Traitement chimiothérapique des schizophrénies - Psychologie

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Traitement chimiothérapique
des schizophrénies
P. Vandel, E. Haffen, D. Sechter
La thérapeutique des schizophrénies a connu depuis une dizaine d’années de grands progrès, tant au
niveau des approches psychosociales que médicamenteuses. La chimiothérapie reste la pierre angulaire
du traitement d’attaque et d’entretien des schizophrénies mais ne peut et ne doit pas être dissociée des
autres thérapies. Les nouveaux antipsychotiques ont apporté une meilleure qualité de vie par leur
meilleure tolérance et meilleure efficacité sur les symptômes négatifs de la maladie. Dans ce guide
thérapeutique, nous avons essayé de faire une synthèse des dernières directives concernant le traitement
biologique des schizophrénies, contenues dans divers guidelines de parution récente anglais, australiens,
nord-américains, canadiens et de la fédération mondiale des sociétés de biologie psychiatrique. Si les
experts s’accordent pour préciser que tous les antipsychotiques existants ont une efficacité similaire,
certaines particularités sont à noter concernant le traitement des différentes phases de la maladie. Nous
détaillerons après une revue de données générales le traitement des phases aiguës du premier épisode et
des rechutes, celui des phases avec réponse partielle ou avec résistance thérapeutique, puis le traitement
d’entretien et prévention des rechutes. L’intérêt d’un traitement d’entretien continu semble évident du
fait de la diminution de deux tiers des rechutes. Dans ce but, les nouvelles formes d’antipsychotiques
retard améliorent l’observance et diminuent le risque de rechute et d’hospitalisation.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Schizophrénie ; Chimiothérapie ; Antipsychotiques
Plan
¶ Introduction
1
¶ Évaluation et réévaluation du fonctionnement psychique
et de l’état somatique
Faire ou réévaluer le diagnostic
Connaître l’histoire de la maladie
Déterminer les symptômes cibles thérapeutiques et les hiérarchiser
Faire un bilan organique du patient
Créer une alliance thérapeutique
2
2
3
3
3
3
¶ Données générales sur la chimiothérapie des schizophrénies
Médicaments des schizophrénies
Sur le choix de l’antipsychotique
Posologie
Durée de prescription et sevrage
Association d’antipsychotiques
Coprescription d’autres psychotropes
Modalités de changement d’antipsychotique
3
3
3
4
5
5
5
6
¶ Thérapeutique médicamenteuse du premier épisode aigu
Premier épisode : traitement en urgence
Premier épisode : traitement hors urgence
Consensus
6
6
6
7
¶ Thérapeutique médicamenteuse de la rechute aiguë
Définition de rechute
Rechute : traitement en urgence
Rechute : traitement hors urgence
8
8
8
9
¶ Thérapeutique médicamenteuse en cas de réponse inadéquate 9
Amélioration partielle et/ou persistance de symptômes dépressifs
9
Résistance thérapeutique
10
Psychiatrie
¶ Thérapeutique médicamenteuse d’entretien
ou de prévention des rechutes
Généralités
Choix et modalités de prescriptions
11
11
12
¶ Cas spécifiques
Chez la femme
Chez l’enfant
Chez la personne âgée
12
12
13
13
¶ Effets indésirables médicamenteux et leurs traitements
Effets neurologiques
Prise de poids
Effets métaboliques
Effets cardiovasculaires
Autres effets secondaires
13
13
14
14
14
15
¶ Observance thérapeutique
Facteurs de prédiction de l’observance médicamenteuse
des patients psychotiques
Stratégies pour améliorer l’observance médicamenteuse
15
15
15
■ Introduction
Le but de la thérapeutique de cette maladie chronique
invalidante est triple :
• réduire, voire faire disparaître les symptômes ;
• améliorer la qualité de vie et les facultés d’adaptation ;
• maintenir l’amélioration clinique.
Le thérapeutique chimiothérapique reste la pierre angulaire
du traitement d’attaque et d’entretien des schizophrénies, mais
il doit être mis en œuvre en association avec les abords psycho-
1
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
logique, institutionnel, familial, environnemental. Il ne faut pas
oublier que cette thérapeutique est et ne peut être qu’un travail
d’équipe.
Les recommandations de ce guide d’aide au traitement ne
représentent pas la seule approche de toutes les situations
cliniques et ne peuvent pas être appliquées telles quelles. Elles
doivent être personnalisées en fonction de tous les éléments
cliniques et non cliniques recueillis pour chaque patient.
L’historique des moyens thérapeutiques des schizophrénies et
l’influence de ceux-ci sur la clinique de la maladie et son
évolution déjà retracés par Vanelle [1] ne seront pas réabordés.
Quatre domaines sont concernés par la mise en route et la
modulation du traitement des schizophrénies (Canada) :
• l’évaluation et réévaluation aussi bien du fonctionnement
psychique que de l’état somatique ;
• la thérapeutique médicamenteuse ou biologique ;
• les interventions psychosociales ;
• les services disponibles (équipe soignante spécialisée, structure
d’accueil d’urgence ou à moyen ou long court, hôpital de
jour, etc.).
Dans ce document, nous aborderons de façon schématique et
résumée le domaine d’évaluation et de réévaluation, étape
nécessaire avant la mise en route de la chimiothérapie ou d’un
traitement biologique. Concernant ceux-ci, nous détaillerons
après une revue de données générales le traitement des phases
aiguës du premier épisode et des rechutes, celui des phases avec
réponse partielle ou avec résistance thérapeutique, puis le
traitement d’entretien et la prévention des rechutes. Puis seront
abordés les cas spécifiques rencontrés chez la femme, l’enfant et
la personne âgée. Les problèmes de l’observance médicamen-
Tableau 1.
Bilan somatique conseillé
teuse, si importante pour la réussite de cette thérapeutique,
seront enfin évoqués après celui des effets indésirables et de
leurs traitement.
Ce travail, non sponsorisé par l’industrie, s’appuie principalement sur les guidelines et recommandations existants suivants : APA [2] (2004), australien [3] (2004), canadien [4] (2005),
expert consensus [5] (2003), français [1] (2000), NICE (2003) [6],
Treatment recommendations PORT [7] (2003), banque de données Cochrane [8], une analyse comparative de divers guidelines
et de leur utilisation [9] (2005), ainsi que sur des revues de la
littérature récente.
■ Évaluation et réévaluation
du fonctionnement psychique
et de l’état somatique (Tableau 1)
Avant la mise en route d’un traitement chimiothérapique
différentes étapes d’évaluation sont nécessaires.
Faire ou réévaluer le diagnostic
Le diagnostic se voudrait basé sur l’évolution de la maladie.
Il semble que plus celui-ci est fait rapidement et plus le
traitement est précoce, meilleur est le pronostic au long cours.
Cependant une évaluation de cette notion par le système
Cochrane [8] conclut à l’insuffisance d’essais permettant d’amener des conclusions définitives. Un traitement antérieur ayant
modifié la symptomatologie initiale peut rendre ce diagnostic
encore plus difficile.
[2, 4].
Bilan somatique de base
Examen clinique
Examen biologique
État général
Pouls, tension
État général
NF
Température
ECG
Électrolytes
a
BMI avant traitement
c
Fonction rénale
b
Fonction hépatique
Fonction thyroidienne
Bilan neurologique
EEG, voire IRM
Infectiologie
d
Hépatite, sida, syphilis
Toxicologie
Recherche de toxiques
Grossesse
Contre-indication de certaines molécules
Recherche ou appréciation d’effets indésirables. À répéter après l’examen initial
Examen clinique
Examen biologique
Effets extrapyramidaux,
Parkinsonisme, dystonie,
dyskinésie, akathisie
Toutes les semaines en phase aiguë
de traitement puis à chaque visite
clinique (environ tous les 6 mois,
plus souvent si patient à risque)
Diabète
4 mois après chaque changement
d’antipsychotique puis tous les ans ou plus
fréquemment si prise de poids
Diskynésie tardive
Suivant la sensibilité du patient, tous
les 3 à 6 mois si traitement par NLP
classiques
Hyperlipidémie
Au début puis au moins tous les 2 à 5 ans.
Tous les 6 mois si anomalies
Tous les ans
QT allongé
ECG et dosage du potassium sanguin à
surveiller avec les molécules affectant le QT
Tous les 3 mois
Fonction sexuelle et prolactinémie
Après chaque changement de molécule, puis
tous les ans
Tous les 6 à 12 mois avec NLP
Recherche de cataracte
BMI
b
e
a
Ce bilan somatique s’ajoute à l’évaluation psychopathologique, ainsi qu’à celles des capacités cognitives et des niveaux de fonctionnement (social, condition de vie, activité),
sans oublier la recherche d’antécédents familiaux de psychoses. Le guideline canadien préconise également la recherche clinique du syndrome de délétion du chromosome
21q11.
a
À suivre sous neuroleptique pour recherche de facteur de risque d’allongement de QT.
b
Détection de la limite de prise de poids acceptable (augmentation inférieure à une unité de BMI). Si plus, mise en route d’un programme de surveillance et d’une intervention
ou changement de molécule. À calculer avant chaque changement de traitement, puis tous les mois pendant six mois puis tous les trois mois en phase de stabilité. Calcul du
BMI : poids en kg/(taille m)2. Un BMI compris entre 25 et 29,9 signe un surpoids. Un BMI supérieur à 30 est corrélé à l’obésité. BMI (Body Mass Index) = IMC (indice de masse
corporelle).
c
Surveillance plus particulièrement avec clozapine.
d
Si besoin.
e
Risque de certains neuroleptiques.
2
Psychiatrie
Traitement chimiothérapique des schizophrénies ¶ 37-295-A-10
Connaître l’histoire de la maladie
Il est nécessaire de connaître l’histoire de la maladie et des
éventuels traitements antérieurs, ainsi que l’environnement et le
fonctionnement psychosocial du patient (isolement social,
domicile ou non, emploi, problèmes judiciaires). Tous ces
éléments permettent de personnaliser les suggestions des guides
de prescription.
Déterminer les symptômes cibles
thérapeutiques et les hiérarchiser
Mais que choisir sachant qu’ils se situent principalement dans
trois domaines ? pensée, affect et cognition. Différents modèles
sont retrouvés dans la littérature :
• modèles à deux dimensions (ICD-10 [10] et DSM IV [11]), avec
les manifestations positives ou délirantes et les manifestations
négatives ou déficitaires ;
• modèle à trois dimensions, avec syndrome de pauvreté
psychique, syndrome de désorganisation, syndrome de
distorsion de la réalité [12] ;
• modèle à cinq dimensions, avec les dimensions positive ou
délirante, cognitive ou de désorganisation, négative ou
déficitaire, excitation-hostilité, angoisse et dépression [13] ;
• modèle à sept dimensions, avec les manifestations positives,
manifestations négatives, manifestations dépressives, manifestations et comportements suicidaires, abus de substances,
comorbidité médicale, troubles liés à un stress posttraumatique [2].
Mais les profils thérapeutiques des psychotropes sont-ils
suffisamment variés pour agir séparément sur chaque cible
choisie ?
Faire un bilan organique du patient
Cet acte est nécessaire afin de connaître les éventuelles
comorbidités et de détecter une organicité (Tableau 1). Cela
permet également d’apprécier les facteurs de risques thérapeutiques, une contre-indication aux neuroleptiques ou une éventuelle précaution d’emploi, sans oublier la recherche de prise de
toxiques. Ces bilans sont à répéter au cours du traitement, avec
une fréquence variant suivant les patients et conditions de
traitement, et comprennent alors la recherche des effets indésirables médicamenteux. En général, un bilan doit être fait avant
mise sous traitement ou avant changement ou association de
molécule. Ce bilan somatique s’ajoute à l’évaluation psychopathologique précédemment citée (symptomatologie positive,
négative, désorganisation, humeur, risque suicidaire, agressivité
ou impulsivité), ainsi qu’à celles des capacités cognitives et des
niveaux de fonctionnement (social, condition de vie, activité),
sans oublier la recherche d’antécédents familiaux de psychoses.
Le guideline canadien [4] préconise également la recherche
clinique du syndrome de délétion du chromosome 21q11.
Créer une alliance thérapeutique
Il s’agit enfin d’informer le patient, la famille, et de créer une
alliance thérapeutique dont un des buts est d’améliorer l’observance [14], et donc le pronostic. Cette information peut se situer
dès le début de la prise en charge du patient et doit être
évolutive.
Actuellement, l’évolution des pratiques cliniques et thérapeutiques ainsi qu’une meilleure connaissance des patients concernant ces pathologies rendent ce sujet d’actualité. Cette annonce
est de pratique courante dans les pays anglo-saxons et en
particulier aux États-Unis, mais plus difficilement instaurée en
France.
Cela est peut être lié au fait que cette pathologie demeure un
des troubles psychiatriques les plus invalidants du fait du
caractère potentiellement déficitaire de l’évolution.
L’information des patients est considérée comme primordiale
dans le cadre de la relation thérapeutique et de la qualité des
Psychiatrie
soins. Il apparaît donc légitime de répondre à cette demande
des patients souffrant de schizophrénie en apportant une
information complète et compréhensible sur la maladie et sa
prise en charge [15].
■ Données générales
sur la chimiothérapie
des schizophrénies
Médicaments des schizophrénies
La base de la thérapeutique médicamenteuse des schizophrénies repose sur les antipsychotiques qui sont utilisés dans toutes
phases de la maladie en association avec les autres formes de
thérapeutique non médicamenteuse. Ces antipsychotiques
peuvent être associés à d’autres psychotropes comme les
anticonvulsivants, les régulateurs de l’humeur, les anticholinergiques, les antidépresseurs et les benzodiazépines. Ces associations peuvent être utiles lorsque la réponse à l’antipsychotique
seul est insuffisante, et pour le contrôle de troubles comportementaux, pour le traitement d’effets indésirables de l’antipsychotique, et pour le traitement de symptômes dépressifs ou
anxieux.
L’arrivée des antipsychotiques atypiques (AA) dans les années
1990 a entraîné une meilleure tolérance thérapeutique et a eu
un impact positif sur les symptômes négatifs et affectifs des
schizophrénies.
La liste des antipsychotiques, leur profil thérapeutique et
principaux effets indésirables sont présentés dans les Tableaux
2-4.
En raison de l’évolution des mises sur le marché des antipsychotiques dans les différents pays, toutes les molécules qui
existent dans les divers guidelines de référence figurent dans ce
document.
Sur le choix de l’antipsychotique
Les experts s’accordent pour dire que tous les antipsychotiques existants ont une efficacité similaire lorsqu’ils sont
prescrits à la posologie optimale. Les différences de profil
d’effets indésirables vont fortement orienter le choix lors de la
première prescription. Bien que d’activité thérapeutique comparable, l’assez bon rapport bénéfice/risque des AA en comparaison avec celui des antipsychotiques typiques (AT) entraîne une
utilisation quasi-systématique des AA en premier choix, aussi
bien au cours d’un premier épisode aigu que lors de rechute, ou
que chez des patients souffrant d’effets indésirables liés aux AT.
Les AA sont en effet associés à un plus faible risque d’effets
extrapyramidaux, en particulier de dyskinésies tardives, et
d’arrêt intempestif de traitement. Leur principal inconvénient
est la prise de poids et le risque de diabète.
Mais une étude récente (2006) (non commerciale) chez des
patients dont la thérapeutique devait être changée pour des
raisons cliniques (réponse insatisfaisante ou mauvaise tolérance)
ne montre pas, sur un an, de supériorité des AA sur les AT en
termes de qualité de vie, d’efficacité sur les symptômes et de
coût des soins associés [16].
Dans de nombreux guidelines on retrouve les recommandations suivantes :
• dans la mesure du possible le choix de l’antipsychotique doit
être fait avec l’avis du patient informé ;
• lorsqu’un patient est répondeur à un AT avec une bonne
tolérance, il n’est pas conseillé de le changer pour un AA ;
• les patients considèrent que les effets indésirables les moins
bien tolérés sont les effets extrapyramidaux, la prise de poids,
les troubles sexuels (souvent non rapportés), et la sédation ;
• le risque de diabète et de prise de poids avec les molécules
dont ce sont les effets indésirables connus doit être surveillé
régulièrement.
3
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
Tableau 2.
Principaux antipsychotiques de première génération
Molécule
Profil thérapeutique
Chlorpromazine
Cyamémazine
[1, 2].
Effets indésirables prévalents
Posologie initiale en mg/j
Posologie moyenne
en mg/j
Anxiolytique, sédatif,
Anticholinergiques, neurologiques à doses
polyvalent à doses élevées élevées, photosensibilisation
25 à 300
50 à 600
Anxiolytique, sédatif
50 à 300
50 à 300
[1]
20 à 40
20 à 200
[1]
25 à 300
20 à 300
[1]
Anticholinergiques, hypotension
[1]
300 à 1 000
[2]
Modérés
Flupentixol
Polyvalent
Fluphénazine
Polyvalent
Halopéridol
Neurologiques, anticholinergiques
Antiproductif
Neurologiques
1
5 à 20
[2]
2 à 30
[1]
5 à 20
[2]
[1]
Lévomépromazine
Anxiolytique, sédatif
Hypotension et anticholinergiques
25 à 200
50 à 200
Loxapine
Polyvalent
Modérés
75 à 200
100 à 600
[1]
10 à 50
150 à 400
[2]
Mésoridazine
Molindone
30 à 100
Perphénazine
Antiproductif
Neurologiques
Pimozide
Bipolaire
Très modérés
Pipothiazine
bipolaire
[2]
16 à 64
2à4
Neurologiques et anticholinergiques
5 à 20
[2]
désinhibiteur 1 à 3
[1]
antiproductif 4 à 6
[1]
désinhibiteur 5 à 10
[1]
antiproductif 15 à 30
Thioridazine
50 à 100
300 à 800
[1]
[2]
Arrêt commercialisation 2005
Thiothixène
6 à 10
15 à 50
[2]
Trifluopérazine
2à5
15 à 50
[2]
10 à 20
50 à 100
Zuclopenthixol
Antiagressivité, sédatif
Modérés
[1]
NB : les molécules non disponibles en France ne sont pas détaillées en totalité.
Tableau 3.
Antipsychotiques de seconde génération.
Molécule
Profil thérapeutique
Amisulpride
Bipolaire
a
Aripiprazole
Polyvalent
Clozapine
Polyvalent
Réservé aux formes
résistantes
Olanzapine
Polyvalent
Effets indésirables prévalents
Posologie initiale
en mg/j
Paliers d’augmentation
de doses en mg/j
Posologie moyenne
en mg/j
Endocriniens
50 à 800
100
50 à 200
désinhibiteur
[1]
200 à 1000
antiproductif
[1]
10 à 15
Leucopénie, agranulocytose
hypersialorrhée, prise de poids
Prise de poids
Quétiapine
12,5 à 25
5 à 10
10 à 30
De 12,5 à 25 le 2e jour puis
de 25 à 50 par jour
De 2,5 à 5 tous les 3 à 4 jours
100
De 100 par jour
[2]
200 à 500
[1]
300 à 600
[4]
150 à 600
[2]
5 à 20
[1]
10 à 20
[4]
10 à 30
[2]
600
[4]
300 à 800
Rispéridone
Polyvalent
Extrapyramidaux
0,5 à 1
De 0,5 à 1 tous les 3 à 4 jours
Ziprasidone
2à6
[1, 4]
2à8
[2]
7
[2]
[2]
NB : les molécules non disponibles en France ne sont pas détaillées en totalité.
a
Effet sur symptômes négatifs à faible posologie, effet sur symptômes productifs à forte posologie.
Posologie
La posologie est celle recommandée par l’industrie (cf.
autorisation de mise sur le marché). Les experts s’accordent
pour débuter le traitement d’un premier épisode par les doses
minimales, alors qu’elles pourront être plus fortes lors des
épisodes suivants. Cependant, 40 % des patients ne répondent
pas à la dose standard, obligeant à la prescription de doses plus
élevées [6].
4
En 2006, une étude européenne (Italie, Angleterre, Pays-Bas et
Allemagne) rapporte que 28 % des patients sur la population
étudiée (375) reçoivent une posologie excessive d’antipsychotiques au long cours [17]. Dans une autre étude, on relève le
chiffre de 17 % de patients recevant une posologie supérieure à
celle recommandée [9].
La posologie optimale dépend en effet de nombreux facteurs
comme la présence de tels ou tels symptômes, les traitements
Psychiatrie
Traitement chimiothérapique des schizophrénies ¶ 37-295-A-10
Tableau 4.
Principaux antipsychotiques d’action prolongée.
Molécule
Présentation mg
Dose moyenne /durée en mg/IM
Conversion DOJ/DRT
Décanoate de flupenthixol
Ampoule 20 et 100
20 à 200, toutes les 2 à 4 semaines
DRT = 5 DOJ
Décanoate de fluphénazine
Ampoule 25 et 125
25 à 250, toutes les 4 semaines
DRT = 1/2 à 1 DOJ
Décanoate d’halopéridol
Ampoule 50
50 à 300, toutes les 4 semaines
DRT = 10 à 20 DOJ
Décanoate de zuclopenthixol
Ampoule 200
100 à 400, toutes les 3 à 4 semaines
DRT = 5 à 8 DOJ
Acétate de zuclopenthixol semi-retard
Ampoule 50 et 100
50 à 150, tous les 2 à 3 jours
DRT = 2 à 3 DOJ
Palmitate de pipothiazine
Ampoule 25 et 100
25 à 200, toutes les 4 semaines
DRT = 5 DOJ
Rispéridone
Ampoule 25, 37,5 et 50
25 à 37,5, tous les 14 jours + ou – 3 jours
DRT = environ 10 DOJ
DOJ/DRT: Dose orale journalière de la forme ordinaire/dose totale de la forme retard.
antérieurs, la sensibilité médicamenteuse, la comorbidité. Elle
dépend aussi de la capacité métabolique de chaque patient
(métaboliseur lent, rapide, intermédiaire) qui peut être modifiée
par de nombreux facteurs dont l’usage de tabac : celui-ci, étant
inducteur enzymatique de certains cytochromes, peut diminuer
l’efficacité des antipsychotiques. Les traitements associés sont les
plus fréquents. En ce qui concerne les traitements associés, une
baisse de la posologie est en général à prévoir lors de l’association de l’antipsychotique avec des inhibiteurs du CYP450 2D6
(fluoxétine, paroxétine par exemple) ou du CYP 3A4 (ketoconazole par exemple), et à l’inverse une augmentation de posologie
est souvent nécessaire lors de l’association avec des inducteurs
du CYP3A4 comme la carbamazépine (ex : la dose d’aripiprazole
doit être doublée) [18].
La posologie massive de charge doit être évitée même lors
d’épisodes nécessitant une sédation rapide.
En ce qui concerne l’halopéridol, une posologie au-dessus de
12 mg/j n’apporterait pas de bénéfice thérapeutique
supplémentaire.
En ce qui concerne les AA la même évidence n’existe pas [6].
Les dosages plasmatiques, lorsqu’ils sont disponibles, sont
utiles, ne serait-ce que pour suivre l’observance thérapeutique
(dans 50 % des cas, ils sont utilisés dans ce but). C’est pour la
clozapine que le service rendu est le plus utile et, comme pour
l’halopéridol retard, le dosage sert également à l’ajustement
posologique en cas de réponse insatisfaisante ou d’effets
indésirables gênants.
Mais en pratique, il existe plusieurs cas ou une association
d’antipsychotique paraît utile :
• lors de l’exacerbation de symptômes chez un patient recevant
des antipsychotiques retard. Un AA, voire un AT (suivant
l’histoire de la réponse thérapeutique du patient), peut être
utile par voie orale pendant une courte période ;
• lors d’une réponse insatisfaisante à plusieurs monothérapies
bien conduites. C’est le cas le plus fréquent. Un résultat
d’audit publié en 2002 révèle que sur 3 000 patients hospitalisés, une association d’antipsychotiques concerne environ la
moitié d’entre eux [21]. Les études montrent qu’un AA est
prescrit en première intention, et pour juguler des symptômes
résistants à la monothérapie, un AT est coprescrit par la suite.
Une étude européenne (Italie, Angleterre, Pays-Bas et Allemagne) rapporte que 13 % des patients sur la population étudiée
(375) reçoivent une polythérapie d’antipsychotique au long
cours [17] ;
• lors d’un changement d’antipsychotique avec passage progressif de l’un à l’autre. L’association est le plus souvent de
courte durée ;
• lors de la résistance à un traitement par clozapine, une
association avec un autre antipsychotique est une possibilité
(cf. Thérapeutique médicamenteuse en cas de réponse
inadéquate).
Dans ces deux dernières indications, l’association semble
acceptable par la plupart des experts.
Coprescription d’autres psychotropes
Durée de prescription et sevrage
Un antipsychotique doit être essayé pendant trois à six
semaines (voire huit semaines) avant de pouvoir juger de son
inefficacité. En raison du risque de rechute après un épisode
aigu, la poursuite du traitement médicamenteux doit être de un
à deux ans après la fin de l’épisode. L’absence de traitement
d’entretien s’accompagne dans 60 % des cas de rechute dans
l’année qui suit l’épisode aigu. Le sevrage médicamenteux doit
être progressif sous une étroite surveillance clinique à la
recherche de signes d’une éventuelle rechute. Cette surveillance
devrait durer encore deux ans après l’arrêt de la thérapeutique
médicamenteuse.
Association d’antipsychotiques
Le texte des Références médicales opposables (RMO) sur la
prescription de neuroleptiques du Journal Officiel du
14 novembre 1998 précise qu’il n’y a pas lieu, dans le traitement d’entretien de la psychose, d’associer deux neuroleptiques,
même s’ils sont à polarité distincte, sauf si leur prescription est
argumentée et périodiquement réévaluée. L’efficacité de l’association d’antipsychotiques est documentée [19] mais n’est pas
établie. Il n’y a pas de données convaincantes justifiant une
telle association. Son utilisation peut augmenter la probabilité
d’effets indésirables et la prescription globale de plus fortes
posologies. Il semble que cette comédication s’accompagne d’un
risque accru de troubles métaboliques, bien que n’étant pas le
seul facteur en cause [20].
Psychiatrie
Les symptômes associés comme anxiété, dépression, manie
sont traités par anxiolytiques, antidépresseurs, régulateurs de
l’humeur.
Anxiolytiques
En phase aiguë, les anxiolytiques seuls peuvent suffire à
améliorer anxiété, agitation, psychose. Mais l’action positive de
l’anxiolytique (le lorazépam est souvent cité) associé aux
antipsychotiques est reconnue par tous [22, 23].
Antiépileptiques et régulateurs de l’humeur
Les antiépileptiques peuvent avoir une action positive à eux
seuls mais sont plus utiles en général dans les cas de résistance
thérapeutique :
• la carbamazépine, l’acide valproïque sont indiqués en présence de symptômes dépressifs et de comportements violents
et ou d’opposition, mais il n’y a pas de consensus quant à
leur utilisation systématique dans le traitement des patients
schizophrènes [22, 23] ;
• la lamotrigine joue sur les symptômes positifs, négatifs,
affectifs et cognitifs des schizophrénies [18]. L’association à la
clozapine semble être particulièrement efficace en cas de
résistance [22, 23] ;
• la gabapentine peut être associée à un AA pour un meilleur
contrôle de l’agitation ;
• le lithium potentialise l’effet des antipsychotiques chez les
patients souffrant de troubles de l’humeur associés et en cas
de résistance thérapeutique.
5
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
Antidépresseurs
“
Leur efficacité est manifeste lors de comorbidité dépressive et
en présence de symptômes négatifs [2]. Clomipramine et fluvoxamine semblent être le bon choix en présence de troubles
obsessifs-compulsifs ; le citalopram serait efficace chez les
patients ayant un passé d’agression en réduisant les incidents [22, 23].
• Tous les antipsychotiques existants ont une efficacité
similaire lorsqu’ils sont prescrits à la posologie optimale.
• Dans la mesure du possible, le choix de
l’antipsychotique doit être fait avec l’avis du patient
informé.
• Il faut surveiller les effets indésirables (rôle dans
l’observance).
• La posologie initiale doit être la plus faible possible, puis
être ensuite adaptée.
• Un antipsychotique doit être essayé pendant trois à six
semaines (voire huit semaines) avant de juger de son
inefficacité.
• Le traitement doit être long pour éviter les rechutes
après un épisode aigu (en années).
• Il n’y a pas d’étude montrant la supériorité des
associations d’antipsychotiques par rapport à la
monothérapie, mais il existe de nombreuses raisons
justifiant une telle association.
• Lors de l’association d’antipsychotiques avec d’autres
psychotropes, attention aux interactions médicamenteuses
et aux nouveaux effets indésirables générés.
• Attention au passage d’un antipsychotique à l’autre :
prendre son temps.
Autres molécules
II n’existe que des rapports de cas isolés sur les autres
associations possibles avec les antipsychotiques dans le traitement des schizophrénies [22, 23]. Ne pas oublier cependant que
l’on ajoute en associant la possibilité d’effets indésirables
supplémentaires.
Une attention particulière doit être portée sur l’interaction
des différentes molécules, interaction pharmacocinétique
principalement au niveau de leur biotransformation par les
cytochromes P450, interaction pharmacodynamique plus
difficilement contrôlable.
Parmi les psychotropes les plus générateurs d’interactions
médicamenteuses figurent la fluoxétine, la fluvoxamine, la
paroxétine et la carbamazépine.
Modalités de changement d’antipsychotique
Plusieurs stratégies de changement d’un antipsychotique pour
un autre sont proposées, depuis celle de l’arrêt brutal ou
progressif de la première molécule, alliée à la prescription
graduelle ou brutale de la nouvelle molécule. Observation et
patience doivent guider le prescripteur.
Par prudence, afin d’éviter un possible rebond des symptômes
lors du changement d’un antipsychotique pour une molécule
dont l’affinité pour les récepteurs et la demi-vie sont différentes,
il est recommandé de diminuer progressivement la posologie du
premier antipsychotique tout en commençant le second à la
posologie minimale. Si le premier antipsychotique était très
sédatif, le changement pour un autre dénué de ces effets doit
être encore plus progressif. En réalité, plus le profil pharmacodynamique de la deuxième molécule est différent de celui de la
première, plus le passage de l’une à l’autre doit être lent : il peut
atteindre jusqu’à cinq ou six semaines. Par exemple, dans le cas
de changement de la clozapine, en raison d’effets indésirables
majeurs, pour l’aripiprazole, le changement doit être très lent et
peut parfois prendre plusieurs mois. Il semble que l’arrêt total
de la clozapine soit en pratique très difficile, et une réduction
de dose de 50 % avec l’association d’un AA peut être la
solution [18].
En cas de réémergence d’anxiété, agitation, insomnie ou
akathisie, il est possible temporairement d’administrer un
anticholinergique ou un antihistaminique, qui peut être
continué pendant deux à quatre semaines après l’arrêt du
premier antipsychotique suivant les symptômes à corriger.
Devant de tels signes cliniques, il ne faut pas obligatoirement
penser que la molécule nouvellement introduite est inefficace
pour le patient, car avec la plupart des antipsychotiques il faut
une à deux semaines pour atteindre l’état d’équilibre des
concentrations plasmatiques.
.
C’est lors du premier épisode que l’attitude vis-à-vis de la
chimiothérapie d’emblée est la plus discutée. Elle permet
d’éviter d’une part les traumatismes entraînés par la situation
d’urgence [3, 6], aussi bien pour la famille, l’équipe soignante que
pour le patient, surtout s’il est en ambulatoire.
De toute façon, avec des attitudes thérapeutiques de prévention (réduction de stimulation, calme, réassurance verbale,
anticipation de la violence) et après évaluation du risque de
violence, on recommande une prudence quant à la chimiothérapie antipsychotique d’emblée. La posologie en est la plus
faible possible au début de la prescription. En effet les patients,
les jeunes en particulier, peuvent n’avoir jamais reçu d’antipsychotiques, et leur tolérance à ceux-ci n’est donc pas connue. Par
ailleurs une cause organique, toxique doit être recherchée.
Le rapport bénéfice/risque (effets indésirables essentiellement)
peut faire préférer l’hospitalisation spécialisée [2] permettant
peut-être de différer la chimiothérapie d’emblée. L’hospitalisation peut permettre aussi l’isolement du patient en cas de risque
d’auto- ou hétéro-agression.
Les méthodes chimiothérapiques de sédation d’urgence diffèrent suivant l’existence ou non d’agressivité. Elles peuvent être
nécessaires même lors d’un premier épisode et sont les mêmes
que chez un patient ayant déjà présenté des épisodes aigus, mais
avec encore plus de retenue et de prudence. En cas de non
agressivité, l’administration de benzodiazépines, voire d’olanzapine, se fait per os, en cas d’agressivité la voie d’administration
privilégiée est parentérale (midazolam ou AA en intramusculaire).
Enfin, il faut être formé et équipé pour éviter et traiter si
nécessaire les risques d’une sédation d’urgence : réanimation
cardiovasculaire, flumazénil (antagoniste des benzodiazépines).
.
6
Premier épisode : traitement en urgence
(Fig. 1)
■ Thérapeutique médicamenteuse
du premier épisode aigu
Le but recherché est d’abord symptomatique : calmer le
patient, réduire le risque de violence, d’agressivité, et de
souffrance du patient avant d’être curatif d’une pathologie. Il
est également de préparer le patient au traitement au long cours
en ménageant une alliance thérapeutique. Dans la mesure du
possible une période d’observation et d’évaluation est nécessaire
sans antipsychotique mais avec anxiolytique si besoin.
À retenir
Premier épisode : traitement hors urgence
(Fig. 2)
Seuls les antipsychotiques atypiques sont recommandés lors
d’un premier épisode et à la posologie la plus basse de la
fourchette recommandée. La posologie est ensuite augmentée
progressivement si la réponse est insatisfaisante.
Psychiatrie
Traitement chimiothérapique des schizophrénies ¶ 37-295-A-10
En urgence : sédation rapide
1er épisode ou rechute
Hospitalisation si possible
Évaluation clinique, biologique
Patient non agressif
Utiliser les doses minimales efficaces
Risque de surdosage
Limiter les associations
Protéger la relation thérapeutique
Patient agressif et/ou échec
ou refus du 1er traitement
i.m. :
- midazolam 5 mg ou i.v. exceptionnellement
- clonazépam 0,5 à 2 mg ou olanzapine
- acétate de zupenthixol 10 à 20 mg
- halopéridol 5 mg + lorazépam 4 mg (+ anticholinergique)
Si refus du traitement parentéral, per os :
Surveillance
chlorpromazine 50 à 100 mg
des signes vitaux
Si pas de réponse à la voie parentérale :
dropéridol (surveillance QT)
Interventions de prévention diverses,
observation, et si besoin per os :
- benzodiazépines : lorazépam 1 à 2 mg
(diazépam 5 à 10 mg pour certains
mais non recommandé par NICE)
- puis olanzapine 5 à 10 mg ou quétiapine 50 à 100 mg
- halopéridol + anticholinergique (pour NICE)
Hors urgence
Figure 1. Arbre décisionnel. Traitement de l’épisode aigu en urgence
Excellence.
[3, 6]
Choix de molécules
Avec signes positifs prédominants
La rispéridone serait le traitement de choix [5]. Les autres
antipsychotiques atypiques arrivent groupés en deuxième
position. En cas de choix d’un antipsychotique non sédatif, une
association d’anxiolytique est conseillée (lorazépam par
exemple).
Avec signes négatifs prédominants
Deux AA arrivent en tête : rispéridone et aripiprazole. Comme
précédemment les autres AA sont regroupés dans le deuxième
choix.
Avec intrication de signes positifs et négatifs
Le choix est le même qu’en présence de signes positifs
prédominants. C’est la rispéridone qui est choisie en premier. Il
n’y a pas de consensus sur l’utilisation d’un AA retard pour un
premier épisode et la prescription d’AT par voie orale ou retard
n’est pas recommandée.
Choix de la posologie
Certains guidelines [3] préconisent une augmentation très
progressive des doses pendant les sept premiers jours jusqu’à
une posologie de rispéridone deux milligrames, olanzapine
orodispersible dix milligrammes, quétiapine trois cents milligrammes, amisulpride quatre cents milligrammes, aripiprazole
quinze milligrammes. Ces posologies seront maintenues pendant trois semaines. En cas de réponse insatisfaisante, les
posologies seront encore augmentées progressivement pendant
quatre semaines (respectivement 4 mg, 20 mg, 600 mg, 800 mg,
30 mg).
Psychiatrie
. i.v. : intraveineuse. i.m. : intramusculaire. NICE : National Institute for Clinical
Le choix posologique est le même lors des épisodes suivants.
Consensus
De nombreux auteurs s’accordent :
• sur le fait qu’il faudrait privilégier la monothérapie ;
• sur la préférence pour la voie orale ;
• sur le choix d’antipsychotique atypique en première intention, non en raison de l’efficacité mais de la meilleure
tolérance en aigu des antipsychotiques atypiques par rapport
aux antipsychotiques typiques ;
• sur la posologie d’antipsychotiques qui doit être initiée à la
plus petite dose standard ;
• sur la suppression de l’utilisation de dropéridol en raison du
risque cardiovasculaire (allongement de QT, arythmie, mort
subite). Pour les mêmes raisons l’emploi de thioridazine est
peu recommandé ;
• sur la clozapine qui ne doit pas être le premier choix lors
d’un premier épisode de schizophrénie, sauf [3] éventuellement si un risque suicidaire est très important ou persistant ;
• sur les antipsychotiques retards qui ne doivent pas être
choisis lors d’un premier épisode ;
• sur la surveillance clinique nécessaire après une thérapie
associant plusieurs sédatifs avec suivi de : température, pouls,
TA, fréquence respiratoire toutes les cinq à dix minutes
environ pendant une heure, puis toutes les trente minutes
jusqu’à ce que le patient se « réveille » ;
• sur un traitement précoce, voire préventif des éventuels effets
indésirables extrapyramidaux aigus (benztropine 1,2 mg
intramusculaire ou intraveineuse, procyclidine 5,1 mg intramusculaire ou intraveineuse) afin d’éviter de donner à la
chimiothérapie une mauvaise image et de préserver la
relation thérapeutique.
7
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
Hors urgence : étape 1 - monothérapie si possible
1er épisode
Rechute
Avec signes positifs
Recherche des causes
Avec signes négatifs
Avec signes positifs
Rôle du patient dans le choix de l'antipsychotique
Avec les deux
1 - rispéridone + anxiolytique
si besoin
2 - autres AA
Choix de posologie (cf. Vidal®)
Faible au départ
Attendre 3 à 6 semaines
avant de changer
de molécule si besoin
Si le patient va bien et a une bonne tolérance,
traitement à poursuivre 1 à 2 ans
et surveillance
Avec les deux
Avec signes négatifs
1 - rispéridone
2 - aripiprazole
- ziprazidone
- olanzapine
- quétiapine
- atypiques retard
3 - clozapine
4 - typiques retard
Si symptômes maniaques :
- régulateur humeur
Si symptômes dépressifs :
- antidépresseurs IRS
ou IRSNa (1 an)
1 - rispéridone
- aripiprazole
- ziprazidone
2 - olanzapine
- quétiapine
- atypiques retard
- clozapine
3 - typiques retard
1 - rispéridone
- aripiprazole
- ziprazidone
- olanzapine
2 - atypiques retard
- quétiapine
- clozapine
3 - typiques retard
Choix de posologie
« plus forte » que pour
le 1er épisode
Si après 3 à 8 semaines
évolution non satisfaisante
étape 2
Dans tous les cas :
si besoin,
benzodiazépine
Si le patient va bien :
traitement durée minimum 5 ans
et surveillance
Figure 2. Arbre décisionnel. Traitement de l’épisode aigu hors urgence [5, 6]. AA : antipsychotiques atypiques ; IRS : inhibiteur de la recapture de la
sérotonine ; IRSNa : inhibiteur de la recapture de la sérotonine et noradrénaline.
.
“
À retenir
Lors d’un premier épisode : voie orale de préférence.
Benzodiazépines en premier choix puis AA, posologie la
plus faible possible, antipsychotiques retard (AA ou AT)
non recommandés.
Surveillance importante surtout si sédation d’urgence.
■ Thérapeutique médicamenteuse
de la rechute aiguë
Définition de rechute
Elle varie d’une étude à l’autre, certaines incluant la nécessité
d’une hospitalisation, ou une aggravation de trois (ou plus)
symptômes ou la non réponse à l’augmentation de posologie,
etc. Ce peut être plus simplement la réémergence des symptômes après une période de rémission. La rechute est une caractéristique de cette maladie de nature cyclique. Elle est plus
fréquente dans les cinq premières années de la maladie et le
risque de rechute persiste chez environ 80 % des patients.
Il faut dans la démarche thérapeutique distinguer la rechute
par mauvaise observance de la rechute malgré un traitement
bien suivi.
8
Rechute : traitement en urgence
(Fig. 1)
Patient sans agressivité
La première option est l’administration orale de benzodiazépines, par exemple lorazépam 1,2 milligrammes (posologie
parfois plus élevée en cas d’abus de substances et de dépendance). L’administration de diazépam cinq à dix milligrammes
est à éviter dans le guideline NICE [6] mais non dans les autres.
Ces molécules diminuent la détresse, l’insomnie et les désordres
comportementaux immédiats secondaires à la psychose et
permettent d’attendre l’effet des antipsychotiques si besoin [22].
L’option suivante est un antipsychotique atypique (excepté
clozapine), olanzapine cinq à dix milligrammes (orodispersible),
quétiapine 50 à 100 milligrammes (meilleure tolérance) [2, 6].
Certains auteurs déconseillent la prescription d’halopéridol en
l’absence d’agressivité, car il est peu sédatif et associé à un
mauvais profil de tolérance (éviter l’image du mauvais
médicament).
Patient agressif ou refusant la prise orale
ou en cas d’échec de la prescription précédente
Une administration par voie parentérale est justifiée : midazolam cinq milligrammes intramusculaire [3] (certains cliniciens
préfèrent la voie intraveineuse pour sa rapidité et prédictibilité
d’action). En raison du risque potentiel de dépression respiratoire (plus importante chez les personnes âgées et majorée par
la prise concomitante d’autres sédatifs, la consommation de
Psychiatrie
Traitement chimiothérapique des schizophrénies ¶ 37-295-A-10
stupéfiants ou de traitements substitutifs), la proximité d’équipement de réanimation et la possibilité d’une injection de
flumazénil (antagoniste des benzodiazépines) doivent être
prévues ainsi qu’une surveillance clinique d’au moins deux
heures.
La sédation est rapide, de cinq à quinze minutes, et d’une
durée de quelques heures.
Cette prescription est moins risquée que l’administration de
dropéridol (problème de QT) ou d’halopéridol moins sédatif et
moins bien toléré (effets extrapyramidaux dont on doit prévenir
la survenue avec des anticholinergiques).
Cependant, l’halopéridol per os ou intramusculaire cinq
milligrammes seul, ou associé au lorazépam quatre milligrammes, reste une alternative proposée par les Anglais [6] : il y aurait
une preuve d’une supériorité de rapidité d’effet de l’association
par rapport à l’halopéridol intramusculaire seul (prévoir un
anticholinergique).
Une alternative est la prescription de clonazépam intramusculaire 0,5 à 2 milligrammes ou d’olanzapine intramusculaire [3],
voire d’acétate de zupenthixol.
En cas de refus de la voie parentérale, on conseille chlorpromazine 50 à 100 mg par voie orale [3]. La voie intramusculaire
n’est pas recommandable pour les Anglais [6].
médicamenteuse). Les régulateurs de l’humeur sont préférés aux
antidépresseurs en cas d’antécédents personnels ou familiaux de
cyclothymie (ou bipolaire II). Les autres antidépresseurs ne sont
choisis qu’en seconde ligne. Si la réponse est bonne, le traitement associé devrait être poursuivi pendant un an avant une
décroissance progressive de posologie puis arrêt.
Choix de la posologie
Les posologies d’AA peuvent être augmentées si besoin tant
que la tolérance est bonne.
“
À retenir
Lors des rechutes, après recherche des causes, optimiser la
posologie de la première molécule.
Ensuite, changer et essai d’AA, surveiller l’observance.
Les AA retard puis la clozapine puis les AT retard sont des
choix successifs.
.
Rechute : traitement hors urgence
(Fig. 2)
Comme lors de la résistance thérapeutique, il faut éliminer
une mauvaise observance. Celle-ci est souvent liée à une
mauvaise tolérance. Le choix d’une nouvelle molécule mieux
tolérée (souvent AA) est alors préconisé, avec un accompagnement psychosocial.
Avant de changer de molécule, il faut optimiser la posologie
de la première molécule et rechercher d’autres causes de rechute
(associations médicamenteuses, abus d’alcool ou de substances,
comorbidité). Les AA doivent être prescrits chez les patients
ayant déjà été traités par AT avec une efficacité médiocre ou
souffrant d’effets indésirables gênants. Si un traitement par AT
a été efficace et bien toléré, il peut être réintroduit.
Il est nécessaire de convaincre le patient et son environnement de respecter la durée de traitement de l’épisode (un à deux
ans), et de bien contrôler l’observance.
Choix de la molécule
Bien que d’efficacité peu différente, des choix préférentiels
des antipsychotiques se dessinent suivant la symptomatologie.
Avec signes positifs prédominants
La rispéridone serait un premier choix, avant les autres AA [5].
Viennent ensuite les AA retard ainsi que la clozapine. Les AT
retard ne figurent qu’en dernier choix.
Avec signes négatifs prédominants
En présence de signes négatifs prédominants, rispéridone,
aripiprazole, ziprazidone sont choisis avant les autres AA et leur
forme retard et la clozapine. Comme précédemment les AT
retard ne figurent qu’en dernier choix.
Avec intrication de signes positifs et négatifs
Rispéridone, aripiprazole, ziprazidone et olanzapine représentent le premier choix avant les AA retard et la clozapine, la
dernière place échouant encore aux AT retard.
Avec intrication de symptômes affectifs [3]
En cas de symptômes de type maniaque, l’association de
régulateurs de l’humeur à de faibles doses d’AA est conseillée.
Des benzodiazépines peuvent être utiles afin d’obtenir une
sédation rapide.
En présence de symptômes dépressifs, un antidépresseur
inhibiteur de la sérotonine peut être associé à l’antipsychotique
à faible dose (tout en tenant compte du risque d’interaction
Psychiatrie
.
■ Thérapeutique médicamenteuse
en cas de réponse inadéquate (Fig. 3)
Amélioration partielle et/ou persistance
de symptômes dépressifs
La persistance de symptômes positifs ou négatifs ou la
présence de symptômes dépressifs (à distinguer des effets
indésirables des antipsychotiques et des symptômes négatifs
primaires des schizophrénies) se traduit par une amélioration
insatisfaisante. Avant modification thérapeutique, les causes de
réponse insatisfaisante sont recherchées.
Recherche et traitement des causes de mauvaise
réponse
• Posologie inadaptée, le plus souvent trop faible. L’augmentation de posologie est requise.
• Mauvaise observance dont la cause est recherchée. Si aucune
cause n’est trouvée, un antipsychotique retard injectable est
préféré à une forme orale.
• Mauvaise tolérance. Si la raison de mauvaise observance est
la mauvaise tolérance d’un antipsychotique, un traitement
correcteur est éventuellement prescrit, mais le plus souvent
un antipsychotique d’une autre famille lui est substitué.
• Abus de substances, comorbidité, associations médicamenteuses peuvent à elles seules entraîner des symptômes
dépressifs.
Changement d’antipsychotique
Trois à six semaines (voire huit semaines pour certains
auteurs) sont requises avant de juger de l’efficacité d’un
antipsychotique et de sa posologie. Si la réponse est partielle,
une adaptation posologique est alors à envisager sur quatre
semaines. Si la réponse est absente, un changement d’antipsychotique est préconisé. On choisit un antipsychotique d’une
autre famille que celle prescrite précédemment. Si après cinq à
dix (voire onze) semaines avec la molécule suivante et avec
adaptation de la posologie l’efficacité n’est pas satisfaisante, on
se réfère à la conduite à tenir en cas de résistance.
Association avec d’autres familles
de psychotropes
En cas de signes dépressifs
Si l’association d’un antidépresseur sérotoninergique n’est pas
efficace, un changement pour un antidépresseur inhibiteur
9
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
Hors urgence : étapes 2 et 3
Après 3 à 8 semaines d'étape 1
Amélioration partielle
ou absente
ou trouble de l'humeur
Causes ?
Étape
2
Mauvaise observance
Mauvaise tolérance
Augmenter la posologie puis si besoin
choisir antipsychotique d'une autre famille
Et si
besoin
Rechercher les causes
Antipsychotique retard injectable :
AA premier choix
Association médicamenteuse
- Régulateur humeur
- Antidépresseur IRS ou IRSNa
ou un 2e antipsychotique
atypique associé
Choisir antipsychotique d'une autre famille
Patienter 5 à 11 semaines
en contrôlant l'observance
Résistance après essai
du 2e antipsychotique
Étape
3
Clozapine
Et si
besoin
Augmenter posologie clozapine
Résistance clozapine
Li + antipsychotique ayant donné
le meilleur résultat pour le patient
ou clozapine + AT
Échec
ECT
Si symptômes sévères, catatonie,
idées suicidaires importantes
But
Amélioration satisfaisante
et bonne tolérance
Traitement de stabilisation
avec même molécule, même posologie
ou ECT d'entretien chez répondeur ECT
Durée de prescription
à maintenir 1 à 2 ans
1er épisode après amélioration + surveillance
2e épisode
Durée de prescription
à maintenir 5 ans minimum
+ surveillance
Figure 3. Arbre décisionnel. Traitement de l’épisode aigu hors urgence si réponse inadéquate : étapes 2 et 3 [2, 5, 6]. AT : antipsychotiques typiques ; AA :
antipsychotiques atypiques ; Li : lithium ; ECT : électroconvulsivothérapie ; IRS : inhibiteur de la recapture de la sérotonine ; IRSNa : inhibiteur de la recapture
de la sérotonine et noradrénaline.
spécifique de la recapture de la sérotonine et noradrénaline
(IRSNA) est conseillé. Le choix d’un antidépresseur tricyclique
n’arrive qu’en dernier lieu avant celui de la sismothérapie. Les
posologies sont les mêmes que celles utilisées dans les troubles
de l’humeur hors pathologie schizophrénique.
Les régulateurs de l’humeur sont conseillés lors de symptômes
de type maniaque mais aussi dépressifs lorsque les antécédents
de bipolarité sont présents.
L’amélioration des symptômes négatifs et dépressifs persistant
chez un patient traité par amisulpride a été obtenue par
l’association de pergolide [24].
En cas de risque suicidaire
Le suicide est la première cause de mortalité chez les patients
schizophrènes (10 à 13 % des patients). Le risque suicidaire doit
être recherché et surveillé avec soin et, s’il est présent, il est
fortement conseillé d’associer les thérapeutiques médicamenteuses, psychothérapeutiques et psychosociales.
La clozapine est conseillée dès que ce risque est important. En
cas de résistance à la clozapine et de risque suicidaire majeur,
une sismothérapie est proposée.
Résistance thérapeutique
Après la recherche des causes de résistance et avant l’intervention pharmacologique, l’optimisation de l’intervention
psychosociale est recommandée.
10
Définition de la résistance thérapeutique
Pour Kane et al. [5], la définition élaborée en 1988 et rapportée par Vanelle [1] implique l’absence pendant les cinq dernières
années de bénéfice thérapeutique, malgré :
• l’administration de trois séquences de neuroleptiques (NLP) ;
• d’au moins deux familles différentes ;
• durant au moins six semaines ;
• avec une posologie seuil de 1 000 mg/j en équivalent
chlorpromazine.
Plus récemment, on parle de résistance thérapeutique lorsqu’il
y a absence de réponse à la prescription successive de deux
antipsychotiques, dont un AA, prescrits à bonne posologie et
avec une bonne observance, et chacun pendant une durée
suffisante de six à huit semaines [6].
Recherche et traitement des causes de non
réponse
• Posologie inadaptée.
• Mauvaise observance dont la cause doit être recherchée. Si la
raison en est une mauvaise tolérance, un antipsychotique
d’une autre famille est substitué. Sinon, un antipsychotique
retard injectable est préféré.
Psychiatrie
Traitement chimiothérapique des schizophrénies ¶ 37-295-A-10
• Abus de substances, comorbidité, association médicamenteuse.
Choix de la clozapine
La clozapine est choisie en premier lieu en cas de résistance
confirmée. Ce choix de stratégie est plus efficace dans ce type
de traitement que l’essai d’autres AA [25, 26]. Cependant, environ
40 à 70 % des cas de résistance aux antipsychotiques sont non
répondeurs à la clozapine [27].
Si le résultat est médiocre, une augmentation de posologie de
la clozapine est préconisée. En l’absence de résultats satisfaisants
avec la clozapine, le lithium peut être prescrit en association
avec l’antipsychotique qui avait donné précédemment le
meilleur résultat pour le patient [3].
Il est possible ensuite si le résultat insatisfaisant persiste
d’ajouter un autre antipsychotique à la clozapine dans certaines
circonstances. Si l’ajout d’un AT s’accompagne d’une augmentation d’effet thérapeutique, le risque d’effets indésirables
extrapyramidaux est également majoré [28]. Cette association
clozapine/AT concernerait un tiers des patients traités par
clozapine [6, 27]. Dans la littérature, les rapports de cas concernent la coadministration de pimozide, sulpiride, olanzapine,
loxapine et rispéridone. Cependant, rien ne prouve que le
bénéfice observé soit dû à l’association et non au second
antipsychotique seul car peu d’informations concernant le
traitement antérieur ne sont disponibles [27].
Sismothérapie
La sismothérapie est en premier lieu réservée aux patients
souffrant d’effets indésirables majeurs avec les antipsychotiques
et aux patients dont la pathologie est résistante après essai de
la clozapine. Elle est ensuite conseillée en présence de catatonie,
et si les symptômes sont sévères, si la violence est exacerbée et
également en cas d’épisodes dépressifs sévères ou de risque
suicidaire important [5]. Cette thérapeutique est alors conseillée
même lors d’un premier épisode avec de bons résultats immédiats et une bonne tolérance même chez les personnes âgées et
même en association avec des antipsychotiques [29, 30].
Choix d’une autre thérapeutique
La piste glutamatergique est encore jeune. Une nouvelle
stratégie de traitement des formes résistantes à la clozapine
propose l’association d’un antipsychotique et de lamotrigine [31].
Mais une analyse de données de la littérature [32] n’aboutit pas
à une conclusion favorable quant à l’association de molécules
glutamatergiques et d’antipsychotiques.
La stimulation magnétique transcranienne en association
avec des antipsychotiques semblerait efficace sur les symptômes
négatifs et peu ou pas sur les hallucinations auditives [22, 23].
■ Thérapeutique médicamenteuse
d’entretien ou de prévention
(Fig. 4)
des rechutes
[6, 7, 33]
Les stratégies thérapeutiques de traitement au long cours
comportent des interventions médicamenteuses mais aussi
psychosociales dont les thérapies familiales, les thérapies
cognitives et comportementales. Elles doivent être utilisées
conjointement.
Généralités
But poursuivi
Il s’agit d’éviter ou de raccourcir les périodes de rechutes,
mais dans des conditions de bonne qualité de vie. Ici encore les
Maintien du traitement
de la phase aiguë (pas de baisse
de posologie)
1er épisode
Rechute
Durant 1 à 2 ans
Durant 5 ans minimum et plus si nombreuses rechutes
Information patient, famille
ECT d'entretien avec ou sans antipsychotique
pour patients répondeurs
Surveillance de l'observance
Si mauvaise observance :
antipsychotique retard (AA premier choix
ou AT suivant tolérance)
Si apparition d'effets indésirables majeurs*
changer d'antipsychotique (autre famille)
Si symptômes affectifs : régulateur
de l'humeur ou antidépresseur
(tricyclique dernier choix)
Continuer toutes les thérapies
psychosociales
Figure 4. Arbre décisionnel. Traitement d’entretien et prévention des rechutes [2]. * Effets indésirables à rechercher : extrapyramidaux, akathisie, prise de
poids, diabète, troubles sexuels, somnolence, troubles visuels, hyperlipidémie. AT : antipsychotiques typiques ; AA : antipsychotiques atypiques ; ECT :
électroconvulsivothérapie.
Psychiatrie
11
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
“
Antipsychotiques oraux
À retenir
Démarche logique et patiente
Première étape :
• recherche des causes ;
• adaptation de posologie ;
• changement de molécules (choix d’une autre famille) ;
• association d’antipsychotiques ou autres psychotropes
si besoin.
Deuxième étape :
• clozapine seule ;
• adaptation posologique ;
• associations psychotropes ;
• sismothérapie.
antipsychotiques sont nécessaires, de plus ils facilitent les
traitements psychologiques. Toutes les études sur plusieurs
années montrent que la prescription d’antipsychotiques
s’accompagne d’une réduction des deux tiers du risque de
rechute. Après un premier épisode, 82 % des patients non
traités par antipsychotiques rechutent dans les cinq ans.
Cependant il n’est pas certain que tout patient doive recevoir
un traitement d’entretien. Environ 20 % d’entre eux n’ont
qu’un épisode, et 20 % rechutent sous traitement au long
cours [6]. Malgré cela il est fortement conseillé dans tous les
guidelines de maintenir un traitement antipsychotique sauf
peut-être si l’épisode aigu a été très bref et sans conséquence
psychosociale négative.
Il est aussi conseillé de préparer le patient à l’éventualité de
la rechute afin de pouvoir intervenir précocement.
Causes de rechute
Plusieurs facteurs concourent à favoriser une rechute chez un
patient :
• des événements et stress de la vie, un isolement psychosocial,
une condition sociale défavorisée ;
• la mauvaise tolérance médicamenteuse, particulièrement avec
des AT ;
• l’abus d’alcool ou de substances illégales ;
• les patients avec des symptômes résiduels, plus particulièrement affectifs comme une dépression ont plus de risque de
rechuter.
Choix et modalités de prescriptions
Généralités
Le choix du médicament se fait avec le patient (s’il est
satisfait d’une molécule son avis prime), et concerne aussi bien
les formes orales que retard. Il n’y a pas de différence significative dans l’efficacité de ces deux formes.
Il n’y a pas d’étude montrant la supériorité d’une molécule
sur les autres dans la prévention des rechutes.
Là encore, la monothérapie est souhaitable sauf temporairement en cas de changement d’une molécule pour une autre.
La prescription discontinue (intermittente) de l’antipsychotique dans le traitement d’entretien n’est plus recommandée en
raison du risque d’aggravation des symptômes et de rechutes,
sauf bien sûr en cas de refus de traitement continu par le
patient et d’effets indésirables gênants [6].
La posologie standard est utilisée. En fait, elle doit rester la
même que celle qui a amené l’amélioration de la phase aiguë.
Un tel traitement doit être poursuivi au minimum un à deux
ans [6] ou plus (cinq ans) [2, 5].
12
AT ou AA ? Qu’il soit typique ou atypique, l’antipsychotique
qui a été bien toléré et qui a amené une amélioration clinique
satisfaisante sera poursuivi.
Bien qu’il n’y ait pas d’étude montrant la supériorité d’une
molécule sur les autres dans la prévention des rechutes, dans
quelques études de bonne qualité, le taux de rechute semble
moins élevé chez les patients traités par AA (20 à 30 %) que par
AT (50 %) [33]. La meilleure tolérance globale entraînant une
meilleure observance joue peut-être un rôle.
Le choix s’oriente vers un AA chez un patient dont le
diagnostic est récent.
Il n’est pas recommandé de changer de molécule pour le
traitement d’entretien sauf en cas d’apparition d’effet indésirable gênant (extrapyramidal) avec un AT, et un AA sera alors
préféré. Par contre, si les effets indésirables avec un AA sont
marqués (prise de poids, diabète, hyperlipidémie), le changement de molécule pour un AT est justifié.
Antipsychotiques retard
Forme orale ou forme retard ? Jusqu’à l’apparition de forme
retard d’AA, un traitement retard avait les désavantages de la
tolérance médiocre des AT et était réservé aux patients dont
l’observance thérapeutique laissait à désirer. Mais malgré leurs
inconvénients, les AT retard se sont montrés plus efficaces que
les formes orales dans la prévention des rechutes. Les molécules
retard sont actuellement réservées à deux catégories de patients :
ceux qui en expriment la préférence et ceux dont l’observance
thérapeutique est médiocre (encore faut-il dans ce cas que le
patient respecte le rythme des injections).
La posologie et les dates de prises ou injections sont déterminées en fonction des données de l’industrie pharmaceutique et
des caractéristiques cliniques et biologiques du patient, ainsi que
des associations médicamenteuses présentes. L’utilisation de
dose test est préconisée [6] . Il est démontré que les doses
standard sont plus efficaces en prévention des rechutes que des
plus petites doses, et les doses supérieures aux standards ne sont
pas plus efficaces. Enfin, les formes retard des AT ne génèrent
pas plus de mouvements anormaux que les formes orales.
Sismothérapie d’entretien
Elle est à envisager pour les patients répondeurs à cette
thérapeutique. Les patients âgés peuvent bénéficier de cette
approche. La fréquence est à augmenter si une rechute
survient [30].
Surveillance au cours du traitement
Une surveillance clinique régulière doit rechercher, outre les
symptômes résiduels de la maladie, les effets indésirables des
psychotropes prescrits, avec une attention particulière pour les
effets neuroendocriniens (diabète, hyperprolactinémie) et pour
les effets cardiovasculaires (tension artérielle et lipidémie). Le
poids et l’indice de masse corporelle doivent être mesurés au
début du traitement et contrôlés une fois par mois pendant six
mois, puis tous les trois mois par la suite. La glycémie et la
lipidémie sont évaluées au début du traitement puis surveillées
régulièrement.
Les comorbidités doivent être détectées (abus de substance,
alcoolisme), ainsi que la survenue d’une autre pathologie.
■ Cas spécifiques
Chez la femme
Antipsychotiques et sexe
La pharmacodynamie et la pharmacocinétique des antipsychotique varieraient en fonction du sexe [34] . Ce sont des
Psychiatrie
Traitement chimiothérapique des schizophrénies ¶ 37-295-A-10
“
Chez la personne âgée
À retenir
• Le traitement d’entretien continu élimine les deux tiers
des rechutes.
• Poursuivre l’antipsychotique qui a donné la meilleure
réponse, à la même posologie.
• Antipsychotique per os ou retard suivant choix du
patient.
• Antipsychotique retard si suspicion de mauvaise
observance.
Consensus
Un consensus se dessine pour l’utilisation des antipsychotiques chez la personne âgée [40]. Pour le traitement des schizophrénies, le choix des experts se porte en première ligne sur la
rispéridone (1,25 à 3,5 mg/j). La quétiapine (100 à 300 mg/j),
l’olanzapine (7,5 à 15 mg/j), l’aripiprazole (15 à 30 mg/j) sont
en seconde ligne. Un traitement à vie à la dose minimale
efficace est conseillé.
En cas de comorbidité
Diabète, dyslipidémie, obésité
facteurs liés au sexe comme le régime, le tabac (plus fréquent
chez l’homme), les médicaments associés (plus fréquents chez la
femme), l’exercice musculaire, le volume de distribution du
médicament (plus important chez la femme), les variations
hormonales qui feraient la différence. Dans cette étude, la
posologie efficace est en général plus faible (deux fois moins
forte) chez la femme que chez l’homme. De plus, la tolérance
serait différente [35] : certains effets indésirables comme prise de
poids, passivité, hypotension, allongement de QT, hyperprolactinémie seraient plus marqués et moins bien supportés chez la
femme.
Antipsychotiques et grossesse
Il existe deux périodes à risque : le premier trimestre, avec
risques de malformations, et la naissance avec risque de
syndrome de sevrage. Il est bien sûr conseillé de choisir toutes
les options thérapeutiques non médicamenteuses et particulièrement pendant les semaines six à dix (période sensible pour les
risques de tératogenèse), tous les antipsychotiques passant le
placenta et dans le lait [34].
Pendant la grossesse, l’utilisation d’antipsychotiques est
classiquement indiquée lorsque pour le foetus le risque d’exposition au médicament est plus faible que le risque encouru par
la mère si la maladie n’est pas traitée. Il est conseillé d’utiliser
les posologies les plus basses avant l’accouchement, (risque de
syndrome de sevrage du nouveau-né) et d’augmenter immédiatement les doses pendant le post-partum en raison du risque de
décompensation [36].
Les antipsychotiques n’entraînent pas ou peu de risque de
malformations chez le foetus [36]. Les régulateurs de l’humeur et
benzodiazépines ont un plus fort risque de tératogénèse.
Cependant, les données manquent en ce qui concerne les
études comparatives d’antipsychotiques ainsi que leur influence
sur le développement plus tardif des enfants.
Chez l’enfant
Le traitement est multimodal (comportemental, social,
scolaire, familial et médicamenteux). Chez l’enfant en-dessous
de douze ans, le peu de données disponibles dans la littérature
permet de dire que ce sont des AA qui sont prescrits. La
rispéridone et l’olanzapine sont efficaces, et la clozapine est
réservée aux résistances thérapeutiques. En 2006, les informations manquaient encore pour les molécules plus récentes [37].
Chez le jeune de sept à seize ans présentant une résistance à
deux antipsychotiques, un essai comparatif sur le devenir à
deux ans suggère un meilleur effet de la clozapine par rapport
à l’olanzapine (prescrits pendant huit semaines). Cependant, la
tolérance est moins bonne [38].
Enfants et adolescents semblent plus sujets que l’adulte aux
effets indésirables de type métabolique et endocrinien avec les
antipsychotiques [39].
Psychiatrie
Les experts conseillent d’éviter la clozapine, l’olanzapine ainsi
que les AT. Ils préconisent rispéridone, puis quétiapine en
second choix.
Maladie de Parkinson
La quétiapine est le premier choix.
Insuffisance cardiaque et QT long
Il faut éviter la clozapine, ziprasidone et les AT. Un quart des
experts contre-indiquent les associations suivantes : clozapine
+ carbamazépine, ziprazidone + antidépresseurs tricycliques, AT
+ fluoxétine. Ils conseillent de prendre en compte le potentiel
inhibiteur enzymatique de certains antidépresseurs sérotoninergiques (fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine, sans oublier le
potentiel inducteur enzymatique de la carbamazépine).
■ Effets indésirables
médicamenteux et leurs
traitements
[2, 4, 22, 23]
Les effets indésirables des antipsychotiques sont variés :
neurologiques, métaboliques, sexuels, endocriniens, cardiovasculaires et sédation. Ils sont aussi prédictibles en fonction du
profil d’activité de l’antipsychotique au niveau des récepteurs.
Ces effets sont à prendre en compte pour le choix du traitement
au long cours, mais beaucoup moins dans le traitement
d’urgence (où il faut les prévenir). Si les AA ont des avantages
par rapport aux AT quant aux effets neurologiques et l’atteinte
cognitive, il ne faut pas négliger les risques de diabète et de
prise de poids.
Une bonne surveillance de l’apparition de ces effets améliore
l’observance thérapeutique. Pourtant, 53 % des patients ne
reçoivent pas un traitement adéquat contre les effets indésirables des antipsychotiques [9].
Effets neurologiques
Effets extrapyramidaux
Ils sont classiquement divisés en effets aigus (dystonie aiguë,
parkinsonisme, akathisie) et chroniques (akathisie et dyskinésie
tardive). Les effets aigus apparaissent dans les premiers jours ou
semaines de traitement, sont dose-dépendants et réversibles à la
diminution de posologie ou à l’arrêt du traitement.
Les spectaculaires et angoissantes dystonies aiguës sont liées
aux AT et répondent très bien aux anticholinergiques et
antihistaminiques, pour lesquels une administration parentérale
est recommandée (rapidité d’action) [2].
Parkinsonisme
Il affecte 10 à 80 % des patients suivant les doses et régresse
bien (en général) à l’arrêt du traitement. Il est souhaitable de le
prévenir en prescrivant de faible doses, car les médicaments
13
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
correcteurs (agonistes dopaminergiques et anticholinergiques)
engendrent leurs propres effets indésirables (exacerbation
psychotique et effets anticholinergiques).
Les traitements de l’akathisie (20 à 25 % des patients) ne sont
pas bien validés : les anticholinergiques et les benzodiazépines
ont été proposés. Une réduction de posologie et l’administration
de bêtabloquants (propranolol 30 à 90 mg/j) semblent actives [20, 21]. Mis à part la clozapine, les AA n’induisent pas ou
peu cet effet.
Dyskinésies tardives
4 à 8 % par année de traitements soit 20 % après 4 ans.
Aucune étude contrôlée n’a été faite pour clarifier le rôle des
antipsychotiques dans le traitement des dyskinésies tardives.
Cependant, dans les formes sévères, la clozapine est recommandée comme correcteur mais aussi en remplacement de l’antipsychotique responsable de l’effet indésirable.
Syndrome malin des neuroleptiques
Il est caractérisé par hyperthermie, rigidité, tachycardie,
confusion, myoglobinurie, élévation des CPK, des leucocytes et
des enzymes hépatiques. Le traitement antipsychotique doit être
immédiatement arrêté et les fonctions vitales contrôlées. Le
patient doit être transféré en soins intensifs. Des benzodiazépines peuvent être administrées [22, 23].
Crises comitiales
Elles surviennent dans 0,5 à 0,9 % des cas, mais avec la
clozapine (posologie > 500 mg/j) et la zotépine, l’occurrence
dose-dépendante est de 2 à 17 %. Il faut noter que l’arrêt du
tabac supprime l’induction enzymatique du cytochrome 1A2, et
diminue donc l’élimination de la clozapine, favorisant un
surdosage [4] . On recommande d’abord une réduction de
posologie de l’antipsychotique ou un changement de molécule.
Ce sont les benzodiazépines et les anticonvulsivants (phénytoine, acide valproique) qui sont les correcteurs de cet effet. Il
est recommandé de ne pas utiliser la carbamazépine en association à la clozapine en raison du risque de neutropénie et
d’agranulocytose [22, 23].
Troubles cognitifs
Obesity_tab_htm) est indispensable, il est conseillé de diminuer la
posologie ou de changer d’antipsychotique (pour ziprazidone,
aripiprazole, quétiapine) [4, 22, 23].
Effets métaboliques
Anomalie de la régulation glycémique
Les AA peuvent entraîner résistance à l’insuline, hyperglycémie, exacerbation d’un diabète de type 1, diabète de type 2,
diabète acidocétosique. Génétique et facteurs environnementaux
seraient impliqués. Clozapine et olanzapine seraient à plus fort
risque [22, 23]. Un changement d’AA est conseillé, bien que peu
d’études en montrent l’efficacité.
Dyslipidémie
Cet effet indésirable des AA est plus particulièrement observé
avec la clozapine et l’olanzapine. Peu de cas sont rapportés avec
quétiapine, et aucun avec la rispéridone. Lorsque la concentration de LDL est supérieure à 130 mg/dl, un traitement hypocholestérolémiant est à discuter. Le changement d’antipsychotique
est conseillé mais ses avantages sont encore à confirmer.
Hyperprolactinémie et fonction sexuelle
L’hyperprolactinémie est plus fréquente avec les posologies
élevées et avec l’halopéridol et la rispéridone. La quétiapine et
la clozapine ne modifient pas la prolactine, et celle-ci peut être
transitoirement élevée avec l’olanzapine 2. Lorsqu’elle est
associée à des troubles des règles et des troubles sexuels comme
troubles de l’érection et de l’éjaculation, changement de libido,
la diminution de posologie puis le changement de molécule
sont conseillés plus que la prescription de bromocriptine. Moins
fréquemment, gynécomastie et priapisme peuvent se rencontrer [22, 23]. Une hyperprolactinémie prolongée et une diminution des hormones sexuelles peut entraîner une ostéopénie et
une ostéoporose et ne doivent donc pas être négligées [4].
Effets cardiovasculaires
Hypotension
Bien que les antipsychotiques puissent améliorer les fonctions
cognitives, des troubles de la mémoire ou d’autres fonctions
cognitives peuvent apparaître sous traitement antipsychotique
et plus particulièrement sous AT (liés aux effets anticholinergiques).
La lutte contre cet effet générateur de fracture et autres
incidents, surtout chez les personnes âgées, passe par la fragmentation des doses et leur diminution, ou par le changement
de molécule pour un antipsychotique dénué d’effets antiadrénergiques [22, 23]. La tachycardie due à des effets anticholinergiques peut bénéficier en l’absence d’hypotension de faibles doses
de bêtabloquants.
Sédation
Effet QT et autres
C’est un effet indésirable des AT et des AA. Il est lié à l’action
sur les systèmes histaminergique, adrénergique et dopaminergique. Il est plus marqué en début de traitement, et une tolérance
peut ensuite se développer. Il est conseillé de fractionner les
doses et/ou de majorer la prise vespérale. La caféine pourrait
être une aide. Quant au modafinil, quelques cas rapportent une
toxicité de la clozapine si association [22, 23].
Thioridazine, ziprazidone et sertrindole allongent l’onde QT,
et de ce fait augmentent le risque de torsade de pointes et de
fibrillation ventriculaire. Il faut alors changer de molécule. La
clozapine serait associée à un risque de myocardite [22, 23].
Prise de poids
Tous les antipsychotiques, et plus particulièrement les AA,
peuvent entraîner une prise de poids. Le risque est plus grand
avec la clozapine et l’olanzapine, puis avec la rispéridone et la
quétiapine. Le mécanisme en cause n’est pas connu et il n’existe
pas encore de facteurs de prédiction. Ce risque peut être majoré
en cas d’association de certains antidépresseurs, de lithium, de
valproate.
Si la prévention (intervention psychologique, activité physique, bonnes habitudes alimentaires ; consulter les conseils de
prise en charge de l’obésité sur www.ctfphc.org/Tables/
14
Effets hématologiques
Le risque le plus sévère est celui d’une agranulocytose (0,5 %
à 2 %) avec la clozapine. Il est maximum dans les six premiers
mois de traitement. Avec les autres antipsychotiques, le cas est
très rare. Un taux de leucocytes inférieur à 2 000/mm3 ou une
neutropénie inférieure à 1 000/mm3 obligent à arrêter immédiatement la clozapine, et à prendre toutes les mesures nécessaires en cas d’agranulocytose confirmée. Un taux de leucocytes
entre 2 000 et 3 000, et une neutropénie entre 1 500 et 1 000/
mm3 doivent faire stopper immédiatement la clozapine, avec
une surveillance quotidienne de la formule sanguine et des
signes d’infection. Entre 3 000 et 3 500 de leucocytes et des
neutrophiles supérieurs à 1 500/mm3, la surveillance hématologique doit être assurée toutes les semaines jusqu’à ce que le taux
de globules blancs remonte au dessus de 3 500/mm3.
Psychiatrie
Traitement chimiothérapique des schizophrénies ¶ 37-295-A-10
Autres effets secondaires
Sialorrhée
Effet assez fréquent de la clozapine, il peut imposer de
diminuer la posologie.
Allergie, effets dermatologiques
et photosensibilisation
Ils sont rencontrés essentiellement avec les phénothiazines.
L’information du patient est importante afin qu’il se protège du
soleil.
Effets hépatiques
La toxicité hépatique des antipsychotiques est faible. On
observe parfois une élévation transitoire des enzymes hépatiques, les incidents graves étant extrêmement rares.
Effets ophtalmologiques
Des dépôts pigmentaires sur la rétine et la cornée, des
rétinopathies, un œdème de la cornée, des troubles de l’accommodation et une cataracte ont été décrits avec les antipsychotiques. Sont principalement impliquées la chlorpromazine et la
thioridazine. On préconise un examen ophtalmologique tous les
deux ans environ lors des traitements au long cours (dix ans par
exemple), et la dose maximale de thioridazine est fixée à
800 mg/j par l’APA [2]. La quétiapine est en observation (cataracte animale).
Effets urinaires
Les antipsychotiques au profil anticholinergique (phénothiazines) ou cholinergique peuvent provoquer rétention et incontinence urinaire.
niveau scolaire bas, l’existence de symptômes négatifs ou paranoïdes avec non reconnaissance de la nécessité du traitement.
Une amélioration globale de bonne qualité à la sortie de
l’hospitalisation (36,9 % d’amélioration à la PANSS versus
23,2 %) va de pair avec une bonne observance future. Cette
donnée est indépendante de toutes les autres.
Facteurs liés au traitement
D’autres facteurs sont liés au traitement. Les patients recevant
des AT retard à la sortie d’hospitalisation ont une moins bonne
observance que ceux recevant un traitement per os (mais peutêtre la raison de la prescription du retard était-elle déjà liée à la
mauvaise observance caractéristique). Par ailleurs, bien qu’aucune
relation n’existe entre le choix du traitement initial et l’observance, celle-ci est meilleure chez les patients chez qui l’on a
changé l’AT pour un AA que chez ceux à qui l’on maintient l’AT.
Une monothérapie est un facteur de bonne observance.
Curieusement, dans cette étude, les effets indésirables ne sont
pas des facteurs de mauvaise observance de première ligne.
Cette notion demeure controversée.
Environnement
L’environnement familial et médical au sens large a également un rôle. L’alliance thérapeutique et une bonne expérience
de l’admission à l’hôpital sont des facteurs majeurs de bonne
observance. Un suivi psychosocial et éducatif joue un rôle
favorable.
Une autre étude récente sur trois ans [43] conclut que parmi
21 facteurs étudiés, l’observance pendant les six mois avant
l’étude est le meilleur facteur de prédiction de l’observance
future. Un regroupement des facteurs abus de substance illicite,
abus récent d’alcool, traitement antérieur par antidépresseur
(symptômes dépressifs et anxieux), troubles cognitifs rapportés
par le patient et liés au traitement est fortement prédicteur de
mauvaise observance.
Sécheresse de la bouche et des yeux
et constipation
Stratégies pour améliorer l’observance
médicamenteuse
Elles sont liées aux effets adrénergiques et anticholinergiques
plus marqués avec les AT.
Interventions psychosociales
■ Observance thérapeutique
Facteurs de prédiction de l’observance
médicamenteuse des patients psychotiques
La mauvaise observance thérapeutique est le problème majeur
rencontré au cours du traitement des schizophrénies. La
prédiction et la surveillance de cette observance médicamenteuse sont primordiales chez le patient traité par antipsychotiques, la mauvaise observance étant liée à un risque de deux à
cinq fois plus élevé de rechute et d’hospitalisation. Même de
courtes périodes d’arrêt médicamenteux (un à dix jours) sont
associées à une augmentation du risque d’hospitalisation, et
plus ces périodes sont fréquentes plus le risque s’accroît [41].
Une étude récente chez des patients hospitalisés dans sept
hôpitaux psychiatriques allemands [42] montre une grande
variabilité dans le pourcentage de bonne observance médicamenteuse observée d’un hôpital à l’autre (66 % à 36,2 %).
Facteurs individuels
Des facteurs individuels de risque de mauvaise observance ont
été mis en évidence, comme l’abus de substances illicites (un des
facteurs les plus importants), l’hospitalisation imposée, l’existence
de comportements agressifs dans l’histoire de la maladie, un
Psychiatrie
Différentes techniques sont utilisées, dont la psychoéducation
familiale et individuelle, la thérapie cognitivo-comportementale,
l’intervention de motivation, un regroupement de ces techniques, etc. Ce type d’interventions semble nécessaire mais peu
d’études existent sur leur efficacité sur l’observance, et toutes ces
interventions ne sont pas accessibles à tous les patients.
Antipsychotiques atypiques per os
La meilleure tolérance des AA a permis de penser que leur
prescription favoriserait l’observance en améliorant la qualité de
vie. En fait, une étude montre que bien que l’observance soit un
peu meilleure avec les AA qu’avec les AT, les patients recevant
des AA ne prennent quand même pas leur traitement sur un
tiers de l’année (110 jours avec AA versus 125 jours avec AT) [41].
Antipsychotiques retard
Il semble que l’usage des formes retard améliore l’observance.
D’après une revue de six études randomisées, le taux de rechute
sur un an est de 42 % avec les antipsychotiques per os versus
27 % avec les formes retard [5]. Ce serait alors la meilleure
technique pour améliorer l’observance. La durée d’hospitalisation serait aussi plus courte avec les formes retard. Dans une
autre étude au long cours sur deux ans, le taux de rechute serait
également plus faible avec ces formes (40,3 % versus 64,7 %). Il
semble qu’il faille plus d’un an pour juger des avantages des
formes retard.
15
37-295-A-10 ¶ Traitement chimiothérapique des schizophrénies
Inconvénients des antipsychotiques retard
■ Références
Malgré les résultats favorables sur l’observance, les antipsychotiques retard ne sont pas prescrits aussi souvent qu’ils le
devraient. En l’absence d’AA retard, les cliniciens avaient des
difficultés à choisir un AT retard et non un AA per os. Côté
patient, la peur de la perte du contrôle de son traitement et
l’image de patient non observant, la difficulté de gérer les effets
indésirables, l’impossibilité d’arrêter le traitement à volonté
après l’administration jouent contre ces molécules. Côté
clinicien, il semble que les médecins évaluent souvent trop
favorablement le caractère bon observant de leur patient. Ils
pensent aussi que les patients diront qu’ils prennent mal leur
traitement et que les patients doivent apprendre que mauvaise
observance signifie rechute.
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
Avantages des antipsychotiques retard
sur les per os
Premier avantage : aide à l’observance
L’injection assure que le traitement est pris, et un rendezvous d’injection manqué mobilise l’équipe soignante. En cas de
traitement per os, le clinicien ne peut juger de l’observance sauf
en cas de rechute.
[7]
[8]
[9]
Deuxième avantage
Les injections encouragent le contact régulier avec les
soignants.
Troisième avantage
La voie injectable permet d’éviter le first pass métabolique
(inactivation rapide d’une partie de la molécule et production
de métabolites parfois inactifs ou toxiques). Elle réduit aussi les
fluctuations d’absorption et de biodisponibilité du médicament,
et permet d’obtenir des concentrations plasmatiques plus
stables, ce qui permet d’utiliser des doses plus faibles. De plus,
lorsqu’une injection est manquée, le sevrage est moins brutal
que lors de l’arrêt d’une molécule per os.
[10]
[11]
[12]
[13]
[14]
[15]
Quatrième avantage
Le patient se trouve libéré de l’obligation de prendre quotidiennement son traitement.
Enfin, une façon de faire accepter à son patient ce type de
traitement serait de lui proposer l’essai d’une dose afin de faire
tomber ses appréhensions.
[16]
[17]
Antipsychotiques atypiques retard
Les avantages des AA per os se trouvent combinés aux avantages des formes retard. Les AA retard (rispéridone à ce jour)
peuvent se prescrire dès que les symptômes aigus sont contrôlés.
Ils ne sont pas recommandés en monothérapie chez les patients
en crise aiguë en raison de leur délai d’action de trois semaines
environ. Ils sont particulièrement indiqués chez les patients dont
la mauvaise observance est suspectée, chez les patients abusant
de substances illicites, et les patients agressifs et violents.
[18]
[19]
[20]
[21]
“
[22]
À retenir
Les antipsychotiques retard améliorent l’observance et
diminuent donc le risque de rechute et d’hospitalisation.
Ils ont une pharmacocinétique améliorant la biodisponibilité et la stabilité du traitement.
Les AA retard devraient faire tomber les réticences vis-à-vis
des formes retards en raison de leur meilleure tolérance.
16
[23]
[24]
Vanelle JM. Traitement chimiothérapique des schizophrénies. EMC
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P. Vandel, Professeur des Universités, praticien hospitalier ([email protected]).
E. Haffen, Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
D. Sechter, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service.
Service de psychiatrie de l’adulte, Centre hospitalo-universitaire, 2, place Saint-Jacques, 25030 Besançon cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Vandel P., Haffen E., Sechter D. Traitement chimiothérapique des schizophrénies. EMC (Elsevier Masson
SAS, Paris), Psychiatrie, 37-295-A-10, 2008.
Disponibles sur www.emc-consulte.com
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