Traitement d`éradication de l`infection à Hélicobacter

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XXVI èmes Journées Nationales d’Hépato- Gastroentérologie et d’Endoscopie Digestive
TRAITEMENT ACTUEL DE L’INFECTION
A HELICOBACTER PYLORI
QUI TRAITER ? QUAND TRAITER ?
N. BOUNAB
Service de Gastroentérologie . CHU Mustapha- Alger.
SYMPOSIUM ASTRA-ZENECA
HILTON 12-13-14 DECEMBRE 2014
Avril 1982 : année révolutionnaire
Découverte d’une nouvelle BGN dans la culture de Bx gastriques
( incubation de 5 j)
Compylobacter pyloridis
1989 : Helicobacter pylori ( GOODWIN)
Beaucoup d’encre à couler …….
Prévalence Mondiale > 50 % varie selon:
le pays , l'âge, CSE , la promiscuité
GELD
En Algérie
Séroprévalence Hp chez les
donneurs de sang (n=807)
Prévalence Hp chez les patients
symptomatiques
82%
Boucekkine et al
Touchene et al
Pathologies digestives associées à Hp
Prise en charge Hp = Problème complexe ….
Conférence
de consensus
Français
American
College
Gastroenterology
1995
1998
Conférence
de consensus
Français Révisée
American
College
Gastroenterology
2007
1999
Conférence
de consensus
Français Révisée
2012
?
1996
Maastricht I
2000
Maastricht II
2005
Maastricht
III
Qui traiter ?
Comment rechercher Hp?
Comment traiter ?
2010
Maastricht IV
Gut 2012; 2012-302084
D. Lamarque ; HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive , septembre 2012
Qui traiter ?
Indications « Etablies » Consensuelles
Lamarque et al. Hépato-Gastro 2012
RGO?
Pas d’indication à l’ éradication Hp en cas de RGO
sauf si IPP au long cours
Prévention du cancer gastrique
éradication Hp + surveillance endoscopique
Helicobacter pylori et cancer gastrique
En Juin 1994, Groupe de travail « CIRC » et « OMS »
Helicobacter pylori = Agent carcinogène de classe I
Etudes sero- épidémiologiques
Corrélation entre Hp et cancer gastrique distal
Risque x2 par R/P population non infectée
Séquence histopathologique conduisant au cancer
gastrique type intestinal ( selon Correa )
Éradication de H. pylori et cancer gastrique
Ford AC BMJ 2014
Effet à long terme de l’ éradication de H. pylori
sur les lésions précancéreuses gastrique
Revue systématique et méta-analyse
- Atrophie gastrique : Régression significative
antre : pooled OR 0,55 [95% IC 0.37 - 0.82]
fundus : pooled OR 0,20 [95% IC 0.08 - 0.53]
- Métaplasie intestinale: Absence d’ amélioration
- antre : pooled OR 0,79 [95% IC 0.58 - 1.07 p: 0.17]
- fundus : pooled OR 0,89 [95% IC 0.66 - 1.25 p: 0.50]
Rokkas et al. Helicobacter 2007
Dépistage de Masse
Sujets Asymptomatiques Pays
à forte incidence Hp/ Cancer
Japon++
Dépistage Ciblé
Sujets à risque
Pays à faible incidence Cancer
ERADICATION PRECOCE HP
SURVEILLANCE (FOGD + BIOPSIE)
LESIONS
IRREVERSSIBLES
Effet préventif de
l’éradication
Stade
curable
« Point de non retour »
« Dépistage ciblé »
Population à haut risque de cancer gastrique
« Nouvelles » Indications
Comment traiter ?
Principes généraux du traitement

L’ éradication d’Hp nécessite :
- le diagnostic de l’infection à Hp
- Une durée de traitement suffisante de 7 à 14 j ;
- observance du traitement par le patient;
- La connaissance du taux de résistance aux ATB
(Clarithromycine+++)
- Le contrôle de l’éradication par des moyens appropriés ;
CONTRÔLE DE L’ERADICATION
≥4 Semaines après arrêt trt
TEST RESPIRATOIRE UREE *C 13
ou
RECHERCHE D’Ag DANS LES SELLES
SAUF si une endoscopie de
contrôle est nécessaire :
U G ou UD compliqué , Lymphome Malt
Dyspepsie persistante après test and treat
Après mucosectomie pour cancer superficiel
HISTOLOGIE ± CULTURE
Malfertheiner Gut 2012
TRITHERAPIES EMPIRIQUES
IPP + 2 ATB

Oméprazole
20 mg

Lansoprazole
30mg

Pantoprazole
40mg

Esoméprazole
20mg

Rabéprazole
20mg

Amoxicilline
1g
•
Clarithromycine
500 mg
•
Metronidazole / Tinidazole 500mg
•
Levofloxacine
250 mg
•
Rifabutine
150mg
Choix : Tolérance , Efficacité, Résistance
JD de Korwin FMC 2007
• IPP- clarithromycine – amoxicilline
7j
• IPP - amoxicilline - métronidazole
14 j
• IPP- clarithromycine - métronidazole 7 j
Taux de « succès » de l’ éradication de H.p faible
- Europe : 50 - 70%
- Tunisie : 69,6% ( OAC) et 48,7% (OAM)
Loqhmarietal.Tunis Med2012
- Maroc : 65,9% (OAC) : Rabat
Seddik et al. Eur J Clin Pharmacol 2013
78,2% OAC et 70% (OAM) : (Fez)
Lahbabi et al. Clin Res Hepatol Gastroenterol 2013
-
Algérie :
(PAM) 68,2% ( 7j)- 70,4% (10j) – 72,1% (14j)
Boucekkine et al 2002
Echecs de la Trithérapie de Référence
• Faible observance
• Effets secondaires (mineurs le + souvent)
• Résistances: clarithromycine +++
Résistance Primaire aux ATB
Evolution de la résistance primaire aux ATB
EUROPE
1998
2008
FRANCE
1998
2008
Clarithromycine
9,9%
17,5%
8,3%
20,2%
14,6%
Métronidazole
33,1%
34,9%
27%
40%
56,8%
Amoxicilline
0%
TUNISIE
(N=273)
0%
Ben Mansour et al. Ann Clin Microbiol Antimicrobial 2010
de Korwin et al. EMC Gastro 2014 sous presse
En ALGERIE
Résistance à la clarithromycine :
1986 : 12,5% *
2002 à 2012 :
9% à 13,4% **
Résistance au métronidazole: 39% *
STABILITE
*Boucekkine et al
**Boudjella el al 2014
Recommandations Maastricht IV
La conférence internationale de consensus Maastricht IV considère :

Europe et France = Zone de forte résistance à la clarithromycine ( 20%)

Considère que la Trithérapie IPP-A-C de 7 à 14 jours n’est à recommander que
pour les zones à faible taux de résistance à la clarithromycine (< 15%)
Nécessité de trouver des alternatives thérapeutique dans
les zones de forte résistance à la clarithromycine
Quelles sont les alternatives thérapeutiques
pour réduire l’impact des résistances aux ATB
sur le taux d’ éradication ?
Thérapie séquentielle
Malfertheiner et al. Gut 2012; Lamarque et al. Hépato-Gastro 2012;
de Korwin JD, Presse Med 2013
Traitement séquentiel > Trithérapie (10J)
Succès du traitement séquentiel en cas de
résistance à la clarithromycine
Vaira et al. Ann Intern Med 2007
QUADRITHERAPIE BISMUTHÉE
OBMT ( PYLERA ® )
ORIGINALITES DE PYLERA ®
TETRACYCLINE :
AUCUNE RESISTANCE
METRONIDAZOLE
FAIBLE INFLUENCE
DE LA RESISTANCE
BISMUTH (SOUS CITRATE)
EFFET POTENTIALISATEUR ET SYNERGIQUE
( RENFORCE L’EFFICACITE DES ATB)
AUCUNE RESISTANCE
NE FAVORISE PAS L’EMERGENCE DE RESISTANCES BACTERIENNES
OBMT > TRITHERAPIE (OAC)
TAUX D’ERADICATION
>90%
TAUX D’ERADICATION SELON LA
SENSIBILITÉ AU METRONIDAZOLE
Résultats encourageants +++
Eradication : 63 – 94% ( LEVO)
Rifabutine: antituberculeux
- Effets IIaires :
neutropénie – uvéite
- Sélection de mycobactéries résistantes
• Indications formelles d’éradication,
• Apres 2 échecs
• Apres antibiogramme
et
38% - 91% (RIFA)
Levofloxacine : Quinolone
- Bonne tolérance
- Résistance primaire ++ (17% en France )
- Emergence rapide et facile de souches
résistantes
Tx d‘éradication de 50% si résistance
• Apres 2 échecs.
• Tester la sensibilité avant utilisation
(obligatoire) ++
Trithérapie guidée par PCR (Helico DR)


Test moléculaire rapide réalisé sur biopsie : rechercher les mutations
bactériennes entraînant une résistance à la clarithromycine et à la
lévofloxacine
Apres biopsie ( antrale et fundique)
- Extraction du DNA
- Amplification
- Lecture par « DNA strip »



diagnostic positif de l’infection et des résistances aux ATB
(macrolides et quinolones)
Avantages sur la culture +++ ( pas de nécessité de bactéries vivantes) .
Résultats en 3H
« TRAITEMENT À LA CARTE »
Clarithromycine S :
IPP – amoxicilline –clarithromycine 10 j
Clarithromycine R-Quinolones S :
IPP – amoxicilline – lévofloxacine 10 j
Clarithromycine R-Quinolones R :
IPP – amoxicilline –métronidazole 14 j
Trithérapie guidée > Trithérapie empirique (IPP-C-A)
85,6% vs 72,5%, (p=0.001)
Delchier et al. JFHOD 2012, CO 26
Recommandation Françaises: GEFH
Taux d’Eradication > 90%
Lamarque et al. Hépato-Gastro 2012
Nouvelle stratégie thérapeutique
Guidelines Maastricht IV
Taux d’Eradication > 90%
Malfertheiner et al. Gut 2012
Allergie à la pénicilline
Conclusions
Les recommandations actuelles consensuelles (Maastricht)
sont basées sur l’ expérience des pays développés .
 Elles sont fondées sur :
- Données épidémiologiques propres à ces régions.
- Moyens de recherche du germe parfois sophistiqués
et coûteux mais disponibles.
- Stratégie thérapeutique est basée sur la mise en évidence
directe ou indirecte du germe et dans certains cas de sa
sensibilité aux ATB utilisés à l’ éradication.

ETAT DES LIEUX?
Plusieurs facteurs influencent la stratégie thérapeutique :
- Facteurs épidémiologiques : taux d’infection à Hp + élevé
(80% Vs 20%)
- Facteurs économiques : faible disponibilité des moyens de diagnostic
et coût élevé si disponibles
- Coût des traitements et la possibilité de leurs prise en charge par la
sécurité sociale
- Disparité des moyens d’une région à l’autre +++
ETAT DES LIEUX?



Le diagnostic de l’infection à Hp repose principalement sur :
- Histologie ++
- Recherche de l’Ag dans selles : certains centres ( enfant++)
Difficultés pour contrôler l’ éradication :
Histologie ++ (TEST INVASIF)
Test respiratoire : disponible uniquement à EPH de Kouba
en ville : coûteux++
La mise en culture est réalisée dans 2 centres pour tester la
sensibilité du germe aux ATB en cas d’ échec au traitement
ETAT DES LIEUX?

Sur le plan thérapeutique, nous ne disposons pas :
- Pylera .
- Levofloxacine .
- Utilisation limitée et prudente de la Rifabutine
( risque de développer une résistance aux BK)
Quelle est la stratégie la plus adaptée ?
Attitude classique
1ere LIGNE : TRITHERAPIE EMPIRIQUE
OAM / OAC
7J-10j-14j ?
Attitude Moderne
TRITHERAPIE EMPIRIQUE
OAM / OAC
7J-10j-14j ?
2eme LIGNE : TRAITEMENT SEQUENTIEL
1ere LIGNE : TRAITEMENT
SEQUENTIEL
3eme LIGNE : TRAITEMENT ADAPTÉ A
L’ANTIBIOGRAMME
2eme Ligne ? En attendant la
quadrithérapie Bismuthée
• Nécessité de réaliser des études multicentriques à large effectif pour évaluer l’efficacité des
traitements et le taux de résistance à la clarithromycine .
• Etubes compatives entre les differentes lignes therapeutiques
• Sensibiliser les structures de santé pour acquérir les moyens de diagnostic et thérapeutiques .
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