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CM Histoire Romaine
15/09/11
Rome et les autres
Introduction générale au cours
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Au 3e avant Jésus-Christ, Rome a une dimension spéciale au cœur du bassin
méditerranéen. Elle a des liens avec des peuples différents d’elle (organisation,
culture, religion) et se trouve confrontée à des hommes différents des romains. Ces
peuples sont également différents entre eux. Rome affronte ces différences, et règle
souvent la question avec brutalité, dans des rapports de guerre. Cette réponse à la
fois vraie et fausse. La guerre est souvent l’étape finale d’un long processus au cours
duquel sont tissés des liens avec Rome : ce sont des relations diplomatiques. Rome
change de comportement. Le regard qu’elle porte sur elle-même évolue dans le but
de faire face à ces relations avec l’extérieur.
Dans toutes les périodes de l’Histoire, on est confronté au problème des sources. On
donne la parole au document bien que, selon la période étudiée, la masse de
documents varie. En Histoire Ancienne, la quantité diffère : il n’y a pas trop de
documents pour certains pans entiers de réflexion. Il est impossible de toujours avoir
toutes les sources.
Quelles solutions apporter à ce déficit de documents ? L’une des réponses se trouve
dans l’élaboration d’hypothèses pfs fausses. Il n’y a pas assez de sources détaillées. Il
y a souvent un déséquilibre dans les informations que l’on a. Il y a par exemple bcp
plus de documents portant sur la fin 3e et le 2e avant Jésus-Christ que sur les périodes
antérieures et postérieures. C’est dû à la grande activité internationale qu’a connue
Rome au cours de ce siècle, grande époque de l’extension romaine.
On n’a qu’un seul son de cloche. Les informations proviennent quasiment toutes
d’auteurs grecs ou latins, avec un discours orienté en faveur des romains. Il n’y a pas
de vision objective. On a pfs l’impression que ce discours n’est pas très conforme à la
réalité. Les romains ont l’art d’arranger les choses en leur faveur.
Quelle est l’attitude des romains vis-à-vis de l’Histoire ? Comment envisagent-ils le
récit historique ? Le discours romain est très différent de la manière avec laquelle on
envisage l’Histoire aujourd’hui. Ils ont une démarche spécifique. L’Histoire n’est pas
une démarche propre à l’esprit romain. Pour les grecs, c’est une recherche, une
enquête, une connaissance, des évènements. A Rome, le récit est destiné à être
exemplaire : ce n’est pas une vision objective des faits. Les évènements sont censés
former un récit éducatif.
Il y a plusieurs éléments dans le récit historique. L’Histoire, c’est la notation des récits
et des évènements contemporains.
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Les annales sont des récits incarnés des évènements année par année, bruts, sans
commentaires. Elles permettent de se rattacher dans le temps et de se rattacher
au passé de manière chronologique, continue et logique depuis les débuts de
l’Histoire Romaine. Au début, on transcrit des légendes permettant de se
rattacher au début de l’histoire de la République. Ces récits sont insensés, mais
efficaces dès le 4e avant Jésus-Christ. Ils sont précieux et très convenus. Le récit
se déroule sur un an, selon un même processus :
. Notation des affaires internes de la République
. Installation de nouveaux magistrats
. Préparation des campagnes militaires
. Affaires étrangères (campagnes militaires contre les ennemis de Rome)
. Retour aux affaires internes par la mention de l’élection des nouveaux
magistrats
 Les informations qu’on en tire n’expliquent pas les relations avec l’étranger.
- Les res gestae sont des récits de hauts faits censés mettre en valeur des exploits
humains. On décrit un homme dont les actions sont considérées comme
remarquables. On y trouve plus d’informations, mais elles ne sont pas très
objectives et établissent la gloire des familles aristocratiques de Rome. On les
utilise avec beaucoup de précautions. C’est souvent un membre de la famille
mise en valeur qui se charge de l’écriture. Il travaille alors sur l’origine des
familles dès Romulus et remonte parfois même à des ancêtres divins.
Au 1er avant Jésus-Christ apparaît une nouveauté. Au lieu d’être centrée sur la vie et
les familles de Rome, l’histoire devient universelle. L’Histoire est moins tributaire de
celle des Annales, son horizon s’élargit. Mais à Rome son succès reste modéré. A la
fin de la République, pour la 1e fois, un historien ignobilis écrit une Histoire : il ne
faisait pas partie de la haute société romaine (nobilitas => nobiles : ce sont des
hommes connus et reconnus parles leurs) : il s’agit de Voltacilius Pitholaus.
L’utilisation des sources latines répond à une démarche spécifique. Dans tous les cas,
on s’en méfie cependant car les auteurs sont eux-mêmes tributaires de leurs sources
(ex : Tite-Live). Tous ceux qui font l’œuvre historique de Rome sont marqués par les
discours sénatoriaux (mos majorum) et les ancêtres. Rome met l’accent sur les
expériences remarquables passées qui conduisent son cheminement. Elle regarde
vers le passé et non vers l’avenir. C’est une impression de continuité, d’éternité.
D’autres peuples ont cette démarche : on se méfie de la nouveauté.
Au mieux, le récit historique reste convenu : il n’analyse pas l’attitude des romains.
Néanmoins, ça reste rare. Parfois, on lit entre les lignes des remarques dures qui ne
sous-tendent pas le récit. L’Histoire est un discours en la faveur de la virtus romaine,
c’est-à-dire les qualités remarquables, la bravoure, le dévouement à Rome. Ce sont
par excellence les qualités 1ères de l’honnête citoyen romain.
Les romains bénéficient durant toute leur existence des qualités et de la protection
des Dieu. Ils sont automatiquement des gens remarquable. Ces qualités, plus le fait
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qu’ils aient l’appui des dieux, ça leur donne de l’invincibilité. Ils obtiennent la force de
s’imposer au reste du monde. Le rapport des romains à l’extérieur est tjs empreint
d’une notion de supériorité. D’entrée de jeu, on se pose des questions quant à la
réception de cette attitude par les autres.
L’Histoire romaine est variée, on y retrouve bcp de choses. En utilisant les sources
latines, le but est de s’extraire de ce récit spécifique, moralisateur, instructif et de
cette démarche particulière censée édifier le lecteur. Les informations fournies sont
destinées à faire réfléchir, à frapper les esprits afin d’éviter de répéter les erreurs du
passé. On doit agir du mieux possible par rapport à ce qui s’est passé précédemment.
A Rome, la connaissance des ouvrages passe surtout par la transmission orale et non
par la lecture. L’Histoire persuade l’auditeur par un discours et non une science. Une
grande place est laissée au récit et à la théâtralité. Pour cela, on utilise les
descriptions vivantes. Tite-Live est le parfait exemple du récit romain. Il possède l’art
de la description : on a l’impression d’être dans ce qu’il décrit.
A Rome se développe l’art rhétorique et du discours. La cité passe bcp par la voix et
par la parole afin de transmettre le récit. Elle se glorifie tjs en revenant sur de hauts
faits et des évènements importants. L’aristocratie joue un rôle clé dans la création de
l’Histoire avec la mise en avant des exploits et des qualités de sa classe. Elle se
présente comme la force de Rome.
Cette classe est attachée au passé et à la reproduction des auspices par toutes les
générations. On utilise le passé en référence à des exempla. C’est le bagage
intellectuel de tout citoyen romain. Il est constitué de faits de l’aristocratie romaine.
Cette démarche, on la retrouve dans les plaidoiries et les discours rhétoriques dans le
but d’illustrer des propos. On les rattache donc à des exemples précis. Ces exempla
permettent d’édifier et de mettre en avant les qualités à entretenir. Il ne faut jamais
perdre cet objectif de vue. C’est censé assurer la continuité de Rome, de ses familles
et de son Histoire.
Il n’est pas question d’objectivité ni d’exactitude. Le but est d’instruire et de
moraliser. Il faut montrer que Rome est mieux que les autres, qu’on lui doit la
loyauté et la fidélité. Le récit historique est au service de la cité et de ses intérêts.
L’auteur respecte les gdes lignes et arranger le reste afin de rester conforme à
l’image qu’on veut sonner. L’exactitude de l’Histoire romaine est donc toute relative.
En conclusion, l’Histoire est destinée à agir sur les esprits. Bien qu’elle ne se
substitue pas à la philosophie, elle sonne comme une maîtresse de vie. Elle est
éducative et propose une collection d’exemples à suivre : les vertus et les vices
déterminent la conduite du citoyen. Le passé est idéalisé et on se méfie de l’avenir.
Ce processus censé servir l’image de Rome est réussi.
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