File - L2 Bichat 2012-2013

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UE6 Hématologie
DPr Da Costa
Le 12/10/12 à 8h30
Ronéotypeuse : Shirley Odouard
Ronéolectrice : Natacha Moutard
COURS n°2
L’HEMATOPOIESE
Ronéo 2
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Hématologie – Hématopoïèse
Plan
I.
Introduction : lien entre les cellules du sang et la moelle
1. Les différentes cellules sanguines
2. La durée de vie des cellules sanguines
3. La quantité des cellules sanguines
II.
Ontogenèse
III.
Les différents compartiments médullaires
4. Les cellules souche hématopoietiques
5. Les progéniteurs
6. Les précurseurs medullaires
IV.
Détails lignée par lignée des différentes cellules hématopoïétique
1. La lignée erythroide
2. La megacaryopoiese
3. La lignée monocytaire et granuleuse
4. La lymphopoiese
V.
Régulation de l’hématopoïèse
1. Le stroma
2. Le rôle du stroma dans la régulation
3. Les cytokines ou facteurs de croissance
VI.
Exploration de l’hématopoïèse (exemple de moelles normales et pathologiques)
1. le myélogramme et la biospsie ostéo medullaire
2.
Ronéo 2
Anomalies du myélogramme : généralités
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Petit discours de début du cours.
« Vous avez 6 cours magistraux, à connaitre avant les séances d’APP. En ce concerne les
cours, il y a une séance de révision à la fin des APP pour éclaircir certains points, et mieux
cibler ce que l’on vous demande pour l’examen..
Il y a une séance « formation » qui est obligatoire. Les séances en elles-mêmes sont aussi
obligatoires et changer de groupe est interdit.
L’évaluation de la séance se fait sur la participation et non sur la présence : le but même de
ces séances est donc de participer. Cette note comptera pour la note finale. Il faut vraiment
travailler ces APP et les animer de manière à ce que cet enseignement soit interactif.
Un poly d’hémostase sera bientôt disponible (voir la scolarité….). »
Alors ce cours fait 80 diapos, d’où les 22 pages (oui dur…). Je remercie Mme Da Costa
d’avoir relu le ronéo et de l’avoir corriger.
Je vous épargne la Kikou dédicace traditionnelle, j’arrive à 22 pages piles ;)
Bon courage à tous.
I Introduction : lien entre les cellules du sang et la moelle osseuse.
1) Les différentes cellules du sang, globules blancs, globules rouges, et plaquettes.
Les globules blancs ou leucocytes sont constitués de :
a) Les polynucléaires :
- Neutrophiles, qui vont permettre la défense de l’organisme contre les bactéries
- Eosinophiles, qui vont permettre la défense de l’organisme contre les parasites et
les allergies
- Les basophiles qui jouent un rôle dans l’inflammation et l’allergie.
Dans tous les cas ces cellules sont indispensables à la défense de notre organisme contre les
agents infectieux, les corps étrangers, les allergènes….
b) Les lymphocytes :
- Natural Killer
- Lymphocytes T (ou cellules T). Ces deux premiers types servent à l’immunité
cellulaire
- Les lymphocytes B, pour l’immunité humorale.
c) Les monocytes : pour la défense de l’organisme, la surveillance immunitaire (ce sont
les précurseurs des macrophages).
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d) Les érythrocytes ou hématies ou globules rouges véhiculent l’oxygène aux tissus et
contiennent une protéine majoritaire qui transporte cet oxygène, l’hémoglobine
e) Les plaquettes, qui interviennent dans la coagulation
1) La durée de vie des cellules sanguines
- Polynucléaires neutrophiles : 6 à 8h (<3jours dans le sang)
- Polynucléaires éosinophiles : 8 à 12h(<10jours dans le sang)
- Polynucléaires basophiles : inconnue
-
Monocytes : 2jours environ dans le sang, mais il faut savoir que leur durée de vie
est plus longue lorsqu’ils deviennent des macrophages dans les tissus.
-
Lymphocytes : ils ont une durée de vie et des fonctions hétérogènes car des
lymphocytes peuvent par exemple avoir des fonctions « mémoire » et dans ce cas
là leur durée de vie peut s’allonger à plusieurs années (que ce soit B, T ou les NK).
-
Erythrocytes : 120jours
Plaquettes : 8 à 10jours
2) La quantité des cellules du sang (A SAVOIR !).
Les neutrophiles : 1.7 à 7.109/L
Les éosinophiles : 0,05 à 0,5.109/L
Les basophiles : < 0,1.109/L
Les érythrocytes : 4 à 6.1012/L (attention à la puissance 12 !)
Les plaquettes : 150 à 450.109/L
Les monocytes : 0,1 à 1.109/L
Les lymphocytes : (tout confondu) 1 à 4.109/L
Un mécanisme physiologique doit permettre de produire l’ensemble des cellules sanguines,
cela implique:
- une capacité de prolifération et de renouvellement (quantitatif)
- une capacité de diversification (qualitatif = différenciation)
- une capacité de régulation : équilibre/homéostasie
Ceci est rendu possible par l’hématopoïèse qui répond à ces besoins aussi bien
qualitativement que quantitativement.
En effet ces cellules ont des morphologies, des fonctions, des quantités et des durées de
survies différentes et surtout ce sont des cellules matures incapables de se renouveler. . Il faut
qu’il existe un mécanisme physiologique capable d’assurer toute cette diversité. C’est
l’hématopoïèse.
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L’hématopoïèse : C’est l’ensemble des mécanismes qui assurent la production constante et
régulée des différentes cellules sanguines. La production est énorme et se doit d’être régulée
notamment par des facteurs de croissance qui sont produits par le microenvironnement.
On distingue un compartiment très minoritaire : ce sont les CSH (cellules souches
hématopoïétiques) qui jouent le rôle de réservoir.
Production constante
globules rouges:
PN Neutrophiles
Plaquettes
Nbre / Durée de vie
20.1012 / 120 j
0,5. 1012 / 24 h
1,0. 1012 / 7 j
Production/j
200.109
50. 109
100. 109
C’est une production régulée par :
- les facteurs de croissance et le microenvironnement
- l’existence d’un compartiment très minoritaire de cellules souches hématopoïétiques
capables de générer la totalité des éléments du sang.
II. Ontogenèse
Définition : C’est l’étude de la croissance et du développement d’un individu (ou d’un tissu)
depuis la fécondation de l’œuf jusqu’à l’âge adulte.
On remarque deux vagues successives de production de Cellules Souches Hématopoïétiques
(CSH) :
–l’hématopoïèse primitive dans le sac vitellin (site extra-embryonnaire) à J8 qui produit des
CSH.
–l’hématopoïèse définitive dans l’AGM (site intra-embryonnaire : Aorte-gonadomésonéphros qui représente l’aorte, l’ébauche des crêtes génitales et l’ébauche du rein). Ce
sont les CSH qui colonisent ensuite les organes hématopoïétiques (foie, rate, thymus).
Le placenta sera aussi envahi et pourra produire un grand nombre de CSH.
Topo chronologique : à J9 (donc à partir du sac vitellin) il y a une colonisation du mésoderme,
puis progressivement une colonisation du foie et de la rate au 2e mois.
Au 4e mois la moelle osseuse est colonisée principalement à partir des CSH du foie.
Au final la moelle osseuse prendra totalement le relais vers 6 mois et est l’unique organe
hématopoïétique à l’âge adulte.
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Répartition topographique selon l’âge
A la naissance la cellularité est très importante dans tous les os, cependant en vieillissant la
cellularité sera surtout présente dans les os plats tels que le sternum ou les vertèbres.
III. Les différents compartiments médullaires
Il existe 4 compartiments :
-
Les Cellules souches hématopoïétiques (CSH) caractérisées par leur faculté
d’autorenouvellement quasi à l’identique du fait d’une division asymétrique et leur
multipotence ( qui est la capacité de donner toutes les cellules hématopoïétiques)
Les progéniteurs, qui sont des cellules engagées dans un lignage cellulaire
Les précurseurs, qui sont des cellules qui se divisent et qui maturent
Les cellules matures, qui sont les cellules fonctionnelles qui passent dans le sang
Voici le schéma des 4 compartiments.
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1) Les Cellules Souches Hématopoïétiques CSH
Les caractéristiques des CSH.
Ce sont des cellules peu nombreuses (0.01-0.1% des cellules de la moelle) et indifférenciées.
Elles ne sont pas reconnaissables morphologiquement et sont caractérisées par l’absence de
marqueurs spécifiques (elles sont définies justement par leur négativité aux marqueurs !)
Ce sont des cellules très importantes et elles doivent être conservées pour maintenir le pool
c’est pourquoi elles sont en majorité quiescentes (bloquées en G0).
Deux propriétés les définissent :
– Leur autorenouvellement
– Leur multipotence
Leur engagement dans une voie de différenciation se fait par une division asymétrique.
La mise en évidence des CSH :
Greffe de moelle d’un donneur syngénique à des souris irradiées Till et Mc Culloch (1961)
L’expérience consiste à irradier des souris et à leur réinjecter des cellules de moelle d’une
autre souris (syngénique). On constate une colonisation de la rate, puis ces cellules de la rate
sont capables dans le foie de reconstituer l’hématopoïèse complète. On tire la conclusion qu’il
y avait donc des cellules capables de reconstituer l’hématopoïèse dans l’injection. Cela permet
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la mise en évidence des cellules souches. Chaque colonie est issue d’une seule cellule de la
moelle osseuse appelée CFU-Spleen.
Exemple d’une pathologie humaine avec dysfonctionnement au niveau des CSH.
Cas de la Leucémie Myéloïde Chronique(LMC)
Cette hémopathie est secondaire à une translocation chromosomique équilibrée t(9;22)
retrouvée dans :
-les érythroblastes et mégacaryocytes
- les granuleux et macrophages
- les lymphocytes B et T
L’anomalie clonale acquise est retrouvée dans toutes les cellules du sang. Il existait donc une
cellule multipotente (la cellule souche hématopoïétique) qui a subi le réarrangement
chromosomique et l’a transmis à toutes les cellules hématopoïétiques.
Localisation des Cellules souches hématopoïétiques.
Elles se situent dans le microenvironnement médullaire et dans la circulation transitoire
dans le sang.
Caractérisation phénotypique (les marqueurs ne sont pas à savoir)
Il faut retenir que les CSH sont connus surtout pour la négativité à certains marqueurs tels les
CD10, 20 etc..
Pour montrer cette négativité on utilise le préfixe lin-
2) Les Progéniteurs
Ils représentent 1% des cellules de la moelle. Ils descendent directement des CSM
multipotentes, on remarque donc une sorte de continuum dans l’hématopoïèse. Cependant
ces cellules sont déjà engagées vers une lignée donc elles perdent leur capacité d’auto
renouvellement et de multipotence qu’elles avaient une fois CSH. Néanmoins elles vont
développer des capacités de prolifération et de différenciation pour pouvoir donner les
futurs précurseurs.
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A noter que certains progéniteurs peuvent toutefois être assimilés (plus ou moins) à des
cellules multipotentes car ils peuvent donner plusieurs lignées, cependant ils sont déjà
engagés. On distinguera les bipotents (deux lignées, par exemple le cas des BFU-e/MK qui
donneront des progéniteurs de la lignée mégacaryocytaires et la lignée érythroïde) et les
monopotents (BFU-e immature qui lui donnera uniquement des cellules de la lignée
érythroïde).
Morphologiquement au microscope, ils ne peuvent pas être individualisés et identifiés mais
ils possèdent des marqueurs Ag (d’antigène) de surface.
.

La Mise en évidence des progéniteurs
On peut procéder à une mise en évidence indirecte, c’est la culture cellulaire in vitro, avec :
-
Test clonogénique quantitatif en milieu semi-solide: Se fait en l’absence de stroma et
en présence de facteurs de croissance avec une durée inférieure à 3 semaines (on ne
reproduit pas la moelle physiologique ici car il n’y a pas de stroma, on doit apporter
donc les facteurs de croissance, voilà pourquoi cela dure moins de 3 semaines)
-
Culture à long-terme en milieu liquide: Se fait en présence de stroma sans facteur de
croissance (pas besoin car on reproduit la moelle physiologiquement). La durée
d’obtention des progéniteurs : 8-10 semaines est donc plus longue car il faut attendre
que le stroma produise les facteurs de croissance, mais présente un intérêt: cette
culture permet de remonter aux progéniteurs plus immatures et on peut ensuite réaliser
un test clonogénique pour quantifier les progéniteurs plus matures.
-
Exemple d’un test monogénique sur culture semi solide (le milieu semi-solide
permet l’immobilisation : une colonie provient d’une cellule)
On met des cellules de la moelle en culture avec des cytokines. Ensuite on attend
14jours ce qui représente le temps que des colonies hématopoïétiques apparaissent.
On peut alors individualiser ces colonies macroscopiquement.
Il y a mise en évidence rétrospective de progéniteurs clonogéniques (CFU et
BFU).Telle colonie provient de tel progéniteur car on a reconnu la colonie
macroscopiquement et on peut ainsi savoir combien de progéniteurs on avait au
temps 0.
Ce test permet la mise en évidence des progéniteurs qui sont des intermédiaires entre les
cellules souches et les précursueurs/cellules matures, on les appellera CFU = Colony Forming
Unit.
- CFU-GEMM qui donnera les lignées érythoïde, mégacaryocytaire et
granuleuse/monocytaire
- CFU-GM qui donnera les lignées monocytaire et granuleuse
- CFU-G qui donnera la lignée granuleuse
- CFU-M qui donnera la lignée monocytaire
- CFU-MK qui donnera la lignée mégacaryocytaire
- CFU-Eo qui donnera la lignée des granulocytes éaosinophiles
- CFU-B qui donnera la lignée des granulocytes basophiles
- CFU-E et BFU-E qui donnent la lignée érythroïdes. Les BFU-e (Burst Forming Unit)
sont des progéniteurs moins matures que les CFU-e
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Voir le schéma de l’hématopoïèse
A noter que l’on ne peut pas quantifier ce que l'on met en culture au temps zéro mais
uniquement en rétrospective. Selon le type de cytokines on obtient des colonies différentes.
Exemple : si on met de l’EPO on aura des colonies érythroïdes. Le nombre de colonies à J14
est égal au nombre de BFU-E dans la moelle mise en culture à J0.
On peut donc quantifier les BFUE, de manière rétrospective.
3) Les précurseurs médullaires.
Ils représentent la multiplication et la maturation terminale de l’hématopoïèse.
Ils sont reconnaissables morphologiquement au microscope et par des antigènes de surface,
spécifiques de chaque lignée : par exemple la glycophorine A pour la lignée érythroïde
A la fin du processus de maturation, les cellules matures (par exemple les réticulocytes)
quittent la moelle osseuse via diapédèse vers la circulation sanguine (les globules rouges en
24-48h).
Donc quand on fait un myélogramme et que l’on regarde les cellules au microscope après
cooration des lames on peut reconnaître et quantifier les précurseurs
IV Les différentes lignées hématopoïétiques
Les schémas des lignées sont à savoir (nom des cellules et chronologie), mais pas les
marqueurs.
1) La lignée érythroïde
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Le schéma est à apprendre.
Du stade CFU-E à érythroblaste acidophile il s’écoule environ 5-6j.
Ensuite la maturation du réticulocyte en érythrocyte dure environ 24h.
On part des CFU E qui se divisent en deux proérythroblates, de là chaque cellule fille en
redonnera deux autres jusqu’aux Erythroblastes acidophiles.
La distinction entre polychromatophile I et II n’est pas possible au microscope. C’est juste
une distinction parce qu’on sait qu’il y a 4 divisions cellulaires entre le proérythroblaste et
l’érythroblaste acidophile. c’est pourquoi quand on quantifie on compte indifféremment les I
et les II.
On notera que le réticulocyte est une maturation de l’érythroblaste acidophile au cours de
laquelle il perd son noyau (énucléation).
S’ensuit ensuite des photos cytologiques, qui passent mal en noir et blanc, avec la
même chronologie. A voir sur le site de la Fac ou étudiant.
Les marqueurs de différenciation érythrocytaires.
Les marqueurs ne sont pas à retenir mais sachez qu’on peut individualiser les précurseurs
érythroïdes grâce à des CD (Cluster of differentiation) et ainsi les utiliser en cytométrie de
flux, ce qui peut être important pour les leucémies aiguës en effet toutes les cellules blastiques
malignes sont bloquées (la leucémie est un blocage de différenciation) à un stade donné et les
marqueurs antigéniques permettront de savoir à quel stade les cellules sont bloquées.
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 Régulation de l’érythropoïèse
Dans toutes les lignées il y a un équilibre stable qui est permis grâce à une régulation par le
stroma médullaire qui produit des cytokines inhibitrices ou activatrices.
Cet équilibre pour l’érythropoïèse repose aussi sur l’apport d’exogènes tels que le fer, les
vitamines (B12, B9=folates), les hormones (T4, Androgènes, IGF-1,..) et concerne 1011
érythrocytes/Jour qui devront être produits suite à cette régulation et un équilibre stable
S’il y a un déséquilibre cela peut entraîner :
- Une anémie quand il n’y a plus assez d’hémoglobine qui porte le dioxygène. On
assiste donc à une hypoxie.
- Une polyglobulie si au contraire l’hémoglobine est trop élevée. Cela entraîne une
hyperviscosité.
.
2) Mégacaryopoïèse
Ici la cellule de départ se divise et réplique son matériel génétique sans donner deux cellules
filles mais dans la même cellule (endomitose). On remarque donc qu’à chaque fois le matériel
génétique est dédoublé. On obtient à la fin une cellule à 64n.
On remarque aussi qu’ici ce n’est pas le noyau qui s'en va comme dans le réticulocyte. Pour
former les plaquettes, le mégacacryocyte se rapproche d’un vaisseau sanguin et c'est le flux
sanguin qui détache les plaquettes (sans noyau) de la cellule à partir du cytoplasme
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
Les marqueurs de différenciation megacaryocytaires.
Retenez qu’il existe des marqueurs de surface speecifiques de la lignée mégacaryocytaire (
CD41 et CD42).
3) Les lignées granuleuses et monocytaires
La maturation entre monoblaste et monocyte dure environ 2 jours.
Attention dans la lignée CFU-M il n’y a pas de division des promonocytes, c’est juste la
maturation des promonocytes qui donnent la cellule mature, monocyte.
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Il faut aussi savoir qu’en sortie d'aplasie on regarde bien la sortie des monocytes en effet ce
sont les premières cellules qui apparaissent. C’est important de les surveiller pour la défense
immunitaire.
Entre myéloblaste et myélocyte s’écoule environ 5 jours, et entre myelocyte et polynucléaire
environ 7 jours. Toute la granulopoïèse prend 12 jours.
Les myéloblastes se divisent par dichotomie jusqu’au stade des myélocytes. A partir des
myélocytes, il n’y a pas de division cellulaire juste une maturation des cellules en
métamyélocytes et en polynucléaires neutrophiles.
La fonction principale des polynucléaires neutrophiles est la défense contre les bactéries
(bactéricidie). Ils ont des enzymes comme les myéloperoxidases, les défensines, lactoferrines,
phosphatases alcalines ou gelatinases dont la synthèse protéique est régulée par des Facteurs
de Transcription.
4) La lymphopoïèse
Les lymphocytes B ou T naissent dans la moelle. Cependant le lymphocyte T va subir une
maturation dans le thymus.
Il y aura ensuite colonisation des organes lymphoïdes périphériques par les lymphocytes.
Les précurseurs des Lymphocytes B sont les Hématogones, cellules au nucléole bien visible.
Leurs marqueurs principaux sont les CD38 et CD10.
.
Concernant la lymphopoïèse T.
On remarque de nombreux marqueurs de surface (schéma1). A noter que le récepteur au TCR
varie en fonction de la maturation de la cellule (schéma 2). Ceci est également utilisé comme
les marqueurs de surface en cytométrie de flux pour connaître le stade de maturation des
cellules et dans la caractérisation des leucémies aiguës lymphoblastiques et effet les cellules
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blastiques malignes sont toutes bloquées au même stade avec les caractéristiques antigéniques
en cytométrie en flux et moléculaires (Récepteur-TCR).
V. La régulation de l’Hématopoïèse.
Elle se déroule dans la moelle osseuse, qui permet la production régulée des cellules du sang.
La régulation se fait ainsi :
- par un contrôle par les facteurs de croissance hématopoïétiques
- par un contrôle par des interactions entre les cellules et le tissu médullaire (matrice
extracellulaire + autres cellules). On parle de la notion de microenvironnement médullaire et
de niche hématopoïétique (composée de cellules endothéliales, d’une matrice extra cellulaire
puis des CSH, ces cellules interagissent entre elles pour provoquer la prolifération ou non)
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1. Le microenvironnement cellulaire ou Stroma composé de cellules stromales et de
la matrice extracellulaire (MEC)
Le stroma est divisé en 2 catégories.
-
Le stroma anatomique, avec les fibroblastes, les cellules endothéliales, les
adipocytes, les cellules musculaires lisses, les filets nerveux et les
monoytes/macrophages.
Le stroma fonctionnel (car produisant les facteurs de croissance) avec les
fibroblastes, les cellules endothéliales, les monocytes/macrophages, les lymphocytes
(qui produisent l’IL-3) et les Ostéoblastes (qui produisent le G-SCF).
Le stroma fonctionnel est celui qui a vraiment une fonction à proprement parler.
Le stroma anatomique lui sert à l’adhésion des cellules, à celle des facteurs de croissance et à
la synthèse ou l’inhibition de ces derniers, ce qui va permettre d’inhiber ou d’activer les
cellules souches hématopoïétiques. Tous les facteurs de croissance ou cytokines sont
synthétisés dans la moelle osseuse à l'exception de l’EPO qui est synthétisée en grande
majorité dans les cellules péritubulaires du rein et un petit peu par le foie.
Le stroma anatomique va donc interagir avec la matrice extra cellulaire, elle-même composée
de : Glycoprotéines, collagène I, III, IV et V, de fibronectine, de protéoglycanes, de laminine,
de vibronectine et de thrombospondine.
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2. Rôle du stroma dans la régulation de l’hématopoïèse
Voici les arguments qui démontrent l’importance du stroma :
– Anomalies hématologiques secondaires à des anomalies du microenvironnement en
cas de mutation du gène du SCF (souris Sl/Sld ou W/Ww)
– Inefficacité des greffes de moelle osseuse en cas d’anomalies du stroma
– Culture in vitro qui doivent contenir du stroma (culture à long terme) ou mimer le
stroma (culture en milieu semi-solide avec apport exogène de cytokines).
Donc une anomalie du stroma peut provoquer des pathologies.
Le stroma est une source de facteurs de croissance, de molécules inhibitrices, molécules
d’adhésion :
– Secrétés et relarguées sous forme soluble
– Secrétés et réabsorbés sur la MEC (protéoglycane)
– Secrétés en restant ancrés à la membrane de la cellule stromale (SCF)
Il permet aussi l’adhésion des cellules hématopoïétiques
Toutes ces fonctions importantes aboutissement aussi à une régulation complexe du stroma.
3. Les cytokines ou facteurs de croissance.
Ce sont des glycoprotéines (21-90KDa) mono, ou dimériques, synthétisées par le stroma (sauf
l’érythropoïétine synthétisée par le rein et le foie et la thrombopoïétine synthétisée par le
foie). Les cytokines agissent à faible concentration.
Il en existe 3 catégories de cytokines :
- À action directe, non spécifiques de lignée (elles interviennent dans les étapes
précoces de l’hématopoïèse) ce sont les “cytokines de prolifération”
- À action directe et spécifiques de lignée (elles interviennent dans les étapes tardives de
l’hématopoïèse) ce sont les “cytokines de différenciation”
- À action synergique (deux cytokines ensembles potentialisejnt leurs effets sur
l’hématopoïèse)
Leur action est hiérarchisée (elles interviennent tard ou tôt dans l’hématopoïèse en fonction du
type), avec une redondance de leur activité.
Comme on l’a vu avec le microenvironnement elles peuvent être l’objet d’une action positive
ou négative en fonction des besoins.
Le rôle des facteurs de croissance est :
- La survie
- La différenciation
- La prolifération
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Un exemple : l’effet du SCF sur l’hématopoïèse (le Stem Cell factor)
Le SCF a d’importants effets sur l’hématopoïèse. Son action est très précoce (au niveau de la
lignée myéloïde), et couvre un large effet.
Voici des exemples de facteurs plus restreints tels que M-CSF (monocyte-Colony Stimulating
Factor), G-CSF (granulocyte-Colony Stimulating Factor) et IL5. Il faut noter que l’EPO agit à
partir des progéniteurs érythroïdes BFU E qui sont moins matures que les CFU E.
Les récepteurs des facteurs de croissance hématopoïétiques appartiennent à deux grandes
familles :
- les récepteurs à activité tyrosine-kinase comme les récepteurs c-kit
- les récepteurs de cytokines comme la R-Erythropoïétine et la R Thrombopoïétine, R-GCSF.
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La structure générale des récepteurs cytokines est composée d’un domaine cytokine d’environ
200 acides aminés dans la partie Nterminale, d’un seul domaine transmembranaire (mais qui
peut être absent) et enfin en intracellulaire, d’une partie sans activité catalytique propre.
La transduction du signal : Elle fait intervenir la voie JAK/STAT où la cytokine en se fixant
sur le dommaine extracellulaire entraîne une activation des JAK, qui active les STATS qui
vont se dimériser. Les STATs dimeerisés permettront via leur action sur l’activation de la
transcription de gènes spécifiques de lignée, la survie, la prolifération, la différenciation et
la spécialisation des cellules.
La transduction de siganl à partir d’un récepteur à activité tyrosine-kinase faitintervenir la
voie RAS qui activera les MAP-Kinases ce qui aboutira aussi à l’activation de la
transcription et aux mêmes effets sur la survie, la prolifération, la différenciation et la
spécialisation des cellules.
VI.
exploration de la moelle osseuse.
Le schéma ci-dessous est à savoir, il faut en particulier savoir quels examens peuvent être
réalisés selon le degré de maturation de la cellule.
Par exemple un simple hémogramme peut suffir pour les cellules matures.
Alors que quand on veut voir les précurseurs il faut un myélogramme ou une biopsie ostéomédullaire (tissus).
Pour les progéniteurs il faut des cultures cellules in vitro pour remonter rétrospectivement à
eux (culture clonogénique ou à long terme).
Pour les CSH il faut une reconstitution à long terme de l’hématopoïèse via des modèles
murins.
La cytométrie en flux est également une aide à l’individualisation des précurseurs,
progéniteurs et des CSH (négation des marqueurs spécifiques de lignée).
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1. Exemples d’examens : myélogramme et biopsie ostéo médullaire.
Myélogramme.
Il est réalisé chez l’enfant sur la crête iliaque postérieure ou antérieure et jamais en sternal car
à cet âge le thymus est assez gros et le geste en région sternal est dangereux. Chez l’adulte
elle se fait plutôt dans le setrnum en decubitus dorsal. Il faut faire attention à la dilution (pour
cela : ne pas aspirer du sang, aspirer une petite quantité de moelle osseuse et bien prélever)
puis on étale sur une lame. Les lames seront colorées et examinées au microscope.
C'est un examen de cytologie : on ramène des cellules et on les visualise ensuite. Les résultats
sont rapides et peuvent être donnés en 1heure.
La Biopsie ostéo-médullaire.
Avec l’aide d’un trocart, on va aller chercher un petit bout d’os. Cet acte se fait toujours au
niveau de la crête iliaque le plus souvent postérieure en decubis ventral.Ce n’est pas de la
cytologie mais de l’histologie car on observe un tissu et non des cellules isolées.
La biopsie est moins facile à réaliser et demande une meilleure anesthésie que le
myélogramme. Le délai est plus long car il faut décalcifier la carotte d’os et atteint 10 à 15
jours .On peut distinguer des travées osseuses, c’est donc un examen utile pour connaître
l’architecture du tissu.
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Voici un petit schéma récapitulatif qui oppose les deux examens (avantages et inconvénients)
2. Les différents états de la moelle.
Moelle de richesse normale :
La répartition est harmonieuse entre les éléments des différentes lignées: granuleuse,
érythroïde, mégacaryocytaire.
On distingue une pyramide de maturation : il y a plus d’éléments matures que de cellules
jeunes :
–Myéloblastes : 0.3 à 5%
–Promyélocytes : 1 à 8%
–Myélocytes : 5 à 19%
–Métamyélocytes : 13 à 32%
–Polynucléaires neutrophiles : 7 à 30%
–Myélocytes éosinophiles : 0.5 à 3%
–Métamyélocytes et polynucléaires éosinophiles : 0.5 à 4%
–Basophiles : 0 à 1%
–Monocytes : <10 %
–Erythroblastes : 7 à 32%
–Lymphocytes : < 20%
Rapport M/E: 3/1 à 4/1 (ou rapport lignée granuleuse/lignée erythroide)
Les pourcentages sont à savoir, de même que le rapport.
Moelle diluée : C’est ce qui arrive quand on pratique mal le myélogramme et que l’on aspire
du sang. Du coup on observe de nombreuses cellules matures, qui viennent en fait du sang.
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Moelle désertique : souvent synonyme d’aplasie, les éléments à observer sont en quantité
pauvre. On différencie la moelle désertique de la moelle diluée car dans la moelle désertique
on voit dans la moelle osseuse des cellules qu’on ne trouve que dans la moelle et jamais dans
le sang comme les plasmocytes (lymphocytes B qui se différencient en plasmocytes dans la
moelle), des macrophages, des histiocytes, des ostéblastes ou ostéclastes.
Moelle très riche : souvent synonyme de syndrome myéloprolifératif ou d’envahissement
médullaire
Les pathologies concernant la moelle.

La Cytopénie qui peut être une : anémie, thrombopénie (manque de plaquettes),
neutropénie isolée ou bicytopénie ou pancytopénie (anémie+ thrombopénie +
neutropénie).
Ce la peut soit résulter d’un dysfonctionnement dans le mécanisme central et qui touche
directement la moelle, ou d’un mécanisme périphérique, donc hors de la moelle. On peut faire
un myélogramme pour le détecter.
Pour le mécanisme central la pathologie peut résulter :
- d’un défaut de production (carence, anomalie constitutionnelle….)
- d’une destruction centrale (toxique, Rx, Virus, immunologique)
-d’un envahissement tumoral (leucémies, Tumeurs solides, métastases)
Pour le Mécanisme périphérique avec destruction de cellules matures dans le sang et donc la
moelle compense, on observera alors une moelle riche au myélogramme. Il peut s’agir :
- D’un trouble de répartition (hypersplénisme, augmentation du Pool marginal des PN)
- D’une destruction périphérique (alloimmunité, auto-immunité)
- D’une certaine consommation (ex CIVD = coagulation Intra-Vasculaire Disséminée.)

Autre cause de pathologie : le blocage de différenciation, ce qui peut aboutir à :
- Une neutropénie, thrombopénie, anémie… cela peut être occasionné par: un défaut
de cytokine, une anomalie du récepteur, anomalie d’un facteur de transcription, ou
autre comme un défaut dans les ribosomes.
-
Des pré-leucémies qui résultent de plusieurs anomalies séquentielles au cours du
temps
-
Des leucémies aiguës qui résultent d’anomalies d’un facteur de transcription et
d’anomalies moléculaires acquises ce qui aboutit à une expansion clonale maligne.
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