
par une
unepar une
Le RA enventriculaire
bas débit classique
s’expliquant
par une
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dysfonction
gauche
entraînant
de
fait
dysfonction
ventriculaire
gauche
entraînant
dysfonction ventriculaire
gauche
entraînant
de faitde
unefait une
dysfonction
ventriculaire
gauche entraînant de fait une
diminution
débit
cardiaque.
diminution
du
débit
cardiaque.
diminutiondudu
débit
cardiaque.
FIGURE
::
2:
FIGURE 22FIGURE
diminution du débit cardiaque.
FIGURE
2:
Mesure
LeLe
dit
»» puisque
Mesure
Mesure
bas-débit
« paradoxal
» puisque
LeRARA
RAà ààbas-débit
bas-débit
dit «dit
« paradoxal
paradoxal
puisque
Mesure
Le RA à bas-débit
dit « paradoxal
» puisque
du diamètre
du diamètre
diamètre
s’associant
FEVG
préservée
(mais
pas
s’associant
àune
une
FEVG
préservée
pas normale du
s’associantà àune
FEVG
préservée
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normale
du
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s’associant
à
une
FEVG
préservée
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de
la
chambre
de
de
la
chambre
comme
montre
lelestrain
longitudinal
global
souvent
comme
le
montre
le
strain
longitudinal
commele le
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strain
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globalglobal
souventsouvent de la chambrela chambre
de
de chasse,
chasse, de chasse,
comme le montre le strain longitudinal global souvent
aux
alentours
-16%)
mais
avec
relatif
aux
alentours
-16%)
mais
avec
bas-débit
relatif
de chasse,
aux
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-16%)
mais
avecbas-débit
bas-débit
relatifdéfini
défini définien
Méso-systole
en Méso-systole
en
Méso-systole
aux alentours de -16%) mais avec bas-débit relatif défini
par
un
volume
d’éjection
systolique
indexé
<35
par
un
volume
d’éjection
systolique
indexé
<35 mL/m².en Méso-systole
par
un
volume
d’éjection
systolique
indexé
<35mL/m².
mL/m².
et
au
pied
et
au
pied et au pied
par un volume d’éjection systolique indexé <35 mL/m².
et
au pied
des
sigmoides
des sigmoides
des
sigmoides
Les
formes
précédentes
doivent
donc
Les
formes
précédentes
doivent
donc
être différenciées des sigmoides
Les
formes
précédentes
doivent
doncêtre
êtredifférenciées
différenciées
aortiques
Les formes précédentes doivent donc être différenciées
aortiques aortiques
de
dite
« «pseudo-sévère
»»etet peuvent
sese
de
leur
forme
dite
« pseudo-sévère
» et peuvent
se
deleur
leurforme
forme
dite
pseudo-sévère
peuvent
aortiques
de leur forme dite « pseudo-sévère » et peuvent se
méprendre
avec
authentique
RA les
selon
les données
méprendre
ununun
authentique
RA
méprendreavec
avec
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RAselon
selon
lesdonnées
données
méprendre avec un authentique RA selon les données
Doppler.
La
valve
aortique
est souvent
peu calcifiée.
Il
Doppler.LaLa
valve
aortique
estsouvent
souvent
peucalcifiée.
calcifiée.
Doppler.
valve
aortique
est
peu
IlIl
Doppler. La valve aortique est souvent peu calcifiée. Il
faut
retenir
que
dans
ce
dernier
la maladie
cardiaque
faut
retenir
que
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dernier
cas,lacas,
lamaladie
maladie
cardiaque
faut
retenir
que
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cas,
cardiaque
faut retenir que dans ce dernier cas, la maladie cardiaque
est
prédominante
à l’atteinte
valvulaire.
est
prédominanteà àl’atteinte
l’atteinte
valvulaire.
Faut-ilFaut-il
négligernégliger
est
prédominante
valvulaire.
Faut-il
négliger
temps
(ITV) doit
sous-aortique
L’intégraleL’intégrale
temps vitesse
vitesse
L’intégrale
temps
(ITV) vitesse
sous-aortique
doit être
être
est prédominante à l’atteinte valvulaire. Faut-il négliger
L’intégrale temps vitesse (ITV) sous-aortique doit être
l’atteinte
valvulaire
?
C’est
le
choix
souvent
fait
malgré
l’atteinte
valvulaire
?
C’est
le
choix
souvent
fait
malgré
l’atteinte valvulaire ? C’est le choix souvent fait malgré
mesurée
dedelachasse,
chambre
de chasse, id
mesuréeau
au
milieu de
deau
lamilieu
idéalement
mesurée
milieu
la
chambre
idéalement
l’atteinte valvulaire ? C’est le choix souvent fait malgré
mesurée au milieu de la chambre de chasse, idéalement
manque
de
preuves
àégard.
cet
égard.
manquedede
preuves
cet
égard.
en
plaçant
la
sonde
dans
l’aisselle
lelele
manque
preuves
à àcet
en
plaçant
la
sonde
dans
l’aisselle
(pour
diminuer
en
plaçant la sonde dans
diminuer(pour
le manque de preuves à cet égard.
en plaçant la sonde dans l’aisselle (pour diminuer
l’angle du
d’attaque
du faisceau
doppler)
l’angle d’attaque
du
faisceau doppler)
puis le
curseur
l’angle
faisceau
curseur puis
Finalement,
difficulté
clinique
consiste
à caractériser
Finalement, laladifficulté
clinique
consiste
à caractériser
Finalement,
l’angle d’attaque
d’attaque du
faisceau
doppler) puis le curseur
Finalement,laladifficulté
difficultéclinique
cliniqueconsiste
consisteààcaractériser
caractériser
rapproché
pas
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contact
rapproché
pas
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pas
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contact
des
turbulences.
rapproché
pas jusqu’au
jusqu’au contact des turbulences.
turbulences.des tur
l’ensemble
deces
ces
entités
et différencier
les patients
qui
l’ensemble de
entités
et différencier
les patients
qui
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rapproché pas
pas àà pas
l’ensemblede
deces
cesentités
entitésetetdifférencier
différencierles
lespatients
patients qui
qui
Ceci
permet l’enregistrement
d’une
enveloppe
Ceci permet
l’enregistrement
d’une enveloppe
enveloppe
de
bonne
Ceci
d’une
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bonne
nécessiteront
unremplacement
remplacement
valvulaire
dequi
ceux qui
nécessiteront un
valvulaire
de ceux
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Ceci permet
permet l’enregistrement
l’enregistrement d’une
enveloppe de
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unremplacement
remplacement valvulaire
valvulaire de
de ceux
ceux qui
qui
qualité
(laminaire,
enveloppe
nette
et fine), la
qualité
(laminaire,
enveloppe
nette
et
fine),
la
présence
qualité
enveloppe nette
nette et
et fine),
fine),lalaprésence
présence
nécessitent
untraitement
traitement
decause
la cause
du bas-gradient,
nécessitent un
de la
du bas-gradient,
nécessitent
qualité (laminaire,
(laminaire, enveloppe
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traitementde
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causedu
du bas-gradient,
bas-gradient,
d’un
click de
fermeture
étant
d’un clickde
de fermeture
étant
inconstante
en
cas
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RA
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casde
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RAet
et en ca
savoir
cardiopathie
sous-jacente
(ischémique,
savoir lala cardiopathie
sous-jacente
(ischémique,
ààààsavoir
d’un click
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fermeture étant
inconstante
en
cas
savoir lala cardiopathie
cardiopathie sous-jacente
sous-jacente (ischémique,
(ischémique,
ne
doit
pas
être
exigée
dans
cette
situation
cl
ne
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situation
clinique
car
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cette situation
situationclinique
cliniquecar
car
dilatée,
fraction
d’éjection
préservée…).
dilatée, àà fraction
d’éjection
préservée…).
ne doit
doit pas
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d’éjectionpréservée…).
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avoir
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click peut
signifier
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click
peut
signifier
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dans
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dans de la v
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le click peut
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être
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de
lalavalve
la
zone
d’accélération
des
flux.
Il
convient
la
zone
d’accélération
des
flux.
Il
convient
de
moyenner
la
des flux.
flux. IlIl convient
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d’accélération des
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mesures, notamment
en cas atriale
de fibrillati
les mesures,
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de fibrillation
les
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fibrillation
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mesures, notamment
en
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fibrillation
atriale
en
se
méfiant
des
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post-extrasystoliqu
en
se
méfiant
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cycles
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Enfin,
Il
est
primordial
de
s’assurer
de
l’absence
d’erreur
est primordialdedes’assurer
s’assurer del’absence
l’absence d’erreur
en
des cycles
cycles post-extrasystoliques.
post-extrasystoliques. Enfin,
Enfin,
Il IlIlest
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estprimordial
primordial de s’assurer de
de l’absence d’erreur
d’erreur
la
mesure
de
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du
flux
aortique
doit
la
mesure
de
l’ITV
du
flux
aortique
doit
également
être
dans
l’estimation
de
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de
la
valvulopathie
dans
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sévérité
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la
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du flux
flux aortique
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la mesure
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de l’ITV
dansl’estimation
l’estimationde
delalasévérité
sévéritéde
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valvulopathie
précautionneuse,
la
mesure
s’effectuant
précautionneuse,
la
mesure
s’effectuant
dans
l’aisselle
L’échographie
est
la
pierre
angulaire
du
diagnostic
de
L’échographie estlalapierre
pierre angulairedu
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la mesure
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s’effectuant dans
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l’aisselle dan
L’échographie
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L’échographieest
est la pierreangulaire
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desde vitesses
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100 m
avec des avec
vitesses
défilement
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100
mm/sec
RA
cetexamen
examen
peut
à l’origine
de nombreuses
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peut
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de nombreuses
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100 mm/sec
mm/sec
RA
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de 100
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RAmais
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peutêtre
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nombreuses
en
activant
le
doppler
continu
sur
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flux m
en
activant
le
doppler
continu
sur
le
flux
mosaïque.
erreurs
dans
l’évaluation
de
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erreurs dansl’évaluation
l’évaluation delalavalvulopathie.
valvulopathie.
en
continu sur
sur lele flux
flux mosaïque.
mosaïque.
erreurs
en activant le doppler continu
erreursdans
dans l’évaluationde
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L’utilisation
la sonde
est ici ind
L’utilisation
de la sondedePedoff
est ici Pedoff
indispensable
La
source
d’erreur
estmesure
la mesure
de la chambre
Lapremière
première source
d’erreur
est la
de la chambre
L’utilisation
sonde Pedoff
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indispensable
LaLapremière
L’utilisation de la sonde
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de
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pas
sous-estimer
le
gradient,
afin
de
ne
pas
sous-estimer
le
gradient,
idéalement
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de
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sous-aortique
qui
dans
l’équation
de
de chasse sous-aortique qui dans l’équation de
afin
sous-estimer le
le gradient,
gradient, idéalement
idéalementen
en
afin de ne pas sous-estimer
dede chasse
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sous-aortique qui
qui dans
dans l’équation
l’équation de
de
utilisant différentes
fenêtres acoustiques.
utilisant différentes
fenêtres acoustiques.
continuité
estportée
portée
carré
et doit
être mesurée
en
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au au
carré
et doit
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en
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fenêtres
acoustiques.
utilisant
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acoustiques.
continuité
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Visuellement,
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il est possible
d’apprécier
degré de
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parasternale
longitudinale
en systole
incidence parasternale
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Visuellement,
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incidenceparasternale
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longitudinale en
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ras
calcification
valvulaire.
valveremaniée
très calcifiée,
calcification
valvulaire. Une
valve trèsUne
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de
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sigmoïdes
aortiques,
en zoomant
sur
de l’insertion
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aortiques,
en zoomant
sur
calcification
Une valve
valve très
très calcifiée,
calcifiée, remaniée
remaniée
calcification valvulaire. Une
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aortiques, en
en zoomant
zoomant sur
sur
avec
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visuelle
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doit no
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nous
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aortique
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permettre
une
mesure
précise
valve aortique afin de permettre une mesure précise
avec une ouverture visuelle
avec
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aortiqueafin
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mesure précise
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à noussur
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la réalité du»«(Figure
bas-gradient
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la réalité du
3).
(Figure
2).
(Figure 2).
àà nous interroger sur la réalité
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(Figure2).
2).
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Différenciation
valvulopathies
Différenciationdes
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valvulopathies
Différenciation
valvulopathies
Différenciation
des
valvulopathies
FIGURE
Importance
calcifications
en scanner
mais
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regarder
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FIGURE 33: :Importance
desdes
calcifications
en scanner
mais bien
regarder
en échocardiographie
FIGURE33: :Importance
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scanner mais
mais bien regarder aussi en
FIGURE
en échocardiographie
échocardiographie
CORDIAM
CORDIAM
CORDIAM
CORDIAM
CORDIAM
FÉVRIER 2017
JANVIER / FÉVRIER
2017
FÉVRIER
FÉVRIER2017
2017
15
15
15
13
FÉ
LE POINT
POINT SUR...
SUR...
LE
Le rétrécissement aortique
en bas débit
Il s’agit de l’entité classique représentant 5-10% des
RA avec une surface <1 cm², un gradient moyen <40
mmHg s’expliquant par une FEVG altérée (<40-50%
selon la littérature). Le RA s’associe ici à une dysfonction
ventriculaire quel qu’en soit le mécanisme.
La problématique est ici de différencier le rétrécissement
authentiquement serré d’un pseudo-rétrécissement
qui ne nécessitera pas d’intervention. Une échographie
à la Dobutamine à faible dose est ici indiquée afin de
différencier les entités cliniques. Nous utilisons ici des
paliers plus longs que lors de la recherche d’ischémie
avec des doses plus faibles (jusqu’à 20 µg/kg/min).
On différencie ainsi le RA authentiquement serré si le
gradient moyen devient >40 mmHg avec une surface
<1 cm² alors que le pseudo-rétrécissement gardera un
gradient bas et une surface >1 cm², le volume d’éjection
systolique (VES) est augmenté de plus de 15-20 %. Il
est dans cette situation, indispensable de porter une
attention toute particulière dans la mesure et dans
l’analyse du VES indexé.
Cependant, un certain nombre de patients n’ont pas de
réserve contractile lors du stress ce qui définit un risque
chirurgical important et empêche de conclure formellement
sur la sévérité du RA car les changements de gradients et
donc de surface, sont dépendant sous Dobutamine des
changements de débit. Par conséquent, chez les patients
gardant une surface diminuée, un gradient bas malgré une
augmentation du volume d’éjection systolique >15%, il est
possible de calculer la surface aortique projetée corrigeant
la surface sur un débit cardiaque normal de 250 mL/sec ce
qui permettrait d’estimer correctement la sévérité du RA en se
prémunissant de l’erreur lié au volume d’éjection systolique.
La formule se définit donc ainsi :
2
SVAoproj= SVAorepos + k x (250-Qrepos)
SVAorepos= surface aortiqueau repos ;
Qrepos= débit cardiaque à repos ;
k= coefficient de corrélation entre Q et SVAo mesuré à
l’échographie de stress
Chez les patients ayant moins de 15% d’augmentation
du volume d’éjection systolique, il est impossible de
différentier
c les RA authentiquement serrés des formes
pseudo-sévères. Dans ce cadre, la quantification par
scanner des calcifications valvulaires aortiques selon le score
d’Agatson peut être utile. L’étendue des calcifications a
ainsi été corrélée à la progression de la sténose ainsi qu’à
FÉVRIER 2017
JANVIER / FÉVRIER 2017
16
14
la survenue d’évènements cardio-vasculaires3. Les valeurs
≥1200 unités Agatson (UA) chez les femmes ou ≥2000 UA
chez l’homme sont en faveur d’un RA serré en notant que
chez les patients ayant un anneau petit ou large, une valeur
indexée peut être utilisée (≥300 UA/cm² chez la femme,
≥500 UA/cm² chez l’homme).
Ce type de RA a le taux de mortalité le plus élevé. La
chirurgie, dont le risque s’avère élevé est également
associée à d’importants bénéfices en terme de survie
quand le RA est serré. Le pronostic spontané du
RA pseudo-sévère s’avère meilleur que celui des RA
authentiquement serrés et du rétrécissement sans réserve
contractile. Lorsqu’il n’y a pas de réserve contractile,
la chirurgie expose les patients à un risque important
malgré des bénéfices en termes de survie, d’amélioration
fonctionnelle et de récupération de la FEVG.
Le choix d’un TAVI versus chirurgie conventionnelle se
discute au cas par cas suivant le risque opératoire de
chaque patient, mais le TAVI pourrait permettre une
récupération plus rapide de la FEVG, s’associant à moins
de « mismatch » patient-prothèse.
S’assurer de l’absence d’erreur de mesure et ne pas
hésiter à utiliser la sonde Pedoff.
La prise en charge des patients ayant un RA « pseudosévère » est essentiellement celle de la cardiopathie
sous-jacente. Un suivi est nécessaire, le RA pouvant
progresser voire un jour nécessiter une intervention.
Le RA à bas gradient paradoxal
Cette entité se définit par une surface <1 cm² ( 0.6 cm²/
m²), un gradient moyen <40 mmHg, une FEVG préservée
et un volume d’éjection systolique paradoxalement
abaissé, <35 mL/m². L’altération du volume d’éjection
systolique est souvent liée au remodelage ventriculaire
gauche et à la dysfonction diastolique souvent favorisée
par la fibrillation atriale. D’autres facteurs contribuent
également à la diminution du volume d’éjection systolique
comme la dysfonction ventriculaire droite ou certaines
valvulopathies (insuffisance ou sténose mitrale, insuffisance
tricuspide). Finalement, cette entité partage de nombreuses
caractéristiques avec l’insuffisance cardiaque à fraction
d’éjection préservée sur le plan physiopathologique
et épidémiologique se retrouvant chez les personnes
plus âgées, de prédominance féminine et sur un terrain
d’hypertension artérielle.
CORDIAM
CORDIAM
LE POINT SUR...
L’échographie doit bien évidemment s’attacher à
rechercher le gradient le plus élevé, en utilisant
systématiquement la sonde Pedoff. Quand le bas gradient
est confirmé, il faut rechercher les facteurs pouvant
contribuer à la baisse du volume d’éjection systolique
en s’assurant parallèlement que la pression artérielle du
patient lors de l’examen est contrölée. L’utilisation de
l’indice de perméabilité a été décrite comme intéressante
pour différencier les RA sévères des pseudo-sévères avec
une valeur seuil de 0.254. Il est possible de s’aider de
l’échographie de stress à la Dobutamine à faible doses
avec les mêmes critères d’évaluation que dans le RA en
bas débit classique.
On peut également utiliser le score calcique valvulaire
aortique pour différencier avec les mêmes valeurs seuils
le rétrécissement serré de pseudo-sévère.
Le pronostic de cette entité est intermédiaire entre le
RA serré classique et le rétrécissement aortique en bas
débit. Compte tenu du phénotype de la population
atteinte, se rapprochant de l’insuffisance cardiaque à
fraction d’éjection préservée, le risque opératoire est
plus important.
La dernière méta-analyse sur le sujet nous apprend
que ces patients ont un risque de mortalité 67% plus
important que les rétrécissements à gradient élevé tout
en bénéficiant d’un remplacement valvulaire aortique
permettant une réduction de la mortalité chez ces
patients de 57%.
Les rétrécissements pseudo-sévères doivent évidemment
bénéficier d’un traitement médical. Dans tous les
cas, la prise en charge de l’hypertension artérielle est
importante et devra être préalable à toute évaluation,
dans la mesure où elle participe de manière intrinsèque
à ce phénotype très particulier de RA5.
Equilibrer la pression artérielle avant l’évaluation
du rétrécissement aortique.
Le RA à FEVG préservée,volume
d’éjection normal et bas gradient
Sur le plan hémodynamique, nous avons une surface <1 cm²
ou 0.6 cm²/m², un gradient <40 mmHg malgré un volume
d’éjection systolique indexé restant >35 mL/m². Cette entité
relativement fréquente, touchant 15-40% des patients,
semble associée à l’hypertension artérielle et à une réduction
de la compliance aortique. Sur le plan hémodynamique,
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il a été montré qu’une surface valvulaire aortique de
1 cm² correspondait davantage à un gradient moyen
de 30-35 mmHg.
Connaître l’apport du score calcique valvulaire et
de l’échographie de stress à la Dobutamine pour
différencier les rétrécissements authentiquement
serrés des formes pseudo-sévères.
De fait, certains ont suggéré que pour corriger cette
contradiction, il était logique de ramener la surface
aortique à <0.8 cm². Ceci a cependant été infirmé par
une étude récente 6, démontrant que les patients qui
avaient un RA entre 0.8-1 cm² tiraient bénéfice d’un
remplacement valvulaire aortique ce qui était également
le cas des patients avec un gradient moyen compris entre
25-40 mmHg ayant une surface <1 cm².
Le diagnostic repose ici sur le score calcique valvulaire aortique.
L’utilité de l’échographie de stress à la Dobutamine semble
modeste étant donné l’absence de « bas-débit », le volume
d’éjection systolique étant ici préservé.
Les patients ayant un RA à volume d’éjection normal ont,
à priori, un pronostic intermédiaire entre le RA à bas débit
« paradoxal » et celui plus classique à gradient élevé et
FEVG préservée. Il s’agit probablement de patients à un
stade plus précoce de la maladie ou avec un phénotype plus
« vasculaire » que « valvulaire ». Le remplacement valvulaire
aortique pourrait être bénéfique dans cette population
toutefois relativement hétérogène. Les preuves manquent !
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt.
RéféRences
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FÉVRIER 2017
JANVIER / FÉVRIER 2017
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