PARTIE 2 : ONDES ET MATIÈRE CHAPITRE 7 (PHYSIQUE) : PROPRIÉTÉS DES ONDES TS I. LA DIFFRACTION 1. Observatons expérimentales cf. TP Difracton et doc 1 et 5 P 67 Toutes les ondes, qu’elles soient électromagnétques ou mécaniques (ondes sonores, ondes à la surface de l’eau,...) peuvent subir le phénomène de difracton. C’est une caractéristque des phénomènes ondulatoires. Dans le cas des ondes lumineuses, le critère est moins restrictf : le phénomène est encore bien apparent avec des ouvertures ou des obstacles de dimensions jusqu’à 100 fois plus grandes que la longueur d’onde (en ordre de grandeur). Applicaton : 1. Une onde sonore de fréquence ν = 100 Hz et de célérité dans l’air v = 340 m.s-1 estelle difractée par une ouverture de porte de largeur a = 1,0 m ? 2. Une onde lumineuse de longueur d’onde λ = 633 nm est-elle difractée par un trou de diamètre a = 10 μm ? Soluton : 340 c 1. λ= ν . A.N. : λ= 100 =3,4 m . La largeur a de l’ouverture est du même ordre de grandeur que Lorsqu’un faisceau laser rencontre un obstacle de pette taille, il ne se propage plus en ligne droite : le faisceau est élargi dans la directon de pette dimension de l’obstacle. La répartton d’intensité lumineuse sur l’écran présente alors des maxima et des minima. la longueur d’onde de l’onde sonore : l’onde est difractée. −9 2. 2. Défniton La difracton est une propriété des ondes qui se manifeste par l’étalement des directons de propagaton de l’onde, lorsque celle-ci rencontre une ouverture ou un obstacle de pette taille. Remarques : ✔ L’onde conserve sa fréquence au passage de l’obstacle. ✔ Si le milieu de propagaton est le même de part et d’autre de l’obstacle, la célérité de l’onde est inchangée. Ainsi, la longueur d’onde ne varie pas. λ = 633.10 =6,33.10−2 a 10.10−6 soit a =16 λ . La difracton est visible. 4. Écart angulaire de difracton L’étalement de la fgure de difracton est mesuré par l’écart angulaire de difracton (aussi appelé demi-ouverture), c’est à dire l’angle sous lequel est vue la moité de la tache centrale depuis l’obstacle. Ainsi, c’est l’angle entre la directon de propagaton avant difracton et la directon défnie par le milieu de la première extncton. Cet écart angulaire, noté θ (en radians, sans dimension), dépend de la longueur d’onde λ et de la taille de l’obstacle a. M obstacle θ O 3. Infuence de la taille de l’obstacle Pour toutes les ondes, la forme de l’onde après le passage de l’obstacle dépend de la taille de cet obstacle. λ/a << 1 ; λ/a >> 1 ; λ/a proche de 1 L D Cet écart angulaire θ est proportonnel à λ/a. λ Remarque : pour un obstacle de type fl fn ou fente fne, θ= a , alors que pour une λ ouverture circulaire, θ=1,22× a , avec λ et a en mètres et θ en radians. L’onde traverse l’obstacle sans modifcaton. L’onde ne traverse pas l’obstacle. L’onde traverse en étant difractée. λsorte = λentrée La tache centrale de difracton est deux fois plus large que les autres, et content presque toute l’intensité lumineuse. Chapitre 7 – Propriétés des ondes Page 1 / 4 5. Difracton par la lumière blanche La lumière blanche est une lumière polychromatque, composée d’une infnité de radiatons monochromatques. Chaque radiaton monochromatque donne sa propre fgure de difracton, toutes les fgures se superposant sur l’écran. Dans la directon de propagaton initale, toutes les fgures présentent un maximum d’amplitude : les couleurs se superposent, on obtent une tache blanche. Chaque fgure de difracton possède sa propre demi-ouverture (proportonnelle à la longueur d’onde de la radiaton). Ainsi, les extnctons ne se produisent pas au même endroit pour toutes les couleurs : on observe des irisatons de part et d’autre de la tache centrale. Applicaton : 7 P 76, 15 P 77 II. LES INTERFÉRENCES cf. TP Interférences 1. Superpositon de deux ondes Montrer l’animaton croisement_de_deux_ondes.swf. Un point M peut être afecté simultanément par plusieurs ondes. Il se déplace alors sous l’efet des deux perturbatons, le déplacement résultant correspondant à la “ somme ” des deux perturbatons. Après s’être croisées, les deux ondes contnuent leur progression sans être modifées. Lorsque les deux perturbatons sont sinusoïdales, de même fréquence, celles-ci interfèrent. On dit qu’il y a interférence en tout point d’un milieu où deux ondes de même fréquence se superposent. L’élongaton résultante en un point est la somme des élongatons des deux ondes en ce point. Avec des ondes lumineuses (laser ou lumière blanche), on obtent ces réparttons lumineuses sur l’écran : Ainsi, la somme de deux ondes lumineuses peut donner de l’obscurité ! lumière + lumière = parfois ombre ! 2. Cohérence des sources Montrer avec Safari l’animaton Cuve à ondes (Ripple Tank falstad, 2 src / 1 freq puis 2 src / 2 freq bien distnctes). L’expérience montre que des interférences ne sont stables, donc visibles, que si les deux sources sont cohérentes, c’est à dire quand elles vibrent à la même fréquence et que le décalage entre les deux sinusoïdes (appelé déphasage) est constant. Vocabulaire : • Deux signaux sont dits en phase lorsque les amplitudes maximales des deux signaux sont ateintes aux mêmes instants (déphasage nul ou multple enter de la période) ; • Deux signaux sont dits en oppositon de phase lorsque l’amplitude maximale d’un signal est ateinte en même temps que l’amplitude minimale de l’autre (déphasage d’une demi-période par exemple) ; • Pour un déphasage quelconque, les deux signaux sont dits déphasés. Pour obtenir deux sources cohérentes, on produit deux sources secondaires à partr d’une même source primaire. Par exemple, les fentes d’Young permetent de couper un même faisceau primaire en deux faisceaux secondaires cohérents. 3. Interférences constructves et destructves Lorsque deux ondes interfèrent, leurs deux signaux s’additonnent. Si, en un point M, les deux signaux sont en phase, la somme des deux est maximale : on observe un maximum d’intensité sur l’écran. On parle d’interférences constructves. Si, en un point M, les deux signaux sont en oppositon de phase, la somme des deux devient minimale : on observe un minimum d’intensité sur l’écran (voire une obscurité complète si les deux signaux ont la même amplitude). On parle d’interférences destructves. Chapitre 7 – Propriétés des ondes Page 2 / 4 à la diférence de longueur entre les trajets parcourus par les deux signaux, appelée diférence de marche (grandeur notée δ et exprimée en mètres) : δ = d2 – d1. Ainsi, δ=v× τ 2−v×τ1 =v×Δ τ . • Interférences constructves : δ=v×Δ τ=v×k×T =k×λ , avec k∈ℤ . v×( 2k+1 )×T 2k+1 • Interférences destructves : δ=v×Δ τ= = ×λ , k∈ℤ . 2 2 Signaux en phase Les interférences sont constructves si δ = d 2 – d1 = k×λ avec k∈ℤ . Les interférences sont destructves si δ = d 2 – d1 = (2k+1)×λ/2 avec k∈ℤ . Signaux en oppositon de phase Remarque : Si les deux signaux ne sont pas de même fréquence, ils interférent également mais les interférences ne sont pas visibles : les deux signaux ne sont pas cohérents, car le déphasage en un point M entre ces deux signaux varie en permanence. 4. Retard entre les deux signaux S1 On considère deux sources S1 et S2 cohérentes, supposées en phase. Un point M du milieu S2 reçoit les signaux émis par les deux sources, avec un retard correspondant à leur temps de parcours respectf. Comme l’onde se propage à la vitesse v, on a : τ 1 = d1 d2 d1 et τ 2 = M d2 . v v Si les deux distances sont égales, les signaux parts en phase arrivent également en phase au point M. Les interférences y sont donc constructves. Les interférences sont également constructves pour tous les points pour lesquels la diférence de retards est un multple enter de la période du signal. En revanche, si la diférence de retards correspond à une demi-période, les deux signaux parts en phase arrivent en oppositon de phase au point M : les interférences sont alors destructves en ce point. Finalement : Les interférences sont constructves si Δτ = τ 2 – τ1 = k×T avec k∈ℤ . Les interférences sont destructves si Δτ = τ2 – τ1 =k×T+T/2 =(2k+1)×T/2 avec k∈ℤ 5. Diférence de marche Nous venons de voir que l’intensité lumineuse au point M dépend de la diférence des retards entre les deux signaux issus de S 1 et de S2. Cete diférence de retard Δτ est liée En résumé : Type d’interférence constructve destructve Intensité maximale minimale Frange lumineuse sombre Diférence de retard entre les deux faisceaux k×T Diférence de marche entre les deux faisceaux k×λ ( 2k+1) ×T 2 ( 2k+1) ×λ 2 6. Noton d’interfrange Expérimentalement, on observe des séries de franges lumineuses et sombres. Pour caractériser une fgure d’interférences, on mesure la distance entre deux franges lumineuses (ou deux franges sombres) consécutves. λ×D Cete distance est appelée interfrange : i= , où a • i est l’interfrange de la fgure d’interférences (en mètres) ; • λ est la longueur d’onde de la source lumineuse (en mètres) ; • D est la distance entre les sources secondaires et l’écran (en mètres) ; • a est la distance entre les deux sources secondaires (en mètres). 7. Couleurs interférentelles L’interfrange dépend de la longueur d’onde : plus elle est élevée, plus l’interfrange est grand. Ainsi, en lumière polychromatque, les fgures d’interférences créées par chaque couleur se superposent. On obtent des irisatons. Chapitre 7 – Propriétés des ondes Page 3 / 4 Dans la vie courante, il arrive que certains objets présentent des couleurs vives variant selon l’angle sous lequel on les regarde (ailes de papillon, tache d’huile sur un sol mouillé,...). Ces couleurs sont dues à des interférences destructves. Exemple : les bulles de savon (cf. photographie P 61) Lorsqu’un rayon de lumière arrive sur une bulle, il subit de multples réfexions sur les deux faces extérieure et intérieure de la bulle. • Si E et R s’éloignent l’un de l’autre, λR > λE, fR < fE, Δf < 0. Plus la vitesse relatve entre l’émeteur et le récepteur est importante, plus l’efet Doppler est marqué. En fait, la variaton de fréquence est liée à la vitesse relatve de E et R, ainsi qu’à la célérité de l’onde dans le milieu de propagaton. Ainsi, on peut mesurer la vitesse d’un objet grâce à l’efet Doppler. 2. Efet Doppler pour les ondes sonores et ultrasonores Dans le cas des ondes sonores, le changement de fréquence est perceptble par l’oreille humaine comme un changement de hauteur du son : • Lorsque l’émeteur se rapproche de l’oreille, fR > fE et le son paraît plus aigu ; • Lorsque l’émeteur s’éloigne de l’oreille, fR < fE et le son paraît plus grave. On utlise également l’efet Doppler en médecine (“ écho Doppler ”), pour mesurer la vitesse du sang dans les artères : si cete vitesse est nulle, alors l’artère est bouchée. Seuls les deux premiers rayons réféchis 1 et 2 ont une intensité lumineuse non négligeable et très voisine. Ces deux rayons, issus de la même source, sont cohérents et peuvent interférer. La diférence de marche dépend de l’épaisseur de la bulle qui n’est pas uniforme, ainsi que de l’angle d’incidence. Pour certaines longueurs d’onde, l’interférence est destructve : la lumière réféchie n’est alors plus blanche mais colorée. Applicaton : 10 P 76, 23, 24 P 80 III. L’EFFET DOPPLER cf. TP Efet Doppler 1. Présentaton Montrer l’animaton doppler.swf. L’efet Doppler est bien connu dans la vie courante : cela correspond à la modulaton de la sirène d’une ambulance lorsque celle-ci s’approche puis s’éloigne de l’observateur (le son est d’abord plus aigu puis plus grave). L’efet Doppler, du nom d’un mathématcien et physicien autrichien (1803 – 1853), correspond au décalage de fréquences Δf = fR – fE entre le récepteur R et l’émeteur E d’une onde (mécanique ou électromagnétque) lorsque R et E sont en mouvement l’un par rapport à l’autre. • Si E et R sont immobiles l’un par rapport à l’autre, la fréquence du signal reçu est la même que celle du signal émis : fR = fE, Δf = 0 (pas d’efet Doppler) ; • Si E et R se rapprochent l’un de l’autre, λR < λE, fR > fE, Δf > 0 ; Les radars utlisent l’efet Doppler pour mesurer la vitesse des véhicules sur la route. Dans ce cas, le radar est émeteur et récepteur de l’onde, le changement de fréquence s’efectuant au moment de la réfexion de l’onde sur le véhicule. 3. Efet Doppler-Fizeau en astronomie On peut utliser le déplacement de fréquences des raies d’émission ou d’absorpton des objets célestes pour mesurer leur vitesse relatve par rapport à la Terre. Si l’astre se rapproche de la Terre, la fréquence des raies augmente, donc une raie située dans la parte visible du spectre se décale vers le bleu (“ blueshif ”). En revanche, si l’astre s’éloigne de la Terre, la fréquence des raies diminue, donc une raie située dans la parte visible du spectre se décale vers le rouge (“ redshif ”). L’expression “ redshif ” est utlisée pour tout le spectre de la lumière blanche pour désigner le décalage vers les pettes fréquences des spectres des galaxies qui s’éloignent de la Terre sous l’efet de l’expansion de l’Univers. Applicaton : 13 P 76, 27 P 81 Chapitre 7 – Propriétés des ondes Page 4 / 4