Rôle de l’entreprise dans l’innovation de rupture: tentative de définitions et analyse Intervention à l’atelier du 17 novembre 2015 organisé par France Stratégie V28 10 15 Point de départ: une étude menée dans le domaine de la défense • Référence: cahier n° 10 des Ingénieurs et scientifiques de France: Défense et innovation de rupture (octobre 2012). • Le problème: l’évolution du monde impose un effort accru pour anticiper des ruptures (robots, cyberespace…) alors qu’une organisation rationnelle, optimisée pour maîtriser les coûts, favorise surtout les innovations incrémentales. • La première proposition: une action systématique de production et d’évaluation d’idées nouvelles. • La transposition à l’économie: La compétition économique est aussi une course à l’innovation; l’anticipation des innovations radicales est devenue un enjeu majeur pour maintenir la prospérité de notre société. Idée à creuser: un institut d’anticipation des ruptures économiques • Contribuer à l’anticipation des ruptures: une voie à coût modéré pour apporter des atouts à des entreprises sans contrevenir aux règles de libre concurrence. • Le principe: apporter un éclairage pluridisciplinaire pour orienter des recherches, élaborer des projets, en • • rapprochant des technologies et des usages, développant une pensée alternative par rapport à celle des spécialistes de domaines. • Une approche régionale pourrait favoriser la créativité et avoir un effet d’entraînement économique. • Pour évaluer l’intérêt de cette idée, il convient de préciser le rôle et les besoins des différents acteurs, en commençant par les entreprises. D’abord préciser le champ d’intervention: l’innovation de rupture • Le manuel d’Oslo, distingue cinq types de nouveautés, radicales ou progressives, suivant Schumpeter: produits, procédés, marchés, sources d’approvisionnement, organisation industrielle. • L’étude IESF, définit l’innovation de rupture par ses effets: modifications du modèle économique de l’entreprise et des usages, par opposition aux innovations – stratégiques, transformant le modèle de l’entreprise, – majeures, voire radicales, modifiant les comportements des usagers, – incrémentales. • Cette définition peut être un critère d’application de politiques publiques. Premiers éléments d’analyse (1/2) • 3 questions préliminaires à approfondir: Rôle des entreprises dans l’innovation? Obstacles et facteurs incitatifs? Forces et faiblesses nationales? Quelques éléments pour ouvrir le débat: • Rôle des entreprises: – Le manuel d’Oslo place le niveau de l’entreprise au centre de sa carte de l’innovation et distingue pour celle‐ci trois ordres d’activité: stratégiques (décisions sur les marchés ou les innovations visés), de R&D (fondamentale, concepts de produits, prototypes…), ou autres (études de commercialisation, installations pilotes, achat d’informations techniques, qualification de personnel). – Différents auteurs portent l’attention sur la phase d’émergence, les capacités à détecter les signaux faibles, l’engagement des clients… Premiers éléments d’analyse (2/2) • Obstacles et facteurs incitatifs: – Obstacles: coûts et risques perçus, manque de ressources technologiques ou de possibilités de coopération, aspects juridiques ou fiscaux (manuel d’Oslo). L’étude IESF insiste sur la tendance à la continuité résultant d’une organisation optimisée. – Facteurs incitatifs: sources d’information internes, commerciales, académiques ou de recherches, publications, conférences ou expositions (manuel d’Oslo). L’étude IESF recommande d’adapter la gestion des ressources humaines: formations, parcours, valorisation des capacités d’innovation et diversité des profils. • Comparaisons internationales: – Les Français sont inventifs, mais la faible reconnaissance du droit à l’échec, le raisonnement cartésien sont peu propices aux ruptures. – Aux Etats‐Unis la DARPA (ressources importantes du budget de la défense, taux d’échecs élevé) a obtenu des résultats intéressants.