Dossier Spécial

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Fondation Universitaire pour la Coopération
Internationale au Développement
Dossier Spécial
Janvier 2007
Le développement durable
Le développement durable: qu’est-ce que c’est ?
Edito
Un certain nombre
de membres
du personnel ainsi que des étudiants des FUNDP ont des conta
Le rapport Brundtland
Cela fait des années que nous
ar différents
bailleurs
fonds, ou encore dans le cadre d’accueil d’étudiants, de chercheurs ou
entendons parler
de développe- de
Le « développement durable » est, selon la définition proposée en 1987 par la
ment durable. Ce concept n'est
souvent compris que dans sa
composante économique ou
environnementale. Il s'agit pourtant d'un développement mêlant
entre eux les aspects environnementaux,
économiques
et
sociaux. De plus, pour être vraiment durable, il doit répondre aux
besoins de la génération actuelle
sans compromettre la capacité
des générations futures de
répondre aux leurs.
Commission mondiale sur l'environnement et le développement dans le Rapport
Brundtland :
Cette exposition, sous forme
d’affiches, vise à donner une vue d’ensemble, mais sans aucune pr
« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
La difficulté consiste à cerner les
besoins des générations futures,
mais, lorsque l'on sait que l'empreinte écologique moyenne d'un
habitant actuel de la Terre est
supérieure aux capacités de la
Terre à lui fournir de quoi subvenir à ses propres besoins, nous
voyons qu'il devient urgent d'élaborer des politiques contraignantes pour les pays émergents
et pour les pays dits développés.
Autant chaque être humain a le
droit de pouvoir satisfaire à ses
besoins vitaux, autant chaque
être humain a le devoir de le lui
permettre.
Jean-Paul Léonis
Département
Sciences,Philosophies, Sociétés
générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le
concept de " besoins ", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis,
à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de nos
techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à
répondre aux besoins actuels et à venir. »
Autrement dit, il s'agit d'affirmer une double identité :
- Dans l'espace : chaque habitant de cette terre a le même droit humain aux ressources de la Terre ;
- Dans le temps : nous avons le droit d'utiliser les ressources de la Terre mais
le devoir d'en assurer la pérennité pour les générations à venir.
Les trois piliers
Au deuxième Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, la définition
Brundtland, axée prioritairement sur la préservation de l'environnement et la
consommation prudente des ressources naturelles non renouvelables, sera
modifiée par la définition des « trois piliers » qui doivent être conciliés dans une
perspective de développement durable : le progrès économique, la justice
sociale, et la préservation de l'environnement.
Développement et progrès
On emploie quelquefois en français le terme de développement « soutenable ».
La soutenabilité ou la durabilité est le caractère de ce qui respecte le mieux les
principes de développement durable. Le terme de « développement » complète la notion de progrès, qui au XIXe siècle, s'est construite autour du progrès
industriel, et qui pouvait avoir des connotations idéologiques (idéologie du progrès). Au delà de ses aspects communicationnels, le développement durable
correspond, avec la mondialisation et l'internet, à une nouvelle vision du monde.
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Chronologie
1968 : Création du Club de Rome qui regroupe une poignée d'hommes, occupant des postes relativement importants dans leurs pays respectifs et qui souhaitent que la recherche s'empare du problème de l'évolution du monde
pris dans sa globalité pour tenter de cerner les limites de la croissance.
1972 : Le Club de Rome publie le rapport “Halte à la croissance” ?, rédigé à sa demande par une équipe de
chercheurs du Massachusetts Institute of Technology. Ce rapport donne les résultats de simulations informatiques sur l'évolution de la population humaine en fonction de l'exploitation des ressources naturelles, avec des
projections jusqu'en 2100. Il en ressort que la poursuite de la croissance économique entraînera au cours du
XXIe siècle une chute brutale des populations à cause de la pollution, de l'appauvrissement des sols cultivables
et de la raréfaction des ressources énergétiques.
1972 (16 juin) : Une conférence des Nations Unies sur l'environnement humain à Stockholm expose notamment
l'écodéveloppement, les interactions entre écologie et économie, le développement des pays du Sud et du Nord.
1980 : L'Union internationale pour la conservation de la nature publie un rapport intitulé “La stratégie mondiale
pour la conservation” où apparaît pour la première fois la notion de « développement durable », traduite de l'anglais sustainable development.
1987 (avril) : Une définition du développement durable est proposée par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement (Rapport Brundtland).
1992 (3 au 14 juin) : Le Sommet de Rio consacre le terme et le concept commence à être largement médiatisé
devant le grand public. Adoption de la convention de Rio.
Les catastrophes industrielles de ces trente dernières années (Tchernobyl, Seveso, Bhopal, Exxon Valdez, etc.)
ont interpellé l'opinion publique et les associations telles que le WWF, les Amis de la Terre, Greenpeace.
2002 (26 août au 4 septembre) : Sommet de Johannesburg : En septembre, plus de cent chefs d'État, plusieurs
dizaines de milliers de représentants gouvernementaux et d'ONG ratifient un traité prenant position sur la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité.
2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre.
2006 : Dans le film documentaire “Une vérité qui dérange”, le réalisateur Davis Guggenheim nous invite à suivre,
partager et relayer le combat de l'ancien président Al Gore contre le réchauffement de la planète.
Quel rôle pour la Belgique ?
Afin de respecter ses engagements liés au Protocole de Kyoto, la Belgique a rédigé en 2003 le Plan National
Climat. Ce document assure la coordination des différentes entités politiques du royaume : Régions et Etat fédéral. Par ailleurs, pour évaluer les avancées vers les objectifs de Kyoto, un premier bilan a été tiré début 2006.
Résultat : les progrès sont lents.
Le Plan National Climat, portant de 2002 à 2012, reprend les différentes actions prévues par les Régions et l'Etat
fédéral, compétents chacun pour certaines dimensions des politiques énergétique, environnementale et de
mobilité. Ce catalogue concerté de mesures est essentiellement incitatif, peu d'éléments contraignants sont prévus par les pouvoirs publics. Parallèlement à ce document, un « rapport belge sur les progrès démontrables
dans le cadre du Protocole de Kyoto » a été publié en janvier 2006. L'occasion d'évaluer l'efficacité du Plan national climat.
Premier constat. La Belgique s'est engagée à réduire de 7,5 % ses gaz à effets de serre (GES) en 2010 (par
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rapport à 1990). Or, avec les mesures prises actuellement, ces
émissions de gaz devraient…augmenter de 1,1 % en 2010 et de
4,9% en 2020 ! La Belgique serait-elle un cancre climatique ? Alain
Henry, expert à la Task force développement durable au Bureau
fédéral du Plan, nuance : « On s'attend en fait à ce que la Belgique
stabilise en 2012 ses émissions de gaz à effets de serre au niveau
de 1990. Ce qui n'est déjà pas mal, puisque beaucoup de pays les
augmentent. »
Grâce à l'amélioration de son efficacité énergétique et à cause des
fermetures dans le secteur sidérurgique, l'industrie constitue un
des secteurs réduisant ses émissions de GES. Mais les deux
plombeurs de résultats en Belgique sont le « transport » et le secteur « résidentiel et tertiaire ». Soit chacun d'entre nous, qui prenons notre voiture, travaillons dans un bureau
et logeons dans nos maisons remplies de courants d'air (le parc immobilier belge est l'un des plus mal isolés au
niveau européen). « Si nous voulons atteindre Kyoto, la Belgique doit mettre en place des mesures qui incitent
les changements tant au niveau des comportements qu'au niveau des technologies, estime Alain Henry. Les difficultés sont à tous les niveaux. Ainsi, les comportements des citoyens sont difficiles à changer. Pour les transports notamment. Et la collectivité doit investir aussi dans des alternatives, par exemple le RER. Kyoto ne se
résume pas à un « y'a qu'à ». »
En attendant que ces mesures produisent leurs effets, la Belgique achètera des permis d'émission pour atteindre
ses objectifs de Kyoto. « Soit à des pays européens, soit à des pays en voie de développement, précise Alain
Henry. Une raison objective de cette action est qu'il coûte moins cher d'acheter ces permis à l'étranger que de
faire une réduction des gaz à effets de serre en Belgique. A partir du moment où les réductions d'émissions sont
réalisées, qu'elles soient réalisées en Afrique ou en Belgique, pour l'atmosphère, c'est la même chose. » Le
constat est implacable, mais suffit-il pour assurer l'esprit de Kyoto ? Les comportements citoyens en Belgique
ne risquent pas de changer avec des actions au Salvador. Et puisque l'Union Européenne parle de 60 à 80% de
réduction des GES pour 2050, il sera alors difficile de se passer de l'implication de chacun…
Olivier Bailly pour www.info-durable.be
Et sur Namur
Près de chez vous, des commerçants mettent l'économie au service de l'Homme. Pas
l'inverse. Ce sont tous nos actes d'achat quotidiens qui, mis bout à bout, font et défont
les grandes règles du commerce et de l'économie. Que devient notre argent quand on le
dépense ? Qui fait-on vivre en consommant des biens et des services ? C'est sur ces
questions simples que l'ASBL liégeoise « ainsi fonds font fond » - association de consommateurs attentifs - a mûri sa réflexion sur l'importance de nos habitudes de consommation. Très vite ils ont découvert, près de chez eux, des commerçants et des entreprises
qui développaient une activité économique basée sur la solidarité, le respect de l'homme
et de l'environnement. Ces acteurs issus de l'économie sociale, du commerce équitable
ou centrés sur le respect de l'environnement utilisent des moyens différents pour converger vers les mêmes objectifs. C'est sur ce dénominateur commun qu'est née la Guilde,
un réseau local d'action et de promotion des commerçants pour un développement durable et solidaire. Aujourd'hui,
grâce à un soutien financier de CERA, SAW-B (fédération d'économie sociale) s'associe à la Maison de l'Ecologie
afin de développer une Guilde à Namur. Tous ces commerçants, membres de la Guilde, s'engagent à travailler
dans l'esprit de ces valeurs inscrites dans une Charte commune qu'ils afficheront dans leur commerce.
Site Internet: www.laguilde.be
Plus d’informations: www.maison-ecologie.be
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Publication du rapport Stern
Le rapport Stern a été remis le 30 octobre par Sir Nicholas Stern au gouvernement britannique.
Le célèbre économiste anglais Sir Nicholas Stern a remis un rapport de plus de 500 pages sur le
changement climatique au gouvernement britannique. Le rapport, qui avait été commandé par
Gordon Brown après le sommet de Gleneagles, marque un tournant en partie à cause de la renommée de son auteur. Nicholas Stern a été économiste en chef et vice-président de la Banque
Mondiale de 2000 à 2003, puis secrétaire permanent du trésor britannique et chef du service économique. De plus, il a été directeur des politiques et recherches de la commission pour l'Afrique.
Les conclusions du rapport du Stern sont claires : les coûts du changement climatique pourraient
représenter 5 à 20% du PIB mondial en 2050 alors qu'un contrôle des émissions de gaz à effet de
serre et une stabilisation des concentrations atmosphériques à 500 ou 550 ppmv ne coûteraient
que 1% du PIB mondial. Les politiques climatiques voient leur justification économique renforcée,
en particulier vis-à-vis de la position américaine qui argumente que les politiques climatiques sont
dangereuses pour l'économie.
Le rapport est disponible à l'adresse suivante :
http://www.hmtreasury.gov.uk/independent_reviews/stern_review_economics_climate_change/ster
nreview_index.cfm.
Liens et sites internet
- Un rapport fédéral sur l’évolution de la Belgique dans la perspective d’un développement
durable : www. plan.fgov.be/fr/news/presse/990826/press.htm
- Le Club de Rome: www.clubofrome.org
- Institut pour le Développement durable: www.iddweb.be
- Institut International pour l’environnement et le Développement Durable: www.iiedd.org
- Programme
www.unep.org
des
Nations-Unies
pour
l’environnement:
- Le tourisme durable: www.tourisme-durable.org
- Friends of the Earth International: www.foei.org
- Office International de l’eau: www.oieau.fr
- Worldwatch institute: www.worldwatch.org
La FUCID et le département Sciences, Philosophies et Sociétés des
FUNDP mènent conjointement un projet intitulé “Médias africains et développement durable”. Dans ce cadre, un petit guide du développement
durable a été réalisé. Ce dernier constitue le support écrit des formations
données par Jade Sénégal et InterMédia dans le cadre de ce projet. Il est
disponible à la FUCID.
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